Marguerite de Bourgogne (morte en 1277)

Pour les articles homonymes, voir Marguerite de Bourgogne.

Marguerite de Bourgogne
Titre	Régente de la vicomté de Limoges (1263 - 1275)
Conflits	Guerre de la vicomté de Limoges
Biographie
Décès	27 août 1277
Père	Hugues IV, duc de Bourgogne
Mère	Yolande de Dreux
Conjoint	Guillaume III, seigneur de Mont-Saint-Jean Guy VI, vicomte de Limoges
Enfants	Marie, vicomtesse de Limoges
modifier

Marguerite de Bourgogne, parfois surnommée aussi de Limoges, morte le 27 août 1277, a joué un rôle politique important en Limousin dans le troisième quart du XIII^e siècle à titre de régente de la vicomté de Limoges de 1263 à 1275 durant la minorité de sa fille Marie, née de son second mariage avec le vicomte Guy VI de Limoges.

La dame de Mont-Saint-Jean

Seconde fille de Hugues IV, duc de Bourgogne et de sa première épouse (1229), Yolande de Dreux, Marguerite est destinée, comme la plupart des femmes de l'aristocratie de son époque, à servir les stratégies matrimoniales de sa famille. Alors qu'elle est encore enfant, elle est promise en mariage par son père le 4 juin 1239 à l'héritier de l'une des plus puissantes familles nobles du duché bourguignon^[1], Guillaume, fils aîné de Guillaume II, seigneur de Mont-Saint-Jean.

Cette alliance, négociée peu avant le départ de son père pour la croisade, est destinée à mettre fin au long contentieux opposant les deux familles à propos du château de Vergy. Selon les termes de cet accord, le duc de Bourgogne constitue en dot à sa fille 500 livrées en terre, dont 200 assises sur Molinot et accepte que le château de Mont-Saint-Jean, alors rendable et jurable au duc sur réquisition, devienne un simple fief-lige du duché. En contrepartie, le seigneur de Mont-Saint-Jean renonce à ses droits sur la seigneurie de Vergy en faveur du duc et de ses héritiers. Si le fiancé meurt avant la consommation du mariage, un autre fils du seigneur Guillaume épousera Marguerite et héritera de son père les seigneuries de Mont-Saint-Jean, Salmaise et de Thoisy. Si l'époux de Marguerite meurt sans descendance, Molinot restera à la famille de Mont-Saint-Jean^[2].

Le mariage de Marguerite et de Guillaume III, devenu seigneur de Mont-Saint-Jean à la mort de son père vers 1250^[3], fut bien célébré par la suite, mais l'époux mourut en 1256 sans laisser de descendance. Molinot revint aux frères de Guillaume, conformément à l'accord de 1239. Marguerite conserva Mont-Saint-Jean à titre de douaire, ce pourquoi ses beaux-frères ne portèrent jusqu'en 1278 que le titre de seigneurs de Salmaise^[4]. Son remariage en Limousin n'interrompit pas ses relations avec le duché de Bourgogne, où elle continua à posséder diverses terres. Outre son douaire, elle détenait notamment Châtellenot, qu'elle avait acquis et qui fut racheté par l'héritier du vendeur à l'instigation du seigneur de Salmaise, ainsi que Grosbois-en-Montagne^[5].

La vicomtesse de Limoges

Vers 1258, Marguerite se remarie avec Guy VI (†1263), vicomte de Limoges.

Marguerite de Bourgogne gouverne la vicomté de Limoges de 1263 à 1275, durant la minorité de sa fille Marie, jusqu'au mariage de celle-ci avec l'héritier du duché de Bretagne, Arthur.

Elle s’appuie sur Géraud de Maulmont, ecclésiastique, dont elle fait son conseiller, et à qui elle offre Chalucet, et la terre de Châlus. Mais aussi très probablement le château de Montfort en Bourgogne.^{[réf. nécessaire]}

Références et notes

Références utilisées pour la rédaction de l'article

• Jean Mesqui, « Le château de Mont-Saint-Jean », dans Congrès archéologique de France, 144e session, 1986, Auxois-Châtillonnais, Paris, 1989 [lire en ligne], p. 145-156. 

• Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, t. IV et V, Dijon, Imprimerie Darantière, 1891 et 1894  [Tome IV en ligne] [Tome V en ligne]

• Jean Richard, Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XI^e au XIV^e siècle, Paris, Société Les Belles Lettres, 1954, XXIX-570 p. 

Références complémentaires

• Jean Tricard, « Images de la "Femme du Moyen Age" dans les Annales manuscrites de Limoges de 1638 », dans Annie Bleton-Ruget, Marcel Pacaut, Michel Rubellin, dir., Regards croisés sur l’œuvre de Georges Duby : femmes et féodalité, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2000, p. 219-227 ; repris dans Jean Tricard, Livres de raison, chroniques, terriers : les passions d'un médiéviste, Limoges, 2007 

Notes

1. ↑ Mesqui 1989, p. 145-146.
2. ↑ Petit, tome IV, p. 88 et tome V, p. 141; André Duchesne, Histoire généalogique de la maison de Vergy, chez Sebastien Cramoisy, 1625, p. 125-126 et Preuves, p. 170-171. [lire en ligne]
3. ↑ Petit, tome IV, p. 156.
4. ↑ Richard 1954, p. 303 note 3; p. 318 note 1.
5. ↑ Richard 1954, p. 318 note 1.