Martial Testard du Cosquer

Martial Testard du Cosquer fut le premier archevêque de Port-au-Prince (Haïti) entre 1863 et 1869.

Biographie

Né le 22 septembre 1820 à Lesneven, Martial Testard du Cosquer, fils de Benjamin Martial Marie Testard^[1], notaire à Plouguerneau (Finistère), conseiller général, et de Marie Désirée Goury des Tuileries, originaire du château de Kerdoualas en Saint-Urbain (Finistère), mariés à Landerneau en 1819.

Martial Testard du Cosquer, devenu prêtre, crée à Brest (Finistère) le ⁴ la paroisse des Carmes^[2] dont il est le curé entre 1857 et 1862. Il crée rue Lhomond à Paris, avec l'aide des Pères du Saint-Esprit, le séminaire Saint-Martial.

En 1863, il est nommé par le pape Pie IX archevêque de Port-au-Prince (Haïti) où il débarque le 10 juin 1864, accompagné d'une quinzaine de prêtres, de trois frères de l'Instruction chétienne de Ploërmel et de six religieuses de l'ordre des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, fondé par Anne-Marie Javouhey. Il doit veiller à l'application du Concordat signé en 1860 entre le Saint-Siège et la république d'Haïti, évangéliser les anciens esclaves et remettre de l'ordre dans la situation religieuse qui se caractérisait alors par l'asservissement complet des ecclésiastiques douteux par le pouvoir politique (par exemple Dessalines, successeur de Toussaint Louverture, avait nommé curé de paroisse un ancien tambour de son armée, sans qu'il ait été ordonné prêtre bien sûr). Il construisit à Haïti des écoles, un hôpital ainsi que le séminaire Saint-Martial où trois jeunes haïtiens entrent dès 1865.

Sur les 273 missionnaires qui furent envoyés en Haïti entre 1864 et 1884, 113 décédèrent sur place, dont 32 pendant la première année de leur apostolat, en raison des épidémies, de fièvre jaune surtout et de la fatigue excessive. Pendant les 10 premières années, la moyenne de vie des missionnaires fut de… 3 ans ! M^gr Martial Testard du Cosquer se heurta aussi à l'hostilité du nouveau gouvernement haïtien à la suite de la révolution survenue et fut d'ailleurs destitué par ce dernier en 1869, peu avant son décès à Rome le 27 juillet 1869^[3].

Enterré à Lesneven^[4], sa dépouille fut transférée en 1996 au séminaire Saint-Jacques en Guiclan.

La formation en France de missionnaires destinés à évangéliser Haïti

En 1872, M^gr Jean Marie Guilloux (successeur de Martial Testard du Cosquer), originaire de Ploërmel, fonde un séminaire de missionnaires destinés à Haïti à Pontchâteau (France). Ouvert le 2 octobre 1894, le séminaire Saint-Jacques, en Guiclan (Finistère), recrute et forme des missionnaires envoyés ensuite à Haïti^[5]. À la fin du XX^e siècle et dans les premières décennies du XX^e siècle, la majeure partie du clergé haïtien a été formé dans ce séminaire^[6].

Entre 1850 et 1900, plus de 2500 prêtres bretons furent envoyés comme missionnaires dans le monde entier, et particulièrement en Haïti.

Notes et références

1. ↑ Lui-même était le fils de Mathurin Marie Testard, maire de Lesneven en 1835
2. ↑ L'église des Carmes fut détruite pendant les bombardements de 1944 et la paroisse rattachée alors à la paroisse Saint-Louis
3. ↑ http://enpentedouce.forum-actif.net/t5285-les-missionnaires-d-haiti
4. ↑ L'oraison funèbre prononcée lors de ses obsèques par l'abbé de Léséleuc est consultable http://gw0.geneanet.org/alaing44?lang=fr;pz=alain;nz=gautier;ocz=0;p=martial+guillaume+marie;n=testard+du+cosquer
5. ↑ Revue "Le recrutement sacerdotal" n°31, septembre 1908, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61430860/f341.image.r=Guimiliau.langFR
6. ↑ http://www.missionnaires-st-jacques.org/origGrMis.htm