Hiroko Matsumoto

Hiroko Matsumoto (松本 裕子, Matsumoto Hiroko^?, 1936 à Tokyo au Japon - 2003 à Paris) est une mannequin japonaise.

Pierre Cardin la rencontre en 1957 lors d'un voyage au Japon alors qu'elle est déjà mannequin à Tokyo ; il tombe amoureux d'elle et lui propose de le suivre à Paris^[1]. Après trois années de réflexion, Hiroko Matsumoto décide de rejoindre Piere Cardin et sa maison de couture^[2]. Hiroko Matsumoto est alors âgée de 24 ans.

Pierre Cardin en fait sa muse et sa mannequin vedette, symbole de l’engouement d’alors pour la mode et l’art de vivre japonais. Surnommée « Mademoiselle Hiroko » , elle est le premier top-modèle japonais dans une collection de prêt à porter française et est connue dans le monde entier^[3],[4].

Hiroko Matsumoto arrête en 1967 sa carrière de mannequin. Elle épouse Henry Berghauer, dirigeant du groupe Pierre Cardin, futur PDG de Hanae Mori (en), puis de la maison de couture Hervé Léger (en)^[5],[6]. La même année, elle donne naissance à sa première fille Olivia Berghauer qui deviendra directrice au sein de la maison de couture italienne Versace^[7]. Elle devient actrice jouant le rôle de Kyoko, femme fatale et maîtresse de Antoine Doinel, joué par Jean-Pierre Léaud en 1970 dans Domicile conjugal de François Truffaut ; elle exige de François Truffaut qu'il change son scénario pour ce soit Kyoto qui rompt avec Antoine Doinel et non l'inverse^[7]. Elle porte dans ce film des robes signées Hanae Mori^[8]. Elle continue à contribuer aussi à l'actualité de la mode pour le magazine Vogue.

Elle rencontre quelques années plus tard Jean-Claude Cathalan, alors dirigeant au sein de Roussel Uclaf^[9],[10]. Jean-Claude Cathalan divorce de sa première femme, Anne Roussel, avec laquelle il a eu deux enfants^[9]. Il épouse Hiroko Matsumoto et rejoint grâce à elle l’univers du luxe en devenant président du groupe Révillon, des Parfums Caron, et de Jean-Louis Scherrer ; il est aujourd’hui président du Comité Montaigne^[9],[11]. Leur fille, Maxime Cathalan, est enlevée à l'âge de vingt mois sous les yeux de sa nourrice dans le jardin du Ranelagh à Paris ; elle sera rendue à ses parents le 23 juin 1975 contre une rançon de 1,5 millions de francs, faisant la une des quotidiens français^[12]. Jean-Claude Cathalan décrira l'enlèvement dans une interview donnée au magazine Le Point en 1976.

Hiroko Cathalan décède le 21 juin 2003 à Paris à l’âge de 67 ans^[13]. Hospitalisée depuis plusieurs années des suites de troubles alimentaires, les circonstances exactes de sa mort n'ont toutefois pas été dévoilées^[13].

Notes et références

1. ↑ Matthias Gurtler, « Pierre Cardin », VSD, le 19 juillet 2006
2. ↑ Jean-Noël Liaut, Cover Girls and Supermodels 1945-1965, Marion Boyars Publishers
3. ↑ Sylvana Lorenz, Pierre Cardin, son fabuleux destin, Editions Numéro 1, 23 février 2006, 197 p. (ISBN 978-2846121910) 
4. ↑ (en) Christopher Briward et David Gilbert, Fashion's World Cities, Berg Publishers; First Edition edition, 12 décembre 2006, 320 p. (ISBN 978-1845204136) [lire en ligne] 
5. ↑ L'Officiel de la mode n^o729, 1987, pages 30, 31, Jalou Gallery
6. ↑ Sommaire de la lettre Executives n°351, le 7 février 1997
7. ↑ ^{a et b} Jean-Noël Liaut, Cover Girls and Supermodels 1945-1965, Marion Boyars Publishers, page 155
8. ↑ Filmotruffaut
9. ↑ ^{a, b et c} Who's Who in France
10. ↑ 01.12.2010 – Comité Montaigne: "La Saga des Industries du Luxe : Un atout pour la France", Club des Affaires en Rhénanie du Nord-Westphalie
11. ↑ L'Officiel de la mode n^o800, 1995, pages 78, 79, Jalou Gallery
12. ↑ « Maxime Cathalan libérée par ses ravisseurs », La Nouvelle République, le 23 juin 1975
13. ↑ ^{a et b} (en) Obituary: Hiroko Matsumoto, Japan Times, le 23 juin 2003