Révisionnisme sur le Risorgimento

Révisionnisme sur le Risorgimento

Le révisionnisme sur le Risorgimento est l'examen des faits historiques concernant le processus d'unification nationale italienne et ses immédiates conséquences. L'approche révisionniste, se concentre sur l'hypothèse que l'historiographie n'a pas dûment examiné les raisons des perdants, en omettant certains aspects des événements historiques. La période historique sur laquelle se concentrent les arguments des révisionnistes correspond à la seconde moitié du XIXe siècle.

Certains révisionnistes ont tendance à évaluer de manière plus négative que l’historiographie couramment diffusée les personnages clés de l'unité nationale italienne, tels que Camillo Cavour, Giuseppe Garibaldi et Victor-Emmanuel II de Savoie. Ils se greffent de cette manière dans le débat sur les causes de ce qu'on appelle la question méridionale, soutenant que le Risorgimento aurait été une vraie œuvre de colonisation, suivie d'une politique de conquête centralisatrice, à cause de laquelle le Sud italien aurait sombré dans un état d'arriération encore manifeste. D'autres, tout en reconnaissant l'état d'arriération sociale et économique du Sud avant l'unification et la nécessité de son union avec le Royaume d'Italie naissant[N 1], considèrent que les politiques de nature fiscale, douanière et industrielle mises en œuvre dans le Sud par le gouvernement de la Maison de Savoie de 1861, ainsi que des facteurs endogènes, ont encore appauvri la région ou en ont compromis le développement.

Sommaire

Contexte et fondements historiques du révisionnisme sur le Risorgimento

La péninsule italienne avant l'unification.

Les idées de base du mouvement révisionniste commencèrent à apparaître et à se renforcer dans les années immédiates qui suivirent les événements qui conduisirent le Royaume de Sardaigne à se transformer en Royaume d'Italie, avant même la naissance d'un débat historique. Les premiers doutes sur les raisons de la politique étrangère de la Maison de Savoie furent soulevés par Giuseppe Mazzini, l'un des théoriciens et des partisans de l'unification italienne. À cet égard, Mazzini suggéra dans son journal Italia del popolo, que le gouvernement de Cavour n'était pas intéressé par le principe d'une Italie unifiée, mais simplement à élargir les frontières de l’État de Savoie[N 2]. Même une fois l'Italie unifiée, Mazzini revint attaquer le gouvernement de la nouvelle nation sur ce sujet.

«  Il n'y a personne qui puisse comprendre combien je me sens malheureux quand je vois augmenter d'année en année, sous un gouvernement matérialiste et immoral, la corruption, le scepticisme sur les avantages de l'Unité, les difficultés financières; et disparaître tout l'avenir de l'Italie, toute l'Italie idéale. »

— Giuseppe Mazzini[1]

Les déclarations de Mazzini sont antérieures aux différends sur le processus d'unification, qui commença au cours du XXe siècle, comme une continuation du débat polémique entre les partis risorgimentaux modérés et démocratiques. Les premières critiques contre la reconstruction hagiographiques provinrent des mêmes dirigeants libéraux, lesquels avaient promu avec enthousiasme toutes les activités politiques utiles à la cause nationale. Parmi les principales cibles polémiques, il y avait la politique centralisée du nouvel État unitaire définie négativement par le néologisme de «piémontisation».

Parallèlement à la dispute politique de ci-dessus, à la fin du XIXe siècle commencèrent à apparaître les premières contributions historiographiques alternatives au courant historiographique connu sur le Risorgimento italien. Ces travaux fournirent le substrat de base sur lequel furent édifiées les théories révisionnistes.

Un premier exemple fut l'écrivain Alfredo Oriani, lequel mis en cause le résultat des événements du Risorgimento dans son ouvrage La lotta politica in Italia (1892), dans lequel il examina le différence entre le fédéralisme et l'unitarisme. Oriani critiqua le «conquête royales» comme une action unilatérale de création d'un nouvel état, avec l'hypothèse que sans le soutien d'un fort mouvement démocratique, ce dernier se serait révélé faible dans ses fondations. Ce ouvrage est considéré comme le prototype d'un premier révisionnisme historiographique sur l'Italie moderne, alternatif à historiographie apologétique de la Maison de Savoie.

Des critiques des événements du Risorgimento furent également proposé par Francesco Saverio Nitti, qui, dans ses ouvrages Nord e Sud (1900) et L'Italia all'alba del secolo XX (1901), analysa les conséquences de l'Unité nationale à partir d'un cadre illustrant la situation politico-économique des États d'avant l'unification. Selon Nitti, le processus d'unification nationale ne distribua pas les bénéfices de manière équitable dans tout le pays, favorisant majoritairement le développement du nord de l'Italie aux dépens du Sud[2].

Les idées d'Oriani influencèrent la pensée du libéral Piero Gobetti qui, en 1926, critiqua la classe dirigeante libérale dans son recueil d'essais Risorgimento senza eroi. Selon Gobetti, le Risorgimento fut une œuvre d'une minorité qui renonça à effectuer une profonde révolution sociale et culturelle. De cette «révolution manquée» naquit un État incapable de répondre aux exigences des masses.

Dans la même veine politico-culturelle, mais avec des connotations plus franchement marxiste, s'insère l'analyse révisionniste et anti-apologétique d'Antonio Gramsci. Dans son livre Quaderni del carcere, publié à titre posthume après 1947, il décrit le Risorgimento comme une «révolution passive» subie par les paysans, la classe sociale la plus pauvre de la population[3]. La question méridionale, le jacobinisme, la construction du processus révolutionnaire sont les thèmes centraux de son analyse sur la base de laquelle il réinterprète le Risorgimento italien comme un processus de transformation socio-politique initié en 1789 avec la Révolution française, passivement transposée en Italie, et débuté lors de l'effondrement de l'Ancien Régime.

Le révisionnisme de nature historique

La réinterprétation des événements du Risorgimento italien n'a pas une origine unique. La remise en cause des hypothèses de l'histoire officielle vient d'une petite partie du monde universitaire et de plusieurs chercheurs indépendants, y compris plusieurs essayistes. La croissance de ce mouvement culturel, en particulier au cours des cinquante dernières années, a généré l'émergence d'une littérature de plus en plus critique à l'encontre de l'historiographie la plus commune, laquelle a fait, progressivement, l'objet de contestations toujours plus polémiques et aiguës. Par la suite, les contributions du révisionnisme historique ont été proposées, partagées selon le cadre d'origine.

Les origines de l'approche critique du Risorgimento

Giacinto de' Sivo.

Dans les années qui suivirent l'annexion du royaume des Deux-Siciles, certains témoins de l'époque firent édités les premiers travaux qui proposaient une analyse critique du processus d'unification politique de la péninsule.

Le premier historien à développer une vision historiographique alternative à celle de la vulgate fut probablement Giacinto de' Sivo. Issu d'une famille loyale à la dynastie des Bourbons, De' Sivo en fut certainement un militant, il fut d'ailleurs arrêté le 14 septembre 1860 pour avoir refusé de rendre hommage à Garibaldi. En 1861 il publia son premier essai L'Italia e il suo dramma politico nel 1861, dans lequel il jugea l'unification comme un processus élitiste et éloignée des intérêts du peuple, en raison des violences armées et la diffusion de mensonges. En conséquence, et malgré le risque de poursuites et de la difficulté de trouver des imprimeurs prêts à publier son témoignage, l'historien élabora son œuvre la plus représentative,Storia delle Due Sicilie dal 1847 al 1861, publiée en plusieurs volumes entre 1862 et 1867 [4] Dans ses œuvres De' Sivo décrivit le processus unitaire comme une agression à l'encontre des deux États souverains (Deux-Siciles et l’Église), en violation du droit international et en particulier des valeurs spirituelles et civils de la nation napolitaine. La pensée de De' Sivo fut longtemps l'objet d'ostracisme, bien que Benedetto Croce en ait réévalué l'importance en écrivant une biographie qui fut insérée dans le livre Una famiglia di patrioti.

Les années qui suivirent l'unité de l'Italie virent également l'éclosion de nombreux mémoires, dans lesquels, principalement, les ex-membres de l'armée du Royaume des Deux-Siciles rapportèrent leur interprétation de faits. Parmi les nombreux exemples, les frères Pietro [N 3] et Ludovico Quandel [N 4] et Giuseppe Buttà peuvent être mentionnés. Aumônier militaire du 9e bataillon des chasseurs de l'armée des Bourbons, il est l'auteur d'Un viaggio da Boccadifalco a Gaeta (1875), un ouvrage autobiographique qui raconte l'histoire de l'expédition des Mille, du débarquement à Marsala jusqu'au siège de Gaète, vu du côté des vaincus. Par la description des événements de son point de vue, Buttà a recourt à un langage tranchant d'un ton plus sarcastique que De' Sivo[4], sans lésiner sur les critiques aussi contre les officiers bourboniens, qu'il accusait de trahison envers la couronne[5] Malgré les limites résultant de transpositions de points de vue individuels, les mémoires sont cités par de nombreux révisionnistes, lesquels leur attribuent une valeur de document historique.

L'école révisionniste

Le révisionniste risorgimental connut une nette reprise au milieu du XXe siècle après la chute de la maison de Savoie et du fascisme, pour qui le Risorgimento était considéré comme un mythe intangible. Le changement des conditions politiques permirent l'émergence d'un groupe de chercheurs qui commencèrent à redimensionner la valeur de l’œuvre des Savoie, formulant des jugements largement négatifs. À presque cent ans de distance de de' Sivo, les membres de ce groupe en reprirent les arguments de critique, associant en particulier la cause de la plupart des problèmes du Sud au processus d'unification nationale.

Carlo Alianello est considéré comme le chef de file de cette nouvelle ligne culturelle, qui, en 1942 avec son premier roman L'Alfiere exprime un acte d'accusation grave pour les penseurs de l'unification et les politiques du royaume de Sardaigne. Pour les idées exprimées dans son ouvrage, paru au cours du ventennio fascista, Alianello risqua l'exil, qu'il réussit à éviter grâce à la chute du régime[6]. Avec l'instauration de la République italienne, Alianello put développer sa ligne de pensée avec la publication de L'eredità della Priora (1963), considérée par certains comme sa plus grand œuvre[6], et La Conquista del Sud (1972), essai souvent cité dans les ouvrages révisionnistes. En continuité avec ses précurseurs du dix-neuvième siècle, selon Alianello, les choix effectués dans le processus d'unification, tout en étant totalement étranger aux besoins du Sud, auraient été réalisées par les Piémontais, avec la complicité du gouvernement britannique et de la franc-maçonnerie étrangère dans le but d'occuper les territoires[7].

Dans la même lignée culturelle, Michele Topa succède à Carlo Alianello, qui, avec son œuvre Così finirono i Borbone di Napoli (1959) et I Briganti di Sua Maestà (1967), contribua à définir une nouvelle conception historiographique du Risorgimento, vue du côté des vaincus.

Nicola Zitara fut une autre figure de proue du révisionnisme plus intransigeant. Comme Alianello et Topa, l'écrivain calabrais considère l'Italie comme le résultat d'une opération de conquête militaire et économique au détriment du Sud, contre lequel il aurait été mis en place une intrigue complexe. Dans ses œuvres, Zitara exprime ses convictions découlant d'une analyse économique effectuée conformément aux concepts de l'idéologie marxiste.

Au fil des ans, le révisionniste sur le Risorgimento a trouvé d'autres partisans, au Sud et au Nord, qui ont encore approfondie les recherches sur les événements controversés du processus d'unification. Parmi ceux-ci, on peut citer Lorenzo Del Boca[8], Gigi Di Fiore[9], Francesco Mario Agnoli[10], Pino Aprile[11], Fulvio Izzo[12], Massimo Viglione[13], Antonio Ciano[14], Aldo Servidio[15], Roberto Martucci[16], Aldo Servidio[15], Pier Giusto Jaeger et Luciano Salera[17].

Le révisionnisme académique

Carte du Royaume des Deux-Siciles.

Le révisionnisme est cultivé, mais de façon différente, par certaines personnes du monde universitaire, dans la plupart des cas d'origine étrangère.

L'exemple peut-être le plus connu est l'historien anglais Denis Mack Smith, dont les travaux portent sur l'histoire de l'Italie du Risorgimento à nos jours. Diplômé de Cambridge, membre de la British Academy, du Wolfson College (université de Cambridge) de l'All Souls College (université Oxford) et de l'American Academy of Arts and Science, il a collaboré avec Benedetto Croce et grand officier de l'ordre du Mérite de la République italienne[18].

Mack Smith a analysé dans une longue série d'essais, les personnages les plus importants de l'unité italienne (Garibaldi, Cavour, Mazzini) et les circonstances dans lesquelles ils ont agi. En particulier, dans le livre Cavour e Garibaldi (1954), il dépeint des portraits des deux personnes qui s'éloignent franchement de l'hagiographie diffusée en Italie. En particulier, il définit Garibaldi comme «modéré et empiriquement non-révolutionnaire», «prudent» et «étatique» et il critique sévèrement Cavour, le qualifiant de «malhonnête», «maladroit», «mauvais», «habile» et soulignant qu'il était déterminé à empêcher l'unification de l'Italie s'il y avait une possibilité que le mérite puisse être attribuée aux forces radicales, républicaines, populaires et démocratiques[19]. Même la Maison de Savoie, avec une référence particulière à la Victor-Emmanuel II, est sévèrement critiquée par l'historien dans son livre I Savoia Re d'Italia (1990). Le monarque de l'unité, contrairement au stéréotype de re galantuomo est décrit comme une personne de petite carrure morale (surtout en raison des ses nombreuses aventures extraconjugales) et de la dilapidation de deniers publics. Par ailleurs, l'historien a souligné que le premier roi de l'Italie estimait qu'il y avait «seulement deux modes de gouverner les Italiens, avec les baïonnettes ou la corruption», et que, contrairement à l'image d'un monarque constitutionnel, il pensait cette forme de gouvernement inadaptés aux Italiens. Il avait secrètement rassuré Metternich et le pape Pie IX de sa disponibilité à intervenir contre la République romaine mazzinienne et restaurer l'absolutisme [20].

Un jugement nettement différent fut exprimé par l'historien à l'encontre de Mazzini dans la biographie qu'il lui a dédié, et où le penseur est jugé positivement pour l'impulsion démocratique donnée à la vie du XIXe siècle, avec une référence particulière aux campagnes en faveur de la sécurité sociale, du suffrage universel et du droits des femmes [21].

Dans son essai Documentary falsification and Italian biography, Mack Smith met en évidence que la destruction systématique, la réécriture de manière apologique, la dissimulation de documents officiels est une pratique de tous les États qui sont en danger de tomber, et dans certains moments de l'histoire italienne, ceci fut instauré en système. Il cite des exemples spécifiques qui renvoient à des personnages historiques de grande importance (Victor-Emmanuel II, Garibaldi, La Marmora Crispi), l'historien fournit de nombreux exemples de la manipulation historique des événements historiques pour une utilisation politique[22].

Un autre membre influent du révisionnisme académique est Christopher Duggan, un élève de Mack Smith et directeur du Centre for the Advanced Study of Italian Society de l'université de Reading[23].

Dans le cadre de son œuvre La forza del destino – storia d’Italia dal 1796 ad oggi, Duggan formule de fortes critiques de l'historiographie la plus populaire, avec une référence particulière à l'interprétation des mouvements post-unification dans le Sud et de leur répression. En particulier, il relève que déjà à l'occasion du massacre de Pontelandolfo et Casalduni des voix s'élèvent comme celle du député Giuseppe Ferrari, qui évoque une véritable «guerre civile» et qui sont réduites au silence, car, selon l'interprétation officielle « le brigandage et rien d'autre est responsable de la violence dans le Sud de l'Italie» [24].

Selon l'historien anglais, les gouvernements de l'après 1861 furent obligés d'associer les furieux combats qui eurent eu lieu dans l'ex-royaume des Deux-Siciles à la criminalité, car toute autre interprétation aurait écorné les résultats des «plébiscites» qui donnaient une population unanimement en faveur de l'unité. Duggan affirma aussi que les efforts pour accréditer la version officielle étaient contredits par les faits, car en 1864 100 000 soldats (la moitié de l'ensemble de l'armée royale) furent déployés dans le Sud pour tenter de répondre au soulèvement [25].

Il identifie aussi la férocité avec laquelle les gens du Sud combattirent les envahisseurs le primum movens de la méfiance réciproque entre eux et les gens du Nord, et l'origine des nombreux préjudices. En outre, l'historien affirme que plusieurs figures de proue de la période ont contribué à bâtir et maintenir l'image du Sud comme un pays barbare et inculte. Parmi ceux-ci Duggan rappelle le cas de Luigi Carlo Farini, envoyé à Naples en qualité de lieutenant en octobre 1860, qui écrivant à Cavour déclare «Mais mon ami, mais qu'est-ce que sont ces pays (……)! Quelle barbarie ! Autres que l'Italie ! C'est l'Afrique : les Bédouins, en réponse à ces mufles, sont de fleurs de vertu civile ». L'historien indique que des affirmations concernant la barbarie, l'ignorance, l'immoralité, la superstition, la paresse et la lâcheté des méridionaux sont communs dans de nombreux écrits et documents de l'époque, et que même Cavour écrit à cet égard que le Sud est corrompu « jusqu’à la moelle »[N 5], [26].

Selon Duggan, le substrat sur lequel ces affirmations s'appuient était un mélange de « profit et de peur». Il était utile, en fait, de peindre comme corrompues et arriérées les terres méridionales, ce qui permit au nouveau gouvernement de justifier l'application des lois, des pratiques administratives et des hommes selon l'approche de la piémontisation. D'autre part, il existait une profonde préoccupation quant à la possibilité de propagation des émeutes, ce qui aurait fragmenté le pays à nouveau, avec des conséquences imprévisibles [27].

Francesco Crispi.

L'historien estime que le retard présumé des terres méridionales fut utilisé pour justifier des actes d'évidente illégalité et de violence. Le cas de l'éminent général piémontais Giuseppe Govone, qui fut envoyé en Sicile avec la mission de ratisser des conscrits, est rappelé, il fit usage de méthodes telles que mettre la ville en état de siège, la coupure de l'approvisionnement en eau et la prise d'otage de femmes et d'enfants. Dans une tentative de justifier ses actes au parlement, Govone fit référence à la prétendue barbarie du territoire, provoquant un début de bagarre dans hémicycle. Francesco Crispi, un Sicilien, provoqua en duel un éminent député du Nord et vingt-et-un démocrates, dont Garibaldi, démissionnèrent [28].

Duggan examine également le problème du nombre de personnes tuées dans les années après la réunification, qu'il appelle une « vraie guerre civile », citant Quintino Sella. À cet égard, il fait une comparaison entre les chiffres officiels (5 200 tués au cours de combats entre ou exécutés de 1861 à 1865) et ceux qui utilisent le témoignage de la presse locale et les comptes rendus de la presse étrangère qui parle de dizaines de milliers (et jusqu'à 150 000) de morts. Il juge ces derniers chiffres « peu probable mais pas impossible », puisque des massacres comme celui de Pontelandolfo ne figurent pas dans les documents officiels [29].

L'historien anglais, critique la « greffe à l'ensemble de l'Italie des lois et des institutions piémontais » au motif qu'elle a été effectuée « avec si peu de consultation, et un empressement et insensibilité si grande à offenser gravement la sensibilité et les intérêts locaux ». Si en fait le Piémont pourrait revendiquer un certain leadership moral étant le seul État italien à avoir une Constitution (mais pas le premier, le Royaume des Deux-Siciles avait eu avec Ferdinand II, le premier promulgateur d'une constitution) [30]. ; sous d'autres aspects tels que l'éducation, le gouvernement local et la justice, la Lombardie, la Toscane et le Royaume des Deux-Siciles avaient de meilleurs lettres de créance. Ce fut que plus récemment, que le Piémont se libéra de la réputation d'être « la partie la plus arriérée de la péninsule»[31].

En plus de l'ancien royaume des Deux-Siciles, pays de longues traditions juridiques, le remplacement des codes existants par des lois piémontaises provoqua de fort mécontentement même en Toscane, et en particulier pour l'introduction de la peine de mort, qui n'existait pas dans les traditions juridiques locales. D'autres mécontentements furent dus à l'introduction de préfets comme une référence local au système de gouvernement. Ces derniers furent pendant de nombreuses décennies après l'unification d'origine piémontaise ou du Nord, et toujours liés par des relations d'amitié avec le ministre de l'Intérieur dans des endroits clés tels que Milan, Florence Naples et Palerme[32].

De sévères critiques furent adressées par Duggan à la forme et aux études de pseudo-scientifiques de Cesare Lombroso, qu'il appelle avec mépris «un homme convaincu d'avoir la solution aux problèmes siciliens (et même de l'humanité)». L'historien anglais fait remonter l'origine des théories du racisme au médecin véronais à son expérience dans l'armée pendant la campagne contre le brigandage. Étant chargé d'effectuer des examens médicaux pour les conscrits, Lombroso examina et mesura environ 3 000 hommes, commençant à développer des idées sur les origines de la délinquance. Le premier résultat de ses réflexions fut un essai en 1864 sur la connexion entre les tatouages des soldats et leurs déviances [33]. À partir de cette expérience, et des études ultérieures, Lombroso formula l'hypothèse que «la violence était un bon indicateur de la barbarie, et à son tour la barbarie était un bon indicateur de dégénérescence de la race »[34].

Duggan adresse son attention critique également à la construction de la mythologie du Risorgimento, définie à travers les paroles de Francesco Crispi « religion de la Patrie (dont il faut donner) la plus grande solennité, la popularité maximale ».

L'historien anglais estime que l'idéalisation du mouvement unitaire fut exaltée à travers les personnages de Victor-Emmanuel II et Garibaldi, en un rôle de catalyseur et d'homogénéisation des diverses tendances, souvent contradictoires, monarchiques et républicaines, fédéralistes et unitaires, conservatrices et radicales. Ce mythe a été soutenue par une importante littérature hagiographique, surtout après la mort de deux personnages (1878 et 1882[35]., et par la construction de nombreux, et dans certain cas forcée, de monuments [36].

Duggan montre également que l’œuvre de construction d'une mythologie du Risorgimento fut étendue à tous les programmes scolaires en histoire, l'enseignement devait être effectué « de sorte que les futurs étudiants absorbe de l'histoire de l'Italie l'amour de la patrie» À cette fin, une manipulation soignée des manuels scolaires, dans lequel il devait être fait mention de la possibilité que « Cavour, ou pire encore Victor-Emmanuel, n'étaient pas du tout au tout des patriotes désintéressés» [37]. Pour la protection de celui-ci, chaque fois qu'un personnage politique de haut mourait, les autorités procédait à un examen minutieux de sa correspondance privée avec le roi, afin d'effacer et de mettre au secret dans la Bibliothèque royale les documents compromettants. De même, la correspondance de Cavour a été minutieusement expurgée de l'hostilité envers Garibaldi, les démocrates et les phrases très offensives à l'encontre des Italiens[38].

Martin Clark, professeur de l'histoire politique de l' université d'Édimbourg, est un autre protagoniste du révisionnisme[39]

Dans son livre Il Risorgimento italiano – una storia ancora controversa, Clark affirme la non-soutenabilité de la vision « patriotique et progressiste » du processus d'unification. Il conteste qu'il y avait déjà une nation italienne, puisque seule une petite élite avait la conscience et la fierté de son passé historique. À cet égard, il rappelle que seulement 2,5% de la population parlait l'italien, alors qu'en grande partie des habitants de la péninsule, parlaient les langues locales ou dialectes[40], et qu'en tout cas la langue italienne «définissait une communauté culturelle, et non une éventuelle communauté politique »[41]. La minorité de personnes qui se sentaient italiens, était composée essentiellement d'avocats ou d'intellectuels de différents domaines, elle appelait à l'indépendance de puissances étrangères, l'Autriche, mais pas à l'unité. L'ambiance de l'époque, en effet, était fortement marquée par des batailles de clochers, héritage de l'époque des communes et jamais vraiment en sommeil.

Le chercheur conclut que l'«interprétation patriotique du Risorgimento est erronée, les Italiens étaient divisées et pas du tout soucieux de réaliser l'unité nationale »[42].

L'universitaire anglais reconnait comme les chercheurs de l'école de l'étude du meridione Sud que la société de l'ancien royaume des Deux-Siciles n'était pas en stagnation, et que certaines institutions fortement contestées par l’historiographie la plus répandue, telles que les Latifundio, ne furent pas l'indice d'un retard socio-culturel, mais plutôt la « réponse la plus appropriée aux conditions technologiques et aux marchés existants ». Dans ce contexte, la thèse, selon laquelle ce furent les politiques douanières et fiscales adoptées par les nouveaux dirigeants qui provoquèrent la destruction de l'économie du Sud, prend corps [43].

D'autres analyses sont également effectuées par la chercheuse irlandaise Lucy Riall, formée à la London School of Economics et à l'université de Cambridge, et actuellement professeur d'histoire au Birkbeck College de l'université de Londres[44].

Le révisionnisme d'approche catholique

D'autres tentatives de fournir un base historiographique sur les thèses selon lesquels l’État unitaire a été le résultat d'une vexation de la minorité contre la majorité des Italiens, a été l’œuvre un groupe d'inspiration catholique, ayant subi d'importants dommages par la politique libérale mise en œuvre par les Piémontais. Le pape Pie IX excommunia le gouvernement libéral de Cavour pour la violation des territoires pontificaux et le traitement réservé à tout ce qui était proche de l'Église catholique. La protestation des milieux ecclésiastiques ne réussit pas à s'affirmer face à la puissance du nouvel État et finit par être reléguée en un petit cercle de catholiques intransigeants. La polémique de la confrontation entre l’Église et le Royaume d'Italie, en raison de l'invasion des États pontificaux de 1870, deviendra, par la suite, la Question romaine [45], [N 6]Les argumentations de la part des catholiques ont été exprimées par la chercheuse contemporaine Angela Pellicciari[46].

Argumentations du révisionnisme historique sur le Risorgimento

Les révisionnistes soutiennent que l'invasion du Royaume des Deux-Siciles n'était pas motivée par des idéaux liés à la volonté d'unir l'Italie, mais découle plutôt de la volonté du Royaume de Sardaigne d'étendre ses frontières au détriment des États voisins, confisquant de plus les richesses de assainir son propre déficit [47],[48],[49]. Pour atteindre cet objectif, le royaume de Sardaigne, grâce surtout au travail diplomatique de Cavour, obtint le soutien du Royaume-Uni[50], et de la France, qui pour diverses raisons y trouvait son intérêt.

Dans cet optique, l'expédition des Mille n'aurait pas été un mouvement spontané de quelques idéalistes, mais la tête de pont d'une l'invasion planifiée. En préparation cette dernière, un énorme travail de mystification et de propagande contre le gouvernement bourbonien auraient été faits[51],[52] qui visait à accentuer l'isolement diplomatique. Simultanément, le gouvernement piémontais aurait mené une vaste opération de corruption des gradés de l'armée et de la marine du Royaume des Deux-Siciles [53],[54]. En plus de l'appui de l'Angleterre [55] et marginalement de la France, et de la franc-maçonnerie internationale [56], l'expédition des Mille aurait été effectuée avec le soutien de la mafia en Sicile [57], et de la Camorra à Naples [57],[58],, et aurait été successivement consolidée par l'invasion du Royaume des Deux-Siciles par les troupes de Savoie, sans que cet acte soit précédée d'une déclaration de guerre [59],[60],[61].

Après l'invasion, des simulacres de plébiscites auraient été organisés, destinés à dépeindre la révolution comme un mouvement populaire spontané des habitants du Royaume Deux-Siciles, et justifier l'opération piémontaise face à l'opinion publique européenne [62].

Après l'annexion, le Piémont aurait enfin procédé à une opération d'extension de son organisation étatique, avec des règles et du personnel piémontais, à l'ensemble du territoire du nouveau Royaume d'Italie, annulant les lois et les organisations séculaires, et en démantelant plus ou moins consciemment les activités économiques du sud de l'Italie en faveur de celle du Nord[63],[64].

L'aggravation soudaine des conditions économiques et le fort contraste social et culturel entre Piémontais et les habitants du Royaume des Deux-Siciles aurait été à l'origine de l'explosion du phénomène du brigandage, interprété par les révisionnistes comme un mouvement de résistance [55],[65] (durant lequel la maison de Savoie se rendit coupable de crimes de guerre et de déportations[66],[67],[68],[69], de tueries[70] et à l'importante émigration qui s'ensuivit et qui toucha les territoires méridionaux)[71],[72]. Certains auteurs soutiennent que l'opération d'annihilation culturelle et sociale aurait eu pour influence les théories racistes publiées par Lombroso à partir de 1876, et qui furent adoptées comme base pseudo-scientifique pour justifier la répression sur place[73],[74], mais ce point est toujours sujet à débat.

Situation économique et sociale des Deux-Siciles

Inauguration de la ligne ferroviaire de Naples-Portici.

Les auteurs révisionnistes soutiennent que le Royaume des Deux-Siciles, généralement décrit comme un état pauvre et oppressé[75],[76], était en fait un royaume où la population vivait dans un certain bien-être [7], avec un bon taux de progrès social et culturel, et qui traversait une phase de développement croissant interrompue par les changements induits par la «piémontisation »[77].

À l'appui de cette thèse, les travaux de l'économiste de la Basilicate Francesco Saverio Nitti sont généralement cités. Au début du XXe siècle, ce dernier réalisa des études économiques sur la situation économique de Royaume des Deux-Siciles et des autres États qui apparaissaient plus tard dans l'Italie unifiée. Sur la base des recherches effectuées, Nitti soutint que le royaume des Deux-Siciles avait été l'état pré-unitaire qui apporta à la balance italienne le moins de dettes et le plus de richesse publique italienne sous toutes ses formes[78], Dans son ouvrage Scienza delle Finanze, Nitti rapporta que la banque du Royaume des Deux-Siciles avait un capital de 443,3 millions de lires or, équivalent à plus de la moitié du patrimoine de tous les autres états pré-unitaires de la péninsule, tandis que le Royaume de Sardaigne en avait 27,1 millions [79] Les positions de Nitti, cependant, ont été contestées par Giustino Fortunato, un autre historien du Sud [80].

À l'appui de l'allégation faite par Nitti, d'autres auteurs rapportent que le montant de l'épargne publique et privée dans les Royaume des Deux-Siciles était grand. Dans la période immédiatement précédente à l'expédition des Mille, la seule banque des Deux-Siciles (évolution de la banque de Naples fondée en 1584) gérait une somme équivalente à 33 millions de ducats entre dépôts publics et privés, soit environ 140 millions de lires piémontais (le taux de change entre deux monnaies était en fait égal à un ratio de 4,25:1[81], en faveur de celle du Royaume des Deux-Siciles). À cette somme il fallait ajouter deux millions de sterling, environ 60 millions de ducats (et donc à 255 millions de lires piémontaises) appartenant personnellement à François II. 30 millions de ducats supplémentaires (équivalent à 127,5 millions de lires piémontaises) étaient détenus par les banques siciliennes [82] En plus de la Banque de Naples déjà citée, dans la capitale du Royaume des Deux-Siciles étaient présentes l'une des quatre filiales européennes (les autres étaient à Londres, Paris et Vienne) de la banque de la famille Rothschild[83].

Bien que le débat sur les conditions économiques du Royaume des Deux-Siciles soit encore ouvert, les travaux économiques récents semblent confirmer les positions des révisionnistes. Les économistes Vittorio Daniele de l'université de Catanzaro et Paolo Malanima de l'Institut des études sur les sociétés méditerranéennes du Conseil national de recherches (ISSM - CNR) de Naples ont récemment publié une analyse des séries historiques du produit des régions pendant la période 1861-2004. Dans la conclusion de leur travail, ils font valoir que, au moment de l'annexion, il n'y avait aucun véritable fossé économique entre le Nord et le Sud et qu'il a commencé à émerger au cours des vingt dernières années du XIXe siècle[84].

En plus de mettre l'accent sur les bonnes conditions économiques du Royaume des Deux-Siciles avant l'unification, les révisionnistes ont rapporté les nombreux prix du royaume sur le plan scientifique et technologie, en soutenant, sur cette base, le progrès civil. Par exemple, il est vérifié que le premier bateau à vapeur de la Méditerranée y fut construit, (1818) [85], la première ligne de chemins de fer italiens (Naples-Portici 1839), le premier éclairage au gaz en Italie (1839), le premier observatoire volcanologique dans le monde (observatoire du Vésuve (1841)[86]. Les révisionnistes soulignent également la présence d'installations industrielles en avance telles que la fabrique de métal-mécanique de Pietrarsa (la plus grande de la péninsule)[87], le chantier naval de Castellammare di Stabia [88], le pôle sidérurgique de Mongiana et celle textile de San Leucio (aujourd'hui site du patrimoine de l'humanité de l'Unesco).

Les révisionnistes rapportent, enfin, comme un signe de progrès social, que Naples parmi les nombreux prix avait ceux de première ville d'Italie (et la troisième d'Europe) par nombre d'habitants, la ville d'Italie avec le plus grand nombre d'imprimeries (113) et pour les publications de journaux et de revues, et le plus grand nombre de conservatoires musicaux et de théâtres, dont le fameux San Carlo. La première chaire d'économie politique dans le monde a été créée, à Naples, par Antonio Genovesi en 1754[89] dans le cadre de l'université Frédéric-II, la plus ancienne université d'État en Europe[90].

La crise financière du Royaume de Sardaigne

Camille Benso, comte de Cavour, en costume officiel. Portrait de Tranquillo Cremona.

Les révisionnistes soutiennent que la véritable raison de la conquête de états avant l'unification, et en particulier le Royaume des Deux-Siciles, n'a pas liée à un idéal, mais à la crise financière du royaume de Savoie [47],[48], qui, entre 1848 et 1859, aurait accumulé une dette d'environ 910 millions de lires [49]. Déjà en juillet 1850, le comte de Cavour, dans un discours à la Chambre, exprimait ainsi ses préoccupations concernant l'état des finances dans le Piémont:

«  Je sais comme tous que, si nous continuons sur le voie nous avons suivi pendant deux ans, nous irons droit à la faillite, et que continuant à augmenter les charges, après quelques années nous serons dans l'incapacité de contracter de nouveaux prêts et de satisfaire les anciens. »

— Camillo Benso di Cavour[91]

Les auteurs révisionnistes estiment que les dépenses soutenues pour les différentes guerres expansionnistes ou voulues pour s'insérer dans le jeu diplomatique international, ont pesé sur le passif de la balance de l’État de Savoie. En particulier, la guerre de Crimée, que Cavour considérait comme un bon tremplin pour introduire le Piémont sur l'échiquier de la politique européenne, imposa à Turin, en plus du sacrifice humain d'un tiers du contingent[N 7], un important sacrifice économique, qui fut financé par une dette auprès du Royaume-Uni qui ne sera payé qu'en 1902 grevant, pendant plus de quarante ans, le budget de l’État[92].

Plusieurs sources confirment l'état de grande crise financière du Royaume de Sardaigne, alors que dans le Royaume des Deux-Siciles, la situation est inverse. Selon ces sources, la dette publique du Royaume des Deux-Siciles était d'un tiers celle du Piémont (26 millions de livres contre 64), mais avec l'unification, ce passif fut supporté par les territoires des États pré-unitaires. En particulier, dans une étude de 1862, le baron Giacomo Savarese, confrontant les rentes, les titres d'État, un indice de santé des finances publiques de l'état, constata que si, en 1847, le Piémont, avait une dette publique limitée à 9 342 707 de lires par an, cette dernière s'éleva à un point tel que pour l'année 1860 des émissions de titres furent émises pour 6 797 417 710 lires[93]. Par contre, le total des émissions de titres de la dette publique dans le Royaume des Deux-Siciles, dans la décennie 1848-1859, s'éleva à 5 210 731 lires[93]. Savarese avait également comparé, toujours au cours des dix années, les budgets du Royaume des Deux-Siciles et du Piémont, déduisant que ce dernier avait accumulé un déficit supérieure à la premier de 234 966 907 lires (369 308 006 lires du Piémont contre 134 341 099 lires des Deux-Siciles[94]. Toujours dans la même période, le Piémont avait approuvés 22 mesures législatives qui introduisaient de nouvelles taxes ou aggravaient celles déjà existantes (contre aucune nouvelle taxe ou augmentation dans le Royaume des Deux-Siciles) et d'autres dispositions qui décrétèrent la vente d'une série de biens publics[95] pour réduire le déficit [96].

La santé financière du Royaume des Deux-Siciles et la situation opposée à la charge du Piémont, a été illustré dans ce sens par l'économiste Francesco Saverio Nitti:

« Ce qui est certain, c'est que le royaume de Naples était, en 1857, non seulement le plus réputé d'Italie pour sa solidité financière – les cours des revenus en donne la preuve – mais aussi que, parmi les grands États, on y trouvait les meilleures conditions. Peu de dettes, des taxes peu lourdes et bien amorties, une grande simplicité dans tous les services fiscaux et dans la Trésorerie de l’État. C’était tout le contraire du Royaume de Sardaigne, où les impôts avaient atteint des niveaux très élevées, où le régime fiscal représentait une série de superpositions continues faite sans critère, avec une énorme dette publique, sur laquelle pesait le spectre de la faillite. »

— Francesco Saverio Nitti[97]

Même l'historienne révisionniste d'approche catholique Angela Pellicciari confirme pour l'essentiel ce qui précède, prenant comme exemple une citation de Pier Carlo Boggio, un membre du Royaume de Sardaigne[98]. En 1859, Boggio écrit dans son livre Fra un mese! que « la paix maintenant signifierait pour le Piémont la banqueroute »[99] affirmant que les graves problèmes financiers du Piémont étaient la conséquence des énormes dépenses découlant de la cause nationale:

«  Le Piémont augmenta de bien cinq cents millions sa dette publique: le Piémont faussa les bases normales du passif de sa balance; le Piémont déplaça son action de son centre primitif, le Piémont s'imposa à elle-même une impulsion étrangère à son orbite naturelle, le Piémont risqua à plusieurs reprises ses institutions; le Piémont sacrifia la vie de bon nombre de ses enfants, toujours en vue de l'objectif glorieux qu'il s'est proposé : le rachat de l'Italie. »

— Pier Carlo Boggio[99]

Le complot international contre le Royaume des Deux-Siciles

Ferdinand II des Deux-Siciles.

Selon les sources révisionnistes, le processus d'annexion du royaume des Deux-Siciles aurait été une opération de conspiration planifiée, réalisée avec le soutien du Royaume-Uni[100]. Selon ce point de vue, l'opposition directe entre le Royaume-Uni et le Royaume des Deux-Siciles auraient eu des racines dans la progressive affirmation de ce dernier en tant que puissance maritime dans le centre de la Méditerranée, et donc en conflit direct avec les intérêts britanniques [101],[102],[102]. À cet égard, plusieurs sources signalent comment, en particulier sous le règne de Ferdinand II des Deux-Siciles, la marine marchande napolitaine s'est progressivement accrue passant de 5 328 unités (102 112 tonnes) de 1834 à 9 847 unités (259 917 tonnes) en 1860, et comment, elle a fait évolué le type de navire en faveur d'unité au tonnage plus élevé qui permettaient, par conséquent, d'effectuer du trafic commercial sur de plus longues distances[103],[104]. Le but, du souverain du Royaume des Deux-Siciles, d'améliorer progressivement l'influence commerciale de sa marine en Méditerranée était en net opposition avec la stratégie anglaise de domination du commerce anglais sur les mers, en particulier parce que les travaux pour l'ouverture du Canal de Suez étaient à un stade avancé et que donc le Royaume des Deux-Siciles aurait pu interférer dans les intérêts britanniques sur le trafic entre le continent et les Indes [105].

L'irruption de l'île Ferdinandea qui émergea dans les eaux territoriales de la Sicile en juillet 1831, est généralement considéré comme une autre cause de conflit entre le Royaume-Uni et le Royaume des Deux-Siciles. Le différend pour la petite île débuta avec sa prise de possession par le Royaume-Uni, qui y planta le premier son drapeau, le 10 août, et la baptisa l'île de Graham. Le 17 août, compte tenu que la nouvelle île était située dans ses eaux territoriales, l'État des Bourbons en revendiqua la possession lui donnant le nom de son souverain. Ce différend réglé rapidement avec la disparition de l'île à la fin de décembre [N 8], est généralement interprété comme un autre signe de la volonté de Ferdinand II d'affirmer le Royaume des Deux-Siciles comme une puissance maritime destinée au contrôle de la Méditerranée centre-sud[102], en opposition directe avec les intérêts britanniques.

L'opposition avec le Royaume-Uni ne fut pas la seule raison qui, selon les révisionnistes, détermina la convergence des intérêts internationaux pour l'annexion du Royaume des Deux-Siciles par le Piémont. Du point de vue des relations internationales, le Royaume des Deux-Siciles était dans une situation d'isolement diplomatique [106], déjà entamée au moment de Ferdinand II. Ce dernier, en effet, avait pris la décision de poursuivre une politique protectionniste, qui sur le théâtre diplomatique européen se traduisit par la non adhésion à un parti spécifique. Le Royaume des Deux-Siciles était plutôt lié à l'Autriche (Marie-Thérèse de Habsbourg-Lorraine-Teschen, épouse de Ferdinand II, était autrichienne) et il avait une relation de longue date aussi bien avec la France de Napoléon III qu'avec le Royaume-Uni. Ferdinand II, cependant, avait donné des signes, depuis le début de son règne, de vouloir assurer à son pays une indépendance diplomatique, convaincu que sa position de pays « entre l'eau sainte et l'eau salée » [N 9] l'aurait protégé de toute ingérence étrangère, à condition d'avoir une puissante marine militaire.

L'isolement voulu par Ferdinando II, selon les théories révisionnistes, s'exprima par le choix de rester neutre dans la guerre de Crimée, ne permettant pas l'utilisation de ses ports aux flottes britanniques et françaises[107], ce qui lui valut peu de sympathie.

Inversement, tout au long de la décennie précédant l'unification de l'Italie, Cavour fut très actif dans la diplomatie européenne pour assurer à la Savoie la sympathie, sinon l'alliance, du Royaume-Uni et de la France. En 1855, il envoya un contingent de troupes lors de la guerre de Crimée. De cette façon, il obtint un siège lors de la conférence de la paix, où il réussit à faire prendre, aux représentants britanniques et français, une position sur la question italienne. L'amitié du Piémont avec le Royaume-Uni fut confirmée par la visite que le roi Victor-Emmanuel II fit à la Reine Victoria[50] à la fin de la guerre de Crimée. Sur le front diplomatique français, grâce aux arts de séduction d'une de ses parentes à l'égard de Napoléon III[108], Cavour réussit à se rapprocher de Napoléon III. L'amitié avec la France se concrétisa par la collaboration militaire entre français et piémontais contre l'Autriche au cours de la deuxième guerre d'indépendance italienne, après quoi les accords de Plombières permirent l'annexion de la Lombardie au Piémont.

La question du soufre sicilien

Selon la critique révisionniste, le comportement des Anglais semble être en corrélation avec la question du soufre sicilien[109],[110]. Ce matériau précieux était géré par le Royaume-Uni dans une situation de monopole, en vertu d'une concession faite de 1816 par Ferdinand Ier. À cette époque, le soufre était une ressource stratégique pour la fabrication de la poudre à canon, et la production minière sicilienne couvrait 80% de la demande mondiale [111]. En 1836 Ferdinand II considéra comme désavantageux pour les caisses de l’État les conditions économiques de la concession accordée aux Britanniques qui profitaient du minerai en l'achetant à un coût très faible et en le revendant à un prix élevé sans garantir pas un bon revenu à son royaume[7]. Le souverain du Royaume des Deux-Siciles, qui, entre-temps, avait supprimé la taxe sur la mouture, se trouva contraint de chercher d'autres moyens pour augmenter les contributions aux caisses du royaume. La solution sembla venir de la France dans une tentative de modifier le partenariat commercial avec les Anglais. La gestion du soufre fut ainsi confiée à une société française, la Taix Aycard de Marseille, qui l'aurait payé au moins le double des Anglais [7].

Tout ceci provoqua une forte réaction du Royaume-Uni qui, en plus d'annoncer la saisie de navires siciliens [112] envoya en 1836 une flotte dans le golfe de Naples, la menaçant de bombardements. Ferdinand II ne se laissa pas impressionner et ordonna à son armée de protéger les côtes du royaume[7]. Cela aurait provoqué une guerre si le roi Louis-Philippe n'avait pas réussi à arbitrer entre les deux États. Le conflit pris fin avec l'annulation par l’État bourbonien du contrat avec la Taix Aycard[113],[114], et l'obligation de rembourser les pertes aux Anglais.

Les déclarations de Gladstone

William Gladstone.

L'homme politique anglais William Gladstone, après avoir visité l’État bourbonien entre 1850 et 1851, écrivit deux lettres au Parlement britannique, dans lesquelles il soutint que le royaume était dans une terrible situation sociale. Gladstone, en particulier, se serait rendu dans plusieurs prisons des Bourbons et aurait été choqué par les conditions de vie des détenus[115].

Dans l'introduction des lettres, il écrivit, entre autres:

«  Je ne décris pas des sévérités accidentelles, mais la violation incessante, systématique, préméditée des lois humaines et divines, la persécution de la vertu, quand elle est combinée à l'intelligence, la profanation de la religion, la violation de toute morale, poussé par des peurs et des vengeances, la prostitution de la magistrature pour condamner les hommes les plus vertueux et hauts et intelligents et distinctes et cultes, un vil système sauvage de tortures physiques et morales. L'effet de tout ceci, c'est le renversement de toute idée sociale, c'est la négation de Dieu érigée en système de gouvernement. »

— William Gladstone[116]

.

Les deux lettres furent également publiées par la presse devenant les « Two Letters to the Earl of Aberdeen, on the State Prosecutions of the Neopolitan Government »[117] ainsi que traduites en français avant d'être publiées sous le titre de Deux Lettres Au Lord Aberdeen Sur Les Poursuites Politiques Exercées Par Le Gouvernement Napolitain.

Les accusations de Gladstone suscitèrent des réactions chez ses contemporains, et les premiers commentaires en réponse aux lettres se concentrèrent sur la réfutation des affirmations du politicien britannique. Alphonse Balleydier, par exemple, dans « La vérité sur les affaires de Naples, Réfutation des lettres de M. Gladstone » se propose de démolir les hypothèses sur lesquelles Gladstone fonde son « fabuleux échafaudage », déplorant, entre autres, le fait qu'une fois arrivé à Naples, au lieu de visiter le ministre Fortunato ou rendre hommage au roi, il se soit rendu immédiatement dans les prisons pour parler avec les plus farouches adversaires du gouvernement napolitain[118].

Toujours en France, Jules Gondon, afin de réfuter les allégations de l'homme politique britannique, publia le livre « La terreur dans le royaume de Naples, lettre au right honorable W.E. Gladstone en réponse à ses Deux lettres à lord Aberdeen »[119]. Le comte Walewski, ambassadeur français qui séjourna à Naples pendant près de deux ans, écrivit une lettre à Lord Palmerston, dans laquelle il déclara:

«  Milord [...], je peux vous dire que les faits relatés dans les lettres, sur lesquelles vous étayez pour attaquer le roi de Naples, sont en partie fausses et exagérées. Le roi de Naples a dû écraser la main sur les hommes qui conspiraient pour lui ravir la couronne, tout autre gouvernement dans de telles circonstances aurait fait la même chose, et il n'y en a que peu qui se serait montré plus humain. »

— Alessandro Walewski[120]

Dominico Razzano, dans son livre La Biografia che Luigi Settembrini scrisse di Ferdinando II affirma que Gladstone retourna à Naples entre 1888 et 1889, il aurait avoué qu'il ne s'était jamais rendu dans aucune prison, basant ses déclarations sur les allégations de certains révolutionnaires anti-bourboniens [121].Dans un article publié sur la publication Rassegna storica del Risorgimento, Maria Gaia Gajo, toutefois, avance des doutes sur la possibilité d'un accord entre Palmerston et Gladstone, elle juge absurde qu'un libéral et un conservateur (qui par le passé s'est montré un adversaire tenace de la politique de Palmerston) ait été en mesure de travailler dans ce sens[122].

Un « memorandum pour S. M. » Ferdinand II du 22 mars 1850, qui décrit la visite d'un « personnage distingué » dans deux prisons napolitaines divertir et les conversations avec les autorités pénitentiaires, en ce qui concerne le traitement des détenus (de droit commun comme politiques) et avec les prisonniers politiques (et avec Poerio en particulier). Cela a parfois été interprété comme une preuve de la présence en ces lieux de Gladstone [123]. En fait, le document rend compte de la visite, le 20 mars, du député britannique Alexander Baillie-Cochrane[124].

Toutefois, les anti-risorgimentaux pensent que les dénonciations sur la présumé mauvaise gouvernance des Bourbons, qui se propagèrent dans toute l'Europe, et qui furent accréditées pour véridique, furent un vrai soutien aux libéraux italiens et permis aux Piémontais et aux Anglais d'affaiblir la position du Royaume des Deux-Siciles dans le domaine de la diplomatie internationale [7]. La diffusion de ces informations, coûta le poste au Premier ministre Giustino Fortunato, pour ne pas avoir été en mesure d'en empêcher la divulgation [125] Ferdinando Petruccelli della Gattina, dans un article publié dans le journal Unione de Milan, le 22 janvier 1861, parla de Carlo Poerio qui exécuta sa peine sous le gouvernement des Deux-Siciles et de Gladstone :

«  Poerio est une invention traditionnelle de la presse anglo-française. Lorsque nous agitions l'Europe, et l'incitions contre les Bourbons de Naples, nous avions besoin d'incarner la négation de cette horrible dynastie, nous avions besoin de présenter tous les matins aux crédules lecteurs de l'Europe libre une victime vivante, palpitante, visible, que cet ogre de Ferdinand dévorait cru à chaque repas. Nous inventâmes alors Poerio. Poerio était un homme de génie, un baron, il portait un nom illustre, il avait été ministre de Ferdinand et son complice dans certains tours de passe-passe de 1848 ! Il semblait être l'homme opportun pour en faire l'antithèse de Ferdinand – et le miracle fut fait. Et Gladstone fit comme nous, il magnifia la victime afin de rendre l'oppresseur plus odieux; il exagéra la torture afin d'émouvoir dans une grande colère l’opinion publique. »

— Ferdinando Petruccelli della Gattina[126]

Toujours selon Harold Acton, Poerio aurait été une création des médias, construit ad hoc pour incarner la figure du « typique » révolutionnaire libéral à opposer à une autre création de médias, le « monstre Bomba »[N 10], fruit de la presse, d'une part, suggestionnée par Gladstone, d'autre part, méprisée par Ferdinand II [127].

Une partie de la presse italienne, à la suite des déclarations de Gladstone, qui continua de s'étendre au fil des ans, s'insurgea contre le système carcéral des Bourbons. Le 19 mars 1857, le Corriere Mercantile de Gênes publia un article qui prétendait que dans les prisons méridionales s'utilisait la « coiffe du silence »[128]. En 1863, encore une fois, Pietro Corelli soutint qu'après l'arrestation de Francesco Riso, suite à la révolte de Gancia, la police de Palerme, avait menacé d'utiliser « coiffe du silence » sur lui, s'il n'avait pas révélé les noms des autres insurgés[129]. Il s'agissait d'un instrument de torture pour empêcher de parler[130]. Selon l'historienne révisionniste Pellicciari, ce dispositif de torture fut largement utilisé par le système carcéral britannique, et il était inconnu à Naples et il ne fut jamais utilisé dans les prisons du Royaume des deux-Siciles[128].

Les relations entre le Royaume de Sardaigne et l'Angleterre

Selon la critique révisionniste, un complot contre le Royaume des Deux-Siciles aurait été ourdi par le Royaume de Sardaigne et le Royaume-Uni, afin de tirer profit de l'effondrement de l’État des Bourbons [7]. Carlo Alianello fit valoir que, en plus du royaume de Sardaigne, même le Royaume-Uni, l'une des grandes puissances mondiales, avait ses points faibles (comme la grande famine en Irlande qui à cette époque faisait partie du Royaume-Uni et qui provoquait des milliers de morts contribuant à un fort taux d'émigration vers les Amériques)[7].

Cependant, le rôle de Cavour dans l'annexion du Royaume des Deux-Siciles n'est pas encore très clair. Selon Arrigo Petacco, le premier ministre du Piémont désapprouvait la conquête du royaume des Bourbons et chercha même de conclure un accord avec François II pour la formation d'un État fédéral, mais le souverain aurait refusé[131].

D'autres auteurs tels que Lorenzo Del Boca [132] et Aldo Servidio [133] rapportent qu'en fait dès 1856, soit quatre ans avant l’expédition des Mille, Cavour et le comte de Clarendon, un émissaire de Lord Palmerston, ministre des Affaires étrangères anglais, auraient eu des contacts pour organiser des révoltes contre les Bourbons dans le Royaume des Deux-Siciles, point de vue soutenu également par l'historien anglais George Macaulay Trevelyan, auteur de plusieurs ouvrages sur Garibaldi[133]. Cavour aurait ordonné à Carlo Pellion di Persano de prendre contact à Naples avec l'avocat Edwin James, homme de confiance du gouvernement britannique[132],[133].

Le comte de Clarendon se dressa contre Ferdinand II, parce que, à ses dires, les puissances évoluées doivent imposer la voix de la justice et l'humanité [134].

L’aide étrangère aux Mille

Le débarquement des Mille à Marsala dessiné par un observateur officiel, à bord d’un navire britannique.

Selon ce que rapporte plusieurs sources révisionnistes, le gouvernement britannique joua un rôle important dans l’expédition des Mille, en finançant la campagne de Garibaldi avec 3 millions de francs français[55], fournis avec l’appui de la franc-maçonnerie américaine et canadienne[56]. Avant que les mille arrivent en Sicile, le contre-amiral George Rodney Mundy, commandant adjoint de la Mediterranean Fleet de la Royal Navy, avait reçu l’ordre de son gouvernement, de prendre le commandement du gros de l’unité navale de sa flotte et de croiser dans la mer Tyrrhénienne et le détroit de Sicile, effectuant des fréquentes escales dans les ports du Royaume des Deux-Siciles afin de l’intimider [135] et de recueillir des informations ainsi que d’atténuer sa capacité à réagir[136].

Au moment du débarquement à Marsala, plusieurs navires de guerre britanniques étaient présents au large de la côte. L’Argus et l’Intrepid, deux navires anglais, arrivèrent environ trois heures avant l’arrivée des navires Piemonte (à bord duquel se trouvait Garibaldi) et Lombardo[137]. Le motif de la présence de navires britanniques à Marsala n'est toujours pas claire, même si des auteurs donnent pour certain qu’il devait servir à appuyer le débarquement des garibaldiens [138]. Un débat à ce sujet au Parlement de Grande-Bretagne, au cours duquel le député Sir Osborne accusa les navires britanniques d’avoir facilité le débarquement de Garibaldi à Marsala fut contesté [139] alors que Lord Russell répondit que la raison de leur intervention sur les côte siciliennes était due à la protection des petites entreprises britanniques qui y résidaient, comme les magasins viticoles de Woodhouse et Ingham[139].

Toutefois, Garibaldi, dans une réunion publique à Londres, reconnut le soutien de Palmerston lors de l’expédition, déclarant: «S'il n'y avait pas eu le gouvernement anglais, je n’aurais jamais pu passer le détroit de Messine»[140]. L’inventeur américain Samuel Colt, membre de la loge maçonnique «St John's" du Connecticut[55], offrit à l’armée garibaldienne 100 armes à feu qui comprenait des révolvers et des carabines, profitant de l’opération pour promouvoir ses produits[141]. Après la conquête de la Sicile, Garibaldi, satisfait des armes fournies, acheta à Colt 23 500 fusils pour un coût d’environ 160 000 dollars[141]. Garibaldi envoya par la suite une lettre de remerciement à l’inventeur américain et Victor-Emmanuel II lui remit une médaille d’or[141].

La trahison des officiers des Bourbons

Les auteurs révisionnistes soutiennent que, en plus du soutien britannique et américain, les Mille bénéficièrent du reniement de nombreux officiers du Royaume des Deux-Siciles, rendu possible surtout par la corruption financière de l'Angleterre. Les francs fournis par les Britanniques furent convertis en piastres turques (la monnaie la plus utilisée dans le commerce international à l'époque) et furent exploités en grande partie pour garantir aux traites le recrutement dans le nouvel état tout en conservant leur grade, leurs qualifications, leur commandement et leur salaire. L'opération fut un succès et les garibaldiens bénéficièrent à leur côté d'environ 2 300 officiers [53],[54].

Un exemple est celui de Tommaso Clary, commandant du fort de Milazzo, qui, selon Giuseppe Buttà, fut « couard ou traître »[5].

Un autre officier accusé de trahison fut Guglielmo Acton, le petit-fils de John et cousin de second grade de Lord Acton. Avec le grade de commandant de frégate, Acton commandait la corvette Stromboli [142], un des navires de la flotte des Bourbons qui, le matin du 11 mai 1860, avait la charge de traquer les deux bateaux à vapeur piémontais que les services des Bourbons savaient être entre Trapani et Sciacca et qui ne s'opposa pas, sinon avec un fort retard[143], au débarquement des Mille à Marsala. Acton fut soumis à une enquête pour son comportement lors de débarquement, le jugement de la commission de la marine des Deux-Siciles sur sa conduite fut qu'il était «irréprochable», il fut, cependant, suspendu pour deux mois jusqu'à ce qu'il soit affecté au Monarca auprès du chantier naval de Castellammare di Stabia [144]. Après l'unification, Guglielmo Acton fut nommé amiral du Royaume d'Italie et, par la suite, sénateur et ministre de la Marine du gouvernement Lanza (14 décembre 1869 - 10 juillet 1873) et du (15 janvier 1870 au 5 août 1872).

La bataille de Calatafimi, souvent représentée par les historiens comme une entreprise héroïque garibaldienne, ne fut, selon les révisionnistes, qu'une farce. Le général bourbonien Francesco Landi fut coupable, selon Buttà, d'une conduite honteuse après le fait d'armes de Calatafimi, qui signa la chute de la dynastie des Deux-Siciles[5]. En dépit de la nette supériorité numérique de son armée, Landi retira ses troupes du champ de bataille, permettant aux Mille d'avancer sans trop d'oppositions vers Palerme[145]. Accusé de trahison, il fut destitué et mis aux arrêts à Ischia sur ordres de François II. Landi mourut le 2 février 1861, pour certains, de chagrin d'avoir été trompés par les garibaldiens, qui lui aurait promis une somme de 14 000 ducats déposés à la banque de Naples, mais, en réalité, il n'en aurait trouvé que 14[146].

Liborio Romano, un ancien carbonaro qui occupa le poste de ministre de l'Intérieur sous François II, commença à négocier secrètement avec Cavour et Garibaldi. Il entreprit des relations avec la camorra, lui confiant la tâche de maintenir l'ordre à l'arrivée de Garibaldi à Naples, la Camorra, libérant, de plus, les camoristes détenus [147] Garibaldi entra dans la ville sans problèmes [148] et, comme récompense, il confirma Romano dans son poste de ministre de l'Intérieur[149]. De son côté, Romano, nomma plusieurs membres de la Camorra dans les institutions [150], leur confiant des charges de police et leur faisant administrer l'affectation en en trois ans de 75 000 ducats au peuple, selon un décret de Garibaldi établi en octobre 1860[151],[152].

La violation du droit international

De nombreux révisionnistes affirment que l'unification, en se référant particulièrement à l'annexion du Royaume des Deux-Siciles, a eu lieu en violation du droit international. À cet égard, ils soutiennent que l'entrée de l'armée de Savoie dans les territoires du Royaume des Deux-Siciles fut un acte illégal d'agression, parce que non précédée d'une déclaration de guerre formelle[153],[60],[154]. Les révisionnistes signalent le même comportement à l'occasion de l'ouverture des hostilités contre le Grand-duché de Toscane, le Duché de Modène et les États pontificaux[155].

Les plébiscites

Les annexions territoriales au Royaume de Sardaigne (et plus tard au Royaume d'Italie), ont été ratifiés par les soi-disant plébiscites d'annexion. La concept de référendum, comme consultation électorale pour ratifier le transfert des territoires entre les États, s'était déjà produit lors de la Révolution française et fut l'origine du principe de l'autodétermination des peuples. Ce type de vote, en fait, n'était pas rare: il suffit de penser aux plébiscites tenus en 1852 et 1870, qui ratifièrent par deux fois la monarchie de Napoléon III. Ces consultations prévoyaient essentiellement le même mode de déroulement : c'était des élections au suffrage censitaire, limitées à ceux qui possédaient un certain patrimoine. Aux plébiscites du Risorgimento, seule 2% de la population participa à l'élection[156] et le taux d'abstention et contraire à l'annexion s'avéra négligeable.

L'État de Savoie utilisa les consultations par plébiscite pour démontrer la volonté générale des Italiens à se rassembler en un état et pour légitimer une politique expansionniste du Piémont [62]. Giuseppe La Farina, dans des lettres adressées à l'abbé Filippo Bartolomeo, souligna combien, pour éviter la réprobation des puissances européennes, cela était essentiel pour Victor-Emmanuel II, d'obtenir une reconnaissance populaire pour justifier les annexions territoriales et empêcher que l'on parla de «conquête» [62]. Le roi de Savoie était conscient de ne pouvoir étendre sa souveraineté sur les populations qui n'auraient pas invoqué son intervention, il était conscient que seul le consentement populaire aurait donné un prétexte pour la diplomatie d'affirmer que les Italiens approuvait le nouvel État unifié[62].

Depuis l'époque où se sont tenus les plébiscites d'annexions, en effet, il ne manqua pas de discours critiques sur le sens d'un tel suffrage, comme celui de l'ex-président du conseil du Royaume de Sardaigne, le turinois Massimo d'Azeglio.

« À Naples, nous avons chassé le roi afin d'établir un gouvernement basé sur un consensus universel. Mais il faut et il semble que cela ne suffit pas, pour tenir le royaume, soixante bataillons, et il est bien connu que, brigands ou pas brigands, personne ne veut rien en savoir. Mais il se dira: et le suffrage universel ? Moi, je ne sais rien de suffrage, mais je sais qu'en deçà du Tronto les bataillons ne sont pas nécessaires et qu'au-delà ils sont nécessaires. Il y a donc eu une erreur et il faut changer d'actions et de principes. Il faut savoir par les Napolitains une fois pour toutes, s'ils veulent de nous, oui ou non. Je comprends que les Italiens ont le droit de faire la guerre à ceux qui voulaient garder les Allemands en Italie, mais aux Italiens, restant italiens, qui ne veulent pas s'unir à nous, je crois que nous n'avons pas le droit de donner des arquebusades, à moins que vous concédiez maintenant, pour couper court, que nous adoptons le principe par lequel le nommé Bomba (Ferdinand) bombardait Palerme, Messine, etc. Je crois bien qu'en général, on ne pense pas de cette manière, mais puisque je n'ai pas l'intention de renoncer au droit de la raison, je dis ce que je pense. »

— Massimo d'Azeglio[157]

Une critique similaire fut faite par le britannique libéral Lord Russell, dans une dépêche envoyée à Turin, le 31 janvier 1861:

«  Les votes du suffrage universel dans ces royaumes n'ont pas grande valeur, ce sont une simple formalité après les révoltes et une invasion réussie, ils n'impliquent pas en soit l'exercice indépendant de la volonté des nations, au nom duquel ils se sont données. »

— Lord Russell[158]

Le 30 avril 1860, le journal anglais The Times s'exprime sur le même thème, commentant le plébiscite pour l'annexion de la Savoie à la France : «  La plus féroce farce jamais perpétrée sur le vote populaire: l'urne du vote dans les mains des mêmes autorités qui avaient émies la proclamation, toute opposition écrasée par l'intimidation [159] »

Les critiques des méthodes de la mise en œuvre des plébiscites ont été l'objet de discussions par des universitaires tels que Denis Mack Smith et Martin Clark qui a cité le passage ci-dessus du Times, et quelques autres auteurs ont, comme dans le cas d'Angela Pellicciari, souligné que les consultations avaient eu lieu sans la tutelle du secret du vote, et parfois même dans un climat d'intimidation, compte tenu, que les plébiscites avaient le seul but de donner un semblant de légitimité populaire à une décision déjà prise[160]. Pelicciari définit même le plébiscite comme une fraude colossale en la considérant comme une consultation truquée[160].

En particulier, l'historienne des Marches cite des anecdotes au sujet des consultations plébiscitaires pour l'annexion du Duché de Modène et du Grand-duché de Toscane. Filippo Curletti, un proche collaborateur de Cavour et chef de la police politique de Savoie, affirma dans ses mémoires qu'aux plébiscites de Modène, participa un petit nombre de votants et, qu'à la clôture du scrutin, les bulletins d'abstentions furent détruits. Compte tenu du nombre élevé d'absents, une pratique courante fut celle de compléter le vote par l'introduction dans les urnes de bulletins favorables à la Maison de Savoie pour compenser l'absentéisme[160]. Cette pratique fut tellement grossière, dans certains collèges, qu'au moment de l'examen, le nombre de votants était supérieur à celui des listes électorales[160]. En Toscane, La Civiltà Cattolica rapporte que les consultations furent précédées par une campagne de presse où celui qui ne devait pas voter pour l'annexion était défini « ennemi de la patrie et digne de mourir »[160]. Les imprimeurs de Toscane furent chargés d'imprimer une grande quantité de bulletins pour l'annexion alors que l'impression des bulletins opposés à l'annexion fut découragée. Toujours la revue jésuite affirma qu'on aurait abusé de la naïveté des populations vivant dans les zones rurales, les poussant à se rendre aux urnes, et qu'en cas contraire, elles auraient encouru des sanctions[160].

D'autres auteurs, comme Robert Martucci, corroborent les critiques des plébiscites en soulignant, outre le petit nombre d'abstentions, également la part de «non» à l'annexion: ces données permettent à Martucci de définir le vote politiquement non pertinent[161]. À cet égard, l'auteur s'arrête pour analyser le vote et les résultats des provinces siciliennes citant le cas de Palerme (36 000 voix pour et 20 contre), où les habitants sans certificat parce que « égaré »furent autorisés à voter; Messine (24 000 contre 8), Alcamo (3 000 contre 14), Girgenti (2 500 contre 70), Syracuse, où le vote eu lieu sans listes électorales, et Caltanissetta, où le gouvernement interdit toute propagande pour l'autonomie [162]. Tomasi di Lampedusa, dans les pages du Le Guépard, évoqua, même dans le cadre d'un roman, les problèmes liés aux plébiscites en Sicile.

À Venosa, commune province de Potenza, Antonio Vaccaro rapporte que sur 1 448 votes, un seul fut contraire à l'unification [163].

D'autres auteurs rapportent enfin comment le plébiscite qui détermina l'annexion du Royaume des Deux-Siciles au Royaume d'Italie fut accompagnée d'événements très graves et d'irrégularités. Le scrutin se déroula dans le Largo di Palazzo à Naples (l'actuelle Piazza del Plebiscito). Les urnes indiquaient clairement «oui» ou «non», elles étaient surveillées par un certain nombre de camorristes, que Liborio Romano avait recruté comme policiers, excluant les agents fidèles aux Bourbons[57],[58].

La piémontisation

Le terme piémontisation, déjà utilisé en 1861 pour critiquer le nouveau Parlement du Royaume de l'Italie [164], indique l'extension, aux territoires du nouveau royaume d'Italie, de l'organisation politique et administrative de l’État de Savoie et, en grande partie, de ses lois. Selon la thèse révisionniste, une telle extension n'aurait pas pris en compte les différences des états pré-unitaires. Dans le cadre de ces mêmes critiques, il faut noter que les principaux postes bureaucratiques et militaires furent presque exclusivement réservés aux membres de la classe politique du Royaume de Savoie[64]. La première législature du royaume fut la VIIIe, comme la numérotation de l’État piémontais. Le premier roi d'Italie conserva sa précédente succession dynastique de seconde, comme s'il était toujours le roi de Sardaigne.

Cavour, dans une lettre de décembre 1860, recommanda au ministre de la Justice Giovanni Battista Cassinis d'avoir une représentation napolitaine réduite :

«  Je me limite à la prier de faire tous les efforts afin d'accélérer la formation des circonscriptions électorales, en voyant comment nous donner le plus petit nombre de députés napolitains possible. Il ne faut pas ignorer que nous aurons dans le Parlement à lutter contre une opposition formidable »

— Camillo Benso de Cavour[165]

Le 20 novembre 1861, dans une interpellation au Parlement italien, le député de Casoria, Francesco Proto Carafa, duc de Maddaloni s'exprime ainsi:

«  Leur empressement à implanter immédiatement dans les provinces napolitaines ce qui peut l'être des institutions du Piémont, sans même discuter si oui ou non elles étaient opportunes, fit naître dès le début de la domination piémontaise, le concept et le mot piémontiser »

— Francesco Proto Carafa, duc de Maddaloni[166]

Réinterprétation de brigandage

Brigands de la Basilicate de la bande Volonnino, fusillés par l'armée de Savoie.

La réinterprétation du brigandage post-unitaire comme révolte légitime, ainsi que l'excessive répression mise en œuvre par l’État unitaire fut réexaminé par l'école révisionniste comme un mouvement de résistance [55], certains comparent même par analogie à ce qui s'est passé par la suite avec les partisans Italiens contre les troupes allemandes au cours de la Seconde Guerre mondiale[65]. Le député Giuseppe Ferrari, au cours d'un débat parlementaire, déclara :

«  Les réactionnaires des Deux-Siciles se battent sous un drapeau national, vous pouvez les appeler brigands, mais les pères et les aïeux de ceux-ci ont bien par deux fois rétabli les Bourbons sur le trône de Naples, et chaque fois la dynastie légitime a été chassé par la violence, le Napolitain a donné tant de brigands au point de fatiguer l'usurpateur et le convaincre que, dans le Royaume des Deux-Siciles, le seul souverain capable de gouverner, doit être la dynastie des Bourbons, parce que c'est la famille royale en laquelle ils ont foi, et pas dans les autres. Les ennemis des Bourbons disent ce qu'ils veulent, mais ma conviction est celle-ci, basée sur l'expérience du passé et les faits qui actuellement ont lieu. »

— Giuseppe Ferrari[167]

La répression du brigandage, obtenu avec succès et avec beaucoup de difficulté en environ dix ans par le gouvernement unitaire, fut sévèrement critiquée par les révisionnistes en raison de la violence avec laquelle l'armée royale italienne (en particulier après la promulgation de la loi Pica) appliqua des exécutions sommaires sans jugement ou des jugements hâtifs sur le terrain par des tribunaux militaires[168], et souvent des exécutions même ceux qui étaient seulement soupçonnés de complicité ou d'adhésions aux bandes de brigands[169].

La violence des affrontements est attestée par le fait que pas moins de 14 000 brigands ou présumés tels furent fusillés, tués pendant les combats ou arrêtés pendant la période d'application de la loi [170]. En mai 2010, lors de l'émission de télévision Porta a Porta, Anita Garibaldi, descendante du général, affirma que son grand-père Ricciotti, déçu par les événements du Risorgimento et indigné de l'exploitation du Sud, serait descendu dans le sud pour combattre aux côtés des brigands. Bien que ce soit une opinion personnelle, Anita Garibaldi a déclaré posséder des documents sur ce qu'elle affirme[171].

Déportations

Plaque en mémoire des soldats du Royaume des Deux-Siciles au fort de Fenestrelle.

Les militaires bourboniens qui refusèrent de prêter serment au nouveau roi Victor-Emmanuel II, furent emprisonnés dans les garnisons militaires du Nord de l'Italie, tels qu'Alexandrie, San Maurizio Canavese et Fenestrelle, considérés par les révisionnistes comme de vrais camps de concentration[66],[67],[68],[69]. Les soldats fidèles à leur souverain était considérés avec mépris et indifférence au point que le général La Marmora les appelait « une bande de charognes » [172]. Cavour dans une lettre envoyée à Victor-Emmanuel II écrit : « Les vieux soldats bourboniens empesteraient l'armée »[173].

Il n'existe pas encore d'estimations officielles sur le nombre de prisonniers et de victimes. Dans le fort de San Maurizio Canavese, le nombre de prisonniers atteint les 3 000 en septembre 1861, lorsque les ministres Bettino Ricasoli et Pietro Bastogi le visitèrent[N 11]. Dans le fort de Fenestrelle, 20 000 soldats du Royaume des Deux-Siciles auraient été déportés, principalement après la reddition de la forteresse de Capoue [174], et des troupes pontificales [175].

En raison de mauvaises conditions d'hygiène et des températures très basses, la plupart des prisonniers moururent de faim, de famine et de maladie [175],[176] Afin de prévenir les épidémies, alors qu'il était difficile d'enterrer les cadavres, les corps de prisonniers furent dissous dans la chaux [177] Certains brigands furent emprisonnés au fort, par exemple le calabrais Maria Oliverio. En 2008, une plaque commémorative qui rend hommage aux déportés a été placée à l'intérieur de la forteresse[178]

Dans les prisons de Savoie, certains garibaldiens arrêtés à Aspromonte en 1862 furent emprisonnés alors qu'ils tentaient une expédition contre les États pontificaux [179].

Les exactions commises par l'armée des Savoie

Dans les territoires du royaume des Deux-Siciles maintenant tombé, et en particulier pendant la phase aiguë du brigandage (1861-1862), il y eu des épisodes de violence contre les populations civiles. En particulier, les révisionnistes soutiennent que les troupes piémontaises furent responsables de massacres, dont les plus connus furent ceux de Casalduni et Pontelandolfo, deux villages de la Province de Bénévent.

Le 14 août 1861, le général Enrico Cialdini ordonna de féroces représailles contre les deux municipalités où les bandits Cosmimo Giordano avait tué 45 soldats qui venaient à peine d'arriver. Cialdini envoya un bataillon de cinq cents bersagliers à Pontelandolfo, dirigé par le colonel Pier Eleonoro Negri, tandis qu'à Casalduni il envoya un détachement sous le commandement du Major Melegari. Les deux petites villes furent pratiquement rasées par l'armée, laissant 3 000 personnes sans-abri [70]. Diverses sources rapportent que la destruction des deux villages s'accompagna d'actes de pillage[180] et de viols [181],[182]. Le nombre exact de victimes ne fait pas encore de consensus, compte tenu que les chiffres vont d'une centaine à plusieurs milliers de morts[183]. D'autres villes subirent un sort semblable à celles de Casalduni et Pontelandolfo, dont Montefalcione Campolattaro et Auletta (Campanie) Rignano Garganico (Pouilles) Campochiaro et Guardiaregia (Molise) Barile et Lavello (Basilicate) Cotronei (Calabre )[184].

Pendant cette période, divers commandants militaires se distinguèrent pour leurs actions douteuses contre le brigandage, y compris Alfonso La Marmora, Pietro Fumel, Raffaele Cadorna, Enrico Morozzo Della Rocca et Ferdinando Pinelli. Ces actes suscitèrent de nombreuses controverses, y compris dans le parti libéral. Giovanni Nicotera intervint au Parlement, déclarant : «  Les proclamations de Cialdini et des autres chef sont dignes de Tamerlan, Gengis Khan, ou plutôt d'Attila. »

Même Nino Bixio (l'un des commandants de l'expédition des Mille et protagoniste de l'épisode discuté du massacre de Bronte) dénonça ces méthodes dans un discours à la chambre, le 28 avril 1863 : « Dans le sud de l'Italie un système du sang s'est inauguré. Et le gouvernement, en commençant par Ricasoli et allant jusqu'au ministère Rattazzi, a toujours laissé s'exercer ce système »

Les méthodes violentes des troupes de Savoie furent aussi appliquées pour la répression des mouvements de protestation ouvrier contre la fermeture progressive des installations industrielles, telle que l'aciérie de Pietrarsa (actuellement le siège du musée national des chemins de fer), où 6 août 1863, pour réprimer les manifestations des travailleurs, la Garde nationale, des bersagliers et des carabiniers intervinrent, laissant sur le terrain entre quatre et sept morts et une vingtaine de blessés. Le commandement des troupes était assuré par le commissaire Nicola Amore, par la suite maire de Naples, qui, dans son rapport au préfet parla de « circonstances fatales et irrésistibles»[185],[186].

La question méridionale

Giustino Fortunato.

En dépit des affirmations largement répandue dans l'historiographie que le Mezzogiorno possédait déjà un problème de retard de développement avant l'unité, les révisionnistes soutiennent que le déclin économique du Sud a commencé après le Risorgimento en raison des politiques gouvernementales peu attentives aux besoins du Sud[77].

Selon les travaux de Francesco Saverio Nitti, l'origine de la question méridionale a commencé lorsque le capital appartient au Royaume des Deux-Siciles, outre que de contribuer en grande partie à la formation du budget national, fut destiné principalement à la consolidation budgétaire du Nord [187] Nitti énonça, par ses recherches statistiques, que les fonds de développement furent affectés principalement dans les zones septentrionales. Il fut mis en place un régime douanier qui transforma le Sud en un marché colonial de l'industrie du Nord[188] et la pression fiscale dans le Sud s'avéra plus importante que dans le Nord [189].

Giustino Fortunato, accusant une dette de la banque de Naples d'un million de lires en trois ans, inventa le terme « carnaval bancaire »[190] pour indiquer le transfert de capitaux du Sud destiné aux industries et aux instituts de crédit du Nord. La révisionniste Nicola Zitasa porta plaintes contre les industriels Carlo Bombrini, Pietro Bastogi et Giuseppe Balduino, les désignant parmi les principaux responsables de l'effondrement économique du Sud après l'unification [191].

En 1954, l'économiste piémontais Luigi Einaudi, dans son libre Il buongoverno dit:

« Oui, c'est vrai que nous du Nord, nous avons apporté quelque chose de moins et nous avons profité des plus belles dépenses faites par l’État italien après la conquête de l'unité et de l'indépendance nationale. Nous avons péché par égoïsme lorsque le Nord réussit à ceindre d'une forte barrière douanière le territoire national et à assurer à nos industries le monopole du marché méridional. Nous avons réussi à faire affluer du Sud vers le Nord, une énorme quantité de richesses. »

— Luigi Einaudi[192]

L'échec de la réforme agraire

Les révisionnistes soutiennent que l'échec de la réforme de la division des grands domaines en Sicile a été l'une des raisons du conflit entre Garibaldi et de la masse paysanne [193]. En fait, beaucoup de paysans, poussés par le mécontentement envers l’État des Bourbons en raison des mauvaises conditions de vie des travailleurs agricoles, avait rejoint les Garibaldiens. Mais leur espoir de changement fut déçu en raison de la non-application des décrets que Garibaldi. Après avoir assumé la dictature sur l'île au nom du roi Victor-Emmanuel II, il décréta la suppression de diverses taxes sur les produits agricoles [194], et les redevances sur les terres domaniales [194] ce qui engendra du mécontentement[195]. Le premier à soulever ce débat fut Antonio Gramsci.

Les concessions des chemins de fer

Contrairement aux affirmations d'une bonne partie de l'historiographie la plus diffusée, les révisionnistes soulignent le fait que les chemins de fer du Royaume des Deux-Siciles, les premiers en Italie à Naples-Portici, n'étaient pas un « jouet du roi » mais ils avaient une fonction de transports publics et fonctions commerciaux, comme le montre l'existence de tarifs de transport des personnes, des animaux et des biens.

Déjà en 1843, la liaison Naples-Caserte fut inaugurée, prolongée jusqu'à Capoue en 1845, suivie par la liaison Nola-Sarno en 1856, pendant que parallèlement la Naples-Portici était prolongée jusqu'à Castellammare.

Les travaux pour les chemins de fer et le matériel roulant furent confiés au Real Opificio di Pietrarsa.

Après l'unification de l'Italie, le « gouvernement dictatorial » de Garibaldi concéda à la société Adami e Lemmi l'exclusivité des chemins de fer pour le Sud de l'Italie[196]. Le gouvernement piémontais, cependant, ne valida pas cette concession[197], qui fut confiée à la Società Vittorio Emanuele. Le proposition de médiation qui réservait à des capitaux français les lignes adriatiques[198] ne fut jamais mis en œuvre.

L'émigration

Après l'unification de la péninsule, en plus d'une aggravation de la situation économique de le Mezzogiorno, il y avait un phénomène migratoire, presque inexistant dans le Sud avant le Risorgimento[199]. Les statistiques sur l'émigration montrent un nombre important de départs vers d'autres pays après la réunification, en raison de l'aggravation de la situation dans les régions rurales[200]. La migration après l'unification toucha également le Nord, où la vague de migrants était plus élevé que dans le sud dans les premières années de l'unification, mais à partir de 1900 les flux s'intensifièrent de façon exponentielle. La Vénétie (parmi les derniers territoires annexés), fut la région avec le plus haut taux d'émigration entre 1876 et 1900[201]. En 1901, le président du conseil, Giuseppe Zanardelli, en visite dans différentes villes du sud, arriva à Moliterno (province de Potenza) où il fut accueilli par le maire qui le salua « au nom des huit mille habitants de cette ville, trois mille d'entre eux étaient en Amérique, tandis que cinq autres se préparaient à les suivre.»[202].

émigration italienne par régions 1876-1915

Le révisionnisme de nature politique

Au niveau politique, le Risorgimento a été attaqué par le parti de la Ligue du Nord, qui soutient la ligne de dé-légitimation du processus unitaire selon une version diamétralement opposée à la majorité des auteurs révisionnistes. Les déclarations faites par le dirigeant du mouvement, Umberto Bossi, qui à Montecitorio, s'est exprimé négativement sur les événements du Risorgimento, sont significatives: « Le Nord ne voulait pas l'unité de l'Italie, ils voulaient la liberté de l'Autriche mais ils avaient des doutes sur l'unité. En 1859, ils chantaient la chanson La bella Gigogin dans laquelle il y a tous les doutes de la Lombardie. »

Le résultat a été la «polémique des manuels scolaires», née de l'idée selon laquelle l'histoire du Risorgimento était altérée de déformations culturelles. Alors que le monde politique était complètement étranger à ce débat historique, il y a eu un certaine volonté politique qui visait à s'intégrer plus pleinement dans le fond de la question révisionniste, montrant une réelle volonté de changer la principale source de la connaissance historique dans les écoles : les manuels scolaires. Pour confirmer cela, le 28 janvier 1999, le député Mario Borghezio (Ligue du Nord) déclara: « On ne peut pas se taire devant les déformations qui, dans l'école publique italienne, se produisent au détriment de notre histoire risorgimentale »

La critique du révisionnisme sur le Risorgimento

Le révisionnisme sur le Risorgimento a été critiquée par certaines personnalités du monde universitaire et du journalisme. L'une des critiques les plus connus est celle de l'historien Ernesto Galli della Loggia, qui retorque à certaines affirmations présentées par les révisionnistes. Galli della Loggia nie l'effondrement du Sud après l'unification et soutient que l'écart entre le Nord et le Sud, en 1860, existait déjà[203]. Il conteste la qualité des routes dans le royaume des Bourbons et définit le chemin de fer Naples-Portici « un jouet du roi », la compararant à la ligne Turin-Gênes et aux chemins de fer construites par les Autrichiens en Lombardie[203]. Il justifie son point de vue en disant que relier Naples à Portici ne pouvait en aucune façon promouvoir l'économie, non seulement en raison la longueur du chemin de fer (7 km), mais surtout parce que Portici n'était pas une zone de production, mais seulement un quartier résidentiel. Il critiqu la politique économique adoptée par les Bourbons en Sicile, qu'il juge être «coloniale» [203]. L'historien refuse également un élément anticatholique dans le Risorgimento, le considérant plutôt «laïque, plus ou moins maçonnique» [203].

Francesco Perfetti, professeur d'histoire contemporaine à la LUISS de Rome, dit que le mot révisionnisme devrait être supprimé, car il serait chargé valeur politique et idéologique, suggérant aux révisionnistes catholiques d'évaluer le risorgimento avec des critères de l'historicisme critique dans le cadre européen [204]. Parmi ceux qui s'opposent à la thèse révisionniste il y a aussi le journaliste Giorgio Bocca, qu'il appelle « un mensonge » l'image d'un mezzogiorno florissant Sud pillé par le Nord et que sa pauvreté remonte à des siècles avant l'unité [205]. Bocca considère également comme «insensés», les mouvement méridionaux, les comparant à ceux de la ligue du Nord[205].

Le journaliste Sergio Romano parle d'un «simulacre national». Il déclare:

« Avec un consensus unanime de l'Europe, le Royaume des Deux-Siciles était un des pires états gouvernés par une aristocratie réactionnaire, paternaliste et bigote. La «guerre de brigandage » n'était pas le phénomène criminel décrit par le gouvernement de Turin, mais même pas une guerre de sécession comme celle qui faisait rage aux États-Unis au cours de ces mêmes années. Ce fut une combinaison désordonnée de révoltes plébéiennes et de soulèvements légitimistes assaisonnés par le fanatisme religieux et la férocité individuelle. La classe dirigeante unitaire fit une politique qui favorisa les initiatives industrielles du Nord parce qu'elles étaient alors les plus prometteuses, et il ne fit guère, au moins jusqu'après la Seconde Guerre mondiale, pour promouvoir le développement des régions méridionales. Mais le Sud se laissa représenter par une classe dirigeante de notables, de propriétaires fonciers, de seigneurs rentiers et de courtiers pour les votes, plus soucieux de préserver leur pouvoir que d’améliorer le sort de leurs concitoyens. »

— Sergio Romano[75]

Des critiques ont également été formulées par Sergio Boschiero, secrétaire de l'Union monarchique italienne, qui a dénoncé le danger d'un « révisionnisme sans historiens » destiné à démolir le mythe du Risorgimento. Selon le mouvement monarchiste, certains textes des soi-disant historiens ont été analysés qui, à travers la presse, propagent la haine antinationale[206].

Une attaque directe contre le révisionnisme a été formulée par Alessandro Galante Garrone, dans l'éditorial « Ritornano gli sconfitti dalla storia [N 12]», publié en première page de la La Stampa le 7 septembre 2000, accompagnée de la signature de 56 intellectuels et écrit à la suite d'une exposition sur le brigandage lors de la réunion annuelle à Rimini de Communion et Libération. Dans celui-ci, Garrone prétend que cette révision se traduit en une distorsion de la réalité historique, devenant une provocation inacceptable pour l'Italie, accompagnée de l'exaltation des forces sanfédistes au sein d'une agression plus vaste contre les « principes laïques et libéraux qui constituent une part fondamentale de la Constitution républicaine »[207] liée à un « reflux des idéologies réactionnaires, d'espoirs de revanche des défaites de l'histoire ».

Notes et références

Notes
  1. À cet égard, Benedetto Croce a écrit : « ... a été nécessaire en 1860, le dissolution du royaume de Naples, le seul moyen de parvenir à une plus large et rapide vie nationale et pour donner un meilleur départ aux problèmes qui assaillent l'Italie du Sud...  » Croce, 1980, p. 236.
  2. « Entre vous et nous, monsieur, un gouffre nous sépare. Nous représentons l'Italie, vous la vieille suspicieuse ambition monarchique. Nous, nous voulons surtout l'unité nationale, vous, l'élargissement territorial » Cappa, 1932, p. 249.
  3. Auteur de Cronaca di artiglieria per la difesa di Gaeta
  4. Auteur de Una pagina di storia - Giornale degli avvenimenti politici e militari nelle Calabrie dal 25 luglio al 7 settembre 1860
  5. En français dans le texte
  6. À l'occasion de la célébration du 150e anniversaire de l'unification de l'Italie, la position des milieux catholiques fut la suivante: « En 1861, l'Italie n'est pas née, plus simplement un « État unitaire » a été créé sur le territoire italien. L'Italie, d'un point de vue culturel, artistique, et surtout religieux, était déjà unie depuis des siècles. L'événement considéré comme «politique», l'unification de l'Italie mérite toutes les célébrations. Cela ne signifie pas, toutefois, la prétention de qualifier la proclamation du Royaume d'Italie (et les événements ultérieures de 1866 et de 1870, sans vouloir arriver à 1918 comme il serait raisonnable de faire) comme un événement d'importance « national » : il s'agit, au contraire, d'un événement « politiquement » très important. La nation italienne n'a eu aucun besoin d'attendre le triomphe des mouvements du Risorgimento pour se reconnaître et à être reconnu comme telle par toutes les nations. Toutes les difficultés proviennent du fait qu'aujourd'hui, la notion d'État se confond avec celle de la Nation… » (Francesco d'Agostino, Avvenire del 5 maggio 2010, Milan)
  7. cinq mille hommes périrent des quinze mille soldats du corps expéditionnaire piémontais
  8. Le Royaume-Uni conserva de l'intérêt pour cette île située le long de la route de Malte, elle effectua sur cette portion de mer, au cours des années suivantes, des relevés bathymétriques.
  9. L'expression fait référence au fait que la sécurité du Royaume des Deux-Siciles était garantie par les États pontificaux au Nord, à l'époque considérés intangibles, et de tous les autres côtés par la mer Méditerranée, qui était protégée par la flotte militaire.
  10. La vague révolutionnaire qui secoue l'Europe en 1848 n'épargne pas le royaume. Des émeutes éclatent dans tout le royaume, en particulier en Sicile où s'agitent des indépendantistes. En représailles, il fait bombarder Palerme, tombée aux mains des indépendantistes et des libéraux, soutenus par les Anglais. C'est à cette occasion qu'il gagne le surnom peu flatteur de « re bomba ».
  11. Le nombre de prisonniers a été rapportée par Alfredo Comandini dans une publication « L'Italia nei Cento anni (1801-1900) del secolo XIX giorno per giorno illustrata », cité par Gigi Di Fiore, Controstoria dell'Unità d'Italia, p. 177
  12. traduction: Les vaincus de l'histoire reviennent.

Références
  1. Smith, 1993, p. 286.
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