Église Saint-Étienne de Cambronne-lès-Clermont

Église Saint-Étienne de Cambronne-lès-Clermont
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Église Saint-Étienne
Image illustrative de l'article Église Saint-Étienne de Cambronne-lès-Clermont
Présentation
Culte Catholique romaine
Type Église
Rattaché à Diocèse de Beauvais
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XIIIe siècle
Architecte(s) inconnu
Style(s) dominant(s)
  • Roman (Clocher, portail et bas-côté nord)
  • Gothique (Reste de l'édifice)
Protection  Classé MH (1875)
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Oise Picardie
Département Oise Oise
Ville Cambronne-lès-Clermont
Coordonnées 49° 19′ 50″ N 2° 23′ 55″ E / 49.33063, 2.3987149° 19′ 50″ Nord
       2° 23′ 55″ Est
/ 49.33063, 2.39871
  

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Église Saint-Étienne

L' église Saint-Étienne est une église catholique paroissiale commencée au XIIe siècle et terminée au XIIIe siècle de style gothique et roman située à Cambronne-lès-Clermont, dans l'Oise, en région Picardie en France. L'église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1875[1].

Sommaire

Histoire

Si le toponyme de « Camboriacum » apparaît dans les textes dès le XIe siècle, le village de Cambronne-lès-Clermont est en réalité un village de défrichement remontant au début du XIIe siècle. L'église est mentionnée pour la première fois en 1136 et n'est pas antérieure à cette date mais une partie de l'édifice est reprise vers le milieu du XIIe siècle, lors d'une seconde campagne de construction. Au XIIIe siècle, le chœur est reconstruit et les travaux terminés avant 1239, époque où l'évêque de Beauvais, Robert de Cressonsacq, procède à une nouvelle dédicace de l'église. Possession des moniales de l'Abbaye de Saint-Paul pendant près de cinq siècles, l'église de Cambronne et ses revenus sont cédés au milieu du XVIIe siècle au chapitre Saint-Nicolas de Beauvais. L'église est classée monument historique en 1875 et bénéficie de campagnes de restauration[a 1].

Description

L'édifice comprend une nef de quatre travées flanquée de deux bas-côtés et un transept réalisés en deux campagnes successives au cours du XIIe siècle[2]. Au début du XIIIe siècle le chœur est agrandi et sont d'abord construites deux travées occidentales, comportant chacune un vaisseau central et deux collatéraux. Une quatrième campagne de travaux, à la fin du premier tiers du XIIIe siècle (avant 1239) ajoute deux autres travées au chœur, qui se termine par un chevet plat[3],[a 1].

Extérieur

Façade occidentale

On observe que le pignon de la façade a été unifié, sans doute à une période assez tardive. À l'origine le vaisseau central et le bas-côté méridional de la nef avaient chacun un pignon distinct. La façade actuelle est percée de plusieurs ouvertures : fenêtre haute en plein cintre, surmontée d'une archivolte ornée de pointes de diamant, dans le vaisseau central; deux baies plus étroites, dans les collatéraux, soulignés également d'archivoltes (celle du bas-côté repose sur deux masques); une fenêtre plus vaste, en tiers-point, ouverte au XIIIe siècle, lorsqu'on a surélevé le bas-côté méridional[a 2].

Portail principal

Il est formé de deux archivoltes moulurées de tores en plein cintre reposant dans chaque ébrasement sur deux colonnettes engagées. Mais le tympan losangé est une création du XIXe siècle. Quatre contreforts à ressauts contiennent aux angles des trois vaisseaux les poussées des murs et des ogives[a 3].

Les façades collatérales

Nef
  • Seul le côté nord montre l'aspect primitif de l'édifice au XIIe siècle. Le collatéral est percé de petites baies en plein cintre, sans aucune décoration. Il est contourné d'une corniche beauvaisine à fort relief. Au niveau de chaque travée un contrefort à glacis épaule le mur à l'endroit où retombent les poussées des ogives et doubleaux, pour le bas-côté comme pour le vaisseau central. Les fenêtres hautes de ce dernier, en plein cintre également, sont soulignées d'une archivolte chanfreinée. Au sommet du mur gouttereau, la corniche se présente sous la forme d'une série d'arcatures simples, aux arêtes abattues[a 3].
  • Du côté sud, remanié au XIIIe siècle, de grandes fenêtres en tiers-point s'ouvrent dans l'axe de chaque travée, scandées chacune par de puissants contreforts. Au niveau de la troisième travée s'ouvre une petite porte sous un porche peu saillant[a 3].
Transept

Le transept a été profondément remanié au cours des siècles. À l'origine, les bras du transept avaient leur propre couverture (toit à double pente), comme le montre la présence de leurs anciens solins sur la souche du clocher. Au XIIIe siècle, les toitures des bas-côtés du chœur furent plongées sur le transept[a 3].

Chœur

Le chœur présente beaucoup plus d'unité extérieure, même si la trace de la reprise de la construction est visible entre la seconde et la troisième travée des collatéraux. Le côté sud, mieux conservé, malgré l'adjonction d'une sacristie, présente, dans l'axe de chaque travée, de grandes fenêtres en tiers-point surmontées d'archivoltes ornées de pointes de diamant. Les fenêtres hautes sont chacune composées d'une simple ouverture de forme triangulaire recoupée en son centre par un grand trilobe. Une corniche en pointes de diamant court au sommet du mur gouttereau. Le chevet plat est éclairé par trois baies, la principale se situe au niveau du vaisseau central. Elle prend la quasi-totalité de la largeur et de la hauteur du mur oriental avec ses trois lancettes et son vaste trèfle[a 3].

Le clocher

Le clocher s'élève à la croisée du chœur et du transept, contemporain de la première croisade de construction. Haut de 35 mètres environ, il comprend trois niveaux : deux étages octogonaux surmontés d'une flèche de pierre[4][a 3].

Intérieur

La nef

Bas-côté nord

Il ne demeure d'origine que le mur occidental. Il date de la première campagne de construction de l'édifice. Il se compose de quatre travées carrées, d'environ trois mètres chacune. Ses murs sont allégés par une série d'arcatures aveugles simplement chanfreinées. Au niveau des piles, du côté mur, on remarque que celles-ci font corps avec la maçonnerie par l'intermédiaire de petites colonnettes placées de biais, sur lesquelles reposent les gros boudins composant les ogives des voûtes. Cela prouve que le voûtement a été voulu par l'architecte dès le début de la construction[a 4].

Vaisseau central

Le vaisseau central comprend quatre travées barlongues larges d'environ 3,50 mètres pour une hauteur sous voûtes de 10 mètres. Pour des raisons inconnues, il a été surélevé au milieu du XIIe siècle (on remarque sur le mur goutterau sud les traces des anciennes fenêtres hautes. Son élévation est à deux niveaux : grandes arcades à double rouleau et arc brisé, sur près de la moitié de la hauteur du mur, fenêtres hautes en plein cintre profondément ébrasés. Les piles, de noyau cruciforme, sont cantonnées de nombreuses colonnettes. Sur chacune d'elles, on retrouve deux colonnettes placées de biais pour recevoir les ogives des voûtes, formées de gros tores en amande[a 4].

Bas-côté sud ou méridional

Le bas-côté méridional a été élargi et surélevé au XIIIe lors de la quatrième campagne de construction. Curieusement, on a alors superposé aux colonnes et chapiteaux des piles du XIIe des piles similaires, dont certains chapiteaux du XIIIe pastichent purement et simplement ceux du siècle précédent. Ces piles "rallongées" reçoivent les arcs des grandes arcades, doubleaux et ogives, dont le profil est tout à fait comparable à celui des voûtes des deux premières travées occidentales du chœur (deux boudins séparés par une arrête)[a 4]. Dans cette partie de l'église, on trouve une dalle funéraire qui fait l'objet d'un classement au titre objet des monuments historiques depuis 1875[5]. L'ensemble des Fonts-Baptismaux fait l'objet d'un classement au titre objet des monuments historiques depuis 1875[6]. Une dalle à effigie gravée fait l'objet d'un classement au titre objet des monuments historiques depuis le 30 septembre 1911[7].

Le transept

Il comprend trois travées carrées d'environ quatre mètres de côté et de sept mètres de hauteur de voûtes. Seul le bras nord conserve son élévation d'origine datant de la première campagne du XIIe siècle. Son mur gouttereau est percé d'une baie en plein cintre, et du côté ouest on remarque un oculus bouché. Il était à l'origine placé au-dessus de la charpente du collatéral nord de la nef. Les croisillons sont voûtés d'ogives bombées, constituées de deux gros boudins séparés par une fine arête. Celles-ci retombent sur de simples colonnettes placées de biais dans les angles des murs gouttereaux. Dans le bras sud, on observe à la naissance des ogives la présence de petits Atlantes, hauts d'une cinquantaine de centimètres, placés à genoux sur les tailloirs des chapiteaux[8]. La croisée d'ogive, où un système de trompes permet pour le clocher le passage de plan carré au plan octogonal, a été reprise en sous-œuvre lors de la seconde campagne de construction; en particulier la voûte, dont les ogives en amande retombent sur des petits culots à chaque angle)[a 4].

Le chœur

Le chœur montre l'évolution qui s'est produite au XIIIe siècle dans la construction. Plus élancé, plus ouvert à la lumière, il présente une plus grande unité. Seuls quelques petits détails dans la conception des piles ou la décoration des chapiteaux permettent de distinguer la succession des deux campagnes de travaux qu'il a connus lors de sa réalisation. Son élévation comprend de larges arcades en arc brisé à double rouleau, un faux triforium composé d'une suite d'arcatures s'ouvrant sur les combles des bas-côtés et des fenêtres de forme triangulaire recoupée par un grand trèfle, et comprimée en quelque sorte sous la voûte de l'édifice. Occupant la presque totalité du vaisseau central, l'immense triplet du chevet laisse pénétrer la lumière dans le chœur [a 5].

Les Peintures murales

Tout l'intérieur de l'église était peint à l'origine d'un appareil isodome, simulant des pierres régulièrement juxtaposées. Mais l'essentiel de la décoration se trouvait dans le chœur où les murs étaient presque entièrement recouverts de peintures murales. Elles ont été restaurées dans les années 1980 et sont donc beaucoup plus lisibles[a 5].

Les restes les mieux conservés sont[a 5] :

  • Le Jugement Dernier, situé sur le mur ouest, au niveau du clocher
  • Le Chirst en gloire entouré des symboles des Évangélistes, sur la voûte de la troisième travée du chœur
  • La déposition de croix sur le mur gouttereau de la seconde travée du bas-côté nord. Ces peintures dateraient du XVe siècle, mais on retrouve sous celle-ci un certain nombre de traces d'une polychromie antérieure

Cet ensemble de peintures murales fait l'objet d'un classement au titre objet des monuments historiques depuis 1875[9].

Quelques chiffres

L'église mesure environ 41 mètres de longueur dans l'œuvre (près de 15 mètres pour la nef) pour 13 mètres de largeur dans la nef; 15,25 mètres dans le transept. La largeur du chœur varie entre 12,50 mètres et 13,75 mètres dans l'œuvre[a 1].

Notes et références

  1. Ministère de la Culture, base Mérimée, « Ruines de l'église » sur www.culture.gouv.fr.
  2. Le bas-côté méridional de la nef est surélevé et son mur gouttereau a été aligné sur celui du bras sud du transept au cours d'une troisième campagne de construction au début du XIIIe siècle, lorsque l'on reconstruit les deux premières travées du chœur
  3. Le chevet plat est une disposition fréquente dans les églises du Beauvaisis à l'époque romane (Église Saint-Étienne de Beauvais, Église Saint-Lucien de Montmille, Maladrerie Saint-Lazare...).
  4. Ce type de clocher se retrouve à Lierville, Cauvigny dans l'Oise ou encore à Orgeval dans les Yvelines.
  5. Ministère de la Culture, base Palissy, « Dalle funéraire » sur www.culture.gouv.fr.
  6. Ministère de la Culture, base Palissy, « Fonts-Baptismaux » sur www.culture.gouv.fr.
  7. Ministère de la Culture, base Palissy, « Dalle à effigie gravée » sur www.culture.gouv.fr.
  8. On retrouve ce type d'Atlantes dans le bas-côté nord de l'église Saint-Lucien de Bury et sous forme d'un culot à Saint-Étienne et probablement à Saint-Symphorien de Beauvais.
  9. Ministère de la Culture, base Palissy, « Peintures murales » sur www.culture.gouv.fr.

Références

  • GEMOB (Groupe d'Études des Monuments et Œuvres d'Art du Beauvaisis) : Autour du donjon de Clermont, témoin de l'histoire - L'église de Cambronne-les-Clermont, Beauvais, 1989 
  1. a, b et c p. 120
  2. p. 120,122
  3. a, b, c, d, e et f p. 122
  4. a, b, c et d p. 123
  5. a, b et c p. 124

Bibliographie

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article : Sources utilisées pour la rédaction de cet article

  • GEMOB (Groupe d'Études des Monuments et Œuvres d'Art du Beauvaisis)  : Autour du donjon de Clermont, témoin de l'histoire, Beauvais, 1989, page 120 à 124. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Bideault, Maryse and Claudine Lautier, Ile-de-France Gothique: Les églises de la vallée de l'Oise et du Beauvaisis, Tome 1, Picard, Paris, 1987, pages 118 à 126.
  • Bony, Jean, Architecture gothique française des 12 et 13e, Presse de l'Université de Californie, Berkeley, 1983
  • Lefèvre-Pontalis, E., "Église de Cambronne", Congrès archéologique, 72, 1905, page 43 à 47.
  • La Révolution dans le Clermontois et dans l'Oise : actes du colloque de Clermont : organisé les 7 et 8 octobre 1989 / par le G.E.M.O.B. (Groupe d'étude des monuments et Œuvres d'art de l'Oise et du Beauvaisis) et la Société archéologique et historique de Clermont ; textes, Antoine d'Argenlieu, Clermont : GEMOB, 1990.

Articles connexes

Liens externes



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