Saint-Médéric

Saint-Médéric
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Saint Médéric
Abbé
Décès 29 août 700 
Paris
Vénéré à Saint-Méry Église Saint-Merri (Paris)
Vénéré par Église catholique romaine Église orthodoxe
Fête 29 août
Saint patron des prisonniers et des malades
Serviteur de Dieu • Vénérable • Bienheureux • Saint

Saint-Médéric dit aussi Saint-Merri ou Saint-Merry et encore Saint-Méry est un moine ermite né dans le Morvan près d'Autun et décédé à Paris le 29 août 700

Sommaire

Biographie

Né dans une famille illustre de l'Autunois, il fut offert à l'âge de 13 ans comme oblat à l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun. Il y reçoit une éducation de prières, d'obéissance et de chasteté. L'oblat couronné de fleurs, double symbole de l'innocence et du sacrifice, était conduit à l'église entouré de ses proches et de leurs amis. Les religieux assemblés au chœur priaient pour celui que leur adoption allait initier aux labeurs et aux joies d'une nouvelle famille. Le célébrant commençait l'office divin et appelait sur sa tête la grâce du Christ. Après l'Évangile, l'oblat s'approchait de l'autel portant une hostie et un calice avec un peu de vin que le prêtre recevait comme une arrhe au Seigneur[1].Son père ou ses parents enveloppaient sa main et son offrande dans la garniture de la nappe de l'autel que l'on étendait sur lui en signe d'adoption par l'Église[2]. Après avoir prévenu l'enfant des austérités de la vie monastique, il lui lisait la règle de St Benoît et les parents s'engageaient pour lui. On rasait sa chevelure et il revêtait le cucule des moines. Il n'avait plus droit à l'héritage paternel. Vers l'âge de 15 ans il était admis à faire profession. Les parents fortunés faisaient une offrande au monastère.

Médéric étonna la cinquantaine de ses condisciples par l'observance d'une discipline rigoureuse. Du pain d'orge trempé dans l'eau était sa seule nourriture qu'il ne prenait que deux fois par semaine. Les yeux toujours fixés sur le Crucifix. Il portait un cilice sous sa bure. Il vécut ainsi pendant plusieurs années se cachant des autres moines. Mais sa réputation de sainteté dépassa les portes du couvent et la célébrité vint le chercher au fond du cloître.

Héroald, abbé de St Martin, étant décédé vers 680 c'est tout naturellement que les frères l'élirent, suivant les conseils de l'évêque d'Autun, Hermenarius, qui leur recommanda de choisir un pasteur capable de sauver le troupeau du Christ de la dent du loup[3]. Après trois jours de jeûne les moines s'assemblèrent à l'église, chantèrent la messe du Saint-Esprit, entonnèrent le Veni Creator et procédèrent à l'élection de leur abbé en désignant Médéric à l'unanimité. La foule accourue au monastère. L'évêque, en l'entendant proclamer du haut de l'ambon s'adressa au nouvel abbé[4]: " Flambeau du Christ, vase d'élection du trésor divin, reçois la mesure dispensatoire du Dieu éternel pour nourrir les troupeaux du créateur. Instruit-les par tes conseils et tes préceptes et mérite d'entendre ces paroles du juge miséricordieux : O bon fidèle serviteur, parce que tu as été fidèle en peu de choses, je t'établirai sur beaucoup d'autres, entre dans la joie de ton Seigneur.(Math.25.11)[5]

Plus on l'élevait plus il s'effaçait. Cette nouvelle vie ne tarda pas à lui peser. Ses nombreux miracles attiraient les foules. Ne trouvant plus en ces lieux la paix et la communion profonde avec Dieu, Médéric décida de se retirer dans la solitude de la forêt morvandelle pour être enfin seul avec Dieu. Il y bâtit une cellule à quelque distance d'Autun[6] mais ce secret fut vite percé car les moines, plongés dans la tristesse par sa disparition, partirent le chercher. Médéric ne voulant pas les suivre, ceux-ci demandèrent à l'évêque qui, le menaçant d'excommunication, parvint à le faire rentrer au monastère.

Parmi ses religieux le jeune moine Frodulphe, dit aussi Saint-Frou, était proche du maître qui l'avait tenu sur les fonts baptismaux et avait fait son éducation pour l'élever aux plus hauts degrés de la perfection. Frodulphe, épris de solitude comme son maître, lui proposa un pèlerinage au tombeau de Saint-Denis et de Saint-Germain, leur compatriote, abbé de l'Abbaye de Saint-Symphorien d'Autun, avant de devenir évêque de Paris.

Les deux moines prirent la route de Paris et chemin faisant ils multiplièrent les miracles. Médéric vieillissant eu beaucoup de mal à faire ce voyage à pieds et en arrivant à la Collégiale Saint-Martin de Champeaux, près de Melun. Les deux hommes passèrent de longues heures en prière dans l'église. Ils allaient parfois jusqu'à Melun exercer la charité et, en entendant les prisonniers geindre du fond de leur cachot, ému Médéric laissa parler son cœur et demanda à Dieu leur délivrance. Les portes de la prison s'ouvrirent d'elles même. Sa guérison tardant, il quitta le monastère de Champeaux. Les populations vinrent lui faire moult cadeaux qu'il s'empressa de distribuer aux pauvres.

A mi-chemin de Paris, il guérit de la fièvre un pauvre homme répondant au prénom de Ursus. Une femme prénommée Bénédicte recouvra la santé grâce à son intercession. Arrivé à Bonneuil-sur-Marne, il apprend que deux voleurs étaient dans les fers, il demande à Dieu son intercession et obtient la libération des deux hommes. Du côté de Charenton-le-Pont, il délivra un autre malfaiteur qui avait rompu le pont. Il fut de nouveau contraint de s'arrêter par la fatigue. C'est dans ce lieu inhabité que fut dressé une chapelle[7] pour honorer son souvenir et que quelques maisons se groupèrent autour de l'édifice qui fut à l'origine du village de Saint-Méry, au diocèse de Paris. Ils décidèrent de faire un détour pour se rendre au tombeau de Saint-Denis et firent halte à Thomery.

Médéric arriva à Paris. C'est près de l'église Saint-Pierre-des-Bois qu'il trouva refuge dans une cellule ouverte jour et nuit aux prières des passants. Il y reposa son corps brisé par la fatigue et la maladie[8]. Là, vivant en reclus, il y servit Dieu pendant deux années et neuf mois après avoir accompli avec joie le but de son pèlerinage et s'être agenouillé à Saint-Germain-des-Prés au tombeau de l'illustre abbé de l'Abbaye de Saint-Symphorien d'Autun.

Sentant venir sa fin prochaine, le 18 des calendes de septembre, il s'éteignit dans la paix entouré de plusieurs de ses disciples. Il fut enseveli à la chapelle Saint-Pierre. Son tombeau fut l'objet d'une véritable vénération tant les miracles avaient lieu et Charles le Chauve y établi un culte en son honneur. Cette église fut par la suite trop petite et tombant en ruines elle fut reconstruite et transformée en basilique par Odon le Fauconnier. Théodebert prêtre en 884, sollicita Gozlin, évêque de Paris, pour en faire la translation.

Les os du saint furent furent relevés et on les déposa au dessus de l'autel dans une châsse d'argent enrichie de pierres précieuses et soutenue par deux anges. Adalard, ancien comte d'Autun, fit pour la circonstance de riches donations à la nouvelle église qui fut placée sous le vocable de Saint-Pierre et Saint Merry. La Collégiale de Champeaux, illustrée autrefois par sa présence reçut une partie de ses reliques ; l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun fonda une messe solennelle en son honneur. Resté seul Frodulphe rentra à Saint-Martin.


Titre

Abbé de Saint-Martin d'Autun, après Héroald. Son successeur sera Frodulphe.

Iconographie

Bibliographie

  • Jacques-Gabriel Bulliot: " Essai historique sur l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun ", Autun 1849. Chap:V; pp.73-86.
  • Martyrologue romain

Liens internes

Liens externes

Notes et références

  1. D. Pitra: Histoire de Saint-Léger
  2. Michelet : Origines du Droit p.11.
  3. Vita S. Méderic, cité par Bulliot in: Essai historique sur l'abbaye de Saint-Martin d'Autun P. 78.
  4. Le privilège du monastère, le plaçait à l'abri de l'autorité épiscopal, mais d'après ce passage de la vie de saint Merry, il semble qu'il y était toutefois admis. Les religieux de cette abbaye semblent avoir adopté , renonçant à leurs immunités, le chapitre 64 de la régle de St Benoît, permettant aux abbés, évêque et population de donner leur témoignage de l'élection. Il n'en sera pas toujours de même par la suite.
  5. Vita S. Mederici.
  6. Ce lieu deviendra La Celle-en-Morvan
  7. L'Abbé Jean Lebeuf: " Histoire du Diocèse de Paris ", on honorait St Merry à Linas près de Paris, où l'on fonda la Collégiale Saint-Merry de Linas.
  8. Dom Lobineau et Félibien: " Histoire de Paris" t.I. p.62.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Saint-Médéric de Wikipédia en français (auteurs)

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