Un poison violent

Un poison violent

Un poison violent

Réalisation Katell Quillévéré
Scénario Katell Quillévéré
Mariette Désert
Acteurs principaux Clara Augarde
Lio
Michel Galabru
Sociétés de production Les Films du Bélier
Arte France cinéma
Pays d’origine France
Genre Drame
Sortie 2010
Durée 92 minutes

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Un poison violent est un film français réalisé par Katell Quillévéré, lauréat du prix Jean-Vigo 2010, présenté en mai 2010 au Festival de Cannes dans la sélection de la Quinzaine des réalisateurs et sorti en salles le 4 août 2010.

Sommaire

Synopsis

Anna est une adolescente de 14 ans qui passe les vacances d'été chez sa mère dans la maison familiale de son grand-père dont elle est très proche et qui vit retiré en ermite malade au dernier étage de la maison. En pleine difficultés de l'adolescence, renforcée par la séparation de ses parents, elle vit une crise mystique difficile allant aux enterrements, hésitant pour sa confirmation religieuse, questionnant un prêtre qui remplace son père absent. Son corps de jeune femme lui attire les regards de ses proches, soit par désir timide (un petit ami), soit par jalousie (sa mère, qui vit elle même une difficile crise de la quarantaine), et l'agite sur ses sentiments et désirs.

Fiche technique

Intérieur de l'église Saint-Louis, à Brest où a été tourné la cérémonie de la confirmation

Distribution

Réception critique

Télérama loue la « délicatesse » de ce film qui navigue « sur un mode impressionniste, avec d'authentiques éclats de grâce ». L'hebdomadaire culturel salue également la direction d'acteurs, qui « révèle des visages familiers sous des angles inconnus » et annonce la "naissance d'une réalisatrice" [2]. L'Humanité insiste sur l' « étonnante maîtrise » du film, qui repose sur une dramaturgie de regards et de contrastes[3].

Libération le rapproche, dans un article au style décalé, de « la Thérèse d’Alain Cavalier » soulignant « le beau moment du film », « celui du retournement. Quand Anna va user du catholicisme qui la ronge à des fins vaudoues qui vont la libérer.»[4]. Le Figaro parle d'un film « mélancolique et lumineux », évoque une réalisatrice qui n'a « pas peur des silences, de la durée, des cérémonies. Elle n'est pas à la mode. Il y a chez elle quelque chose de sobre et de grand, de la densité et de la retenue.»[5]. Ouest-France note que la réalisatrice « parvient à aller au-delà d'un genre très codé et codifé pour afficher sa marque personnelle dans le propos »[6]. La Croix évoque l' « acuité » du regard posé sur ce drame et vante l'originalité du récit, qui parvient à lier le thème de l'adolescence à celui de la foi : « sujet troublant, que la réalisatrice traduit parfois de manière très directe, au risque de choquer, même si le film, dans son ensemble, est plutôt dominé par un sentiment de retenue »[7].

Le Nouvel Observateur parle d' « un beau portrait de jeune fille insoumise » et salue la prestation de Clara Augarde, qui campe un personnage « à la virginité aussi subtile que lumineuse »[8]. Toujours dans Le Nouvel Observateur, Jérôme Garcin parle, dans sa chronique culturelle, d' « un petit film qui a la grâce » et compare Clara Augarde avec « la Thérèse de Cavalier revue par Truffaut »[9].

Les Inrockuptibles évoque un film « inégal mais attachant », portant « à incandescence cette équation de l'adolescence féminine où le mystère (celui de la foi) et le déchirement (entre le corps et l'esprit) nouent leurs énergies contradictoires ». L'hebdomadaire regrette toutefois la relative timidité du récit, où « les conflits sont déterminés posément, la montée des fureurs regardée lointainement, et les contradictions des âmes apaisées avant même qu'elles ne se soient frottées aux aspérités des uns et des autres ». Or, pour le journal, ce « désir de suspension élégiaque quelquefois artificiel (...) prive la violence de sa dimension aléatoire »[10].

Pour Le Monde - qui lui adjuge deux étoiles sur trois - le film « dépeint moins la révolte d'une adolescente qui rejetterait tout ce qui l'a constituée jusque-là que sa découverte du libre arbitre ». L'article souligne le fait que la réalisatrice, par cette œuvre, « s'inscrit modestement, sans racolage, dans une certaine tradition française de la chronique de vie de province, sans effet pictural, dans une veine qui se rapprocherait de celle de Maurice Pialat »[11].

Studio Ciné Live remarque la « justesse » de l'ensemble mais émet quelques réserves quant à la dimension datée des personnages décrits et du traitement académique, ou « déjà vu », de la question religieuse. Mais « si la cinéaste ne pousse pas assez loin son sujet », le journal évoque une « belle maîtrise de la caméra ». Dans le même numéro, un portrait élogieux de la réalisatrice par Thierry Chèze qui soutient le film avec beaucoup d'enthousiasme [12].

La revue Positif qualifie la mise en scène d'« académique » mais retient la qualité des comédiens[13]. Les Cahiers du cinéma évoque dans une notule un « film trop sage, et trop sûr de ses effets, ce qui fait sa maladresse ». Pour la revue de cinéma, le chaos décrit est bien trop « ordonné » et « tout se répond sans grande incarnation ». Malgré l'évocation de belles séquences, la revue reproche à l'auteure d'avoir cherché « inexplicablement la voie du film choral », dans laquelle chaque personnage « se voit ainsi artificiellement doté d'un conflit intérieur »[14]. Le magazine Première reproche au film sa lourdeur, car « le scénario et la mise en scène n'y vont pas de main morte »[15]. Le site culturel Fluctuat.net souligne la prudence dramatique du film et sa mise en scène « trop timide pour convaincre ». Malgré une direction d'acteurs convaincante, le film « peine à trouver du souffle et s'appuie sur des automatismes faciles - comme la fréquente utilisation de chansons anglo-saxonnes pour exprimer le spleen adolescent »[16]. Le site Artistik Rezo salue la distribution audacieuse du film mais regrette la trop grande pudeur du scénario, « peu flatteur ou prévisible », qui finit par désincarner ses propres personnages - Anna opposant une « froideur et une mollesse peu communes » aux passions qui la tourmentent[17].

Bande originale

  • Laisse tes yeux (Tom Harari) interprété par Youen Leboulanger-Gourvil
  • T’approcher Seigneur (Didier Rimaud / Jacques Berthier) interprété par l’Ensemble Choral du Bout du Monde
  • Greensleeves (Chant traditionnel) interprété par Barbara Dane
  • Embrasse-moi vite interprété par Jean Bretonnière
  • Cricket interprété par Collie Ryan
  • Toi mon démon (Bonifay / Magenta) interprété par Gloria Lasso
  • Bless the lord interprété par Maranatha
  • Malio’o (A.Lovo / R.Bells) interprété par The Roicoco
  • When I was a young girl (Chant traditionnel) interprété par Barbara Dane
  • Ouvre (Edmond Haraucourt / Leonce Laurent) interprété par Clara Augarde
  • Creep de Radiohead (T.Yorke / E.O’Brien / C.Greenwood / P.Selway / A.Hammond / M.Hazelwood) interprété par Scala

Autour du film

  • Le titre du film, Un poison violent, est tiré de la chanson Un poison violent, c'est ça l'amour de Serge Gainsbourg[18]

Distinctions

Récompenses

Notes et références

  1. Cineuropa.org, le 4 mai 2010
  2. Mathilde Blottière, « Un poison violent », dans Télérama, no 3160, 4 août 2010, p. 61 [texte intégral (page consultée le 10 août 2010)] 
  3. Emile Breton, « Le péché de chair à l’œuvre », dans L'Humanité, août 2010 [texte intégral (page consultée le 10 août 2010)] 
  4. Gérard Lefort, « Elle était une fois en Bretagne », dans Libération, 4 août 2010 [texte intégral (page consultée le 17 août 2010)] 
  5. Eric Neuhoff, « La preuve par Dieu », dans Le Figaro, août 2010 [texte intégral (page consultée le 10 août 2010)] 
  6. « Un poison violent », dans Ouest-France, août 2010 [texte intégral (page consultée le 11 août 2010)] 
  7. Arnaud Schwartz, « "Un poison violent" : la soif d'absolu au milieu des troubles de l'adolescence », dans La Croix, août 2010 [texte intégral (page consultée le 10 août 2010)] 
  8. Jean-Philippe Guerand, « Critiques : Un Poison violent », dans Le Nouvel Observateur, no 2387, 5 août 2010, p. 15 (supplément TéléCinéObs) [texte intégral (page consultée le 11 août 2010)] 
  9. Jérôme Garcin, « Tendance », dans Le Nouvel Observateur, no 2387, 5 août 2010, p. 64 [texte intégral (page consultée le 11 août 2010)] 
  10. Axelle Ropert, « Un poison violent et attachant », dans Les Inrockuptibles, août 2010 [texte intégral (page consultée le 10 août 2010)] 
  11. Jean-Luc Douin, « "Un poison violent" : à la découverte du démon de la vie et du libre arbitre », dans Le Monde, août 2010 [texte intégral (page consultée le 10 août 2010)] 
  12. Sophie Benamon, « Un poison violent, juste », dans Studio Ciné Live, août 2010 [texte intégral (page consultée le 10 août 2010)] 
  13. http://www.premiere.fr/film/Un-poison-violent/(affichage)/press
  14. Florence Maillard, « Un poison violent », dans Les Cahiers du cinéma, no 658, juillet-août 2010, p. 49 
  15. http://www.allocine.fr/film/revuedepresse_gen_cfilm=140498.html
  16. Damien Leblanc, « Poison prudent » sur http://www.fluctuat.net/, Fluctuat.net, 2010. Consulté le 10 août 2010
  17. Un poison violent, par Lucile Bellan sur artistikrezo.com du 09.08.2010
  18. Interview de Katell Quillévéré dans le dossier de presse disponible sur la fiche film sur le site du distributeur en France Sophie Dulac Distribution.

Lien externe


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Un poison violent de Wikipédia en français (auteurs)

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