Louis Godefroy

Louis Godefroy
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Louis Godefroy, alias Marcel, alias Robert, alias Auriac, alias Rivière, né le 4 septembre 1911 à Barbaste (Lot-et-Garonne), mort le 6 avril 1987 à Saint-Jean de Fos ( Hérault), est un militant communiste, connu pour ses faits de résistance durant la Seconde Guerre mondiale.

Membre des FPTF, il commande l’inter-région G. Français Libre, puis membre des FFI, il embrasse la carrière militaire en 1944, commandant un régiment de la première Armée qui participe à la libération de l’Alsace.

Louis Godefroy est l’un des 1038 Compagnons de la Libération.

Sommaire

Biographie

Louis Godefroy est né le 4 septembre 1911, dans la commune de Barbaste (Lot-et-Garonne). Son père exerce la profession de mécanicien et sa mère travaille comme bouchonnière dans une fabrique de bouchon.

A l’issue de ses études secondaires, il embrasse la profession de plombier-zingueur, puis, à la veille de ses 20 ans, en août 1931, il s’engage au 14e régiment d'infanterie, basé à Toulouse. Il y sert pendant 18 mois, avant de reprendre son activité d’ouvrier du Bâtiment.

Il s’engage alors en politique et exerce des responsabilités en Lot-et-Garonne et en Ariège au sein du Parti communiste.

En 1936, lors de la guerre civile espagnole, il s’engage dans les Brigades internationales et prend part, notamment, à la tête d’une compagnie, à la Bataille de l'Èbre.

A l’occasion de la Seconde Guerre mondiale, seconde guerre mondiale, il est mobilisé dès septembre 1939, et promu caporal-chef en avril 1940. Fait prisonnier le 24 juin 1940, il est interné à Metz. Il s’évade le 7 septembre 1940, lors de son transfert en Allemagne.

Entrée en Résistance

Louis Godefroy entre en Résistance à la suite de son évasion du 7 septembre 1940, sous le pseudonyme Marcel. Il fait partie, dès 1941, des Français Libres, c'est-à-dire des tout premiers Résistants qui rallient le général de Gaulle à la suite de son appel du 18 juin[1].

Particulièrement actif, se consacrant à des actions de propagande et à l’organisation de groupements d’action directe, il devient l’un des dirigeants de l’Organisation spéciale (OS), structure clandestine du Parti communiste français, en zone Sud.

Arrêté à Narbonne, le 21 juillet 1941 par la police de Vichy, il est condamné à quinze ans de travaux forcés par la cour spéciale de Montpellier.

Emprisonné à Saint-Étienne, il s’évade en septembre 1943, avec trente et un autres résistants, responsables syndicaux et militants communistes[2].

Rejoignant alors la résistance dans la Loire, il prend la tête d’un groupe comme sous-lieutenant, groupe qui harcèle sans cesse l’ennemi.

Activités au sein des FTP

Louis Godefroy intègre la branche armée de la Résistance communiste, Francs-tireurs et partisans français (FTPF), mise en place par Charles Tillon, et résultant de la fusion de l'OS (Organisation spéciale), des bataillons de la jeunesse (organisations de combat des Jeunesses communistes) et de la MOI (Main-d’œuvre immigrée)[3].

Il est nommé lieutenant par l'Etat-major des FTP en novembre 1943 et assure les responsabilités de ‘’commissaire aux opérations’’ l’inter-région G, circonscription qui comprend les départements de l’Ardèche, de la Dordogne, du Gard et du Vaucluse.

Commandant toutes les actions militaires de son inter-région, il exécute ou fait exécuter de multiples sabotages, ou attaques, dont celle d’un train de permissionnaires allemands à Portes-lès-Valence le 10 décembre 1943[4], à Montélimar, aux environs de Nîmes, qui coûtent à l'ennemi plus de 300 hommes et la perte d'un matériel ferroviaire important.

En février 1944, nommé capitaine FTPF en février 1944, Louis Godefroy occupe le poste de chef technique d'une importante inter-région du Centre (Indre, Creuse, Haute-Vienne, Dordogne, Corrèze, Lot et territoire de l'ex-zone non occupée de la Vienne, de la Charente et de la Gironde).

Il y organise les parachutages, met en route des fabrications d'armes, de munitions et d'explosifs qui permettent de ravitailler les groupes d'action directe. Il organise en outre le renseignement, les transports, et le service sanitaire de son inter-région.

Le 1er avril 1944, Louis Godefroy est promu commandant et délégué militaire de son Etat-major, il commande alors les opérations dans cette même inter-région du Centre où il était précédemment chef technique.

Louis Godefroy participe à la mise sur pied de plans d'ensemble organisant des opérations sur Thiviers et Sarlande, en Dordogne ; sur Vigeois et Donzenac en Corrèze ; sur Châlus, en Haute-Vienne et Aubusson dans la Creuse.

La réalisation de ses plans d'opérations coûte à l'ennemi plus de 1500 tués ou blessés, la perte d'un matériel important (armes, camions, auto-blindées, etc.) et désorganise tous les transports ennemis (233 coupures de voie ferrée, 5 ouvrages d'art sur voie ferrée, 15 ponts sur route), de nombreux pylônes électriques (barrage de Marège de Bar), une usine électrique (La Tuilhère, en Dordogne) et de nombreux wagons et locomotives, ainsi qu'une grue sur voie.

Sous sa direction, les FTPF mènent des opérations à Eymoutiers (Haute-Vienne), Egletons et Tulle (Corrèze) [5], qu’il commande personnellement.

Du 8 au 12 juin, il organise dans le Lot et la Corrèze, le harcèlement par les FTPF de la division SS Das Reich qui, attaquée également par d’autres unités FFI, subit un retard de plusieurs jours dans sa marche.

activités au sein des FFI

Circonscriptions régionales mises en place par les FFI. Louis Godefroy est adjoint au commandant de la Région 5, dont le siège est Limoges

Les Forces françaises de l'intérieur sont créées, théoriquement, fin décembre 1943 sous l’autorité politique du Général de Gaulle dont l'objectif est d’unifier, de donner un cadre légal, et de structurer de manière hiérarchique les multiples, diverses et éparses forces de Résistance intérieure.

Les Forces françaises de l'intérieur (FFI) regroupent notamment l'Armée secrète (AS) (qui regroupe, elle-même, les réseaux Combat, Libération-Sud, Franc-Tireur), l'Organisation de résistance de l'armée (ORA) et les Francs-tireurs et partisans (FTP), dont fait partie Louis Godefroy.

Les FFI sont placées, en mars 1944 sous le commandement du général Kœnig et l'autorité politique du GPRF, dirigé par le général de Gaulle.

Louis Godefroy, alias Rivière, est alors délégué interdépartemental des FTP, dont le siège de l’État-major est situé en Haute vienne à Châlus, site connu pour être le lieu de la mort de Richard Cœur de Lion[N 1].

Le 11 juin 1944, Louis Godefroy, responsable régional des FTP, devient membre de l’État-major des Forces françaises de l’intérieur (FFI) de la Région R 5 (Limoges), dont le délégué militaire régional (DMR) est Eugène Déchelette.

Sous les ordres du commandant régional, le colonel Rousselier, Louis Godefroy est promu lieutenant-colonel le 7 juillet 1944, puis colonel, le 22 août 1944, après avoir été responsable de la Corrèze, département pour lequel il est remplacé par Roger Lecherbonnier (alias Antoine) [6], tandis que Georges Guingouin, le préfet du marquis, est chargé de la Haute-Vienne et Albert Fossey (alias François) de la Creuse et du Cher zone sud (R5/D2), zone dont il était chef départemental des FFI depuis mai 1944.

Adjoint au commandant de la 12e Région militaire (Limoges), organisant et commandant les troupes de la 12e RM, Godefroy est chargé des opérations sur le nord-ouest, nord et nord-est. Dans l'Indre, il harcèle encore l'ennemi et l'oblige à se rendre. Dans la 12e RM, il met sur pied des unités dans des conditions matérielles extrêmement dures, alimentant ainsi la 1ère Armée française et le Front de l'Atlantique.

Carrière militaire

A la mi-janvier 1945, le colonel Godefroy rejoint la 1ére armée, qui est placée sous le commandement du général de Lattre de Tassigny.

Le colonel Godefroy dirige le 126e régiment d'infanterie de ligne[7], succédant au commandant Passemard qui a reconstitué ce régiment en 1944 à Brive[8], essentiellement à partir de maquis de Corrèze et de Dordogne, regroupés autour de son drapeau préservé de l’occupant.

D'abord mis à la disposition de la 2e brigade de la 1re division française libre, le régiment commandé par Louis Godefroy participe à la libération de l’Alsace, renforce la 2e brigade à l’occasion de la défense de Strasbourg, et de la surveillance de la rive gauche du Rhin.

Puis, mis à disposition de la 2e division d'infanterie marocaine, ce régiment participe avec la 9e Division d'Infanterie Coloniale à la campagne en Allemagne, combat à Karlsruhe, Ruppur et Rastadt avec le 23e R.I.C et le 6e R.I.C.

activités d’après guerre

Après la dissolution, le 1er avril 1946 à l’issue de neuf mois d’occupation en Allemagne, du 126e régiment d’infanterie[N 2] dont il était le Chef de corps, Louis Godefroy quitte l’armée.

Il travaille alors au secrétariat national de l’association des anciens combattants de la Résistance.

Puis, de 1960 à 1967, Louis Godefroy œuvre dans l’édition.

Il décède le 6 avril 1987 à Saint-Jean-de-Fos, où il est repose dans le caveau familial[9].

Alias et patronymes

Lorsqu’il entre en Résistance, Louis Godefroy prend, pour pseudonyme, son second prénom d’État-civil : Marcel. Puis, il utilise, successivement, les alias Robert et Auriac. Cependant, le nom de Résistant sous lequel il apparaît le plus souvent est Rivière.

Le patronyme Godefroy

Hommage rendu à un résistant presque homonyme

Le mot Godefroy est d’origine germanique. Il a, pour signification étymologique, La paix de Dieu[10].

Nom de bâptème, devenu également patronyme ou nom de famille, il est rélativement commun en France. Ainsi, il est porté, outre Louis Godefroy, par huit autres tout premiers Résistants, membres de la France Libre, dont deux femmes[11].

Godefroy est également le patronyme d’un jeune résistant, Pierre Godefroy, commandant de compagnie, abattu avec trois camardes à Théorat[12], sur la commune de Neuvic sur l’Isle, le 21 août 1944 lors de la Libération de la Dordogne[13].

Godefroy est aussi le nom d’une famille de Lorraine, dont deux des cinq frères, Louis et Jean, communistes avant la guerre, entrent dans l’action clandestine (Résistance en Alsace et en Moselle annexées|groupe Lorraine) dès le début de l’occupation[14] et dont deux femmes, Aimée, décorée de la Légion d’honneur, et Olga, sa belle-sœur, seront déportées à Auschwitz[15].

Le pseudonyme Rivière

Louis Godefroy, Rivière en Résistance, ne doit pas être confondu avec Rivier, qui est le pseudonyme porté par Maurice Rousselier, colonel FFI qui est, en 1944, en qualité de commandant de la Région R 5 (Limoges), le supérieur hiérarchique de Rivière.

Il ne doit pas non plus être confondu avec Rivière, autre résistant, plus communément connu sous son nom de guerre Marquis, dirigeant de la "Section Atterrissages-Parachutages" (S.A.P.). Paul Rivière est, comme Louis Godefroy, Compagnon de la Libération.

Le résistant Rivière ne doit pas, non plus, être confondu avec l’auteur d’un des premiers actes de résistance en Charente, Jean-Jacques Rivière, un jeune résistant, qui, avec Gontran Labrégère[16], incendie un dépôt de paille en gare d'Angoulême la nuit du 20 Septembre 1941[17].

Décorations

Louis Godefroy est Compagnon de la Libération, nommé par décret du 7 août 1945, Chevalier de la Légion d'Honneur, Croix de Guerre 1939-1945 et titulaire de la Médaille de la Résistance, avec rosette.

Notes

  1. Rivière apprécie peu le site de Châlus, un éperon rocheux, qui ne présente guère de possibilité de fuite en cas d’encerclement. Ainsi, selon Michel Bloch, dans l’article qui relate ses souvenirs de la période de la guerre 1939-1945, au chapitre Juin 1944 - août 1944 - Avec les FTP, Rivière ne cessait de protester parce qu’on l’avait installé dans ce château; il disait « c’est la bonne chose à faire pour se faire pincer, une ferme isolée me conviendrait bien mieux ».
  2. Le 126e régiment d’infanterie renaitra en 1947 en Algérie, devenant un centre d'instruction pour ce nouveau théâtre d'opération.

Références

  1. Louis Godefroy sur le site des Français Libres,  2009. Consulté le 28 août 2011
  2. les mémoires de G. Pirot sur le site ‘’Le Berry dans les années noires 1939-1945’’,  2009. Consulté le 28 août 2011
  3. La Résistance en Lozère, essai sur la structure de l'interrégion FTP Normandie-Bretagne sur le site du Lycée Chaptal - Mende,  2009. Consulté le 28 août 2011
  4. Histoire et synthèse 1939-1945 sur le site de la ville de Portes-les-Valence,  2009. Consulté le 28 août 2011
  5. Godefroy à Tulle sur le site ‘’Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie’’,  2009. Consulté le 28 août 2011
  6. Roger Lecherbonnier, la vie d'un homme engagé sur le site de l’AD PEP 91,  2009. Consulté le 29 août 2011
  7. le 126e régiment d'infanterie de Brive, dont Godefroy fut le Chef de corps sur le site de l’Armée de Terre,  2009. Consulté le 28 août 2011
  8. Sans-culottes 1944 : les volontaires du Limousin sur le site du Club Mémoires 52,  2009. Consulté le 29 août 2011
  9. la tombe de Louis Godefroy au cimetière de Saint-Jean de Fos sur le site Cimetières de France et d’ailleurs,  2009. Consulté le 28 août 2011
  10. Godefroy sur le site Signification prénom.com,  2009. Consulté le 30 août 2011
  11. Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943 sur le site Français Libres,  2009. Consulté le 28 août 2011
  12. Neuvic libérée voici 67 ans sur le site de la mairie de Neuvic sur l’Isle, 23 08 2011. Consulté le 28 août 2011
  13. La Dordogne libérée du 19 au 22 août 1944 sur le site de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance ( A.N.A.C.R.),  2009. Consulté le 28 août 2011
  14. Aimée DORIDAT, née Godefroy - 31767 sur le site de l’association Mémoire vive des convois des convois des 45000 et 31000 d’Auschwitz-Birkenau',  2009. Consulté le 28 août 2011
  15. Olga Godefroy sur le site de l’association Mémoire vive des convois des convois des 45000 et 31000 d’Auschwitz-Birkenau',  2009. Consulté le 29 août 2011
  16. La Résistance civile et militaire en Charente sur le site du mémorial de la Résistance de Chasseneuil sur Bonnieure,  2009. Consulté le 29 août 2011
  17. Gontran Labrégère sur le site du Musée de la Résistance et de la Déportation d’Angoulême,  2009. Consulté le 28 août 2011

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Louis Godefroy de Wikipédia en français (auteurs)

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