Marie-Thérèse de France (1778-1851)

Marie-Thérèse de France (1778-1851)
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Marie-Thérèse de France
Caminade - Duchesse d'Angouleme.jpg
Pays Flag of the Kingdom of France (1814-1830).svg Royaume de France
Titre Dernière dauphine de France
(1824 - 1830
(jusqu'en 1836 de jure))
Autre titre Reine de France
(l'espace de 20 minutes en 1830)
Prédécesseur Marie-Antoinette d'Autriche
Biographie
Dynastie Maison de Bourbon
Nom de naissance Marie-Thérèse Charlotte de Bourbon
Surnom Charlotte
Naissance 19 décembre 1778
Versailles,
Royaume de France Royaume de France
Décès 19 octobre 1851 (à 72 ans)
Frohsdorf,
Drapeau: Empire d'Autriche Empire d’Autriche
Père Louis XVI de France
Mère Marie-Antoinette d'Autriche
Conjoint Louis de France (1775-1844)

Blason France moderne ovale.svg
Marie-Thérèse de France (Füger, 1796).

Marie Thérèse Charlotte de France[1], née le 19 décembre 1778 à Versailles et morte le 19 octobre 1851 à Frohsdorf en Autriche, est la fille aînée du roi Louis XVI et de Marie-Antoinette d’Autriche. Elle est le seul membre de la famille royale stricto sensu à avoir survécu à la Révolution de 1789. Le 10 juin 1799, en épousant son cousin, Louis, elle devient duchesse d’Angoulême, puis dauphine de France, puis en exil comtesse de Marnes.

Sommaire

Biographie

Baptisée dans la chapelle du château de Versailles le jour de sa naissance, elle est appelée Madame ou Madame Royale. Sa mère l'appelait toutefois par le surnom de Mousseline la Sérieuse. Elle est le premier enfant de Louis XVI et de Marie-Antoinette qui naît, après plus de huit ans de mariage. Madame Royale connut une enfance de fille de France dans le château de Versailles. De nombreux écrits témoignent du caractère orgueilleux de la jeune princesse (les mémoires de la baronne d'Oberkirch notamment), que Marie-Antoinette se souciait beaucoup de corriger.

Marie-Thérèse, la reine, le Dauphin et le duc de Normandie (Vigée-Lebrun, 1787)

Sous la Révolution

C'est une enfant de dix ans qui se trouve confrontée aux violences de la révolution lors de l'installation forcée de sa famille au palais des Tuileries à Paris (6 octobre 1789). Le comte de Fersen, prétendu « amant de la reine », convainc le roi et la reine de s'enfuir (épisode de Varennes-en-Argonne) le 20 juin 1791. La famille royale (le roi, déguisé en valet, la reine, déguisée en chambrière, la sœur du roi, Madame Élisabeth, le dauphin habillé en fille, Marie-Thérèse et la marquise de Tourzel, gouvernante des enfants) se font prendre et sont ramenés, non sans risque pour leur vie, au château, puis, après une dernière émeute, le 10 août 1792, emprisonnés à la prison du Temple. A l'issue de son procès commencé en décembre, le roi déchu est condamné à mort. Marie-Thérèse a quatorze ans. Elle commence peu avant l'exécution de son père (le 21 janvier 1793) à écrire ses mémoires. En septembre 1793, sa mère est transférée à la Conciergerie de Paris et elle est séparée de son frère.

Premier exil

Madame Elisabeth
Louis" XVII" (Kucharski, 1792)

La princesse est emprisonnée avec sa famille dans la Tour du Temple après la Journée du 10 août 1792. Dans un premier temps, alors que l'attention de tous est fixée sur le roi et la reine, les enfants restent dans l'ombre. Après l'exécution de son père le 21 janvier et de sa mère le 16 octobre 1793, elle reste seule avec sa tante paternelle, Madame Élisabeth, 28 ans, et son jeune frère Louis, âgé de 7 ans, et la situation change : les survivants, le Dauphin, Marie-Thérèse et sa tante Élisabeth, ne peuvent être jugés pour des crimes politiques dont ils sont innocents. Ils sont dès lors enfermés pour ce qu'ils représentent. On les sépare.

Le 10 mai 1794, Madame Élisabeth est à son tour guillotinée.

Le 8 juin 1795, son frère Louis « XVII » meurt des suites de mauvais traitements et de tuberculose. Marie-Thérèse qui passe son adolescence en prison n'apprend leur mort qu'en juillet 1795. Elle puise un grand réconfort moral dans sa foi.

Elle est finalement libérée le jour de ses dix-sept ans (19 décembre 1795), échangée contre les Français (Pierre Riel, marquis de Beurnonville, Jean-Baptiste Drouet, Hugues-Bernard Maret, Armand Camus et Charles-Louis Huguet de Sémonville) capturés par l'armée autrichienne. En quittant la France, elle aurait versé des larmes, ne tenant aucune rigueur aux Français pour ses malheurs. Elle vécut dès lors à Vienne (Autriche) (accompagnée par François Hue), à la cour de son cousin germain l'empereur François II, qu'elle tient cependant pour responsable de la mort de sa mère, Marie-Antoinette, à cause de son inaction. Son séjour forcé à Vienne la rendit froide et maussade.

Dernière dauphine de France

Louis-Antoine, duc d'Angoulême (1827)

Après avoir refusé d'épouser l'archiduc Charles-Louis, frère de l'empereur et valeureux officier, mais « un ennemi de la France », elle épouse à vingt ans, le 10 juin 1799, au château de Mitau (en Courlande, aujourd'hui Jelgava en Lettonie) un autre de ses cousins germains, Louis-Antoine d'Artois, duc d'Angoulême, fils aîné du futur Charles X.

Dès lors, elle partage l'exil de son oncle Louis XVIII, qui utilise son image de « martyre de la Révolution » pour rallier les royalistes et intéresser les souverains européens à sa cause. Marie-Thérèse partage la vie de son oncle, plus que celle de son propre époux, le duc d'Angoulême. Madame est la véritable reine de la petite cour en exil, même si l'épouse de Louis XVIII, Marie-Joséphine de Savoie, est en vie. Cependant, le mariage de la fille de Louis XVI, reste stérile et, devenue dauphine de France à la mort de Louis XVIII, elle ne donne pas de descendance aux Bourbons (quelques biographes ont évoqué une possible non-consommation du mariage ou une azoospermie du duc[réf. nécessaire]).

En 1807, perdant tout espoir de revenir en France, les Bourbons gagnent l'Angleterre et s'installent à Hartwell. Marie-Thérèse, âgée de 29 ans, y retrouve son beau-père et son beau-frère, le duc de Berry.


Rentrée en France en 1814 à la Restauration, après vingt années d'exil, Marie-Thérèse, 36 ans, défend la monarchie. Elle est plus proche des idées conservatrices de son beau-père, le comte d'Artois, que des idées plus modérées de Louis XVIII. Elle a pour aumônier Roch-Étienne de Vichy, ancien aumônier de sa mère, qui s'était exilé en Bavière[2].

Second exil

En 1815, pendant les Cent-Jours, elle se trouve à Bordeaux, où elle tente d'organiser la résistance à Napoléon, quand le roi s'est réfugié en terre étrangère, à Gand. Napoléon, admiratif, dira d'elle qu'elle était « le seul homme de la famille », et la laisse s'embarquer pour l'Angleterre.

Marie-Thérèse de France (Caminade, 1827), Musée du Louvre.

Après les Cent-Jours, elle revient à Paris, s'opposant à la politique libérale de son oncle, Louis XVIII, mais réprouvant aussi les idées trop réactionnaires du comte d'Artois, son beau-père. En 1824, à la mort de Louis XVIII, Charles X (ex-comte d'Artois) devient roi et le duc d'Angoulême, dauphin. À quarante-six ans, Marie-Thérèse devient dauphine - comme l'avait été, avant elle, sa mère. Elle sera la dernière dauphine que la France ait connue.

Charles X, ancien meneur des « ultras », promeut une politique visant à rétablir la monarchie absolue, qui aboutit à la Révolution de 1830.

Troisième exil

La révolution de 1830 entraîne un troisième et dernier exil de la famille royale, en Écosse tout d'abord, puis au Château de Prague d'octobre 1832 à mai 1836. La mort de son oncle et beau-père Charles X le 6 novembre 1836 fait de Marie Thérèse, cinquante-huit ans, la nouvelle reine de France et de Navarre, aux yeux des légitimistes. Son mari prend désormais pour prénom usuel Louis tout court, ainsi que le titre de courtoisie comte de Marnes. Aux yeux des légitimistes, il est Louis XIX.

"Henri V"

N'ayant pas eu d'enfant, Marie Thérèse se consacre à l'éducation de son neveu Henri d'Artois, héritier présomptif du comte de Marnes et de sa nièce Louise d'Artois après la disgrâce de leur mère (1832).

Marie-Thérèse a alors soixante-six ans. Le 3 juin 1844, son mari s'éteint en exil, il est enterré à Göritz et leur neveu est proclamé Henri "V".

Princesse en exil mais femme de tête, en 1845, elle réussit à marier Louise à un prince régnant de la Maison de Bourbon, Charles III, duc de Parme. L'année suivante, elle fait épouser à Henri l'archiduchesse Marie-Thérèse de Modène pour la seule raison que son père est le seul souverain à ne pas avoir reconnu la monarchie de Juillet.


La "reine" Marie-Thérèse meurt à Frohsdorf, près de Vienne (Autriche), le 19 octobre 1851 à près de soixante-treize ans. Elle est inhumée dans un monastère franciscain à Kostanjevica (aujourd'hui Nova Gorica en Slovénie), où reposent également son oncle, Charles X, son mari le duc d'Angoulême et depuis 1883, son neveu, le dernier des Bourbons de France Henri V, dit le comte de Chambord.

La légende

L'identité de Marie-Thérèse et de la duchesse d'Angoulême est parfois discutée : certains prétendent que Marie-Thérèse de France pourrait être identifiée à la mystérieuse Comtesse des Ténèbres qui vécut en Allemagne, dans le duché de Saxe-Hildburghausen, jusqu'à sa mort en 1837. Théorie fragile si l'on considère les témoignages de ses contemporains et, en premier lieu, de la famille royale elle-même qui n'a jamais douté de son identité[3].

Testament

Madame Royale laissa un testament à n'ouvrir qu'un siècle après son décès. Cet écrit fit couler beaucoup d'encre et entretint beaucoup d'espoirs. Certains royalistes attendaient en effet des révélations sur la survivance de Louis XVII, mais le document ne contenait en réalité rien de très nouveau. Madame Royale avait en effet reçu secrètement des hommes prétendant être Louis XVII, mais avait toujours refusé de recevoir le plus fameux d'entre eux : Karl-Wilhelm Naundorff.

Témoignages

Avant la destruction de la Tour du Temple ordonnée par Bonaparte, des témoins ont relevé dans ce qui avait été la chambre de Madame Royale, les graffitis suivants (A. de Beauchesne) :

«  Marie-Thérèse-Charlotte est la plus malheureuse personne du monde. Elle ne peut obtenir de savoir des nouvelles de sa mère, pas même d'être réunie à elle quoiqu'elle l'ait demandé mille fois. Vive ma bonne mère que j'aime bien et dont je ne peux savoir des nouvelles. Ô Mon dieu, pardonnez à ceux qui ont fait mourir mes parents. Ô mon père, veillez sur moi du haut du Ciel. Ô mon Dieu, pardonnez à ceux qui ont fait souffrir mes parents. »

Notes et références

  1. Marie Thérèse Charlotte étant sa signature et Charlotte son prénom usuel
  2. Joseph Sandre:" La Maison de Vichy "in:Annales de l'Académie de Mâcon, t.XX, 1916-1917 et Jean-Baptiste Pierre Jullien de Courcelles: Généalogie de la Maison de Vichy in " Histoire des Pairs de France " t. IV. Paris 1824.
  3. Prince Frédéric de Saxe-Altenbourg, L'énigme de Madame Royale, Flammarion, Paris, 1954

Ouvrages modernes

  • Philippe Delorme, Les Princes du malheur - Le destin tragique des enfants de Louis XVI et de Marie-Antoinette, Éditions Perrin, Paris, 2008.
  • Alexandra de Broca, La Princesse effacée, Éditions Robert Laffont, Paris, 2010.


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Liens

Voir aussi

Précédé par Marie-Thérèse de France (1778-1851) Suivi par
Marie-Antoinette d'Autriche
Dauphine de France
1824-1830
jusqu'en 1836 de jure
le titre n'est plus porté
Marie-Louise d'Autriche
(impératrice des Français)
Blason France moderne ovale.svgBlason France moderne ovale.svg
Reine de France
1830
Marie-Amélie des Deux-Siciles
(reine des Français)
Marie-Antoinette d'Autriche
épouse du prétendant au trône de France
1836-1846
Marie-Thérèse de Modène

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