Payan

Payan
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Payan est un nom de famille français d'étymologie latine relativement répandu dans les régions de langue d'oc (sud de la France principalement).

Sommaire

Étymologie latine et mutations depuis le XIVe siècle

Le nom de famille « Payan » vient du vocable latin « pagani »

Le vocable latin de genre masculin « pagani[1] » est le pluriel du singulier paganus. Il relève alors de la deuxième des cinq déclinaisons latines et du premier des six cas à savoir le nominatif. Dans ce cas précis, il désigne les villageois[2] et, plus généralement, les habitants des campagnes par opposition à ceux des villes.

Au début du XIVe siècle, dans le comté de Provence, ce vocable latin est alors utilisé comme nom de famille. En témoigne notamment la procuration[3] du 17 avril 1320 reçue en latin médiéval devant notaire et conservée aux archives des Bouches-du-Rhône à Marseille. En effet, celle-ci dresse en 1320 les noms et prénoms des chefs de famille du « castrum de Saint-Martin » dans le Val-d'Entraunes dont les paroisses font alors partie du bailliage de Guillaumes relevant de la viguerie de Puget-Théniers et du Comté de Provence. Procuration par laquelle lesdits chefs de famille désignent « Raymondus Bonardus, dudit lieu et présent, comme leur représentant... pour prêter hommage et fidélité au Magnifique et Sérénissime, Puissant Seigneur, Illustrissime Seigneur Robert, Roi de Jérusalem et de Sicile et Comte de Provence et de Forcalquier, ou à ses procureurs recevant l'hommage en son nom[4]. » Ledit suzerain étant, de 1309 à 1343, le roi Robert Ier de Naples dit le Sage, Comte de Provence et roi de Naples et de Sicile.

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Ensembles supradialectaux de la langue d'oc (occitan)

Ladite procuration de 1320 mentionne explicitement deux noms pour chaque chef de famille. D'abord, un prénom ou nom de baptême qui leur est personnel puis un nom de famille acquis par filiation comme cela est explicitement formulé pour un des quatre « Pagani » recensés. À savoir, « Laugerius filius quondam Petri Pagani » (c'est-à-dire Laugier fils de Pierre Pagani) pour le différencier du deuxième Laugerius Pagani mentionné un peu plus loin dans ladite liste.

Dans une des régions de langue d'oc relevant de ce qu'on appelle l'Occitanie, le vocable latin « pagani » a donc donné un nom de famille qui est alors transcrit « Pagani » dans cette procuration de 1320 écrite en latin médiéval. Et, dans cette procuration, on trouve aussi un « Raymondus Pagani », un « Guillelmus Pagani » et un deuxième « Laugerius Pagani ». En tout, quatre chefs de famille au nom patronymique d'origine latine Pagani[5] mais dont les trois prénoms d'origine germanique témoignent de l'influence des invasions barbares du haut Moyen Âge.

Dans le texte en latin médiéval de 1364, Raymondus Payhani est mentionné à l'avant dernière ligne avec un prénom abrégé à deux seules lettres

En revanche, pour cette date, nous ignorons comment ce nom de famille était prononcé - voire transcrit - dans les différents parlers de l'époque (dialectes populaires) relevant de la sphère géographique de la langue d'oc et non du latin médiéval utilisé essentiellement par les religieux, les notables et autres scribes instruits ayant obligation de savoir lire et écrire en latin.

Le nom de famille Pagani sera ensuite transcrit « Payhani »

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En Provence, la transcription du nom de famille « Pagani » va évoluer sous le règne de Jeanne Ire de Naples comtesse de Provence et de Forcalquier dite la « Reine Jeanne ». En effet, dans un document ultérieur daté de 1364[6], rédigé aussi en latin médiéval et reproduit pour partie ci-contre, le « g » est alors transcrit « yh » et le nom de famille « Pagani » y est alors écrit « Payhani ». Et c'est le cas pour trois des chefs de famille de la liste de 1364 : Petrus Payhani, Laugerius Payhani et Raymondus Payhani. Ledit Raymondus Payhani dont le prénom abrégé à deux seules lettres est d'ailleurs mentionné à l'avant dernière ligne du document de 1364 partiellement reproduit ci-contre.

Puis, de la transcription « Payhani », on passe enfin à celle du nom de famille moderne « Payan »

Par la suite, dans ces régions de langue d'oc les transcripteurs vont faire disparaître, dans presque tous les cas, le « h » et, très majoritairement le « i » terminal. De ce fait, de « Pagani » puis « Payhani », ce nom de famille va être, la plupart du temps, transcrit « Payan[7] » dans les régions de langue d'oc c'est-à-dire, essentiellement, du sud de la France.

Mais, dans les régions de langue d'oïl (c'est-à-dire du nord de la France essentiellement), il sera transcrit « Payen[7] » avec un « e » au lieu du « a » après le « y ».

Personnes portant ce nom

  • Marie Anne Henriette de Payan de l'Estang (1744-1802), écrivaine française célébrée par Voltaire.
  • Joseph-François de Payan dit Payan-Dumoulin (1759-1852), chevalier engagé dans l'action révolutionnaire, sera nommé par le Comité de salut public « commissaire de l'instruction publique » (le ministre de l'Éducation nationale de l'époque) au mois d'avril 1794 et le restera jusqu'au 27 juillet 1794 (9 Thermidor an II). Voir aussi sa biographie[8] et celle des membres de sa famille.
  • César Payan (1844-1894) mentionné en ces termes page 36 du volume « Les Payen ou Payan » de la collection des « Dictionnaires patronymiques » : « né le 10 mai 1844 à Entraunes (06). Sergent-major au 44e régiment d'infanterie de ligne, mis à la retraite et pensionné en 1872 après 5 années de services, pour cause de blessures et d'infirmités. Il vit alors à Entraunes. Sources : Bulletin des lois ». Voir sa courte biographie dans la partie 6.6 « Personnalités liées à la commune » de l'article Entraunes.
  • André Payan (1913-1984), fondateur à Nice d'une ONG - l'Association mondiale pour la formation hôtelière et touristique AMFORT devenue AMFORHT - et écrivain auteur de « La Délivrance du musée ».
  • André Payan (1928-1999), coureur cycliste français.
  • André Payan alias André Payan-Passeron (né en 1942) plus connu sous son nom de chercheur-écrivain André Payan-Passeron et auteur notamment de l'ouvrage Quelle École et quels enseignants ? : Métamorphoses françaises sur trois générations, Paris, L'Harmattan, 2006 (ISBN 2-296-00604-3) [lire en ligne] 
  • Marcel Payan (1909-2006), Maire d'Entraunes (Alpes-Maritimes) de 1965 à 1977, fondateur à Nice en 1946 du centre d'apprentissage « Georges Lamarque » qu'il eut la responsabilité de transformer de 1960 à 1964 en Lycée des Eucalyptus. Voir aussi sa biographie Histoire de Monsieur Payan sur le site du lycée des Eucalyptus.
  • Pierre-Nicolas Payan (?-?, après 1799), de Lacoste (Vaucluse), administrateur du district d'Apt, nommé commissaire municipal d'Apt intra muros par le Directoire exécutif le 20 frimaire an IV, refusant ce poste, nommé de nouveau administrateur central du département de Vaucluse par arrêté du Directoire du 25 fructidor an V, nommé commissaire central le 28 floréal an VI, démissionnaire remplacé le 25 prairial an VII; carrière ultérieure à préciser
  • Régis Payan[9] (1906-1963), industriel. Ancien élève de l'Ecole Polytechnique (1924), docteur en droit et licencié ès lettres. Attaché à la direction des poudres en 1932, il y crée le service de la mobilisation industrielle. En 1935, il entre dans le secteur privé comme ingénieur, directeur du service radio de la Compagnie française Thomson-Houston où son père a fait toute sa carrière. Septembre 1939: mobilisé comme chef de cabinet du directeur général des poudres, il est libéré en juillet 1940 et entre en 1941 à la Société des usines chimiques de Rhône-Poulenc. 1944: engagé dans la 2e division blindée, la 2e D.B. du général Leclerc, il combat dans les Vosges, en Alsace puis en Allemagne. A nouveau rendu à la vie civile, il devient administrateur et directeur général de la Rhône-Poulenc, de la Rhodiaceta, de la société Chimie et Atomistique, de la Compagnie générale de radiologie et de la Compagnie des eaux et de l'électricité de l'Ouest-africain. Il décède en 1963 en son domicile parisien dans sa cinquante-septième année. Décorations: Chevalier de la Légion d'honneur. Croix de guerre 39-45. Bronze Star Medal.

Notes et références

  1. Article « Paganus » sur le Wiktionnaire
  2. Dictionnaire latin-français, F. Gaffiot, Paris, 1934 - paganicus - LEXILOGOS
  3. Archives départementales des Bouches-du-Rhône à Marseille, B 450, procuration de 1320, note n° 10 de l'article de Denis Andréis page 24 in la revue Lou Lanternin n° 11 de juillet-août 1982.
  4. Procuration en latin médiéval transcrite par le paléographe J.P. Boyer, article de Denis Andréis page 16 in la revue Lou Lanternin n° 11 de juillet-août 1982.
  5. Denis Andréis, opus cité.
  6. Archives départementales des Bouches-du-Rhône à Marseille, B 1146, liste des feux en 1364, article de Denis Andréis page 20 in la revue Lou Lanternin n° 11 de juillet-août 1982.
  7. a et b Mergnac 1994
  8. Procès-verbaux du Comité d'instruction publique de la Convention nationale. Tome 4 / publ. et annotés par M. J. Guillaume Pages 200 à 210 in M.J. Guillaume, Procès-verbaux du comité d'instruction publique de la Convention nationale, tome IV du 21 mars 1794 au 28 août 1794, Imprimerie nationale, Paris.
  9. Who's who in France, XXe siècle

Bibliographie

  • Denis Andréis, « La population saint-martinoise au XIVe siècle », dans Lou Lanternin, Académie du Val d'Entraunes (06) de 1978 à 1983, no 11, juillet-août 1982 (ISSN 0220-2956) 
  • André Compan, Étude d'anthroponymie provençale : les noms de personne dans le Comté de Nice aux XIIIe, XIVe et XVe siècles, Paris, 1976.
  • Marie-Odile Mergnac (dir.), Les Payen ou Payan, Paris, Archives & Culture, coll. « Les dictionnaires patronymiques », 1994, 164 p. (ISBN 2-909530-37-X) 

Articles connexes

Liens externes


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