- Hôtel Tubeuf (rue des Petits-Champs)
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L'hôtel Tubeuf est un hôtel particulier du 2e arrondissement de Paris construit en 1640. Il fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 28 décembre 1984[1].
Bâti en 1635 à l'angle des rues Vivienne et des Petits-Champs, l'hôtel Tubeuf (nommé alors hôtel de Chevry et propriété de Charles Duret de Chevry) constitue la partie la plus ancienne du quadrilatère de la Bibliothèque nationale de France site Richelieu. La construction et probablement la conception de l'hôtel de Chevry avaient été confiées à Jean Thiriot. En 1641, l'hôtel devint la propriété de Jacques Tubeuf, nommé la même année à la charge d’intendant et contrôleur général des finances. En 1643, le cardinal Mazarin loua l'hôtel Tubeuf pour y abriter ses collections, déjà opulentes, et sa bibliothèque naissante, mais le cardinal ne résidait pas dans cet hôtel qu'il utilisa avant tout telle une retraite où "il était parfois bien aise de se reposer au milieu des merveilles qu'il y accumulait"[2] et où il installa par la suite, ses neveux et nièces dont la célèbre Hortense Mancini. En 1649, Mazarin en fit l'acquisition et l'hôtel Tubeuf connut sa plus glorieuse période en devenant la partie principale avec les extensions de Mansart du Palais Mazarin.
L'hôtel Tubeuf a été acquis par la Compagnie des Indes qui l'occupa de 1719 à 1769.
À partir de 1882, l'administration de la Bibliothèque nationale décida d'installer les collections géographiques au premier étage de l'hôtel que venait de libérer le département des Manuscrits. Au rez-de-chaussée prenait place l'atelier de reliure. La salle de lecture prit place dans le corps central, mais la partie occidentale étant affectée au département des Estampes, les collections géographiques demeuraient à l'étroit et éloignées de leur espace de consultation. Durant l'entre-deux-guerres, une solution d'ensemble se dessina sous l'impulsion de Julien Cain et de l'architecte Roux-Spitz. La restructuration complète de l'hôtel Tubeuf fut entreprise en ne conservant que les éléments de façade du corps central et de l'aile occidentale, tandis que l'aile orientale dévolue à des logements de fonction ne connaîtrait aucune transformation de ses intérieurs comme de ses extérieurs. Les travaux entrepris avant la guerre furent interrompus en 1941. Durant la période d'occupation, la partie centrale avait l'allure d'une coque vide avec l'étaiement spectaculaire des baies et des façades. À la Libération, de longs travaux reprirent par l'excavation de quatre niveaux de sous-sols, à quatorze mètres au-dessous du niveau des cours. Il fallut attendre le 11 juin 1954 pour inaugurer les nouvelles installations des départements des cartes et plans et des estampes et de la photographie qui s'inscrivent dans le vaste programme de renouveau du quadrilatère arrêté par Julien Cain en 1934. Au début du XXIe siècle, une nouvelle réhabilitation de l'hôtel est nécessaire et prend place dans le vaste chantier de rénovation du site Richelieu
Bibliographie
- Roger-Armand Weigert, "Le Palais-Mazarin : architectes et décorateurs", dans Art de France, n°2, 1961, p. 146-149
Notes et références
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00086038 » sur www.culture.gouv.fr.
- Germain Brice, Description de Paris, 1709.
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