Ligne de la côte orientale corse

Ligne Casamozza - Porto-Vecchio
Carte de la ligne
Pays	France
Villes desservies	Aleria, Ghisonaccia, Porto-Vecchio
Historique
Mise en service	1888 - 1935
Concessionnaires	Ch. de fer départementaux (CFD) (1883 - 1945) abandonnée (à partir de 1945)
Caractéristiques techniques
Longueur	130 km
Écartement	Voie métrique (1,000 m)
Trafic
Propriétaire	Collectivité territoriale de Corse
Exploitant(s)	(ligne abandonnée)
Trafic	néant
Schéma de la ligne
Schéma de la ligne Légende vers Bastia 21,0 Casamozza Pont sur le Golo 21,9 vers Ajaccio 24,2 Arena-Vescovato 31,9 Folelli-Orezza Pont sur le Fium'Alto 40,3 Padulella 46,8 Prunete-Cervione 53,7 Alistro 59,0 Bravone 67,6 Tallone Pont sur le Tavignano 73,2 Aléria 78,9 Puzzichello 85,3 Ghisonaccia Pont sur le Fiumorbo 91,7 Prunelli-Pietrapola 97,3 Cavone 102,8 Travo Pont sur le Travo 105,6 Solaro Pont sur la Solenzara 109,9 Solenzara 120,7 Favona-Conca 126,3 Figa 134,4 Sainte-Lucie 135,1 Lecci Pont sur l'Osu 150,9 Porto-Vecchio (portion jamais construite) Bonifacio
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La ligne de la côte orientale corse est une ancienne ligne ferroviaire à voie unique et à écartement métrique qui reliait Casamozza (au sud de Bastia) à Ghisonaccia puis à Porto-Vecchio. Fortement endommagée pendant la Seconde Guerre mondiale, elle n'a pas été remise en service. La Collectivité territoriale de Corse envisage de remettre en service le tronçon nord de Casamozza à Folelli.

Histoire

En 1855 était lancée l'idée d'un « chemin de fer sardo-corse » reliant Bastia à Bonifacio, en vue de faciliter les relations entre la France et l'Algérie. Il aurait comporté des antennes d'Aléria vers Corte, et de Porto-Vecchio vers Sartène et Ajaccio. Finalement, en 1864, la priorité fut donnée à une liaison Bastia - Ajaccio par l'intérieur, dont la construction commença en 1878^[1].

La loi du 17 juillet 1879, adoptée dans le cadre du « plan Freyssinet », déclara « d'intérêt général » la ligne Casamozza - Bonifacio. La déclaration d'utilité publique pour la section de Casamozza au Fiumorbo est votée le 5 août 1882^[2]. Le 21 février 1883, une convention est signée entre le Ministère et la Compagnie des chemins de fer départementaux (CFD), qui prend en charge la construction de l'ensemble des lignes prévues. Les travaux sur la côte orientale commencent au début de 1886, et à l'été la voie est posée de Casamozza à Tallone-gare. La ligne est ouverte à l'exploitation jusqu'à Tallone le 1er février 1888, et jusqu'à Ghisonaccia-gare le 17 juin. Cette gare fut le terminus de la ligne pendant 42 ans.

Il fallut attendre 1930 pour que la ligne soit prolongée jusqu'à Solenzara, et 5 ans de plus pour qu'elle atteigne enfin Porto-Vecchio, le 21 septembre 1935. La Seconde Guerre mondiale causa de forts dommages à la ligne. Les travaux de remise en état furent jugés trop onéreux pour une ligne d'aussi faible importance, d'ailleurs fortement concurrencée par une route au profil assez roulant. La ligne fut donc purement et simplement abandonnée, 10 ans après son achèvement. De ce fait, elle n'atteignit jamais Bonifacio, qui aurait dû être son terminus.

Plusieurs tronçons de la plateforme ont été réutilisés comme chemins ou transformés en routes de desserte locale, notamment d'Alistro à Aleria, de Casone (commune d'Aghione) à Ghisonaccia, d'Abbazia (Prunelli-di-Fiumorbo) à Pielza (Solaro)^[3]. De Casamozza à Figaretto, la plateforme est conservée, et reste disponible pour une éventuelle restauration.

Description

La ligne se séparait de la ligne Bastia - Ajaccio au sud de la gare de Casamozza, après le pont sur le Golo. Elle restait proche de la route nationale, côté mer, et rejoignait avec elle le bord de mer à Figaretto, pour le suivre jusqu'à Alistro. Elle passait alors à l'ouest de la route, et s'éloignait progressivement de la mer à l'entrée de la plaine orientale. A Ghisonaccia-gare, elle se trouvait à près de 10 kilomètres de la mer (et 5 de Ghisonaccia-ville). Elle franchissait le fleuve Fiumorbo, puis longeait le pied des collines du Fiumorbu avant de revenir vers la mer et la route, qu'elle rejoignait au pied de Solaro. De Solenzara à Fautea la ligne, comme la route, se frayait un chemin dans les vallonnements rocheux du bord de mer. Puis elle reprenait un parcours tranquille dans l'intérieur jusqu'à Porto-Vecchio. Ignorant la vieille ville sur son rocher, la ligne terminait son parcours dans le port, où elle assurait une correspondance maritime.

Les gares

Les gares, en général de simples arrêts, n'étaient en aucun cas des installations importantes. Leur emplacement était dicté surtout par le parcours choisi pour la ligne, de sorte que certaines se trouvaient assez éloignées des villages qu'elles deservaient. Cas extrême, la gare de Tallone était dans la plaine, à 15 kilomètres du village situé, lui, dans les collines à près de 500 mètres d'altitude. Tout aussi atypique, la gare de Ghisonaccia, terminus de la ligne pendant 42 ans, se trouvait au beau milieu de la plaine orientale, à 5 kilomètres du chef-lieu, sur la route de Ghisoni. Un petit hameau entourait cette gare, et est devenu "Ghisonaccia-gare", quartier excentré de Ghisonaccia.

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  L'ancienne gare de Ghisonaccia, état actuel (vue prise en direction du nord).

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  Ghisonaccia-gare. Au second plan le bar, au carrefour de la route de Ghisoni.

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  L'ancienne gare de Tallone, état actuel.

Ouvrages d'art

La ligne comportait peu d'ouvrages d'art. Cependant, elle franchissait de nombreux cours d'eau, de nature torrentielle, qui nécessitèrent des ponts d'une certaine importance. Le plus grand reste celui sur le Fiumorbo, entre Ghisonaccia et Prunelli, toujours utilisé comme chemin par les riverains. Les ponts sur le Tavignano et sur le Travo sont encore utilisés comme ponts routiers.

Pour autant, de nombreux ponts sont en ruines, notamment celui qui se trouve à l'entrée de Solenzara, qui permet de traverser un torrent. De plus la plate-forme de cette ancienne voie est souvent envahie par la végétation, représentant un défi pour la collectivité territoriale, de le reconstruire tronçon après tronçon.

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  Un pont métallique de l'ancienne ligne

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  Un pont en maçonnerie particulièrement bien conservé.

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  Une tranchée sur l'ancienne ligne, reprise en chemin de desserte locale.

Projet

La réouverture au moins partielle de la ligne est envisagée. « L'État et la Collectivité territoriale de Corse conviennent de s'engager dans les actions suivantes (...) Les études porteront sur leur faisabilité technique, économique et financière de l'extension de la ligne ferroviaire entre Bastia- Casamozza et Bonifacio »^[4].

Dans l'immédiat, le projet pourrait se limiter à la section de Casamozza à Folelli (11 kilomètres), qui prolongerait la desserte suburbaine de Bastia, et soulagerait la RN 198 particulièrement encombrée et saturée à certaines heures de la journée. Aucune date n'est annoncée pour cette réalisation.

Notes et références

1. ↑ Historique de la ligne sur le site train-corse
2. ↑ Bulletin des lois, sur Google livres
3. ↑ cf. p.ex. carte IGN au 1/25000 n°4352OT, plis A10-8, B9-6, C6, D5
4. ↑ site de la préfecture de région, consulté le 27 janvier 2010

Voir aussi

Articles connexes

• Chemins de fer de Corse
• Ligne Bastia - Ajaccio

Liens externes

• train-corse (historique, photos)
• chemindefercorse (descriptif détaillé, matériel, etc.)