Bettelainville

Bettelainville
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49° 14′ 15″ N 6° 18′ 05″ E / 49.2375, 6.3014

Bettelainville
Administration
Pays France
Région Lorraine
Département Moselle
Arrondissement Thionville-Est
Canton Metzervisse
Code commune 57072
Code postal 57640
Maire
Mandat en cours
René Kiffer
2008 - 2014
Intercommunalité Communauté de communes de l'Arc mosellan
Démographie
Population 598 hab. (1999)
Densité 44 hab./km²
Géographie
Coordonnées 49° 14′ 15″ Nord
       6° 18′ 05″ Est
/ 49.2375, 6.3014
Altitudes mini. 198 m — maxi. 301 m
Superficie 13,71 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Bettelainville (en allemand Bettsdorf) est une commune française située dans le département de la Moselle en Lorraine.

Sommaire

Géographie

La commune de "Bettelainville - Altroff - Mancy" se situe au sommet des côtes de Moselle, sur leur versant en pente douce du côté de la vallée, à l'ouest. Il s'agit en fait du point le plus haut entre la vallée de la Moselle, très urbanisée et la vallée de la Canner, plus à l'Est, très rurale et forestière. La commune se situe donc dans le site inscrit de la vallée de la Canner[1].

Commune en hauteur, Bettelainville connaît la naissance d'une petite rivière, la "Bibiche".

Elle est à mi-chemin entre Metz et Thionville, à "hauteur" de Talange et d'Hagondange. La commune se compose de deux villages qui sont approximativement de même taille, Bettelainville et Altroff, ainsi que d'un hameau, plus modeste, Mancy. Bettelainville et Altroff ont chacun leur propre église.

On peut considérer Bettelainville comme le premier village « à la campagne » lorsqu'on vient de la vallée de la Moselle ou comme le premier village périurbanisé lorsqu'on vient de la vallée de la Canner.

Quoi qu'il en soit le village a perdu l'ensemble de ses commerces avec la disparition du dernier restaurant "Le Lorrain", ainsi que l'ancien café qui jouxtait autrefois l'actuelle mairie, ou comme le restaurant que certains appelaient "Chez la Margerite". Cependant la commune a conservé la licence et attend un éventuel repreneur d'un commerce.

Bettelainville possède une école primaire et maternelle.

Toponymie

Le nom est attesté sous différentes formes au cours des siècles : Betelainvilla (1101), Batelenville (1235), Batelaville (1241), Betlainville (1242), Battelainville (1245), Baitelainville (1337), Betlevilla (1403), Baitelainville (1505), Belzdorf (1544), Betlainvilla (1587), Bethleville (1671), Bettsdorf (1871 à 1918), Bettelainville (1919).

Nom de type mérovingien ou carolingien en -ville « domaine rural », puis « village », précédé d'un anthroponyme germanique comme c'est le plus souvent le cas pour ce type de formations toponymiques (sauf en Normandie, où l'on trouve essentiellement des noms de personnes anglo-scandinaves).

Pour Albert Dauzat et Charles Rostaing[2], il s'agit du nom d'un nom de femme germanique Badila.

Pour Gerhardt Rohlfs (de)[3], il s'agit de Bettila (nom proposé par Förstemann (de)).

Pour Ernest Nègre[4] qui s'appuie sur la plus ancienne forme connue pour Bethelainville (Meuse, Betelani villa Xe siècle), il s'agit du nom de personne germanique Betelanus.

Histoire de Bettelainville

Une villa gallo-romaine existait dans la "Leue" en un lieu situé à une soixantaine de mètres au nord du nouveau cimetière, à l'emplacement d'une forêt de bouleaux défrichée. On trouve des tuiles et des fondations de murs sur la "Leue". Une autre construction semble avoir existé à l'ouest du village, dans une zone d'anciens vergers, où l'on relève des pierres éparses qui semblent avoir servi plusieurs fois.

Le cadastre Napoléon indique dans cet endroit de nombreuses parcelles ainsi que des sentiers.

La villa de la "Leue" fut détruite lors des invasions et les habitants se regroupèrent autour de l'église qui fut construite. La place du village occupait l'espace entre le presbytère, son jardin et le lavoir au Nord. Le presbytère était propriété de la cure. Toutes les maisons se groupaient en un cercle autour de l'église et, au Moyen Âge, ne dépassaient pas l'ancienne école (aujourd'hui Mairie).

En ce Moyen Âge le village est divisé entre son appartenance pour moitié à l'abbaye Notre-Dame de Villers-Bettnach et celle de Saint-Vincent de Metz et, pour l'autre moitié, à Messieurs de Créhange, seigneurs de Hombourg-Budange.

Dans la pratique il y avait un Maire en titre qui prenait avis de ses deux collègues. Cette situation compliquée faisait que certaines personnes seules pouvaient être adjudicataires de la dîme (fermier de la dîme), car elles connaissaient seules les confins sur lesquels elle était assise, ainsi que la répartition entre les bénéficiaires.

Le pouillé de 1574 dit que le patronage de la cure appartient à des seigneurs laïcs, ce qui n'était pas du goût des seigneurs ecclésiastiques. Après quelques tentatives pour nommer un curé, ce droit de présentation des seigneurs de Hombourg ne fut plus contesté jusqu'à la Révolution.

Cette situation s'éclaircit un peu si l'on considère que le village appartenait à l'évêché de Metz et les influences historiques sont donc là plus perceptibles.

La paroisse de Bettelainville fête la décollation de Saint Jean-Baptiste, ses annexes sont Mancy, Chelaincourt (commune de Flévy aujourd'hui) et Hessange (commune de Vigy aujourd'hui). On ne trouve pas d'indication de chapelle à Mancy mais on relève, à Chelaincourt, l'autorisation, en 1768, d'une chapelle nouvellement construite, tandis que Hessange avait sa chapelle Saint-Gal (animé alternativement par les curés de Bettelainville ou de Vigy).

Le pouillé donne également deux phrases que nous pouvons préciser : "Un village au nom de Saint-Kou paraît avoir existé dans le voisinage de Bettelainville : il a été complètement détruit.

On notera durant cette longue période, du Moyen Âge à la Révolution, que le village a été brûlé par les Lorrains en 1635.

À la Révolution le village est alors érigé en commune comme partout en France et ne connaît plus les liens directs avec le clergé ou la noblesse.

L'abbé Mick, curé de Bettelainville, fit élever en 1804, dans le cimetière autour de l'église, une croix en l'honneur de la restauration du culte. L'abbé Mick est enterré devant cette croix.

Notons encore que l'abbé Durus, abbé de Villers-Bettnach, fut un temps administrateur de Bettelainville.

L'histoire du village se mélange ensuite à celle de la Moselle, de la Lorraine, de la France et même de l'Allemagne puisque le village est annexé à cette dernière par deux reprises (de 1871 à 1918 et de 1940 à 1945). Lors de la seconde annexion, le 1er avril 1941, la commune de Bettelainville est rattachée à l'arrondissement de Metz (Landkreis Metz).

L'histoire du chemin de fer a aussi marqué Bettelainville qui a eu sa gare (dont le bâtiment existe encore) en dehors du village, à mi-chemin entre Bettelainville et Saint-Hubert. Celle-ci a été construite sous l'occupation allemande (comme une grande partie du réseau d'Alsace-Moselle) et était un petit nœud ferroviaire menant vers 3 destinations :

Ces lignes de chemin de fer sont aujourd'hui sans activité.

La direction de l'Allemagne n'est plus possible en raison de la destruction du viaduc ferroviaire de Saint-Hubert en 1944.

Pour ce qui est de la portion qui allait de Metz à Thionville en passant par Vigy puis Bettelainville elle a perdu son activité peu après la Seconde Guerre mondiale mais des passionnés la font revivre tous les dimanches de la saison estivale.

Un train à vapeur en partance de Vigy arrive à Budange (commune de Hombourg-Budange) en passant par les anciennes gares de Bettelainville - Saint-Hubert et d'Aboncourt en explorant la vallée forestière de la Canner.

Après la Seconde Guerre mondiale le village a connu un court exode rural puis une périurbanisation contrôlée à partir des années 1970 et est maintenant entre l'influence du sillon mosellan (450 000 habitants de Metz à Thionville) et du Luxembourg, pourvoyeur d'emplois depuis les années 1990 essentiellement.

Histoire d'Altroff (annexe)

C'est un village dont l'histoire se confond plus avec celle de l'abbaye de Villers-Bettnach qu'avec celle de Bettelainville jusqu'à la Révolution. Ce n'est qu'ensuite que les deux villages seront intimement liés.

On sait peut de chose sur les origines du village si ce n'est que des vaisselleries gauloises attestent de la présence des hommes depuis plus de deux millénaires.

Altroff avait pour curé primitif l'abbé de Villers-Bettnach et le curé d'Aboncourt desservait la chapelle au titre de vicaire de Villers. Les sentences de justice de l'abbaye de Villers-Bettnach obligent les gens d'Altroff à contribuer à l'entretien du presbytère d'Aboncourt.

La paroisse d'Altroff fête Saint-Laurent. Propriété de l'abbaye de Villers-Bettnach, Altroff est banal au moulin d'Aboncourt.

On sait également que le jour de la fête patronale se tenait une foire-marché attestée par un écrit de 1583, époque à laquelle une sorte de charte de village détaille très clairement les impôts et autres corvées et obligations qui incombent aux habitants d'Altroff mais aussi de Bettelainville et de Mancy envers les différentes institutions du clergé et de la noblesse.

À cette même époque on note la présence du village de Rexange, entre Altroff et Luttange, village depuis longtemps disparu.

Le pouillé des Bénédictins signale au village une chapelle de la Vierge et une chapelle Saint-Laurent. Cependant il n'est question de la chapelle Saint-Laurent qu'en 1584 tandis que la chapelle de la Vierge remonte plus haut vers le XVIe siècle et est qualifiée de "Libera capelle". Il n'y a probablement pas de distinction entre ces deux chapelles. Chacune est d'ailleurs sous le patronage des religieux de Villers-Bettnach et les archives de l'abbaye n'indiquent qu'un seul patronage (dont l'abbé de Villers-Bettnach fut parrain en 1708).

En 1600 les impositions s'alourdissent durement dans les pays luxembourgeois. En 1611, pour éviter cette surcharge, des habitants de Luttange se réfugièrent à Altroff. Les habitants de Terlange (village disparu entre Luttange et Metzeresche) en firent autant. En effet, les sujets de l'abbaye de Villers subissaient des conditions matérielles plus favorables ce qui causait du détriment aux fiefs laïques qui se dépeuplaient.

En 1661, Dom Théobald, moine de Villers-Bettnach, administre Altroff. En 1720, le village devint une paroisse ayant pour annexe Saint-Hubert (fondé par les moines de Villers-Bettnach en 1645). L'église nouvellement construite à l'emplacement de la chapelle fut bénite le 17 novembre 1766. Les travaux avaient débuté dès 1764 et elle fut fortement restaurée en 1864 (le clocher fut rehaussé notamment).

Lors de la Révolution, l'abbé Cordier, originaire d'Ay-sur-Moselle, réussit à se maintenir à Altroff jusqu'en 1793.

Jacques Duval, né le 13 avril 1762 à Saint-Baudier (aujourd'hui village et commune de La Maxe) fut curé d'Altroff du premier janvier 1810 jusqu'à sa mort le 15 mars 1835 et assura la restauration du culte.

Histoire de Mancy (annexe)

Ce village provient de l'antique Mance sur la voie romaine Metz-Trèves. Ce lieu ne figure pas sur la carte Peutinger (copie d'une carte romaine rédigée vers le IIIème siècle) Ce n'est qu'une erreur de copiste comme le démontre avec justesse l'abbé Cherrer.

En effet, l'abbé Barthelémy, curé de Bettelainville (il deviendra curé de Waville) a envoyé en 1843, à l'Académie de Metz, ce qu'il avait recueilli de débris romains (poteries, haches, armes mais aussi squelettes humains…) sur le ban de Mancy. On note aussi, encore en 1920, au centre du bois de Mancy, à proximité de la voie romaine et relié à celle-ci par un chemin, un terrain rectangulaire découpé en damier. Cette disposition n'est pas sans rappeler un camp romain. Les éléments recueillis par le curé, les voies romaines et ce camp romain font penser à une bataille entre invasions barbares et gallo-romains.

Actuellement ces terrains ont été plantés de résineux mais le chemin, axe central, est resté. Il quitte le bois, au Sud, pour se diriger presqu'en ligne droite entre Bettelainville et Hessange. Par la ferme Saint-Joseph, il rattrapait l'étang Blanchard, puis Saint-Hubert, Béfey et enfin, le "Haut Chemin". Il porte encore le nom de "Chemin de Metz". Notons, sur le ban de Chelaincourt (commune de Flévy), le "Chemin de Rabas" reliant Flévy par le "Bois des Quinze Pieds" à Vigy puis à Rabas (commune de Saint-Hubert).

Mancy possédait un four pour faire sécher le chambre, abrité sous un hangar. Ce four avait été construit au lieu-dit "Auprès de Steinbach", au Nord de Mancy, à 150 mètres de la Bibiche.Ce n'est plus qu'un amas de pierrailles et de débris de tuiles).

Dans les temps anciens Mancy était bien plus important que maintenant. C'était un nœud de communications, relié à Flévy, Luttange, Altroff, Bettelainville, La Leue, Rabas et Vigy.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
    Jean Chevalier    
    Nicolas Job    
    Jean Poulain    
    Claus Veler    
1965 mars 2001 Maurice Sabatier    
mars 2001   René Kiffer    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE)
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2000
302 348 393 511 513 598 605
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

  • Ancienne usine de chaux assez dégradée (fin du XIXe siècle) sur la route de Bettelainville vers Saint-Hubert au sortir de village dans la montée à gauche (derrière le petit lotissement du "Chaufour" qui en tire son nom)
  • Ancien four très délabré près de Mancy
  • Ancienne gare dans les bois, en contrebas du village en direction de Saint-Hubert. Cette gare comportait une dizaine de voies. Elle se trouvait sur deux lignes:
    • Ligne Metz - Anzeling
    • Ligne Bettelainville - Waldwisse

Édifices religieux

  • Église Saint-Jean-Baptiste à Bettelainville (seconde moitié du XVIIIe siècle à la fin du XIXe siècle) et son mobilier
  • Calvaires dispersés sur la commune
  • Nombreuses croix monumentales et tombeaux autour de l'église Saint-Jean-Baptiste à Bettelainville

 Personnalités liés à la commune

  • Christophe Henri Pierre Claude Vagnair de Marisy : né le 11 juillet 1764 à Altroff, allié à la famille seigneuriale d'Attel de Luttange, il entre en service comme cadet au régiment de cavaliers hussards de Conflans-en-Jarnisy et est nommé sous-lieutenant le 2 janvier 1784. Il fait les guerres de la Révolution et de l'Empire. Nommé colonel en 1794, il devint général de camp le 5 mai 1803. Plusieurs fois blessé, il fut nommé maréchal de brigade de cavalerie et élevé au grade de commandeur dans l'ordre national de la Légion d'honneur. Le 2 janvier 1812, il est tué dans la bataille de Talavera.

Sources

  • Charles Dosse, La Haute Vallée de la Canner - L’abbaye de Villers-Bettnach, Éditions Serpenoise, 1989.
  • Gérard Kilbertus, Villers-Bettnach - L’Abbaye, Chez l’auteur, Talange, 2002.
  • Jean-Paul Philips, Patrimoine rural en Pays messin, Éditions Serpenoise, 2007.

Notes et références

  1. http://www.lorraine.ecologie.gouv.fr/Liens_CARMEN/Paysage/SITEI/SI57331A.PDF
  2. Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud 1979. p. 79.
  3. Antroponimía e toponomastica nelle lingue neolatine, Gunter Narr Verlag, Tübingen 1985. p. 122.
  4. Toponymie générale de la France, Volume II, Librairie Droz, 1991. p. 927.

Liens externes


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