Long cours

Long cours

Sommaire

Historique

La première définition du terme "long cours" apparaît à l'article 59 de la Grande ordonnance de la marine de Colbert de 1681 :" Les voyages de France en Moscovie, Groenland, Canada, aux bancs et îles de Terre Neuve et autres côtes et îles d'Amérique, au Cap Vert, côte de Guinée et tous autres qui seront au-delà du tropique, sont réputé voyages de long cours"

Légèrement modifiée par le Code de commerce, cette définition devient : " Sont réputés voyages au long cours, ceux qui se font aux Indes orientales et occidentales, à la mer Pacifique, au Canada, à Terre-Neuve, au Groenland et autres côtes et îles de l'Amérique méridionale et septentrionale, aux Açores, Canaries, Madère, et dans toutes les côtes et pays situés au-delà du détroit de Gibraltar et du Sund."

Ces énumérations de destinations ont été remplacées au XIXe siècle, par la définition d'une zone limitée, par des méridiens et des parallèles :

- au Nord : 72° de latitude Nord,

- au Sud : 30° de latitude Nord,

- à l'Est : 44° du méridien de Paris,

- à l'Ouest : 15° du méridien de Paris,

La navigation à l'intérieur de ces limites, était qualifié de cabotage et à l'extérieur de long cours[1].

De nos jours, dans le langage usuel, on utilise plutôt l'adjectf et le nom, "long-courrier" : qui voyage sur de longues distances : paquebot long-courrier, avion long-courrier.

Le brevet de Capitaine au long cours

Le première mention du titre de Capitaine au long cours figure dans un texte de 1786, mais le diplôme ou brevet n'existera qu'en 1825.

En effet les conditions de délivrance du brevet de capitaine au long cours ont été fixé par une ordonnance du 7 août 1825, puis un décret impérial du 26 janvier 1857. L'examen comprenait deux parties, pouvant être passées séparément : un examen d'application portant sur le gréement, la manœuvre et le cannonnage, et également un examen de théorie portant sur les mathématiques, la navigation, les instruments, les calculs nautiques, les machines à vapeur et le français. Pour se présenter à ces examens les candidats devaient avoir 24 ans et réunir 60 mois de navigation à bord de navires français.

L'enseignement maritime préparatoire était dispensé dans les 29 écoles d'hydrographie réparties sur le littoral français. L'enseignement était gratuit et durait 10 mois, ouvert aux seuls inscrits maritimes. Ce recrutement basé uniquement sur la promotion sociale de jeunes gens, mousses, novices ou pilotins ayant une longue pratique de la navigation (7 à 8 ans) montra ses limites, car dans la seconde moitié du XIX e siècle, le nombre des candidats et admis diminua dangereusement pour la profession. (236 admis en 1850, 37 en 1890).

Une réforme fut donc introduite par le décret du 18 septembre 1893, instituant notamment un diplôme d'élève de la Marine Marchande, pouvant être obtenu sans condition d'âge et de navigation à la suite d'un examen de théorie. Les épreuves d'application intervenaient lorsque le candidat avait atteint 24 ans et 60 mois de navigation. Le brevet de Capitaine au long cours était alors délivré.

En 1893 le titre de capitaine au long cours fut remplacé par le titre de "capitaine de Marine Marchande". Mais devant les protestations des intéressés, le titre de Capitaine au long cours fut rétabli trois ans plus tard.

Les titulaires du diplôme d'élève de la Marine Marchande étaient exemptés des deux années de service militaire. Le but recherché fut atteint, les candidat affluèrent, de 1890 à 1905, le nombre de brevets délivrés passa de 37 à 220. Il apparut que l'on était allé trop loin, et que l'ouverture des écoles d'hydrographie à des jeunes ne présentant pas encore de garanties d'aptitude professionnelles présentait de sérieux inconvénients.

Les réformes de 1908 et 1913 fixèrent le nouveau cursus des Capitaines au long cours :

  • Examen théorique à l'âge de 17 ans et 3 mois de navigation,
  • Diplôme d'élève après 12 mois de navigation,
  • Brevet de lieutenant, sans examen, lorsque sont effectués 24 mois de navigation.
  • Brevet de Capitaine au long cours, à l'âge de 24 ans et 60 mois de navigation.
  • Brevet de Capitaine au long cours "supérieur" avec accès au commandement, après le diplôme suivi de deux années de navigation.

En 1967, après un siècle et demi d'existence, le titre de "Capitaine au long cours" disparut au profit de celui de "Capitaine de première classe de la navigation maritime".

Annexes

Bibliographie

  • Georges Aubin, L'émpreinte de la voile, Ed° Flammarion, 1964
  • Georges Aubin, L'amour en matelote, Ed° France-Empire, 1970
  • Georges Aubin, Un Cap-hornier autour du monde, souvenirs, Ed° France-Empire, 1975
  • Henri Ballande, Le premier Cap-Hornier, Ed° Pen-Duick & Ouest-France, 1989
  • Alfred Beaujeu, Dans les tempêtes du Cap-Horn, 1945
  • Beken of Cowes, Sailing Ships of the World, Thomas Reed Publication, 1992
  • Beken de Cowes, Les grands voiliers du monde, Ed° Albin Michel, 1995
  • Théophile Briand, Les derniers marins Cap-Horniers, Ed° F. Lamore, 1978
  • Bernard Franck, La vergue, récit des long-courriers français, Ed° Flammarion, 1936
  • Jean Furet, Au temps des Grands Voiliers, Ed° Debresse, 1958
  • Hans Jôrg Furrer, Die 4 und 5-mast-Rahsegler de Welt, Kochler, 1984
  • Serge Grafteaux, Léon Gautier, Cap-Hornier, Ed° J-P. Delarge, 1978
  • Armand Hayet, Us et Coutumes à bord des long-courriers, EMOM, 1993
  • Jacques Henry, Cap-Horn, Ed° Aux portes du Large, 1947
  • Jean-François, Henry, La dame du grand-mât, une Cap-Hornière en 1900, Ed° Yves Salmon, 1964
  • Gaston Jacquin, Le Malamok, aventure d'un gosse de 17 ans, Ed° Pen-Duick, 1979
  • Louis Lacroix, Les derniers Cap-Horniers Français, EMOM, 1982
  • Louis Lacroix, Les derniers Grands Voiliers, Edilarge, 1997
  • Yves Le Scal, La grande épopée des Cap-Horniers, Ed° L'Ancre de marine, 1992
  • Yves Le Scal, Au temps des Grands Voiliers 1850-1920, Ed° diponchelle, 1977
  • Philippe Petout, Le musée international du long cours Cap-Hornier, de Saint-Malo, in, Neptunia, n° 211, p. 62 à 66
  • Henri Picard, La fin des Cap-horniers, les dernières aventures des long-courriers français, Edita-Vilo, 1976
  • Jean Randier, Hommes et Navires au Cap-Horn, Ed° Celiv, 1990
  • Jean Randier, Grands voiliers Français 1880-1930, Ed° Celiv, 1973
  • Gunter T. Schultz, Unter Segein rund Kap Horn, Dulk, Hambourg, 1959
  • Roger Vercel, Ceux de la Galatée, Ed° Albin Michel, 1949
  • Roger Vercel, La peau du diable, Ed° Albin Michel, 1950
  • Roger Vercel, Atalante, Ed° Albin Michel, 1951

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Albatros et Malamoks de la région Malouine, catalogue d'exposition de La Droguerie de Marine, Saint-Servan-Sur-Mer, Saint-Malo, 1999
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