Saveurs de France-Saveurs d'Europe

Saveurs de France-Saveurs d'Europe est une association à buts non lucratifs, fondée en 1995 par des cuisiniers restaurateurs, des professionnels des métiers de bouche, des chroniqueurs gastronomiques. Tous les ans, elle décerne des diplômes dénommés « Mariannes » en France et dans divers pays d'Europe à des professionnels de l'univers de la table. L'association a de fréquents rapports avec les milieux touristiques liés aux régions et aux localités revendiquant une identité « terroir ».

Dénomination

L’association dépose ses statuts en 1996 sous la dénomination Saveurs de France qu’elle change en 2003 pour Saveurs de France-Saveurs d'Europe^[1].

Siège social et membres

Le siège de l'association est situé à Paris, au restaurant «l' Ambassade d'Auvergne ».

L'association, généralement présentée comme une « amicale », est animée par des bénévoles représentant divers univers de la gastronomie et de l'agroalimentaire. Le président actuel est l'écrivain et photographe Jacques-Louis Delpal, initiateur en 1974-1975 avec les restaurateurs œnophiles Léon et Robert Vifian ; les vice-présidents sont Dominique Lemelle, charcutier à Troyes (dont le père, Gilbert, fut l'un des premiers lauréats), Gérard Goetz, cuisinier et hôtelier, et Pierre Bonte. Eugène Schaeffer, Michel Fort de l'institut agricole Acta, Marc Beyer, Jean-Louis Leimbacher (directeur général de l'Hôtel du Palais) , Claude Moscheni (hôtelier et viticulteur, ancien dirigeant Accor), Marc Haeberlin et Bruno Toutain représentent divers métiers au sein du conseil d'administration (viticulture, agriculture, hôtellerie, restauration).

Diplômes et trophée « Mariannes »

Les diplômes sont dénommés « Mariannes » depuis 1996. Ce nom avait été inspiré aux responsables de l'amicale par la collection d'effigies de Mariannes de Pierre Bonte, qui a été acquise par le Sénat^{[réf. nécessaire]}.

Les conditions d’attribution sont définies par les statuts de l'association. Elles signalent les qualités et l'originalité de chefs cuisiniers, d'hôteliers restaurateurs, de viticulteurs, de sommeliers, de responsables d'artisanats et d'industries agroalimentaires, en valorisant plus particulièrement le respect du terroir, l'attachement sans passéisme à un pays et à ses traditions. Des artistes œuvrant en liaison avec la restauration et la viticulture (décorateurs, designers) et des professionnels du tourisme peuvent également les recevoir.

Le trophée de l'association, remis en même temps que le diplôme, est une assiette éditée spécialement chaque année par Villeroy & Boch, œuvre de Alain et Dominique Vavro, designers lyonnais très liés à l'univers de Paul Bocuse (l'assiette du Bocuse d'or leur est due), décorateurs de nombreux restaurants et bistrots, illustrateurs de cartes et d'étiquettes de vins, concepteurs de vaisselle. Elle est ornée d'une effigie de Marianne, stylisée et un peu dénudée à l'instar de la Marianne "Liberté conduisant le peuple" de Delacroix. Cette effigie apparaît aussi sur les diplômes et sur le site de l'association.

Médiatisation des Mariannes

Les premiers diplômes ont été officiellement remis en 1976, les uns à Paris — à Françoise Petrucci pour L'Ambassade d'Auvergne, à Alain Dutournier pour le Carré des Feuillants, à Léon Vifian et ses fils pour Tan Dinh —, les autres à Strasbourg — à Yvonne Haller pour Chez Yvonne, Gilbert Brenner pour sa Winstub de Colmar). Cette première proclamation en province fut évoquée dans un long article illustré des Dernières Nouvelles d'Alsace^[2].

En 1997, la jeune association Saveurs de France fut particulièrement signalée par un article d’une demi-page du Figaro^[3], consacré aux premiers lauréats du Pays basque, Pierre Oteiza, Christian Parra et Firmin Arrambide (Pierre Chilo, André Darraïdou, de l'Euzkadi à Espelette, le syndicat des planteurs de piment d'Espelette, l'équipe de l'Hôtel du Palais à Biarritz, et la famille Isabal, d'Ithurria à Ainhoa furent lauréats par la suite).

Gilles Pudlowski a évoqué des « Mariannes du bon goût » dans un article consacré à la vallée de la Haute-Bruche, où il saluait divers lauréats, les Metzger de Natzwiller, Julien à Fouday, Denis Boulanger de la Bellevue à Saulxures, les responsables de la Cheneaudière à Colroy-la-Roche^[4]. Il cite également « les Mariannes qui visent à réconcilier le France avec ses terroirs » dans les pages consacrées à Jacques-Louis Delpal dans son Dictionnaire amoureux de l'Alsace^[5]

Les diplômes Mariannes sont souvent dénommés « Mariannes des Saveurs » par la presse et parfois, même, « Mariannes d'or^[6] ». Cette dernière dénomination est fallacieuse, car il n'existe aucune rapport entre les Mariannes « gastronomiques » de l'association et la Marianne d'Or décernée par une toute autre instance à des élus de la « République de proximité », généralement maires.

Auteur de plusieurs livres touchant à l'univers de la vigne et du vin, le président de Saveurs de France-Saveurs d'Europe valorise délibérément l'association en la présentant et en citant de nombreux lauréats dans Mets et Vins, l'Encyclopédie des accords^[7], avec une photo de Roland Burtsche et de sa fille, Kirsten Burtsche-Moser, comptant parmi les premiers hôteliers-restaurateurs allemands lauréats. Les portraits de plusieurs lauréats Mariannes, français et étrangers connus, illustrent certaines pages de cet ouvrage, où ils sont présentés en raison de leur connaissance du vin, tel Serge Dubs, ou parce qu'ils possèdent des vignes, tels Paul Bocuse, Georges Blanc, Marc Meneau, Hubert Maetz et Claude Moscheni.

Question de prononciation

La dénomination « Marianne », pour le diplôme, a été conservée lorsque l'association, initialement française, s'est développée officiellement à l'échelle européenne. L'effigie avait été créée par un designer lyonnais œuvrant beaucoup à l'étranger  ; le mot s'avérait facilement prononçable et mémorisable dans toutes les langues. Les premières Mariannes transfrontalières (Alsace-Vosges et pays de Bade) furent proclamées dans l'ancienne église des Catherinettes, à Colmar, sur le parvis de la mairie de Breisach (Vieux-Brisach) et au Konzerthaus de Freiburg im Breisgau (Fribourg) en 2002. La presse allemande s'en fit amplement l'écho^[8],[9] . Outre de grands hôteliers-restaurateurs, des éleveurs, fromagers affineurs, brasseurs, viticulteurs, un distillateur, un fabricant de pâtes alimentaires, un chocolatier, des pâtissiers montèrent sur le podium lors de cette manifestation européenne.

Le deuxième rencontre transfrontalière allait avoir lieu à Biarritz-Saint-Sébastien-Saint-Jean-de-Luz, et s'achever à Ainhoa. La troisième, en pays du Mont-Blanc, à Chamonix et Martigny, dans le Valais. Des Mariannes avaient préalablement été décernées à des Italiens, à titre exceptionnel, dans le cadre du SIRHA, à Lyon.

Quelques lauréats

La majorité des « Mariannes » a été décernée en Alsace, dans le Lyonnais, en Champagne, en Haute-Savoie, dans le Sud-Ouest, au Pays basque. Plusieurs ont été remises en Allemagne, dans le pays de Bade, en Suisse, en Autriche, en Espagne, en Italie, au Danemark. Les régions favorisées sont souvent frontalières de la France (Pays basque, Pays de Bade-Forêt-Noire, Val d'Aoste). C'est à Fribourg, Freiburg-im-Breisgau, en 2003, que les premiers diplômes « hors France » ont été décernés, notamment à Roland Burtsche et à son chef (le Colombi), à de grands hôteliers-restaurateurs de la Forêt-Noire, tels Hermann Bareiss et Heiner Finkbeiner.

De nombreux grands chefs, dont Paul Bocuse, Michel Guérard, Jean-Paul Lacombe, Emile Jung, Antoine Westermann, Alain Dutournier, Marc Haeberlin, les Arzac père et fille, Robert et Michel Husser, ont été lauréats, à côté de patrons-cuisiniers d'assez simples bistrots, mais aussi d'hôteliers-restaurateurs de renom régional, national ou international (Jean-Louis Leimbacher, Dominique Loiseau, Roland Burtsche, Nicole Spitz, Gérard Goetz, Marc Wucher, Maurice Isabal). Certains, comme Marc Haeberlin et Jean-Louis Leimbacher, sont devenus membres actifs de l'association et ont été élus au conseil d'administration.

Le Meilleur Sommelier du Monde Serge Dubs, le viticulteur et négociant Marc Beyer, à la suite de Léon Beyer, l'un des premiers lauréats, Georges et Franck Dubœuf et plusieurs vignerons ont reçu le diplôme Mariannes.

La charcuterie est, après la viticulture et l'hôtellerie-restauration, la profession totalisant le plus de lauréats.

Dernières remises de Mariannes

- Printemps 2008 : à Chamonix et à Martigny en Suisse (proclamation à la Fondation Gianadda)^[10],

- Fin 2008 : à Troyes (dix ans après les premières "mariannes champenoises et auboises")^[11]

- Juin 2010 : en Haute-Bruche (Waldersbach, Fouday, Donon, Schirmeck)^[12]. [1]

Liens externes

• Site de l'association

Notes et références

1. ↑ Journal officiel 21 août 1996 et 20 septembre 2003
2. ↑ Cécile Daval, Le sacre d’Yvonne, Dernières Nouvelles d'Alsace, 27 mars 1995.
3. ↑ Michel Piot, Les « mariannes » du Pays basque, Le Figaro, quotidien français, 9 août 1997.
4. ↑ Gilles Pudlowski, Dernières Nouvelles d'Alsace, quotidien français, 8 octobre 2000.
5. ↑ Gilles Pudlowski, Dictionnaire amoureux de l'Alsace, Plon, 2010, 800 pages (isbn 978-2-259-20947-2)
6. ↑ Mariannes d'Or : des étoiles pour la gastronomie auboise, Est-Eclair, quotidien français, 3 mars 1998.
7. ↑ Jacques-Louis Delpal, Mets et Vins, l'Encyclopédie des accords, éditions Artémis-Proxima, 2003, 608 pages (ISBN 2-84550-123-4), p. 582 et 583
8. ↑ Reinart Lessner, Lob für Freiburgs Gastleichkeit -Mariannes de la Gastronomie, avec une photo de l'auteur de guides gastronomiques rhénans Siegfried Büche, applaudi pour son 89^e anniversaire, Badische Zetitung, 27 juin 2002)
9. ↑ Sandra Tieso, Wenn der Vater mit der Tochter... Die Marianne, Freiburger Wochenbericht, 26 juin 2002
10. ↑ Cérémonie des Mariannes Les artisans de la bonne chère à l'honneur, quotidien français, Le Dauphiné Libéré, 2 mai 2008.
11. ↑ Boris Callendreau, Les Mariannes distinguent onze Aubois, Est-Eclair, quotidien français, 12 septembre 2008
12. ↑ Savoureuse Marianne, Dernières Nouvelles d'Alsace, 1^er août 2010.