Préalpes du Sud

Préalpes du Sud
Préalpes du sud
Préalpes du sud SDA2011.JPG
Brebis Préalpes du Sud

Espèce Mouton (Ovis aries)
Région d’origine
Région Alpes, Drapeau de France France
Caractéristiques
Taille Moyenne
Toison Blanche
Peau Blanche
Prolificité 133 %
Autre
Diffusion Régionale
Utilisation viande

La préalpes du Sud est une race ovine originaire de la partie Sud des Alpes. Elle a une toison blanche qui ne recouvre ni la tête ni les membres, et une tête également blanche, avec un chanfrein busqué. Elle ressemble fortement à certaines races du Massif Central comme la blanche du Massif Central, mais son origine précise n'est pas claire. La préalpes du Sud est une race qui n'est pas très bien conformée, et a une prolificité médiocre, mais elle tire son épingle du jeu dans sa région d'origine car elle est rustique et bien adaptée à la vie en estive, ou en montagne sèche, et se désaisonne très facilement, ce qui permet d'améliorer sa productivité annuelle en augmentant le rythme de reproduction. Présente dans des systèmes d'élevage très divers, avec souvent des transhumances vers les estives, la préalpes du Sud est la deuxième race la plus répandue du sud-est de la France avec près de 255 000 brebis aujourd'hui.

Sommaire

Origine

La race Préalpes du Sud est originaire du sud des Alpes, et semble descendre d'une population ovine qui peuplait les collines crétacées et jurassiques à la limite des départements de la Drôme, des Hautes-Alpes, des Alpes de Haute-Provence et du Vaucluse. Cette population, bien qu'assez homogène, était connue sous différents noms par les syndicats locaux suivant le lieu où se tenait la foire aux reproducteurs. Elle a ainsi porté les noms de « Sahune », « Savournon » ou « Quint ». Son placement par rapport aux autres races n'est pas clair. En effet, tandis qu'André Sanson la classe dans les races dites « de Syrie », d'autres auteurs la rapprochent des races pyrénéennes, et on peut également lui trouver des points communs flagrant du point de vue de la morphologie avec les races du sud du Massif Central comme la blanche du Massif Central[1].

En 1947 est créé le livre généalogique « Sacournon - Sahune », remplacé en février 1948 par un nouveau Flock Book utilisant cette fois le nom de « Préalpes du Sud », toujours utilisé aujourd'hui. Ce flock-book devient une UPRA à partir de 1975. Durant les années 1980, la souche « Commune des Alpes », souche plus lainée pratiquant l´estive, fut intégrée dans le giron de la race. On compte actuellement 255 000 brebis environ.

Description

Brebis préalpes du Sud.

La préalpes du Sud est une brebis à la tête fine et allongée, un front plus ou moins large et un chanfrein étroit et busqué, surtout le chez le mâle. Il présente par ailleurs une dépression caractéristique à sa jonction avec l'os frontal. Les oreilles sont moyennement longue et portées horizontalement et mâles et femelles sont dépourvus de cornes. Elle est blanche unie. La toison est également blanche, est tassée et a des mèches courtes, elle ne descend pas en dessous des jarrets et des genoux, et ne recouvre pas la tête. Les toisons pèsent 1,5 kg chez le mâle et 1 kg chez la femelle[2].

Elle a une poitrine large et des côtes bien arrondies, et des cuisses épaisses et courtes. C'est une race de gabarit moyen qui mesure entre 60 et 70 cm au garrot, voire un peu plus pour les mâles, pour un poids variant entre 50 et 70 kg pour les femelles et entre 75 et 100 kg pour les mâles.

Aptitudes

La préalpes du Sud est une brebis rustique, bien adaptée à la vie en estive, pouvant marcher sur des terrains escarpés sous de fortes chaleurs et se contenter d'une végétation rase et assez grossière comme les garrigues. Compte tenu des conditions dans lesquelles elle est élevée, sa vitesse de croissance est tout à fait correcte : le gain des mâles simples entre 10 et 30 jours est de 256 g en moyenne[3]. Elle se désaisonne très facilement, sans utilisation de traitements hormonaux, ce qui constitue un atout important puisqu'il est facile d'accélérer son rythme de reproduction. Cela permet d'augmenter un peu la productivité annuelle des brebis, handicapée par une prolificité médiocre de 133 %[1]. Ses aptitudes bouchères sont correctes et la race peut donc être élevée en race pure, même si certains éleveurs préfèrent la croiser avec des races bouchères pour améliorer la conformation des agneaux.

Élevage

Les systèmes d'élevage de la race sont variés. Ainsi certains éleveurs l'élèvent dans des régions de montagne sèche dans le sud des Alpes, où la culture de céréales est impossible. Dans ce cas l'agnelage a lieu au printemps, pour que les brebis profitent de la pousse de l'herbe au moment de l'allaitement. Suivant les cas certains de ces élevages emmènent leurs animaux en montagne l'été, pour profiter d'une herbe plus verte. Certains élevages situées dans les vallées assez fertiles l'élève de manière intensive avec un passage en bergerie plus ou moins long suivant le climat. Enfin, les élevages de montagne la conserve en bergerie pendant six mois l'hiver, puis la monte en estives pendant six mois l'été. Dans ce cas les agneaux nés en mars montent en estive avec leurs mères et sont vendus à leur descente. Ceux qui naissent plus précocement sont engraissés en bergerie[3].

Du fait de la possibilité de la désaisonner, certains éleveurs pratiquent un système accéléré avec trois agnelages en deux ans[1].

Sélection

Le schéma de sélection est géré par l'UPRA, créée en 1975. Les objectifs poursuivi par l'UPRA sont l'amélioration de la productivité numérique des brebis, qui passe notamment par une meilleure prolificité et de bonnes qualités maternelles, et depuis plus récemment les qualités bouchères des agneaux, afin que ceux-ci soient mieux conformés et correspondent donc mieux aux demandes de la filière. Des efforts ont également été faits pour lutter contre la tremblante du mouton, et aujourd'hui 100 % des béliers d'élevage sont résistants, même s'ils en sont pas encore tous homozygotes quant à ce gène de résistance[3]. Le schéma de sélection s'appuie pour cela sur une bas de sélection comportant 13 000 brebis inscrites au contrôle de performance[4], et sur une station de contrôle individuel, initialement située à Savournon mais qui a depuis été déplacée à Valernes dans les Alpes de Haute-Provence. Cette station rassemble 300 à 400 béliers de la race choisis en fonction de leur ascendance, et collecte un certain nombre d'informations concernant leurs performances, comme leur poids, leur croissance, leur gras, leur conformation et la taille de leur noix de côtelette[1].

Les 12 à 15 meilleurs de ces béliers sont ensuite mis en testage sur descendance. Cela signifie que les performances de leurs descendants sont mesurés en ferme afin que l'on connaisse mieux les aptitudes de ces animaux, et notamment celles qui seront mesurés sur leurs filles car des performances comme la prolificité où la valeur laitière ne peuvent bien sûr pas être mesurées directement sur les béliers. Ces béliers seront destinés à être utilisés en insémination artificielle afin que leur semence puisse être diffusée à grande échelle. Les autres béliers de la station sont vendus aux éleveurs[3].

Répartition

La race préalpes du Sud est originaire des Alpes, à la limite entre le Dauphiné et la Provence. Elle s'est aujourd'hui étendue à l'ensemble de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et à une bonne partie de la région Rhone-Alpes. La très grande majorité des effectifs est répartie dans ces deux régions, avec le contingent le plus important situé dans la Drôme qui compte environ 75 000 brebis[2], mais on trouve également un petit contingent de brebis en Languedoc-Roussillon. La préalpes du Sud est aujourd'hui la deuxième race du sud-est de la France en termes d'effectifs. Seul la mérinos d'Arles la dépasse dans cette partie de la France où l'activité ovine est bien développée[1]. Les milieux sur lesquelles elle est élevés sont assez variés, des garrigues à la plaine de la Durance en passant par la haute montagne dans les Alpes[3].

Notes et références

  1. a, b, c, d et e « Préalpes du Sud, deuxième race ovine du sud-est », dans Pâtre, 19 septembre 2010 [texte intégral] 
  2. a et b Les préalpes. Consulté le 2 mars 2011
  3. a, b, c, d et e « La race Préalpes du Sud, performante et bien ancrée dans son terroir », dans Pâtre, 26 novembre 2004 [texte intégral] 
  4. race ovine préalpes du Sud, Agroparistech. Consulté le 2 mars 2011

Voir aussi

Bibliographie

  • Alain Fournier, L'élevage des moutons, Editions Artemis, 2006 (ISBN 9782855570549), p. 54 
  • Daniel Babo, Races ovines et caprines françaises, France Agricole Editions, 2000 (ISBN 9782855570549), p. 211-214 



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Préalpes du Sud de Wikipédia en français (auteurs)

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