Énergie en Norvège

Énergie en Norvège
Énergie en Norvège
Une plate-forme pétrolière de StatOilHydro dans la mer du Nord.
Une plate-forme pétrolière de StatOilHydro dans la mer du Nord.
Bilan énergétique (2006)
Offre d'énergie primaire (TPES) 26,1 M tep
(1 092,3 PJ)
par agent électricité : 39,9 %
pétrole : 34 %
gaz naturel : 18,2 %
autres renouvelables : 5,1 %
charbon : 2,7 %
Énergies renouvelables 44,7 %
Consommation totale (TFC) 18,3 M tep
(766,6 PJ)
par habitant 3,9 tep/hab.
(164,5 GJ/hab.)
par secteur ménages : 20,8 %
industrie : 33,9 %
transports : 28 %
services : 13 %
agriculture : 1,9 %
pêche : 2,3 %
Électricité (2006)
Production 121,66 TWh
par filière hydro : 98,5 %
éoliennes : 0,6 %
thermique : 0,5 %
biomasse/déchets : 0,4 %
autres : 0,1 %
Combustibles (2006)
Production pétrole : 131 284 ktep
gaz naturel : 78 392 ktep
charbon : 1 607 ktep
Commerce extérieur (2006)
Importations électricité : 843 ktep
charbon : 621 ktep
Exportations électricité : 769 ktep
pétrole : 109 138 ktep
gaz naturel : 73 654 ktep
charbon : 1 521 ktep
Sources
Agence internationale de l'énergie

Depuis la découverte des vastes gisements pétroliers de la mer du Nord vers la fin des années 1960, l'énergie en Norvège constitue un secteur très important de l'économie de la Norvège. Avec l'arrivée du pic de production dans la mer du Nord, la décision de poursuivre la prospection dans la mer de Barents et dans l'Arctique donne lieu à un débat public lié aux préoccupations internationales au sujet des changements climatiques.

Sommaire

Énergies fossiles

La Norvège est le 6e exportateur mondial de pétrole avec une production quotidienne d'environ 3 millions de barils par jour. Le pays se classe également au second rang des exportateurs de gaz naturel, en raison de ses larges réserves de gaz dans la mer du Nord[1]. La Norvège possède aussi d'importantes réserves de charbon potentiellement exploitables situées sous le plateau continental norvégien[2],[3].

Pétrole de la mer du Nord

Évolution de la production de pétrole en mer du Nord. Source: Bureau central de la statistique de la Norvège.

En mai 1963, la Norvège a exercé son droit souverain sur les ressources naturelles de son secteur de la mer du Nord. Les travaux d'exploration ont débuté le 19 juillet 1966, avec le forage d'un premier puits par la plateforme Ocean Traveller. Après trois ans de recherches infructueuses, la plateforme Ocean Viking a découvert un premier gisement le 21 août 1969. Vers la fin de l'année, les travaux d'exploration ont démontré que le pays disposait d'une grande réserve de pétrole et de gaz naturel. Le premier gisement à être exploité, celui de Ekofisk, a produit 427 442 barils de brut en 1980. Depuis, d'importantes réserves de gaz naturel ont été découvertes.

Dans la foulée du référendum norvégien de 1972 qui a rejeté l'adhésion de la Norvège à l'Union européenne, le ministère norvégien de l'Industrie, dirigé par Ola Skjåk Bræk publie une politique énergétique nationale, dans laquelle la Norvège décide de ne pas adhérer à l'OPEP, de maintenir ses prix de l'énergie aux niveaux mondiaux et d'investir ses recettes pétrolières dans un fonds souverain, le Fonds pétrolier de Norvège. Le gouvernement met sur pied une compagnie pétrolière nationale, Statoil et accorde des droits de forage et de production à Norsk Hydro et à Saga Petroleum.

L'exploitation du pétrole de la mer du Nord présente plusieurs difficultés techniques de prospection et de production. Un certain nombre d'entreprises de génie et de construction du secteur de la construction navale se sont reconverties avec succès dans la banlieue ouest de la capitale Oslo et dans la région de Stavanger, qui s'est transformée en base pour l'industrie des forages.

Pétrole de la mer de Barents

On estime que la mer de Barents, au large des côtes de la Norvège et de la Russie, pourrait contenir jusqu'au tiers des réserves mondiales d'hydrocarbures non découverts. Un moratoire mis en place en 2001 pour empêcher les travaux de prospection dans le secteur norvégien, imposé pour répondre à des préoccupations environnementales, a été levé en 2005 avec l'arrivée au pouvoir d'un nouveau gouvernement[4]. Un port méthanier et une installation de liquéfaction du gaz naturel sont en construction à Snøhvit. La ville pourrait devenir une plaque tournante de la prospection dans le grand nord, rendue possible en raison de la fonte des glaciers polaires dans l'Arctique[5].

Électricité

Articles détaillés : Statkraft et Statnett.
La centrale de Rånåsfoss (98 MW) sur le fleuve Glomma. La Norvège compte 1166 centrales hydroélectriques, qui produisent entre 98 et 99% de toute l'énergie consommée dans le pays.

L'électricité en Norvège est presqu'entièrement produite au moyen de l'hydroélectricité. En 2006, la production totale du pays a atteint 121,66 TWh, dont 98,5 % provient de la filière hydroélectrique. La production éolienne arrivant en seconde place avec une production de 673 GWh. La même année, la consommation totale du pays atteignait 107,9 TWh[6].

Le développement hydroélectrique du pays a débuté à la fin du XIXe siècle et a connu deux phases d'expansion intensives, entre 1910 et 1925 et entre 1960 et 1985. Pour des raisons historiques, le système est largement décentralisé, où se côtoient des entreprises publiques et privées[7]. Le plus important producteur norvégien d'électricité est la société Statkraft, une entreprise publique créée en 1992 dans le cadre de la déréglementation du secteur électrique norvégien afin de regrouper les actifs de production qui étaient la propriété de l'État. En 2004, Statkraft a été réorganisée en société anonyme, mais demeure publique.

Statkraft exploite 149 centrales hydroélectriques avec une capacité totale de 10 281 MW, trois parcs éoliens, une centrale au gaz naturel et dessert 399 000 clients en Norvège. Elle est également active en Suède, en Finlande, en Allemagne, au Royaume-Uni et possède aussi des actifs en Amérique latine et en Asie[8].

Les administrations locales et de comté exploitent 791 des 1166 centrales hydroélectriques réparties sur le territoire. Les centrales sont généralement de petite taille — avec une moyenne de 25 MW par installation[9] — et seulement 35 centrales hydroélectriques ont une puissance installée supérieure à 200 MW. En 2007, la puissance installée totale du parc de production hydraulique norvégien était de 29 335 MW[10].

La Norvège fait figure de pionnière dans le développement commercial des hydroliennes. Un prototype de turbine sous-marine a été mise en service en septembre 2003 dans le Kvalsund, au sud de la ville de Hammerfest[11].

Le réseau électrique norvégien est exploité par la société publique Statnett. Il est interconnecté aux réseaux des autres pays scandinaves. Depuis le 6 mai 2008, les réseaux électriques norvégien et celui des Pays-Bas sont reliés par NorNed, un câble sous-marin à courant continu de 580 km. Construit au coût de 600 millions d'euros, le câble de ±450 kV possède une capacité maximale de 700 MW[12].

Notes et références

  1. (en) Agence internationale de l'énergie, Key World Energy Statistics. 2009 Edition, Paris, 2006 [lire en ligne] 
  2. (en) R. J. Wideroe et J. D. Sundberg, « 3000 billion tons of coal off Norway's coastline », dans Energy Bulletin, 29 décembre 2009 [texte intégral (page consultée le 11 décembre 2009)] 
  3. (en) Alister Doyle, « Norway Has Vast, Inaccessible Seabed Coal – Statoil », dans Reuters, 21 décembre 2005 [texte intégral (page consultée le 11 décembre 2009)] 
  4. (en) John Acher, « Norway Takes Oil Bids For Barents Sea Frontier », dans Reuters, 16 novembre 2005 [texte intégral (page consultée le 11 décembre 2009)] 
  5. (en) Clifford Krauss, Steven Lee Myers, Andrew C. Revkin et Simon Romero, « As Polar Ice Turns to Water, Dreams of Treasure Abound », dans The New York Times, 10 octobre 2005 [texte intégral] 
  6. (en) Agence internationale de l'énergie, « Energy/Heat in Norway 2006 », 2009. Consulté le 11 décembre 2009.
  7. Norvège, « History » sur Norway.org. Consulté le 11 décembre 2009
  8. (en) Statkraft AS, Statkraft annual report 2008, Oslo, 2009 [lire en ligne], p. 41 
  9. Statistics Norway, « Capacity of installed machinery, by type, county and ownership group. 2007 », 28 mai 2009. Consulté le 11 décembre 2009
  10. Statistics Norway, « Hydro-electric power stations, by size (maximum output) and county/ownership group. 2007 », 28 mai 2009. Consulté le 11 décembre 2009
  11. Erreur dans la syntaxe du modèle ArticleDanny Penman, « First power station to harness Moon opens », dans , 22 septembre 2003 [texte intégral (page consultée le 11 décembre 2009)] 
  12. (en) TenneT, « The longest electricity cable in the world is operational », 6 mai 2009. Consulté le 11 décembre 2009

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Énergie en Norvège de Wikipédia en français (auteurs)

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