Hôtel Haguenot

Hôtel Haguenot
Hôtel Haguenot
Période ou style 2e moitié du XVIIIe siècle
Type Folie montpelliéraine
Architecte Jean Antoine Giral
Début construction 1757
Fin construction 1760
Propriétaire initial Henri Haguenot
Destination initiale Maison de plaisance
Propriétaire actuel Mme de Parseval
Protection  Classé MH (8 février 1963) : Façades, toitures, jardin, portail, fontaine
 Classé MH (4 juillet 1973) : Intérieurs partiellement
 Classé MH (21 décembre 1984) : Fontaine nord-ouest, façades et toitures orangerie et communs
Coordonnées 43° 36′ 49″ N 3° 50′ 24″ E / 43.61356, 3.8399643° 36′ 49″ Nord
       3° 50′ 24″ Est
/ 43.61356, 3.83996
  
Pays Drapeau de France France
Région historique Languedoc
Subdivision administrative Languedoc-Roussillon
Subdivision administrative Département de l'Hérault
Commune Montpellier

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Hôtel Haguenot

L'hôtel Haguenot, dit villa Haguenot, dit aussi La Guirlande[1], est une folie montpelliéraine de la deuxième moitié du XVIIIe siècle.

Cet édifice classé et inscrit au titre des monuments historiques est situé 6 rue de la Merci et 3 rue Clapiès, à Montpellier, dans le département de l'Hérault.

Sommaire

Historique

Au XIIIe siècle, l'endroit où s'élève aujourd'hui l'hôtel Haguenot appartient à Étienne Arnaud, frère de l'inquisiteur Guillaume Arnaud, personnage redouté et haï qui sera assassiné en 1242 sur ordre et dans la chambre même de Raymond VII, comte de Toulouse. Situé en pleine campagne, le lieu, qui porte le nom de tènement de Gabian, est occupé par les dominicaines de sainte Catherine de Sienne[2].

Après l'assassinat de son frère, Guillaume offre le terrain à un frère dominicain, Bernard Grandis, et les religieuses de l'ordre déjà occupantes y construisent une église et un couvent. Jacques II, roi de Majorque et seigneur de Montpellier, favorise leur établissement. L'insécurité de l'endroit — situé hors des remparts — amène cependant les religieuses à quitter les lieux. Le tènement de Gabian est alors mis en métairie.

En 1709, la descendante des métayers, une dame Burgues, est considérée comme la seule propriétaire par acte notarié[3]. Elle vend le terrain cinquante ans plus tard[4] à l'abbé Devèze, ancien prieur de Castelnau, qui le cède à son tour à Géraud de Lagarde, chanoine de la cathédrale Saint-Pierre. Le dernier propriétaire est Henri Haguenot, qui donne son nom à la villa, ou hôtel, que nous connaissons aujourd'hui.

Hygiéniste et anatomiste, Henri Haguenot (1687-1775) est un scientifique brillant du XVIIIe siècle[5]. Ce professeur et doyen de l'université de Montpellier cumule ses fonctions avec celle de magistrat à la Cour des aides de Montpellier. Il a plus de soixante-dix ans lorsqu'il décide de se faire construire une maison des champs, dans une zone alors sub-urbaine, en contrebas de la promenade du Peyrou, récemment aménagée. Pour cela, il fait appel à Jean Antoine Giral, le plus actif architecte du XVIIIe siècle montpelliérain.

Après le décès de Haguenot en 1775, la maison parvient par héritage à son neveu, Jean Belot, qui la revend aussitôt. Elle connaît d'autres propriétaires[6] avant d'être acquise en 1861 par la famille qui l'occupe encore aujourd'hui[7].

L'hôtel Haguenot, résidence de campagne située désormais en pleine ville, se visite toute l'année sur rendez-vous.

Description

Classement

L'ensemble constitué par les façades et toitures de l'hôtel, le jardin, y compris le portail d'entrée et la fontaine monumentale, fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 8 février 1963[8].

L'ensemble des pièces suivantes du rez-de-chaussée avec leur décor : entrée, salle à manger, chambre, bureau, fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 4 juillet 1973[8].

L'ensemble constitué par les façades et toitures de l'orangerie et des communs, ainsi que la fontaine adossée au Nord-Ouest, fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 21 décembre 1984[8].

Notes et références

  1. Ce surnom parfois donné à l'hôtel Haguenot et qu'on retrouve chez certains auteurs, vient d'une représentation donnée dans les jardins, en 1910, du ballet La Guirlande de Jean-Philippe Rameau.
  2. Tous les éléments précisés dans cet historique proviennent des travaux de Jacques Fabre de Morlhon. Cf. notamment : Jacques Fabre de Morlhon et Jessie Mahoudeau, Montpellier Révélé, Ateliers professionnels de l'O.S.J, Albi 1965 ; Jacques Fabre de Morlhon, Regards nouveaux sur le vieux Montpellier, Dehan, Montpellier 1975 ; Jacques Fabre de Morlhon, Villa Haguenot, La Guirlande, Bulletin du syndicat d'initiative de Montpellier n° 47, Montpellier, 1975 ; Jean-Denis Bergasse, Hommage à Jacques Fabre de Morlhon, 1913-1976, Ateliers professionnels de l'O.S.J, Albi 1978.
  3. Acte du [...] 1709 passé chez Maître Chardenoux, notaire à Montpellier, mentionnant le rachat par la dame Burgues à sa sœur et son frère de leurs parts dans la métaierie pour la somme de 6.800 livres, la faisant de ce fait seule propriétaire.
  4. Acte du 24 juillet 1759 passé chez Maître Auteract, notaire à Montpellier.
  5. Il est reçu à la Société royale des sciences de Montpellier à l'âge de 19 ans et devient docteur en médecine l'année suivante, le 1er février 1707. Auteur de nombreux ouvrages, sa bibliothèque personnelle sera réputée parmi les scientifiques de l'époque : en 1768, un inventaire décompte 1.200 volumes de médecine.
  6. Famille Roche.
  7. Les propriétaires actuels sont les héritiers de Auguste Azaïs et de son épouse Amélie Marés.
  8. a, b et c Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00103568 » sur www.culture.gouv.fr.


Voir aussi

Bibliographie

  • Albert Leenhardt, Vieux hôtels montpelliérains, Sadag, Bellegarde (Ain) 1935.
  • Alain Dalmasso, Montpellier et sa région, Aubanel, Avignon 1975 (ISBN 978-2700600605)
  • Collectif, Châteaux et belles demeures des environs de Montpellier, bulletin du syndicat d'initiative n° 47, ville de Montpellier 1975.

Articles connexes

Liens externes


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