Blaise de Vigenère

Blaise de Vigenère
Naissance	5 avril 1523[1] Saint-Pourçain-sur-Sioule
Décès	19 février 1596 (à 72 ans) Paris
Nationalité	Française
Profession	diplomate
Activité principale	Cryptographe
Autres activités	Alchimiste et astrologue

Blaise de Vigenère, le 5 avril 1523 à Saint-Pourçain-sur-Sioule et mort le 19 février 1596 à Paris, est un diplomate, cryptographe, alchimiste et astrologue français. Il a laissé son nom au chiffrement de Vigenère dont la paternité revient à Giovan Battista Bellaso, mais qui lui a été faussement attribué au XIX^e siècle.

Biographie

D’une famille noble et assez marquante, son père, Jean de Vigenère, contrôleur ordinaire des guerres, qui lui fit donner une éducation classique très poussée, l’envoyant pour cela à Paris. L’adolescent profita avec zèle de cette sollicitude pédagogique. Écolier par tempérament, il demanda encore, déjà parvenu à l’âge mûr, des leçons, et étudia le grec et l’hébreu, avec Turnèbe et Dorat comme maitres.

Il connut une existence très mouvementée. Encore tout jeune, il accompagna, en 1545, l’envoyé de France, M. de Grignan, à la diète de Worms. Puis, pendant plusieurs années, il voyagea pour son compte, parcourant, en particulier, l’Allemagne et la Hollande. Il entra ensuite, à vingt-quatre ans, secrétaire du duc de Nevers en 1547, charge qu’il conserva jusqu’à la mort de ce seigneur et de son fils en 1562.

En 1549, il visita Rome au cours d’une mission diplomatique de deux ans et il y retourna en 1566, lorsqu’il y fut nommé secrétaire d’ambassade, y restant trois ans jusqu’en 1569. Pendant ces deux séjours, il entra en contact à la fois avec des livres traitant de la cryptographie et avec des cryptologues. Enfin, Henri III, qui avait beaucoup d’estime pour lui, le fit secrétaire de sa chambre.

Il fut, entretemps, quelque peu soldat, et il trouva, encore, le loisir d’avoir une vie privée fort peu exemplaire. « C’estoit, dit l’Estoile, un homme tres docte, mais vicieux. » Cependant, ce secrétaire d’ambassade, voyageur de carrière et de plaisir, qui fréquenta les armées et eut une existence passablement dissipée et aventureuse, fut également un homme d’étude prodigieux et un des plus féconds auteurs de son époque.

Il ne commença, à la vérité, guère à écrire qu’à cinquante ans. Ses livres témoignent d’une érudition, assurément, très vaste, mais lourde, diffuse, entachée des mirages de l’occultisme, et mal servie par une plume rude et inélégante. Ils n’en eurent pas moins, un succès extraordinaire et firent briller Vigenère à l’égal de ces étoiles qu’il a si singulièrement décrites et interprétées, mais dont l’éclat disparut, à sa mort des suites d’une débauche, dans l’obscurité.

Même s’il a été accusé d’avoir méconnu le véritable génie de la langue française et d’avoir donné des traductions, pourtant vantées par ses contemporains, dans un style barbare, il est le premier théoricien de la traduction et le seul contemporain à avoir laissé un compte-rendu critique des artistes du XVI^e siècle.

Publications

• Les Chroniques et annales de Poloigne 1573
• La Somptueuse et Magnifique Entrée du roi Henri III en la cité de Mantoue, Paris, 1576. Notice
• Histoire de la decadence de l'empire grec et establissement de celuy des Turcs 1577.
• Les Commentaires de César, des guerres de la Gaule. Mis en françois par Blaise de Vigenère, Secretaire de la Chambre du Roy. Avec quelques annotations dessus 1582.
• Les Décades qui se trouvent de Tite-Live, mises en langue francoise avec des annotations & figures pour l'intelligence de l'antiquité romaine, plus une description particulière des lieux : & une chronologie generale des principaux potentats de la terre. 1583 et 1606 cher Abel Langelier.
• Les commentaires de Cesar, des Guerres de la Gaule. Mise en francois par Blaise de Vigenere. Bourbonnois : revues et corrigez par luy-mesme en cette derniere edition. Avec quelques annotations dessus 1584
• Le psaultier de David torne en prose mesuree, ou vers libres. Par Blaise de Vigenère, Bourbonnois, Paris, Abel L'Angelier.
• La suite de Philostrate le jeune Avec argumens,& Annotations. Par Blaise de Vigenere Bourbonnois, Paris, Abel Langelier, 1597 ; Claude Michel, Tournon, 1611.
• Les images ou tableaus de platte peinture. Mis en francois par Blaise de Vigenere Bourbonnois. Avec des arguments et annotations sur chacuns d'iceux. Edition nouvelle reveue corrigee et augmentee de beaucoup par le traslateur, Paris, Abel Langelier, 1597.
• Traicté du Feu et du Sel. Excellent et rare opuscule du sieur Blaise de Vigenère Bourbonnois, trouvé parmy ses papiers après son deceds. Dernière Edition reueuë & corrigée, Jacques Calloué, Rouen, 1642 et précédemment en 1618. [1]
• Traicté des chiffres ou secretes manières d'escrire, Paris, 1586.

Annexes

Bibliographie

• Denyse Métral, Blaise de Vigenère archéologue et critique d'art, Paris, E. Droz, 1939.
• Maurice Sarazin, Blaise de Vigenère, Bourbonnais 1523-1596. Introduction à la vie et à l'œuvre d'un écrivain de la Renaissance, préface de Marc Fumaroli, 1997, Charroux, Éditions des Cahiers bourbonnais, 112 p., format 190 x 125.
• Richard Crescenzo, « Numa et la nymphe Égérie : l'approche démonologique de la religion chez Blaise de Vigenère », Esculape et Dionysos. Mélanges en l'honneur de Jean Céard, Genève, Droz, 2008, p. 787-799.
• Marc Fumaroli/collectif, Blaise de Vigenère poète & mythographe au temps de Henri III, Cahiers V.L. Saulnier Modèle:N°11, Paris, 1994. Editions Rue d'Ulm, 2009.

Liens externes

• Version numérique de Traicté des Chiffres sur le site de la bnf
• Version numérique du Traicté du Feu et du Sel

Notes et références

1. ↑ Le Bourbonnais Blaise de Vigenère est né (1523) pour ainsi dire un siècle jour pour jour, avant l'Auvergnat Blaise Pascal (1623). Ils reposent en l'église Saint-Étienne du Mont à Paris, en compagnie de Racine etc.