Blanca Canales

Blanca Canales était une nationaliste portoricaine née en 1906 à Jayuya, Porto Rico. Elle est principalement connue pour avoir mené la Révolte de Jayuya en 1950. Elle s'est éteinte dans cette même ville en 1996.

Biographie

Blanca Canales était issue d'une famille très active sur le plan politique. Son frère aîné, Nemesio Canales, était un journaliste, écrivain et politicien qui a lui-aussi marqué Porto Rico au XXe siècle. Son père était un indépendantiste, membre du Parti Union de Porto Rico, que la jeune Blanca accompagnait souvent dans les rencontres politiques, et sa mère encouragea sa fille à lire et s'instruire. Blanca Canales accomplit ses études primaires et secondaires dans sa ville natale de Jayuya, mais à la mort de son père, sa mère amène la famille à Ponce, où la jeune femme finira le lycée, puis entrera à l'Université de Porto Rico. Elle complète un baccalauréat en arts libéraux. Peu de temps avant la fin de ses études secondaires, elle assiste à une conférence donné par le Président du Parti Nationaliste Portoricain, Pedro Albizu Campos, dont elle ressort très impressionnée.

À son retour à Jayuya, Blanca Canales travaille à l'école de campagne de la localité. Elle rejoint en 1931 le Parti nationaliste, dont elle prend en charge la branche féminine. Une série d'événements oppose les Nationalistes aux représentants du gouvernement américain dans les années 1930. En 1936, Albizu Campos est arrêté (il ne sera relâché qu'en 1947). Le 31 mars 1937 a lieu le Massacre de Ponce.

En 1949, le Parti Nationaliste, alors sous la présidence de Campos, planifie une révolution qui devait initialement être lancée pour 1952, au moment où le Congrès américain approuverait le concept de Estado Libre Associado, l'État libre associé. Les principaux acteurs de la révolution à Jayuya seront Blanca Canales, Elio Torresola (le frère de Griselio Torresola) et les frères Irizarry. Des armes seront stockées à la résidence des Canales, Blanca et Nemesio.

Le 26 octobre 1950, Albizu Campos tient une réunion à Fajardo. Au sortir de cette rencontre, il est informé que sa maison de San Juan est cernée par les forces policières, qui n'attendent que l'occasion de procéder à son arrestation. Les nationalistes décident alors de lancer la révolution le plus tôt possible, et enjoignent à leurs membres d'attaquer les postes de police de l'île.

Le 30 octobre 1950, Blanca Canales et son groupe entrent dans la ville de Jayuya en brandissant des drapeaux portoricains (illégaux entre 1898 et 1952). Les postes de police et les postes téléphoniques sont attaqués et investis. C'est le déclenchement de la Révolte de Jayuya.

Canales mena le groupe sur la place publique, hissa le drapeau portoricain et déclara solennellement que Porto Rico devenait une République. Elle se rendit ensuite à l'hôpital local, où reposait Carlos Irizarry, blessé.

Mais Jayuya ne fut sous le contrôle des nationalistes que quelques heures. Les États-Unis intervinrent militairement, la Garde nationale américaine bombardant la ville. Les nationalistes durent se rendre le 1^er novembre 1950.

Blanca Canales fut arrêtée et accusée du meurtre d'un agent de police, en plus d'avoir causé des blessures à trois autres d'entre eux. Elle fut également accusée d'avoir brûlé le bureau de poste local. Elle fut condamnée à la prison à vie (plus de soixante années de prison). En juin 1951, elle fut transférée dans une prison fédérale pour femmes à Alderson, Virginie-Occidentale (la même prison où fut envoyée Lolita Lebron, autre militante nationaliste portoricaine après l'attentat de 1954 au Capitole), où elle demeura jusqu'en 1956, date de son départ pour la prison pour femmes de Vega Baja à Porto Rico.

En 1967, un pardon complet lui fut accordé par le Gouverneur de Porto Rico, Roberto Sanchez Vilella.

Blanca Canales continua à militer pour l'indépendance de Porto Rico jusqu'à sa mort en 1996.

Après son décès, la maison où étaient nés et où avaient grandis Blanca et Nemesio Canales fut transformée en musée par la ville de Jayuya.

Voir aussi

Articles connexes

• Nationalisme portoricain

Notes et références de l'article