Bertha Von Suttner

Bertha Von Suttner

Bertha von Suttner

Bertha von Suttner

Bertha Sophie Felicitas comtesse Kinský von Chinic und Tettau, baronne von Suttner (née le 9 juin 1843 à Prague - morte le 21 juin 1914 à Vienne), fut une pacifiste autrichienne radicale, lauréate en 1905 du prix Nobel de la paix. Issue de la haute aristocratie austro-hongroise, elle reçut une éducation assez cosmopolite due à son milieu et apprit dès son plus jeune âge à parler plusieurs langues.

Elle fut un temps la secrétaire d'Alfred Nobel en 1876 quand celui-ci résida à Paris. Bien que cette période fût très courte, elle est restée une grande amie de Nobel, avec qui elle a continué à correspondre jusqu'au décès du scientifique en 1896. Leur correspondance montre son insistance à promouvoir la cause de la paix, tant et si bien qu'elle est considérée comme ayant pu influencer la décision de Nobel de demander la création d'un prix de la paix.

Elle fut l'auteur en 1889 de Die Waffen Nieder ! (Bas les armes !), que l'on peut considérer comme l'équivalent de La Case de l'oncle Tom pour la cause pacifiste. Elle mourut à Vienne à peine une semaine avant l'attentat de Sarajevo qui, donnant la mort à l'archiduc-héritier d'Autriche-Hongrie, allait plonger l'Europe dans la Première Guerre mondiale.

Sommaire

Jeunesse

En tant que comtesse Kinsky von Wchinitz und Tettau, Bertha von Suttner descend d'une famille noble de Bohême. Son père Franz Michael Graf Kinsky, mort avant la naissance de sa fille à l'âge de 75 ans[1], était général, et son grand-père était capitaine dans la cavalerie. Bertha von Suttner grandit auprès de sa mère Sophie Wilhelmine (née von Körner, une parente éloignée du poète Theodor Körner[2]) dans un environnement aristocratique au sein du militarisme de la monarchie austro-hongroise. Enfant et adolescente, elle apprend à parler, en plus de l'allemand, le français, l'italien et l'anglais[1], voyage beaucoup et fait de la musique.

Après la dilapidation de la fortune héritée de son père, en partie à cause de la passion qu'a sa mère pour le jeu[1], Bertha occupe le poste de gouvernante à partir de 1873 chez un industriel de Vienne, le baron Karl von Suttner. Sa mère voulait qu'elle fasse un mariage d'argent mais Bertha s'y est refusée en annulant ses fiançailles avec le baron Gustav von Heine-Geldern[1]. Elle donne aux quatre filles de ce dernier des cours de musique et de langues. A cette époque, elle tombe amoureuse du plus jeune fils de la famille Arthur Gundaccar von Suttner plus jeune qu'elle de sept ans. En 1876, elle voyage à Paris où elle devient la secrétaire privée d'Alfred Nobel mais pour deux semaines. La mère d'Arthur von Suttner avait renvoyé Bertha afin de mettre un terme à la relation de cette dernière avec son fils mais lui avait trouvé, pour ne pas la laisser sans moyen, la place chez Nobel qui fut cependant rappelé en Suède par le roi. Toutefois se développe une forte relation d'amitié qui perdura dans leurs échanges épistolaires[3]. Bertha rentre à Vienne où elle épouse secrètement Arthur Gundaccar le 12 juin 1876 à Gumpendorf contre la volonté des parents de ce dernier. Arthur est alors déshérité et le couple part pour plus de huit ans dans le Caucase, en Géorgie auprès de la princesse Ekatarina Dadiani von Mingrelien où ils vivent difficilement de petits travaux comme l'écriture de romans de divertissement ou de traductions.

Avec le début de la Guerre russo-turque de 1877-1878, Arthur commence avec succès à publier des récits sur la guerre, le pays et les gens dans des hebdomadaires allemands. La même année, en 1877, Bertha von Suttner commence ses activités de journaliste et obtient sous le pseudonyme de B. Oulet de grands succès, tout comme son mari. Elle écrit alors pour des journaux autrichiens des histoires courtes et des essais et son mari des récits de guerre et de voyage. En 1885, ils rentrent à Vienne, se réconcilient avec la famille[4] et emménagent dans le château familial à Harmannsdorf en Basse-Autriche.

Journaliste et écrivain

Timbre émis pour le centenaire du Prix Nobel remis à Bertha von Suttner représentant son livre Die Waffen nieder !

Après son retour, Bertha von Suttner continue à écrire en privilégiant le thème du pacifisme. C'est ainsi qu'elle écrit en 1886 le livre High Life dans lequel elle aborde le respect de l'homme et son libre arbitre. Peu de temps après, elle apprend grâce à une table ronde avec le philosophe française Ernest Renan l'existence de l'International Arbitration and Peace Association fondée par le britannique Hodgson Pratt en 1880. Bertha von Suttner va être influencée dans sa conception du pacifisme par des personnalités telles que Henry Thomas Buckle, Herbert Spencer ou Charles Darwin et sa théorie de l'évolution[5]. Le pacifisme de Suttner est un pacifisme éthique fondé sur la capacité morale de l'homme à comprendre que la guerre ne doit plus être employée. Elle s'inscrit dans son époque qui porte l'idée d'une foi libérale sans faille dans le progrès de l'homme, se révélant profondément humaniste.

En 1889, à l'âge de 46 ans, elle publie le roman pacifiste Die Waffen nieder! (le titre de l'édition anglaise publiée en 1892 étant Lay Down Your Arms ! et le titre français Bas les armes !). Le roman a beaucoup de succès et Bertha von Suttner devient l'une des représentantes principales du mouvement pacifiste[6]. Elle y décrit les horreurs de la guerre du point de vue d'une femme et touche ainsi le coeur de la société où de nombreux débats ont alors lieu sur le militarisme et la guerre. Avec 37 éditions et une traduction en douze langue dont le tchèque en 1896, le livre de Bertha von Suttner remporte un grand succès littéraire. Le livre sera adapté au cinéma en 1914 par Holger Madsen et Carl Theodor Dreyer.

A l'hiver 1890-1891, le couple von Suttner habite à Venise. Bertha von Suttner impulse la création d'une "société de la paix de Venise" (Friedensgesellschaft Venedig). Elle fait la connaissance du marquis Benjamino Pandolfi grâce auquel elle rencontre d'autres représentants des « conférences interparlementaires ». Les Conférences Interparlementaires prennent le nom d'Union Interparlementaire à partir de 1910.

Le 3 septembre 1891, Bertha von Suttner annonce la fondation d'une société pacifiste autrichienne, la Österreichische Gesellschaft der Friedensfreunde, dans un article de la Neue Freie Presse. Le succès de cette annonce est immense. Bertha von Suttner en est nommée présidente, poste qu'elle occupera jusqu'à sa mort en 1914[7]. En novembre 1891, à l'occasion du congrès mondial pour la paix à Rome, elle est élue vice-présidente du Bureau international de la paix et fonde conjointement avec Alfred Hermann Fried en 1892 la Deutsche Friedensgesellschaft. L'association compte environ 2 000[6] membres en très peu de temps. Par la suite, Berthe von Suttner prend part à plusieurs congrès de paix internationaux comme celui de Bern en 1892, d'Anvers en 1894 ou de Hambourg en 1897. Le 3 juin 1897, elle envoie à l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche une pétition rassemblant des signatures en faveur d'un tribunal d'arbitrage international. En 1899, elle prend ainsi part à la préparation de la Première conférence de La Haye au cours de laquelle sont abordées des questions portant sur la sécurité nationale et internationale, sur le désarmement et sur l'instauration d'un tribunal d'arbitrage international. Les initiateurs de la conférence n'obtiennent cependant pas les résultats escomptés. Les conflits militaires peuvent certes être arrangés mais l'idée de mettre fin à toutes les actions militaires, de réduire l'armement ou d'instituer des tribunaux d'arbitrage internationaux ne s'impose pas.

Son mari étant malade et ne pouvant voyager, Bertha von Suttner se rend seule en 1902 au congrès de paix de Monaco. Par la suite, elle se rend avec lui en Bohême pour se reposer. Le 10 décembre 1902, Artur Gundaccar von Suttner meurt à Harmannsdorf. Endettée, Bertha von Suttner doit mettre aux enchères la propriété du couple et part s'installer à Vienne où elle continue à publier, entre autres dans le journal hongrois de langue allemande Pester Lloyd. En 1903, elle se rend de nouveau à Monaco et participe à l'ouverture de l'Institut International de la Paix fondé par le prince Albert Ier.

Urne de Bertha von Suttner à Gotha

En juin 1904, Bertha von Suttner est l'une des participantes les plus importantes de la Conférence internationale des femmes à Berlin. Cette conférence se termine par une manifestation pour la paix à la Philharmonie de Berlin où Bertha von Suttner tient un exposé. La même année, elle part aux États-Unis en raison du congrès mondial pour le paix qui se tient à Boston. Elle voyage alors de ville en ville et tient jusqu'à trois exposés par jour. Sa réputation la précède et elle est invitée à la Maison Blanche pour s'entretenir avec le président Theodore Roosevelt. La Friedens-Bertha[8], comme on l'appelle péjorativement dans les cercles nationalistes allemands, rentre pleine d'enthousiasme des États-Unis. Son voyage de sept mois a été un triomphe et elle a pu constaté que le mouvement pacifiste était bien plus en avance là-bas qu'en Europe et était même étonnée de l'effort pratiqué pour transmettre les idées pacifistes dans les écoles.

Le 10 décembre 1905, Bertha von Suttner est la première femme à obtenir le Prix Nobel de la paix qu'elle reçoit le 18 avril 1906 à Oslo. Même si Alfred Nobel avait tout de suite pensé à Bertha von Suttner en instituant son prix pour la paix, elle ne l'obtient qu'à la cinquième édition. En 1907, elle est absente lors de la Seconde conférence de La Haye qui cette fois est davantage axée sur le droit de la guerre que sur une pacification stable. Par la suite, elle essaie à plusieurs reprises d'informer sur les dangers du réarmement international et sur les intérêts de l'industrie de l'armement. A partir de 1912, elle met également en garde contre le danger de la guerre d'anéantissement internationale et se rend de nouveau aux États-Unis où elle discourt de la côte est jusqu'à la côte ouest dans plus de cinquante villes.

Bertha von Suttner meurt d'un cancer le 21 juin 1914, quelques semaines avant le début de la Première Guerre mondiale dont elle avait prévenu des dangers. Le prochain congrès international pour la paix avait été prévu pour l'automne 1914 et devait se tenir à Vienne. Elle était membre de l'association autrichienne Die Flamme qui militait pour l'incinération. Elle avait soutenu la construction du premier crématorium allemand à Gotha et avait inscrit dans son testament que son corps devait être amené à Gotha pour y être incinéré[9]. L'urne qui contient ses cendres est toujours conservée dans le colombarium.

Hommages

Bertha von Suttner sur le billet de 1000 Schilling (1966)

Stefan Zweig honore sa mémoire en 1917 lors du Congrès international des femmes pour la compréhension entre les peuples à Bern.

De nombreuses villes d'Autriche et d'Allemagne ont baptisé des écoles, des places ou des rues du nom de Bertha von Suttner. La pacifiste apparaît également sur le billet de 1000 Schilling en 1966 ainsi que sur la pièce de 2 euros autrichienne.

Un astéroïde, le 12799 von Suttner, a été nommé ainsi à sa mémoire.

Oeuvres

Bertha von Suttner sur la pièce de 2 euros
  • Ein schlechter Mensch, München 1885
  • Daniela Dormes, München 1886
  • Das Maschinenalter entsteht, 1889
  • Die Waffen nieder!, 1889
  • Die Waffen nieder! (Éd.), Monatszeitschrift 1892-1899, En ligne
  • Vor dem Gewitter, Wien 1894
  • Einsam und arm, Dresden 1896
  • Die Haager Friedenskonferenz, Leipzig 1900
  • Marthas Kinder („Die Waffen nieder“ -Partie II ) 1902
  • Souvenirs de guerre, Paris 1904
  • Franzl und Mirzl, Leipzig 1905
  • Die Entwicklung der Friedensbewegung, Leipzig 1907
  • Randglossen zur Zeitgeschichte, 1892-1900 et 1907-1914
  • Rüstung und Überrüstung, Berlin 1909
  • Der Menschheit Hochgedanken, Berlin 1911
  • Die Barbarisierung der Luft, Berlin 1912
  • Chère Baronne et Amie, cher monsieur et ami: der Briefwechsel zwischen Alfred Nobel und Bertha von Suttner, herausgegeben, eingeleitet und kommentiert von Edelgard, Hildesheim, 2001.

Bibliographie

  • (de)Laurie R. Cohen (Éd.), „Gerade weil Sie eine Frau sind...“ Erkundungen über Bertha von Suttner, die unbekannte Friedensnobelpreisträgerin. Verlag Braumüller, Wien 2005, ISBN 3-7003-1522-8
  • (de)Maria Enichlmair, Abenteurerin Bertha von Suttner: Die unbekannten Georgien-Jahre 1876 bis 1885. Ed. Roesner, Maria Enzersdorf 2005, ISBN 3-902300-18-3
  • (de)Brigitte Hamann, Bertha von Suttner - Ein Leben für den Frieden. Piper Verlag GmbH, München 2002, ISBN 3-492-23784-3
  • (fr)Ursula Jorfald, Le Prix Nobel de la paix, Angers 1979.
  • (de)Helmut Lensing, Bertha von Suttner - „Der Kampf um die Vermeidung des Weltkrieges“, in: Horst Gründer (Éd.), Geschichte und Humanität (= Europa - Übersee. Historische Studien Bd. 1), Münster/Hamburg 1993, S. 181-195.
  • (de)Angelika U. Reutter, Anne Rüffer, Frauen leben für den Frieden. Die Friedensnobelpreisträgerinnen von Bertha von Suttner bis Shirin Ebadi. Piper-Verlag, München 2004, ISBN 3-492-24209-X
  • (de)Beatrix Müller-Kampel (Éd.), „Krieg ist der Mord auf Kommando“. Bürgerliche und anarchistische Friedenskonzepte. Bertha von Suttner und Pierre Ramus. Verlag Graswurzelrevolution, Nettersheim 2005, ISBN 3-9806353-7-6
  • (de)Heinrich Reinhart, Bertha von Suttner - Dokumente um ein Leben. Sonderausstellung im Krahuletz-Museum, Eggenburg 1972
  • (de)Harald Steffahn, Bertha von Suttner. Rowohlt Taschenbuch Verlag, Reinbek bei Hamburg 1998, ISBN 3-499-50604-1
  • (de)Irene Stratenwerth, Warum tut ihr nichts, ihr jungen Leute? In: Charlotte Kerner (Hrsg): Madame Curie und ihre Schwestern - Frauen, die den Nobelpreis bekamen. Beltz Verlag, Weinheim und Basel 1997, ISBN 3-407-80845-3
  • (de)Dieter Wunderlich, WageMutige Frauen. 16 Porträts aus drei Jahrhunderten. Piper Verlag, München 2008, ISBN 9783492247726

Voir aussi

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Notes et références

  1. a , b , c  et d (de)Edelgard Biedermann (Éd.), Chère baronne et amie, cher monsieur et ami, Georg Olms Verlag, 2001, p.23.
  2. Erika Tunner, Carrefours de rencontres, Éditions L'Harmattan, 2004, p.81.
  3. Voir : (de)Edelgard Biedermann (Éd.), Chère baronne et amie, cher monsieur et ami, Georg Olms Verlag, 2001.
  4. (de)Edelgard Biedermann (Éd.), op.cit., p.34.
  5. (de)Edelgard Biedermann (Éd.), op. cit., p.32-33.
  6. a  et b (de)Karl Holl, Pazifismus in Deutschland, Frankfurt am Main, 1988, p.43.
  7. (de)Edelgard Biedermann (Éd.), Chère baronne et amie, cher monsieur et ami, Georg Olms Verlag, 2001, p.36.
  8. Voir ce document pour les caricatures la représentant
  9. (en)Lewis H. Mates, Encyclopedia of cremation, Ashgate Publishing, Ltd., 2005, p.74.


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