Unionoidea

Unionoidea
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 Moule d'eau douce commune (Anodonta cf. anatina)
Moule d'eau douce commune (Anodonta cf. anatina)
Classification
Règne Animalia
Embranchement Mollusca
Sous-embr. Conchifère
Classe Bivalvia
Sous-classe Autolamellibranchiata
Super-ordre Palaeoheterodonta
Ordre Unionoida
Super-famille
Unionoidea
Rafinesque, 1820

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Les Unionoidea sont une super-famille de l'ordre des Unionoida (bivalves).

Sommaire

Caractéristiques

Les membres de la super-famille Unionoidea ont une coquille équivalve. Celle-ci se compose de deux couches intérieures de nacre, une couche prismatique plus fine et une épaisse couche de périostracum organique. Elle est surtout hétérodonte, rarement sans dents. Le ligament est généralement externe. Les muscles du sphincter sont plus ou moins clairement isomyaires, la ligne du manteau est integripalliée. Les bivalves se nourrissent par filtration[1]. Une caractéristique particulière de ce groupe est la « garde parentale », c'est-à-dire que les oeufs restent dans les branchies du manteau de la mère ou des parents hermaphrodites[2] et les larves se développent en une forme particulière, les glochidies. Celles-ci sont libérées dans l'eau libre, et ne se développent qu'après une phase parasitaire dans les branchies ou sur les nageoires[2] des poissons démersaux. Leur taille varie, selon les espèces, entre 50 et 450 µm[1].

Les représentants des Unionoidea peuvent isoler des corps étrangers dans l'espace de la coquille les encapsuler sous forme de perles. Par conséquent, dans le passé, ils ont eu une certaine importance économique dans de nombreuses régions. Les moules perlières d'eau douce peuvent parfois vivre très longtemps (plus de 100 ans).

Systématique

Les Unionoidea sont probablement le groupe sœur des Etherioidea au sein de l'ordre Unionoida, qui fait partie du super-ordre Paleoheterodonta. La taxonomie de la super-famille Unionoidea, comme celle de l'ordre Unionoida, n'est pas encore unifiée. Certains malacologistes préconisent le regroupement des formes actuelles de l'ordre en une seule super-famille, alors que d'autres proposent une division en deux super-familles.

La super-famille Unionoidea (Rafinesque, 1820) est monophylétique[1] et comporte quatre familles actuelles et trois éteintes :

Sous-famille Margaritiferinae (Haas, 1940).
Margaritifera marrianae (moule perlière de l'Alabama).
Margaritifera margaritifera (moule perlière d'eau douce européenne).
Margaritifera durrovensis.
Margaritifera hembeli (moule perlière de Louisiane).
Margaritifera falcata (moule perlière d'eau douce occidentale).
Margaritifera auricularia (moule perlière d'eau douce géante).
Sous-famille Cumberlandinae.
Cumberlandia monodonta.
Sous-famille Ambleminae.
Sous-famille Lampsilinae.
Sous-famille Unioninae (moules d'eau douce vraies).
Unio crassus (moule de ruisseau, petite moule d'eau douce, moule d'eau douce commune).
Unio nickliniana.
Unio pictorum (mulette des peintres).
Unio tampicoensis tecomatensis.
Unio tumidus (grande moule d'eau douce, moule d'eau douce gonflée).
Sous-famille Anodontinae (moules d'étang).
Anodonta anatina (moule d'étang commune).
Anodonta cygnea (anodonte des cygnes).
Pseudanodonta complanata (moule d'étang aplatie).
Pseudanodonta elongata (moule d'étang mince).
Pseudanodonta middendorffi (moule d'étang du Danube).
  • Famille Iridinidae.
  • Famille Hyriidae[3].

Trois familles exclusivement fossiles sont rattachées aux Unionoidea, mais avec de grandes incertitudes :

  • Famille Trigonodidae (Modell, 1942).
  • Famille Desertellidae (Dechaseaux, 1946).
  • Famille Actinodontophoridae (Newell, 1969).

Conservation

Les Unionoidea sont parmi les invertébrés les plus menacés de la planète. Leur déclin résulte de la pression anthropique croissante, avec perte ou dégradation[4] des habitats d'eau douce, notamment par les barrages, la régulation des rivières, la sédimentation, la pollution des eaux et les dragages[4]. Sur les 355 espèces des États-Unis, 35 ont disparu au cours du 20e siècle, 70 sont en danger[4], cinq menacées et une centaine vulnérables. Avec 213 espèces menacées (72 %, les Unionoidea constituent le groupe animal leplus en péril des États-Unis. Le rythme des extinctions est aussi élevé que celui de la faune des forêts humides équatoriales[4]. C'est pour la famille des Margaritiferidae que la situation est la plus préoccupante[5].

Sur les 102 espèces identifiées dans le bassin de la rivière Tennessee, 12 sont éteintes, 26 sont classées comme menacées par la Loi sur les espèces menacées, 20 ont quitté le bassin et seule une trentaine a des populations stables[4].

Toutes les espèces d'Unionoidea sont strictement protégées[6]. En 1998, aux États-Unis, un Comité national pour la protection des moules autochtones prépare une Stratégie nationale pour la protection des moules d'eau douce autochtones, destinée à coordonner, au niveau fédéral, les efforts de conservation[4]. Des campagnes de propagation ont été mises sur pied pour favoriser la renaissance des populations. En 1998, des règles de gestion inter-États sont édictés pour le bassin du Mississippi, afin de protéger les moules de la surexploitation[7].

Evolution

Les premiers représentants de la super-famille Unionoidea remontent peut-être au Permien. Leur existence est assurée à partir du Trias.

Economie

Vers 1800, les Unionoidea commencent à être utilisées, aux États-Unis, pour fabriquer des boutons en nacre. L'essor de cette industrie se produit en 1891, avec l'installation, dans l'Illinois, de la manufacture de John Boepple. l'exploitation s'étend alors du Mississippi vers ses tributaires, comme l'Ohio. Une « ruée vers la coquille » a lieu à la fin des années 1890. Les bancs de moules commencent à s'épuiser, entraînant une hausse de prix qui stimule la surexploitation[7].

Dans le bassin versant du Mississippi, les moules d'eau douce sont récoltées pour être expédiées en Extrême-Orient, où elles fournissent les semences employées dans la culture des perles. Les exportations atteignent leur apogée en 1995. Les exploitations sont commerciales sont, dans leur majorité, infestées par une espèce invasive, la moule zèbre (Dreissena polymorpha)[7].

Notes

  1. a, b et c (en) G. Bauer, « The adaptative value of offspring size among freshwater mussels (Bivalvia: Unionoidea) », dans Journal of Animal Ecology, vol. 63, no 4, octobre 1994, p. 933—944 [résumé] .
  2. a et b (en) Rafael Araujo et María-Angeles Ramos, « Description of the glochidium of Margaritifera auricularia (Spengler 1793) (Bivalvia: Unionoidea) », dans Phil. Trans. R. Soc. Lond. B, vol. 353, 1998, p. 1 553—1 559 [texte intégral (page consultée le 24 septembre 2011)] .
  3. Unionoidea - Encyclopedia of Life.
  4. a, b, c, d, e et f (en) Jess W. Jones, Eric M. Hallerman et Richard J. Neves, « Genetic management guidelines for captive propagation of freshwater mussels (Unionoidea) », dans Journal of Shellfish Research, vol. 25, no 2, 2006, p. 527—535 [texte intégral (page consultée le 24 septembre 2011)] .
  5. (en) Annie Machordom, Rafael Araujo, Dirk Erpenbeck et María-Angeles Ramos, « Phylogeography and conservation genetics of endangered European Margaritiferidae (Bivalvia: Unionoidea) », dans Biological Journal of the Linnean Society, vol. 78, 2003,, p. 235—252 [texte intégral (page consultée le 24 septembre 2011)] .
  6. [1].
  7. a, b et c (en) Richard J. Neves, « Conservation and commerce: management of freshwater mussel (Bivalvia: Unionoidea) resources in the United States », dans Malacologia, Philadelphie, vol. 41, no 2, 1999, p. 461—474 [texte intégral (page consultée le 24 septembre 2011)] .
  8. Caractéristiques : faces supérieure et inférieure parallèles, dents arrières.

Références

  • (de) Michael Amler, Rudolf Fischer, Nicole Rogalla, Muscheln, Stuttgart, éditions Enke, bibliothèque Haeckel, 2000, vol. 5, (ISBN 3-13-118391-8).
  • (en) D. L. Strayer et J. Ralley, « The Freshwater Mussels Bivalvia Unionoidea of the Upper Delaware River Drainage », dans American Malacological Bulletin, 1991 .
  • (en) G. Thomas Watters, An annotated bibliography of the reproduction and propagation of the Unionoidea: Primarily of North America), Columbus (Ohio), éd. Faculté des sciences biologiques, Université d'État de l'Ohio, coll. Recensement biologique de l'Ohio, 1994, 158 p., (ISBN 0867271124).
  • (en) Richard J. Neves, « Conservation and North America’s freshwater mussel fauna (Unionoidea) from threat posed by the exotic zebra mussel (Dreissena polymorpha) », dans Malacol. Rev., vol. Suppl. 8, 1999, p. 107—118 .
  • (en) Daniel L. Graf et D. Ó Foighil, « The Evolution of Brooding Characters Among the Freshwater Pearly Mussels (Bivalvia: Unionoidea) of North America », dans Journal Molluscan Studies, vol. 66, 2000, p. 157—170 .
  • (en) Shea M. Bergman, Mark E. Eberle et Brian K. Obermeyer, « Freshwater Mussels (Bivalvia: Unionoidea) in Streams of Northwestern Kansas », dans Prairie Naturalist, 2000 .
  • (en) Rüdiger Bieler et Paula M. Mikkelsen, « Bivalvia - a look at the Branches », dans Zoological Journal of the Linnean Society, Londres, vol. 148, 2006, p. 223—235 .
  • (en) Daniel L. Graf et Kevin S. Cummings, « Palaeoheterodont diversity (Mollusca: Trigonioida + Unionoida): what we know and what we wish we knew about freshwater mussel evolution », dans Zoological Journal of the Linnean Society, Londres, vol. 148, 2006, p. 343—394 .
  • (en) Daniel L. Graf, « Northern redistribution of freshwater pearly mussels (Bivalvia: Unionoidea) during Wisconsin deglaciation in the southern Glacial Lake Agassiz region: A review », dans American Midland Naturalist, vol. 138, no 1, 2009, p. 37—47 (ISSN 00030031) [résumé] .

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Unionoidea de Wikipédia en français (auteurs)

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