Élections législatives gilbertines de 2011

Élections législatives gilbertines de 2011
Kiribati
Coat of arms of Kiribati.svg
Cet article fait partie de la série sur la
politique des Kiribati,
sous-série sur la politique.


v · Kiribati les 21 et 28 octobre 2011, pour l'élection de quarante-quatre des quarante-six députés de la Xe législature de la Maneaba ni Maungatabu, l'assemblée législative monocamérale[1] [2]. Elles seront suivies par l'éléction du Président de la République, également au suffrage universel direct, les électeurs devant choisir l'un des trois ou quatre députés sélectionnés par leurs pairs comme candidat à la présidence[3].

Sommaire

Système électoral

Le pays est divisé en vingt-trois circonscriptions électorales, dont quatre élisant un député, et les autres deux ou trois députés. Dans chaque circonscription, un électeur peut voter pour autant de candidats qu'il y a de sièges. L'élection est à deux tours, si nécessaire. Un candidat est élu au premier tour s'il obtient une majorité absolue des voix. Sinon, un second tour est organisé, normalement une semaine plus tard. S'il y a un siège à pourvoir, les trois candidats arrivés en tête au premier tour accèdent au second. S'il y a deux sièges à pourvoir, il peut y avoir quatre candidats au second tour ; et s'il y a trois sièges, cinq candidats[4],[5].

Par ailleurs, les Banabiens d'origine (citoyens gilbertins) résidant à Rabi, aux Fidji, ont également un représentant, non pas élu mais nommé par le Conseil de Rabi. Le quarante-sixième député est l'Attorney General (le Procureur général de la République), qui siège ex officio à moins qu'il ne soit élu député par ailleurs[6],[4].

Partis et candidats

Il y avait trois partis politiques représentés au Parlement avant l'élection. Le Boutokaan te koaua (Piliers de la Vérité) était le parti du gouvernement et du Président Anote Tong. Le principal mouvement d'opposition était le Parti de la Coalition unie (Karikirakean Tei-Kiribati), regroupant le parti Maneaban te mauri (Protégeons le Maneaba) et le parti Kiribati tabomoa ; il disposait de douze sièges. À sa tête, Rimeta Beniamina était le chef de l'opposition officielle. Le parti Maurin Kiribati, dirigé par Nabuti Mwemwenikarawa, avait sept sièges[7].

Néanmoins, aux Kiribati, les partis politiques n'ont pas une importance primordiale. Ce sont « des regroupements lâches plutôt que des blocs disciplinés ; ils ont peu ou pas de structure. Un député peut changer d’allégeance plusieurs fois au cours de son mandat. Il est courant aussi que les députés votent selon les intérêts particuliers de leurs électeurs sur certaines questions »[7].

À la clôture des candidatures, il y avait cent-trente-huit candidats (dont douze femmes) pour les quarante-quatre sièges[8].

Inquiétudes quant au taux de participation

Suite à des taux de participation faibles lors d'élections précédentes, des personnels de l'administration électorale visitèrent « chaque île » pour expliquer aux citoyens qu'il était important de voter. La population en âge de voter (18 ans ou plus) était d'environ 60 000. Par ailleurs, ils expliquèrent aux électeurs potentiels comment remplir correctement leur bulletin, un grand nombre de bulletins ayant été mal remplis (et donc rendus nuls) lors de scrutins antérieurs[9]. En outre, le Parlement, avec le soutien du Forum des îles du Pacifique et des Nations unies, organisa une simulation de parlement pour des candidates potentielles, afin d'encourager les femmes à se porter candidates aux élections[10].

Finalement, moins de la moitié des électeurs potentiels s'inscrivirent sur les listes électorales[11].

Élections retardées sur deux îles

Sur l'île Fanning et l'île Washington, le premier tour fut reporté au 24 octobre, en raison de problèmes d'acheminement par bateau des bulletins de vote. En conséquence, les électeurs sur ces deux îles voteraient après l'annonce des résultats pour les autres bureaux de vote[11].

Controverse sur les relations sino-gilbertines

Peu après l'annonce des résultats du premier tour, le Président Tong, remarquant que certains candidats de l'opposition semblaient avoir fait mieux que prévu, se demanda publiquement s'il ne fallait pas y voir une ingérence de la République populaire de Chine, qui avait rompu ses relations avec les Kiribati — et avait dû en conséquence démanteler sa base de surveillance de ses satellites installée dans le pays — lorsque le gouvernement Tong avait reconnu la République de Chine (Taïwan) en 2003. Tong affirma qu'il était « tout à fait possible, et je pense plus que possible » que Pékin ait « continué à être actif dans la pays »[12]. Le député (et ancien Président) Teburoro Tito, pour l'opposition, répliqua an affirmant que la campagne électorale du gouvernement Tong avait été « financ[ée...] tout le long » par Taïwan[13].

Résultats

Premier tour

Suite au premier tour, les résultats suivants furent annoncés[14],[15] :

  • Le Président de la République, Anote Tong, était réélu dès le premier tour à son siège de député de la circonscription de Maiana, avec 74% des suffrages[16]. La Vice-Présidente, Teima Onorio, était également réélue, à Arorae.
  • Ieremia Tabai, qui avait été le premier Président de la République de 1979 à 1991, conservait son siège à Nonouti.
  • Teatao Teannaki, second Président du pays (1991-1994), conservait également son siège, à Abaiang. Et Teburoro Tito, troisième Président (1994-2003), conservait son siège dans la capitale, Tarawa-Sud.
  • Dans la circonscription d'Aranuka, qui élit un seul député, le ministre de l'Environnement Amberoti Nikaro était battu ; son adversaire Martin Moreti, élu au premier tour, faisait son entrée pour la première fois au Parlement.
  • Les députés d'arrière-banc Kabetite Mwetaka et Matang Tekitanga, respectivement des circonscriptions de Tabuaeran et de Kuria, membres de la majorité présidentielle sortante, étaient éliminés au premier tour.
  • En revanche, pour la majorité présidentielle, Taberannang Timeon (Tabiteuea nord ; ministre des Pêcheries[16]), Timon Aneri (Banaba) et Tonganibeia Taam (Betio) étaient réélus.
  • La plupart des ministres étaient qualifiés pour le second tour.
  • Pour l'opposition, James Taom (Makin) était réélu.
  • Rutiano Berenato faisait son entrée au Parlement, élu député de Marakei pour l'opposition. Waysang Kumkee, ancien député de l'opposition qui avait perdu son siège en 2007, faisait son retour au Parlement, élu au premier tour à Nonouti.
  • Tinian Reiher, député élu en 2002 qui avait démissioné pour émigrer en Nouvelle-Zélande, faisait son retour au Parlement en tant que député de Butaritari, étant revenu au pays.
  • Dans la circonscription de Betio (atoll de Tarawa), où le député Reete Bokai (affilié au gouvernement) était décédé en cours de mandat, sa fille Tangariki Reete était élue au premier tour - l'une des deux seules femmes à l'être.

Au total, vingt-deux sièges furent pourvus au premier tour, soit exactement la moitié[17].

Second tour

Parmi les premiers résultats annoncés pour le second tour fut la défaite de Natan Teewe, député d'Abemama et ministre des Finances sortant, battu par l'homme d'affaires Tiarite Kwong[18]. Toakai Koririntetaake (ministre de l'Éducation) et Temate Ereateiti (ministre des Transports et des Communications) furent également battus. En revanche, le Dr. Kautu Tenaua (ministre de la Santé), Kouraiti Beniato (ministre de l'Intérieur et des Affaires sociales), Tawita Temoku (ministre des îles de la Ligne) et Kirabuke Teiaua (ministre des Travaux publics) furent réélus[16].

Banuera Berina, le principal avocat de Tarawa-Sud et ancien candidat à la présidentielle, l'une des principales figures du parti Maurin Kiribati, fut battu[16].

Au total, vingt-neuf députés furent reconduits. Quatre ministres perdirent leur siège[19].

Sur l'île Christmas, un troisième tour a eu lieu le 3 novembre, pour départager deux candidats ayant recueilli le même nombre de voix[20]. Lors de ce troisième tour, le sortant Jacob Teem devança son adversaire Rutio Bangao de vingt-sept voix, portant ainsi à trente le nombre de députés réélus[21].

Liste des élus

Cette liste est fournie principalement par le Kiribati Independent, qui indique le parti politique de chaque député lorsqu'il est connu. Dans certains cas, le journal estime qu'il est « possible » qu'un député change rapidement de camp[22] [23]. En outre, les nouveaux députés furent souvent élus sans étiquette, choisissant leur camp après leur élection. Ainsi, Pinto Katia, Tom Murdoch, Martin Mooreti, Tiarite Kwong, Tetaake Kwong et Kirata Temamaka annonçèrent après l'élection qu'ils rejoignaient l'opposition (principalement le parti Maurin Kiribati), bien que le magazine Islands Business remarquât qu'il se pût encore qu'ils changent d'avis. Maere Tekanene demeura indécise, tandis que le Dr. Mareko Tofinga, un universitaire élu député dans la capitale, indiqua qu'il comptait créer son propre parti[16].

À la mi-novembre, Islands Business pouvait écrire que le Boutokaan te koaua avait treize députés, que Karikirakean Tei-Kiribati en avait treize également, et que Maurin Kiribati en avait onze, mais que la situation était encore loin d'être stable, et que Maurin Kiribati semblait attirer davantage de députés encore indécis[16].

Nom Sortant réélu ? Parti Circonscription Ministre sortant ?
Tetaake Kwong nouveau opposition Abaiang -
Teatao Teannaki réélu (1er tour) Boutokaan Te Koaua Abaiang -
Dr. Kautu Tenaua réélu Boutokaan Te Koaua Abaiang Ministre de la Santé
Tiarite Kwong nouveau opposition Abemama -
Willie Tokataake réélu Karikirakean Tei-Kiribati Abemama -
Martin Moreti élu (au 1er tour) opposition Aranuka -
Teima Onorio réélue Boutokaan Te Koaua Arorae Vice-Présidente de la République
Timon R. Aneri réélu (au 1er tour) Boutokaan Te Koaua (a) Banaba -
Tetabo Nakara réélu Karikirakean Tei-Kiribati Beru -
Kirabuke Teiaua réélu Boutokaan Te Koaua Beru Ministre des Travaux publiques
et des Infrastructures
Ioteba Redfern réélu Karikirakean Tei-Kiribati Betio -
Tangariki Reete nouvelle (élue au 1er tour) Maurin Kiribati[16] Betio -
Martin Puta Tofinga nouveau Maurin Kiribati (b) Betio -
Tinian Reiher nouveau (élu au 1er tour) opposition (c) Butaritari -
Alexander Teabo réélu Karikirakean Tei-Kiribati Butaritari -
Jacob Teem réélu (au 3e tour) inconnu île Christmas -
Tawita Temoku réélu Boutokaan Te Koaua île Christmas Ministre des îles de la Ligne
et des îles Phoenix
Kirata Temwamwaka nouveau opposition île Christmas -
Taom Murdock réélu (au 1er tour) opposition Kuria -
Teiwaki Areieta réélu Karikirakean Tei-Kiribati Maiana -
Anote Tong réélu (au 1er tour) Boutokaan Te Koaua Maiana Président de la République
Pinto Katia nouveau opposition Makin -
James Taom réélu (au 1er tour) Karikirakean Tei-Kiribati Makin -
Rutiano Benetito nouveau (élu au 1er tour) inconnu Marakei -
Patrick Tatireta réélu Boutokaan Te Koaua (a) Marakei -
Rimeta Beniamina réélu Karikirakean Tei-Kiribati Nikunau -
Mote Terukaio réélu Boutokaan Te Koaua Nikunau -
Waisang Mosi Kumkee nouveau (élu au 1er tour) opposition (d) Nonouti -
Ieremia Tabai réélu Boutokaan Te Koaua Nonouti -
Kouraiti Beniato réélu Boutokaan Te Koaua Onotoa Ministre de l'Intérieur
et des Affaires sociales
Taneti Maamau nouveau opposition (c) Onotoa -
Dr. Tetaua Taitai réélu (au 1er tour) Karikirakean Tei-Kiribati Tabiteuea-Nord -
Taberannang Timeon réélu (au 1er tour) Boutokaan Te Koaua Tabiteuea-Nord Ministre de la Pêche
et des Ressources maritimes
Tebuai Uaai réélu (au 1er tour) Karikirakean Tei-Kiribati Tabiteuea-Sud -
Tekiau Aretateta réélu (au 1er tour) Boutokaan Te Koaua Tabuaeran -
Teetan Mweretake réélu (au 1er tour) Boutokaan Te Koaua Tabuaeran -
Matiota Kairo nouveau (élu au 1er tour) inconnu Tamana -
Boutu Bateriki nouveau inconnu Tarawa-Nord -
Nabuti Mwemwenikarawa réélu Maurin Kiribati Tarawa-Nord -
Inatio Tanentoa réélu inconnu Tarawa-Nord -
Maere Tekanene nouvelle sans étiquette[24] (e) Tarawa-Sud -
Teburoro Tito réélu (1er tour) Karikirakean Tei-Kiribati Tarawa-Sud -
Pr. Mareko P. Tofinga nouveau indépendent (f) Tarawa-Sud -
Rereao Tetaake Eria réélu (au 1er tour) Boutokaan Te Koaua Teraina -

(a) Le Kiribati Independent estime qu'il est possible qu'Aneri et Tatireta changent de camp.
(b) Tofiga avait été député de la majorité présidentielle, et même ministre, lors de la législature 2003-2007. Ayant retrouvé un siège au Parlement, il s'est déclaré membre de l'opposition, et a rejoint le parti Maurin Kiribati[16].
(c) Reiher et Maamau sont membres de l'opposition, mais leur éventuelle affilition à un parti n'est pas connue.
(d) Kumkee est décrit comme étant « proche » du parti Karikirakean Tei-Kiribati, sans toutefois en être membre.
(e) Maere Tekanene, élue sans étiquette, a indiqué qu'elle rejoindrait peut-être un parti politique.
(f) Tofinga indiqua qu'il comptait créer son propre parti politique.

Lien interne

Notes et références

  1. (en) "Kiribati election programme", The Kiribati Independent, 20 septembre 2011
  2. (en) "Kiribati election officials address low turnout", The Kiribati Independent, 29 août 2011
  3. Constitution des Kiribati, art. 32
  4. a et b (en) "Maneaba Ni Maungatabu: electoral system", Union inter-parlementaire
  5. (en) "Run-off Election", Parlement des Kiribati
  6. (en) "Know the Maneaba Ni Maungatabu", Parlement des Kiribati
  7. a et b (en) "Political parties", Parlement des Kiribati
  8. (en) "Ballot paper delivery challenge ahead of Kiribati election", Radio New Zealand International, 11 octobre 2011
  9. (en) "Kiribati gears up for October elections", Radio New Zealand International / Pacific Islands Report, 28 septembre 2011
  10. (en) "Women encouraged to run for office in Kiribati", Radio New Zealand International, 11 août 2011
  11. a et b (en) "Delays in voting in parts of Kiribati", Radio New Zealand International, 19 octobre 2011
  12. (en) "Kiribati’s caretaker leader raises concerns at foreign influence on election", Radio New Zealand International, 24 octobre 2011
  13. (en) "Kiribati opposition dismisses China election funding claim", Radio New Zealand International, 25 octobre 2011
  14. (en) "One minister lost his seat, majority of ministers are in a big question mark", Kiribati Independent, 23 octobre 2011
  15. (en) "First round of Kiribati parliamentary elections concludes", Radio New Zealand International, 22 octobre 2011
  16. a, b, c, d, e, f, g et h (en) "Open race for the presidency in Kiribati", Islands Business, novembre 2011
  17. (en) "Final results of voting in Kiribati parliamentary elections in", Radio New Zealand International, 28 octobre 2011
  18. (en) "Finance minister lost seat in parliament", Kiribati Independent, 29 octobre 2011
  19. (en) "Four government ministers lose seats in Kiribati election", Radio New Zealand International, 31 octobre 2011
  20. (en) "A full list of the names of new MPs in Kiribati", Kiribati Independent, 29 octobre 2011
  21. (en) "Final seat decided in Kiribati election", Radio New Zealand International, 7 novembre 2011
  22. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nommées resultats_KI.
  23. (en) "Lobbying is underway in Kiribati ahead of first parliament meeting", Kiribati Independent, 31 octobre 2011
  24. (en) "South Tarawa female MP keen to find jobs for women", Kiribati Independent, 3 novembre 2011

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