Opération Abstention

Opération Abstention
Operation Abstention
Castelorizon.jpg
Vue du port
Informations générales
Date 25 février 1941-28 février 1941
Lieu Île de Kastelórizo, mer Égée
Issue Victoire italienne
Belligérants
Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau d'Australie Australie
Flag of Italy (1861-1946).svg Italie
Commandants
Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni Amiral Andrew Cunningham
Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni Contre Amiral E. de F. Renouf
Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni Commandant H. J. Egerton
Flag of Italy (1861-1946).svg Italie Amiral Luigi Biancheri
Flag of Italy (1861-1946).svg Italie Commandant Francesco Mimbelli
Forces en présence
1 croiseur léger
1 croiseur anti-aérien
7 destroyers
1 canonnière
1 sous-marin
1 yacht armé
200 commandos
200 soldats et marines
2 destroyers
2 torpilleurs
2 vedettes lance torpille
Savoia-Marchetti SM.79
Savoia-Marchetti SM.81
240 soldats et 88 marines
Pertes
4 tués
40 prisonniers et disparus[1]
1 canonnière endommagée
14 tués
12 prisonniers[1]
Seconde Guerre mondiale

L’opération Abstention était le nom de code donné par les Britanniques à l'invasion fin février 1941, de l'île italienne de Kastelórizo, au large de la Turquie, durant la Seconde Guerre mondiale. L'objectif était d'établir une base pivot afin de menacer la suprématie italienne aérienne et navale sur les iles du Dodécanèse[2].

Sommaire

Contexte

Après l'attaque de Tarente et le succès de l’opération Compass en Cyrénaïque, la Grande Bretagne et ses alliés disposait de l'initiative en Méditerranée. Convaincu que la neutralisation des forces italiennes dans le Dodécanèse constituait l'étape suivante, le commandement de la Flotte de Méditerranée planifia l'occupation de la petite île de Kastelórizo, la plus à l'est de l'archipel, à environ 110 km de Rhodes. L’opération devait constituer le premier pas vers le contrôle de l'ensemble de la mer Egée[2],[3]

Cependant les Italiens étaient loin de l'effondrement. Leurs forces navales et aériennes restaient en mesure de conduire des raids sporadiques contre les convois alliés entre l’Égypte et la Grèce[4].

Le débarquement britannique

La principale force était composée de 200 Commandos britanniques, transportés par les destroyers HMS Decoy et HMS Hereward. Un détachement de 24 Royal Marines avait pris place à bord de la canonnière baie de la Sude le 24 février 1941.

Le plan initial consistait à ouvrir une tête de pont pour sur l'île pour 24 heures, le temps de faire venir une compagnie d'infanterie (en:Sherwood Foresters) afin de consolider les positions[5]. Cette second force devait venir depuis Chypre à bord d'un yacht armé le HMS Rosaura escorté par les croiseurs Guardia di Finanza) en charge d'une station radio. Les troupes britanniques prirent la garnison par surprise, capturant la station radio. Douze soldats furent faits prisonniers. Avant d'être submergés par les commandos, les Italiens alertèrent Rhodes, principale base aéronavale du Dodécanèse[4]. Des sources italiennes[6] soutiennent que les Britanniques se saisirent de la clé de chiffrement italienne, mais cet affirmation est réfutée par Marc’Antonio Bragadin, alors officier naval d'un grade élevé[7]. Les sources britanniques ne mentionnent pas ce point.

La contre attaque italienne

Carte de la Mer Egée (sud est)

Quelques heures plus tard, les avions de la Regia Aeronautica apparurent au-dessus de l'île. Les bombardiers visèrent le port le château et les principales collines où les commandos s'étaient retranchés. Pendant l'un de ses raids, le HMS Ladybird fut touché par une bombe, blessant trois matelots. La canonnière, déjà à court de carburant pour poursuivre sa mission fut contraint de réembarquer les Royal Marines et de se diriger vers Haïfa. Une conséquence de ce retrait fut la perte de la liaison radio avec Alexandrie[8].

La démonstration de force de la Regia Marina se déroula aux premières lueurs du 27. Les torpilleurs Lupo et Lince débarquèrent environ 240 soldats au nord du port, tout en bombardant les positions britanniques avec leurs canons de 100mm[4]. Pendant ce temps, le HMS Hereward, averti par les commandos au sol de la présence de la marine italienne, décida de rejoindre le Decoy, alors à environ 65 km de la côte. Le commandement des opérations donna l'ordre de désorganiser le débarquement des troupes italiennes, mais les destroyers furent incapables d'entrer en contact avec les navires adverses. Le Hereward rapporta que la présence des navires italiens rendait extrêmement dangereux le débarquement de la force principale britannique du Rosaura, débarquement déjà compromis par les attaques aériennes sur le port. En conséquence, le débarquement de la garnison fut repoussé et réorganisé. Le débarquement serait conduit par les destroyers HMS Decoy and Leros, le Crispi et le Sella, et deux vedettes lance-torpilles, afin de décharger le reste des troupes terrestre et de poursuivre le bombardement. La pression combinée par air, par mer et à terre rendait la position britannique intenable. En fait, lorsque les forces venues d'Alexendrie arrivèrent le 28, le commandant de la compagnie, le major Cooper, après avoir conféré avec ses homologues, réalisa que sans un soutien aérien et naval soutenu la poursuite du débarquement était impossible. Le gros des forces terrestres fut donc rembarqué, laissant une arrière-garde d'environ 40 soldats, qui furent encerclés puis capturés par les italiens.

Alors qu'il protégeait la retraite, le modifier] Conséquences

L'opération fut qualifiée par l'amiral Cunningham comme « a rotten business and reflected little credit to everyone »[2]. Une commission d'enquête conclu que le commandant du Hereward avait commis une erreur de jugement en rejoignant le Decoy, au lieu de rechercher sans délais, le contact avec les forces ennemies. Cette erreur s'était révélée clef dans l'échec du débarquement principal et l'isolement des commandos[9]. Les commandants britanniques furent également surpris par la vigueur de la réaction des Italiens[7],[12].

Les Italiens conservèrent le contrôle du Dodécanèse jusqu'à la capitulation de leur pays en septembre 1943.

Ordre de bataille

Italie

Flag of Italy (1861-1946).svg Italie

  • Amiral Luigi Biancheri

Alliés

Naval Ensign of the United Kingdom.svg United Kingdom Naval Ensign of Australia.svg Australia

  • Amiral Andrew Cunningham
  • Force de la Sude :
    • 2 destroyers: HMS Hereward, HMS Decoy
    • 1 canonnière: HMS Ladybird
    • 1 sous-marin: HMS Parthian
    • Commando : 200 soldats
    • Détachemetn de Marines : 24 marines
  • Force de Chypre :
    • 3e Escadre de croiseurs :HMAS Perth, HMS Bonaventure
    • Yacht armé : HMS Rosaura
    • Force de garnison : environ 150 soldats
  • Force d'Alexandrie :
    • 2 destroyers: HMS Jaguar, HMS Hero

Voir aussi

Notes

  1. a et b Smith & Walker, page 22
  2. a, b et c Simpson, page 85
  3. Koburger, pp 107-108
  4. a, b, c et d Bragadin, page 80
  5. Seymour pp 69-70
  6. Santoni, page 67
  7. a et b Sadkovich, page 119
  8. Titterton, pp. 72-73
  9. a, b et c Titterton, pp. 73-74
  10. Seymour, page 70
  11. www.naval-history.net/February 1941
  12. Smith & Walker, page 32

Références

  • Bragadin, Marc'Antonio: The Italian Navy in World War II, United States Naval Institute, Annapolis, 1957. ISBN 0-405-13031-7.
  • Koburger, Charles W. Jr: Naval Warfare in the Eastern Mediterranean (1940-1945). Praeguer Publishers, Westport, 1993. ISBN 0-275-94465-4.
  • Sadkovich, James: The Italian Navy in World War II. Greenwood Press, Westport, 1994. ISBN 1-86176-057-4.
  • Santoni, Alberto: Il Vero Traditore: Il ruolo documentato di ULTRA nella guerra. Mursia, 1981. (it)
  • Seymour, William: British Special Forces. Sidgwick and Jackson, 1985. ISBN 0-283-98873-8.
  • Simpson, Michael: A life of Admiral of the Fleet Andrew Cunningham. A Twentieth-century Naval Leader. Rutledge Ed., 2004. ISBN 0-7146-5197-4.
  • Smith, Peter & Walker, Edwin: War in the Aegean. Kimber, 1974. ISBN 0-7183-0422-5.
  • Titterton, G.A.: “The Royal Navy and the Mediterranean”. Routledge, London, 2002. ISBN 0-7146-5205-9.

36°09′00″N 29°35′24″E / 36.15, 29.59


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