SOE en France

SOE en France
Article principal : Special Operations Executive.

Cet article traite du Special Operations Executive en France, évoquant successivement les différentes sections chargées de l'action dans le pays, surtout les deux principales « country sections », F et RF. Les sections concernées sont les suivantes :

  1. Section F : cette section française du SOE agissait sans relation avec la France libre. C'est la section la plus importante. Elle donna lieu à la formation d'une centaine de réseaux.
  2. Section RF : cette section était chargée de travailler avec les gaullistes (en l'occurrence André Dewavrin « Passy », chef des services de renseignements, qui devint le BCRA).
  3. Section DF : cette section était chargée de la mise en place des filières d'évasion devant permettre le retour des agents en Angleterre.
  4. Section EU/P : cette section était en relation avec les réseaux polonais du nord de la France.
  5. Section AL : cette section servait de bureau de liaison avec le ministère de l'Air britannique, elle était chargée des liaisons aériennes clandestines avec le territoire français.
  6. Section Stockage-Emballage : cette section était responsable des chargements de ravitaillement.
  7. Section MT : cette section organisait les écoles d'entraînement spécial qui formaient les agents à la guerre secrète et subversive.
  8. Section AMF : cette section, basée à Alger à partir de fin 1942, opérait dans le midi de la France ; après avoir brièvement collaboré avec les giraudistes, elle se mit au service des gaullistes.
  9. Section Devonshire : cette section travaillait avec les giraudistes.

Section F

Organisation de la section F

  • À la tête de la section F sont nommés successivement : Leslie Humphreys (août 1940), H.R. Marriott (décembre 1940), Maurice Buckmaster (début de l'été 1941). Le nom de ce dernier est particulièrement connu en France, où les réseaux de la section F sont souvent appelés réseaux Buckmaster ou familièrement réseaux Buck.
  • Au poste d'adjoint, Nicholas Bodington, un brillant diplômé d'Oxford de 35 ans, est nommé fin 1940. Correspondant de presse à Paris avant-guerre, il a collaboré à cette époque avec le MI6 et conserve des relations avec son ancien patron Claude Dansey.
  • L'assistante de Buckmaster est Vera Atkins. Elle est considérée comme l'« âme de la section »[note 1].

L'équipe du quartier général de la section F comprend également[1] :

  • Lieut.-Colonel Bourne-Paterson, le responsable planning (certaines sources le citent comme responsable financier).
  • Major Jacques Vaillant de Guélis, le responsable du briefing.
  • Major Lewis Gielgud, le responsable du recrutement (certaines sources citent également Selwyn Jepson).
  • Major Gerry Morel, le responsable des opérations (fin mars 1942-juillet 1944).
  • Captain George Noble (alias de Georges Bégué), responsable des transmissions.
  • Major Huot, US 2i/c.
  • Mr. Park, portier (janitor).

Réseaux de la section F

Liste des réseaux

La Liste des réseaux de la section F du SOE fait l'objet d'un article spécifique.

Noms de code

La section F attribue des noms de code à ses agents et à ses réseaux, comme suit :

  • Au moment où un agent part pour la France, il reçoit, en plus d'une identité de couverture, deux noms :
    • un nom de code opérationnel : c'est généralement un nom de métier en anglais (exemple : ACTOR), ou plus rarement de plante ou d'arbre (exemple : PRUNUS). Ce nom n'est généralement pas connu sur le terrain, son usage étant destiné aux communications avec Londres.
    • un nom de guerre (« field name » en anglais) qui est généralement un prénom français. Exemple : « Jules ».
  • En formant ou en homologuant un réseau, le SOE section F lui donne pour nom de code celui de son chef. Cela a deux conséquences :
    • lorsqu'un réseau change de chef, il change de nom, même si le reste de la structure est inchangé. Exemples : AUTHOR devient DIGGER lorsque Jacques Poirier prend la succession de Harry Peulevé.
    • lorsqu'un chef de réseau change de région pour monter un nouveau réseau, sous le même nom. Exemple : Claude de Baissac dirige SCIENTIST en Aquitaine en 1942-43 et un autre SCIENTIST en Normandie en 1944. Dans les récits, il est utile de les distinguer : SCIENTIST I et SCIENTIST II.

Dans la littérature sur le sujet, on observe fréquemment qu'un réseau, comme son chef, soit désigné par une combinaison des deux noms de son chef. Exemple : Jean-Marie Régnier ayant pour code opérationnel MASON et pour nom de guerre « Portos », pour désigner le réseau dont il est le chef, on écrit indifféremment MASON, MASON-Porthos et Porthos-MASON.

Opérations de la section F

Quelques étapes de l'action

Les premières de la section F
1941
  • Mars. Les douze premiers agents commencent leur entraînement.
  • Mai. Les 4 premiers agents SOE sont parachutés en France :
    • dans la nuit du 5 au 6 mai, entre Valençay et Vatan (au nord de Chateauroux, dans l'Indre) : amené par un bombardier Whitley du Flight 1419, Georges Bégué est parachuté seul avec une valise radio, avec pour mission d'entrer en contact avec Max Hymans (ancien député de la circonscription de Valençay, dont la maison de campagne se trouve aux environs). Georges Bégué transmet à Londres l'acceptation de Max Hymans de coopérer avec Londres et d'apporter son soutien à la fondation de groupes de résistance locaux.
    • dans la nuit du 10 au 11 mai, Pierre de Vomécourt « Lucas » et Louis Lefrou de la Colonge « Bernard » sont parachutés près de Châteauroux, Georges Bégué assurant la réception. Pierre de Vomécourt a pour mission de constituer le premier réseau SOE. Le 12, il se rend près de Limoges, où habite son frère Philippe, qu'il recrute aussitôt. Les deux frères se partagent les zones d'action : basé à Paris, Pierre interviendra en zone occupée (réseau AUTOGIRO) ; Philippe interviendra en zone libre (réseau VENTRILOQUIST) ; et ils vont proposer à leur frère aîné Jean - qui acceptera - d'intervenir dans l'est de la France.
    • dans la nuit du 12 au 13 mai, Roger Cottin « Albert ».
  • Juin.
    • 13. Le premier parachutage d'armes destiné à un agent en mission a lieu dans la propriété « Bas-Soleil » de Philippe de Vomécourt, à vingt kilomètres de Limoges.
    • 22. [Contexte] L'Allemagne attaque l'Union Soviétique (opération Barbarossa).
  • Juillet. Le 9, parachutage de Noël Burdeyron « Gaston ».
  • Août. Le 6, parachutage de Jacques Vaillant de Guélis et de Gilbert Turck « Christophe ». Très vite, ce dernier est arrêté par la police de Vichy. La mission de Jacques Vaillant de Guélis, qui durera un mois, lui permet de recruter sur place, notamment : le docteur Lévy d'Antibes, Philippe Liewer, Jean Bouguennec et Robert Lyon.
  • Septembre.
  • Octobre. Une première vague d'arrestations en chaîne a lieu : Gerry Morel, le 3 ; le garagiste Marcel Fleuret, le 4, chez lui à Châteauroux (son nom figurait dans les papiers de Morel) ; George Langelaan, le 6, au café du Faisan, non loin du garage ; madame Fleuret, le 7, à son domicile ; Michael Trotobas, le 8, lors d'un contrôle d'hôtel ; Jean Bouguennec alias Francis Garel, le 9, au garage Fleuret ; Philippe Liewer, le 11, à Antibes. Dans la nuit du 10 au 11, a lieu le premier parachutage simultané d'hommes et d'armes, à Beleymas, Dordogne. C'est la mission CORSICAN. Quatre agents sont parachutés : Clément Jumeau « Robert », Jack Hayes « Victor », Jean Le Harivel « Georges XXV » et Daniel Turberville « Daniel » ; le comité de réception au sol est composé de : Jean Pierre-Bloch « Gabriel », Édouard Dupuy, Albert Rigoulet dit « Le Frisé » ; les armes sont contenues dans deux conteneurs. Le lendemain matin, Daniel Turberville est arrêté par la gendarmerie. Informée de l'adresse par un papier que portait sur lui Daniel Turberville, la police de Vichy tend une souricière à la Villa des Bois[6] à Marseille. Elle arrête ainsi : Clément Jumeau, le 17, à la villa des Bois ; Jean Pierre-Bloch et sa femme, le 20, à la villa également ; Robert Lyon et Jack Hayes, le 24, dans un café de Marseille ; Georges Bégué et Raymond Roche, le 24, à la villa des Bois.
  • Décembre.
    • [Contexte] Le 7, les Japonais attaquent les USA à Pearl Harbor. Le lendemain, les USA entrent en guerre.
    • Le jour de Noël, Pierre de Vomécourt est présenté à Mathilde Carré, dite « La Chatte », qui collabore au réseau INTERALLIÉ, fondé par des officiers polonais, mais démantelé par un sergent de l'Abwehr, Hugo Bleicher. Vomécourt, qui manque d'un opérateur radio, demande à Mathilde d'utiliser pour ses transmissions les radios du réseau INTERALLIÉ. Or, La Chatte est devenue la maîtresse de Bleicher qui contrôle entièrement ses radios.
1942
  • Janvier. [Contexte] Le 20, de Gaulle, dans une lettre à Anthony Eden, exige que la section F passe sous commandement français. Les Britanniques refusent[note 2].
  • Avril. Finalement, le 25, Pierre de Vomécourt est arrêté par Bleicher, puis AUTOGIRO démantelé. Pierre de Vomécourt survivra à la guerre à Colditz.
  • Juillet. Le matin du 16, onze prisonniers réussissent leur évasion du camp de Mauzac et pourront ainsi, en quelques semaines, parvenir à Londres et poursuivre activement la lutte[7]. Le 29, Nicholas Bodington, le numéro 2 de la section F à Londres, débarque près d’Antibes accompagné d’Henri Frager, un agent français du SOE. Il vient contacter un certain André Girard, connu sous le pseudonyme de « Carte » et qui s'est fait connaître à un agent anglais en prétendant avoir derrière lui un réseau dont les nombreux membres sont prêts à passer à l'action armée. Il est décidé que dix hommes iront en Angleterre pour y suivre un entraînement. En fait, le 31 août 1942, seuls deux volontaires embarquent pour l'Angleterre. Carte est en partie un mythomane, mais il a réellement constitué un carnet d'adresse copieusement fourni qui servira de base de recrutement pour le réseau Prosper-PHYSICIAN. Or, ce carnet d'adresse est riche d'individus que Carte ne connaît même pas. La zone sud n'est pas encore occupée, et beaucoup de fichiers de résistants potentiels circulent librement. L'Abwehr aussi a pu profiter de cette liberté.
  • Août. [Contexte] Le 18, échec du raid de Dieppe.
  • Septembre.
    • La section F désigne deux officiers pour coordonner l'ensemble de ses réseaux en France :
    • Le 4, Pétain promulgue la loi de réquisition, qui frappe les ouvriers.
    • Le 24, Andrée Borrel et Lise de Baissac sont les premières femmes du SOE parachutées en France occupée.
  • Octobre. [Contexte] Le 18, publication de l'Ordre Commando secret de Hitler[note 3]
  • Novembre
    • 11. [Contexte] En raison du débarquement réussi des Alliés en Afrique du nord (opération Torch du 8 novembre), la Wehrmacht envahit la zone libre. Cela entraîne la dissolution de l'armée française.
    • 18. Gustave Biéler « Guy », chef du réseau Tell - MUSICIAN et Michael Trotobas « Sylvestre », chef du réseau FARMER sont parachutés en France.
1943
  • Janvier. [Contexte] À la conférence de Casablanca, les alliés décident que le débarquement en France aura lieu en 1944. Le 30, création de la Milice française, en remplacement de l'armée d'armistice.
  • Février. [Contexte] Le 2, capitulation allemande à Stalingrad ; le 10, le plan de mystification COCKADE, préparé par la LCS, est adopté : il doit faire croire aux Allemands à un débarquement dans le Pas-de-Calais le 9 septembre 1943, de manière qu'ils fixent leurs unités au nord, avec pour conséquence attendue la baisse de la pression en Russie (demande pressante de Staline) et en Sicile (débarquement prochain) ; le 16, cédant à la pression allemande, le gouvernement de Vichy instaure, sous l'appellation de Service du travail obligatoire - qui remplace la Relève - la mise du monde du travail à la disposition de l'occupant : tous les jeunes nés en 1920, 1921 ou 1922, doivent partir travailler pour l'industrie allemande. En réaction, de nombreux « réfractaires » refusant de partir, préfèreront s'évaporer dans la nature. C'est ainsi que vont se développer les maquis, que le SOE contribuera largement à armer et à soutenir.
  • Avril. Le réseau SPINDLE subit un revers, par l'arrestation de Peter Churchill et d'Odette Sansom.
  • Juin. Le réseau ARCHDEACON avorte : les deux Canadiens Frank Pickersgill « Bertrand », le chef du réseau, et John Macalister « Valentin », son opérateur radio, qui doivent le mettre en place dans les Ardennes, sont arrêtés peu de temps après leur arrivée en Sologne. Cela se transforme en une opération conduite par les Allemands : Joseph Placke, un assistant de la section radio au 84 avenue Foch, se fait passer pour Pickersgill auprès des groupes des Ardennes ; Josef Götz utilise le poste radio de Macalister, avec ses codes, pour transmettre de faux messages à Londres arrangeant des parachutages qui finissent aux mains des Allemands. Cette fausse opération, appelée Funkspiel (ou jeu radio) continuera jusqu'en mai 1944, provoquant la capture d'un instructeur de sabotage et de six autres agents envoyés pour rejoindre le réseau.
  • Fin juin. Effondrement du réseau Prosper-PHYSICIAN, avec arrestation de ses dirigeants et de nombreux agents.
  • Octobre. Arrestation de Noor Inayat Khan « Madeleine ».
  • Octobre 1943 à Juin 1944. Activité croissante.
1944
1945

Les moyens mis en œuvre

Avions

Le nombre d'avions mis par la RAF à la disposition du SOE évolue au cours du temps. Vers la France, les chiffres sont les suivants : 5 en 1940 ; 27 en novembre 1942 ; 36 au printemps 1944. Au début, il n'y a que le squadron RAF No. 138, mais ensuite, la RAF fournit un deuxième squadron, le No. 161. Ensuite, le No. 161 s'occupe des atterrissages et, lorsque cela est possible, de quelques parachutages. Le No. 161 qui a sa base à Tempsford, dispose plus tard d'un terrain auxiliaire à Tangmere, plus près de la Manche, qui permet d'assurer des missions plus au sud.

Sorties d'avions

Dans le tableau suivant, les données présentées couvrent[8] :

  • la période totale d'activité, de mai 1941 à septembre 1944. Sont distingués (1) les 38 premiers mois, du premier parachutage de Bégué début mai 1941 à fin juin 1944 ; et (2) les trois derniers mois (troisième trimestre 1944), pendant lesquels l'intensité de l'action est en rapport avec le débarquement en Normandie ;
  • les missions partant d'Angleterre et celles via la Méditerranée.
  • les mission britanniques RAF (pour le SOE) et les missions américaines USAAF. Deux escadrilles RAF exécutent les missions aériennes pour le SOE : la 138e pour les parachutages, la 161e pour les atterrissages.
RAF + USAAF
Provenance Angleterre + Méditerranée
Périodes (1) + (2)

RAF
Provenance Angleterre
Périodes (1) + (2)

RAF
Provenance Angleterre
(1) avant 01.07.44 (38 mois)
(2) après 01.07.44 ( 3 mois)
Nombre de sorties d'avions
réussies (avec survol de la France,
pour parachutage ou atterrissage)
7498
3679
(1) 2035
(2) 1644
Nombre d'agents
envoyés en France
1784 (dont 53 femmes)
840
(1) 582
(2) 258
Tonnes
de matériels livrés
10485
5680
(1) 2457
(2) 3223
Nombre de conteneurs
de livraison des matériels
73918
53725
(1) 23793
(2) 29932
Nombre de paquets
de livraison des matériels
20354
10125
(1) 5534
(2) 4591
Armement livré en conteneurs[9] 
Type d'armement

Total
F + RF

Part
section F

Part
section RF

Kg explosifs
594010
307023
286987
Pistolet-mitrailleur STENS 9 mm. (UK)
197480
104536
92944
Fusil-mitrailleur BRENS (UK)
20518
10584
9934
Fusils
127330
63857
63473
Pistolets
57849
31270
26579
Grenades MILLS (UK)
722631
409224
313407
Grenades GAMMONS
113830
57585
56245
Mines anti-chars
9010
5470
3540
Fusils anti-chars BOYES RIFLE 13.9 mm
61
46
15
P.I.A.T. (US). Lance-roquettes à charge creuse servi par un seul homme
1206
708
498
Bazookas (UK). Lance-roquettes à charge creuse servi par deux hommes, tireur et servant
2440
1536
904
Mortiers
285
100
185
Carabines 300 (US)
9371
6776
2595
MARLINS (US) Pistolet-mitrailleur (à partir de 1942)
1893
1317
576
Grenades incendiaires
123343
70335
53008
Divers : couteaux, plaquettes incendiaires de poche, charges altimétriques,
crayons-allumeurs à retardement, détonateurs, cartouches, ...
.....
.....
.....
Autres matériels livrés en paquets

Postes émetteurs, postes émetteurs-récepteurs (valise), vêtements, nourriture, tabac, boîtes de pansements de campagne, pièges (crayons truqués, lacets de souliers creux, objets courants dissimulant des explosifs, cigarettes incendiaires, etc.)

Argent fourni aux agents sur le terrain

402 millions de francs, se décomposant en :

  • 317 millions envoyés avec les opérations de la section F,
  • 63 millions levés par des emprunts sur place auprès d'hommes d'affaire amis,
  • 22 millions acheminés par les filières de la section DF.

Sort des agents de la section F

  • Agents arrêtés : 1 sur 4 (1 sur 2 aux Pays-Bas, 1 sur 3 en Belgique).
  • Agents tués : 104 (91 hommes et 13 femmes). Ils sont honorés au mémorial de Valençay.

Résultats obtenus

  • Résistants français armés par les agents du SOE pour réaliser les actions de sabotage : 250 000.
  • Usines sabotées : 93.
  • À partir du débarquement en Normandie, l'action de la résistance intérieure et des forces spéciales, selon le général Eisenhower, a représenté l'équivalent opérationnel de quinze divisions (Voir la boîte déroulante « Témoignages du haut commandement interallié »).

Section RF

Créée en 1941 pour permettre la réalisation d'opérations coordonnées avec la France libre du Général de Gaulle (c'est-à-dire en pratique avec le BCRA d'André Dewavrin « Passy »), la section RF recrute des agents français. Ses chefs successifs sont :

  • le capitaine Eric Piquet-Wicks, au début,
  • J.R.H. Hutchinson, à partir d'août 1942,
  • Bickam Sweet-Escott, à partir de l'automne 1943,
  • L.H. Dismore.

Adresse : 1 Dorset Square, Londres[10].

Opérations réalisées par le SOE en liaison avec le BCRA avant la création de la section RF : • SAVANNA • JOSÉPHINE B.

Réseaux de la section RF : • ARMADA • CIRCONFÉRENCE • COCKLE • COD • CONE • DASTARD • FABULOUS • FANTASSIN • MAINMAST
• ORONTE • OUTCLASS • OVERCLOUD • PÉRIMÈTRE • PÉRITOINE • RECTANGLE • TORTURE • TROMBONE.

Missions de la section RF : • ASYMPTOTE • MARIE-CLAIRE • SEAHORSE (avec ARQUEBUSE-BRUMAIRE du BCRA) • SHRIMP.

Raids de la section RF : • BARTER • PILCHARD • SLING.

Section DF

En tant que section indépendante du SOE chargée des lignes d'évasion, la section DF fut créée au printemps de 1942. Les lignes d'évasion sont : • ÉDOUARD • GREYHOUND • LOYOLA • MANGO • PIERRE-JACQUES • SALLY • STANISLAUS • TROY • VAR • VIC.

Section EU/P

La section EU/P comprend le réseau ADJUDICATE et la mission MONICA.

Section AMF

Après le débarquement en Algérie de novembre 1942, le SOE créa une base à Guyotville, à l'ouest d'Alger. Cette base dont le nom de code était MASSINGHAM, comprenait des sections nationales. À la tête de la section AMF, unique section nationale française, il y eut successivement Jacques Vaillant de Guélis, jusqu'en octobre 1943, puis Brooks Richards, jusqu'en octobre.

L'ennemi

Côté allemand, les responsables de la lutte contre le SOE en France le plus souvent cités dans l'histoire du SOE sont les suivants. Sont présentés séparément ceux qui sont rattachés à l’Abwehr et ceux qui sont rattachés au SIPO-SD (organisation combinée état-parti calquée sur celle du RSHA).

L'Abwehr

Le SIPO-SD

  • Au niveau supérieur du SIPO-SD en France :
  • Au niveau des opérations et de l'exécution :
    • SS Sturmbannführer Karl Boemelburg, chef de la section IV du SIPO-SD en France. Cette section IV constitue la Gestapo proprement dite, chargée de « la recherche des ennemis du régime » (Juifs, opposants, communistes, résistants...) et de la répression. Elle prend progressivement en charge les tâches abandonnées par l'Abwehr, telles que le contre-espionnage.
    • SS Sturmbannführer Hans Kieffer, chef de la section IV E, chargé de la lutte contre la Résistance.
    • Josef Götz, section IV F, responsable de la conduite des Funkspiele (jeux-radio).
    • Josef Placke
    • Ernst Vogt, interprète.

Annexes

Références bibliographiques et filmographiques

Article détaillé : Liste bibliographique sur le SOE.

Voici quelques références extraites de l'article détaillé.

  • Henri Noguères, Histoire de la Résistance en France de 1940 à 1945, Robert Laffont, 1976 ; éd. revue et complétée, Crémille & Famot, 1982.
  • Dominique Venner, Histoire critique de la Résistance, Pygmalion/Gérard Watelet, 1995.
  • Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit... Les atterrissages secrets de la RAF en France 1940-44, 1978 ; 5e éd. revue et augmentée, Vario, 2004.
  • Jean Deuve, La Guerre des magiciens, l'intoxication alliée 1939-1944, Charles Corlet, 1995.
  • Anthony Cave Brown, La Guerre secrète, le rempart des mensonges, Pygmalion/Gérard Watelet, 1981.
  • Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8), (EAN 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre présente la version officielle britannique de l'histoire du SOE en France. Une référence.
  • Jean Le Morillon, Un breton en Indochine. Mission "Oiseau mouche", Cheminements, Collection Gens d’Ici, 2000. Jean Le Morillon, officier du BCRA, de la Force 136 du SOE puis de la DGSE, a collaboré avec le colonel britannique David Smiley pendant sa mission en Thaïlande en 1945. Son aventure est aussi racontée dans la revue Historia n° 586 d’octobre 1995 et dans un reportage diffusé sur la chaîne TV Breizh en août 2001.
  • Maurice Buckmaster, They Fought Alone, the story of british agents in France (Ils combattirent seuls, l'histoire des agents britanniques en France), Odhams Press Limited, 1958. L'auteur est le chef de la section française (F).
  • Professor William Mackenzie, The Secret History of SOE - Special Operations Executive 1940-1945, BPR Publications, 2000. ISBN 0953615189.
  • David Stafford, Secret Agent - The True Story of the Special Operations Executive, BBC Worldwide Ltd, 2000. (ISBN 0563537345).
  • Jean Overton Fuller, The Starr Affair. Ce livre raconte l'histoire de John Renshaw Starr.
  • Leo Marks, Between Silk and Cyanide, 1998. Marks fut le chef des Codes au SOE, et son livre relate son combat pour introduire un meilleur cryptage utilisable par les agents.
  • Marcel Ruby, La Guerre secrète. Les Réseaux Buckmaster, Éditions France-Empire, 1985.
  • Alain Guérin, Chronique de la Résistance, Omnibus, 2000, ISBN 2-7441-5190-4. (Cet ouvrage constitue une édition revue, corrigée, complétée et augmentée de La Résistance : Chronique illustrée (1930-1950), Livre-Club Diderot, 1972-1976)
  • Gérard Le Marec, Les Maquis dans la guerre, Famot, 1980.
  • Robert et les ombres, documentaire de Jean-Marie Barrère, 2005. Histoire de résistants français et d'agents du SOE, dans le Gers et les Landes.
  • La Guerre au jour le jour. Résistance et collaboration; Pour ou contre l'occupation nazie, Edito-Service S.A., Genève, 1981.
  • André Courvoisier, Le réseau Heckler, de Lyon à Londres, éd. France-Empire, 1984.
  • Janusz Piekalkiewicz, Les grandes réussites de l'espionnage, édition française : Fayard et Paris-Match, 1971.
  • Marcel Jaurant-Singer, La naissance du SOE, article in Libre Résistance, bulletin d'information et de liaison - Anciens des Réseaux de la section F du SOE - Amicale BUCK, numéro 6, avril 2002.

Ill Met by Moonlight

Opération (en) menée par le SOE en 1944 pour enlever le Major General Heinrich Kreipe (en) en Crète.

Violette Szabo

Odette Sansom

Nancy Wake

  • Nancy Wake, La Gestapo m'appelait la souris blanche, une australienne au service de la France, coll. Résistance-Liberté-Mémoire, éd. du félin, 2001. Cette autobiographie est la traduction du livre paru en Australie, Nancy Forward, The White Mouse, 1985.
  • Nancy Wake Codename: The White Mouse, 1987. Documentaire sur l'activité de Nancy Wake pour le SOE, en partie racontée par elle-même.
  • Alain Decaux, Alain Decaux raconte 2, Librairie Académique Perrin, 1979.

Affaire de la Chatte

Épisode pathétique de la lutte de l'Abwehr, l'affaire de la Chatte (Mathilde Carré), dans lequel le major Borchers joua un rôle déterminant.

Réseau Prosper-PHYSICIAN

  • Richard Seiler, La Tragédie du Réseau Prosper, Pygmalion, 2003.
  • John Vader, Nous n'avons pas joué, l'effondrement du réseau Prosper 1943, traduction, notes et annexes de Charles Le Brun, Le Capucin, 2002. Ce livre est la traduction française de (en) Prosper double-cross, Sunrise Press, 1977.
  • Jacques Bureau, Un soldat menteur, Robert Laffont, 1992. Témoignage direct d'un membre du réseau.
  • Jean Lartéguy et Bob Maloubier, Triple jeu, l'espion Déricourt, Robert Laffont, 1992.

À mentionner le documentaire :

  • Georges Mourier, Mentir ?, collection Le Choix des Hommes, 2000.

Fictions librement inspirées du SOE

  • (film) Jean-Paul Salomé, Les Femmes de l'Ombre, 2008 ; (livre du même titre) Laurent Vachaud, 2008.

Sources

  1. Source : M. Buckmaster, They fought alone, p. 74.
  2. Foot, p. 243.
  3. À noter l'antériorité des liaisons établies vers Londres par certains réseaux de renseignements, tels que :
  4. Source : magazine Icare, numéro 141, 1992, p. 27.
  5. Brooks Richards, p. 928.
  6. Cette villa, située sur la corniche, à Marseille, retirée au fond d'une impasse et difficile à surveiller (selon la police) a pour adresse exacte « Villa des Bois, vallon de la Baudille, Marseille » et pour téléphone D. 44.22. [Source : Maurice Nicault, Les insurgés, p. 78]
  7. Georges Bégué, Jean Bouguennec (alias Francis Garel), Clément Jumeau, George Langelaan, Jean Le Harivel, Philippe Liewer, Robert Lyon, Jean Pierre-Bloch, Raymond Roche, Michael Trotobas, Jack Hayes
  8. Les données sont déduites de M. R. D. Foot, SOE in France.
  9. Selon Gérard Le Marec.
  10. Les Réseaux Action de la France Combattante, 1986, p. 19

Notes

  1. L'écrivain Ian Fleming, qui connaissait Maurice Buckmaster et son assistante Vera Atkins, est connu pour les avoir pris partiellement comme modèles pour « M » et « Miss Moneypenny » dans ses romans d'espionnage James Bond. Dans son premier roman Bond, Fleming aurait fondé le personnage « Vesper Lynd » sur la belle Krystyna Skarbek (Christine Granville), agent SOE.
  2. Les Britanniques écriront : « Nous ne pouvons accepter votre proposition. Le gouvernement de Sa Majesté considère comme essentiel que le SIS et le SOE puissent établir des contacts avec tout élément français de leur choix, sans devoir tenir compte de leur allégeance politique. »
  3. L'Ordre Commando stipulait que tous les commandos trouvés en Europe et en Afrique soient tués immédiatement, même s'ils étaient en uniforme et même s'ils voulaient se rendre.
  4. Titre qui signifie Mauvaise rencontre au clair de lune.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article SOE en France de Wikipédia en français (auteurs)

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