Phanias

Phanias, en grec ancien Φανίας, né à Erèse sur l'île de Lesbos, est un philosophe péripatéticien, botaniste au même titre que son ami et condisciple Théophraste.

Biographie

Arrivé à Athènes vers -332, Phanias s'attacha à l'école de Aristote et s'est intéressé à l'Histoire, surtout. Commentateur d'Aristote en sciences et logique^[1], ses travaux sont une extension de ceux de Aristote. En -316, les écoles de philosophie sont interdites et fermées par une loi que Sophocle fait passer, interdisant aux philosophes de tenir école sans le consentement du peuple et de la Boulè, sous peine de mort^[2].
Rétabli et rappelé, il revient à Athènes l'année suivante.

Philosophie

Histoire Naturelle

Son ouvrage Sur les Plantes, en rapport avec l'œuvre de Théophraste^[3], s'intéresse plus particulièrement à la précision des définitions^[4] et aux soins des jardins et de ceux qu'il faut apporter aux plantes^[5]. De son ouvrage Sur les Plantes (Περἰ φῠτόν)^[6], il ne reste plus qu'un très petit nombre de fragments ; il laisse penser qu'il s'est surtout occupé des fruits^[7]. Cité par Gallien, on y apprend les vertus de l'ortie ; Phanias prolonge les détails de Théophraste sur l'étude du panais, qu'il dit bon contre les morsures de reptiles^[8]
Casaubon l'a critiqué, parfois à tort et de manière lacunaire : Il reproche toujours à Phanias de parler obscurément, faute d'être assez instruit pour l'entendre ; mais Phanias est très clair.

Histoire

Phanias est mentionné dans Plutarque^[9]comme instruit en Histoire : il est l'auteur de Prytaneis Eresioi, où il parle d'une pluie de poisson, terme imagé pour un fait scientifique avéré lorsqu'un vent violent souffle sur un plan d'eau, y bouleverse les eaux, et fait gerber le fretin avec la vague ains prdouite^[10]Il s'intéressa aux tyrannies, dans son île et ailleurs, en Sicile^[11].

Littérature

Dans son Des Poètes^[12], il s'est intéressé aux musiciens et aux musiciens et comédiens athéniens. Sur les philosophes socratiques, est mentionné deux fois par Diogène Laërce^[13].

Références

1. ↑ Alexandre d'Aphrodise cite un ouvrage de Phanias, Contre Diodore (Schol. Arist. p. 566, a. Ed. Brandis)
2. ↑ Sophocle est ici un archonte, fils d’Amphiclide, qu'il ne faut pas confondre avec le poète. Il avait fait voter cette loi sous prétexte d'éviter les assemblées tumultueuses ; sa loi fut abrogée après un an d'application, et il fut condamné à une amende de 5 talents - cfr. Traité historique et critique de l'opinion, par Gilbert Charles Le Gendre (marquis de Saint-Aubin-sur-Loire)
3. ↑ Athenée, II, IX
4. ↑ caractéristique de l'école péripatéticienne
5. ↑ où il distingue les légumes satifs et non sauvages, qui se sèment pour être cuits en buoillant, des légumes dont on se sert en fourrage
6. ↑ Peri phutôn, en plusieurs livres
7. ↑ Terme à prendre ici avec précaution, quand on sait que ce que Théophraste entend par le mot fruit n'est pas toujours ce à quoi le mot fait référence chez les botanistes modernes
8. ↑ Peri phutôn, livre V
9. ↑ Plutarque, Thémistocle, 13
10. ↑ Athénée, VIII.; comp. Eustathe, p. 35, 18; Clément d'Alexandrie, Stromates, i.; Plutarque, Solon, 14, 32, Thémistocle, 1, 7, 73; Suda, Phanias; Athénée, II.
11. ↑ Athénée, I, VI
12. ↑ Athenée, VIII
13. ↑ Diogène Laërce, II, 65, VI. 8