Rouleaux illustrés du Dit de Heiji

Rouleaux illustrés du Dit de Heiji
Rouleaux illustrés du Dit de Heiji
Image illustrative de l'article Rouleaux illustrés du Dit de Heiji
La célèbre scène de l’incendie du palais de Sanjō, avec une séquence de bataille et de barbarie au bas du rouleau.
Artiste Inconnu
Année Seconde moitié du XIIIe
Type Emaki
Technique Peinture et encre sur rouleau de papier
Dimensions (H × L) 0,42 m × 7 à 10 m
Localisation Musée des Beaux-Arts de Boston, musée national de Tōkyō, fondation Seikadō de Tōkyō

Les Rouleaux illustrés du Dit de Heiji (平治物語絵巻, Heiji monogatari emaki?, ou parfois Heiji monogatari ekotoba), également traduits en Rouleaux de la rébellion Heiji, forment un emaki japonais datant de la seconde moitié du XIIIe siècle. Ils font le récit des guerres civiles nommées rébellion de Heiji (épisode de la guerre de Genpei) entre les clans Taira et Minamoto, et sont caractéristiques de l’art réaliste de l’époque de Kamakura. Le style des peintures, s’inscrivant dans le yamato-e, favorise en effet tant la liberté des lignes et du mouvement que les couleurs vives et offre de fort nombreux détails sur l’armement des militaires. La composition basée sur de longues séquences peintes et de brefs passages calligraphiés est organisée de façon à suggérer le tragique et l’épique, tel le passage de l’incendie du palais de Sanjō qui fut grandement étudié par les spécialistes. Néanmoins, massacres et barbaries sont également reproduits avec froideur.

L’auteur tout comme le commanditaire de l’œuvre restent inconnus, même si la confection s’est probablement étalée sur plusieurs décennies. De nos jours, seuls trois rouleaux peints et quelques autres fragments subsistent sur quarante-huit au total ; ils sont détenus par le musée des Beaux-Arts de Boston, la fondation Seikadō de Tōkyō et le musée national de Tōkyō. Ce troisième rouleau est de plus inscrit au registre des trésors nationaux du Japon. Les guerres civiles de Genpei ayant fortement marqué l’histoire du Japon, elles furent illustrées par de nombreux artistes, qui s’inspirèrent en particulier de cet emaki.

Sommaire

Contexte

Article détaillé : Emaki.
L’empereur Go-Shirakawa et son escorte fuyant devant l’attaque du palais de Sanjō par les Minamoto.

Apparue au Japon depuis environ le VIe siècle grâce aux échanges avec l’Empire chinois, la pratique de l’emaki se diffuse largement auprès de l’aristocratie à l’époque de Heian : il s’agit de longs rouleaux de papier narrant au lecteur une histoire au moyen de textes et de peintures. Plus tard, l’avènement de l’époque de Kamakura est marqué par les luttes intestines et les guerres civiles qui se répandent et favorisent l’ascension de la classe des guerriers (les samouraïs) ; ces derniers mettent à l’honneur une culture aristocratique réaliste moins maniérée et ésotérique (le zen apparaît aussi en ces temps). Les Rouleaux du Dit de Heiji s’inscrivent dans ce contexte-là, pendant l’âge d’or de l’emaki (XIIe et XIIIe siècles)[1].

L’œuvre narre une période historique très instable du Japon : la rébellion de Heiji (平治の乱, Heiji-no-ran?) en 1160. À cette époque, l’empereur et les régents Fujiwara était politiquement affaiblis en raison de la corruption, de l’indépendance grandissante des chefs locaux (daimyos), de la famine et même de la superstition, si bien que les deux principaux clans de l’époque se disputaient le contrôle de l’État : les Taira et les Minamoto[2]. Leurs relations se dégradèrent très rapidement et des complots politiques s’affirmaient, si bien que début 1160, le clan Minamoto tente en un coup d’État en assaillant le palais de Sanjō pour capturer l’empereur retiré Go-Shirakawa et son fils Nijō. Les Taira, mené par Taira no Kiyomori, rassemblèrent en hâte leur force à la capitale, Kyōto, et assaillirent l’adversaire ; ils prirent l’avantage et décimèrent le clan rival, à l’exception des jeunes enfants. Cet épisode, fort connu, fit l’objet de nombreuses chroniques historiques, notamment le Dit de Heiji (平治物語, Heiji monogatari?) dont s’inspire directement les rouleaux peints. On peut noter que parmi les enfants épargnés figurait Minamoto no Yoritomo qui, vingt ans plus tard, vengea son père et prit le contrôle de tout le Japon, asseyant la domination politique des guerriers à l’époque nouvelle de Kamakura, dont date l’emaki[3].

Les peintures et chroniques militaires étaient particulièrement appréciées par la classe dominante (les bushis), les sources d’époque relevant en particulier de nombreux emaki sur le sujet[4], dont l’emaki du Dit de Hōgen (Hōgen monogatari emaki, aujourd’hui perdu) qui racontait la rébellion de Hōgen de 1156, le Mōko shūrai ekotoba sur les invasions mongoles, et bien sûr le Dit de Heiji ici traité. D’après Miyeko Murase, les batailles épiques qui y sont retranscrites ont dû fortement marquer les esprits des Japonais, car des peintures les ont rapidement prises pour thème[5].

Description des rouleaux

Fameuse scène de la fuite de l’empereur Nijō déguisé en femme.

De nos jours, il ne subsiste que trois rouleaux de l’emaki racontant les débuts de la guerre, mais la version originale devait en compter beaucoup plus ; l’artiste demeure inconnu (l’œuvre fut parfois attribuée à Sumiyoshi Keion, un des précurseurs de l’école Tosa, mais cette hypothèse n’est plus guère accréditée depuis la seconde moitié du XXe siècle[6]). Selon les estimations les plus précises, la confection de l’ensemble date de la seconde moitié du XIIIe siècle[7]. Des fragments d’époque d’un quatrième rouleau existent également, ainsi que les copies ultérieures de deux autres[5]. La proximité picturale entre tous les rouleaux montre qu’ils proviennent probablement du même atelier, mais de légères variations laissent à penser que la confection s’est étalée sur plusieurs années, jusqu’à très approximativement un demi-siècle pour Akiyama Terukazu[8]. L’ensemble fut longtemps entreposé au Enryaku-ji avec l’emaki des Contes de la rébellion Hōgen[9].

Le premier rouleau mesure 730,6 sur 41,2 cm et est entreposé au musée des Beaux-Arts de Boston ; deux sections de textes encadrant la peinture inhabituellement longue sont tirées du troisième chapitre du Dit de Heiji qui relate l’épisode de l’incendie du palais de Sanjō par Fujiwara no Nobuyori (allié du clan Minamoto) et Minamoto no Yoshitomo[10]. Toute la scène est construite autour de l’incendie, des combats sanglants devant le palais et de la poursuite et de l’arrestation de l’empereur retiré Go-Shirakawa. Les nobles de la cour sont pour la plupart sauvagement assassinés, y compris les femmes.

Le second rouleau mesure 1011,7 sur 42,7 cm et est détenu par la fondation Seikadō de Tōkyō ; il inclut trois courts textes des chapitres 4, 5 et 6 de la chronique[10]. La scène s’ouvre sur un conseil de guerre des Minamoto au sujet de Shinzei (Fujiwara no Michinori), ennemi s’étant enfui du palais. Las, ce dernier se suicide dans les montagnes autour de Kyōto et son corps est retrouvé par Minamoto no Mitsuyasu, qui le décapite pour rapporter sa tête en trophée. Les dirigeants du clan gagnent ensuite la demeure de Mitsuyasu pour vérifier la mort de Shinzei et rentrent à Kyōto en exhibant sa tête. Cette séquence est l’occasion de quelques peintures de paysage apprécié à l’époque de Kamakura.

Enfin, le dernier rouleau mesure 951 sur 42,3 cm et est entreposé au musée national de Tōkyō. Composé de quatre peintures et quatre portions de textes extraits du chapitre 13, il met en scène un autre moment célèbre de la rébellion de Heiji avec l’incendie du palais de Sanjō : l’évasion du jeune empereur Nijō, déguisé en femme, suivie de celle de Bifukumon-in (épouse de feu l’empereur Toba)[10]. À la faveur de la nuit et avec l’aide de ses partisans, son escorte parvient à échapper aux gardes des Minamoto et à rejoindre Taira no Kiyomori à Rokuhara (ses hommes échouent toutefois à ramener le shinkyō, ou miroir sacré). La fin du rouleau offre une vue sur la demeure des Taira et la splendeur de son armée, tandis que Nobuyori est frappé de stupeur quand il découvre l’évasion.

Le rouleau de la fuite de l’empereur Nijō est inscrit au registre des trésors nationaux du Japon[7].

Composition et style

Bataille sanglante au style dynamique caractéristique. On distingue notamment sur la droite des cadavres de nobles entassés, en haut des femmes tentant de s’échapper et sur la droite des soldats exhibant fièrement les têtes des ennemis sur leur lance.

L’emaki appartient principalement au style otoko-e (« peinture d’homme ») du yamato-e, typique des récits épiques ou des légendes religieuses en privilégiant la liberté des lignes à l’encre et l’usage de couleurs légères[11]. Toutefois, on y trouve comme dans le Ban dainagon ekotoba un mélange avec le style de la cour (onna-e), notamment dans le choix de couleurs plus vives pour certains objets comme les vêtements, les armures et les flammes ; la scène de l’incendie rappelle d’ailleurs celui de la porte de l’Ōtenmon de par la composition similaire[12]. Plus généralement, l’époque de Kamakura est effectivement marquée par un certain syncrétisme des genres, les militaires au pouvoir appréciant les chroniques historiques et militaires colorées et dynamiques[10],[13]. Mais c’est surtout le réalisme qui marque fortement l’art des guerriers de Kamakura, tout comme cette œuvre : les scènes de combats sont réalisées de façon crue et brutale, montrant la souffrance et la mort dans le rougeoiement des flammes et du sang. Lors de l’attaque du palais, des détails de la peinture montrent des militaires égorgeant des aristocrates et exhibant leur tête au haut des lances[14]. Christine Shimizu souligne également le réalisme dans la représentation des personnages : « Le peintre aborde les visages, les attitudes des personnages tout comme les mouvements des chevaux avec un surprenant sens du réalisme, prouvant son aptitude à incorporer les techniques du nise-e dans des scènes complexes » (nise-e désignant un style de portrait réaliste en vogue à l’époque)[15].

Arrivée festive de l’empereur Nijō chez les Taira à Rokuhara, après son évasion. Le style est très épuré et réaliste, sauf pour les vêtements richement rendus.

La composition en longues séquences peintes continues entrecoupées de brèves calligraphies participe à la construction de l’intrigue jusqu’au sommet dramatique, tel que remarquable dans la séquence de l’incendie[16] : on découvre d’abord la fuite de la troupe de l’empereur, puis des combats de plus en plus violents jusqu’à la confusion autour de l’incendie du palais de Sanjō – point culminant de la composition où la densité des personnages ne s’estompe que devant les volutes de fumée –, enfin la scène s’apaise avec l’encerclement du char de l’empereur et un soldat qui s’éloigne paisiblement vers la gauche[5]. Cette peinture reste d’ailleurs une des plus connues de l’art du rouleau peint japonais, Akiyama Terukazu le décrivant par exemple comme « un chef-d’œuvre à sujet militaire du monde entier »[8]. La composition des scènes de batailles tire également parti du format particulier de l’emaki, réduit en hauteur[15].

Valeur historiographique

Gros plan sur les armes et armures détaillées des guerriers. Le cavalier à l’armure rouge en haut à droite n’est autre que Minamoto no Yoshitomo.

Les Rouleaux illustrés du Dit de Heiji fournissent un aperçu du déroulement des événements historiques de la rébellion de Heiji, mais surtout constituent un témoignage d’importance sur la vie et la culture des samouraïs. L’attaque du palais montre un large éventail de cette gent militaire : chefs de clans, archers à cheval, infanterie, moines-soldats, police impériale (kebiishi)... Les armes et armures sont également très réalistes, et témoignent de l’usage encore prépondérant de l’arc ; la beauté des harnais luxueux de l’époque de Heian peut aussi être soulignée[8]. Finalement, certains aspects des tenues militaires d’époque ne peuvent être compris de nos jours qu’à travers ces peintures[14]. Les textes ne fournissent en revanche que peu d’information en raison de leur brièveté et, parfois, de leur inadéquation avec les peintures[17].

La représentation du palais de Sanjō peu avant sa destruction fournit un exemple important de l’ancien style architectural shinden-zukuri, qui s’est développé à l’époque de Heian en s’écartant des influences chinoises en vogue à l’époque de Nara. Les longs corridors bordés de panneaux, fenêtres ou stores, les vérandas surélevées en bois et les toitures finement recouvertes d’écorce de cyprès du Japon (桧皮葺, hiwada-buki) en sont caractéristiques[18].

L’œuvre a été par la suite une source d’inspiration pour divers artistes, en tout premier lieu ceux qui ont repris le thème de la rébellion de Heiji sur paravent ou éventail, dont Tawaraya Sōtatsu[19] ou Iwasa Matabei[20]. Des études ont montré que Kanō Tan'yū s’en est entre autres inspiré dans son Tōshō daigongen engi (rouleau du XVIIe) pour les peintures de la bataille de Sekigahara (selon Karen M. Gerhart, l’objectif était de suggérer l’association entre les Tokugawa et les Minamoto, premiers shoguns du Japon)[21]. Enfin, le film La Porte de l’enfer (Jigokumon) de Teinosuke Kinugasa en a tiré quelques inspirations[22].

Annexes

Articles connexes

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Liens externes

Bibliographie

  • Elise Grilli (trad. Marcel Requien), Rouleaux peints japonais, Arthaud, 1962, 56 p. 
  • (en) Hideo Okudaira (trad. Elizabeth Ten Grotenhuis), Narrative picture scrolls, vol. 5, Weatherhill, coll. « Arts of Japan », 1973, 151 p. (ISBN 9780834827103) 
  • (en) Penelope E. Mason, A reconstruction of the Hōgen-Heiji monogatari emaki, Garland Pub., 1977, 279 p.  (thèse de l’université de New York)
  • (en) Kojiro Tomita, « The Burning of the Sanjō Palace (Heiji Monogatari): A Japanese Scroll Painting of the Thirteenth Century », dans Museum of Fine Arts Bulletin, musée des beaux-arts de Boston, vol. 23, no 139, 1925, p. 49-55 
  • (ja) Ichimatsu Tanaka, Heiji monogatari emaki, Mōko shūrai ekotoba, vol. 9, Kadokawa Shoten, coll. « Nihon emakimono zenshū », 1964 

Notes et références

  1. Christine Shimizu, L’art japonais, Flammarion, coll. « Tout l’art », 2001 (ISBN 9782080137012), p. 193 
  2. Danielle Elisseeff, Histoire du Japon : entre Chine et Pacifique, Rocher, 2001 (ISBN 9782268040967), p. 71-74 
  3. Edwin Oldfather Reischauer (trad. Richard Dubreuil), Histoire du Japon et des Japonais : Des origines à 1945, t. 1, Seuil, coll. « Points. Histoire », 1997 (ISBN 9782020006750), p. 62-63 
  4. Okudaira 1973, p. 34
  5. a, b et c Miyeko Murase, L’art du Japon, Éditions LGF - Livre de Poche, coll. « La Pochothèque », 1996 (ISBN 2-25313054-0), p. 160-161 
  6. Mason 1977, p. 165
  7. a et b Okudaira 1973, p. 109-113
  8. a, b et c Akiyama Terukazu, La peinture japonaise, vol. 3, Skira, coll. « Les Trésors de l’Asie, Skira-Flammarion », 1977 (ISBN 9782605000944), p. 95-98 
  9. Rouleau illustré du Dit de Heiji (bien impérial de Rokuhara), Institut national pour l’héritage culturel. Consulté le 10 sept. 2011
  10. a, b, c et d Seiichi Iwao et Hervé Benhamou, Dictionnaire historique du Japon, vol. 2, Maisonneuve & Larose, 2002 (ISBN 2706816325), p. 945-946 
  11. Okudaira 1973, p. 53
  12. (en) Penelope E. Mason et Donald Dinwiddie, History of Japanese art, Pearson Prentice Hall, 2005 (ISBN 9780131176010), p. 183-184 
  13. Okudaira 1973, p. 57
  14. a et b (en) Heiji Scroll: Interactive Viewver, musée des beaux-arts de Boston. Consulté le 10 sept. 2011
  15. a et b Shimizu 2001, p. 196-197
  16. Grilli 1962, p. 7
  17. (en) H. Paul Varley, Warriors of Japan as portrayed in the war tales, University of Hawaii Press, 1994 (ISBN 9780824816018) [lire en ligne], p. 68 
  18. (en) William Howard Coaldrake, Architecture and authority in Japan, Routledge, 1996 (ISBN 9780415106016), p. 84-87 
  19. (en) Miyeko Murase, « Japanese Screen Paintings of the Hōgen and Heiji Insurrections », dans Artibus Asiae, vol. 29, no 2/3, 1967, p. 193-228 (ISSN 0004-3648) 
  20. Mason 1977, p. 147
  21. (en) Karen M. Gerhart, The eyes of power: art and early Tokugawa authority, University of Hawaii Press, 1999 (ISBN 9780824821784) [lire en ligne], p. 127-128 
  22. René Sieffert, « Heiji monogatari », Encyclopædia Universalis



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