Guillaume Ier de Gilley

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Guillaume I^er de Gilley, dit « Guillaume le Rhète (Guilelmus Rhæticus)^[1] », mort en 1221, est originaire de Basse Engadine (dans les Grisons), descendant des comtes de Samignun, et le membre connu le plus ancien de la famille de Gilley. Cette famille fait partie des anciennes familles nobles du comté de Bourgogne^[2] et est à l'origine des barons souverains de Franquemont^[3].

Vie de Guillaume I^er de Gilley

Son existence nous est révélée par deux sources. Premièrement, un fragment d'une table de granit, datée de la seconde moitié du XII^e siècle et trouvée dans la vallée de Schergenbach, apparemment gravée à la demande de Guillaume le Rhète, avant son départ pour la troisième croisade.^[4] Deuxièmement, un manuscrit inédit de la première moitié du XIV^e siècle, aujourd’hui conservé aux Staatarchiv Graubünden (StAGR) à Coire et dont il ne reste que des fragments^[5]. Ce manuscrit aurait été rédigé par Guillaume II de Gilley-Poncey, chanoine de Langres (mentionné pour la dernière fois en 1341^[6]). Il se présente comme l’arrière-petit-fils du fondateur de la famille.

La table de granit présente Guillaume le Rhète comme un chevalier descendant des Samignun, seigneurs sans doute possessionnés à l'origine au nord de la Basse Engadine et dont le premier ancêtre connu est le comte Chunrat^[7]. Sans lier Guillaume aux comtes de Samignun, le manuscrit le présente aussi comme un « très noble chevalier (eques nobilis) », précisant son statut de « proche (familiaris) du comte Rudolf de Vaz (sûrement Rudolf I, un grand seigneur des Grisons^[8]) ». De même, le manuscrit rappelle sa participation à la troisième croisade (1189-1192), ajoutant qu'il était compagnon d'armes (commilito) d’Hugues III de Bourgogne. Toutefois, et l’auteur du manuscrit ne donne aucune explication à ce sujet, c'est dans le comté de Bourgogne que s'installe Guillaume le Rhète à son retour d’Orient. Il y est fait seigneur de Gilley, en 1198, par le comte Richard III de Montbéliard^[9]. Nous ne savons, par contre, plus rien de sa vie jusqu’à la date de sa mort, renseignée par le manuscrit, en 1221.

Localisation de la seigneurie de Gilley

Il existe actuellement deux villages nommés Gilley : l'un dans le Doubs (au XII^e siècle dans le comté de Bourgogne), l'autre en Haute-Marne (au XII^e siècle dans le duché de Bourgogne). La plupart des informations concernant les premiers membres connus de la famille de Gilley nous conduiraient à penser que cette seigneurie était située dans le duché de Bourgogne^[10], car les plus en vue, de la branche des Gilley-Poncey, étaient au service des ducs de Bourgogne. En réalité, de même que la plupart des possessions des Gilley acquises à partir du XV^e siècle (époque d'ascension la famille) se situeront à l'est de la Saône, la seigneurie de Gilley se trouvait dans le comté de Bourgogne.

À la date d’érection de la seigneurie (1198), le village de Gilley existait déjà. Il relevait, avec l'ensemble de son territoire, du seigneur de Montfaucon, Richard III comte de Montbéliard. La seigneurie de Gilley est alors constituée à partir de terres appartenant à l'origine à la Maison de Joux, et est octroyée à Guillaume le Rhète^[11]. C'est pourquoi les descendants de celui-ci prendront le nom de Gilley. On sait peut de chose sur cette seigneurie, qui ne restera pas longtemps dans la famille de Gilley, même si certains de ses membres porteront le titre de seigneur de Gilley jusqu'au XIV^e siècle siècle.

Armes de Guillaume I^er de Gilley

Enfin, pour ce qui regarde la seigneurie de Gilley située dans le duché de Bourgogne (actuelle Haute-Marne), elle n'a jamais appartenu à la famille de Gilley fondée par Guillaume le Rhète, ni même à quelque autre famille de Gilley. En effet, en 1198, cette seigneurie de Gilley bourguignonne appartenait à Henry de Fonuens avant d’être acquise en 1228 par Guillaume de Vergy, beau-frère du duc Eudes III de Bourgogne^[12]. Puis, au XV^e siècle siècle, elle passa aux mains des seigneurs de Rollans et Listenois (Maison de Vienne)^[13], avant de tomber dans l'héritage de la Maison de Bauffremont.

Armoiries de Guillaume I^er de Gilley

Armes : d’argent à un chêne arraché et chargé de glands de sinople^[14]. Devise : « Gilleo duce adusta virebo » (« Sous la direction de Gilley, bien que brûlée, je serai verte »)^[15].

Cette devise se réfère au chêne présent sur les armes de la famille (cela est suggéré par le verbe vireo, souvent employé pour des arbres, or en latin tous les arbres ont un genre féminin).

Notes et références

1. ↑ StAGR, F° 35 v-XIIg.
2. ↑ M. de Courcelles, Dictionnaire universel de la noblesse de France, Paris, 1821, t. IV, p. 154.
3. ↑ J.-B. Guillaume, Histoire généalogique des sires de Salins au comté de Bourgogne : avec des notes historiques et généalogiques sur l'ancienne noblesse de cette province, Besançon, 1758, Vol. 2, p. 160.
4. ↑ B. Schwitzer, Tirol. Geschichtsquellen, 2. Band, 1880.
5. ↑ StAGR, F° 35 v-XIIg – 41 v-XIIg.
6. ↑ Archives Départementales de la Haute-Marne : 22J art. 5/66. Généalogies du baron de l’Horme : fiche pour la famille DE GILLEY.
7. ↑ R. Thommen, Urkunden zur Schweizergeschichte aus österr. Archiven, Basel 1899-1935.
8. ↑ http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/d/D19791.php
9. ↑ Une copie de l’acte d’octroi de la seigneurie de Gilley à Guillaume le Rhète est associée au manuscrit : StAGR, F° 42 v-XIIg.
10. ↑ Urb. Plancher, Histoire générale et particulière de Bourgogne, 1741, Vol. 2, p. 283 et Table CCIV et Ibidem, 1748, Vol. 3, p. 192 ; Affiches, annonces et avis divers ou Journal général de France, 1784, p. 202.
11. ↑ Ar. Robert, La Seigneurie de Franquemont, Londres, 1905 ; Ch. Duvernoy, Le château de Montbéliard et ses anciens maîtres, Besançon, 1840.
12. ↑ Histoire généalogique de la maison de Vergy : iustifiee par chartes, tiltres, arrests, & autres bonnes & certaines preuves. Enrichie de plusieurs figures, & divisée en dix livres, éd. S. Cramoisy, 1625, Livre IV, p. 137.
13. ↑ A. de Sainte-Marie, H. Caille Du Fourny et A. de Sainte-Rosalie, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la couronne & de la maison du Roy, & des anciens barons du royaume…, Paris, 1733, Vol. 7, p. 809.
14. ↑ A.-Fr.-J. Borel d’Hauterive, Alb. Révérend, G. de Morant, H. H. comte d’Angerville, Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l’Europe, 1866, p. 397.
15. ↑ Bibliothèque royale de Belgique à Bruxelles, F° 38 v-4u.

Voir aussi

Articles connexes

• Famille de Gilley