Études supérieures à Lille

Études supérieures à Lille

Cet article relate l'historique des Écoles supérieures à Lille. Ce n'est que tardivement, au cours du XIXe siècle, que la vocation académique de Lille s'affirme. Pourtant, l'agglomération de Lille est aujourd'hui, après Paris et Lyon, le troisième pôle éducatif de France avec plus de 115 000 élèves, étudiants et stagiaires de plus de 15 ans.

Sommaire

Vie étudiante

L'institut catholique de Lille

Au XVIe siècle, c'est Douai qui accueille les facultés nordistes[1], sous l’impulsion de l'évêque d'Arras Antoine Perrenot de Granvelle et du lillois Jean Vendeville, futur évêque de Tournai[2]. À cette époque, Lille ne possède ni université, ni académie, mais plusieurs collèges enseignant les humanités : le collège de St Pierre créé en 1569 par des prêtres séculiers, successeurs des écolâtres de la collégiale Saint-Pierre de Lille établis depuis le XIIIe siècle ; l'école latine[3] créée en 1535 par le magistrat de Lille, suivie par le collège municipal fondé en 1592, dirigé par des Jésuites jusqu'en 1765, puis par des prêtres séculiers jusqu'en 1791[4], date à laquelle il est déplacé place des Bleuets, puis renommé « collège royal » en 1845 et « lycée national » en 1848 ; le collège des Hibernois[5] créé en 1610, le collège des Augustins[3] en 1614.

Un collège de médecine est fondé en 1681 par le Magistrat de Lille et assure dès 1705 un enseignement de chirurgie, réclamé depuis 1664 ; néanmoins, l'école de chirurgie de Lille n'est formellement établie par Louis XV qu'en juin 1772 et fonctionne jusqu'en 1792[6].

Au cours du XVIIIe siècle, un enseignement artistique commence à se développer : s'ouvrent une école publique de dessin en 1753, une école d'architecture en 1758 et un cours de mathématiques en 1763. Ces trois institutions fusionnent en 1766 pour donner naissance à l'Académie des Arts[7] avec François Watteau parmi ses professeurs, complétée en 1770 par des cours de botanique professés par Jean-Baptiste Lestiboudois. De même, des sociétés savantes se créent : d'abord une société littéraire, Le Brunin, fondée notamment par Charles-Joseph Panckoucke, libraire et éditeur de revue ; puis, en 1785, le Collège des Philalèthes[8], fondé par Liborio Valentino, apothicaire à Lille, et Charles-Joseph Panckoucke. Issu d'une loge maçonnique, ce collège qui enseigne les sciences et techniques est actif jusqu'à la Révolution française. Il est suivi en 1796 par l'ouverture d'une École centrale[9], rue des Arts à Lille et dont les enseignements sont assurés au travers de chaires municipales. L'enseignement scientifique est soutenu par la société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille à partir de 1802.

Mais ce n'est qu'au cours du XIXe siècle que la vocation académique de Lille s'affirme. Une école de médecine est remise en place en 1805 ; des cours municipaux de sciences sont établis en 1817 par Charles Delezenne et Frédéric Kuhlmann ; le lycée est déplacé dans des locaux neufs, rue des Arts, en 1852 ; la faculté des sciences de Lille, dont le premier doyen est Louis Pasteur, est fondée en 1854 ; une école publique d'ingénieurs est créée en 1854 par la municipalité de Lille et devient en 1860 l'École impériale des arts industriels et des mines[10].

Dès la création de la faculté des sciences, de nombreux bâtiments sont construits pour accueillir les étudiants entre le boulevard Jean-Baptiste Lebas et la rue Jeanne d'Arc, dans le quartier Saint-Michel. C'est là que s'établit en 1872 l’Institut industriel du Nord devenu depuis l’École centrale de Lille. Les bâtiments de la faculté de médecine et de pharmacie de Lille sont inaugurés par Jules Ferry le 24 avril 1874. A la suite de Louis Pasteur, des découvertes et avancées scientifiques ont lieu au XIXe siècle aux facultés de Lille, sous l'impulsion notamment de Claude Auguste Lamy et Camille Matignon en chimie, Jules Gosselet et Charles Barrois en géologie, Alfred Giard, Paul Hallez et Albert Calmette en biologie, Joseph Boussinesq, Henri Padé et Paul Painlevé en mathématiques.

Depuis 1875, il existe à Lille des facultés catholiques (droit, lettres et sciences) qui se fédèrent en 1877 sous le terme d'institut catholique de Lille, lequel s'installe au cœur du quartier Vauban Esquermes. Toujours présent dans ses locaux historiques, il comprend aujourd'hui six facultés : lettres et sciences humaines, droit, sciences et techniques, médecine et théologie, économie et gestion.

La bibliothèque universitaire et la faculté des Lettres de 1895

Au terme de nombreuses péripéties[11], deux décrets signés par le ministre Eugène Spuller le 22 octobre 1887 transfèrent les facultés douaisiennes de Lettres et de Droit à Lille, mettant un point final à trente ans de rivalités entre les deux villes[12]. Toutes les facultés publiques sont ainsi regroupées à Lille et sont unifiées pour devenir l’université de Lille, qui se développe d’abord au sein du quartier Lille-Centre. Elle est rejointe par l’École supérieure de commerce de Lille, fondée en 1892 ; l’École nationale supérieure de chimie de Lille, créée en 1894 en tant qu'Institut de chimie de Lille et qui poursuit notamment les travaux pionniers de Frédéric Kuhlmann sur les procédés de production d'acide sulfurique pour l'industrie textile ; l'Institut Pasteur de Lille, établi en 1898 et dirigé par Albert Calmette ; l’antenne lilloise de l’École nationale supérieure d'arts et métiers, créée en 1900 boulevard Louis XIV[13].

Comme dans le reste du pays, les évènements de mai 1968 entrainent à Lille un déménagement vers des campus modernes en périphérie, de l'École centrale de Lille en 1968, puis de l'École nationale supérieure de chimie de Lille et de l'université entre 1970 et 1974. L’État crée alors à partir de l'université trois entités publiques axées chacune autour d’un campus spécifique : Lille I à Villeneuve-d'Ascq, Lille II à Lille et Ronchin et Lille III également à Villeneuve-d'Ascq. Cependant, durant la dernière décennie du XXe siècle, un retour partiel dans Lille s'amorce : l'institut d'administration des entreprises dépendant de Lille I s'implante dans le quartier du vieux-Lille et, en 1991, l'Institut d'études politiques de Lille s'installe dans le quartier de Moulins où il est rejoint par la faculté de Droit à partir de 1995.

En 2006, l'agglomération de Lille était, après Paris et Lyon, le troisième pôle éducatif de France avec plus de 115 000 élèves, étudiants et stagiaires de plus de 15 ans[14]. Le PRES université Lille Nord de France comprend le Collège doctoral européen Université Lille Nord de France[15], qui regroupe les six écoles doctorales du Nord-Pas-de-Calais, et rassemble 3 000 doctorants.

Formations post bac

  • IESEG

Universités

Les 3 universités lilloises sont groupées au sein du PRES Université Lille Nord de France (plus de cent mille étudiants).

Écoles d'ingénieurs

Généralistes

Spécialisées

Écoles de commerce

Autres

Notes et références

  1. Louis Trénard, De Douai à Lille, une université et son histoire, Presses Universitaires du Septentrion,, 1978 (ISBN 2859390987 et 9782859390983) [lire en ligne] 
  2. Alexis Possoz, Mgr Jean Vendeville, évêque de Tournai, 1587-1592 et Notice sur le P. Eleuthère du Pont, de la Compagnie de Jésus, Lille, L. Lefort, 1862 [lire en ligne]
    (notice BNF no FRBNF31139499g)
     
  3. a et b Recueil des travaux, Lille, coll. « Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille », 1864 [lire en ligne] 
  4. Gilbert Dalmasso, « Présence de la « chymie » dans la France du Nord, de la deuxième moitié du XVIIIe siècle au premier tiers du XIXe ; sa diffusion et son enseignement public et privé, son application aux Arts. Thèse de Doctorat Université Lille III » sur documents.univ-lille3.fr. Consulté le 11 octobre 2009
  5. Documents relating to the Collège des Hibernois, Lille 17th - 18th c., Lille, coll. « Archives du Nord / Ms. D. 624-6 » [présentation en ligne] 
  6. Edmond Leclair, Histoire de la chirurgie à Lille, Lille, mprimerie Lefebvre-Ducrocq, 1912
    (notice BNF no FRBNF30765131k)
     
  7. Philippe Marchand, Histoire de Lille, Éditions Jean-Paul Gisserot, 2003, p. 49
  8. Pierre-Yves Beaurepaire, Une école pour les sciences. Le collège des Philalèthes et la tentation académique des élites maçonniques lilloises à la fin de l’Ancien Régime, Revue du Nord, tome LXXXI, 332, Études sur Les élites dans la France du Nord (xve-xxe siècle), composition, pouvoirs et éthique sociale, réunies par P. Guignet, octobre-décembre 1999, p. 723-744
  9. Albert Mathiez et Georges Lefebvre, Annales historiques de la Révolution française, vol. 46, Firmin-Didot, coll. « Société des études robespierristes », 1974, p. 236 :

    « Seule la candidature de Lille fut retenue et, le 10 nivôse an V (30 décembre 1796), l'Ecole centrale de Lille ouvrit ses portes dans les locaux de l'ancien couvent des Récollets »

     
  10. Michel Grossetti et al., « Programme interdisciplinaire de recherche sur les villes : villes et institutions scientifiques, rapport final 1996 » sur w3.cers.univ-tlse2.fr. Consulté le 11 octobre 2009
  11. MT. Pourprix, « De l’Université de Douai à celle de Lille » sur asa-2.univ-lille1.fr. Consulté le 11 avril 2010
  12. Voir notamment Jean-François Condette (préf. Préface de Bernard Ménager), Une faculté dans l'histoire: la faculté des lettres de lille de 1887 à 1945, Villeneuve d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 1999 (ISBN 285939592X et 9782859395926) [lire en ligne] 
  13. Philippe Marchand, Histoire de Lille, Éditions Jean-Paul Gisserot, 2003, p. 87 et suivantes
  14. INSEE, « Population de 15 ans ou plus par sexe, âge et type d'activité 2006 » sur recensement.insee.fr. Consulté le 11 octobre 2009
  15. Le site officiel du Collège doctoral européen Lille-Nord-Pas-de-Calais

Wikimedia Foundation. 2010.

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