Histoire de la culture du coton en Algérie

Histoire de la culture du coton en Algérie

L’histoire de la culture du coton en Algérie a vraiment pris son essor dans les années 1850 à l'instigation de la puissance coloniale française et s'accompagne d'une démarche d'installation de planteurs européens, organisée par des compagnies soutenues financièrement par l'État français, sur fond de prix du coton élevés grâce à la forte croissance économique mondiale des années 1850.

Sommaire

Le coton était cultivé avant la colonisation française

Le cotonnier existe en Algérie à l'état sauvage et en arbrisseau. Il y était déjà cultivé au Moyen Âge. Des voyageurs arabes ont décrit des plantations de coton qui entouraient les villes de Tobna et de M'sila. Il est cultivé par un petit nombre de tribus. Lors de l'arrivée des Français, en 1832 et 833, il est expérimenté au jardin d'essai d'Alger, mais comme une simple curiosité[1].

La découverte du potentiel, après le début de la conquête française

Débutée en 1830, longue et meurtrière, la conquête de l'Algérie par la France s’achève par la la reddition formelle de l'émir de Mascara, Abd el-Kader, au duc d'Aumale le 23 décembre 1847. Cette conquête se conclut par l'annexion de l'Algérie à la République française par la création des départements français d'Algérie en 1848. Une des étapes importantes est le siège de Constantine, future région cotonnière.

L'Algérie n'a cependant joué qu'un rôle tardif dans l'histoire de la culture du coton. Cinq ans après le début de la conquête, l'idée d'y cultiver cette plante est encore émergente, malgré des cours mondiaux élevés. En 1835, Edmond Pelouze, ancien planteur de coton et propriétaire d'habitation à Sainte-Lucie, devenu industriel, présente des échantillons de coton récolté en Algérie au comité des arts et manufactures, qui conclut qu’il « surpasse les plus belles sortes de coton de la Louisiane, et qu'il devait être classé avec le coton de la Géorgie », le célèbre Sea Island cotton. Il est examiné également par la chambre de commerce de Rouen, qui lui découvre de profondes analogies avec les cotons de Pernambouc et de Bahia (Brésil).

« Parmi les spéculateurs qui se sont rendus en Algérie, plusieurs ont pensé qu'ils ne pouvaient tirer un meilleur parti de leurs capitaux qu'en les employant à la culture des terres », en raison de « la fertilité du sol, la chaleur du climat, la proximité de l'Espagne, de la France et l'Italie, la facilité d'y transporter promptement les produits » note alors Edmond Pelouze[2], à qui l'on doit l'idée de l'introduction de la culture du coton[2] en Algérie[3], qu'il a défendue dans un mémoire présenté à l'Académie des sciences. En 1837 et 1838, des tentatives de culture en grand de la Régala[4] ne débouchent pas, faute de colons pour les mettre en œuvre.

Ce n'est pourtant qu'en 1842 que l'État français se préoccupa de développer cette culture, et sans succès immédiat[5].L'Exposition de 1844 vit pourtant figurer des fils « de coton préparés avec du coton d'Algérie », jugés de meilleure qualité que ceux fabriqués avec les cotons de la Louisiane, à une époque où les alsaciens participent à la conquête du Texas, via la fondation de Castroville. En 1842, de nombreuses variétés sont testées et expérimentés.

Les décrets volontaristes des années 1850

Tout change avec la forte croissance économique des années 1850 et une nouvelle flambée des cours du coton sur fond d'expansion monétaire et spéculative permise par les ruées vers l'or de 1848 en Californie et 1851 en Australie. La demande mondiale de coton brut augmente de 11,75% par an entre 1849 et 1863, contre 1,15% entre 1800 et 1848, avant de revenir pour 1867-1936 à une expansion moins forte (2,75% par an)[6].

Les décrets impériaux de 1853 sur le coton en Algérie furent accueillis en octobre avec un véritable enthousiasme par les colons. Ils prévoyaient l'obligation d'acheter pour le compte de l'État, pendant trois ans, à partir de 1854, toutes les récoltes de coton, à un prix fixé d'avance. L'autre axe fixé par ces décrets consistait à attribuer, pendant deux autres années, des primes à l'exportation en France des cotons récoltés eu Algérie[7].

L'effet de ces décrets est radical : en deux ans seulement, le nombre de planteurs passe de 109 à environ 1417, soit quatorze fois plus[5]. La production est parallèlement multipliée par vingt. Mais les planteurs restent peu nombreux dans les secteurs de Constantine et Sétif, où la conquête a été très violente, sous la direction du général Jean-René Sillègue.

L'époque des compagnies et des concessions

La Compagnie de Sétif reçut alors ne concession de 20 000 hectares pour fonder des villages peuplés de Suisses. Joly de Brésillon, Héraud et Marill, propriétaires et négociants à Constantine, reçurent chacun une superficie de 2 000 hectares située au territoire de l'Oued-Dekri, dans la subdivision de Constantine. La Compagnie de Brésillon s'engageait à créer sur ces terrains un village de 50 familles européennes, aux mêmes conditions que celles qui avaient été imposées à la Compagnie genevoise de Sétif, pour chacun des centres qu'elle avait à construire[8].

Malgré ces efforts, concentrés sur la région de Constantine, en 1855, le tabac occupe toujours le premier rang des cultures en Algérie, en valeur, devant le coton, qui représente lui trois fois plus que la laine. Cette année-là, 3 750 hectares étaient encore plantées en tabac, surface à peu près équivalente de celle qui est cultivée en coton (près de 4000 hectares)[9]. L'Oranie, la région d'Oran produit en 1860, à elle seule, 145 des 150 tonnes de coton algérien[5], tandis que la population européenne reste concentrée dans le secteur d'Alger.

La population européenne en Algérie était alors de 155 607 personnes, la province d'Alger représentant la moitié, avec 71 288 habitants, celle d'Oran 51 393 et celle de Constantine 32 926[10]. La faible population de la région d'Oran, l'Oranie, apparaît comme un handicap.

En 1856, les assertions d'un article du Times titré « L'Inde et l'Algérie ? », selon lesquelles, envoyé en Angleterre par le gouverneur général, un représentant de l'Algérie aurait réussi à engager des capitalistes à entreprendre en grand des opérations de desséchement, de culture du coton et de colonisation font réagir. La Correspondance de Londres choisit de démentir en citant un spécialiste du coton, William Elliot, commissaire de la Caroline du Sud à l'exposition universelle de 1855, en citant son rapport au gouverneur esclavagiste de la Caroline du Sud.

« Le sol et le climat de l'Algérie sont favorables à la production des plus belles variétés de Sea Island cotton, même si « une seule province, la province d'Oran, possède pleinement ce privilège » mais « la rareté des travailleurs et l'élévation des salaires qui en est la conséquence » sont « le plus grand obstacle qui s'oppose, en Algérie, à la poursuite de la culture du coton », explique-t-il, en ajoutant qu'« on cessera d'être contraint d'employer des hommes chèrement payés là où des femmes et des enfants feraient aussi bonne, sinon meilleure besogne »[11]. »

Pour faciliter le développement, par les lois des 20 et 11 juillet 1860, une concession pour la construction et l'exploitation des lignes d'Alger à Blida, de Philippeville à Constantine et d'Oran à Saint-Denis-du-Sig, est accordée à la Compagnie des chemins de fer algériens, présidée par Ferdinand Barrot.

Ces courtes lignes s'inspirent du modèle anglais en Inde, où le premier train roula le 22 décembre 1851, et fut utilisé pour le transport de matériel de construction à Roorkee, précedent, le 16 avril 1853, le premier train de voyageurs entre Bombay et Thana (soit 34 km) fut inauguré[12], signant officiellement la naissance du chemin de fer en Inde.

L'hésitation des industriels alsaciens

Encore plus volontariste, le décret du 25 avril 1860 prévoit des subventions pour la construction de barrages ou de forages d'irrigation et l'achat de machines à égrener[13]. En 1862, alors que la guerre de Sécession américaine bat son plein, Gustave Imbert Koechlin, négociant à Mulhouse et l'industriel Augustin Pouyer-Quertier, industriel cotonnier et député de Rouen, annoncent la création d'une "Compagnie française" qu'Augustin Pouyer-Quertier préside, au capital de 25 millions de francs, pour entreprendre la culture du coton en Algérie[14].

Les hésitations des[15] à s'engager dans cette compagnie, en raison des incertitudes politiques liées aux conséquences de la conquête de l'Algérie par la France sont alors fustigées dans un article de Wilfried de Fonvielle estimant que « Tandis que Manchester agit, Mulhouse délibère »[16]. Déplorant d'être « déguisé en partisan du régime militaire », il craint de devoir aller chercher la « précieuse toison cotonnière jusqu'à Liverpool, et payer double fret, double commission, pour emporter piteusement les rognures de Manchester » les industriels n'ayant selon lui « rien à redouter des pouvoirs même les plus arbitraires ».

Certains industriels alsaciens comme Joseph Koechlin-Schlumberger se sont cependant impliqués en faveur du coton algérien, avec des nuances, en écrivant au gouvernement pour demander à ce que l'émigration soit mieux organisée[17]et donne à cette culture assez d'agriculteurs venus de France[18]. L'un d'eux, Édouard Berthe, industriel du Haut-Rhin harangue les autres : « Messieurs les fabricants prennent donc l'initiative que les ouvriers auxquels ils ne peuvent plus donner d'ouvrage dans leurs fabriques, soient occupés par eux à cultiver le coton en Algérie. Qu'ils envoient à leur tête des personnes instruites et aptes à entreprendre de vastes plantations »[19].

Au Sénat, en 1862, les débats font rage : le compte Guillaume Boudin de Tromelin rappelle que les hollandais en Indonésie visaient « uniquement à exploiter cette possession sans montrer la moindre sollicitude pour les populations indigènes » et qu'« en 1823, une insurrection terrible éclate sous la conduite d'un chef militaire et religieux, Dhipo Négoro », pendant cinq ans, qui voient « 8 000 soldats européens périrent pour rétablir le pouvoir des Hollandais fortement ébranlé »[20]. Il faut « prendre, au contraire, pour règle l'Algérie par les indigènes, et la colonisation libre se propageant d'elle-même sans l'intervention de l'État », conclut-il.

L'abandon presque complet dans les années 1930

En 1865, l'Algérie cultivait déjà 3 000 hectares de coton et en 1926, 10 000 hectares. Mais la baisse brutale des cours mondiaux vers 1935 a amené l'abandon presque complet de la culture du coton[21]. La dernière cueillette a lieu en 1972, mais l’Algérie, devenue importatrice, a décidé en 2005 de relancer la culture du coton sur son territoire pour alimenter les usines de textile de ses voisins marocain et tunisien[22].

Notes et références

  1. Dictionnaire général des sciences théoriques et appliquées, volume 1, par Paul Focil Ad Privat-Deschanel, Ad Focillon 0 Avis Delagrave, 1870, page 597
  2. a et b http://books.google.fr/books?id=Nu5DAAAAYAAJ&pg=PA320&dq=pelouze+coton+Alg%C3%A9rie,&hl=fr&ei=-TGWTemWIoeY8QOG34gY&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=8&ved=0CFEQ6AEwBw#v=onepage&q=pelouze%20coton%20Alg%C3%A9rie%2C&f=false
  3. Dictionnaire de la conversation et de la lecture inventaire raisonné : des notions générales les plus indispensables a tous, volume 14, par William Duckett, Firmin Didot, 1868
  4. États-Unis d'Amérique 716 000 000 Indes britanniques 95 000 000 Égypte 27 000 000 Brésil Ioooooiio Indes occidentales, autres pays 5OÛUO00 Total 850 000 000
  5. a, b et c http://books.google.fr/books?id=GyVCAAAAcAAJ&pg=PA597&dq=premiers+industriels+fran%C3%A7ais+du+coton&hl=fr&ei=tSaWTcvuC8yUswa-pLDGCA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CD0Q6AEwAw#v=onepage&q&f=false
  6. http://agents.cirad.fr/pjjimg/michel.fok@cirad.fr/These_fok_P2_1.pdf
  7. Revue de l'Orient et de L'Algérie et de colonies, bulletin et actes de la Société orientale (1856)
  8. Annuaire historique universel, par Thoisnier-Desplaces, 1855
  9. Dictionnaire général des sciences théoriques et appliquées, volume 1, par Paul Focil Ad Privat-Deschanel, Ad Focillon
  10. Annuaire des deux mondes : histoire générale des divers États, volume 6, par François Buloz, Revue des Deux Mondes
  11. http://books.google.fr/books?id=JhdbAAAAQAAJ&pg=PA73&dq=coton+en+alg%C3%A9rie+colons+exploitations&hl=fr&ei=xUi0TfH0OYLF8QPAgZGWDA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=6&ved=0CF4Q6AEwBQ#v=onepage&q=coton%20en%20alg%C3%A9rie%20colons%20exploitations&f=false
  12. (en) Indian Railways in Postal Stamps. Consulté le 14 mai 2007
  13. http://books.google.com/books?id=8VIMAAAAYAAJ&pg=PA158&sig=1t7drR4OUJ-OngmpyE2T-z5bJQ8&hl=fr#v=onepage&q&f=false
  14. Bulletin de la Société impériale zoologique d'acclimatation, volume 9 par Société impériale, Bulletin de la Société impériale zoologique d'acclimatation, volume 9
  15. http://books.google.fr/books?id=L-AJ174uPtwC&pg=PA145&lpg=PA145&dq=coton+en+alg%C3%A9rie&source=bl&ots=VDm81msQe4&sig=srK4ZtQCefKA2U4nyiip8Por-HE&hl=fr&ei=w0K0TdjfJ4qX8QPHvJTRAQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=6&ved=0CDkQ6AEwBTgU#v=onepage&q=coton%20en%20alg%C3%A9rie&f=falses
  16. http://books.google.fr/books?pg=PA366&dq=Imbert%20Koechlin&ei=zkmWTYToC4rn4waU2vnUAQ&ct=result&id=W0BAAAAAYAAJ&output=text
  17. Alsaciens et Lorrains en Algérie : histoire d'une migration, 1830-1914, par Fabienne Fischer, page 146
  18. http://books.google.fr/books?id=L-AJ174uPtwC&pg=PA145&lpg=PA145&dq=coton+en+alg%C3%A9rie&source=bl&ots=VDm81msQe4&sig=srK4ZtQCefKA2U4nyiip8Por-HE&hl=fr&ei=w0K0TdjfJ4qX8QPHvJTRAQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=6&ved=0CDkQ6AEwBTgU#v=onepage&q=coton%20en%20alg%C3%A9rie&f=false
  19. Alsaciens et Lorrains en Algérie : histoire d'une migration, 1830-1914, par Fabienne Fischer, page 146
  20. http://books.google.fr/books?pg=RA1-PA210&dq=coton+en+alg%C3%A9rie&ei=9ES0TZblDo2s8QOYs6jQAQ&ct=result&id=IKMOAQAAIAAJ#v=onepage&q=coton%20en%20alg%C3%A9rie&f=false
  21. http://ressources.ciheam.org/om/pdf/s14/CI011818.pdf
  22. http://www.emarrakech.info/L-Algerie-relance-la-culture-de-coton_a3827.html
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