Bobby Fischer

Bobby Fischer
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Robert James Fischer
Bobby Fischer à Leipzig en 1960
Bobby Fischer à Leipzig en 1960

Surnom Bobby Fischer
Naissance 9 mars 1943
Chicago, États-Unis
Décès 17 janvier 2008 (à 64 ans)
Reykjavik, Islande
Nationalité Drapeau d'Islande Islande
Drapeau des États-Unis États-Unis
Profession Joueur d'échecs
Distinctions Champion du monde d'échecs

Robert James Fischer dit Bobby Fischer, né le 9 mars 1943 à Chicago et mort le 17 janvier 2008 à Reykjavik, est un joueur d'échecs américain naturalisé islandais en 2005. Champion des États-Unis à quatorze ans en 1957-1958, il est devenu Champion du monde en 1972 en remportant, sur fond de guerre froide, le « match du siècle » à Reykjavik contre le Soviétique Boris Spassky.

Garry Kasparov a déclaré en 2008 que « Fischer peut tout simplement être considéré comme le fondateur des échecs professionnels et sa domination, bien que de très courte durée, a fait de lui le plus grand [joueur d'échecs] de tous les temps[1] ». Fischer a contribué de façon décisive, par ses revendications lors des tournois, à l'amélioration des conditions financières et matérielles des joueurs d'échecs professionnels.

Après s'être retiré de toutes les compétitions en 1972, Fischer a disputé en 1992, à Belgrade, pendant les guerres de Yougoslavie, un match revanche contre son adversaire de 1972, Boris Spassky, en violation de l'embargo proclamé par le département d'État américain. Menacé de poursuites par son propre pays, Fischer a terminé sa vie en exil au Japon puis en Islande. Il y a multiplié les déclarations antisémites et anti-américaines.

Sommaire

Biographie et carrière

Famille et enfance (1943-1949)

Bobby Fischer est né à Chicago en 1943[2]. La mère de Fischer, Regina Wender (1913 - 1997), américaine d'ascendance juive allemande, était née hors des États-Unis, en Suisse[3] et avait été éduquée à Saint-Louis (Missouri). À 19 ans, en 1932, diplômée du College, elle était allée à Berlin pour retrouver son frère qui y était stationné en tant que marin de la Navy. À Berlin, elle fut recrutée comme secrétaire par le généticien américain Hermann Joseph Muller qui l'encouragea à poursuivre ses études et à le suivre à Léningrad où il avait un poste et à Moscou. Elle devint étudiante de l'institut de médecine de Moscou de 1933 à 1938. En 1933[4], à Berlin, elle fit la connaissance de Hans Gerhardt Leibschner qui avait changé son nom en Fischer pour avoir un nom à consonance moins juive. Gerhadt était un biophysicien allemand né à Berlin en 1909[3] et était un assistant du professeur Muller. En 1933, Regina et Gerhardt quittèrent l'Allemagne nazie et partirent à Moscou où ils se marièrent en octobre 1933[5] (ou 1938[3]). En 1939, pour fuir l'antisémitisme qui se développait en Union soviétique, Régina partit en France avec leur fille née en 1938, puis retourna aux États-Unis, mais sans son mari qui partit au Chili.

Gerhardt et Regina Fischer étaient séparés depuis 1939 et Regina Wender demanda le divorce en 1945[2], deux ans après la naissance de leur fils alors qu'elle habitait dans la ville de Moscow (Idaho). Gerhardt Fischer avait été inscrit comme père de Bobby Fischer, en dépit du fait qu'il n'avait jamais mis les pieds aux États-Unis. En 2002, une enquête menée par deux journalistes du Philadelphia Enquirer a montré qu'il était probable que le père biologique de Fischer fût en réalité le physicien juif hongrois Paul Nemenyi qui avait émigré aux États-Unis la même année que Regina Fischer, en 1939. Quand Nemenyi participait au projet Manhattan en tant qu'ingénieur à Washington, le FBI soupçonna Nemenyi d'être communiste et Regina d'être une espionne russe[6] . En effet, Regina avait étudié à la faculté de médecine de Moscou, en 1933[3], où elle avait passé cinq ans avant d'émigrer aux États-Unis après son mariage. Le FBI tint un dossier sur Regina. Elle avait fait la connaissance de Nemenyi au Colorado, en 1942, et, après la naissance de Bobby en mars 1943, le physicien lui envoya chaque mois une somme d'argent. Les versements continuèrent jusqu'à la mort de Nemenyi, en 1952.

Bobby ne vit jamais Gerhardt Fischer puisque ses parents étaient séparés à sa naissance selon le dossier que tenait le FBI[4]. Pendant, et après la guerre, Regina changea souvent de résidence et exerça plusieurs métiers, dont celui de soudeuse dans les chantiers navals de Portland[3]. En 1948, Regina, qui avait trouvé un emploi d'institutrice, et ses deux enfants déménagèrent d'abord dans le sud de Los Angeles, puis à Phoenix[3] et à Mobile dans l'Arizona[7], une ville isolée au milieu du désert. C'est la mère de Bobby Fischer qui s'occupait de son éducation et de celle de Joan, son aînée de six ans ainsi que de sept autres élèves venus des ranchs alentours[7]. Les Fischer s'installèrent un an plus tard à Brooklyn où Régina voulait terminer ses études de médecine à l'université de New York et obtenir un diplôme d'infirmière[8].

Débuts aux échecs (1949-1955)

Un jour de 1949, Joan, pour distraire son petit frère, lui acheta un Monopoly un jacquet et un jeu d'échecs au bazar du coin[8]. Les deux enfants apprirent seuls les règles à l'aide du feuillet joint au jeu[9]. Ce n'était au début qu'un jeu comme les autres pour Bobby. Néanmoins, la lecture d'un livre contenant des parties d'échecs pendant les vacances changea la donne[9]. Regina, sa mère, a raconté que lorsqu'il lisait ce livre, il était inutile d'essayer de lui adresser la parole[9].

En 1950, la mère de Bobby chercha des adversaires pour son fils[10] et Hermann Helms l'invita à affronter Max Pavey lors d'une séance de partie simultanée en janvier 1951. Bobby Fischer a raconté que sa défaite le motiva beaucoup[10]. Par la suite Regina inscrivit Bobby au Brooklyn Chess Club où il vint tous les vendredis soir, multipliant les parties. Il participa à son premier championnat du Brooklyn Chess Club à l'âge de dix ans. Il termina cinquième en 1953[11] et troisième-cinquième ex æquo en 1954[12] ou 1955[13]. En mai 1955, il finit trente-deuxième[14] au championnat amateur des États-Unis, puis, en juillet, lors du championnat junior des États-Unis 1955, il se classa dixième-vingtième ex æquo avec deux victoires, deux défaites et six parties nulles. À la différence de José Raúl Capablanca et Samuel Reshevsky, Fischer ne fut donc pas un enfant prodige. En revanche, ses progrès furent très rapides. À l'été 1955[12], Bobby, n'ayant plus de rivaux dignes de ce nom dans le club de Brooklyn, s'inscrivit alors au Manhattan Chess Club (en), fréquenté par les meilleurs joueurs du pays et qui organisa par la suite le championnat des États-Unis. À la fin de 1955, le nom de Bobby Fischer apparut dans un article du New York Times relatant les résultats du tournoi du Washington Square disputé en plein air. Le titre de l'article disait : « Eastman vainqueur à Washington Square, un garçon de douze ans près des premiers ». Fischer avait marqué 4,5 points sur huit[15] et terminé quinzième (le tournoi avait 66 participants)[16]. En janvier 1956, il marqua 5 points sur 7 lors du championnat open de New York et termina cinquième.

Champion des États-Unis à quatorze ans (1956 – 1958)

Bobby Fischer jouant contre son entraineur John William Collins, vers 1958.

En 1956, Bobby Fischer fit la connaissance de son entraineur John William (Jack) Collins. Il remporte, du 9 au 15 juillet 1956, le championnat junior des États-Unis à Philadelphie à sa deuxième tentative, ce qui constitue son premier réel succès. Puis, du 16 au 28 juillet, il s'essaye au championnat open adulte des États-Unis à Oklahoma City et se classe quatrième, ex æquo avec trois autres joueurs, sans perdre une partie. Au mois d'octobre, il est invité au plus fort tournoi américain de l'année 1956 : le troisième trophée Rosenwald (Lessing Rosenwald était le sponsor de la fédération américaine). Il termine huitième (+2 -4 = 5) de ce tournoi remporté par Samuel Reshevsky. Sa victoire spectaculaire contre Donald Byrne lors la huitième ronde fit le tour du monde et attira l'attention des journalistes sur Bobby Fischer. Lors des vacances de Thanksgiving, en novembre 1956, il termina deuxième ex æquo du tournoi open des états de l'est ((en)Eastern states open) à Washington sans concéder la moindre défaite.

L'année suivante, en mars 1957, Fischer affronta l'ancien champion du monde Max Euwe dans un match exhibition ; Fischer perdit 0,5 à 1,5 (une partie nulle et une défaite). En juillet, il conserva son titre de champion national junior en ne concédant qu'une partie nulle mais la fédération américaine décida d'envoyer William Lombardy au championnat du monde junior 1957 qui se tiendrait à Toronto. En août 1957, Fischer réussit à conquérir le championnat open des États-Unis à Cleveland sans perdre une partie, devançant grâce à un meilleur départage Arthur Bisguier ; puis il finit ses vacances scolaires en devenant le champion de l'état du New-Jersey (fin août-début septembre) en ne concédant qu'une seule partie nulle (marquant 6,5 points sur 7).

À la fin de l'année 1957, Fischer fut invité au quatrième trophée Rosenwald organisé du 17 décembre au 8 janvier. Ce tournoi était également le championnat des États-Unis 1957-1958 et aussi le tournoi zonal qualificatif pour le tournoi interzonal, tournoi de sélection pour championnat du monde d'échecs. Il le remporte à quatorze ans sans perdre une partie avec huit victoires et cinq nulles.

Grand maître à quinze ans (1958)

Fischer (à droite) avec Bill Lombardy (à gauche) et leur entraineur Jack Collins

En janvier 1958, Bobby Fischer est devenu champion des États-Unis (adultes) à l'âge de 14 ans. Grâce à ce titre, il est qualifié pour participer au tournoi interzonal qui constitue l'étape suivante vers le titre de champion du monde. Cependant, personne n'est prêt à parier sur la qualification du jeune Fischer (les six premiers du tournoi interzonal étant qualifiés pour le tournoi des candidats). C'est donc une surprise lorsqu'il termine cinquième ex æquo de cette compétition, ce qui lui permet de se voir conférer le titre de grand maître international. Ce record de précocité ne fut battu qu'en 1991 par Judit Polgár.

En décembre 1958–janvier 1959, Fischer remporta pour la deuxième fois le championnat des États-Unis.

Arrêt des études à seize ans (1959)

En mars 1959, dès qu'il eut seize ans, Fischer quitta l'école secondaire[17]. Plus tard, il déclarerait que le moment qu'il préférait à l'école était la sonnerie qui indiquait la fin des cours[18]. Dans une interview donnée en août 1961[19], il dit : « On n'apprend rien à l'école. C'est juste une perte de temps. (...) Ils donnent trop de devoirs scolaires. On ne devrait pas avoir de devoirs à faire. Cela n'intéresse personne. Les professeurs sont stupides. Il ne devrait pas y avoir de femmes. Elles ne savent pas enseigner. Et on ne devrait obliger personne à aller à l'école. Si tu ne veux pas y aller, tu n'y vas pas, c'est tout. C'est ridicule. Je ne me souviens de rien que j'aie appris à l'école. (...) J'ai gaspillé deux années et demi à Erasmus High. Je n'ai rien aimé. Tu dois te mêler avec tous ces enfants stupides. Les professeurs sont même plus idiots que les enfants. Ils parlent de haut aux enfants. La moitié d'entre eux sont fous. S'il m'avaient laissé choisir, je serais parti avant d'avoir eu seize ans[20]. » Cette interview fit beaucoup de tort à l'image de Fischer dans les médias lorsqu'elle parut en janvier 1962[21].

À partir de 1960, les relations entre Bobby Fischer et sa mère se dégradèrent. À seize ans, il avait quitté l'école contre l'avis de sa mère qui pensait qu'il consacrait trop de temps aux échecs. Regina Fischer s'était inscrite au Comité pour l'action non violente (CNVA), un mouvement pour la paix. Elle participa à une marche pour la paix de huit mois, prévue en décembre 1960, qui devait aller de San Francisco à Moscou. Elle rencontra un professeur d'Anglais et partit s'installer avec lui en Angleterre[22]. Elle ne réapparut dans la vie de son fils qu'en 1972 et mourut en 1997.

Tournoi des candidats et tournois internationaux disputés en 1959

En avril 1959, libéré de l'école, Fischer partit en Argentine et au Chili pour disputer deux tournois. Il termina troisième ex æquo à Mar del Plata et quatrième ex æquo à Santiago du Chili. Ces tournois furent remportés par Miguel Najdorf, Ludek Pachman (ex æquo) et Borislav Ivkov. Aucun joueur soviétique ne participait à ces tournois. Lors du tournoi de Zurich de mai 1959, il battit pour la première fois un joueur soviétique[23], le grand maître Paul Keres, et finit 3e ex æquo avec Keres derrière Tal et Gligoric. En septembre et octobre, il prit comme secondant Bent Larsen[24] lors du tournoi des candidats au championnat du monde de Bled, Zagreb et Belgrade et termina premier joueur non soviétique à la cinquième place ex æquo avec Gligoric, derrière les quatre joueurs soviétiques Tal, Keres, Petrossian et Smyslov, mais devant Olafsson et Benko. Il marqua[25] :

  • 0 / 4 contre le futur champion du monde Tal ;
  • 1 / 4 contre le futur champion du monde Petrossian (+0 –2 =2) ;
  • 2 / 4 contre Kéres (+2 –2 =0), Smyslov (+1 –1 =2) et Gligoric (+1 –1 =2) ;
  • 2,5 / 4 contre Olafsson (+2 –1 =1) ;
  • 3 / 4 contre Benko (+2 –0 =2).

À l'issue du tournoi des candidats et sur les conseils de Pal Benko, Bobby Fischer changea son apparence vestimentaire et, à partir du championnat des États-Unis 1959-1960, il n'apparut plus qu'en costume et cravate dans les tournois.

Premiers succès internationaux (1960–1961)

Bobby Fischer à l'olympiade de Leipzig en 1960

En 1960, après son troisième titre de champion des États-Unis (1959-1960), Fischer remporta ses deux premiers tournois internationaux : Reykjavik et, ex æquo avec Boris Spassky, le tournoi de Mar del Plata (au printemps).

Bobby Fischer (à droite) en Yougoslavie en 1961

À l'automne 1960, Fischer remporta la médaille de bronze au premier échiquier avec l'équipe des État-Unis à l'olympiade de Leipzig. En janvier 1961, il remporta son quatrième titre de champion des États-Unis, toujours sans perdre de partie. Pendant l'été (en juillet-août), il disputa un match contre l'ancien prodige américain Samuel Reshevsky. Le match fut interrompu sur un score d'égalité (+2 –2 =7) suite à un désaccord : la douzième partie avait été avancée à onze heure le dimanche matin pour satisfaire le mécène du match, Mme Piatigorsky. Opposé à cet aménagement, Fischer ne se présenta pas à la rencontre et fut déclaré perdant par forfait. Il refusa de disputer une treizième partie si la douzième n'était pas rejouée. Reshevsky fut déclaré vainqueur du match et Fischer poursuivit la fédération américaine devant le tribunal. L'affaire se termina par un non-lieu mais le scandale fut relayé dans les médias (presse, radio et télévision) et ternit l'image de Fischer.

En septembre 1961, Fischer marqua 3,5 points sur 4 contre les quatre joueurs soviétiques qui participaient au tournoi de Bled (Slovénie) : il battit pour la première fois Mikhaïl Tal, Tigran Petrossian et Efim Geller et annula contre Paul Keres. Seul l'ancien champion du monde (1960-1961) Tal le devança au tableau final. À la fin de l'année, Fischer ne participa pas au championnat de 1961-1962 mais resta en Europe pour se préparer au tournoi interzonal qui devait avoir lieu à Stockholm de janvier à mars 1962.

Coup d'arrêt à Curaçao (1962)

En mars 1962, Fischer remporta le tournoi interzonal de Stockholm avec 17,5 points sur 22 et deux points et demi d'avance sur les soviétiques Petrossian, Geller et Kortchnoï. Fischer était le premier joueur à devancer les Soviétiques dans un tournoi majeur d'échecs depuis 1946[26].

Fischer avait été, dès l'âge de 16 ans, candidat au titre mondial. Lors de sa deuxième tentative au tournoi des candidats de mai et juin 1962, il n'eut pas la réussite escomptée. À Curaçao, il finit quatrième avec seulement 14 points sur 27. Il marqua[27] :

  • 1,5 / 4 contre le futur champion du monde Petrossian (+0 –1 =3), contre Geller (+1 –2 =1) et contre Kortchnoï (+1 –2 =1) ;
  • 2 / 4 contre Kéres (+1 –1 =2) ;
  • 2,5 / 4 contre Benko (+2 –1 =1) ;
  • 2 / 3 contre l'ancien champion du monde Tal (+1 –0 =2) qui, malade, avait abandonné lors du dernier tour du tournoi ;
  • 3 / 4 contre Filip (+2 –0 =2).

Après le tournoi, il dénonça la collusion entre les trois premiers du tournoi, Tigran Petrossian, Paul Keres et Efim Geller, qui auraient conclu de courtes parties nulles entre eux pour préserver leur énergie contre lui[28]. En 1965, la FIDE changea les règles du cycle de qualification en organisant des matches par élimination directe plutôt qu'un tournoi toutes rondes.

Premier retrait des compétitions internationales (1963-1965)

Après son échec au tournoi des candidats, en 1962, Fischer accusa les soviétiques de complot pour conserver le titre de champion du monde et écarter les joueurs des autres nations. Il décida de boycotter les compétitions internationales organisées par la Fédération internationale — tournoi interzonal et olympiade d'échecs — en 1964. Le seul tournoi de haut niveau qu'il disputa entre février 1963 et août 1965 fut le championnat des États-Unis 1963-1964 qu'il remporta en marquant 100 % des points (ne concédant aucune partie nulle et aucune défaite, 11 points marqués sur 11). Il n'y eut pas de championnat des États-Unis en 1964-1965.

Retour avorté dans le circuit des tournois (1965-1968)

La FIDE répondit aux accusations de Fischer en remplaçant le tournoi des candidats par des matchs éliminatoires. En août–septembre 1965, Fischer effectua son retour dans les tournois internationaux, disputant le tournoi mémorial Capablanca de La Havane par télex depuis New York[29] (les États-Unis avaient interdit à Fischer de se rendre à Cuba).

En 1967, après avoir remporté le championnat des États-Unis pour la huitième fois, Fischer revint en Europe et termina premier des tournois de Skopje et de Monaco. Il se retira du tournoi interzonal de qualification de Sousse en Tunisie, qu'il dominait largement (sept victoires et trois parties nulles), parce qu'il refusait d'affronter consécutivement plusieurs joueurs soviétiques sans avoir de jour de repos et parce qu'il demandait à ne pas disputer de parties le samedi, pratiquant le sabbat selon les préceptes de l'Église universelle de Dieu (Radio Church of God, puis Worldwide Church of God) à laquelle il donnait 10 % de ses gains[30].

En 1968, brouillé par les conditions de son exclusion, Fischer ne participa qu'à deux tournois (Natanya en Israël et Vinkovci en Croatie) et il refusa de participer à l'Olympiade d'échecs de Lugano car les conditions de jeu (bruit et éclairage) ne lui convenaient pas. La même année, Fischer quitta New York et déménagea à Los Angeles. En 1969, l'éditeur Simon et Schuster publia son recueil de parties My Sixty memorable Games, mais Fischer ne disputa aucune compétition.

La conquête du championnat du monde (1970-1972)

feuille de la partie Fischer-Najdorf disputée à l'olympiade de Siegen en 1970

En mars 1970, Fischer revint à la compétition pour disputer le match URSS–Reste du monde qui avait lieu à Belgrade. Il accepta de jouer au deuxième échiquier et battit l'ancien champion du monde Tigran Petrossian : 3–1 (+2 –0 =2). Il enchaîna en remportant le tournoi blitz de Herceg Novi, puis les tournois de Rovinj–Zagreb (tournoi de la paix) et de Buenos-Aires, devançant à chaque fois largement tous ses adversaires. À la fin de l'année, Fischer, qui n'avait pas disputé le championnat des États-Unis qualificatif pour le championnat du monde, fut repêché, grâce au désistement de dernière minute de son compatriote Pal Benko, pour disputer le tournoi de qualification interzonal de Palma de Majorque qui se tenait du 9 novembre au 12 décembre. Après un très bon départ, il subit une petite baisse de régime, mais se ressaisit sur la fin en remportant ses 7 dernières parties (dont l'ultime par forfait) pour gagner le tournoi avec 3,5 points d'avance sur ses plus proches poursuivants. Fischer renouvela sa performance du tournoi de Bled 1961 en marquant 3,5 points sur 4 contre les quatre participants soviétiques de l'interzonal : seul Polougaïevski parvint à annuler sa partie tandis que Smyslov, Geller et Taïmanov perdirent contre Fischer.

Par la suite, lors des matchs éliminatoires pour le Championnat du monde, il écrase le Soviétique Mark Taimanov par le score de 6 à 0 au mois de mai 1971 à Vancouver au Canada, puis il écrase le Danois Bent Larsen sur le même score de 6 à 0, malgré la conviction du maître danois de sa victoire, en juillet 1971, à Denver aux États-Unis. Le match de qualification suivant l'oppose à Tigran Petrossian, joueur réputé pour sa solidité en défense, à Buenos Aires au mois de septembre 1971. Après une défaite de chaque côté et trois parties nulles, Fischer aligne quatre gains et vainc l'ancien champion du monde par 6,5 à 2,5. Avant de perdre la deuxième partie du match contre Petrossian, Fischer avait établi une série de 20 victoires consécutives contre des GMI (sans aucune partie nulle) en parties officielles, un record à ce niveau.

À l'issue d'un match mémorable en Islande, surnommé le « match du siècle », qui tient le public en haleine, autant pour les parties que pour les péripéties hors compétition (menace de Fischer de ne pas participer, son forfait lors de la deuxième partie, ses exigences sur le placement des caméras ou l'absence de contact avec le public, etc.), il devient champion du monde à l'été 1972, en battant assez facilement le Russe Boris Spassky, champion du monde sortant. Ce succès, largement médiatisé, met temporairement fin à 24 ans d'hégémonie soviétique sur le monde des échecs, et est un tournant dans la compétition entre les États-Unis et l'URSS en pleine guerre froide.

Fischer et l'Église universelle de Dieu

En 1972-1973, Bobby Fischer fit don d'un tiers[31] de l'argent gagné à Reykjavik à l'Église universelle de dieu (Worldwide Church of God)[32]. Bien qu'il ne fût pas un membre de l'Église universelle car il avait refusé d'être baptisé, il vécut dans un appartement loué à un prix modeste par l'Église universelle. Fischer refusait de suivre les préceptes et interdits de l'Église universelle qu'il trouvait ridicules. Cependant, il bénéficia des largesses de l'Église universelle : un jet privé, une limousine avec chauffeur, des invitations à des diners, des concerts. Un ancien champion d'haltérophilie, membre de l'Église universelle, Harry Sneider, lui fit suivre un entraînement en natation, haltérophilie, football et tennis[32]. En août 1973, le gestionnaire financier et conseiller de l'Église universelle de dieu, Stanley Rader, organisa une conférence de presse où Bobby Fischer était présent. Rader déclara que Fischer annoncerait bientôt son retour sur l'échiquier mais qu'il refuserait toute offre pour disputer un match avec un montant inférieur à un million de dollars. Fischer répondit brièvement à une question lui demandant ce qu'il avait fait pendant la dernière année :

« J'ai lu des livres, je me suis entretenu et ai regardé quelques parties, ce genre de choses. ».

Fischer avait accès à la bibliothèque de l'Église universelle qui contenait des livres sur la religion et la théologie.

Fischer s'éloigna progressivement de l'Église universelle de Dieu. Le fondateur de l'église universelle de dieu, Herbert W. Armstrong, avait prédit qu'une troisième guerre mondiale détruirait les États-Unis en 1972 et que les membres de l'église universelle trouverait un refuge dans la ville de Petra en Jordanie[31]. Il avait annoncé le retour du messie pour 1972[33] ou 1975[34]. Fischer fit part publiquement de ses critiques envers l'Église universelle[35].

Perte du titre mondial (1973-1975)

En 1973-1974, Fischer refusa les nombreuses offres de contrats qui lui étaient faites[36] :

  • enregistrer des disques sur comment jouer aux échecs, pour un million de dollars,
  • disputer un match contre Spassky à Las Vegas pour un million de dollars ou au Texas pour 1,5 millions de dollars,
  • écrire un livre sur le championnat du monde pour une « petite fortune »,
  • réaliser une série de films qui auraient été diffusés dans le monde entier,
  • réaliser divers spots de publicité (une marque de soda lui proposa plus d'un million de dollars[37]).

L'offre la plus intéressante, qui parvint en 1974, provenait du gouvernement zaïrois et proposait cinq millions de dollars pour organiser un championnat du monde contre Karpov pendant un mois dans leur pays. Bobby Fischer refusa sous le prétexte que le match aurait été trop court et que Mohamed Ali avait reçu le double en une seule nuit lors de son match contre Foreman. Parmi toutes les propositions, Fischer n'accepta qu'une seule offre : pour vingt mille dollars, en 1973, il accepta de faire une apparition en tant qu'invité d'honneur au premier tournoi international des Philippines où ses dépenses furent payées ; il résida pendant un mois dans un hôtel près de Manille.

Fischer ne disputa plus aucune partie officielle (tournoi ou match) après qu'il conquit ce titre mondial. En avril 1975, il perdit son titre par forfait pour avoir refusé les conditions du match dont le but était de remettre son titre en jeu contre son adversaire désigné, le jeune Soviétique Anatoli Karpov (contre qui il n'a jamais disputé la moindre partie). Fischer voulait que le titre revienne au premier joueur remportant dix parties, mais la discussion achoppa car Fischer proposait une clause qui stipulait qu'en cas d'égalité à 9 partout, le champion du monde conserverait son titre.

En 1976 et 1977, des négociations furent entreprises par Karpov et la fédération soviétique pour organiser un match contre Fischer en dehors de la fédération internationale. Les tractations échouèrent car Fischer voulait que le match soit appelé « match pour le championnat du monde professionnel », ce à quoi s'opposaient les Soviétiques. Sur le point de signer un accord partiel qui reporterait à plus tard la question du nom, Fischer déclara à Florencio Campomanes, le président de la fédération des Philippines qui était présent lors des négociations : « Je ne peux pas le faire en plusieurs fois. C'est tout maintenant ou rien du tout[38]. »

Antisémitisme

Lorsque Fischer remarqua que Stanley Rader et d'autres responsables de l'Église universelle étaient des juifs convertis[32] ; il devint antichrétien[39] et rejeta l'ancien et le nouveau testament.

Parmi les nombreux livres que Fischer lut, acheta et envoya à ses amis figurait Les Protocoles des sages de Sion. Bobby Fischer écrivit dans une lettre à Pal Benko[40] :

« J'ai étudié attentivement Les Protocoles des sages de Sion. Je pense que ceux qui les dénoncent comme un faux, une contre-façon, un canular, soit se trompent, soit les ignorent ou pourraient bien être des hypocrites. »

Bobby Fischer lut également Nature's Eternal Religion, un livre raciste, antichrétien et antisémite publié en 1973 par Ben Klassen, le fondateur de l'Église du créateur (Church of the Creator). Fischer écrivit dans une lettre à Jack Collins[41] :

« Le livre montre que le christianisme n'est qu'un canular des juifs et un outil de plus des juifs dans leur conquête du monde. »

Il envoya à Collins une nouveau livre qu'il avait trouvé : Secret World Governement qui offrait la théorie d'une conspiration mondiale menée par les juifs et les accusait d'être des satanistes[39].

Retraite et réclusion (1975-1989)

En 1975, après la résignation du titre de champion du monde, Fischer fit une croisière de deux mois autour du monde[42]. Pour ne pas être reconnu, il avait laissé pousser sa barbe ; il cessa par la suite de se couper les cheveux. De retour en Californie, il habita dans un appartement appartenant à des amis de l'Église universelle : Arthur et Claudia Mokarow. Claudia Mokarow lui servait de tampon et d'intermédiaire avec les journalistes qu'il évitait à tout prix. Fischer passait ses journées à lire des livres qui s'entassaient dans son appartement de Pasadena, à faire de l'exercice physique (des randonnées ou de la natation à la piscine) et à étudier les échecs. Sa mère qui vivait en Allemagne de l'est lui envoyait toutes les publications soviétiques sur les échecs. À la fin des années 1970, Fischer avait épuisé l'argent reçu pour le match de 1972, il ne vivait plus que des droits d'auteur pour ses livres et du chèque que la sécurité sociale envoyait chaque mois à l'adresse de sa mère qui vivait alors en dehors des États-Unis. Son loyer devant trop cher, il changea deux fois de logement. Craignant que le KGB veuille l'empoisonner, il amenait toujours avec lui, une valise contenant divers contre-poisons qu'il tenait à sa disposition lorsqu'il mangeait dans un restaurant[43].

En 1982, Fischer publia un pamphlet intitulé (en) I Was Tortured in the Pasadena Jailhouse! (Comment j'ai été torturé dans les geôles de Pasadena !). Dans ce livre, il racontait les deux nuits qu'il avait passées en mai 1981 dans une prison, soupçonné dans un cambriolage de banque et refusant de donner son nom.

Les seules parties de Fischer publiées entre 1973 et 1991 furent trois parties disputées en 1977 contre un ordinateur.

Depuis 1975 et l'abandon de son titre, sa personnalité a basculé dans une paranoïa grandissante, notamment contre les Juifs et les États-Unis qu'il accuse de comploter contre lui[1]. Dans un de ses articles, Steve A. Furman a attribué le comportement de Bobby Fischer à un trouble psychiatrique, le syndrome d'Asperger[44], mais le joueur d'échecs et psychiatre islandais Magnus Skulason qui connaissait le joueur n'est pas d'accord avec ce diagnostic[45]. Lors d'une audience du Comité permanent de la justice et des droits de la personne, le Dr Louis Morissette cita Fischer comme exemple de schizophrénie paranoïde[46].

La cadence Fischer et les échecs aléatoires Fischer

En 1989, Bobby Fischer avait déposé un brevet pour une pendule d'échecs qui ajoute un certain temps supplémentaire pour chaque coup joué afin d'éviter le Zeitnot. La « cadence Fischer » a été depuis adoptée par la Fédération internationale des échecs et est souvent pratiquée en tournoi dans la dernière phase de jeu. En 1996, il créa une variante du jeu d'échecs : les échecs aléatoires Fischer ; il a refusé depuis de jouer une partie qui ne se déroulerait pas selon ses règles.

Article détaillé : Échecs aléatoires Fischer.

Match revanche contre Spassky (1992)

Depuis 1972, Boris Spassky restait en contact avec Bobby Fischer. En 1988, il rencontra Petra Sadler en Allemagne lors d'un match de la Bundesliga (le championnat d'Allemagne par équipes). Pensant que Fischer serait intéressé par elle, il donna l'adresse du champion américain à Petra Sadler, suggérant à la jeune femme d'écrire à Fischer et de lui envoyer une photo. À la surprise de Sadler, Fischer lui téléphona et l'invita en Californie. Après un séjour de quelques semaines à Los Angeles, elle retourna en Allemagne. Fischer, qui était appauvri, ne put payer l'avion pour partir avec elle[47].

En 1990, Boris Spassky contacta Fischer et l'informa que Bessel Kok était intéressé pour organiser un match revanche Fischer-Spassky et ce fut Kok qui paya le voyage et les frais du séjour des deux joueurs à Bruxelles. Le prix offert par Kok pour le match (2,5 millions de dollars) ne satisfaisait pas Fischer. Spassky retourna à Paris et Fischer, qui avait reçu de l'argent de Kok, partit en Allemagne où il retrouva Petra Sadler. Pendant un an, il vécut dans des hôtels, changeant continuellement d'emplacement pour éviter les journalistes qui le traquaient. Repéré par un journaliste du magazine Stern, Fischer retourna à Los Angeles.

En juillet 1992, Bobby Fischer qui avait disparu complètement du monde échiquéen, réapparut pour annoncer un match revanche contre Spassky, 101e joueur mondial à ce moment. En 1991, Fischer avait été contacté par une jeune joueuse hongroise de dix-sept ans, Zita Rajcsanyi, qui vint le voir à Los Angeles. et découvrit son dénuement. De retour en Europe, elle utilisa les relations de son père, qui était un diplomate et un membre de la FIDE, pour trouver un organisateur qui pourrait apporter cinq millions de dollars : Janos Kubat qui avait avec lui le président de la banque de Yougoslavie, Jedzimir Vasiljevic, un ami de Slobodan Milosevic. Le match, disputé de septembre à décembre 1992, fut qualifié abusivement de « championnat du monde » par les organisateurs et Fischer, Fischer prétextant ne jamais avoir perdu son titre de 1972 sur l'échiquier. Ce championnat du monde non officiel se tint en Yougoslavie alors en pleine guerre civile et sous embargo des États-Unis. Fischer remporta à nouveau le duel, 10 victoires à 5 et 15 parties nulles, et empocha la somme de 3,35 millions de dollars[48]. Le perdant reçut 1,65 millions de dollars. Fischer fut alors poursuivi dans son propre pays pour violation de l'embargo et fraude fiscale ; il risquait une peine de dix ans d'emprisonnement.

Exil et clandestinité (1993-2003)

Poursuivi par les États-Unis depuis 1992, Fischer séjourna plus ou moins clandestinement dans divers pays, la Hongrie, les Philippines, l'Argentine et le Japon, aidé par des sympathisants. Il y fit quelques brèves apparitions médiatiques, notamment pour des déclarations antisémites très controversées. Le 11 septembre 2001, quelques heures après les attentats de New York et de Washington, interrogé par Pablo Mercado, il s'emporte sur les ondes de Radio Bombo aux Philippines :

« C'est une formidable nouvelle, il est temps que ces putains de juifs se fassent casser la tête. Il est temps d'en finir avec les États-Unis une bonne fois pour toutes. (...) Je dis : mort aux États-Unis ! Que les États-Unis aillent se faire foutre ! Que les juifs aillent se faire foutre ! Les juifs sont des criminels. (...) Ce sont les pires menteurs et salauds ! On récolte ce qu'on a semé. Ils ont enfin ce qu'ils méritent. C'est un jour merveilleux[1]. »

Arrestation au Japon et asile politique en Islande (2004-2008)

Tombe de Bobby Fischer à Reykjavik.

Le 13 juillet 2004, alors qu'il tente de s'envoler pour Manille, il est arrêté à l'aéroport de Tōkyō-Narita[49] parce que son passeport américain a été annulé à son insu ; il est placé pendant neuf mois dans le centre de détention pour étrangers d'Ushiku au nord-est de Tokyo en attendant son extradition. En décembre 2004, devant l'émoi international causé par sa détention, il demande l'asile politique à l'Islande[50], lieu de la conquête de son titre de champion du monde. Il obtient finalement la citoyenneté islandaise le 22 février 2005[51] et il peut rejoindre ce pays le 24 mars[52]. Le département d'État américain se déclare alors déçu.

En septembre 2004, il épouse Miyoko Watai[53],[54], joueuse d'échecs amateur et présidente de la fédération japonaise avec qui il vivait depuis 2000 ; elle l'accompagne en Islande.

Il décède à 64 ans en Islande le 17 janvier 2008 des suites d'une défaillance rénale. À sa mort, l'ancien champion du monde Garry Kasparov a déclaré que « Fischer peut tout simplement être considéré comme le fondateur des échecs professionnels et sa domination, bien que de très courte durée, a fait de lui le plus grand de tous les temps[1] ».

Palmarès

Sources :

  • Les parties d'échecs de Bobby Fischer de Wade et O'Connell (1972)
  • Bobby Fischer de Frank Brady (1973).

1955 – 1957 : championnats des États-Unis et compétitions nord-américaines

En mai 1955, Fischer termina 32e du championnat américain amateur 1955 à Lake Mohegan (New Jersey)[12] avec 3,5 points sur 6 (+3 -2 =1) puis il sortit 15e-60e[55] (victoire de Charles Eastman[56]) du tournoi du Washington Square Park à la fin de l'automne[57] (4,5 points sur 8).

En 1956 et 1957, Fischer participa au tournoi rapide 50-50 (chaque joueur disposait de 50 minutes pour disputer la partie) du club Log Cabin de West Orange (classement inconnu). Si son résultat en 1956 est inconnu[58], on sait que le 31 mars 1957, il marqua 4 points sur 5 (+3 =2).

Palmarès 1955-1957
Année Vainqueur Deuxième à douzième
1955 Tournois des groupes B et C du
Manhattan Chess Club[57] (New York)
Championnat du club d'échecs de Brooklyn[59],[60] (3e-5e)

Championnat des États-Unis junior (10e-20e) : 5 / 10 (+2 −2 =6)
(Lincoln (Nebraska)[61], victoire de Kalme : 9 / 10)
1956 Simultanées à La Havane[62] (+10 =2),
Jersey City[62] (+19 =2) et Montréal[63] (+18 =1)

Tournoi du groupe de réserve A du
Manhattan Chess Club[64] (New York) (1er-2e[62])

Tournoi d'équipes métropolitaines
de New York, Ligue A[62] : 4,5 / 5 (+4 =1)

Championnat des États-Unis junior
(Philadelphie) : 8,5 / 10 (+8 -1 =1)
Championnat open du Grand New York[65] (5e-7e) : 5 / 7 (+5 –2 =0)
(victoire de Lombardy et Mengarini)

Championnat amateur des États-Unis[66] (12e-21e)
(Asbury Park) : 4 / 6 (+3 −1 =2)
Championnat open des États-Unis (4e-8e) : 8,5 / 12 (+5 =7)
(Oklahoma City, victoire de Bisguier et Sherwin)
Championnat open du Canada[67] (8e-12e) : 7 / 10 (+6 −2 =2)
(Montréal, victoire de Evans et Lombardy)
Troisième trophée Rosenwald (8e-9e) : 4,5 / 11 (+2 −4 =5)
(New York, victoire de Reshevsky[68])
Open des États de l'est (2e-5e) : 5,5 / 7 (+4 =3[69])
(Washington DC, victoire de Berliner[70])

1957 Ligue métropolitaine (tournoi par équipes) : 5 / 5
Championnat des États-Unis junior
(San Francisco) : 8,5 / 9

Championnat open des États-Unis : 10 / 12 (+8 =4)
(Cleveland, vainqueur au départage devant Bisguier)

Match contre Cardoso : 6–2 (+5 -1 =2)[71]

Open du New Jersey (East Orange) : 6,5 / 7

1957-1958 :
Championnat des États-Unis : 10,5 / 13 (+8 =5)
1956-1957 : demi-finale du championnat (section 2)
du Manhattan Chess Club (4e) : 2,5 / 5 (+2 −2 =1)
(New York, tournoi remporté par Max Pavey)

Open de Log Cabin[72] (West Orange) (6e-11e) : 4 / 6 (+4 −2 =0)
(victoire de Feuerstein, Santasiere, Green, Fuster et Wanetick)

Match exhibition contre Max Euwe : 0,5–1,5 (+0 -1 =1)

Open New Western (Milwaukee) (6e-12e) : 6 / 8 (+5 −1 =2)
(tournoi remporté par D. Byrne et Evans)
Open Central-nord (Milwaukee) (6e-16e) : 5 / 7 (+4 −1 =2)
(victoire de Popel et Kalme devant D. Byrne)

1958 – 1962 : premières compétitions internationales

Au printemps 1959, à seize ans, Fischer quitta l'école et se consacra entièrement à sa carrière de joueur d'échecs.

Après sa défaite contre Max Euwe lors d'un match exhibition disputé en 1957, les seules compétitions où Fischer termina avec un score négatif furent le tournoi des candidats de 1959 (12,5 points sur 28 et 0 à 4 contre Mikhaïl Tal) et le tournoi international de Buenos Aires 1960 où Fischer finit treizième-seizième ex æquo avec 8,5 points sur 19.

Palmarès 1958-1962
Année Vainqueur ou ex æquo Deuxième à treizième
1958 Match contre Janosevic (Belgrade, entraînement) : 1–1 (+0 −0 =2)
Match contre Matulovic (Yougoslavie) : 2,5–1,5 (+2 −1 =1)
New York (tournoi blitz) : 13 / 15 (+12 −1 =2)
(ex æquo avec Mednis)
Tournoi interzonal (5e-6e) : 12 / 20 (+6 −2 =12)
(Portoroz, victoire de Tal devant Gligoric)
1959 1958-1959 :
Championnat des États-Unis : 8,5 / 11 (+6 =5)




1959-1960 :
Championnat des États-Unis : 9 / 11 (+7 =4)
Mar del Plata (3e-4e) : 10 / 14 (+8 −2 =4)
(victoire de Najdorf et Pachman devant Ivkov)
Santiago du Chili (4e-6e) : 7,5 / 12 (+7 −4 =1)
(victoire de Ivkov et Pachman devant Pilnik)
Zurich (3e-4e) : 10,5 / 15 (+8 −2 =5)
(victoire de Tal devant Gligoric et Kéres)

Tournoi des candidats (Yougoslavie) (5e-6e)
(Bled-Zagreb-Belgrade) : 12,5 / 28 (+8 −11 =9)
(victoire de Tal devant Keres, Petrossian et Smyslov)

1960 Mar del Plata : 13,5 / 15 (+13 −1 =1) (ex æquo avec Spassky)

Reykjavik : 3,5 / 4
Partie exhibition contre Darga (Berlin-Ouest) : 1-0
1960-1961 : Championnat des États-Unis : 9 / 11 (+7 =4)
Buenos Aires (13e-16e) : 8,5 / 19 (+3 −5 =11)
(victoire de Kortchnoï et Reshevsky devant Szabo)

Olympiade de Leipzig[73] (3e) : 13 / 18 (8 / 11 en finale)
(médaille d'or remportée par Robatsch devant Tal)

1961 Match contre Reshevsky
(New York-Los Angeles) : 5,5–5,5 (+2 −2 =7)
Partie exhibition en consultation[74] (Londres) : ½-½
Tournoi de Bled (2e derrière Tal) : 13,5 / 19 (+8 =11)
1962 Tournoi interzonal (Stockholm) : 17,5 / 22 (+13 =9)

Partie exhibition (par radio) contre Larsen (1-0)
Match États-Unis—Pologne (Varsovie) contre Silwa (1-0)
1962-1963 : Championnat des États-Unis : 8 / 11 (+6 −1 =4)
Tournoi des Candidats (4e) : 14 / 27 (+8 −7 =12)
(Curaçao, victoire de Petrossian devant Keres et Geller)

Olympiade de Varna (8e) : 11 / 17 (5,5 / 11 en finale)
(médaille d'or remportée par Olafsson)

1963 – 1972 et 1992 : l'ascension vers le championnat du monde

Après 1962, Fischer termina premier ou deuxième de toutes les compétitions auxquelles il participa.

Palmarès 1963-1972 et 1992
Année Seul vainqueur Autres compétitions
1963 Western Open[75] de Bay City : 7,5 / 8
Open de l'État de New York (Poughkeepsie) : 7 / 7
1963-1964 : Championnat des États-Unis : 11 / 11
En 1963, Fischer boycotta la coupe Piatigorsky
disputée en juillet à Los Angeles. En 1964, il effectua
une tournée de simultanées aux États-Unis et refusa de participer
à l'interzonal d'Amsterdam et à l'olympiade de Tel Aviv.
1965 1965-1966[76] :
Championnat des États-Unis : 8,5 / 11 (+8 -2 =1)
La Havane (par télex depuis New York[77]) (2e-4e) : 15 / 21 (+12 -3 =6)
(tournoi remporté par Smyslov devant Geller et Ivkov)
1966
1966-1967 :
Championnat des États-Unis : 9,5 / 11 (+8 =3)
Santa Monica (2e derrière Spassky) : 11 / 18 (+7 -3 =8)
Olympiade de La Havane (2e) : 15 / 17 (+14 -1 =2)
(médaille d'or remportée par Petrossian)
1967 Monaco : 7 / 9 (6 -1 =2)
Skopje : 14,5 / 18 (+13 -2 =3)
Fischer se retira de l'interzonal de Sousse après seulement
dix parties (+7 =3) (tournoi remporté par Larsen).
1968 Netanya : 11,5 / 13 (+10 =3)
Vinkovci : 11 / 13 (+9 =4)
En 1968, Fischer refusa de participer à l'olympiade de Lugano
et au championnat des États-Unis[78]. En 1969,
il publia son recueil de parties et fut absent des compétitions.
1970 Herceg Novi (tournoi blitz[79])  : 19 / 22 (+17 -1 =4)
Rovinj-Zagreb[80] : 13 / 17 (+10 -1 =6)
Buenos Aires : 15 / 17 (+13 =4)

Tournoi interzonal
(Palma de Majorque) : 18,5 / 23 (+15 -1 =7)
Match URSS-Reste du monde (Belgrade)
contre Petrossian (2e échiquier) : 3–1 (+2 −0 =2)

Olympiade de Siegen (2e) : 10 / 13 (+8 -1 =4)
(médaille d'or remportée par Spassky)
Partie exhibition contre Ulf Andersson (Siegen) : 1-0
1971 Tournoi des candidats : matchs gagnés contre Taïmanov (6-0), Larsen (6-0) et Petrossian : 6,5–2,5 (+5 –1 =3)
New York[81] (tournoi blitz du Manhattan Chess Club remporté devant Soltis et R. Byrne) : 21,5 / 22
1972 Championnat du monde à Reykjavik contre Spassky : 12,5–8,5 (+7 -3 =11)
1992 Match revanche contre Spassky à Sveti Stefan et Belgrade : 17,5–12,5 (+10 -5 =15)

Championnats des États-Unis (1957 – 1967)

Lorsque Fischer débuta sa carrière, il n'y avait pas eu de championnat des États-Unis organisé depuis 1955. En 1956, il termina 4e-8e du championnat open des États Unis, puis 8e-9e (+2 =5 -4) du troisième trophée Rosenwald qui rassemblait les meilleurs joueurs américains mais ne comptait pas encore comme championnat des États-Unis. L'année suivante, Fischer remporta le championnat open des États-Unis 1957 et le quatrième trophée Lessing-Rosenwald (1957-1958) organisé à New York, qui compta comme championnat des États-Unis. En 1957, ainsi que lors des éditions suivantes, Fischer gagna le titre avec au moins un point d'avance sur le deuxième.

Fischer avait perdu contre le champion des États-Unis de 1954, Arthur Bisguier, lors de la première ronde du troisième trophée Rosenwald de 1956 ; par la suite il annula leur partie lors du championnat open de 1957, puis il remporta les treize parties qu'ils disputèrent. Avant la dernière ronde du championnat de 1962-1963, Bisguier et Fischer étaient à égalité (avec 7 points sur 10) car, lors de la première ronde, Fischer avait subi sa première défaite en championnat depuis 1957. Cependant les deux joueurs ne s'étaient pas encore rencontrés. Lors de la dernière ronde, Bisguier gâcha une position prometteuse, perdant la partie et le titre de champion des États-Unis.

En 1963-1964, Fischer remporta toutes ses parties ; en 1965-1966, il perdit deux parties ; puis, après la huitième victoire en 1966-1967, il considéra que le nombre de participants au championnat des États-Unis était insuffisant et cessa de participer au championnat.

Année Score Deuxième et troisième Principaux adversaires battus Parties perdues
1957-1958 10,5 / 13 (+8 =5) 2e : Reshevsky (9,5 / 13) ; 3e : Sherwin Sherwin, Lombardy, Mednis, Bisguier
1958-1959 8,5 / 11 (+6 =5) 2e : Reshevsky (7,5 / 11) ; 3e : Sherwin Reshevsky, Sherwin, Bisguier, Mednis
1959-1960 9 / 11 (+7 =4) 2e : R. Byrne (8 / 11) ; 3e : Reshevsky Benko, Bisguier, Mednis
1960-1961 9 / 11 (+7 =4) 2e : Lombardy (7 / 11) ; 3e : Weinstein Lombardy, Weinstein, Bisguier, Sherwin
En 1961, Fischer rencontra Reshevsky dans un match terminé par l'égalité.
Fischer ne participa pas au championnat 1961-1962 qui fut remporté par Larry Evans[82].
1962-1963 8 / 11 (+6 =4 -1) 2e : Bisguier (7 / 11) ;
3e : Addison, Evans et Reshevsky
Bisguier, Addison,
Reshevsky, Sherwin
Mednis[83]
1963-1964 11 / 11 (+11 =0) 2e : Evans (7 / 11) ; 3e : Benko Evans, Benko, Saidy, Reshevsky,
R. et D. Byrne, Bisguier, Addison, Mednis
Il n'y a eu aucun championnat des États Unis disputé en 1964-1965
1965-1966 8,5 / 11 (+8 =1 -2) 2e-3e : R. Byrne et Reshevsky (7,5 / 11) Benko, Evans, Bisguier Robert Byrne,
Reshevsky
1966-1967 9,5 / 11 (+8 =3) 2e : Evans (7,5 / 11) ;
3e : Benko et Sherwin
Benko, Sherwin, Bisguier,
Reshevsky (9e), D. Byrne
Total 74 / 90 (+61 =26 -3)

Olympiades d'échecs

Fischer face à Tal lors de l'olympiade de 1960

Lors des olympiades, Fischer a gagné deux médailles d'argent (en 1966 et 1970) et une médaille de bronze (en 1960) individuelles et deux médailles d'argent par équipe (en 1960 et 1966).

Ses affrontements contre le premier échiquier de l'équipe d'URSS étaient à chaque fois l'attraction des olympiades.

  • En 1960, il affrontait le nouveau champion du monde Mikhaïl Tal ; la partie fut une nulle très disputée.
  • En 1962, Fischer affrontait Mikhaïl Botvinnik. Il gagna un pion lors de l'ouverture (une défense Grünfeld), mais laissa échapper le gain lors de l'ajournement[84]. Cette partie est la seule que Fischer joua jamais contre Botvinnik. Les analyses de Fischer occupent 14 pages dans son ouvrage Mes soixante meilleures parties. Une armée d'analystes soviétiques s'est escrimée à prouver que Botvinnik tenait la nulle dans toutes les variantes d'une position très complexe (finale Tours et pions). Le dernier mot sur cette partie controversée semble revenir à Garry Kasparov.
  • En 1966, le champion du monde Tigran Petrossian se défila et laissa jouer Boris Spassky à sa place. La partie fut nulle.
  • En 1970, Fischer rencontra le champion du monde Boris Spassky et utilisa une nouvelle fois la défense Grunfeld avec les Noirs ; il perdit la partie.
Année Lieu Classement
individuel
Score Classement de l'équipe
des États-Unis
Notes
1960 Leipzig médaille de bronze 13 / 18
( +10 −2 =6)
Deuxième Médaille d'or remportée par Robatsch devant Tal.
Reshevsky était absent.
1962 Varna Huitième 11 / 17
(+8 −3 =6)
Quatrième Reshevsky et Lombardy étaient absents.
Fischer ne marqua que 5,5 sur 11 en finale.
En 1964, Fischer boycotta l'olympiade de Tel-Aviv.
1966 La Havane médaille d'argent 15 / 17
(+14 −1 =2)
Deuxième Médaille d'or remportée par Petrossian
Reshevsky et Lombardy étaient absents.
Fischer et Spassky firent match nul.
En 1968, Fischer boycotta l'olympiade de Lugano.
1970 Siegen médaille d'argent 10 / 13
(+8 −1 =4)
Quatrième Fischer perdit contre Spassky.
Médaille d'or remportée par Spassky.

Résultats cumulés contre les meilleurs joueurs des années 1960

Le score global de Fischer (dans les parties à cadence normale) contre les meilleurs joueurs soviétiques et occidentaux fut le suivant[85] (les joueurs sont classés selon le nombre de parties disputées contre Fischer jusqu'en 1972) :

  • +8 –4 =15 contre Tigran Petrossian (dont quatre victoires consécutives en 1971)
    • +3 –3 =12 avant le match de 1971
  • +9 –4 =13 contre Samuel Reshevsky
  • +7 –5 =13 contre Boris Spassky, avant le match-revanche en ex-Yougoslavie (1992) et sans compter la partie perdue par forfait en 1972
    • +0 –3 =2 avant le match de 1972
    • +10 –5 =15 lors du match de 1992
  • +8 –3 =7 contre Pal Benko
  • +6 –4 =6 contre Svetozar Gligorić
  • +13 –1 =1 contre Arthur Bisguier
  • +10 –2 =1 contre Bent Larsen (dont six victoires consécutives en 1971)
    • +4 –2 =1 avant le match de 1971
  • +8 –2 =2 contre Fridrik Olafsson
  • +2 –4 =5 contre Mikhaïl Tal (dont quatre parties perdues consécutivement en 1959, dernière partie disputée en 1962)
  • +3 –5 =2 contre Efim Geller (dont trois défaites consécutives en 1965–1967)
  • +4 –3 =3 contre Paul Keres (dernière partie disputée en 1962)
  • +4 –2 =4 contre Borislav Ivkov
  • +2 –1 =6 contre Robert Byrne
  • +3 –1 =5 contre Vassily Smyslov

Ainsi, Mikhaïl Tal et Efim Geller furent les adversaires les plus difficiles pour Bobby Fischer.
Avant le match de 1972, Spassky avait un score de trois victoires, deux parties nulles et aucune défaite contre Fischer.

Style échiquéen

Bobby Fischer reste célèbre pour son sens aigu d'analyse des variantes, comme l'atteste le texte (quasiment dépourvu de toute appréciation verbale) de son livre Mes soixante meilleures parties. Anthony Saidy a écrit[87] qu'« une partie de Fischer est une construction logique où les moments tactiques découlent naturellement d'une stratégie exacte ». Saidy a ajouté[88] que Fischer « traitait rationnellement le milieu de jeu, un peu dans le style de Capablanca jeune, et ses attaques étincelantes étaient celles d'un Alekhine ».

Chess zhor 26.png
Chess zver 26.png
a8 b8 c8 d8 e8 f8 g8 h8
a7 b7 c7 d7 e7 f7 g7 h7
a6 b6 c6 d6 e6 f6 g6 h6
a5 b5 c5 d5 e5 f5 g5 h5
a4 b4 c4 d4 e4 f4 g4 h4
a3 b3 c3 d3 e3 f3 g3 h3
a2 b2 c2 d2 e2 f2 g2 h2
a1 b1 c1 d1 e1 f1 g1 h1
Chess zver 26.png
Chess zhor 26.png
Position avant 19. Tf6!! (Fischer - Pal Benko, New York, 1963)
  • Le diagramme ci-contre (à gauche) montre un exemple de coup de tonnerre dans un ciel serein dont Fischer fit l'offrande au monde des échecs : dans sa partie contre Pal Benko du Championnat des Etats-Unis de 1963, à New York, Fischer joua : 19. Tf6!! pour bloquer le pion f7 des Noirs (si 19...Fxf6, le mat est inévitable après 20. e5). La partie se poursuivit par : 19...Rg8 20. e5 h6 21. Ce2 1-0.
Chess zhor 26.png
Chess zver 26.png
a8 b8 c8 d8 e8 f8 g8 h8
a7 b7 c7 d7 e7 f7 g7 h7
a6 b6 c6 d6 e6 f6 g6 h6
a5 b5 c5 d5 e5 f5 g5 h5
a4 b4 c4 d4 e4 f4 g4 h4
a3 b3 c3 d3 e3 f3 g3 h3
a2 b2 c2 d2 e2 f2 g2 h2
a1 b1 c1 d1 e1 f1 g1 h1
Chess zver 26.png
Chess zhor 26.png
Fischer-Taïmanov, Vancouver, 1971

Dans cette position (diagramme de droite) très simplifiée, Fischer continua à jouer pour le gain, et l'obtint. Taïmanov, qui semblait croire la partie nulle déjà acquise, joua 81...Re4?, ce à quoi Ficher répliqua par 82. Fc8! (si 82...Cf3, alors 83. Fb7+ et si 82...Cd3, alors 83...Ff5+, et les Noirs ne peuvent plus empêcher que le pion blanc parvienne en h5).

Il suivit : 82...Rf4 83. h4 Cf3 84. h5 Cg5 85. Ff5 Cf3 86. h6 Cg5 87. Rg6 Cf3 88. h7 Ce5+ 89. Rf6 1-0. Fischer était toujours prêt à jouer des heures et des heures de plus pour arriver au gain plutôt qu'à la partie nulle.

Ouvertures favorites de Fischer et exemples de parties

Ouvertures avec les Noirs

Avec les Noirs, les parties ci-dessous montrent la prédilection de Fischer pour la défense est-indienne et la défense Grünfeld, soit deux ouvertures tendues où les Noirs jouent pour la contre-attaque. Ces deux lignes de jeu impliquent un important travail préparatoire, ce en quoi Fischer fut un pionnier: il jouait peu d'ouvertures, mais il les connaissait à fond. Il en va de même pour sa défense de prédilection face à 1. e4: la variante du pion empoisonné de la Sicilienne Najdorf. Cette ligne de jeu entraîne une lutte à couteaux tirés, où la moindre inexactitude peut être synonyme de défaite.

Défense est-indienne

Kortchnoï, qui était un spécialiste de la défense est-indienne avec les Blancs, fut le seul joueur à remporter une partie contre Fischer dans le tournoi de Herceg Novi, joué immédiatement après le match URSS–Reste du monde qui fut considéré comme un championnat du monde Blitz, malgré l'absence de Spassky.

1. d4 Cf6 2. c4 g6 3. Cc3 Fg7 4. e4 d6 5. Fe2 0-0 6. Cf3 e5 7. O-O Cc6 8. d5 Ce7 9. Cd2 c5 10. a3 Ce8 11. b4 b6 12. Tb1 f5 (les Noirs sont prêts pour lancer l'attaque côté roi.) 13. f3 f4 14. a4 g5 15. a5 Tf6 ! 16. bxc5 ? bxc5 17. Cb3 Tg6 18. Fd2 Cf6 (ou ...h5!) 19. Rh1 g4 (ou 19...h5) 20. fxg4 (forcé à cause de la menace 20...g3 et si 21. h3 Fxh3 etc.) Cxg4 21. Tf3 ? (21. Ff3!) Th6 22. h3 Cg6 23. Rg1 Cf6 24. Fe1 Ch8 !! 25. Td3 Cf7 26. Ff3 Cg5 27. De2 Tg6 28. Rf1 (si 28 Rh2 Dd7 menace 29...Cxh3 etc.) Cxh3 29. gxh3 Fxh3+ 30. Rf2 Cg4+ 31. Fxg4 Fxg4 32. abandon. Il n'y a rien à faire contre la menace double 31...Fxe2 et 32...Dh4+.

1. d4 Cf6 2. c4 g6 3. Cc3 Fg7 4. e4 0-0!? 5. e5?! Ce8 6. f4 d6 7. Fe3 c5! 8. dxc5 Cc6 9. cxd6? exd6 10. Ce4?! Ff5! 11. Cg3?! Fe6 12. Cf3 Dc7 13. Db1 dxe5 14. f5 e4! 15. fxe6 exf3 16. gxf3 f5! 17. f4 Cf6 18. Fe2 Tfe8 19. Rf2 Txe6 20. Te1 Tae8 21. Ff3? Txe3! 22. Txe3 Txe3 23. Rxe3 Df4+! 24. abandon (24. Rxf4 est impossible car le Roi Blanc est mat après Fh6, et Fischer avait analysé la suite : 24. Rf2 Cg4+ 25. Rg2 Ce3+ 26. Rf2 Cd4 27. Dh1 Cg4+ 28. Rf1 Cf3 qui gagne).

Cette partie est révélatrice de la personnalité de Fischer : il jouait toujours « pour le gain », quitte à venir « chercher l'adversaire sur son propre terrain » ; Fischer avait d'ailleurs en horreur les nulles de salon.

Défense Grünfeld

  • Donald Byrne - Fischer, trophée Rosenwald 1956, défense Grünfeld
Article détaillé : Partie du siècle.

Défense sicilienne Najdorf, variante du pion empoisonné

1. e4 c5 2. Cf3 d6 3. d4 cxd4 4. Cxd4 Cf6 5. Cc3 a6 6. Fg5 e6 7. f4 Db6 8. Dd2 Dxb2 9. Tb1 Da3 10. e5 dxe5 11. fxe5 Cfd7 12. Fc4 Fb4 13. Tb3 Da5 14. 0-0 0-0 15. Cxe6 fxe6 16. Fxe6+ Rh8 17. Txf8+ Fxf8 18. Df4 Cc6!! 19. Df7 Dc5+ 20. Rh1 Cf6!! 21. Fxc8 Cxe5! 22. De6 Ceg4! 0-1.

Ouvertures avec les Blancs

Avec les Blancs, à l'exception du Championnat du monde d'échecs de 1972, Fischer ouvrit presque toujours par 1. e4 qu'il jugeait « supérieur à tout autre coup, comme la pratique le démontre » [89].

Variante d'échange de la partie espagnole

Bobby Fischer était un maître de la partie espagnole, aussi bien sous sa forme classique, qu'avec l'échange du Fou b5 contre le Cavalier c6. Lors de l'olympiade d'échecs de 1966 à La Havane, il remporta trois parties contre Portisch, Gligoric (en 25 coups) et contre Jimenez avec la variante d'échange de la partie espagnole.

Attaque Fischer-Sozine contre la défense sicilienne

Contre la défense sicilienne, Fischer avait une prédilection pour le développement de son Fou f1 en c4, ce en quoi il n'a pas véritablement eu d'héritier au plus haut niveau. Il a été encore moins suivi dans son usage de l'attaque est-indienne. Cependant, Fischer lorsque les Noirs s'étaient engagés sur ...e6, jouait plutôt par principe 3. Cc3 contre la défense française, allant jusqu'à affirmer qu'il doutait de la correction de la Winawer (3...Fb4).

Bilan

En résumé, si sur le plan des ouvertures Bobby Fischer peut « dans une certaine mesure » être comparé à Garry Kasparov (qui jouait lui aussi la défense est-indienne et la défense Grünfeld), ce dernier a laissé un héritage plus conséquent pour le monde des échecs, d'autant plus que Fischer s'est retiré très tôt. Le monde des échecs attendait monts et merveilles de Fischer, et le monde des échecs a été frustré par sa retraite anticipée.

Références

  1. a, b, c et d « Bobby Fischer sur la diagonale du fou », Le Monde, 18 janvier 2008.
  2. a et b Frank Brady, Bobby Fischer, p. 14
  3. a, b, c, d, e et f Frank Brady, Bobby Fischer, p. 15
  4. a et b Garry Kasparov, My Great Predecessors, part IV, on Fischer, p. 207
  5. Franck Braddy, Endgame, p. 7.
  6. (en) Nicholas, Peter, and Clea Benson. Files reveal how FBI hounded chess king. Philadelphia Inquirer. 17 novembre 2002
  7. a et b Frank Brady, Bobby Fischer, p. 13
  8. a et b Frank Brady, Bobby Fischer, p. 18
  9. a, b et c Frank Brady, Bobby Fischer, p. 19
  10. a et b Frank Brady, Bobby Fischer, p. 20
  11. Frank Brady, p. 23
  12. a, b et c Frank Brady, Bobby Fischer, p. 24
  13. Bobby Fischer, Mes 60 meilleures parties
  14. Wade O'Connell, Les parties d'échecs de Bobby Fischer, 1972, page 88.
  15. Wade et O'Connell, Les parties d'échecs de Bobby Fischer, éd. Payot, p. 88.
  16. (en) Franck Brady, Endgame, Crown, 2010, pp. 35-37.
  17. Franck Braddy, Bobby Fischer, p. 49.
  18. Franck Braddy, Bobby Fischer, p. 42.
  19. Franck Braddy, Bobby Fischer, p. 78.
  20. (en) Renzo Verwer, Bobby Fischer for Beginners, 2008, p.15.
  21. Franck Braddy, Bobby Fischer, p. 79.
  22. Franck Brady, Bobby Fischer, p. 66.
  23. Franck Brady, Bobby Fischer, p. 52, éd. Payot, 1993.
  24. Bent Larsen, Mes 50 meilleures parties, p. 82, éd. Payot, 1972.
  25. Wade et O'Connell, Les parties d'échecs de Bobby Fischer, 1972, p. 86.
  26. Franck Braddy, Bobby Fischer, p. 86.
  27. Wade et O'Connell, Les parties d'échecs de Bobby Fischer, 1972, p. 112.
  28. Cet arrangement fut avoué bien plus tard par Youri Averbakh dans une interview au magazine néerlandais Schaaknieuws voir The legend of the Curaçao conspiracy : « The Soviet Union does not exist anymore, the sins can be admitted. “Of course it was rigged,” Yuri Averbakh has recently said (in an interview with Jules Welling in the Dutch magazine Schaaknieuws). According to Averbakh, who was in Curaçao as a member of the Soviet delegation, it had been decided that Keres, being an Estonian, should not win, and neither should the Jewish Ukrainian Geller. It had to be the Armenian Petrossian. Why an Estonian and a Jewish Ukrainian (and the Jewish Russian Viktor Kortchnoï!) were not suitable and an Armenian was, Averbakh sadly fails to say, or Welling did not ask. »
  29. Jistoire des mémorials Capablanca.
  30. Frank Brady, Endame, p. 121.
  31. a et b Bobby Fischer for Beginners, p. 38.
  32. a, b et c Frank Brady, Endgame, p. 211.
  33. Frank Brady, Endgame, p. 212
  34. Garry Kasparov, My Great Predecessors, part IV : Fischer, p. 479.
  35. Bobby Fischer déclara dans une interview :
    « La vraie preuve pour moi furent ces (fausses) prophéties... qui me montrent qu'il (Armstrong) est un inqualifiable bonimenteur... Je me suis dit : cela ne semble pas juste, j'ai donné tout mon argent. Tout le monde me disait pendant des années (que 1972 serait une année où l'Église universelle serait un lieu sûr} et maintenant il sous-entend ne l'avoir jamais dit, alors que je me souviens l'avoir entendu dire des centaines de fois. (...) En aucun cas, il ne pourrait être le vrai prophète de Dieu. Ou Dieu est un masochiste et aime être ridiculisé, ou Herbert Armstrong est un faux prophète. » Frank Brady, Endgame, p. 212.
  36. Frank Brady, Endgame, p. 208.
  37. Fischer répondit : « je n'en bois pas ». Bobby Fischer for beginners, p. 41.
  38. Garry Kasparov, My Great Predecessors, part IV : Fischer, p. 478.
  39. a et b Frank Brady, Endgame, p. 213.
  40. Lettre écrite en 1979, Frank Brady, Endgame, p. 213.
  41. Lettre écrite en 1976, Frank Brady, Endgame, p. 213.
  42. Frank Brady, Endgame, p. 220.
  43. Frank Brady, Endgame, p. 225.
  44. Chess Incarnate Bobby Fischer on the Spectrum
  45. (en) « Bobby Fischer's final manoeuvre », Times Online, 20 avril 2008.
  46. Dr Louis Morissette qui le cite en exemple de schizophrène paranoïde
  47. Frank Brady, Endgame, p. 233
  48. Erich Inciyan, « Le champion du monde d'échecs Bobby Fischer retrouve Reykjavik et la liberté », Le Monde, 25 mars 2005.
  49. (en) Bobby Fischer detained in Japan (updated), Chessbase, 16 juillet 2004. .
  50. (en) Fischer to get refuge in Iceland?, Chessbase, 16 décembre 2004. .
  51. (en) Fischer receives an Icelandic passport, Chessbase, 23 février 2005. .
  52. (en) Tumultuous welcome for Fischer in Iceland, Chessbase, 25 mars 2005. .
  53. (en) We want to live together forever, Chessbase, 1er septembre 2004. .
  54. (en) Miyoko Watei is Bobby Fischer's legal heir, Chessbase, 4 mars 2011.
  55. Wade et O'Connell, Les parties d'échecs de Bobby Fischer, page 11.
  56. Franck Brady, Endgame, Crow, 2010, p. 37.
  57. a et b d'après Frank Brady (p. 25)
  58. Wade et O'Connell, Les parties d'échecs de Bobby Fischer, page 92.
  59. Bobby Fischer, Mes 60 meilleures parties.
  60. Dans sa biographie, Frank Brady écrit (p. 24) qu'il s'agit du championnat annuel du club de 1954
  61. 15-24 juillet 1955
  62. a, b, c et d Frank Brady, Bobby Fischer, page 33
  63. Frank Brady, Bobby Fischer, page 34
  64. Onze rondes tous contre tous d'après Les parties d'échecs de Bobby Fischer de Wade et O'Connell, page 93
  65. Championnat de New-York et de sa banlieue disputé en janvier 1956, Fischer remporta le trophée de la classe B
  66. tournoi remporté par Hudson, Lyman et Cotter : 5,5 / 6
  67. première édition : (en)First Canadian Open
  68. devant Bisguier
  69. Le résultat de six parties seulement a été conservé : quatre victoires et deux nulles.
  70. devant Fischer, Feuerstein, Lombardy et Rossolimo
  71. En août-septembre, Fischer remporta un match d'entraînement contre le Dr Daniel Bennison (Argentine) : 3,5 - 2,5
  72. Championnat du club Log Cabin de West Orange
  73. Médaille de bronze au premier échiquier (+8 −3 =6)
  74. Partie en consultation Fischer et Barden contre Penrose et Clarke, disputée autour de noël 1961 et diffusée dans l'émission de radio de la BBC « Le trésor des échecs ». La partie fut adjugée nulle par Max Euwe.
  75. Open des États de l'Ouest
  76. En 1964-1965, aucun championnat des États-Unis ne fut organisé.
  77. S'étant vu refusé son visa par les autorités américaines, Fischer disputa le tournoi par télex depuis New-York.
  78. En novembre 1968, il disputa une partie contre Saïdy qui fut élue deuxième meilleure partie du numéro 7 de l'informateur (premier semestre 1969).
  79. Tournoi de Blitz, officieusement qualifié de Championnat du monde de Blitz
  80. 11e tournoi de la paix.
  81. Frank Brady, Bobby Fischer, pp. 280-281.
  82. Benko et Bisguier se qualifièrent pour l'interzonal qui devait commencer le 27 janvier 1962
  83. Première défaite dans un championnat des E.-U., lors de la 1re ronde.
  84. Il convient d'ajouter que Botvinnik fut assisté d'une armée de secondants pour sa nuit d'analyse. Ainsi, c'est Efim Geller, et non Botvinnik, qui découvrit le coup salvateur 47. Txh7!!, qui avait échappé à Fischer
  85. Les parties d'échecs de Bobby Fischer par Wade et O'Connell, éd. Payot, 1974
  86. Les coups joués dans trois parties contre Matulovic – deux victoires de Fischer et une nulle disputées lors d'un match exhibition de 1958 – n'ont pas été retrouvés.
  87. Dans son ouvrage La lutte des idées aux échecs, éd. Hatier/Jeux, 1989, ISBN 978-2-218-01837-4, (p. 121)
  88. (p. 120)
  89. (en)« best by test »

Liens externes

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Publications de Fischer

Livre de Fischer traduit en français
  • (en) My 60 Memorable Games, Simon & Schuster, New York, 1969 ; Faber and Faber, Londres, 1969 (notation descriptive) ;
    • réédition, Batsford, 2008 (notation algébrique).
  • Mes 60 meilleures parties, Stock, 1972 ; Garnier, 1982 (ISBN 978-2-7370-0121-5)
    Parties jouées entre 1957 et 1967. Préface de Chantal Chaudé de Silans.
  • (en) Bobby Fischer Teaches Chess avec Donn Mosenfelder et Stuart Margulies, Bantam Books, mai 1966, ISBN 0-553-26315-3.
  • Bobby Fischer vous apprend les échecs, Fernand Nathan, 1972.
Livres en anglais
  • (en) Bobby Fischer's Games of Chess, Simon & Schuster, New York, 1959. ISBN 0-923891-46-3.
    Une collection de 34 parties légèrement annotées : la partie Donald Byrne-Fischer de 1956, les 13 parties du championnat des États-Unis 1957-1958 et les 20 parties du tournoi interzonal de 1958.
  • (en) I Was Tortured in the Pasadena Jailhouse!, 1982, pamphlet.
Articles parus en anglais
  • (en) A Bust to the King's Gambit, in American Chess Quarterly, Vol. 1, No. 1 (été 1961), pp. 3–9.
  • (en) The Russians Have Fixed World Ches, in Sports Illustrated (magazine, août 1962).
  • (en) The Ten Greatest Masters in History, in Chessworld, Vol. 1, No. 1 (janvier–février 1964), pp. 56–61).
  • (en) Checkmate, rubrique parue de 1966 à 1969 dans Boys' Life.

Sources

Livres en français
  • Fernando Arrabal,
    • Sur Fischer, initiation aux échecs, Éditions du Rocher, 1974
      Outre une rapide initiation aux échecs, le livre contient toutes les parties du championnat du monde de 1972 ainsi que les résultats des olympiades d'échecs, des tournois interzonaux et des tournois des candidats jusqu'en 1972.
    • Fischer : le roi maudit, Éditions du Rocher, 1980 (ISBN 978-2-268-01418-0)
  • Gedeon Barcza, Laszlo Alfody et Jeno Kapu, Les Champions du Monde du jeu d'échecs, tome 2 : de Botvinnik à Fischer, Grasset et Fasquelle, 1987 (ISBN 978-2-246-33421-7)
    Le chapitre sur Fischer a été écrit par Barcza.
  • Elie Agur, Bobby Fischer. Une étude de son approche des échecs, Grasset, coll. Europe Échecs, 1994 (ISBN 978-2-246-48741-8)
  • Frank Brady : Bobby Fischer, Échecs Payot, 1993 (ISBN 978-2-228-88638-3)
    Biographie jusqu'en 1972. Traduction de (en) Bobby Fischer, Profile of a Prodigy, Dover Publications, 1990 (ISBN 978-0-486-25925-3).
  • Robert G. Wade et Kevin J. O'Connell, Les Parties d'échecs de Bobby Fischer, Payot, 1974 et 1993 (ISBN 978-2-228-88669-7)
  • Paul Keres, Ivo Nei, 4x25, Mes parties favorites de Fischer, Spassky, Kortchnoï et Larsen, 1975, éd. Chessy, 2005
Livres en anglais
  • Edmar Mednis, How to beat Bobby Fischer,Bantam, 1973
    Toutes les défaites de Fischer entre 1958 et 1972, commentées par Mednis.
  • Dimitri Plisetski et Sergueï Voronkov, Russians versus Fischer, Moscow Chess World, 1994
  • Andrew Soltis, Bobby Fischer rediscovered, Batsford, 2003
    Cent parties de Fischer commentées par Soltis,
  • Garry Kasparov, My Great Predecessors, part IV, on Fischer, Everyman Chess, 2004
  • Renzo Verwer, Bobby Fischer for beginners, New in Chess, 2010
  • Franck Brady :
    • Profile of a prodigy, Dover, 1973,
    • Endgame, Crown, 2010


Précédé de :
Boris Spassky
Champion du monde d'échecs
1972–1975
Suivi de :
Anatoli Karpov



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