Processus de régénération (Bulgarie)

Processus de régénération (Bulgarie)

Le « Processus de régénération » (en bulgare Възродителен процес, translittération scientifique internationale Văzroditelen proces) a désigné dans la terminologie de la propagande et dans la langue populaire des années 1970-1980 les tentatives systématiques du pouvoir communiste de Bulgarie d’assimiler par la force la population musulmane du pays, principalement les Bulgaro-Turcs, mais aussi les Pomaks, les Roms et les Tatars. Cette politique a été présentée par la propagande comme une « régénération » ou « renaissance » nationale – le terme възраждане/văzraždane, dont est issu l’adjectif възродителен/văzroditelen, peut être traduit aussi bien par « renaissance » que par « régénération » et désigne la plupart du temps, dans l’historiographie bulgare, la « Renaissance nationale » (également appelée « réveil national ») à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, qui conduisit à la fin de la domination ottomane. Ce « processus » a commencé au début des années 1970 du XXe siècle. Cette politique a consisté principalement en des mesures coercitives telles que le changement forcé des noms musulmans (remplacés par des noms bulgares), l’interdiction d’utiliser la langue propre aux différents groupes de population concernés (principalement le turc), des restrictions imposées par la violence à ces derniers dans la pratique de leurs coutumes, traditions et rituels ainsi que dans la pratique de leur religion[1],[2].

Sommaire

Causes

Pendant presque toute la période communiste, le Parti communiste bulgare (BKP) mena une politique d’assimilation de ces minorités, pour des raisons économiques, politiques et sociales. Les raisons économiques étaient liées au projet de collectivisation de l’agriculture et à l’industrialisation de l’économie. Les causes politiques étaient principalement liées à l’appartenance de la Turquie voisine au camp atlantique et donc au souci de limiter l’influence de la propagande occidentale de ce côté du rideau de fer. Les causes sociales enfin étaient liées au manque d'intégration qui caractérisait ces minorités, mais aussi aux prévisions démographiques qui annonçaient une croissance nulle voire négative de la population globale du pays, l’évolution touchant surtout la population slave et laissant supposer une augmentation du poids relatif de la population musulmane[3].

Caractéristiques des mesures prises

Le « processus » représente une privation par l’État de droits de l’homme aussi fondamentaux que le droit à l’autodétermination ou la liberté de religion. La notion de « processus de régénération » a été imposée par les instances dirigeantes du parti, plus précisément par un groupe centré autour de la personnalité de la fille du dirigeant Todor Živkov, Ljudmila Živkova. Il a été employé officiellement pour la première fois lors d’une réunion du bureau politique du BKP le 18 janvier 1985[4] pour désigner l’ensemble de ces politiques répressives. Cette politique plonge ses racines dans la doctrine historique officielle selon laquelle tous les Bulgaro-Turcs ont été islamisés de force à l’époque de l’Empire ottoman, mais que « dans leurs veines coule du sang bulgare »[5].

Les mesures concrètes décidées pour appliquer cette politique furent décidées lors d’une session du bureau politique du BKP le 19 juin 1984. Elles étaient censées aller dans le sens d’« une unification et intégration plus avancées des Turcs bulgares à la cause du socialisme et à la politique du BKP »[6]. Elles prévoyaient, outre le changement forcé des noms musulmans, une série d’interdictions et de restrictions violant un certain nombre de droits fondamentaux. L’usage du turc fut interdit. La pratique de l’islam et la fréquentation des mosquées fut restreinte de façon encore plus draconienne. De nombreux lieux de cultes furent fermés. Les rituels funéraires musulmans furent transformés en pratiques « socialistes ». L’interdiction de circoncire les garçons musulmans fut imposée. Le port de vêtements traditionnels des communautés musulmanes fut interdit, en particulier les šalvari (pantalons bouffants) féminins[5].

Déroulement

Les mesures assimilationnistes de l’État bulgare envers les Roms et les Pomaks sont plus anciennes et plus étalées dans le temps. Selon certaines sources, elles ont débuté en 1912, après le rattachement à la Bulgarie de l’actuel oblast de Blagoevgrad (Macédoine du Pirin)[7]. Une campagne de changement des noms de la communauté pomaque eut lieu dans les années 1970-1974[8]. En revanche, le changement forcé des noms de la communauté turque, qui utilisait toujours des prénoms et patronymes musulmans, a été réalisé à travers une campagne de grande ampleur, précédée par une préparation à laquelle fut accordée une attention toute particulière[9], qui commença à la fin de l’année 1984 et s’acheva au début de 1985[10].

La campagne de changement de noms provoqua dès son lancement la résistance de la population turque, qui, par endroits, se transforma en manifestations ouvertes et en émeutes. Le 24 décembre, le village de Mlečino dans l’oblast de Kărdžali (obština d’Ardino), dont les habitants souhaitaient marcher vers la ville la plus proche pour exiger leur papiers d’identité d’origine et donc la restitution de leurs noms musulmans, fut assiégé par les forces de sécurité. Les premiers coups de feu furent tirés. Ce scénario se répéta en de nombreux endroits à forte proportion de population turque[11]. Les 25 et 26 décembre 1984, des manifestations eurent lieu dans les villages de Benkovski, Kajaloba, Gorski izvor, Mogiljane, Preseka et Dobromirci, dont la répression par les forces de l’ordre fit de nombreuses victimes[12]. Il y eut également des protestations dans de nombreuses autres localités des Rhodopes orientales : leur répression conduisit à la formation d’un état-major de crise ad hoc. Les 17, 18 et 19 janvier 1985, une émeute éclata à Jablanovo, dans l’oblast de Sliven, (obština de Kotel, à l’est du Balkan), qui fut sévèrement réprimée par l’armée : les habitants résistèrent pendant trois jours aux chars, avant d’être arrêtés, brutalisés et torturés. Plus de 30 d’entre eux moururent[13]. Un rapport d’Amnesty International indique qu’en 1986, l’organisation détenait un fichier de noms indiquant 100 morts et 250 personnes arrêtées parmi la population d’origine turque. Ces faits furent niés par ceux qui étaient au pouvoir à l’époque[14]. De nombreux manifestants furent arrêtés, parfois torturés, puis incarcérés au camp de concentration de Béléné.

La deuxième vague de résistance caractérisée eut lieu dans les années 1988-1989. Dans la deuxième moitié de l'année 1988, les Turcs et Pomaks en désaccord avec le « Processus de régénération » s'unirent pour créer l' Union indépendante pour la défense des droits de l'homme. Le 13 novembre 1988 fut créée la Ligue démocratique pour la défense des droits de l'homme en Bulgarie, présidée par Mustafa Yumer, et dont les secrétaires étaient Sabri Iskender et Ali Ormanlı. En avril 1989 fut créée dans la ville de Džebel l' Union pour l'entraide – Vienne 89[12]. Les revendications de ces organisations et de leurs membres en termes de droits des minorités en Bulgarie connurent un certain retentissement, surtout par des déclarations diffusées par des radios occidentales comme Radio Free Europe et la BBC.

Ces associations sont à la base des « événements de mai » en 1989, qui prirent la forme de grèves de la faim, de marches, de manifestations et de meetings et qui constituèrent le point culminant de la lutte de la population turque de Bulgarie pour la démocratisation et les droits de l'homme. Le 29 mai 1989, Todor Živkov fit une déclaration à la télévision d’État dans laquelle il dénonça l’influence de puissances étrangères en Bulgarie (ce qui visait essentiellement la Turquie), réaffirma la doctrine officielle selon laquelle il n’y avait pas de Turcs en Bulgarie, mais seulement des Bulgares islamisés. Il alla même jusqu’à défier la Turquie d’ouvrir sa frontière afin de vérifier que très peu d’habitants de son pays étaient à ce point en rupture avec la mère-patrie qu’ils souhaitaient émigrer. Auparavant, les conditions d’obtention des passeports avaient été libéralisées[15]. Les actions de protestation entreprises ensuite furent suivies par une vague d'émigration vers la Turquie d'une partie significative de la population d’origine turque (juin à août 1989), connue sous le nom de « Grande excursion » (cf. infra).

Conséquences

Changement de noms

Le résultat du « processus » fut le changement forcé des noms de 850 000 Bulgaro-Turcs. Au cours de la résistance qu'il provoqua, de nombreuses personnes furent tuées, internées, jetées en prison ou envoyées au camp de concentration de Béléné. Les tensions ethniques s'aggravèrent[16].

La « Grande excursion »

Le « Processus de régénération » provoqua également ce que les Bulgares appellent la « Grande excursion » de 1989, (en bulgare Голяма екскурзия / Goljama ekskurzija), le plus important mouvement de population en Europe depuis 1945 : environ 360 000 personnes quittèrent leur région d'origine pour émigrer en Turquie. Cependant, les autorités turques mirent fin au mouvement d'émigration le 22 août 1989 en instaurant un régime restrictif de visas[17]. Cette émigration massive, expressément autorisée par le régime, provoqua la réaction d'autres dissidents et militants des droits de l'homme, essentiellement de membres de l' Union indépendante pour la défense des droits de l'homme et du Club pour le soutien à la glasnost et à la perestroïka.

D’une façon générale, la deuxième vague de résistance des Bulgaro-Turcs contre la politique d'assimilation forcée des années 1988-1988 joua un rôle significatif dans la formation d'une opposition citoyenne au régime communiste dans les années qui suivirent[18].

La « Grande excursion » provoqua la désertification de nombreuses régions rurales, surtout dans les Rhodopes orientales. Elle déséquilibra des pans entiers de l'agriculture bulgare[19].

Attentats de 1984-85

Plusieurs attentats attribués à des Bulgaro-Turcs furent perpétrés sur le sol bulgare en 1984-85. Les premiers eurent lieu avant le début officiel du « processus », le 30 août 1984[20] : une bombe explosa à la gare de Plovdiv, une autre à l’aéroport de Varna. Ce jour-là, Todor Živkov, aurait dû rendre visite aux deux villes, mais son déplacement avait été annulé[6]. Une femme fut tuée, 41 personnes furent blessées. Le 9 mars 1985, une bombe placé dans un wagon réservé aux mères accompagnées d’enfants explosa dans le train Sofia-Bourgas, alors que le train stationnait en gare de Bunovo, tuant sept personnes (dont deux enfants) et en blessant neuf. Trois hommes d’origine turque de la région de Bourgas furent arrêtés. Une organisation illégale, le Mouvement de Libération Nationale des Turcs de Bulgarie (en bulgare Турско национално-освободително движение в България / Tursko nacionalno-osvoboditelno dviženie v Bălgarija), fut accusée par le pouvoir d’être responsable de ces attentats. Certains journalistes estiment que les auteurs de l’attentat étaient en fait des agents de la Sécurité d’État, et qu'il s'agissait donc d'une provocation du régime visant à justifier sa politique répressive. Le rôle du futur fondateur du Mouvement des droits et des libertés (DPS), Ahmed Dogan, dans cette vague d’attentats, est contesté[21].

Le « processus de régénération » eut globalement pour résultat de provoquer une prise de conscience dans la communauté turque et musulmane de Bulgarie, qui se mit à affirmer avec plus de force son identité et sa religion. La création du Mouvement des droits et des libertés (DPS) en 1990 peut être en fin de compte considérée comme un aboutissement de ce processus[22].

Suites judiciaires

En 1991, des procédure pénales en relation avec le « Processus de régénération » sont engagées contre les personnalités suivantes : Todor Živkov, Dimităr Stojanov (ministre de l'intérieur, 1973-1988), Petăr Mladenov, Georgi Atanasov et Penčo Kubadinski (membre du bureau politique du parti). L'incrimination initiale s'appuyait sur l'article 162, alinéa 1 du code pénal et reposait sur l'incitation à la haine raciale et religieuse, et sa propagande. La qualification juridique des faits retenue par les juges sera finalement l’abus de pouvoir (en 1993).

Pendant les années qui suivirent, le procès a été divisé en cinq procédures différentes. En février 1995, le collège militaire de la Cour suprême de Bulgarie, lors d’un réexamen de l’affaire, a ordonné que soient entendues toutes les personnes ayant un lien avec les répressions de la période 1984-1989, ce qui a considérablement ralenti et compliqué le déroulement du procès. Cependant, en 1997, l’arrêt a été rendu mais quelques mois après, la Cour suprême de cassation renvoyait l’affaire pour réexamen, en arguant du fait que le droit n’avait pas été respecté par la Cour suprême[23].

Entretemps, les procédures contre Todor Živkov et Dimităr Stojanov furent abandonnées pour cause de décès, respectivement le 5 août 1998 et le 7 décembre 1999.

En 1998, l’affaire a été renvoyée devant une juridiction militaire de la circonscription militaire de Sofia, en raison d’une modification du code de procédure pénale[23]. Au début de l’année 2007, le parquet a déclaré que le procès pouvait être interrompu pour cause d’expiration du délai de prescription[24].

À la suite d’une nouvelle réforme du code de procédure pénale en 2009 et de démarches entreprises par des associations des droits de l’homme, le parquet a annoncé la reprise de la procédure. Certains observateurs judiciaires doutent cependant que cette nouvelle tentative ait des chances d’aboutir[25].

Reconnaissance officielle comme « nettoyage ethnique »

Le comité parlementaire bulgare des droits de l'homme et de la liberté religieuse a adopté en février 2010 une déclaration condamnant la tentative du régime communiste d'assimiler par la force la population turque du pays. Le Comité a qualifié l'expulsion forcée de 360 000 Bulgaro-Turcs en 1989 de nettoyage ethnique. Il a en outre incité le pouvoir judiciaire bulgare et le procureur général à rouvrir la procédure à l'encontre des responsables[26].

Articles connexes

Liens externes

(fr) Bulgarie : le désastre de l’assimilation forcée de la minorité turque, article de Tanya Mangalakova publié le 19 octobre 2009 dans l'Osservatorio sui Balcani (site Janissaire, consulté le 1er janvier 2011).

(fr) Antony TODOROV : "Le travail de mémoire s'impose, surtout en Bulgarie", interview du politologue bulgare Antoni Todorov sur le site cafebabel.com, consulté le 1er janvier 2011).

(fr) Bulgarie : science, propagande et résistance dans le « processus de régénération nationale » (article du Courrier des Balkans consulté le 1er janvier 2011).

Bibliographie

  • Михаил Груев, Алексей Кальонски, Възродителният процес. Мюсюлманските общности и комунистическият режим. София, Институт за изследване на близкото минало; Фондация „Отворено общество“; Сиела, 2008, (ISBN 978-954-28-0291-4), 212 ст. (Mihail Gruev, Aleksej Kaljonski, Le processus de régénération. Les communautés musulmanes et le régime communiste. Sofia, Institut d'études du temps présent, Fondation Société ouverte, éditions Siela, 2008). Le chapitre 3 de la première partie, consacré à la campagne de changements de noms des années 1970-1974 (p. 64-87), est consultable sur le site Liberalen pregled : Кампанията по смяна на имената (1970–1974) (site consulté le 5 décembre 2010).
  • Ali Eminov, Turkish and other Muslim minorities in Bulgaria. New York, Routledge, 1997, 219 p. (Partiellement consultable sur le site Google books, consulté le 6 décembre 2010).

Notes et références

  1. (bg) Улрих Бюксеншютц, Малцинствената политика в България. Политиката на БКП към евреи, роми, помаци и турци (1944-1989), София, IMIR, с. 141, вж. Таблица 31: Оценка на партийни членове за мерките във връзката с “Възродителния процес” към края на 1989 г. (Ulrich Büchsenschütz, La politique des minorités en Bulgarie. La politique du BKP envers les juifs, les Roms, les Pomaks et les Turcs (1944-1989), p. 141, tableau 31 : Appréciations portées par les membres du parti concernant les mesures en rapport au « Processus de régénération » vers la fin de l’année 1989 – site de l’IMIR, consulté le 19 novembre 2010).
  2. (en) Bulgarian Helsinki Comittee, The Human Rights of Muslims in Bulgaria in Law and Politics since 1878 (rapport): "In addition to the religious rights restrictions, there were restrictions on the use of mother tongue as well. The central Party authorities charged all state entities and their staff with supervising and guaranteeing the sole use of Bulgarian language by all Bulgarian nationals, at all levels of public and private life (point 6). Le texte se réfère à la traduction anglaise d’un document officiel du bureau politique : Addendum to Decision No. 1019a of Politburo of CC of BCP from 19 June 1984 (p. 32-33) (sans référence d’archive – site consulté le 19 novembre 2010).
  3. (en) Ali Eminov, Turkish and other Muslim minorities in Bulgaria. New York, Routledge, 1997, p. 92.
  4. (bg) СОЦИАЛИЗЪМ. Хронологична таблица — (SOCIALISME. Table chronologique, site Знам.bg, consulté le 19 novembre 2010).
  5. a et b (en) Center for Documentation and Information on Minorities in Europe – Southeast Europe (CEDIME-SE): Minorities in Southeast Europe - Turks of Bulgaria, p. 7 (site consulté le 19 novembre 2010).
  6. a et b (bg) Лука Балкански, 25 години от атентатите извършени от турски терористи в Пловдив и Варна (Luka Balkanski, "25ème anniversaire des attentats perpétrés par des terroristes turcs à Plovdiv et Varna", article du site БГ история, consulté le 1er décembre 2010.
  7. (bg) Евгения Иванова, Не е задължително да се извинявате, господин министре! ' (« Vous ne devez pas obligatoirement vous excuser, Monsieur le ministre », site du Comité Helsinki de Bulgarie, consulté le 21 novembre 2010) : « „Възродителният” процес, свеждан в масовото съзнание само до финала си събитията от 1984-1985, всъщност започва от 1912 г. и продължава с различна интензивност до 80-те години. Най-острите му “възпаления” следват 30-годишен цикъл - 1912, 1942, 1972. Става дума само за помаците, към които - в периода на социализма - са прибавени роми и татари. » (« Le processus ‘de régénération’, réduit dans la conscience populaire à ses événements ultimes des années 1980, a commencé en réalité en 1912 et s’est poursuivi avec des intensités diverses jusqu’aux années 80. Ses « éruptions » les plus violentes ont suivi un cycle de 30 ans : 1912, 1942, 1972. Nous ne parlons ici que des Pomaks, auxquels, à l’époque socialiste, on ajouta les Roms et les Tatars. »
  8. Михаил Груев, Алексей Кальонски, Възродителният процес. Мюсюлманските общности и комунистическият режим. София, Институт за изследване на близкото минало; Фондация „Отворено общество“; Сиела, 2008, (ISBN 978-954-28-0291-4), ст. 64-87 (Mihail Gruev, Aleksej Kaljonski, Le processus de régénération. Les communautés musulmanes et le régime communiste. Sofia, Institut d'études du temps présent, Fondation Société ouverte, éditions Siela, 2008, p. 64-87). Consultable sur le site Liberalen pregled : Кампанията по смяна на имената (1970–1974) (site consulté le 5 décembre 2010).
  9. (bg) За тези събития трябва да пише в учебницитеIl faut parler de ces événements dans les livres scolaires, interview de Daniela Gorčeva avec Mihail Ivanov du 22 mars 2009, sur le site mediapool.bg : « Pour mener à bien le changement massif des noms, la machine répressive du régime communiste se prépara à la fin de l’année 1983 et pendant toute l’année 1984. Le Ministère de l’intérieur actualisa ses directives internes afin qu’elles soient le plus possible adaptées à l’action préventive et répressive des forces de l’ordre au cas où une résistance massive se manifesterait. Ces dernières furent rééquipées généreusement en armes modernes et en matériel de lutte contre les troubles à l’ordre public. Par deux fois, on augmenta leur nombre et, dans les premiers mois de 1985, la rémunération du personnel permanent et de celui de l’agence fut augmentée. En janvier 1985, le Conseil des ministres décida de créer une troupe anti-émeute forte de 2000 hommes. Des mesures visant à assurer la capacité nécessaire des lieux de détention, plus particulièrement du camp de concentration de Béléné. » (site consulté le 22 novembre 2010).
  10. (bg) Улрих Бюксеншютц, Малцинствената политика в България. Политиката на БКП към евреи, роми, помаци и турци (1944-1989), IMIR, с. 106. (Ulrich Büchsenschütz, La politique des minorités en Bulgarie. La politique du BKP envers les juifs, les Roms, les Pomaks et les Turcs (1944-1989), p. 106 – site de l’IMIR, consulté le 21 novembre 2010). L’auteur cite dans cette étude un extrait du rapport de Georgi Atanasov concernant le déroulement du « processus » : « Ce n’était pas, bien entendu, un processus spontané, mais plutôt organisé, accompagné d’un travail politique et organisationnel incessant et dirigé vers un but précis, porté par les comités du parti des arrondissements et des municipalités, sous la direction personnelle du premier secrétaire du comité d’arrondissement, le camarade Georgi Tanev. […] Sous l’influence de la situation prévalant dans l’arrondissement de Kărdžali, des possibilités supplémentaires furent créées dans une série d’autres arrondissements, non seulement pour que le processus puisse se déployer, mais aussi pour que puisse être tout simplement exécutée le remplacement des noms turco-arabes par des noms bulgares. »
  11. (bg) Татяна Ваксберг, Технология на злото (Tatjana Vaksberg, Technologie du mal, journal Sega du 7 février 2001, site consulté le 3 décembre 2010).
  12. a et b (bg) За тези събития трябва да пише в учебницитеIl faut parler de ces événements dans les livres scolaires, interview de Daniela Gorčeva avec Mihail Ivanov du 22 mars 2009, sur le site mediapool.bg (consulté le 23 novembre 2010).
  13. (en) Hugh Poulton, The Balkans: Minorities and States in Conflict. Londres, Minority Rights Group Publications, 250 p., (ISBN 1-873194-40-4), p. 140.
  14. (en) Henry Kamm, Bulgarian-Turkish Tensions on Minority Rise, Special to the New York Times, 4 octobre 1987: “The conflict arose at the end of 1984, when Bulgaria began a sudden, brief and sometimes violent campaign to compel all members of the minority, about one million people in a country of nine million, to change their Turkish names, rooted in Islam, and adopt Bulgarian names, which are mainly of Orthodox Christian origin. Last year, Amnesty International said it had received the names of more than 100 ethnic Turks reported to have been killed and more than 250 arrested. Bulgarian officials repeated denials of such violence.” L’article du New York Times se réfère à : Amnesty International, Bulgaria. Imprisonment of Ethnic Turks, Londres, Amnesty International Publications, 1986, 40 p., plus précisément p.12 ss. ((ISBN 978-0-86210-097-1)).
  15. (en) Nikolaos Biziouras, Economic Liberalization and the Propensity for Ethnic Conflict: Political Entrepreneurs, Ethnic Mobilization and Economic Resources, p. 37-45 : « (Bulgaria): Politicized ethnicity, unsuccessful political entrepreneurs and a liberalizing economy Part I: The Bulgarization campaigns of the Communist era and the politicization of Turkish ethnic identity », p. 38-39 (site allacademic research, consulté le 1er décembre 2010).
  16. (bg) Улрих Бюксеншютц, Малцинствената политика в България. Политиката на БКП към евреи, роми, помаци и турци (1944-1989), IMIR, с. 114. (Ulrich Büchsenschütz, La politique des minorités en Bulgarie. La politique du BKP envers les juifs, les Roms, les Pomaks et les Turcs (1944-1989), p. 114 – site de l’IMIR, consulté le 25 novembre 2010).
  17. (bg) Мила Милева Маева, Българските турци-преселници в република Турция (Култура и идентичност), IMIR, София, 2006, ст. 49 (Mila Mileva Maeva, Les émigrants bulgaro-turcs en République de Turquie. Culture et identité. IMIR, Sofia, 2006, p. 49 - site consulté le 5 décembre 2010).
  18. (bg) Съпротивата на турците бе катализатор и за нашите меки интелигентски акции – (La résistance des Turcs fut un catalyseur de nos actions intellectuelles non-violentes, interview d'Antonina Željazkova par Daniela Gorčeva du 4 mars 2009, site mediapool.bg, consulté le 26 novembre 2010).
  19. (bg) Мила Милева Маева, Българските турци-преселници в република Турция (Култура и идентичност) (Mila Mileva Maeva, Les émigrants bulgaro-turcs en République de Turquie. Culture et identité. IMIR, Sofia, 2006 - site consulté le 5 décembre 2010).
  20. Gislain Garlatti, La révolution et la contre-révolution bulgare 1944-2004, 2004, p. 52.
  21. (bg) Правозащитник Янко Янков: червената мафия е само държател на заграбвено народно богатсво (Janko Jankov, avocat : la mafia rouge est seulement détentrice de la richesse nationale dont elle s’est emparée, article du magazine Podzemna medija du 11 novembre 2010, consulté le 3 décembre 2010).
  22. (bg) Мила Милева Маева, Българските турци-преселници в република Турция (Култура и идентичност) (Mila Mileva Maeva, Les émigrants bulgaro-turcs en République de Turquie. IMIR, Sofia, 2006 (site consulté le 5 décembre 2010).
  23. a et b (bg) Справка на Главна прокуратура за делото по "Възродителния" процес – (Information du Parquet concernant le procès du « Processus de régénération », article du site mediapool.bg du 3 juillet 2003, consulté le 30 novembre 2010).
  24. (bg) Христо Христов, Късата памет за т.нар. възродителен процес, (Hristo Hristov, Mémoire courte pour le « processus de régénération », quotidien Dnevnik, 6 février 2007 – site consulté le 1er décembre 2010).
  25. (bg) Татяна Ваксберг, Сякаш не е имало Възродителен процес... (Tatjana Vaksberg, Comme s’il n’y a avait pas eu de « processus de régénération », site des émissions en bulgare de Deutsche Welle, consulté le 3 décembre 2010).
  26. (en) Bulgaria MPs Move to Declare Revival Process as Ethnic Cleansing (site novinite.com, consulté le 5 décembre 2010).


Cet article utilise le système de l'Organisation des Nations unies de translittération de l'alphabet cyrillique (également appelé « système scientifique de translittération »), le seul qui constitue une norme scientifique internationalement reconnue.



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