Homosexualité dans les sources chrétiennes latines

Homosexualité dans les sources chrétiennes latines
Sodoma (Giovanni Antonio Bazzi), Saint Sébastien, 1525, Florence, palazzo Pitti[1].

Les multiples positions des Églises chrétiennes actuelles sur la question homosexuelle[2], posent le problème de la possibilité d'une doctrine cohérente et unifiée du christianisme sur le sujet. Il y a par ailleurs un malentendu important entre la société contemporaine et l'Église, surtout catholique et orthodoxe, sur la condamnation par celle-ci de l'homosexualité, très souvent assimilée à une condamnation des personnes qui ont une sexualité homosexuelle. Qu'en est-il exactement des sources chrétiennes de la tradition latine : Bible chrétienne, Pères et docteurs de l'Église latine, lois et discipline ecclésiastiques, Magistère des Pontifes catholiques romains ?


Sommaire

L'homosexualité dans la Bible chrétienne

La condamnation de l'homosexualité par les deux Testaments est généralement claire. Cependant, la manière d'interpréter ces passages est fortement discutée.

Ancien Testament

Livre de la Genèse

Dieu, alerté par « la plainte contre Sodome et Gomorrhe[3]», dont les habitants « étaient des scélérats qui péchaient gravement contre Yahvé[4] », est résolu à détruire la ville pour punir ses habitants (Genèse 18:20-21). Après un épisode de marchandage où Dieu finit par promettre à Abraham d'épargner la ville s'il y reste au moins dix justes[5], il envoie alors deux anges dans la ville de Sodome où Loth, le neveu d'Abraham, s'était réfugié, avec son clan. Loth les invite à loger chez lui[6]. Alors que personne n'est encore couché, « la maison [est] cernée par les gens de la ville, les gens de Sodome, du plus jeune au plus vieux, le peuple entier sans exception[7]. »

Genèse 19, 5-11 : « Ils appelèrent Loth et lui dirent: « Où sont les hommes qui sont venus chez toi cette nuit ? Fais-les sortir vers nous pour que nous les connaissions. ». Loth sortit vers eux sur le pas de sa porte, il la ferma derrière lui et dit : « De grâce, mes frères, ne faites pas de malheur. J'ai à votre disposition deux filles qui n'ont pas connu d'homme, je puis les faire sortir vers vous et vous en ferez ce que bon vous semblera. Mais ne faites rien à ces hommes puisqu'ils sont venus à l'ombre de mon toit. ». Ils répondirent : « Tire-toi de là ! » et ils dirent : « Cet individu est venu en émigré et il fait le redresseur de torts ! Nous allons lui faire plus de mal qu'à eux. ». Ils poussèrent Loth avec violence et s'approchèrent pour enfoncer la porte. Mais les deux hommes tendirent la main pour faire rentrer Loth à la maison, près d'eux. Ils fermèrent la porte, et frappèrent de cécité les gens qui étaient devant l'entrée de la maison, depuis le plus petit jusqu'au plus grand ; ils ne purent trouver l'entrée[8] ».
Loth et ses filles, peinture à l'huile de Hendrik Goltzius, 1616

Yahvé décide alors de détruire la cité et fait sortir Loth et sa famille afin que, sans se retourner, ils fuient vers la montagne. Loth demande à se réfugier dans la ville insignifiante de Çoar que Yahvé accepte de ne pas détruire[9].

Genèse 19, 23-29 : « Le soleil se levait sur la terre et Loth entrait à Çoar quand le Seigneur fit pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe du soufre et du feu. Cela venait du ciel et du Seigneur. Il bouleversa ces villes, tout le District, tous les habitants des villes et la végétation du sol. La femme de Loth regarda en arrière et elle devint une colonne de sel. Abraham se rendit de bon matin au lieu où il s'était tenu devant le Seigneur, il porta son regard sur Sodome, Gomorrhe et tout le territoire du District ; il regarda et vit qu'une fumée montait de la terre comme la fumée d'une fournaise. Or, quand Dieu détruisit les villes du District, il se souvint d'Abraham, et il retira Loth au cœur du fléau, quand il bouleversa les villes où Loth habitait[8] ».

La demande adressée par tout le peuple de Sodome, des enfants aux vieillards à Lot : « Où sont les hommes qui sont venus chez vous cette nuit ? Amenez-les nous pour que nous les connaissions[10]. » a joué un grand rôle dans l'interprétation juive et chrétienne de cette histoire[11].

Le verbe hébreu ידע, transcrit yadā´, « connaître » peut exprimer de manière euphémique les rapports sexuels[11]. Certains commentateurs pensent que ce verbe ne s'appliquent qu'aux relations hétérosexuelles. L'Ancien Testament emploierait un autre verbe pour décrire les relations homosexuelles : shakam, « coucher » (Voir Lévitique 18, 22; 20, 13)[11]. Par conséquent le verbe yadā' signifierait, dans l'épisode de Sodome, « faire connaissance » avec les étrangers que sont les deux anges[11]. Cependant, la suite de l'histoire témoigne clairement d'un désir d'agression sexuelle[11]. Cela conduit Thomas Römer et Loyse Bonjour à privilégier l'interprétation selon laquelle ce désir d'agression, interprété alors comme un viol, acte de domination et d'appel à la soumission serait un manquement grave aux règles de l'hospitalité manifestant l'orgueil des habitants de Sodome[11]. D'ailleurs, dans les livres prophétiques de l'Ancien Testament, les oracles faisant allusion à l'épisode de Sodome et Gomorrhe flétrissent non pas l'agression sexuelle en tant que telle mais l'orgueil, l'oisiveté et l'hostilité envers les étrangers. Ainsi Ézéchiel 16, 49 déclare : « Voilà ce que fut la faute de ta sœur Sodome : orgueilleuse, repue, tranquillement insouciante, elle et ses filles ; mais la main du malheureux et du pauvre, elle ne la raffermissait pas[8] ». En Jérémie 23, 14, il est question d'adultère, de fausseté, d'encouragement des malfaiteurs[11]. Deutéronome 29, 22 évoque l'idolâtrie, l'adoration des faux dieux[11]. On retrouve la critique de l'inhospitalité dans le livre apocryphe de la Sagesse de Salomon (19, 13-17) et chez l'historien judéen Flavius Josèphe au premier siècle de notre ère[12].

L'interprétation purement sexuelle de l'épisode de Sodome aurait émergé lors de la confrontation de la culture judéenne avec le monde hellénistique autour du IIIe siècle avant notre ère[11]. Confrontés aux pratiques pédérastiques et à la nudité en vigueur dans les gymnases grecs et les compétitions sportives, les religieux les plus orthodoxes auraient vu en Sodome le symbole de la civilisation grecque qu'ils avaient tant de mal à accepter. On trouve cette relecture dans le Livre des Jubilés (IIe siècle avant notre ère), chapitre 16, dans le Testament de Nephtali, chapitre 3, dans le Testament de Lévi, chapitre 14[11]. On y fustige, certes, les rapports homosexuels mais également tout acte de « fornication », c'est-à-dire tout acte sexuel, hors mariage et ne s'ouvrant pas à la procréation[11].

La lecture sexuelle de Genèse 19 a eu un impact considérable sur la société chrétienne des siècles suivants. En effet, jusqu'au XVIIIe siècle, l'ensemble des traités de droit criminel[13] rappelleront en préambule l'épisode de Sodome, pour justifier la rigueur des lois en vigueur contre les sodomites. De plus la plupart des traités de morale chrétienne utiliseront ce même épisode pour condamner les pratiques homosexuelles[11].

Livre du Lévitique

Dans le livre du Lévitique de l'Ancien Testament, les unions homosexuelles masculines sont explicitement condamnées à deux reprises :

1) Lévitique 18, 22 : « Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une abomination. »
2) Lévitique 20, 13 : « Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable ; ils seront punis de mort : leur sang retombera sur eux. »

Le terme « abomination » (hébreu תֹּועֵבָה, transcrit tōʻēḇā, grec βδέλυγμα, transcrit bdelugma, latin abominatio) désigne dans les Écritures juives et chrétiennes[14] :

  • tout péché, toute action criminelle en générale : Lévitique 18, 22.28.28; Isaïe 41, 24; 66, 3; Jérémie 6, 15; 7, 10; Ézéchiel 5, 9.11; Malachie 2, 11; 1 Macchabées 1, 56...
  • en particulier, le péché d'idolâtrie : considérée comme une prostitution, l'idolâtrie est le culte des idoles dans le cadre de cérémonies rituelles et sacrificielles : Deutéronome 12, 31; 2 Chroniques 33, 2...
  • une idole, une fausse divinité : Exode 8, 28; Deutéronome 29, 17; 2 Rois 23, 13; Ézéchiel 7, 20; 11, 18.21; 1 Macchabées 6, 7...
  • la profanation de quelque chose de saint : Daniel 9, 27; 11, 31; 12, 11; 1 Macchabées 1, 51...
  • une chose objet d'horreur ou d'aversion : Psaume 87, 9; Proverbes 3, 32...

L'idée d'abomination semble donc concerner tout ce qui est interdit par le dieu hébreu, dans sa volonté de séparer, de mettre à part le peuple auquel il est lié. Dans ce cadre, l'union homosexuelle masculine est assimilée à un crime remettant en cause fondamentalement l'alliance du peuple avec le dieu d'Israël.

Le chapitre 18 s'adresse seulement au partenaire actif, tandis que le chapitre 20 envisage la peine de mort pour les deux partenaires[15]. C'est ici la relation homosexuelle en tant que telle qui est interdite et condamnée, contrairement à la législation d'autres peuples du Proche-Orient où seul l'acte de violence est flétri[15]. De plus, le statut social des deux hommes n'est pas précisé.

Certains exégètes, comme J. McNeill[16], pensent que cette interdiction concerne surtout les actes homosexuels pratiqués dans le cadre des cultes de fécondité cananéens[15]. Jacob Milgrom[17], suivi par d'autres, pensent que les chapitres 18 et 20 du livre du Lévitique ne visent que les relations sexuelles interdites au sein d'un groupe familial ou clanique. L'interdiction de l'homosexualité masculine ne viserait donc que des hommes liés par des liens familiaux[15]. Enfin, d'autres commentateurs comme S. Olyan[18] et J. T. Walsh[19], pensent que l'interdiction vise tout particulièrement la pénétration anale pratiquée par un homme sur un autre homme. Cette interprétation, déjà donnée par les commentaires rabbiniques, révélerait l'interdit de la confusion des genres, un homme ne devant pas adopter la position passive féminine[15]. Thomas Römer et Loyse Bonjour confirment que « l'enjeu de l'interdit est la transgression des frontières entre les genres », comme l'indique le texte lui-même. Ni la masturbation, ni l'homosexualité féminine ne sont mentionnées car elles ne remettent pas en cause le rôle actif de l'homme qui doit être clairement différencié de la passivité féminine[15].

Les exégètes les plus orthodoxes jugent que le terme d' « abomination » suffit à saisir d'horreur les fidèles quant à la réprobation divine. Ils assimilent, presque sans nuance, l'homosexualité à tous les autres types d'abomination décrits plus haut. Si tous les exégètes conservateurs soulignent l'accent clairement réprobateur des passages du Lévitique concernant les actes homosexuels, seuls les plus modérés d'entre eux se rapprochent de la critique historique développée par les exégètes libéraux. Ainsi ils considèrent que ces textes juridiques sont peu pertinents et que l'homosexualité doit être considérée de façon plus large[20].

Livre des Juges

Un lévite (c'est-à-dire un prêtre mineur) et sa concubine retournent chez eux après avoir passé quelques jours chez le père de cette dernière à Bethléem de Juda. Pour passer la nuit, il s'arrêtent à Guibea, ville du territoire de la tribu de Benjamin. Un vieillard revenant des champs les accueille et leur offre l'hospitalité[21].

Juges 19, 22-24  : « Pendant qu'ils se réconfortaient, voici que les hommes de la ville, des vauriens, cernèrent la maison, frappèrent violemment contre la porte et dirent au vieillard, propriétaire de la maison : « Fais sortir cet homme qui est entré chez toi afin que nous le connaissions. » Le propriétaire de la maison sortit et leur dit : « Non, mes frères, je vous prie, ne commettez pas le mal. Maintenant que cet homme est entré chez moi, ne commettez pas cette infamie ! Voici ma fille qui est vierge, je vais donc la faire sortir. Abusez d'elle et faites-lui ce que bon vous semblera. Mais envers cet homme vous ne commettrez pas une infamie de cette sorte [8]! ».

Le lévite livre sa concubine entre les mains des hommes de la cité. Ils la « connaissent » et la malmènent la nuit durant et finissent par l'abandonner aux aurores. La pauvre concubine se laisse tomber à l'entrée de la maison où logeait le lévite[22]. Celui-ci, au matin, la trouve et la ramène, inanimée jusque chez lui. Là, il la découpe en 12 morceaux, un pour chacune des tribus d'Israël[23], afin qu'elles sachent que les habitants de Guibea « ont commis une impudicité et une infamie en Israël[24]. ». Il en résulte une guerre contre les fils de Benjamin qui fait des milliers de victimes et conduit à la destruction par le feu de toutes les villes du territoire, dont Guibea[25].

Ce récit évoque par bien des aspects l'aventure de Loth à Sodome. Des étrangers sont reçus comme hôtes par l'un des habitants de la ville. Les habitants tentent de les agresser sexuellement. Le ville est finalement détruite par le feu. De plus, beaucoup de motifs et de tournures de phrases sont identiques[11]. La triste différence est que la concubine, après le viol d'une longue nuit, meurt. Ce qui est en cause ici, c'est la violence et la brutalité des agresseurs qui offensent gravement le devoir d'hospitalité[11]. On pourrait d'ailleurs renouveler ici les commentaires du récit de Loth à Sodome.

Pour conclure la réflexion sur ces deux récits, on peut se demander pourquoi les auteurs ont choisi d'illustrer la condamnation de l'orgueil et du déni d'hospitalité par deux histoires mettant un scène une tentative de viol commis par des hommes sur d'autres hommes[11]. La réponse se trouve surement dans les concepts de domination et de pouvoir du Proche-Orient ancien[11]. Certains textes (notamment d'Égypte et de Mésopotamie) mentionnent, en effet, la sodomie dans un contexte militaire, afin de priver les vaincus de leur honneur et de leur dignité d'hommes (de « mâles »)[11]. Ainsi l'acte de sodomie est une manifestation de puissance et de soumission de la personne violée[11]. Enfin, ces deux récits illustrent combien le viol d'hommes par d'autres hommes était beaucoup plus intolérable que celui de femmes, fussent-elles des filles ou des concubines.

Premier et second livres de Samuel

Princes bibliques Jonathan et David. Vers 1300.

David, futur roi d'Israël, fait la connaissance de Jonathan, le fils du roi Saül, à la fin d'une bataille[26]. Dès le premier abord, leur relation paraît forte et intime[26] :

1 Samuel, 18, 1-4 : « Or, dès que David eut fini de parler à Saül, Jonathan s'attacha à David et l'aima comme lui-même. Ce jour-là, Saül retint David et ne le laissa pas retourner chez son père. Alors, Jonathan fit alliance avec David, parce qu'il l'aimait comme lui-même. Jonathan se dépouilla du manteau qu'il portait et le donna à David, ainsi que ses habits, et jusqu'à son épée, son arc et son ceinturon[8] ».

La dimension symbolique et politique de cet acte semble très fort : en se dénudant, Jonathan renonce à son futur trône en faveur de David[26]. Il faut noter une différence par rapport aux traités de vassalité assyriens : s'ils utilisent abondamment le mot « aimer » pour décrire la relation entre deux rois égaux ou l'amour que le vassal doit à son roi, il s'agit ici d'une relation inversée. Un prince s'abaisse à aimer un inconnu[26]. Il s'établit ainsi une alliance, un pacte tout spécial entre David et Jonathan qui cherche à protéger son ami :

1 Samuel 19, 1-2 : « Saül parla à son fils Jonathan et à tous ses serviteurs de son projet de faire mourir David. Or, Jonathan, fils de Saül, aimait beaucoup David. Jonathan informa David : «  Mon père Saül, dit-il, cherche à te faire mourir. Tiens-toi sur tes gardes demain matin, reste à l'abri et cache-toi[8] ».

Pour assurer la sécurité de David, Jonathan promet à David de le prévenir des intentions malveillantes de Saül et fait promettre à David et à sa maison de rester fidèle à la maison royale régnante, c'est-à-dire à lui-même et à ses descendants :

1 Samuel 20, 16-17 : « Et Jonathan conclut un pacte avec la maison de David : «  (...) et le Seigneur en demandera compte à David, ou plutôt à ses ennemis ! ». Jonathan fit encore prêter serment à David, dans son amitié pour lui, car il l'aimait comme lui-même[8] ».

Plus tard, lorsque Jonathan succombera, avec son père Saül, sur le champ de bataille, David s'écriera :

2 Samuel 1, 26 : « Que de peine j'ai pour toi, Jonathan, mon frère ! Je t'aimais tant ! Ton amitié était pour moi une merveille plus belle que l'amour des femmes[8] ».

La racine hébraïque khaphets est rendu par la Traduction Œcuménique de la Bible par « aimer beaucoup ». Or ce terme marque une relation d'appropriation très forte qui s'adresse plus aux choses qu'aux personnes[26]. Dans le cas de l'attirance d'une personne pour une autre, il est porteur, dans l'Ancien Testament, d'une connotation sexuelle[26] (cf. Genèse 34, 19; Deutéronome 21, 14). La traduction grecque de 1 Samuel 19, 1 rend ce terme par εραω, transcrit erao, « désirer, aimer »[26]. D'ailleurs, la racine khaphets, plus que le verbe `ahab, « aimer », implique une dimension physique et inconsciente[26]. En outre, la relation entre David et Jonathan est également décrite par le verbe qashar, « attacher, lier », qui signale un attachement fort, un lien vital, un amour profond[26]. Enfin, lorsque David se lamente sur la mort de son ami, il utilise non pas le mot « amitié » comme le rend la Traduction Œcuménique de la Bible, mais le mot 'ahavah, « amour », le même qu'il emploie pour parler de l'amour des femmes[26], le même qui décrit la relation du Bien-Aimé et de la Bien-Aimée du Cantique des Cantiques (Cantique des Cantiques, 2, 5 : holat `ahava ani : « je suis malade d'amour »[27]). Dans ce dernier hommage, David exprime pour la première fois ce qu'il ressent pour Jonathan[26].

Il est difficile de connaître la nature exacte des relations entre David et Jonathan. Leur lien évoque celui des héros mésopotamiens Gilgamesh et Enkidu[26]. La relation entre David et Jonathan possède plusieurs dimensions: personnelle, politique, religieuse. Ces deux personnages, de surcroît, sont mariés et ont des enfants. Le récit biblique, à lui seul, reste ambigu[26].

Indépendamment de son interprétation, c'est en référence à ce récit que l'association David et Jonathan, mouvement chrétien d'accueil des personnes homosexuelles, a choisi son nom et agit depuis sa fondation en 1972[28].

Le rejet de la prostitution sacrée masculine

Plusieurs passages des livres vétéro-testamentaires évoquent l'existence de prostitués sacrés masculins, liés à un temple, en Israël :

Deutéronome 23, 18-19 : « Il n'y aura pas de courtisane sacrée parmi les filles d'Israël ; il n'y aura pas de prostitué sacré (héb. קָדֵשׁ, transcrit qâdesh, gr. πορνεύων, transcrit porneuôn, lat. scortator) parmi les fils d'Israël. Tu n'apporteras jamais dans la maison du Seigneur ton Dieu, pour une offrande votive, le gain d'une prostituée ou le salaire d'un « chien » (héb. כֶּלֶב, transcrit kêlêb, gr. κυνὸς , transcrit kunos, lat. canis) car, aussi bien l'un que l'autre, ils sont une abomination pour le Seigneur ton Dieu[8] ».
1 Rois 14, 22-24 : « Juda fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur (...). Comme ceux-ci, ils bâtirent à leur usage des hauts lieux, des stèles et des poteaux sacrés sur toutes les collines élevées et sous tout arbre verdoyant; il y eut même des prostitués sacrés (héb. גַם־קָדֵשׁ, transcrit gam qâdesh; gr. σύνδεσμος, transcrit sundesmos; lat. effeminati) dans le pays, ils agirent selon toutes les abominations des nations que le Seigneur avait dépossédées devant les fils d'Israël[8] ».
1 Rois 15, 11-12 : « Asa fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur, comme David son père. Il élimina du pays les prostitués sacrés (héb. קְּדֵשִׁים, transcrit qedeshîm; gr. τελετὰς, transcrit teletas, lat. effeminatos) et supprima toutes les idoles qu'avaient fabriquées ses pères[8] ».
1 Rois 22, 45-47 : Josaphat fit la paix avec le roi d'Israël. Le reste des actes de Josaphat, les exploits qu'il accomplit, ses guerres, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Il balaya du pays les derniers prostitués sacrés (héb. קָּדֵשׁ, transcrit qâdesh, lat. effeminatorum) qui subsistaient du temps d'Asa, son père[8] ».
2 Rois 23, 5-8 : « Il supprima la prêtraille que les rois de Juda avaient établie pour brûler de l'encens sur les hauts lieux des villes de Juda et des environs de Jérusalem. Il supprima aussi ceux qui brûlaient de l'encens en l'honneur du Baal, du soleil, de la lune, des constellations et de toute l'armée des cieux. Il transporta de la Maison du Seigneur, hors de Jérusalem, au ravin du Cédron, le poteau sacré qu'on brûla dans le ravin du Cédron ; il le réduisit en cendres qu'il jeta à la fosse commune. Il démolit les maisons des prostitués sacrés (héb. קְּדֵשִׁים, transcrit qedeshîm, gr. καδησιμ, transcrit kadèsim, lat. effeminatorum) qui étaient dans la Maison du Seigneur et où les femmes tissaient des robes pour Ashéra. Il fit venir des villes de Juda tous les prêtres ; il souilla les hauts lieux où ces prêtres avaient brûlé de l'encens, depuis Guèva jusqu'à Béer-Shéva. Il démolit les hauts lieux des portes (...)[8] ».
Job 36, 13-14 : « Quant aux impies endurcis dans leur colère, eux n'implorent pas, lorsqu'il les enchaîne. Leur existence s'éteint en pleine jeunesse et leur vie s'achève parmi les prostitués (héb. קְּדֵשִׁים, transcrit qedeshîm, gr. ἀγγέλων, transcrit aggelôn, lat. effeminatos) [8] ».

On le voit, dans ces passages, le même mot hébreu qâdesh (pluriel: qadeshîm) est traduit de diverses manières par la Septante grecque (porneuôn: « [homme] se prostituant »; sundesmos: « union, lien, conjonction »; teletè: « cérémonie d'initiation »; kadèsim, retranscription grecque de l'hébreu; angelos : « messager », messager de dieu, ange ») ou la Vulgate latine (qui se limite à scortator: « homme débauché, coureur » et effeminatus: « mou, effeminé, énervé; de mœurs contre-nature)[29].

La racine du mot qâdesh, קדשׁ, transcrit QDSH, évoque la séparation du profane[30]. Cette idée de séparation suggère l'étanchéité en même temps que le contact entre deux espaces qui peuvent, à tout moment, échanger, communiquer, alterner, permuter leur contenu[30]. La racine קדשׁ dérive elle-même de la forme primitive קד, transcrit QD, qui signifie « diviser », « couper »[30]. Tout ce qui est lié à l'idée de sainteté (actes), de sacralité (choses) évoque l'idée de séparation et tout ce qui est séparé est préservé de la souillure et, donc, pur[30],[31]. Quel que soit le contexte, la consécration se fait, par conséquent, au moyen d'une purification assurée par une série de rites[30]. Les deux actes de consécration et de purification sont liés à tel point qu'on ne peut clairement séparer les deux notions[30]. La consécration est un acte sacrificiel de séparation[30].

Pour éclairer cette situation, il faut de se reporter aux sociétés mésopotamiennes antiques[32]. Dans celles-ci, la sexualité n'est ni un tabou, ni un péché[32]. Elle fait partie des comportements sociaux qui se manifestent différemment selon le statut social[32]. En matière de relations homosexuelles, le travesti sera toujours un partenaire passif et l'aristocrate tiendra toujours le rôle actif[32]. Il faut distinguer, ici, deux types de personnes au comportement homosexuel, qui ne sont pas reconnues socialement de la même façon : d'une part, les prostitués (akkadien kurgarrû, assyrien assinnu) de la déesse Ishtar (la déesse de l'amour plaisir et de la fécondité), forment une partie de son clergé. Ce sont des homosexuels « professionnels »[32]. On retrouve leur trace dans les textes bibliques sous le nom de « chiens » (Deutéronome 23, 19)[32]. Mais ce terme n'est pas forcément péjoratif : un prêtre peut être désigné ainsi, cette qualification rappelant la fidélité au dieu à l'image de celle du chien pour son maître[32]. Bien qu'intégrés à la hiérarchie sociale, ils en occupent le bas de l'échelle[32]. D'autre part, des hommes appartenant pleinement à cette même hiérarchie rendent visite aux prostitués d'Ishtar ou ont une relation secondaire ou passagère, tous comportements admis socialement. Le verset du Deutéronome indique qu'il existait bien des prostitué(e)s sacré(e)s en Israël[33]. Ils étaient vraisemblablement désignés par le terme hébreu qâdesh, qadeshim « saint, consacré »[33]. Les prostitués hommes étaient aussi appelés des « chiens »[33]. La condamnation de la prostitution sacrale évoquée dans les passages bibliques cités ci-dessus, manifeste le rejet de tout culte des dieux autres que celui de la divinité hébraïque Yahvé ou Yahou[33]. Il s'agit non seulement de supprimer la prostitution sacrale masculine et féminine et ses « établissements », mais également les hauts lieux, les poteaux, les stèles sacrées, les idoles, les sacrifices d'encens en l'honneur des dieux du ciel, etc. Tout ce qui qui est lié à ces cultes constitue une « abomination[34] ».

Nouveau Testament

Évangile de Matthieu

S'emportant contre la cité de Capharnaüm en Galilée, sise au bord du lac de Tibériade, Jésus compare la situation de la ville avec celle de l'antique Sodome en Judée, sise au bord de la Mer Morte. Selon Jésus-Christ, le péché de Capharnaüm, qui ne l'a pas reconnu et accueilli, est plus grave que celui de Sodome :

Matthieu 11, 23-24 : « Et toi, Capharnaüm, est-ce que tu sera élevée jusqu’au ciel? Tu seras abaissée jusqu’aux enfers, car si les miracles qui ont été faits dans tes murs, avaient été faits dans Sodome, elle serait restée debout jusqu’à ce jour. Du reste, je te le dis, il y aura au jour du jugement, moins de rigueur pour le pays de Sodome que pour toi. »

Épitre aux Romains

L'Apôtre Paul, Rembrandt 1635

Dans les chapitres 1 à 4 de son épitre aux Romains, Paul de Tarse essaie de démontrer l'universalité du péché[35]. Face à ce péché partout présent, l'Évangile annonce « la justice de Dieu par la foi et pour la foi[36] ». Paul de Tarse condamne les idolâtres : alors que les « perfections invisibles de Dieu » sont manifestées dans sa création, il ne l'ont pas connu, glorifié, remercié. Bien plus, il se sont mis à adorer des images d'hommes ou d'animaux[37]. Mais Dieu n'a pas cherché à guérir une plaie inguérissable[38]. Au contraire, il a aggravé encore plus ce que Paul de Tarse juge comme des déviances[38].

Romains 1, 24-32 : « C'est pourquoi, Dieu les a livrés, par les convoitises de leurs cœurs (gr. ἐπιθυμίαις τῶν καρδιῶν αὐτῶν, transcrit epithumiais tôn kardiôn autôn, lat. desideria cordis eorum), à l'impureté (gr.ἀκαθαρσίαν, transcrit akatharsian, lat. inmunditiam) où ils avilissent eux-mêmes leurs propres corps. Ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge, adoré et servi la créature au lieu du créateur qui est béni éternellement. Amen. C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions avilissantes (gr. πάθη ἀτιμίας·, transcrit pathè atimias, lat. passiones ignominiæ): leurs femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature (gr. τὴν φυσικὴν χρῆσιν εἰς τὴν παρὰ φύσιν, transcrit tèn phusikèn chrèsin eis para phusin, lat. naturalem usum in eum usum qui est contra naturam); les hommes de même, abandonnant les rapports naturels (gr. τὴν φυσικὴν χρῆσιν, transcrit tèn phusikèn chrèsin, lat. naturali usu) avec la femme, se sont enflammés de désir (gr. ὀρέξει, transcrit orexei, lat. desideriis) les uns pour les autres, commettant l'infamie (gr. ἀσχημοσύνην, transcrit aschèmosunèn, lat. turpitudinem) d'homme à (gr. ἐν, transcrit en, lat. in) homme et recevant en leur personne le juste salaire de leur égarement (gr. πλάνης, transcrit planès, lat. erroris). Et comme ils n'ont pas jugé bon de garder la connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à leur intelligence sans jugement : ainsi font-ils ce qu'ils ne devraient pas. Ils sont remplis de toute sorte d'injustice, de perversité (gr. πονηρίᾳ, transcrit ponèria, lat. malitia fornicatione), de cupidité (gr. πλεονεξίᾳ, transcrit pleonexia, lat. avaritia), de méchanceté (gr. κακίᾳ, transcrit kakia, lat. nequitia), pleins d'envie, de meurtres, de querelles, de ruse, de dépravation (gr. κακοηθείας, transcrit kakoètheias, lat. malignitate), diffamateurs, médisants, ennemis de Dieu, provocateurs, orgueilleux, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, sans intelligence, sans loyauté, sans cœur, sans pitié. Bien qu'ils connaissent le verdict de Dieu déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles actions, ils ne se bornent pas à les accomplir, mais ils approuvent encore ceux qui les commettent[8] ».

Paul de Tarse interprète ici la situation des idolâtres à la manière du récit du livre de l'Exode (Ancien Testament) qui illustre les relations du Pharaon égyptien avec les Hébreux. Au lieu d'empêcher Pharaon d'accomplir ses desseins envers le peuple de Moïse, Yahvé endurcit son cœur plus encore afin qu'il ne laisse partir les fugitifs[39]. Selon Michel Quesnel, Dieu précipite l'avancée vers la mort pour que devienne possible un nouveau commencement[38],[40]. Et en effet, Paul de Tarse, dans ce passage de l'épître aux Romains, utilise, à plusieurs reprises, le vocabulaire des passions qu'il associe à l'idée d'infamie, de déshonneur, d'indignité. Or, la passion implique l'idée de passivité. Les hommes et les femmes que Paul de Tarse condamne paraissent ne plus pouvoir se maîtriser, comme si une force plus puissante qu'eux-mêmes les possédaient. Le texte semble suggérer qu'il s'agit de l'action même de Dieu qui livre les idolâtres à l'impureté. Néanmoins, ce passage de l'épître aux Romains montre comment l'idolâtrie est directement associée aux pratiques homosexuelles des hommes et des femmes. Le fait d'adorer, dans l'idolâtrie, des figures de créatures, au lieu de rendre un culte au Créateur, conduit les païens à blesser les lois de la nature dont Dieu est le grand ordonnateur. Perdant l'usage naturel de leur sexe, ils perdent aussi leur intelligence, leur moralité personnelle et les vertus sociales de loyauté, d'affection, de compassion. C'est pourquoi ils commettent le mal, sont faux, cupides et orgueilleux.

Épitre aux Corinthiens

Paul de Tarse, s'adresse dans cette épître à l'église des chrétiens de Corinthe. Selon un autre ouvrage du Nouveau Testament, les Actes des Apôtres 18, 1-17, il aurait fondée cette communauté. Corinthe est située à la jonction de la Grèce balkanique et de la péninsule du Pélopponèse. Elle comptait, à l'époque romaine, de 52500 à 87000 habitants[41]. Corinthe avait, dans l'Antiquité, mauvaise réputation[42]. Chez les Grecs, κορινθιάζομαι, transcrit korinthiazomai signifiait « je vis en libertin »[42]. Dans le théâtre le Κορινθιαστής, transcrit Korinthiastès est le type même du débauché[42]. Le poète latin Horace disait : « Chacun ne peut aller à Corinthe », parce que cela nécessitait beaucoup d'argent[42]. Les Corinthiens vénéraient surtout la déesse Aphrodite que servaient plus de mille prostituées sacrées[42]. C'est dans ce contexte que Paul rappelle la condamnation qui attends les pécheurs :

1 Corinthiens 6, 9-10 : « Ne savez-vous pas que les injustes (gr. ἄδικοι, lat. iniqui) n'hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les fornicateurs (gr. πόρνοι, lat. fornicarii), ni les idolâtres , ni les adultères (gr. μοιχοὶ, lat. adulteri), ni les efféminés (gr. μαλακοὶ, lat. molles), ni ceux qui couchent avec des hommes (gr. ἀρσενοκοῖται , lat. masculorum concubitores), ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront le royaume de Dieu.  »

Les différentes traductions varient quant aux termes évoquant l'homosexualité. Pour les mots μαλακοὶ' et ἀρσενοκοῖται, la Bible de Jérusalem rend : « dépravés » et « gens de mœurs infâmes », la Bible de Louis Segond (1910) rend « efféminés » et « infâmes », la Bible de Darby rend « efféminés » et « ceux qui abusent d'eux-mêmes avec des hommes », la Traduction Œcuménique de la Bible rend « efféminés » et « pédérastes ».

Or μαλακός (transcrit malakos), au sens premier du terme, s'oppose à σκληρος (transcrit sklèros: « sec, dur «). Il signifie « mou, moelleux ». Au sens figuré, il signifie « doux, agréable », puis « facile, complaisant ». En mauvaise part, son sens est « mou, sans vigueur » et par voie de conséquence, ( s'opposant à καρτερικός transcrit karterikos, « ferme, patient, dur au mal, persévérant »), « mou, efféminé »[43]. La traduction latine de la Vulgate, mollis, va dans le même sens : « mou, tendre », « mou, qui s'étend, qui se raréfie », « mou, délicat, doux au toucher », « doux, paisible », « mou, délicat, amolli par les délices ou plaisirs », « mou, lâche, paresseux » et enfin « impudique, efféminé ». Le dictionnaire de philologie sacrée[44] qui donnent ces définitions, ajoute : « Ces impudiques sont, ou ceux qui se corrompent eux-mêmes, ou ceux qui se prostituent aux autres du même sexe. Latin: Catamiti, pathici. » Le Glossarium Eroticum Linguæ Latinæ est encore plus clair : il donne à mollis les sens suivants : « pathicus, patiens in pædicatione » (« passif lors de la sodomie »), « pædico » (« sodomite/homosexuel »), « effœminatus, libidinosus » (« effeminé, débauché »)[45]. Le même Glossarium cite d'ailleurs le médecin latin Cælius Aurelianus qui s'étonne de l'existence possible des homosexuels : « Molles sive subactos Græci Malthacos vocaverunt, quos quidem esse nullus facile virorum credit. Non enim hoc humanos ex natura venit in mores, sed pulso pudore, libido etiam indebitas partes obscænis usibus subjugavit.[46] » (« Aucun homme ne croit facilement que les molles ou « soumis » appelés « Malthakos[47]  » par les Grecs, existent [vraiment]. En effet, cela n'appartient pas aux mœurs humaines par nature, mais, en blessant la pudeur, le désir désordonné a soumis même les parties indues [du corps] à des usages obcènes. »

Concernant le mot ἀρσενοκοῖται, transcrit arsenokoitai, il s'agit de la forme pluriel du grec ἀρσενοκοίτης/ἀρρενοκοίτης, transcrits arsenokoitès/arrenokoitès que le dictionnaire grec-français Bailly traduit par « homme de mœurs contre nature[48] ». Ce mot est composé de άρρην, transcrit arren (ou άρσήν, transcrit arsèn), « mâle, homme » et de κοίτη, transcrit koitè, proprement « couche », particulièrement « lit nuptial », d'où « relations intimes » et en mauvaise part « libertinage »[49]. On peut donc traduire le mot entier littéralement « celui qui a des relations intimes/libertines avec un homme ». D'ailleurs le latin de la Vulgate masculorum concubitores, « ceux qui couchent avec des hommes » rend très bien ce sens. Le dictionnaire de philologie sacrée[50] définit concubitor masculorum ainsi : « sodomite, abominable ».

Cette juxtaposition des mots μαλακοὶ' et ἀρσενοκοῖται peut suggérer que, pour Paul de Tarse, il existe une différence entre ces deux termes. Le premier désignerait plus particulièrement les hommes doux, sensibles, peureux, impulsifs[51] et qui, par là, ne respecteraient pas, par leurs attitudes et leur comportement, les exigences du genre viril : dureté, patience, persévérance, courage, amour des femmes. Le second terme désignerait plus directement ceux des hommes qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes. Il est aussi possible de penser que Paul de Tarse fait simplement la distinction entre les homosexuels passifs (ceux qui, selon Cælius Aurelianus, soumettent « même les parties indues [du corps] à des usages obcènes ») et les homosexuels actifs qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes, en concervant une position dominante.

Paul de Tarse, dans ce texte, fait donc la liste de tous les injustes qui ne pourront accéder aux Royaume de Dieu : Les idôlatres, c'est-à-dire les adeptes des religions non-juives et non-chrétiennes, ceux qui commettent des infractions de droit commun (« voleurs », « ravisseurs »), des personnes que l'on pourrait juger immoraux ou impolis (« cupides », « injurieux »), des personnes que les modernes jugeraient malades (ivrognes), et enfin tous les amateurs d'union sexuelle hors mariage : les fornicateurs, les adultères, les efféminés, les homosexuels.

Première épitre à Timothée

Pareillement à la lettre précédente, dans la première épître à Timothée, Paul de Tarse dresse une liste des « injustes » et des pécheurs. Il place les homosexuels aux côtés de tous ceux qui sont opposés à la « saine doctrine ».

1 Timothée 1, 8-11 : « La loi, nous le savons en effet, est bonne, dans la mesure où on la prend comme loi. En effet, comprenons bien ceci : la loi n'est pas là pour le juste, mais pour les gens insoumis et rebelles, impies et pécheurs, sacrilèges et profanateurs, parricides et matricides, meurtriers, débauchés (gr. πόρνοις, transcrit pornois, lat. fornicariis) pédérastes (gr. ἀρσενοκοίταις, transcrit arsenokoitais, lat. masculorum concubitoribus), marchands d'esclaves, menteurs, parjures, et pour tout ce qui s'oppose à la saine doctrine. Voilà ce qui est conforme à l'Evangile de gloire du Dieu bienheureux, qui m'a été confié[8] ».

Pour ce passage, on peut se référer aux commentaires du paragraphe précédant. Pour traduire le mot ἀρσενοκοίταις, la Bible de Jérusalem et la Bible du Semeur donnent « homosexuels », la Bible de Darby donne « ceux qui abusent d’eux-mêmes avec des hommes », la Bible de Segond donne « infâmes », et la Bible Chouraki donne « pédérastes ».

Apocalypse

Ce passage du livre néo-testamentaire de l'Apocalypse est situé à la toute fin de l'ouvrage. Celui qui se proclame « l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin » annonce qu'il vient bientôt, lui et sa rétribution[52]. Se dessine alors la récompense de ceux qui « lavent leurs robes », et le châtiment des pécheurs :

Apocalypse 22, 14-15 : « Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de vie, et d'entrer, par les portes, dans la cité. Dehors les chiens (gr. κύνες, transcrit kunes, lat. canes) et les magiciens, les impudiques (gr. πόρνοι, transcrit pornoi, lat. impudici) et les meurtriers, les idolâtres et quiconque aime ou pratique le mensonge [8]! ».

Ici encore nous est donc présentée une liste de pécheurs qui ne pourront jouir de la vie future. On note le mot « chiens » qui paraît isolé au sein de cette énumération. Il est possible que ce mot renvoie aux « prostitués sacrés » avec lesquels il est clairement associé dans le livre vétérotestamentaire du Deutéronome, au chapitre 23, verset, 19. De plus, si l'on se réfère au paragraphe précédent concernant la prostitution masculine sacrale, on observera que cette qualification était, de la même façon, appliquée aux prostitués sacraux masculins de Mésopotamie. Enfin, le mot « chiens » est lié, dans ce passage, entre autres, au terme πόρνοι, transcrit pornoi qui désigne les « débauchés » ou les personnes qui « se prostituent[53] », c'est-à-dire toutes personne ayant des relations sexuelles hors mariage. Or les passages précédemment cités de la première épitre aux Corinthiens ou de la première épître à Timothée unissaient également, dans leur liste de pécheurs, les « débauchés » et ceux dont on peut penser qu'ils sont homosexuels.

L'homosexualité chez les Pères et Docteurs de l'Église latine

L'homosexualité chez les Pères de l'Église

La condamnation de l'homosexualité est très souvent liée, chez les Pères de l'Église, à l'épisode biblique de la destruction de Sodome et Gomorrhe, villes qui symbolisent les désirs pervers les plus peccamineux.

Quintus Septimus Florens Tertullianus, dit Tertullien (150/160-230/260) était un écrivain théologien latin, l'un des Pères latins de l'Église catholique romaine, passé au mouvement chrétien montaniste à la fin de son existence. Selon lui, les passions qui conduisent aux actes homosexuels ne sont pas seulement des péchés, c'est-à-dire des actes volontaires et délibérés contredisant la loi divine, mais des caractéristiques qui n'appartiennent pas à la nature humaine et par conséquent excluent de toute communauté ecclésiale[54].

Aurelius Ambrosius, dit Ambroise de Milan (340-397), était évêque de Milan et l'un des Pères latins de l'Église catholique romaine. Il juge de la légitimité des actes homosexuels en se référant à l'épisode de Sodome et de Gomorrhe[55]. Cela lui permet d'établir une hiérarchie des actes déshonorants : le viol des filles de Loth est moins grave que le viol de ses hôtes masculins, car le premier appartient encore à l'ordre de la nature[56].

Jean Chrysostome ou Jean à la bouche d'or (344/349-407) fut patriarche de Constantinople et l'un des Pères grecs des Églises catholique romaine, byzantine orthodoxe et orientales. La sodomie est selon lui un acte infâme qui fait souffrir l'âme plus que le corps, qui fait sortir l'homme de sa nature humaine et le place, dans la hiérarchie des êtres, en dessous des animaux sans intelligences (les brutes). C'est enfin une promesse d'enfer à l'image de celui suscité par la punition de Sodome et de Gomorrhe. Son origine est la recherche du plaisir et l'oubli de la crainte de Dieu[57].

Augustin d'Hippone, Cathédrale du Latran, Rome, VIe siècle

Aurelius Augustinus, dit Augustin d'Hippone (354-430), fut évêque d'Hippone, Annaba, dans l'actuelle Algérie et l'un des principaux Pères latins de l'Église catholique romaine. Selon lui, le fait que Dieu ait puni Sodome par une pluie de feu montre à quel point les actes homosexuels tombent sous le jugement condamnatoire de Dieu[58]. Ces actes violent la nature humaine créée par Dieu et rompent l'alliance entre Lui et l'humanité. Ce sont des actes condamnables en eux-mêmes, quand bien même ils seraient pratiqués universellement[59]. D'ailleurs Loth a préféré souiller des corps féminins plutôt que celui de ses hôtes masculins[60].

Grégoire Ier, dit le Grand (540-604) fut le 64e pape, docteur et l'un des Pères latins de l'Église catholique romaine. Selon lui, la punition de Sodome par le soufre et le feu montre par analogie la puanteur et la souillure de la chair et de ses désirs pervers[61].

L'homosexualité chez les Docteurs et théologiens de l'Église latine

Pierre Damien (v. 1007-1072) fut tout d'abord conduit par sa vocation d'ermite au monastère camaldule de Fonte Villana, duquel il devint prieur. En 1058, il fut créé cardinal-évêque d'Ostie. Il rédigea, en 1051, le Liber Gomorrhianus (« Livre de Gomorrhe » à l'adresse du pape catholique romain Léon IX), ouvrage dans lequel il dénonce les vices du clergé et en particulier les pratiques homosexuelles de certains de ses membres. En 1823, le pape Léon XII le déclara docteur de l'Église. Selon Pierre Damien, les pratiques homosexuelles offensent la nature humaine, la droite raison, la présence de l'Esprit Saint dans l'âme et témoignent d'une possession diabolique[62]. Elles constituent le pire de tous les vices. Ces pratiques ouvrent les portes de l'enfer[63]. Elles poussent à la révolte contre Dieu, séparent des anges, éloignent de la vertu et rongent l'âme en secret. Elles obligent à vivre dans l'hypocrisie et font perdre la dignité humaine[63].

Alain de Lille (vers 1120-1202) était un philosophe et théologien scolastique, surnommé le Doctor Universalis. Ayant passé de nombreuses années en Angleterre (1148-1189), il exerça, ensuite, son enseignement théologique à Paris, puis dans le sud de la France, à Montpellier. Il devint moine cistercien à Cîteaux et fut envoyé comme missionnaire auprès des Albigeois[64],[65]. Avant 1148, Alain de Lille était parti pour l'Angleterre, dans l'entourage de l'archévêque de Canterbury. Il fut frappé, en 1168 et sous prétexte de sodomie, d'une peine de relégation à Wearmouth. C'est là qu'il rédigea, de 1168 à 1172, son ouvrage intitulé Liber de Planctu Naturæ (ou Enchiridion de natura rerum ou Tractatus contra Sodomiae vitium), « Le livre de la plainte de la Nature », dans lequel il dresse le long portrait et expose les longs discours métaphysiques et moraux de Natura, la Nature. Il associe les fonctions cosmiques et les fonctions morales de cette dernière et mène de l'une à l'autre en évoquant les choses de l'amour. Natura, instituée vicaire de Dieu, suscite la vie et ordonne le domaine de l'amour, de la procréation et de la permanence des espèces, par le moyen de ses lois qui sont, concommitamment, les lois divines. Or Vénus, proclamée subvicaire de la Nature, a trahi le plan divin, passant de son union légitime avec Hyménée (le mariage) aux bras de son amant Antigamus (l'anti-mariage). Natura se révolte particulièrement contre l'amour qui s'oppose à elle, l'homosexualité[66],[67], car Vénus fait périr « la multitude naufragée des hommes », en faisant « d' eux des elles », en dévirilisant les hommes: « Le sexe de genre actif se fait honte et horreur de tomber ainsi dans le genre passif ». L'homosexualité « hermaphrodite » perd les hommes en leur faisant jouer le rôle des deux sexes. La beauté féminine est méprisée, privée de tout fruit.

Thomas d'Aquin, vitrail

Pierre le Chantre (vers 1130 - 1197) était un théologien scolastique, professeur de théologie de l'école-cathédrale de Paris (avant 1173), grand-chantre (præcantor) de la cathédrale de Paris en 1183. Il faillit devenir évêque de Tournai en 1191 et aurait décliné les hautes fonctions d'évêque de Paris en 1196. En 1197, il fut nommé doyen du chapitre de la cathédrale de Reims. Il mourut sur la route qui le menait à la ville champenoise, dans le monastère cistercien de Longpont, à Soissons dont il prit l'habit juste avant son trépas[68]. Dans son Verbum Abbreviatum seu Summa de Vitiis et Virtutibus[69] (« Verbe abrégé ou Somme des vices et des vertus »), il consacre un paragraphe entier au « vice sodomitique ». Pierre Le Chantre l'associe à l'homicide. Il considère que ces deux péchés sont équivalents (paribus) et les deux plus grands (maximis); ce sont ceux dont « la clameur monta de la terre vers le Seigneur ». « Les homicides et les sodomites détruisent et font périr [les hommes], comme [le font] des ennemis et [sont] des adversaires spéciaux de Dieu et du genre humain », car Dieu a commandé à Adam et Ève de croître et de se multiplier[70]. À cause de cela, Dieu qui par patience et bonté, diffère la punition des autres péchés, n'attend pas la pénitence des sodomites mais il les punit dès ce monde en envoyant un feu du ciel[71] qui les consomme tous par la flamme de la géhenne. Cette interprétation fut souvent reprise, jusqu'aux XIVe et XVe siècles, notamment dans les législations urbaines et princières[72].

Thomas d'Aquin (1224/1225-1274) était un religieux philosophe et théologien scolastique appartenant à l'ordre mendiant des Dominicains. Il fut canonisé en 1323, reconnu docteur de l'Église catholique romaine en 1567 et surnommé le Doctor Angelicus. Le pape Léon XIII le déclara « Docteur commun » de l'Église catholique romaine en 1880, ainsi que le patron des universités, écoles et académies catholiques romaines. Pour Thomas d'Aquin, la sodomie est une faute mortelle contre la nature[73]. Or un péché mortel « entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c’est-à-dire de l’état de grâce. S’il n’est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il cause l’exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l’enfer, (...)[74]. C'est le plus grave des péchés dans le genre de la luxure[75] qui « concerne, par définition, ce qui viole l'ordre et la mesure de la raison dans le domaine sexuel[76]. Offensant la nature, il constitue une grave injure contre Dieu, son ordonnateur[77]. La sodomie est un péché plus grave que le péché de bestialité[77]. En effet, il détourne l'homme du but que Dieu a attribué à l'union sexuelle et qui est la procréation[78].

L'homosexualité chez Hildegarde de Bingen

Hildegarde de Bingen (1098-1179) était une religieuse bénédictine de la région rhénane allemande, abbesse de l'abbaye de Disibodenberg en 1136, fondatrice de l'abbaye de Rupertsberg en 1147 et de celle de Eibingen en 1165. Elle disait recevoir des visions depuis l'enfance, visions qu'elle consigna dans son Scivias (du latin Sci vias Dei  : « sache les voies de Dieu »), achevé en 1151 ou 1152. On compte également parmi ses œuvres le Liber vitæ meritorum ou Livre des mérites de la vie (1158-1163) et le Liber divinorum operum ou Livre des œuvres divines (1163-1174). Selon Hildegarde, le fait pour un homme d'adopter la douceur féminine et de se comporter comme une femme avec un autre homme ou celui, pour une femme, de copier la fonction virile en s'unissant avec une autre femme, les rend, aux yeux de Dieu « salis, noirs et luxurieux; horribles, désagréables ». Il s'agit d'une altération des natures virile et féminine voulues par Dieu et remettant en cause « la droite institution du mari et de la femme[79] ». Ce qui constitue ce « crime outrageant », c'est le comportement visant à se « transport[er] dans un sexe étranger. Selon la sainte catholique, cette ignominie est l'œuvre de Satan, l'antique serpent, qui a pour objectif la disparition de la race des hommes qu'Hildegarde nomme « la procession des fils des hommes ». Cette « [situation ] où les hommes s'enflamment pour des hommes, faisant des choses ignominieuses » est le plus grand des blasphèmes, car la conformation humaine dont l'auteur est Dieu est totalement destructurée « lorsque l'usage naturel des femmes a été abandonné ». C'est pourquoi le « péché [de transformation en son] contraire (contrario peccato) » constitue « la transgression des hommes la plus impure » et est assimilable à « tous les vices réunis[80] ». « L'usage contre-nature, que ce soit auprès des hommes ou auprès des femmes », déprécie donc « la droite nature de l'homme ». « Péché honteux et pervers », il établit la puissance du diable dans les cœurs, lui dont la « haine originelle » qu'il « portait à la fécondité de la femme » l'a conduit à « faire qu'elle ne produis[ît] plus de fruit. C'est pour cela qu'il est très content, lorsque les hommes mènent leurs rapports sexuels d'une manière contre-nature[81] ».

L'homosexualité dans les lois et la discipline ecclésiastiques latines

Les conciles latins

Le seizième concile de Tolède, en Espagne, de 693 affirme au paragraphe 3 : « Le progrès du sodomisme rend nécessaire la promulgation de peines sévères. Si un évêque, un prêtre ou un diacre se rend coupable de ce péché, il sera déposé et exilé à tout jamais. En outre, l'ancienne loi en vertu de laquelle les pécheurs de cette espèce sont exclus de tous rapports avec les chrétiens, sont battus honteusement, dépouillés de leurs cheveux, et exilés, continue à rester en vigueur. S'ils n'ont pas fait une pénitence suffisante, on ne devra pas, au lit de la mort, leur accorder la communion[82]

Le texte rendant compte du grand synode de Reims, en France, sous le pape Léon IX, en 1049 décrit au canon 12 : « On prononça ensuite l'excommunication contre les sodomites et contre les nouveaux hérétiques qui se montraient dans les Gaules, et aussi contre tous ceux qui accepteraient d'eux une charge ou un service, ou bien qui voudraient les défendre[83]

Le synode de Londres, en Angleterre, de 1102 déclare : canon 28 : « La sodomie est frappée d'excommunication. » et au canon 29 : « Tous les dimanches, on proclamera cette sentence d'excommunication dans toute l'Angleterre[84] ».

En janvier 1120, le concile de Naplouse, dans le royaume franc de Jérusalem, (actuelle Cisjordanie), décrète : Chapitre 8 : « Si quelque adulte a été reconnu s'être souillé volontairement du dérèglement de Sodome, tant activement que passivement, qu'il soit brûlé entièrement. »; Chapitre 10 : « Si quelqu'un a subi une première fois le crime sodomite et qu'il l'a caché, s'il s'est laissé souillé une seconde fois et qu'il ne l'a pas exposé à la justice, là où cela a été reconnu, qu'il soit jugé comme Sodomite. »; Chapitre 11 : « Si quelque Sodomite, avant d'être accusé, s'est repenti, et que, conduit par la pénitence, il a renoncé par serment à cet abominable dérèglement, qu'il soit reçu dans l'Église et jugé selon la sentence des Canons. Mais s'il est retombé de nouveau dans ce [dérèglement], et qu'il veut de nouveau faire pénitence, qu'il soit, certes, admis à la pénitence, mais qu'il soit banni du Royaume de Jérusalem[85]

Lors du troisième concile du Latran, à Rome, en Italie, en 1179, on rencontre pour la première fois la phrase qui désignera, dans les documents ultèrieurs, l'homosexualité, en lien avec la destruction de Sodome : Canon 11 : « (...) Ceux que l'on reconnaîtra souffrir de cette incontinence qui est contre nature, à cause de laquelle la colère de Dieu vient sur les fils de la défiance et a consumé les villes par le feu, seront, s'ils étaient clercs, chassés du clergé et réduits à faire pénitence dans les monastères; S'ils sont laïcs, qu'ils soient soumis à l'excommunication, et qu'ils soient retranchés de l'assemblée des fidèles[86] ».

Le quatrième concile du Latran, en 1215, émet un canon, le 14e, qui concerne la question de l'incontinence des clercs en général. Ce canon vise à améliorer leur chasteté et les enjoint à se garder de tout vice du désir déréglé (ab omni libidinis vitio) et « particulièrement, de celui à cause duquel la colère de Dieu vient du ciel sur les fils de la défiance ». Les clercs ayant été suspendus pour leur incontinence et ayant célébré, en dépit de cela, le saint sacrifice de la messe, devront être privés de tout bénéfice ecclésiastique et déposés perpétuellement[87].

La lecture de ces canons montre donc que le péché de sodomie était puni de façon très sévère :

  • le clerc était suspendu de son office, chassé du clergé, exilé ou enfermé dans un monastère.
  • le laïc était excommunié, c'est-à-dire qu'il ne pouvait plus recevoir de sacrements (excommunication mineure) et/ou était privé de sépulture en terre bénie et de tout contact avec les autres fidèles catholiques (excommunication mineure)[88]. Le plus ancien canon maintenait les mesures antérieures de châtiment corporel et d'humiliation.

Les pénitentiels médiévaux latins

Nous nous limiterons à deux exemples : le pénitentiel de Colomban de Luxeuil et celui de Burchard de Worms. Le péché de sodomie est classé parmi les péchés les plus graves, aux côtés de l'homicide. Il est punissable d'une pénitence de trois à dix ans. Le clerc ou le moine qui s'est livré à ce péché doit subir humiliation, emprisonnement et relégation temporaire.

Colomban de Luxeuil

Colomban de Luxeuil (540-615) est un moine missionnaire irlandais qui a participé au renouvellement du christianisme en Gaule, en Germanie, en Helvétie et en Italie. On peut citer notammer la fondation, en 590 du Luxeuil-les-Bains en Haute-Saône.

« Si quelqu'un a commis de fait un péché parmi les péchés les plus importants, s'il a commis un homicide ou le péché de sodomie, qu'il fasse pénitence pendant 10 ans, si un moine a forniqué seulement une seule fois, qu'il fasse pénitence pendant 3 ans , si cela était plus souvent, pendant 7 ans (...) »; (...)[89]. »
« Si quelqu'un a forniqué comme l'ont fait les Sodomites, qu'il fasse pénitence pendant 10 ans, trois au pain et à l'eau, et pendant les 7 autres, qu'il s'abstienne de vin et de viande, et qu'il ne reste jamais plus au même endroit que l'autre (son partenaire) pour toujours[90]. »
« Si un laïc a vraiment forniqué selon la manière sodomite, c'est-à-dire s'il a péché avec un homme à l'exemple du coït avec une femme, qu'il fasse pénitence pendant 7 ans, les trois premières années au pain, à l'eau, au sel et aux fruits secs du jardin, les quatre années restantes, qu'il s'abstienne de vin et de viandes et ainsi que sa faute soit effacée, que le prêtre prie pour lui et ainsi qu'il soit relié à l'autel[91]. »

Le Décret de Burchard de Worms

Burchard de Worms (v. 965-1025), fut évêque de Worms et auteur d'un recueil de droit canon en vingt volumes, le Collectarium canonum ou Decretum.

« (Extrait du Pénitentiel de Théodore) Un femme forniquant par quelque moyen, soit avec elle-même, soit avec une autre, qu'elle fasse pénitence pendant trois ans[92]. »
« (Extrait du même pénitentiel) Si une religieuse a forniqué avec une autre religieuse à l'aide de quelque instrument, qu'elles fassent pénitence pendant sept ans[93]. »
« (Extrait du concile d'Ancyre, chapitre 8) Une femme, si elle a forniqué avec une autre femme, qu'elle fasse pénitence pendant trois ans. Et celle qui mélange le sperme de son mari à sa nourriture, pour recevoir par là plus d'amour, qu'elle fasse pénitence de même[94]. »
« (Extrait du Pénitentiel de Théodore) Celui qui a forniqué comme un Sodomite, s'il est esclave, et s'il a été châtié par le balai, qu'il fasse pénitence pendant deux ans, s'il est libre et marié, dix ans, s'il est un simple particulier, sept ans. Le laïc marié, s'il a une telle habitude, qu'il fasse pénitence quinze ans. S'il est dans les ordres, et s'il a une telle habitude, qu'il soit dégradé de manière à ce qu'il fasse pénitence comme un laïc. Celui qui, d'autre part, a forniqué avec un frère naturel, à cause d'un si sale mélange, qu'il s'abstienne de toute viande, et qu'il fasse pénitence pendant quinze ans, et s'il est clerc, il doit être, en plus, chassé[95]. »
« (Extrait des dits de Basile) Un clerc ou un moine ayant poursuivi sans relâche des hommes jeunes ou des plus jeunes encore, et qui aura été surpris lors d'un baiser ou de tout autre occasion honteuse, qu'ils soit battu de verge publiquement, qu'il laisse sa couronne à l'abandon et tondu honteusement, qu'il soit couvert de crachats au visage, et qu'il soit tourmenté pendant six mois par l'angoisse de la prison, attaché par des liens de fer, et qu'il soit restauré de pain d'orge trois jours par semaine, le soir. Après cela passant six autres mois dans un petit endroit séparé sous la garde spirituelle de plus âgés, qu'il s'applique à des œuvres manuelles et à la prière, soumis aux veilles et aux larmes et qu'il marche sous la garde constante de deux frères spirituels, sans avoir de conversation privée et à son tour il devra être lié à de jeunes gens par le conseil[96]. »

La règle monastique bénédictine

La règle monastique de Benoît de Nursie, fondateur du monachisme bénédictin, a commencé d'être rédigée vers 540. Elle ne fait pas directement allusion aux pratiques homosexuelles mais fait en sorte qu'elles soient évitées au sein du monastère[97].

Le Décret de Gratien

Gratien naquit à Chiusi en Toscane. Il fut un moine savant bénédictin du couvent de Saint-Félix, à Bologne (Émilie-Romagne actuelle, Italie)[98]. Il entreprit en 1127 une nouvelle collection des canons de l'Église latine qu'il intitula : Concordia discordantium canonum (« Concorde des canons discordants »), plus connue sous le nom de Decretum Gratiani (« Décret de Gratien »). Son travail fut publié en 1141. Le Décret de Gratien devint le fondement du droit canonique, et ce pour huit siècles, jusqu'en 1917, date de promulgation du Code de droit canonique. Concernant le thème de la sodomie, Gratien se réfère à Ambroise de Milan, Augustin d'Hippone, ou Jérôme de Stridon, dit Saint Jérôme. L'idée principale est que « les actions déshonorantes contre nature sont reconnues comme plus graves[99] », plus graves même que la fornication et l'adultère[100] : Gratien classe la sodomie avec l'inceste, la fornication, la bestialité, dont la pénitence est encadrée « par un laps de temps de sept années »[101].

Le Magistère des pontifes romains du XVIe siècle

Le pape saint Pie V.

Le pape Léon X, dans la constitution Supernæ signée le 5 mai 1514, consacre un paragraphe particulier aux sodomites. Il réactualise ainsi les peines que ceux-ci encouraient déjà, tant en droit canon qu'en droit civil : §. 35 : « Si quelqu'un, en vérité, tant laïc que clerc, est convaincu du crime à cause duquel la colère de Dieu vient sur les fils de la défiance, qu'il soit puni par les peines imposées respectivement par les sacrés canons ou le droit civil[102]. »

Son successeur, le pape Pie V publie deux constitutions où est évoqué le péché de sodomie. Son but principal est de permettre que les sodomites soient désormais livrés aux autorités séculières afin que leur soient appliquées les peines prévues par la loi civile, c'est-à-dire la peine de mort[103]. La première constitution, Cum primum, signée le 1er avril 1566, contient un certain nombre d'« ordonnances concernant l'observance du culte divin dans les Églises et le respect des fêtes », mais également le renouvellement des condamnations prononcées contre les grands pécheurs : simoniaques, blasphémateurs, sodomites (porteurs de l' « l’exécrable vice du désir [déréglé] contre nature (libidinis naturæ contrariæ vitium », §. 1) et concubinaires. Au §. 11, le pape décrète la livraison aux autorités séculières de tout sodomite, clerc ou laïc : « si quelqu’un a commis le crime abominable contre nature, pour lequel la colère divine vient sur les fils de la défiance, qu'il soit livré à la Cour séculière pour être puni et s'il était clerc, qu'il soit soumis à la même peine après avoir été dégradé de tous les ordres[104] ». La seconde constitution, dans le prolongement de la première, Horrendum illud scelus, signée en septembre 1568, concerne plus particulièrement les clercs et condamne ceux d'entre eux reconnus coupables de sodomie à être dégradés, déchargés de tout bénéfice ou office ecclésiastique et à être livrés à la puissance séculière afin qu'ils soient punis du même châtiment que celui des laïcs: « Cet effroyable crime à cause duquel des Villes souillées et avilies furent brûlées par le redoutable jugement de Dieu, Nous marque de la douleur la plus cruelle et remue si lourdement Notre âme, que nous consacrons toute notre attention, autant qu'il est possible, à l'arrêter. (...) §. 3. Nous privons, de par l'autorité du présent canon, tous les Prêtres, et quels qu'ils soient, et autres Clercs séculiers et réguliers, de quelque degré ou dignité qu'ils soient, pratiquant un crime si horrible, de tout privilège clérical, et de toute charge, dignité et bénéfice ecclésiastique. Ainsi, suite à cela, dégradés par le Juge Ecclésiastique, qu'ils soient livrés immédiatement à la puissance séculière, [et] qu’elle leur applique le même supplice, que celui concernant les laïcs ayant glissé en cette ruine, [et qui] se trouve être institué par les sanctions légales[105]. ».

Le code de droit canonique catholique romain de 1917

Le Code de droit canonique de l'Église catholique romaine a été promulgué par le pape Benoît XV en 1917 et a été appliqué jusqu’en 1983. Concernant les laïcs, il précise au canon n°2357. §. 1  : «  Les laïcs légitimement condamnés pour des délits contre le sixième commandement, commis avec des mineurs de moins de seize ans, ou pour viol, sodomie, inceste, excitation à la prostitution, sont infâmes par le fait même, en plus des autres peines que l’Ordinaire jugera à propos de leur infliger[106] ». Concernant les clercs, le code note au canon n° 2359. §.2 : « S’ils ont commis un délit contre le sixième commandement avec des mineurs de moins de seize ans, ou pratiqué adultère, viol, bestialité, sodomie, excitation à la prostitution ou inceste avec ses consanguins ou alliés au premier degré, ils doivent être suspendus, déclarés infâmes, privés de tout offices, bénéfice, dignité ou charge qu’ils pourraient avoir, et dans les cas les plus graves ils doivent être déposés[107] ».

La dite « peine de l’infamie » était extrêmement grave, puisqu’elle consistait en la « perte totale ou partielle de la bonne réputation auprès des honnêtes gens » et comportait l’interdiction d’exercer des charges ecclésiastiques et de remplir des fonctions de confiance comme celle de « parrain au baptême et à la confirmation » ou « d’arbitre »[108].

Bilan doctrinal des sources

Dans son commentaire de la constitution du pape Pie V, Horrendum illud scelus, le jurisconsulte et avocat lyonnais Pierre Matthieu[109] résume la doctrine de l'Église catholique romaine de son temps (fin du XVIe siècle) au sujet du péché de sodomie. Il utilise l'ensemble des sources qui sont à sa disposition : Saintes Écritures chrétiennes, Codes civils romains, jurisconsultes divers, sentences rabbiniques, philosophes et théologiens, etc. Après avoir rappelé l'existence de la sodomie durant la longue Antiquité gréco-romaine et barbare[110], Pierre Matthieu affirme que l'enseignement du Christ a « révélé l'atrocité de ce forfait, l'a illuminé. Il a dorénavant procuré aux lois [en vigueur] chez tous les Chrétiens [le fait] que ceux qui ont été convaincus de ce désir [déréglé] repoussant soient appelés Sodomites, d'après [le nom de] Sodome et qu'ils soient soumis à l'atroce supplice du feu[111] ». Pierre Matthieu développe ensuite les peines temporelles et spirituelles par lesquelles « les lois divines et humaines s'enflamment contre ce péché[112] » : 1) l'infamie : « Y a-t-il, en effet, quelque chose de plus impudent, infâme et honteux que les Sodomites eux-mêmes [aux yeux de] Dieu et des hommes; ainsi les lois les nomment infâmes. »; 2) l'excommunication; 3) la stérilité; 4) la flagellation : « En effet à cause de telles fautes, les famines, les tremblements de terre et les peste ont eu lieu[113]. »; 5) le mépris : « le Sodomite est dédaigné continuement par Dieu comme [étant] très mauvais si bien que l'homme n' est pas de plus grande mais de moindre valeur que la bête. »; 6) la séparation d'avec l'épouse; 7) la peine de mort , tant pour l'actif que le passif, selon le droit civil (inspiré par la doctrine chrétienne), par le fer (le glaive, instrument de la décollation) et le feu; et enfin 8) la damnation éternelle « sans que la grâce et la miséricorde ne se manifestent [jamais]. »[114].

On le voit donc, l'homosexualité est clairement condamnée, tant chez la femme que chez l'homme[115]. Mais la pénétration anale est particulièrement stigmatisée. En effet, même entre un homme et une femme[116],[117], elle est considérée comme dégradante, impure, violant l'ordre de la nature et offensant Dieu lui-même, son ordonnateur. Les docteurs chrétiens anciens utilisent comme argument, et de façon systématique, l'épisode du livre de la Genèse mettant en scène la destruction des villes de Sodome et de Gomorrhe. Selon eux, le péché de sodomie est tellement grave qu'il a poussé Dieu à exercer, dès cette vie, son jugement, sa condamnation et son châtiment afin que les ruines visibles des deux villes conservent la mémoire de leurs péchés mortels et rappellent le sort que Dieu réserve à ceux qui offensent la nature humaine porteuse de la loi divine.

L'idée fondamentale est que l'union sexuelle humaine ne peut être dissociée de la possibilité de la procréation. La sodomie a longtemps été considérée, avec l'homicide, comme la forme extrême de la perversion humaine. De même que l'homicide met fin à une vie humaine individuelle, le « vice sodomitique », en empêchant toute génération, est préjudiciable à la reproduction et donc à la continuité du genre humain. D'autre part, en portant atteinte à la distinction des genres viril (activité, force, courage) et féminin (passivité, faiblesse, douceur, mollesse), elle enclenche un mouvement susceptible de remettre en cause, à terme, la séparation entre le divin et l'humain, menaçant, par ce biais, l'autorité, la transcendance et la sainteté divine. Elle est donc pensée comme une menace totale pour la collectivité, pour sa vie même et pour le châtiment divin qu'elle lui fait encourir. Ainsi, en 1497, lors de l’épidémie de peste à Venise, les Dix qualifièrent la sodomie de crime le plus fou, de péché le plus infâme, de désir diabolique[118].

Notes et références

  1. Référence citée par Dominique Fernandez, L'amour qui ose dire son nom. Art et homosexualité, Stock, Paris, 2001, p. 94 : [Parlant de l'homosexualité] « En revanche, nombreux sont les peintres et sculpteurs dont l'œuvre trahit une arrière-pensée incontestable. De la part de Sodoma, surnom éloquent d'un peintre qui s'appelait de son vrai nom Giovanni Antonio Bazzi, on ne s'en étonne pas. ». D'autres sources mettent en doute l'homosexualité de l'artiste. Cf. (en) Patricia Simons, « Il Sodoma (Giovanni Antonio Bazzi) (1477-1549) », GLTBQ (An encyclopedy of gay, lesbian, bisexual, transgender, & queer culture). Article en ligne.
  2. Voir l'article du site anglican français Que disent les Églises sur l'homosexualité ? Article en ligne.
  3. Genèse 18, 20. Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B.).
  4. Genèse 13, 13. Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B.).
  5. Genèse 18, 20-30. Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B.).
  6. Genèse 19, 2. Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B.).
  7. Genèse 19, 4. Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B.).
  8. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p et q Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B.).
  9. Genèse 19, 12-22. Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B.).
  10. Genèse 19, 5. Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B.).
  11. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q et r Thomas Römer, Loyse Bonjour, L'homosexualité dans le Proche-Orient] ancien et la Bible, Labor et Fides, Genève, 2005, pp. 50-59.
  12. Flavius Josèphe, Antiquités juives, Livre I, 194-195. Référence citée par Thomas Römer, Loyse Bonjour, L'homosexualité dans le Proche-Orient] ancien et la Bible, Labor et Fides, Genève, 2005, pp. 50-59.
  13. Par exemple : Daniel Jousse, Traité de la justice criminelle de France, Tome 4, Debure père , Paris, 1771, pp.118-122. Ouvrage en ligne.
  14. Huré, Dictionnaire universel de philologie sacrée, Tome 1, col. 33 in Migne, Encyclopédie théologique, Tome 5, Ateliers catholiques, 1846.
  15. a, b, c, d, e et f Thomas Römer, Loyse Bonjour, L'homosexualité dans le Proche-Orient] ancien et la Bible, Labor et Fides, Genève, 2005, pp. 40-43.
  16. J. McNeil, L'Église et l'homosexualité, un playdoyer, Labor et Fides, Genève, 1982. Référence citée par Thomas Römer, Loyse Bonjour, L'homosexualité dans le Proche-Orient ancien et la Bible, Labor et Fides, Genève, 2005, p. 42, note 7.
  17. Jacob Milgrom, Leviticus 17-22 (AB 3A), Doubleday, New York et al., 2000, pp. 1568-1569. Référence citée par Thomas Römer, Loyse Bonjour, L'homosexualité dans le Proche-Orient ancien et la Bible, Labor et Fides, Genève, 2005, p. 42, note 9.
  18. S. Olyan, « And With AMan, You Shall not Lie The Lying Down of a Woman : On the Meaning and Significance of Leviticus 18:22 and 20:13 », Journal of the History of Sexuality, 5, 1994, pp. 179-206. Référence citée par Thomas Römer, Loyse Bonjour, L'homosexualité dans le Proche-Orient ancien et la Bible, Labor et Fides, Genève, 2005, p. 42, note 10.
  19. J. T. Walsh, « Leviticus 18:22 and 20:13: Who is Doing What to Whom ? », JBL 120, 2001, pp. 201-209. Référence citée par Thomas Römer, Loyse Bonjour, L'homosexualité dans le Proche-Orient ancien et la Bible, Labor et Fides, Genève, 2005, p. 42, note 10.
  20. Voir notamment l'avis du Dr James Stamoolis, « Scripture and Hermeneutics: Reflections over 30 years », Evangelical Review of Theology, vol. 28, no 4, 2004, pp. 400–401.
  21. Juges 19, 1-21 . Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B.).
  22. Genèse 19, 25-27. Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B.).
  23. Genèse 19, 27-29. Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B.).
  24. Juges 20, 6. Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B.).
  25. Juges 20. Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B.).
  26. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l et m Thomas Römer, Loyse Bonjour, L'homosexualité dans le Proche-Orient] ancien et la Bible, Labor et Fides, Genève, 2005, pp. 68-79.
  27. Catherine Chalier, Spinoza lecteur de Maïmonide: la question théologico-politique, Cerf, Paris, 2006, 326 p., p. 303.
  28. Voir le site en ligne de l'association.
  29. Pour la traduction des mots grecs, voir A. Bailly, Dictionnaire grec-français, 11e édition, Hachette, Paris. Pour celle des mots latins, voir F. Gaffiot, Dictionnaire latin-français, Hachette, Paris, 1934. Cf. l'ouvrage complet en ligne.
  30. a, b, c, d, e, f et g Pascale Hummel, Vie (privée): essai sur l'idée de destinée, Peter Lang SA, Éditions scientifiques européennes, Berne (Suisse), 2005, pp. 204-205.
  31. (en) G. Johannes Botterweck, Helmer Ringgren, Heinz-Josef Fabry (éd.), Theological dictionary of the Old Testament, vol.  12, Wm. B. Eerdmans Publishing Co., Grand Rapids (Michigan, U.S.A.), Cambridge (U.K), 2003, pp. 523-524.
  32. a, b, c, d, e, f, g et h Thomas Römer, Loyse Bonjour, L'homosexualité dans le Proche-Orient ancien et la Bible, Labor et Fides, Genève, 2005, pp.18-23.
  33. a, b, c et d Thomas Römer, Loyse Bonjour, L'homosexualité dans le Proche-Orient ancien et la Bible, Labor et Fides, Genève, 2005, pp.38-39.
  34. Voir supra, sur le livre du Lévitique.
  35. Romains 3, 9-10 : « Mais quoi ? Avons-nous encore, nous Juifs, quelque supériorité ? Absolument pas ! Car nous l'avons déjà établi : tous, Juifs comme Grecs, sont sous l'empire du péché. Comme il est écrit : Il n'y a pas de juste, pas même un seul. », Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B.).
  36. Romains 1, 17. Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B.).
  37. Romains 1, 19-23. Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B.).
  38. a, b et c Michel Quesnel, Les chrétiens et la loi juive. Une lecture de l'épître aux Romains, Les éditions du Cerf, coll. « Lire la Bible », Paris, 1998, p. 17-18.
  39. Voir par exemple Exode 4, 21 : « Yahvé dit à Moïse : "Tandis que tu retourneras en Egypte, vois les prodiges que j'ai mis en ton pouvoir : tu les accompliras devant Pharaon, mais moi, j'endurcirai son cœur et il ne laissera pas partir le peuple. ». Traduction Œcuménique de la Bible (T.O.B.).
  40. On retrouve cette idée dans le livre néotestamentaire de l'Apocalypse 22, 11 : « Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore; (...) ».
  41. D. Engels, Roman Corinth. An Alternative Model to the Classical City, Chicago, 1990, pp. 81-84. Référence citée par Andrianjatovo Rakotoharintsifa, Conflits à Corinthe: église et société selon I Corinthiens : analyse socio-historique, Labor et Fides, Coll. Le Monde de la Bible, Genève, 1997, p. 32, note 39.
  42. a, b, c, d et e Francis Baudraz, Les Épîtres aux Corinthiens, Labor et Fides, Genève, 1965, p. 14.
  43. A. Bailly, Dictionnaire grec-français, 11e édition, Hachette, Paris, p. 1222.
  44. Huré, Dictionnaire universel de philologie sacrée, Tome 2, col. 1102-1103 in Migne, Encyclopédie théologique, Tome 6, Ateliers catholiques, 1846
  45. Pierre Pierrugues, Glossarium Eroticum Linguæ Latinæ, H. Barsdorf Verlag, 1908, 518 p., pp. 325-326. Ouvrage complet en ligne.
  46. Caelius Aurelianus, Chronicarum passionnum, 4.9, §. 131
  47. Équivalent de malakos selon A. Bailly, Dictionnaire grec-français, 11e édition, Hachette, Paris, p. 1223.
  48. A. Bailly, Dictionnaire grec-français, 11e édition, Hachette, Paris, p. 274.
  49. A. Bailly, Dictionnaire grec-français, 11e édition, Hachette, Paris, p. 1112.
  50. Huré, Dictionnaire universel de philologie sacrée, Tome 5, col. 833 in Migne, Encyclopédie théologique, Tome 9, Ateliers catholiques, 1846.
  51. Voir les traductions énumérées ci-dessus.
  52. Apocalypse 22, 12-13.
  53. A. Bailly, Dictionnaire grec-français, 11e édition, Hachette, p. 1607.
  54. Tertullien, De pudicitia, Chapitre IV, 5.
  55. Genèse 19.
  56. Ambroise de Milan, De Abraham, Livre I, Chapitre VI, §. 52.
  57. Jean Chrysostome, Homélie LVIII sur saint Matthieu, (al. 57).
  58. Augustin d'Hippone, La Cité de Dieu, Livre XVI, Chapitre 30.
  59. Augustin d'Hippone, Les Confessions, Livre III, chapitre 8, §.15.
  60. Augustin d'Hippone, De mendacio, Chapitre VII, §.10.
  61. Grégoire le Grand, Moralia in Job, Livre XIV, chapitre 10.
  62. Pierre Damien, Liber Gomorrhianus ad Sanctum Leonem IX Romanem Pontificem, Chapitre XIV  : « (…) et en effet, cet esprit, à partir du moment qu’il s’empare d’eux, remplit leurs âmes si gravement de toute sa méchanceté infernale qu’ils désirent ardemment à bouche ouverte non pas ce qui est sollicité par le naturel appétit charnel mais seulement ce qu’il leur propose dans sa sollicitude diabolique. Quand donc le mesquin se lance en ce péché d’impureté avec un autre homme, il ne le fait pas par stimulation naturelle de la chair mais seulement par impulsion diabolique ».
  63. a et b Pierre Damien, Liber Gomorrhianus ad Sanctum Leonem IX Romanem Pontificem, Chapitre XVI.
  64. (de) Friedrich Wilhelm Bautz, « ALANUS ab Insulis  », Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon, T. 1, 1990, col. 73-74. Voir l'article en ligne.
  65. Jean-Claude Polet (dir.), Patrimoine littéraire européen: anthologie en langue française, vol.  4b : Le Moyen-Âge, de l'Oural à l'Atlantique. Littératures d'Europe occidentale, De Boeck Université, Bruxelles, 1993, pp. 237-244.
  66. Guy Rainaud de Lage, Les premiers romans français et autres études littéraires et linguistiques, Librairie Droz, Genève, 1976, pp. 15-16.
  67. Alain de Lille, Liber de Planctu Naturæ, Mètre 1, 1-60.
  68. (de) Klaus Reinhardt, « Petrus Cantor », Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon, T. 7, 1994, col. 336-338. Voir l'article en ligne.
  69. Pierre Le Chantre, Verbum Abbreviatum sive Summa de Vitiis et Virtutibus, Chapitre 138, « De vitio sodomitico », In Migne, Patrologia Latina, T. 205, col. 333-335.
  70. Genèse 1,28.
  71. Pierre le Chantre se réfère ici à l'épisode de Genèse 19 où Dieu fait périr les villes de Sodome et Gomorrhe, par le feu et le souffre.
  72. Jacques Chiffoleau, « Dire l'indicible. Remarques sur la catégorie du nefandum du XIIe au XVe siècle », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, année 1990, vol.  45, no  2, pp. 289-324. Voir l'article en ligne.
  73. Thomas d'Aquin, Commentaire des sentences de Pierre Lombard, Livre IV, distinction 14, question 2, article 5.
  74. Catéchisme de l'Église catholique, Partie III, Section I, Chapitre 1, Article 8, IV, alinéa 1861. Texte en ligne.
  75. Thomas d'Aquin, Commentaire des sentences de Pierre Lombard, Livre IV, distinction 41, article 4, sous-question 2.
  76. Thomas d'Aquin, Somme théologique, Partie II, Division II, Question 153, Article 3, Réponse.
  77. a et b Thomas d'Aquin, Somme théologique, Partie II, Division II, Question 154, Article 12, Solutions.
  78. Thomas d'Aquin, Commentaire de l'épître aux Romains, Leçon 8, §.149, A, 2.
  79. Hildegarde de Bingen, Scivias, Livre II, Vision VI, §. 78, al. 195-197.199. Voir le texte latin en ligne.
  80. Hildegarde de Bingen, Liber Divinorum Operarum, Partie II, Vision 5, §. 9, al. 49-51. Voir le texte latin en ligne.
  81. Hildegarde de Bingen, Liber Vitae Meritorum, Partie III, §. 97-98. Voir des extraits du texte en allemand.
  82. D. Augusto Neandro, Bibliotheca ecclesiastica, Vol. I, « Canones Apostolorum et Conciliorum veterum selecti, sæculorum IV, V, VI, VII », pars prior, Berlin, 1839, p. 23-24. Ouvrage en ligne.
  83. Philippe Labbe, Gabriel Cossart, Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, Tome 19, / in qua præter ea quæ Philippus Labbeus et Gabrielus Cossartius ; et novissime Nicolaus Coleti in lucem edidere, ea omnia insupar suis in locis optime disposita exhibentur, quæ Joannes Dominicus Mansi,... ; ed. novissima ab eodem patre Mansi, potissimum favorem etiam et opem præstante emmo cardinali Dominico Passioneo,... aliisque item eruditissimis viris manus auxiliatrices ferentibus, curata..., H. Welter (Paris) et A. Zatta (Florence), 1774, col. 736 ff. Ouvrage en ligne.
  84. Karl Joseph von Hefele, Histoire des conciles d'après les documents originaux, T.7, Paris, Adrien Le Clere, 1872, pp. 78-80.
  85. Christian de Wulf, Ad Ephesium concilium variorum patrum epistolæ, H. Nempæus, Louvain, 1682, p. 485. Texte en ligne.
  86. « Decretales Gregorii IX (Extravagantium Liber) » , X. 5,31,4 in Decretalium Collectiones, Editio Lipsiensis Secunda: ed.Æmilius Friedberg, Leipzig, 1879, p. 836 et Karl Joseph von Hefele, Histoire des conciles d'après les documents originaux, T.7, Paris, Adrien Le Clere, 1872, p. 504-505.
  87. « Decretales Gregorii IX (Extravagantium Liber) », X.3,1,13 in Decretalium Collectiones, Editio Lipsiensis Secunda: ed.Æmilius Friedberg, Leipzig, 1879, p. 452 et Karl Joseph von Hefele, Histoire des conciles d'après les documents originaux, T.8, Paris, Adrien Le Clere, 1872, p. 130-131.
  88. Article Excommunication.
  89. Colomban de Luxeuil, De Pœnitentiarum Mensura Taxanda Liber, Partie A, §.3.
  90. Colomban de Luxeuil, De Pœnitentiarum Mensura Taxanda Liber, Partie A, §.15.
  91. Colomban de Luxeuil, De Pœnitentiarum Mensura Taxanda Liber, Partie B, §.15.
  92. Burchard de Worms, Décret, Livre XVII, « De la fornication », chap. XXVII.
  93. Burchard de Worms, Décret, Livre XVII, « De la fornication », chap. XXVIII.
  94. Burchard de Worms, Décret, Livre XVII, « De la fornication », chap. XXIX.
  95. Burchard de Worms, Décret, Livre XVII, « De la fornication », chap. XXXIV.
  96. Burchard de Worms, Décret, Livre XVII, « De la fornication », chap. XXXV.
  97. Benoît de Nursie, Regula Sancti Benedicti, chapitre XXII : « Comment doivent dormir les moines. 1. Que chacun dorme sur son propre lit (...). 4. Qu'une lampe brûle en chaque dortoir jusqu'au matin. 5. Qu'ils dorment habillés ceints d'une ceinture ou d'une corde (...). (...) 7. Que les frères les plus jeunes n'aient pas leurs lits les uns contre les autres mais qu'ils alternent avec ceux des plus vieux ».
  98. Mgr André, Abbé Condis, Chanoine J. Wagner (révision), Dictionnaire de droit canonique et des sciences en connexion avec le droit canon, T. 1 (A-D), Walzer, Paris, 1894, p. 688-689.
  99. Gratien, Décret, Partie II, Cause XXXII, Question 7, Canon 13.
  100. Gratien, Décret, Partie II, Cause XXXII, Question 7, Canon 14.
  101. Gratien, Décret, Partie II, Cause XXXIII,Question 2, Canon 11.
  102. Laertio Cherubini, André Chevalier, Magnum bullarium romanum, Luxembourg, Henri-Albert Gosse, 1744, p. 554. Constitution complète en ligne, PDF, p. 17.
  103. Voir infra, le commentaire de Pierre Matthieu.
  104. Laertio Cherubini, André Chevalier, Magnum bullarium romanum, Luxembourg, Henri-Albert Gosse, 1744, p. 180. Constitution complète en ligne, PDF, p. 3.
  105. Pierre Matthieu, Summa Constitutionum Summorum Pontificum et Rerum in Ecclesia Romana gestarum à Gregorio IX usque ad Sixtum V, Pierre Landry, Lyon, 1589, p. 587. Voir le texte latin de la Constitution en ligne, suivi de sa version française.
  106. Code de droit canonique, 1917 : « Laici legitime damnati ob delicta contra sextum cum minoribus infra ætatem sexdecim annorum commissa, vel ob stuprum, sodomiam, incestum, lenocinium, ipso facto infames sunt, præter alias pœnas quas Ordinarius infligendas iudicaverit ». Voir la version française en ligne.
  107. Code de droit canonique, 1917 : « Si delictum admiserint contra sextum decalogi præceptum cum minoribus infra ætatem sexdecim annorum, vel adulterium, stuprum, bestialitatem, sodomiam, lenocinium, incestum cum consanguineis aut affinibus in primo gradu exercuerint, suspendantur, infames declarentur, quolibet officio, beneficio, dignitate, munere, si quod habeant, priventur, et in casibus gravioribus deponantur ». Voir la version française en ligne.
  108. Antoine Villien, Étienne Magnin, A. Amanieu, R. Naz, Dictionnaire de Droit Canonique : contenant tous les termes du droit canonique, avec un sommaire de l'histoire et des institutions et de l'état actuel de la discipline, vol.  5, Letouzey et Ané, 1935, col. 1358-1359.
  109. Pierre Matthieu (1563-1621), né à Pesmes, en Haute-Saône en 1563, décédé à Toulouse en 1621. Voir la version française du texte complet du commentaire en ligne et le texte latin original du commentaire en ligne.
  110. Pierre Matthieu, Summa Constitutionum Summorum Pontificum et Rerum in Ecclesia Romana gestarum à Gregorio IX usque ad Sixtum V, Pierre Landry, Lyon, 1589, pp.587-589.
  111. Pierre Matthieu, Summa Constitutionum Summorum Pontificum et Rerum in Ecclesia Romana gestarum à Gregorio IX usque ad Sixtum V, Pierre Landry, Lyon, 1589, p.588.
  112. Pierre Matthieu, Summa Constitutionum Summorum Pontificum et Rerum in Ecclesia Romana gestarum à Gregorio IX usque ad Sixtum V, Pierre Landry, Lyon, 1589, p.589.
  113. Pierre Matthieu cite ici l'empereur romain Justinien évoqué ci-dessus, dans ses Novelles, Collation VI, Titre VI (ut non luxurientur contra naturam, [Afin que [les hommes] ne s'abandonnent pas aux excès contre nature]), Novelle 77.
  114. Pierre Matthieu, Summa Constitutionum Summorum Pontificum et Rerum in Ecclesia Romana gestarum à Gregorio IX usque ad Sixtum V, Pierre Landry, Lyon, 1589, p.589-592.
  115. Se reporter aux pénitences imposées par Burchard de Worms aux femmes ayant ensemble des rapports sexuels.
  116. Se reporter à Augustin d'Hippone, De bono conjugii, Chapitre XI, §. 12.
  117. Gratien, Décrets, Partie II, Cause XXXII, Question 7, Canon 11.
  118. Voir le document « Droit pénal et droits des religions : quelques textes », Texte en ligne.

Annexes

Bibliographie

  • John Boswell, Christianisme, tolérance sociale et homosexualité, Paris, Gallimard, 1985.
  • John Boswell, Les unions de même sexe dans l'Europe antique et médiévale, Fayard, Coll. « Nouvelles études historiques », Paris, 1996, 540 p.
  • Jean-Baptiste Edart[1], Innocent Himbaza[2] et Adrien Schenker[3], Clarifications sur l'homosexualité dans la Bible, Paris, Ed. Cerf, 2007. (ISBN 978-2204083362).
  • Daniel Helminiak[4], Ce que la Bible dit vraiment de l'homosexualité, Institut Sanofi-Synthélabo, Les Empêcheurs de penser en rond, 2005.
  • Thomas Römer, Loyse Bonjour, L'homosexualité dans le Proche-Orient ancien et la Bible, Labor et Fides, Genève, 2005.
  • Thomas E. Schmidt[5], L’homosexualité - Perspectives bibliques et réalités contemporaines, Ed. Excelsis, 2002, 256 p.
  1. Est prêtre du diocèse de Rouen, membre de la communauté de l'Emmanuel, bibliste, enseignant à Rome à l’Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille. Il est spécialiste de l’anthropologie biblique et de la théologie paulinienne. Voir le texte de présentation sur le site des Éd. du Cerf.
  2. Est né au Rwanda, pasteur de l’Église évangélique réformée du canton de Fribourg (Suisse). Il enseigne l’exégèse et la théologie de l’Ancien Testament, ainsi que la littérature juive de l’époque hellénistique et romaine à la Faculté de théologie de l'université de Fribourg. Voir le texte de présentation sur le site des Éd. du Cerf.
  3. est religieux dominicain catholique romain, professeur émérite d'Ancien Testament à l'université de Fribourg et enseignant à l'École biblique et archéologique de Jérusalem. Voir le texte de présentation sur le site des Éd. du Cerf.
  4. Est prêtre catholique romain et théologien. Il enseigne la psychologie et la spiritualité en tant que professeur de l' University of West Georgia. Il est également psychothérapeute, auteur et conférencier.
  5. Ancien professeur de Nouveau Testament à Westmont College.

Articles connexes



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