Thomas Bruce (7e comte d'Elgin)

Thomas Bruce (7e comte d'Elgin)
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Thomas Bruce, 7e Lord Elgin

Thomas Bruce dit Lord Elgin (20 juillet 1766, Londres14 novembre 1841, Paris), 7e comte d'Elgin et 11e comte de Kincardine, fut un diplomate et militaire britannique.

Biographie

Il fit ses études à Harrow (Westminster), à l’Université de Saint Andrews, puis à La Sorbonne.

Pair d'Écosse de 1790 à 1840, il participa peu à la vie politique. Il fut nommé Ambassadeur à Vienne à 25 ans. Il fut lieutenant-colonel de son régiment à 29 ans. Il fut Ambassadeur à Bruxelles en 1791 ; Ambassadeur à Berlin en 1793. C’est à Berlin qu'il devint l'ami de John Tweddell.

Il épousa en 1799 une riche bourgeoise : Mary Nisbet de Dirleton.

Il fut nommé Ambassadeur à Constantinople en décembre 1798.
Désirant que son ambassade fût profitable aux Beaux-Arts au Royaume-Uni, il fit enlever de l'Acropole par son fondé de pouvoir à Athènes, Lusieri de 1801 à 1805 : 12 statues des frontons, 156 dalles de la frise, 15 métopes, la frise du temple d'Athéna Niké et une cariatide, avant que les Turcs y interdisent tous travaux. En tout, plus de 200 caisses. Lord Elgin fut attaqué sur ce sujet, et accusé de vol, d'extorsion. Il dut vendre les marbres parce que ruiné, mais eut des difficultés pour les vendre au gouvernement britannique. Les experts de l'époque, la Société des Dilettanti en tête, refusèrent de les attribuer à Phidias, et les datèrent de la période d'Hadrien.

Il était accompagné lors de son voyage vers Constantinople par William Richard Hamilton (First Private Secretary), J.P. Morier (Second Private Secretary), le révérend Philip Hunt (Chaplain) et Joseph Dacre Carlyle, un professeur d'arabe de Cambridge. Elgin recruta le peintre Lusieri à Naples. Lusieri, avec l'aide de W.R. Hamilton recruta à son tour un peintre russe surnommé 'Lord Elgin's Calmuck' ; un bossu, Balestra, et un étudiant, Ittar, pour mesurer les monuments, ainsi que deux mouleurs. Toutes ces personnes furent payées par Elgin, le gouvernement britannique refusant de subventionner l'aspect archéologique du voyage, considérant que les travaux de Stuart et Revett étaient amplement suffisants. Seul Joseph Dacre Carlyle fut payé par le gouvernement britannique car il avait pour mission de rechercher des manuscrits dans les bibliothèques de Grèce. Lady Elgin et ses enfants furent aussi présents une partie du séjour en Orient. Ils étaient par exemple du voyage à Athènes en 1802.

Occupé par son ambassade à Constantinople, Lord Elgin ne se rendit qu'une fois, au printemps-été 1802, à Athènes pour surveiller les travaux de ses employés. Il fit désencombrer la colline de la Pnyx, et dégagea les quatre degrés par lesquels on montait à la tribune. Depuis Athènes, il fit un tour du Péloponnèse, mais sans les enfants. Il passa par les îles de l'Égée lors de son aller-retour Constantinople-Athènes : Ténédos (fin mars 1802), Salamine (mai 1802), Kéa (juin 1802), Tinos, Mykonos, Délos, Rhénée, Paros, Antiparos (juillet 1802). Il explora Délos et Rhénée, ainsi que les carrières de marbre de Paros et la grotte d'Antiparos. Il s'empara de quelques statues et antiquités, dont un autel provenant de Délos.
Les travaux des membres de l'équipe d'Elgin ne se limitèrent pas à Athènes. Elgin leur demanda de travailler aussi sur Salamine et Égine, en Attique, en Morée et dans les Cyclades.

Le Mentor, navire privé d'Elgin, coula dans le port de Cythère avec 14 éléments de la frise du Parthénon, 4 éléments de la frise du temple d'Athéna Niké et quelques autres marbres (dont le trône Nisbet, cadeau des parents de Lady Elgin à celle-ci, trône que l'archevêque d'Athènes leur avait offert). W.R. Hamilton ne réussit pas à renflouer le Mentor, mais en 1802 récupéra 4 des 17 caisses grâce à des pêcheurs d'éponge. En 1803, c’est 5 sur 13, et en 1804, 8 sur 8. Tous les dessins réalisés par Lusieri furent détruits par le naufrage.

Une polémique importante opposa Elgin à la famille Tweddell qui accusa Elgin du vol d’une partie des travaux de Tweddell et d'avoir fait disparaître les preuves après que les papiers et collections du jeune britannique mort à Athènes lui eurent été confiés.

Son épouse rentra au Royaume-Uni avant lui. Elle eut une aventure avec Robert Ferguson de Raith, un des membres de sa suite. Elgin et elle finirent par divorcer. Elgin se remaria ensuite avec une très jeune femme.

Sur le chemin du retour, lors d'une cure dans les Pyrénées, à Barège, il fut fait prisonnier et enfermé au château fort de Lourdes par les Français. Il fut libéré au bout de quelques mois, après avoir promis à Napoléon Ier de rester à sa disposition. Un notable local, le juge Bascle de Lagrèze lui reprocha d'avoir dépouillé le château de certaines des trouvailles romaines faites antérieurement dans son enceinte. Son arrivée à Londres, fut la fin de sa carrière diplomatique.

Il refusa toujours d'entrer à la Société des Dilettanti, même quand, après la mort de R. Payne-Knight, les Dilettanti eux-mêmes le lui proposèrent.

Les marbres du Parthénon

À Londres, les marbres furent exposés chez Lord Elgin. Certains le remercièrent d'avoir fait de Londres une nouvelle Athènes. D'autres, comme la Société des Dilettanti et Richard Payne-Knigth, refusèrent de reconnaître la main de Phidias et datèrent les marbres de la période d'Hadrien. Très vite cependant, la controverse changea de sujet. Le problème ne fut plus Phidias ou non ; mais bel et bien : « Elgin avait-il le droit ou non de commettre de telles déprédations ? » Byron le premier dénonça le pillage dans The Curse of Minerva. en 1811. Dans le poème, Athéna s'adressait ainsi au narrateur :

« 'Scaped from the ravage of the Turk and Goth,
Thy country sends a spoiler worse than both. »

(« Nous avions échappé aux ravages du Turc et du Goth
Ton pays nous envoie un barbare pire que ces deux-là réunis »)

Elgin fut ruiné par le coût important des travaux et du transport. Il tenta à de multiples reprises de vendre ses marbres au gouvernement britannique. Les importantes controverses, concernant les droits de propriété peu légitimes d'Elgin sur les marbres, sur la qualité, l'attribution et la datation de ceux-ci, sur les déprédations commises à Athènes pour les obtenir, retardèrent de dix ans l'entrée des marbres au British Museum, qui les acheta 35.500 Livres en 1816.
L'affaire des marbres du Parthénon agita le petit monde des voyageurs britanniques présents en Grèce à l'époque : Byron, Clarke, Dodwell et bien d'autres excusèrent ou critiquèrent Lord Elgin.


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