Project SHAMROCK

Le Project SHAMROCK était un exercice d'espionnage exécuté en sol américain. Il consistait en l'accumulation de données relatives à tous les télégrammes entrant ou sortant des États-Unis. L’Armed Forces Security Agency (AFSA) et son successeur, la National Security Agency (NSA), avaient obtenu un droit d'accès aux copies quotidiennes microfilmées de tous les télégrammes transitant par les sociétés Western Union, RCA et ITT. La NSA effectuait les interceptions et les analyses préliminaires. Si les informations pouvaient intéresser d'autres agences de renseignements américaines, le matériel leur était transmis dans le cadre du programme conjoint Project MINARET^[1]. Aucune cour judiciaire n'a autorisé de telles interceptions et la NSA agissait sans mandat.

Histoire

À l'apogée du programme, 150 000 messages par mois étaient imprimés et analysés par le personnel de la NSA. En mai 1975, des membres du Congrès des États-Unis commencèrent à analyser et à dénoncer ses activités. Le directeur de la NSA du moment, Lew Allen, a décidé d'y mettre fin. Lors d'une commission d'enquête sénatoriale (la United States Senate Select Committee on Intelligence), les propos des représentants des sociétés privées impliquées ainsi que du directeur Allen ont incité le président de la commission, le sénateur Frank Church, à affirmer que le projet était « probablement le plus important projet d'interception envers les Américains jamais mis en place »^{[trad 1]}.

L'une des conséquences de l'enquête sénatoriale fut la mise en place, en 1978, de la Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA), loi qui limitait les pouvoirs de la NSA et qui a mis en place un système de mandats et de révisions judiciaires. La NSA a aussi mis en vigueur un « garde-fou », la U.S. Signal Intelligence Directive 18 (USSID 18), un ensemble de procédures internes qui fut initialement publié en 1980^[2] et mis à jour en 1993^[3]. La USSID 18 fut la ligne directrice pour la manipulation des SIGINT, amassées par erreur et sans mandat, sur les citoyens américains avant l'arrivée de l'administration de George W. Bush. L'interprétation de la FISA et des principes de la USSID 18 par l'administration Bush conclut que la branche exécutive du gouvernement fédéral américain détient l'autorité suffisante pour ordonner une surveillance sans mandat, ce qui semble une violation apparente des intentions de la FISA.

Notes et références

Traductions de

1. ↑ (en) « probably the largest government interception program affecting Americans ever undertaken »

Références

• (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Project SHAMROCK » (voir la liste des auteurs)

1. ↑ (en) Senate Select Committee to Study Governmental Operations with Respect to Intelligence Activities, Supplementary Detailed Staff Reports on Intelligence Activities and the Rights of Americans: Nationa Security Agency Surveillance Affecting Americans, 23 avril 1976 [lire en ligne] 
2. ↑ (en) Personnel de rédaction, U.S. Signal Intelligence Directive 18: Legal Compliance and Minimization Procedures, National Security Agency, 20 octobre 1980 [lire en ligne] 
3. ↑ (en) Personnel de rédaction, U.S. Signal Intelligence Directive 18: Legal Compliance and Minimization Procedures (Revised), National Security Agency, 27 juillet 1993 [lire en ligne] 

Annexes

Articles connexes

• Echelon
• Project MINARET (programme conjoint)

Liens externes

• (en) Recollections from the Church Committee's Investigation of NSA: Unlucky SHAMROCK, CIA Center for the Study of Intelligence
• (en) [PDF] James G. Hudec, Unlucky SHAMROCK: The View From the Other Side, août 2000
• (en) ECHELON: America's Secret Global Surveillance Network
• (en) Patrick S. Poole, The NSA's Global Spying Network
• (en) The National Security Agency: The Secret Unveiled
• (en) [PDF] Development of Surveillance Technology & Risk of Abuse of Economic Information
• (en) Schneier on Security: Project Shamrock
• (en) House report on Project Minaret and Project Shamrock