Bois d'oeuvre

Bois d'oeuvre

Bois (matériau de construction)

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Le bois est un des plus anciens matériaux de construction
Facade en tavaillons (Haut Jura, France)
Abri de puits. Le toit en planches à clins est le point faible de ce type de construction. Résistant mal à la pluie, ses planches doivent être changées tous les 8 à 15 ans environ. Le sang de bœuf ou le minium (très toxique) de plomb ont au 19e et début du XXe siècle été utilisés en guise de peinture et protection du bois.
Un bois bien coupé, d'une essence appropriée, protégé de l'eau par une bonne toiture en débord, et isolé des remontées capillaires du sol par un soubassement de pierre durera plusieurs siècles (ou millénaires dans les meilleures conditions)

Cet article traite du bois comme matériau de construction. Il en expose les avantages et les limites. Plus qu'un recueil de définitions, il se veut recueil de savoirs, parfois presque perdus. Le texte en est long, il est possible de passer directement au chapitre des conseils pratiques.

Sommaire

Définitions

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  • La construction fait appel au duramen ; bois parfait ou de cœur (qui constitue la partie centrale de l’arbre) ; plus durable que l’aubier.
  • L’aubier, souvent plus clair et léger que le duramen, est constitué de cellules vivantes. il est plus facilement et rapidement attaqué par les insectes, bactéries et champignons.
  • Le cambium est la fine zone séparant l’aubier de l’écorce, qui produit le bois, généralement non utilisé.
  • L’écorce est parfois traditionnellement utilisée ; Des plaques d'écorce de bouleau déroulées, supportent par exemple les mottes de terre des toitures végétalisées des pays nordiques.
  • Les sens de coupe modifie l'aspect et la qualité technique des bois sciées. Il est :
    • longitudinal : parallèle aux veines du bois, donc vertical pour un arbre sur pied.
    • radial : du cœur vers l’extérieur.
    • tangentiel : ± parallèle aux cernes de croissance du bois.
    • Le bois de bout est coupé perpendiculairement au sens longitudinal,
    • Le bois couché est coupé parallèlement au sens longitudinal,
    • « sur quartier » : fendu dans le sens radial avant d'être coupé dans le sens longitudinal,
    • « sur dosse » : coupé dans le sens longitudinal.

Aspects constructifs

Matériau solide et léger

L’épicéa par exemple a une densité comprise entre 430 et 470 kg/m³ lorsqu’il est sec à l’air (taux d’humidité du bois 15 %), soit cinq fois moins que le béton et dix-sept fois moins que l’acier. Une maison de deux étages et de 100 m2 au sol construite en matériaux durs pèsera donc 200 tonnes, contre 70 tonnes en 'ossature-bois'. La résistance du bois par rapport à son poids le rend très attractif pour des réalisations légères. De plus, le bois amortit les chocs.

Le bois est très résistant à la compression et la traction, dans son sens longitudinal, et assez résistant à la flexion transversale (surtout en lamellé-collé). Mais s’il ne casse pas, il plie si la section de pièces soumises à la flexion (arbalétriers, poutres)) est insuffisante. En compression, le problème du flambement, lié à la souplesse du bois, doit être résolu par un rapport hauteur-largeur relativement petit. La résistance du bois à la compression est élevée. Pour une résistance égale, le bois demande une section plus grande que l’acier ou le béton.

Matériau isolant

La conductivité thermique de l’épicéa, par exemple, est de λ = 0.11 W/m°C : quinze fois plus faible que celle du béton et quatre cent fois plus faible que celle de l’acier. Le bois est « subjectivement chaud », car son effusivité thermique est basse (Ef = 0.56). Un bâtiment à ossature bois se chauffe facilement. L’air y est sec et sain, grâce au bois et à l’isolant aisément placé entre les montants de l’ossature. La température des parois est proche de celle de l’air ambiant, ce qui augmente le confort thermique. Les ponts thermiques sont limités. Par contre, le bois accumule peu la chaleur ; sa capacité thermique est moyenne (S = 1 500 kJ/m³). Il n’a pas de « volant d'inertie thermique », mais peut être associé à une masse accumulatrice (S > 1 900 kJ/m³) au centre du bâtiment, (cheminée de pierre ou poêle en faïence par exemple).

- En pays froids, le bois est très apprécié pour les qualités citées ci-dessus.
- En pays chauds, il est moins agréable que la pierre car accumulant mal la fraîcheur de la nuit.

Le bois est poreux, car constitué d'un réseau de fibres et vaisseaux, orientés longitudinalement, ce qui explique que, quelle qu'en soit l'essence, il a une conductivité thermique plus grande (donc un pouvoir isolant moindre) dans le sens de ses veines que dans la direction perpendiculaire ; les sols en pavés de « bois debout » sont plus frais que ceux, du même bois, d’épaisseur identique, en planches couchées ou en lames de parquet.

Article détaillé : Isolant.

Matériau chimiquement résistant

Certaines essences ont une résistance élevée à la corrosion, supportant bien les agressions chimiques, mieux que le béton ou l’acier courant. Il est pour cela volontiers utilisé dans certaines usines où l'atmosphère est agressive. Les bois comme le teck, l’afzélia doussié, sont utilisés pour la fabrication de cuves contenant certains produits chimiques. L’épicéa est régulièrement utilisé pour les silos à sel le long des autoroutes.
Certaines essences de bois ont des composés chimiques qui interagissent avec le fer (Western Red Cedar, Merbau, Afzélia, Chêne, Pin d'Orégon…). Pour éviter des taches et/ou une corrosion des clous et vis utilisés pour les fixer, ceux-ci doivent être en acier inoxydable.

Matériau hygroscopique et anisotrope

Le bois subit un retrait au séchage et un gonflement avec la température et surtout l’humidité relative de l’air ou le contact avec l'eau. Le retrait et/ou le gonflement est plus grand dans la direction tangentielle que dans la direction radiale. Il est moindre dans le sens longitudinal mais non négligeable, en particulier dans les constructions constituées de poteaux de bois voisinant des murs en maçonnerie (escalier...). Ces différents retraits en fonction du sens envisagé peuvent causer des tensions dans le bois. Les bois de section réduite vont gauchir, tandis que les bois de forte section (poutres, bois ronds) risquent de se fendre lors d’un séchage trop rapide. Dans les bois de forte section particulièrement, ceci peut être accentué par un retrait inégal, suite au séchage plus rapide des extrémités, ayant pour conséquence des fentes du bois debout. Le séchage des extrémités est ralenti en les couvrant d’une cire ou d'un hydrofuge (bouche-pore, lasure...). Les pièces de forte section doivent être stockées à l'abri du soleil et des courants d'air pour en ralentir le séchage, chaque essence ayant par ailleurs un comportement différent.

Voir pérennité du bois pour un tableau reprenant les différents retraits des bois de l’état vert à l’état « sec à l’air » (12 % d’humidité), et un tableau présentant le mouvement du bois par rapport à l’humidité relative de l’air.

Ne pas confondre retrait et mouvement :

  • Le retrait est dû au séchage du bois depuis l’état fraîchement coupé jusqu’à l’état sec.
  • Le mouvement est dû aux variations d’humidité relative de l’air, et ceci après séchage et mise-en œuvre.

Les essences à mouvement élevé devraient être utilisées sur quartier, le retrait étant moindre dans ce sens que sur dosse. Le bois doit être utilisé avec un taux d’humidité compatible avec son usage, surtout les espèces qui ont un retrait élevé, pour limiter le risque de déformations dues au mouvement. Des « vices de croissance » de l’arbre peuvent aussi engendrer du bois de réaction, qui se déforme différentiellement du bois normal dans le sens longitudinal, et moins dans les deux autres sens, engendrant des contraintes internes (qui peuvent intéresser certains charpentiers).
Le niveau d’humidité d’équilibre du bois est atteint après un certain délai, à la suite des variations d'humidité de l’air. Surtout dans le cas des bois de forte section, les valeurs extrêmes ne seront jamais atteintes, et le mouvement en sera moins important. Les pièces en contact avec l’humidité intermittente doivent néanmoins être assemblées de manière à permettre leur mouvement.

Matériau adapté aux sols difficiles

Par sa légèreté et sa souplesse, le bois est adapté aux pentes, sols de faible portance, pergélisols, zones de sismicité. Les affaissements sont d’une part plus faibles, d’autre part absorbés sans conséquences visibles (fissures) par les structures en bois. les coûts de fondations des nouvelles constructions sont réduits, surtout sur les terrains difficiles ou en pente. Les extensions, domaine particulier de l’architecture engendrant souvent des désordres dus au tassement de la nouvelle construction, sont souvent réalisées en bois, le faible poids de la structure entraînant un tassement moindre et donc moins de risques de fissures ou arrachements.
Dans les pays à forte sismicité, le bois est souvent préféré pour sa capacité à absorber les chocs sismiques au lieu de les transmettre. Au Japon, les assemblages sont à bords arrondis pour encore plus de souplesse.

Matériau biodégradable

Le bois non protégé est naturellement bio-dégradé par les associations d'insectes xylophages, de champignons et bactéries, et peu à peu érodé par le vent, la sécheresse, les ultraviolets solaires. La meilleure façon de construire pour préserver le bois varie selon la région. En zone tempérée le bois doit pouvoir respirer, certaines essences doivent être protégées du contact avec la pluie ou le sol. De nombreuses essences résistent longtemps en immersion totale (pas d'attaque de champignons), ou à une humidité passagère (tuiles de châtaignier, cuillère de cuisine en bois de buis). Ce sont surtout les atmosphères humides confinées ou l'eau stagnante qui favorisent respectivement les champignons et les bactéries, lesquelles préparent le travail des insectes xylophages.
La pose opportune de pare-vapeur, un traitement fongicide approprié peut ralentir le pourrissement d'une pièce de bois en contact permanent avec l'air et l'humidité ; l'essence et la provenance du bois détermine sa durée de vie (un bouleau français se dégradera rapidement, là où un bouleau de Sibérie dont la croissance a été deux fois plus lente résistera. Les piquets de pâture en chêne ou mieux, en acacia sont très résistants, avec un point faible : non pas la partie enterrée, mais le collet, au ras du sol.
Les pesticides (insecticides et fongicides sont de plus en plus utilisés, non sans risque pour la santé des utilisateurs, et pour l'environnement, et avec des problèmes pour le recyclage du bois et de ses déchets en construction. (les sciures ou poussières de ponçages de certains bois traités peuvent être violemment toxiques.

Facilité de mise en œuvre

Le bois se prête à l’autoconstruction, à la préfabrication, à l’artisanat comme à l’industrie. Le système à ossature est très flexible, les bâtiments en bois sont faciles à transformer et à agrandir. Les méthodes d’assemblage sont nombreuses et s’adaptent à toutes les situations, du simple clouage au collage très performant, en passant par les broches, plaques, boulons, etc.

Matériau résistant au feu

Le bois résiste mieux à l’incendie que d’autres matériaux. Lorsque les armatures du béton armé se déforment et font basculer la structure, le bois massif ne brûle que de 0 7 mm par minute (4 2 cm par heure) et la couche carbonisée forme une protection pour le cœur du bois. Il ne se dilate que peu et la structure reste stable, même si l’incendie dure longtemps. Enfin, les statistiques montrent que le risque d’incendie n’est pas plus élevé pour les maisons en bois que pour les maisons « traditionnelles ». De plus les pompiers ont coutume de dire que le bois a « l'élégance de prévenir » avant de céder, il craque, contrairement à une ossature métallique, ce qui leur laisse le temps de sortir.

Matériau durable

Tant que la toiture est bien entretenue, les maisons de bois sont remarquablement stables (facteur de durabilité), souvent plus que des maisons en briques ou béton. Beaucoup d’habitations à colombage datant de 1750 (notamment dans la région de Malmedy, Stavelot…), en Belgique, sont encore habitées et en très bon état. Certaines fermes du Pays de Herve datent de la fin du XVIe siècle. La France en possède quelques unes, notamment en Bretagne, en Normandie et en Alsace. En Scandinavie, en Slovaquie et en Pologne, un certain nombre d'églises en bois, sans aucune restauration importante, existent depuis 600 ans. L'Égypte ancienne nous a donné de nombreux meubles et une barque solaire en parfait état de conservation (environ 2 500 ans). Des bateaux coulés en mer, y reposent depuis des siècles ; récemment, une barque a été découverte dans la Somme (environ 900 ans). Leur bois se dégraderait cependant maintenant rapidement à l'air. Les fondations en bois d'une voie romaine subsistent encore sous une route moderne dans les Fagnes belges (région de Malmedy). Venise survit aux assaut répétés de la mer sur ses pieux de bois.

Aspects écologiques

Le bois est un matériau naturel, ayant consommé peu d'énergie et dans une certaine mesure, renouvelable. S'il s'agit d'un bois indigène, il a peu consommé d'énergie pour son transport, et ses déchets peuvent être recyclés sur place.
L'arbre, en poussant absorbe du CO2 et libère de l'oxygène. En zone tropicale, en mourant il subit une dégradation biologique par les insectes, bactéries et champignons qui utilisent de l'oxygène et libèrent une quantité égale de CO2 à celle absorbée par l'arbre durant sa croissance. Le bilan est alors dit « neutre » (avec au moins une exception ; la Terra preta). En zone tempérée, l'Humus forestier (si la forêt n'est pas détruite ou surexploitée) ou certaines tourbes accumulent une partie de ce carbone (puits de carbone). Par contre, si l'on coupe l'arbre à maturité et qu'on l'empêche de se dégrader en l'utilisant dans la construction, le gaz carbonique reste stocké. Il y a ainsi moins de CO2 dans l’atmosphère et ceci contribue à réduire l’effet de serre. Pour un temps seulement, cependant: quand la construction brûle ou est détruite et que ses matériaux de bois se décomposent dans une décharge, le carbone est libéré sous forme de CO2 ou de méthane.

L'utilisation du bois nécessite peu de matière et d'énergie, et ceci dans toutes les étapes d'une construction : la fabrication se fait naturellement, la transformation est faible, la mise en œuvre nécessite peu de produits annexes et reste généralement facile. La pollution des milieux physiques (air, sol, eau) est très faible, et les déchets peuvent parfois être recyclés dans d’autres constructions ou brûlés pour produire de l'énergie.

La consommation d’énergie grise pour la production de bois de construction (bois local, scié, raboté, prêt à l’emploi) est de 300 kWh/tonne, contre 450 pour les maçonneries traditionnelles en terre cuite, 8000 pour l’acier, 250 à 300 pour le béton ordinaire, et de 100 à 1 000 pour la pierre, selon le degré de finition.

Les panneaux ; Le recyclage des sous-produits du bois est une bonne chose, mais il faut faire attention aux colles utilisées qui peuvent, elles, être polluantes.

La présence de produits chimiques toxiques (pigments à base de métaux lourds, siccatif à base de plomb, colles, cires, vernis, fongicides et insecticides, peintures, etc.), ou de restes de clous et vis rend son recyclage délicat, mais pas moins que celui d'une plaque de plâtre, dont les couches sont difficilement séparables. Même brûlé, un élément de bois traité dégagera moins de gaz à effet de serre et de pollution que la seule production de chaleur pour la refonte d’un élément d’acier.

Confort

Les matériaux qui nous entourent ont sur nous un impact physiologique non négligeable. Le bois naturel est très positif dans ce domaine :

  • Le bois est hygroscopique. À condition de ne pas être recouvert d'une finition filmogène, il régule en partie la production de vapeur d'eau par les habitants. En effet, quand il y a trop d’humidité, le bois, qui a une grande capacité hygroscopique, absorbe cet excès pour le retransmettre à son environnement quand les circonstances l’exigent. Ceci est très agréable car un manque d’humidité (généré par le chauffage central) favorise les inflammations des voies respiratoires, la présence de germes pathogènes dans l’air, l’augmentation des charges électrostatiques…, tandis qu’un excès d’humidité perturbe les échanges de chaleur entre le corps et son environnement, sensibilise la cornée, diminue la résistance électrique de la peau, ce qui augmente le risque d’électrocution avec des appareils électriques défectueux, etc.
  • Le bois naturel ne contient pas de substances nocives et n'en produit pas en cas d'incendie. Mais certains produits de traitements, contenant des substances nocives, sont dangereux tant pour la santé des habitants que pour l'environnement. Les produits peuvent se dégager sous forme de gaz dans l’atmosphère intérieure, être délavés par la pluie et polluer les rivières, ou être transformés en fumées dangereuses lorsqu'on le brûle. Il convient donc d'être attentif à la nature de ces produits.

Les poussières fines de certains bois (ex. : kambala, iroko, chêne…) sont nocives.

  • Le bois est le moins radioactif de tous les matériaux de construction.

Grâce à la mise en œuvre à sec, les constructions en bois possèdent une atmosphère saine et un pouvoir isolant dès la fin du chantier, au contraire des procédés de construction par voie humide, qui mettent plusieurs mois à sécher, interdisant la mise en œuvre des finitions, produisant une atmosphère humide, froide et désagréable.

Par contre, le bois est un piètre isolant phonique. Il ne peut opposer de masse importante à la transmission des bruits aériens. On corrige ce défaut en ajoutant des matériaux isolants dans la composition de la paroi. Néanmoins, le bois absorbe les sons et il est utilisé pour répondre aux exigences des salles de concert.

La hausse du prix du pétrole et la crise énergétique qui s’en est suivie ont contribué à amener chez les gens un réflexe de calfeutrage le plus parfait possible. On emballe les taches d’humidité, on bourre d’isolant, on arrête l’air par des boudins sous les portes… Ces réflexes doivent être abandonnés dans une construction en bois, dont l’isolation est d’ailleurs souvent bonne. Le calfeutrage conduit au confinement des bois, et engendre pourriture et champignons.

Les panneaux

La plupart des panneaux sont assemblés avec des colles qui, après polymérisation, peuvent dégager du formaldéhyde ou aldéhyde formique (CH<>2O). Il s’agit d’un gaz qui, en concentration importante, peut irriter les yeux et la gorge, provoquer des bronchites chroniques. Chez certaines personnes extrêmement sensibles, des incommodations graves ont été signalées. On a découvert récemment que le formaldéhyde est l’une des principales substances s’attaquant au patrimoine génétique humain. Il est classé comme toxique et fortement soupçonné d’être cancérigène. Pourtant il entre dans la composition des colles, des vernis industriels, des produits désinfectants pour grandes surfaces (sols des hôpitaux…), des isolants thermiques des canalisations, des isolants électriques, des interrupteurs, et de certains plastiques. Le formaldéhyde est aussi émis par la fumée de cigarette, les flammes des fourneaux à gaz… Mais les principales sources d’émission dans les constructions sont les panneaux agglomérés. Lors d’un incendie, le taux de formaldéhyde dégagé est très important.

Le taux d’émission d’un panneau décroît avec le temps mais augmente dans des conditions d’humidité et de température élevée. Il est donc conseillé de ne pas le placer près d’une source de chaleur ou de prévoir une finition étanche à l’air.

Les panneaux classés « E1 » ont un taux d’émission de formaldéhyde très bas (moins de 9 à 10 mg par 100 g de panneau sec). Les contreplaqués ont une émission faible et la plupart des OSB ainsi que nombre de MDF sont E1. Il est préférable d'utiliser ceux qui ont un agrément technique, reconnaissables au marquage sur la face ou le côté, par exemple ATG/H.701 C E1.

Aspects économiques

La préfabrication permet de raccourcir fortement la durée du chantier, et la construction est sèche, ce qui permet d'effectuer plus vite les finitions et d'y habiter tout de suite. Cette rapidité permet de réduire fortement la durée de paiement d’un «double loyer». La légèreté du bois permet de se passer de gros engins de chantier, ce qui réduit aussi les nuisances (bruit, poussières), et les coûts pendant la construction. Mais la préfabrication en atelier, le recours à des équipes de montage polyvalentes représentent un véritable bouleversement des métiers du bâtiment et supposent une nouvelle forme d’organisation du chantier.

Lors de la construction, selon l'endroit, le bois ne s’avère pas toujours moins cher que les matériaux traditionnels, notamment parce que les intervenants sont très nombreux (bûcheron, débardeur, transporteur, sécheur, stockeur, scieur, grossiste, détaillant, charpentier), prenant chacun leur bénéfice, et dans certains pays, par manque de spécialistes.

À qualités mécaniques égales et isolation thermique améliorée, les murs en bois sont de 15 à 20 cm moins épais que des parois en maçonnerie. Le gain de surface est évalué à 10 % pour une maison individuelle.

L’avantage le plus important est la réduction possible des coûts de chauffage à long terme, favorisé par la réduction des ponts thermiques et la facilité de mise en œuvre d’une forte épaisseur d’isolant entre les montants de l’ossature.

Il est également possible de réaliser des éléments de charpente en panneaux de bois. À condition qu’elles soient bien calculées, les charpentes réalisées avec des panneaux sont relativement économiques.

Le problème du feu

Le bois est certes combustible mais, correctement dimensionné, il offre une résistance à l’incendie comparable à d’autres matériaux de construction.
La température d’ignition du bois (c’est-à-dire la température qu’il faut atteindre pour qu’il s’enflamme) est de 250 °C pour la plupart des résineux et de 350 °C pour les feuillus. Le bois ne brûle que de 0,7 mm par minute (4,2 cm par heure) et la couche carbonisée forme une protection pour le cœur du bois. Dans cette couche, le flux de chaleur est réduit de plus de moitié. Le bois est mauvais conducteur de la chaleur et ne se dilate que peu. À l'issue d’un incendie, sous sa surface carbonisée, le bois intact préserve sa capacité portante, au contraire des armatures du béton armé qui se sont déformées, dilatées, voire le plus souvent ont fait effondrer la structure.

Lors d’un incendie, le bois ne produit pas de fumées toxiques, au contraire d'autres matériaux comme les menuiseries en PVC qui, en brûlant, dégagent de l'acide chlorhydrique, des isolants en polyuréthane qui, eux, produisent de l'acide cyanhydrique.

L’acier perd ses capacités porteuses à partir de 450 °C, comme on a pu le voir pendant les attentats de New York où, après avoir brûlé quelques minutes, les tours se sont effondrées brusquement. Il existe cependant des structures en acier qui supportent des feux intenses comme par exemple le gratte-ciel à Madrid qui brûla pendant 19 heures sans s'effondrer. Pour protéger l’acier du feu on l’a longtemps floqué avec de l’amiante, maintenant interdite dans de nombreux pays à cause des cancers qu'elle provoque.

La résistance du béton se réduit des deux tiers à 650 °C.

Dans le béton armé les armatures se tordent et cela provoque assez vite l’effondrement de la structure. La brique résiste en général mieux que le béton.

Les panneaux : Lors d’un incendie, le taux de formaldéhyde dégagé est très important.

Le problème des insectes et des champignons

Ils peuvent faire peur, quand on voit des photos de petites bêtes agrandies dix fois, ou de mérule tapissant toute une cave.

Les insectes

Article détaillé : Liste des insectes xylophages.

En France, les dégâts des termites sont limités à des régions particulières du Sud-Ouest. D’autres insectes xylophages sont courants.

Les champignons

La psychose créée autour de la mérule vaut la peine d’être analysée. S’il est vrai que ce champignon peut causer des dégâts considérables, les conditions de son développement sont très rares, et introuvables dans une maison bien conçue et normalement habitée. Les autres champignons ne se développent que dans des circonstances d’humidité très forte.

Pour arrêter la propagation de la mérule, de même que les autres mycoses (dans les meubles ou les charpentes en bois des bâtiments), il n'y a rien de plus efficace qu'une solution aqueuse d'hypochlorite de sodium aussi appelée eau de Javel.

Une attaque de champignons ne peut commencer que si l’humidité du bois excède 20 % (voire 22 à 25 % pour des bois plus résistants).

L’humidité normale d’un bois est :

  • 6 à 8 % dans une maison avec chauffage central (humidité relative de l’air ± 45 %) ;
  • 10 à 12 % dans une ambiance intérieure (20 °C), avec air à 60 % d’humidité ;
  • 12 à 18 % pour un bois extérieur sous abri avec une humidité relative de l’air ± 75 %.

Les fautes ou circonstances suivantes peuvent causer une humidité trop élevée du bois :

  • eau stagnante ;
  • eau de condensation ;
  • humidité capillaire le long des murs ;
  • conduites d'eau non étanches ou cassées ;
  • humidité de l'air longtemps trop élevée ;
    • humidité du bois trop élevée lors du montage ;
    • confinement.

C’est souvent un problème de mauvaise conception qui génère les problèmes de champignons. Il existe des moyens très efficace de s’en préserver (Voir les conseils pratiques, décrits plus loin dans cet article).

Types de champignons

  • Les champignons de bleuissement (fragilisants)
Classification : Champignon du bleuissement. Distinction entre bleuissement primaire et secondaire.
Description et apparence : Coloration bleue à noire. Pénètre souvent de plusieurs centimètres dans le bois.
Conditions de développement : Température : 15 - 40 °C. Humidité du bois : > 25 %.
Destruction du bois : Il n’y a pas de destruction du bois, mais seulement une coloration.
Origine et causes :
  1. Bleuissement primaire : c’est généralement l’aubier de sciage et du bois de construction fraîchement sciés qui sont attaqués (pin, parfois aussi sapin, épicéa et mélèze ainsi que certains bois exotiques tels que le koto, par exemple).
  2. Bleuissement secondaire: bois non traité ou vernis exposé aux intempéries (portes de garages, portes, revêtements de façades, piscines couvertes, patinoires, etc.). Les résineux employés à l’extérieur doivent, selon la norme française, être traités contre le bleuissement, par des produits répondant à la norme T 72-085.
Importance économique : L'origine du bleuissement primaire sur des bois de construction et sciages fraîchement sciés peut entraîner de lourdes pertes dans les scieries, car les lots bleutés sont difficilement vendables. Les dommages causés par le bleuissement secondaire sont plutôt de nature esthétique que physique.
Utilisé en marqueterie pour obtenir un placage bleu (au XVIIe siècle).
Les grumes peuvent déjà être attaquées par le bleuissement. Les trous creusés par les bostryches ou les fentes de séchage sont des portes d'entrée idéales pour les champignons de bleuissement.
Classification  : Champignon de surface colorant le bois.
Description et apparence : Ne vit que sur la surface du bois, sans pénétrer dans la masse. Donne souvent une apparence d’ouate ou de duvet.
Conditions de développement : Température: de 24 à 28 °C. Humidité du bois: de 30 à 150 %.
La croissance est favorisée par de l’air humide et stagnant.
Destruction du bois : Il n’y a pas de destruction du bois, seulement une coloration qui peut être noire, jaune, rouge ou verte.
Origine et causes : Attaque le bois fraîchement scié, mais aussi le bois séché, dans des constructions mal aérées et souvent chauffées. Ce type de champignon peut apparaître sur n’importe quelle surface, du papier peint au plastique. Les inconvénients de ces champignons sont d’abord d’ordre esthétique, mais ils peuvent induire des gênes respiratoires et des réactions allergiques chez les personnes sensibles.

Conseils pratiques

« Protection sur plan » ou dispositions architecturales

Introduction

Si vous discutez de la protection par l'architecture, il est des gens de métier qui vous répondent « Mais bien sûr, c'est une question de bon sens que d'empêcher la pluie d'atteindre le bois » Pourtant, le nombre de constructions en bois (façades, jeux, bancs) mal conçues et dont seul un traitement de choc par imprégnation CCA assure pour un temps la tenue, est impressionnant.

D'autres vous diront qu'un bois non traité ne durera pas, quoi qu'on puisse faire pour le protéger naturellement, car l'humidité, les spores de champignons, sont partout, que les insectes volent, et qu’aucune disposition architecturale ne peut les en empêcher. À l'inverse, ceux-ci devraient visiter des fermes de 200 ans ou de vieilles églises dont la charpente, entièrement en bois, a résisté au temps sans les traitements modernes.

En creusant un peu, on peut découvrir que cet art de construire en choisissant une essence appropriée, en écartant l'eau du bois, en respectant la ventilation, et d'autres choses encore, est plus délicat qu'il n'y paraît. Et surtout que, s'il s'est transmis par bribes dans certains corps de métiers, il est difficile à retrouver dans son intégralité.

On trouve de nombreuses références de livres qui traitent de la préservation du bois, parlant des produits chimiques en grande partie. Mais aucun ne traite des dispositions architecturales en détail. Dans chaque livre, il y a bien un sous-chapitre qui en une page donne des conseils approximatifs comme « Prendre des dispositions au niveau de la construction pour empêcher que ne se créent dans le bois mis en œuvre des conditions permettant le développement de parasites »… Quelles sont ces dispositions ? Ce point est peu développé. Comme si cela ne valait pas la peine. Comme si ce savoir ancien, parfois perdu au fil du temps, n'était pas digne d’intérêt. Par exemple, passer au feu le pied des piquets avant enfouissement.

Ossature

Il existe un livre très bien fait sur la construction d’une maison-type à ossature de bois au Canada. Une vraie mine d’informations dont beaucoup des conseils ci-après sont tirés. Mais il ne s’agit que du système à ossature, utilisé surtout en Amérique, et peu adapté aux climats de certaines régions d'Europe. La structure de petite section organise des murs portants en bois, souvent préfabriqués en atelier, et qui laissent peu de liberté dans les transformations ultérieures de l’espace.

Les construction à ossature bois préfabriquées sont très intéressantes pour les chantiers qui doivent aller vite.

Madriers

Les constructions à madriers sont intéressantes pour les gens qui ont décidé de ne s’entourer que de matériaux 100 % naturels. Elles sont très dépensières en bois mais il n’y a ni isolation suspecte, ni problème de pare-vapeur… Cela pose d’autres problèmes tels que la difficulté de passer les tuyaux dans les murs, une isolation moindre, des fenêtres nécessairement petites… et, pour moi, le manque cruel de renseignements sur la bonne façon de les construire.

Poteaux-poutres

C’est une façon de construire qui permet une liberté beaucoup plus grande au point de vue des aménagements, car ce sont les poteaux, de large section, qui sont porteurs. On peut ensuite cloisonner comme on veut entre cette structure, décider d’avoir un large espace ouvert ou abattre des cloisons pour changer d’organisation. Tout ceci est bien sûr impossible avec les deux autres systèmes, où les murs sont portants.

La construction à poteaux-poutres est intéressante pour les jeunes couples. Lors du chantier, la maison peut n’être que « fermée », sans cloisons intérieures, ce qui revient moins cher qu’une maison à ossature. Les cloisons peuvent être posées bien plus tard, lorsqu’ils auront un peu plus d’argent. Lorsque la famille s’agrandira, il sera facile de changer la disposition des pièces ou d’agrandir la maison.
Il est aisé de construire une telle maison sans produits chimiques : la charpente est construite avec du bois de qualité, n’est pas confinée. Si un problème se pose, il est visible, on peut prendre des mesures à temps. Les bois enfermés dans les murs ne portent rien d’autre qu’eux-mêmes et on peut décider de prendre le faible risque de les voir attaqués. Ces maisons auront une grande durabilité dans le changement.

La prévention constructive du bois comprend toutes les mesures visant à protéger le bois de l’action des intempéries et de l’humidité. Elle a pour but de réduire les gonflements et rétrécissements indésirables du bois, tout en maintenant sa teneur en humidité au-dessous des seuils critiques pour les attaques par les champignons et le bleuissement. Il existe des règles de base et des détails constructifs assurant la pérennité du bois dans la construction.

En effet, de l’eau peut tomber du ciel, il faut donc avoir un bon toit ou un bardage efficace. L’eau peut remonter du sol, dans ce cas le bois gagne à être placé loin du sol plutôt que dans un carcan imperméable. Et ce qu’on a oublié à l’ère de l’isolation "thermos", c’est que le bois doit respirer et que la vapeur d’eau qui se condense doit pouvoir être évacuée rapidement.

Déterminer un calendrier

Une construction en bois est en général très rapide à réaliser.
Pour une maison à ossature bois traditionnelle moyenne, 12 à 16 semaines suffisent du début jusqu’à la fin, sans compter évidemment les aléas tels que rupture de stock ou mauvais temps. En comparaison, un chantier traditionnel en briques dure plus de six mois. Il est important de réaliser un calendrier réaliste pour réserver les machines ou sous-traitants, mais surtout pour commander les matériaux de sorte qu’ils arrivent juste au moment où ils doivent être mis en œuvre, et pour qu’ils ne doivent pas être stockés dans l’humidité.

Se réserver une certaine souplesse est aussi important pour pouvoir faire face aux imprévus.

Calendrier type d’une maison individuelle en ossature-bois, construite de manière traditionnelle :

  • Plans, financement et permis : durée imprévisible ;
  • Implantation et coulage des semelles : 1 semaine ;
  • Fondations, drainage et remblayage : 1 semaine ;
  • Ossature, couverture et solins : 2 semaines ; → à ce moment la construction est sous abri
  • Portes et fenêtres : 1 semaine  ;
  • Plomberie, chauffage et électricité : 2 semaines ;
  • Isolation thermique, pare-air, pare-vapeur : 2 semaines ;
  • Revêtements extérieurs de finition : 2 semaines ;
  • Revêtements intérieurs de finition : 2 semaines ;
  • Peinture, armoires et appareils : 2 semaines.

Pour une maison à ossature bois préfabriquée :

Une fois les fondations réalisées (deux semaines), l’ossature, la couverture, l’isolation, les revêtements intérieurs et extérieurs, les portes et les fenêtres sont amenés tout assemblés sur le chantier et montés en une après-midi. La plomberie, le chauffage, l’électricité et les finitions sont terminés en deux semaines.

Une maison réalisée en un mois… À condition évidemment que les éléments soient disponibles. En Amérique du Nord des villes entières sont construites à la chaîne de cette manière.

Pour une construction poteaux-poutres :

Après les fondations, on monte la structure portante, sur laquelle on construit le toit. Les murs ne sont montés qu’une fois le toit achevé, à l’abri des précipitations. Ce type de construction prend plus ou moins de temps selon les techniques constructives, le degré de préfabrication, le nombre d’ouvriers. Mais il a le gros avantage de mettre la construction sous abri avant même de monter les murs, ce qui est important sous les climats pluvieux.

Protection du bois sur chantier

Sur un chantier traditionnel en briques, les ouvriers ne font pas attention à l'humidité, et on ne protège que rarement les murs en construction. Lorsque l'on utilise le bois, le chantier durera moins longtemps, mais en contrepartie il convient d'être plus attentif à la protection du bois d'œuvre.

Transport

Il faut exiger un transport hors pluie dans un camion bâché. Dans la mesure du possible, le matériau devrait être livré en chantier juste avant son emploi, surtout dans le cas de cadres extérieurs de fenêtre et de porte, et de matériaux de boiserie extérieure.

Entreposage

Au cours des phases normales de la construction, le bois de charpente et les matériaux de revêtement sont livrés en chantier après que la fondation soit construite.
Les matériaux de charpente mis en place avant que la maison ne soit emmurée peuvent être mouillés pendant une averse mais ils sèchent rapidement.
Au contraire le bois rangé en piles serrées peut absorber et retenir une grande quantité d’eau.

Il faut stocker le bois sur sol sec et plan, séparé par tasseaux, surélevée du sol et sous couvert, ne pas laisser les éléments enfermés dans des emballages plastiques imperméables trop longtemps (au-delà de 8 à 12 jours pour des poutres et du lamellé-collé de dimensions ordinaires).
Les matériaux de boiserie intérieure ne seront livrés qu’une fois la couverture achevée, ils seront rangés dans la maison.

Mise en œuvre

Attendre suffisamment longtemps après la mise en œuvre du béton, de la maçonnerie, du crépi, avant de placer le bois, et surtout, bien ventiler. L'humidité présente dans tous ces matériaux doit être bien évacuée. Un minimum de 28 jours de temps d'attente devra être respecté pour que le béton ait atteint ses capacités de résistance mécanique optimales.

Attendre la disparition complète de l’humidité avant même d’entreposer le bois dans les locaux.

Les dispositions ci-avant concernent surtout le bois de finition intérieure (planchers, lambris) qui ne doivent pas trop gonfler pour ne pas ensuite présenter de mouvements trop importants. Ceci joue moins pour les pièces de grosses sections constituant la charpente.

Fondations

Étancher les fondations à leur point de jonction avec l’ossature en y appliquant une couche d’étanchéité ou coupure de capillarité.

Coupe technique dans le cas d’une dalle sur sol et fondations indépendantes en béton.

Les vides sanitaires sont sujets à devenir très humides et les pièces de charpente exposées à ces conditions sont susceptibles de pourriture, si un pare-vapeur n’est pas utilisé sur la surface du sol. Le vide sanitaire devrait également être ventilé. Lorsque l’espace est chauffé, les couvercles de ventilateur devraient être enlevés pendant l’été pour une meilleure ventilation. Le vide sanitaire ne devrait pas être construit en bois, mais avec de la pierre ou du béton, comme socle.

L'eau arrive sur le sol avec une certaine puissance et peut éclabousser la façade ou les éléments porteurs. Le débord de toiture est un premier élément réduisant le phénomène.

La fondation doit s’élever suffisamment au-dessus du niveau du sol du jardin (au moins 20 cm), sol qui sera de préférence incliné vers l'extérieur pour écarter l’eau de surface de la maison et pour protéger de manière satisfaisante la finition en bois et les pièces de charpente contre l’humidité du sol.

On drainera aussi l’eau sous la surface du sol, pour empêcher que le sous-sol soit humide. Pour ce faire un drain ou un tuyau perforé sont posés au périmètre de la maison.

Poteaux-poutres

Les piliers sont de préférence posés sur des soubassements en pierre ou en acier ayant un détail propre à éviter les remontées par capillarité et à favoriser l’écoulement rapide de l’eau, ou mieux : les piliers sont posés sur une lisse basse elle-même posée sur le soubassement.

La surface du sol peut être étudiée pour amortir ou détourner les gouttes. Les graviers sont une solution simple et efficace, un filet d'eau ou une grille peuvent aussi être envisagés. Attention à la terre nue qui en plus envoie de la boue sur la façade.

Contact avec le sol

  • contact direct : à moins que le bois soit d’une essence très durable, ce type de contact est à éviter.
  • poteau posé sur un soubassement dur (pierre, béton…) : beaucoup mieux, mais l’eau qui s’infiltre par capillarité entre les deux trouve du bois debout et remonte dans les fibres
  • la pose d’une lisse basse sous le poteau oppose à l’eau capillaire des fibres couchées, qui l’absorbent beaucoup moins, d’où une longévité plus grande
  • séparer le bois de l’assise par des pièces de métal : il faut éviter de confiner le bois debout par la pose d’un revêtement par exemple.

Attention aussi à la résistance au feu de l’assemblage.

Il est important de mentionner qu'il existe des poutres lamellées-collées de différentes grosseurs allant jusqu'à des portées de 40 m. Leur résistance est bien meilleure.

Charpente du plancher

Tout le bois utilisé pour la charpente d’une construction à ossature bois doit être bien sec (teneur en eau du bois 19 % maximum) au moment de sa mise en œuvre. La lisse d’assise est posée sur l’arasement des fondations, soit :

  • Si l’arasement est parfaitement de niveau, on pose la lisse directement dessus ou sur une garniture de mousse synthétique à cellules fermées.
  • Si l’arasement n’est pas de niveau, on peut asseoir la lisse sur un lit de mortier.

Il faut faire attention aux poutres encastrées dans les murs, car l’air n’y circule pas librement. Il faut prévoir un dégagement frontal et latéral de 12 mm au moins.

poteaux-poutres

La lisse basse se pose de préférence sur un soubassement en pierre ou en blocs d’argile, avec une couche d’étanchéité et une mise à niveau. On propose parfois de ne pas ancrer la lisse basse dans le soubassement, pour une plus grande souplesse dans la construction.
En réalité, l’ancrage n’est pas nécessaire. Le poids de l’ossature est bien suffisant pour interdire tout mouvement. Les maisons de colombage n’étaient jamais ancrées.

Le plancher est posé sur la lisse basse.

Ossature murale

Le type d’ossature murale dépend évidemment du système constructif, que ce soit poteaux-poutres, ossature ou madriers. Mais dans les détails il faudra adapter chaque système au climat spécifique de la région.

Le schéma mural de gauche montre la façon de construire la plus courante au Canada. : L’isolant est le plus gros possible. Il n’y a pas de lame d’air sous les bardages. L’air emprisonné augmente un peu l’isolation. Il n’y a aucun risque d’humidification profonde, l’air sec absorbant tout.

Schéma d'un système d’ossature croisée et de double isolation. Le pare-vapeur est placé entre les deux isolants. Ceci permet de faire passer toutes les gaines dans la première couche, mais pose la question de la résistance à l’humidité de cet isolant. Remarquez que les bardages verticaux sont posés sur un seul lit de tasseaux, horizontaux. L’évacuation de l’eau entrée accidentellement, ainsi que l’aération, se feront difficilement.

En Belgique ces détails seraient très mauvais. Dans l’air constamment humide de ce pays, l’aération doit devenir le souci principal de l’architecte.

Il faut que le bois respire, et donc laisser une lame d’air d’au moins 4 cm derrière le bardage pour aérer et éviter que ne se forment des moisissures ou que l’eau fasse gonfler les panneaux.

Les techniques de constructions sont aussi variées que les climats et les mentalités.

  • Centre communautaire de Lentig : Les bardages ne sont pas jointifs, ce qui améliore la ventilation.
  • Chambre d’hôte à Kobe : un système on ne peut plus simple de madriers verticaux…

Poteaux-poutres

Le système poteaux-poutres est, d’après moi, plus adapté au climat et à la mentalité de la Belgique. On voit la structure portante, ce qui est rassurant quant à la stabilité. La structure est ainsi mieux aérée et moins exposée au pourrissement.

Mais même dans un si petit pays il y a encore des différences de climat… Au bord de la mer le vent est fort, l’aération se fera facilement, mais il faudra prévoir de bons joints et un pare-vent derrière le bardage, pour éviter les courants d’air intempestifs. Par contre dans un fond de vallée humide et à l’abri du vent, les trous d’aération devront être surdimensionnés, et le pare-vent sera inutile.

La structure portante est disposée tous les 4 mètres, avec une section de 18 X 18 cm (facile à réaliser en rassemblant 3 profils standard de 6 X 18 cm. On les assemble avec des boulons traversants placés tous les 80 cm ou avec des plaques crantées.) Au droit des étages les assemblages se font en moisant les poutres et les poteaux.

Le principe constructif courant est de placer le mur en lui-même à l’extérieur de la structure, pour éviter les ruptures d’isolant.

Les murs sont constitués de pièces de bois de petites sections, car non portantes, placées de préférence tous les 60 cm, car les panneaux en font 120, et enserrant l’isolation. Si la structure est telle qu’elle forme des rectangles plus larges que hauts, ce qui est le cas le plus courant puisque les étages ont une hauteur de 2,5 à 3 mètres et que l’entraxe de la structure est de 4 mètres, l’ossature des murs sera posée verticalement (comme sur les schémas page suivante). Dans le cas contraire, un double étage par exemple, l’ossature murale sera posée horizontalement, et ceci dans le souci de limiter les portées.

On conseille en général de placer un pare-vapeur du côté intérieur de l’isolant. Le problème majeur de cette technique est que les trous, inévitables, de cette couche imperméable (par les clous, déchirures accidentelles, joints au droit des châssis etc.) vont concentrer la vapeur et c’est à ces endroits critiques que vont en premier lieu se poser les problèmes d’humidité.

Il est préfèrable placer un panneau d’OSB, 18 ou 22 mm, classe III Sterling (très dense, contenant de la paraffine) qui jouera le rôle de freine-vapeur. Les joints entre les panneaux doivent, eux, être étanches. L’humidité ne traverse que très lentement cette couche, et à condition que les matériaux du mur soient progressivement de plus en plus perméables à la vapeur (pas question d’isoler avec du polystyrène expansé), l’humidité sera progressivement transportée à l’extérieur sans causer de dommage. Il est possible qu’un peu d’eau se condense un peu partout, lorsqu’il fait très froid, car le point de rosée peut être atteint. Ce sera toujours mieux qu’un problème de pare-vapeur troué où toute l’eau condense au même endroit et où l’humidité peut véritablement devenir problématique.

Cependant il existe un système plus sûr, qui est de poser entre l’isolant et la lame d’air un panneau de sous-toiture « softwood », (Celit 4D ou Gutex, encore plus bio) isolant et respirant, perméable à la vapeur d’eau mais résistant à l’humidification accidentelle, qui évite que le point de rosée de l’air soit atteint dans l’isolant même, en séparant thermiquement celui-ci de la lame d’air.

Système 1 Système 2
Structure portante 180 × 180 mm Structure portante 180 × 180 mm
Panneau d’OSB paraffiné 18 ou 22 mm Panneau d’OSB paraffiné 18 ou 22 mm
Ossature 160 x 40 mm + isolation semi-rigide 120 mm
et lame d’air ventilée 40 mm
Ossature 100 × 40 mm + isolation semi-rigide 100 mm
Panneau perméable à la vapeur mais pare-pluie
Tasseaux 40 × 40 mm + lame d’air ventilée 40 mm
Bardage Bardage

Colombage

Entre les poteaux et poutres de la structure, on met traditionnellement un mélange d’argile et de paille. La paille est isolante, la terre accumule la chaleur. Lorsqu’il pleut sur une telle façade, l’argile de surface, humidifiée, gonfle et pousse contre le bois, de sorte qu’il n’y a pas de joint où l’eau peut s’infiltrer. La masse d’argile ne s’humidifie pas. L’argile possède cette caractéristique étonnante d’être hygroscopique (absorber puis rejeter l’eau en fonction de l’hygrométrie de l’air) et en même temps d’être étanche dans sa masse. Ce phénomène se remarque bien dans les jardins à terre argileuse, où l’eau de pluie ou d’arrosage ne pénètre pas dans le sol, et forme des petites flaques. L’argile, donc, pompe l’eau qui se trouve à sa proximité, c’est-à-dire près du bois. Ce qui protège bien le bois, toujours asséché par l’argile qui se trouve contre lui. La Terre-Paille est un bon isolant acoustique grâce à la souplesse et la masse de la terre crue… Tout en étant très bon marché.

Mais il est difficile de respecter les normes actuelles d’isolation des parois (k55) avec ce système. En plus le joint entre les poteaux et le mur s’ouvre avec le retrait et l’air froid passe directement dans la maison si on n’a pas prévu de détail particulier. Il est possible de construire en torchis à condition de bien penser les détails, mais il faut faire appel à un spécialiste. Commencez le travail au printemps car il faut 2 mois chauds et secs pour que le torchis sèche. Si vous commencez en automne vous risquez de vivre tout l’hiver avec un mur humide très désagréable.

Le torchis se tasse et un joint énorme se forme au-dessus du mur en 1 mois ½ environ, joint qu’il faudra remplir avec des briques de torchis sèches.
Un tel revêtement est exigeant, et il faut le rénover de temps en temps, ce qui n’est pas toujours accepté par les habitants. On en a alors vu garnir l’espace entre les bois avec de la brique et du ciment. Ceci ne pose aucun problème dans une paroi intérieure, mais à l’extérieur, si la façade n’est pas abritée et que la brique subit la pluie, des ennuis peuvent survenir : La brique souffre peu de l’eau de pluie. Mais sa structure alvéolée est poreuse comme une éponge. Elle se gorge donc d’eau de pluie (même par temps sec il y a de l’humidité dans les briques). Non seulement la brique ne pompe pas l’humidité contenue dans le bois, mais elle amène l’eau jusqu’à lui. Le bois est alors humide en permanence, et finit par pourrir aux endroits confinés…

Le pire est encore le recouvrement des façades à colombages par du ciment : il se produit des fissures au droit des bois, où l’eau rentre. Elle reste prisonnière à l’intérieur, faisant moisir toute la section, bien à l’abri des regards. Si on retire l’enduit et qu’on laisse respirer la structure, il est possible de la sauver.

Les étages peuvent être décalés les uns par rapport aux autres pour que la pluie battante ne les atteigne pas. Prévoir des profils, des renvois d'eau, des gouttières évacuant rapidement l'eau de pluie. On peut aussi construire des avant-toits en surplomb accentué.

Le bois en grosses sections pompe l’humidité par ses fibres. Si la base ou le sommet d’une pièce de bois est en contact avec l’humidité, elle pourrira très rapidement. Par contre, le bois résiste très bien à l’humidité perpendiculairement aux fibres. Tous les détails d’assemblage doivent donc placer aux endroits « dangereux » une pièce de forte section présentant ses fibres perpendiculairement à l’humidité.

Exemple sur une maison traditionnelle en colombages : Les poteaux verticaux sont protégés du contact de leurs fibres de bout avec l’eau : -en haut : par une poutre horizontale portant le toit -en bas : par la lisse basse sur laquelle ils sont posés.

Les bardages extérieurs

Ossature secondaire

La mise en œuvre des bardages implique tout d’abord une ossature secondaire, un ouvrage intermédiaire entre la structure porteuse et le bardage. Cette ossature secondaire est en principe obligatoire (il n’y en a pas dans le système 1, voir poteaux-poutres)

L’ossature secondaire est constituée soit par des tasseaux, soit par des chevrons (dans le cas de l’isolation par l’extérieur), soit par deux lits croisés de chevrons et de tasseaux, soit par des profilés métalliques. La pose des tasseaux doit permettre une circulation d’air au dos des bardages et l‘écoulement des eaux introduites accidentellement entre le bardage et le pare-pluie. Ossatures secondaires.jpg

Système 1 :

Les lames sont posées sur des murs à ossature bois ne comportant pas de parement extérieur, le contreventement étant intérieur. Le bardage horizontal est appuyé directement sur la structure des murs, en laissant une lame d’air de minimum 3 cm entre le bardage et l’isolant. C’est facile, moins cher, mais plus risqué, car si de l’eau s’infiltre, elle atteint directement l’isolation, et si cette isolation s’affaisse, elle s’appuie directement sur le bardage, d’où un risque accru de pourrissement.

Système 2 :

On a ajouté une plaque de celit 4D ou de Gutex à l’extérieur de l’isolant, pour le protéger. Dans ce cas il faudra prévoir un lit de tasseaux verticaux dans le cas d’un bardage horizontal, et deux lits croisés dans le cas d’un bardage vertical. Attention à ne pas poser seulement un lit de tasseaux horizontaux pour le bardage vertical car l’eau entrée accidentellement ne pourrait pas s’écouler, et la ventilation ne serait pas assurée.

Colombages

Dans le cas d’une couverture traditionnelle de maison à colombages, les lames, verticales, étaient posées directement sur les poutres secondaires, horizontales, de la structure. Il n’y avait pas de lame d’air et les bardeaux finissaient par pourrir. Les habitants les remplaçaient tous les trente ans.

types de lames

1. lames pour pose à clin ou à recouvrement

2. lames pour pose par embrèvement, c. à. d avec un profil travaillé

A. à joint penché et ouvert

B. à rainures et languettes

3. bardeaux

Les deux premiers systèmes étant utilisables horizontalement, verticalement ou incliné. Si elles sont à rainures et languettes, elles ne peuvent être utilisées qu’à condition de tenir compte de la direction du vent et d’être abritées. Horizontalement, on utilisera de préférence des planches à profil étudié pour le rejet d’eau. La pose des bardeaux est détaillée dans une fiche en annexe.

Les lames posées horizontalement : cas de figure.

Types bardages.jpg

.......A...................B....................C....................D....................E....................F....................G

A : mauvais : Un joint sur deux reçoit la pluie et pourrira

B : mauvais : L’eau coulant sur le bardage risque de pénétrer par capillarité

C : bon : L’eau coule sur le bardage avec peu de possibilité d’y pénétrer

D : Très bien : Le profil des lames est spécialement étudié pour rejeter l’eau.

Pose à clin :

E : moyen : l’eau qui coule sur la face inférieure peut remonter par capillarité.

F : mieux : Le profil est spécialement étudié pour rejeter l’eau.

Embrèvement :

G : bien : l’eau coule toujours vers le bas, le bardage est bien ventilé, mais une rafale de vent peut faire atterrir une goutte sur le pare-pluie, qui devra être bien étanche. (1, 31 & 74)

En théorie, la pose des lames de façon verticale est conseillée car elle permet un écoulement plus rapide de l’eau de pluie. Cette pose requiert cependant une protection totale des bouts des lames par un débord de toiture. Malheureusement certaines prescriptions urbanistiques limitent ces débordements à un minimum insuffisant pour protéger le bardage. Une pose horizontale est alors préférable. (22)

L’épaisseur des lames sera choisie en fonction de la nature du support (continu ou discontinu), de la résistance aux chocs et au feu. Les épaisseurs les plus courantes sont 18 et 22 mm. On utilise de façon courante des lames d’épaisseur supérieure ou égale à 15 mm pour un entraxe des supports de moins de 40 cm, et d’épaisseur supérieure ou égale à 18 mm pour un entraxe jusqu’à 65 cm.

La largeur exposée des lames ne dépassera pas 7,5 fois leur épaisseur, sauf le Western Red Cedar, jusqu’à dix fois.

Il faut savoir que la tendance au voilement d’une pièce sera d’autant plus grande que son élancement (rapport largeur-épaisseur) sera élevé. Les dimensions commercialisées les plus courantes sont :

  • 24 x 60 mm à 24 × 80 mm pour le châtaignier
  • 18 x 125 à 22 × 145 mm pour le sapin, l’épicéa, le pin sylvestre, le pin maritime et le douglas
  • 18 x 140 à 19 × 190 mm pour le western red cedar

La longueur des lames n’est limitée que par la disponibilité des grandes longueurs.

Le recouvrement d’une lame sur l’autre est au minimum 10 % de la largeur totale des lames, et de 20 mm pour les lames de 190 mm de largeur. Il faut aussi ménager un jeu dans l’assemblage pour permettre le mouvement.

Le bout des lames

lames horizontales : s’il n’y a pas de rainure et languette en bout, le raccordement doit se faire sur un montant. Il est, comme partout, conseillé de ménager un jeu de 1 mm.

Lames verticales : les lames sont fixées sur au moins deux appuis. Elles sont bouvetées en bout, la languette étant placée en partie supérieure ou l’on construit un solin ou l’on prévoit un profil à rejet d’eau.

Les bardeaux

L’épaisseur moyenne est mesurée au milieu de la longueur et doit être d’au moins 5 mm. La largeur est comprise entre 6 et 30 cm. La longueur est comprise entre 20 et 60 cm.

Lors de la mise en œuvre du bois il faut veiller à une orientation optimale des lames de bois par rapport à la pluie, pour favoriser une bonne ventilation et un écoulement efficace.

La préservation

Pour les bois durables (par exemple, le Western Red Cedar, le bois le plus utilisé en bardages grâce à ses qualités conjointes de durabilité, de faible masse volumique et de facilité d’usinage), la question de la finition est de nature strictement esthétique. Sans finition, le bois prendra une teinte grisâtre. Le bois devenu gris ne demande aucun entretien. Par contre on peut décider d’appliquer une couche de finition, que ce soit par souci esthétique, pour éviter les mouvements dus à l’humidité ou parce que l’air est pollué. En effet, les particules de suie présentes dans l’atmosphère s’accrochent sur la surface relativement rugueuse du bois, qui devient alors gris foncé à noirâtre, au lieu de prendre une belle couleur argentée. Attention : Une fois la finition appliquée, il faudra l’entretenir. Mieux vaut ne pas mettre de finition si c’est pour la laisser se détériorer.

Extrémités

Bardage haut.jpg Bardage bas.jpg

Le traitement des extrémités du bardage est très important. En partie haute, le débord de toiture protège le bois de la pluie mais aussi des ultraviolets. En partie basse, le bardage ne doit pas aller jusqu’au sol, à cause des éclaboussures et des remontées capillaires. La garde au sol doit être de 20 cm minimum. Ces deux extrémités doivent être équipées de vides garantissant l’entrée d’air dans l’espace de ventilation, et de grilles empêchant les rongeurs ou les oiseaux d’y pénétrer. (6)

Les angles

Bardage angles.jpg Vcoupelamedair.jpg

Les angles sont un point faible dans le bardage, à cause de la présence de bois de bout, qu’il faudra le plus souvent recouvrir d’un bouche-pores. Ils peuvent aussi devenir une occasion d’expression architecturale, par la façon dont l’assemblage est réalisé.

L'empilement horizontal et même la juxtaposition verticale produisent des joints où l'eau peut s'infiltrer. Outre une ventilation derrière les bardages, il est vivement recommandé de prévoir un large débord de toiture pour protéger durablement le bois.


Dans les bâtiments hauts on recoupe la lame d’air, pour éviter l’effet de cheminée en cas d’incendie mais aussi pour obtenir un joint bien marqué entre les lames verticales. Le détail de droite est préférable car en cas d’incendie, le métal a tendance à fondre très rapidement… (6)

Solins

Un solin devrait être utilisé à toutes les jonctions. L’intersection de deux types de matériaux est un exemple typique de construction qui exige un solin. L’enduit est séparé d’un parement de bois en contrebas de celui-ci par une moulure-larmier. Pour empêcher l’eau de s’introduire dans le mur, un solin formé est posé au-dessus du larmier de manière à écarter l’eau du bord extérieur. Le solin doit être prolongé de 8 cm au-dessus de cette moulure sous le papier de revêtement. Ce genre de solin est également utilisé au-dessus des fenêtres et des portes à moins qu’elles soient protégées par autre chose, et des autres saillies où il est possible que l’eau s’introduise dans la charpente. (5)


Pour la mise en œuvre des panneaux dérivés du bois en revêtement extérieur :

- au niveau des joints horizontaux, disposer des bavettes métalliques ou assurer le recouvrement de la plaque inférieure par la plaque supérieure

- au niveau des joints verticaux, mettre en place un profilé métallique ou un couvre-joint en bois massif ou en panneau.

Les fixations

Utiliser uniquement, même s’ils doivent être recouverts, des attaches et des fixations zinguées ou faites d’un métal inoxydable.

Prévoir les variations dimensionnelles dues aux changements d’humidité, et en tenir compte pour la conception et la mise en œuvre, en laissant un jeu dans les joints et en ne fixant pas les pièces de façon trop rigide. Par exemple les lames de bois ne seront fixées qu’une fois sur chaque tasseau.

Les raccords

Eviter ou recouvrir les coins, les joints, les rainures dans lesquels l'eau pourrait stagner.

Dans tous les cas éviter les pièges à eau pour éviter les remontées par capillarité. Eviter aussi les surfaces horizontales de bois de bout exposées à l'eau. Pratiquer des coupes biaises ou recouvrir ces surfaces.

Eviter les pièces métalliques traversantes, par exemple aux raccords de locaux intérieurs sur l'extérieur, car elles constituent un pont thermique qui engendre la condensation. Si nécessaire, obturer les extrémités des chevilles et des broches avec des bouchons en bois côté extérieur.

Les châssis

Ils doivent présenter un profil chassant l'eau le plus loin possible vers l’extérieur, surtout dans la partie basse, qui est la plus exposée. Un grand « nez » taillé dans le même morceau de bois que le reste de la traverse est préférable à un petit profil rajouté.

Choix du bois

1. On choisira un bois assez rigide pour supporter les efforts auxquels la menuiserie est soumise (force du vent, mais aussi manipulation). Dans cette optique, la masse volumique est importante, du fait qu’il existe un rapport entre cette valeur et la rigidité d’une espèce de bois. C’est surtout pour les menuiseries extérieures aux dimensions plus importantes (2,50 m et plus) que c’est important. Pour les bois feuillus, une masse volumique de 500 kg/m³ est à conseiller, pour les résineux, 450 kg/m³. Si la masse volumique d’un bois est moindre, il faudra augmenter les sections prévues.

2. La stabilité dimensionnelle du bois est importante pour éviter les pertes d’étanchéité, les parties ouvrantes qui coincent, etc. On choisira une espèce dont la stabilité dimensionnelle est bonne ou, à défaut, une autre espèce, mais séchée avec soin. Pour information, on dit que le mouvement entre 60 % et 90 % d’humidité est

  • faible : mouvement inférieur à 1,5 % : stabilité dimensionnelle bonne
  • moyen : mouvement entre 1,5 % et 2,8 % : stabilité dimensionnelle moyenne
  • élevé : mouvement supérieur à 2,8 % : stabilité dimensionnelle faible

(en annexe, un tableau des mouvements de certains bois et une liste de bois convenant pour les châssis)

3. Des pièces de bois contenant du bois de tension ou de compression ne peuvent pas être utilisés en menuiserie extérieure (un arbre soumis à des contraintes risquant de le déséquilibrer ou de l’arracher, une pente raide ou des vents dominants par exemple, produit du bois de tension (feuillus) ou du bois de compression (résineux), dont le retrait-gonflement est tout à fait différent de celui du bois normal.)

Les détails

C’est principalement au droit des fenêtres que la pose d’un pare-vapeur est problématique. Les coupes théoriques ne sont pratiquement jamais bien appliquées. Il en résulte des défauts d'étanchéité à ces endroits pourtant les plus sensibles.

Les laques ne pénètrent pas dans le bois, elles forment une couche imperméable à l’eau et à l’air. Pour cette raison il faut prendre quelques précautions avant de les appliquer :

  • Le bois doit être sec lors de l’application.
  • Toutes les faces du bois doivent être traitées avec le même produit de finition. En effet, si l’extérieur du bois est laqué et l’intérieur lasuré, la vapeur d’eau venant de l’intérieur de la maison passe la barrière de la lasure, traverse le bois, et se retrouve bloquée de l’autre côté, entre le bois et la laque. Des moisissures peuvent alors se produire sous la couche de laque. Pour cette raison il est fortement déconseillé à ceux qui ont acheté des châssis non traités de les peindre d’une couche filmogène, car ils risquent de voir la peinture former des cloques, se fissurer, et leur bois pourrir alors qu’il ne devait au départ pas être traité… Nos anciens peignaient toujours une couche de peinture ou vernis supplémentaire a l'intérieur du bâtiment.
  • Les façades exposées au Sud peuvent chauffer très fort en été, ce qui provoque aussi le craquèlement de la laque.
  • Les parties intérieures traitées doivent-être recouvertes d'un top, vernis ou peinture pour éviter le risque d'émanations de vapeur nocives.

Les seuils de fenêtre.

Il convient de s'inquiéter de leur forme pour s'assurer que l'eau de pluie soit bien rejetée vers l’extérieur. Pour cela il importe que chaque seuil soit débordant d'au moins 4 cm du niveau fini de la façade, qu'il soit muni d'un casse goutte (appelé aussi goutte d'eau), et que de chaque coté il remonte un peu pour éviter que l'eau ne coule sur la façade en laissant des traces d’humidité sous les fenêtres.

Vseuils.jpg

Différents styles de casse-goutte sont possibles, du demi-rond (A) à l’ancienne, au triangle (C) plus moderne, en passant par le carré. Le quart de rond (B) n’est correct que dans le sens dessiné, tandis que des profils plus spéciaux sont possibles à condition que l’eau n’ait pas l’occasion de passer. Pour cela il faut une hauteur de 6 mm minimum et une remontée pas trop proche de l’horizontale. Cas limite : (D) .

Intérieur

L’humidité confinée

Ce n’est pas l’humidité en tant que telle mais le confinement qui engendre les problèmes. Il n'y a aucun risque dans une chambre à coucher, mais la salle de bains, la cuisine et la buanderie produisent beaucoup d'humidité. Celle-ci se condense et si la ventilation n'est pas assurée, le bois commence à moisir dans les coins sombres.

La condensation apparaît lorsque la température des parois est inférieure au point de rosée. Dans les constructions à ossature bois, ce phénomène ne se produit que très rarement à la surface, mais il apparaît parfois à l’intérieur des parois, entraînant des désordres pathologiques. Les dégradations provoquées par ce type de condensation peuvent être très importantes car leurs manifestations restent longtemps invisibles. Pour l’éviter, on conseille en général de placer un pare-vapeur devant l’isolant, côté intérieur, et assurer sa continuité, ce qui est très délicat, surtout dans les détails.

Le risque de concentrer toute la pression de vapeur aux endroits critiques, car c’est toujours là que le pare-vapeur se déchire, est trop important. Un panneau continu d’OSB classe III Sterling paraffiné remplace avantageusement le pare-vapeur, à condition d’utiliser une isolation respirante, et de respecter la règle de base : Les composants de la paroi doivent être de plus en plus perméables de l’intérieur vers l’extérieur.

Il faut aussi ventiler les zones invisibles ou confinées, sans oublier d’aérer soigneusement la pièce en question (ouvrir la fenêtre après le bain par exemple).

Les revêtements doivent être posés en prévoyant un léger jeu permettant aux lames de subir sans dommages les retraits et gonflements dus aux changements de l’état hygrométrique de l’air ambiant. L’humidité des bois devrait égaler, au moment de la pose, celle qu’ils auront en service (10 % pour le plancher, 16 % pour la charpente) . (3 & 73)

Revêtements de murs et de plafonds.

Comme le bardage extérieur, les panneaux décoratifs à l’intérieur doivent laisser l’air circuler derrière eux. La ventilation est assurée par la mise en place d’un double lit de tasseaux ou par leur pose discontinue. Le bas et le haut de l’ouvrage doivent laisser un passage pour assurer un flux continu d’air. Il est de plus conseillé d’éloigner le bois du sol d’environ 10 cm.

L’utilisation de produits de finition est recommandée si les revêtements sont susceptibles d’être en contact avec des graisses, de l’eau ou de la vapeur, comme dans les cuisines ou les salles de bain. Le vernis doit être appliqué de préférence avant la mise en place des panneaux. Dans tous les cas, les deux faces doivent être traitées avec un système de finitions équivalent. (3)

Contact entre le bois et la maçonnerie

Attention aux parties de bois qui sont enfermées dans la maçonnerie (cas typique d'une poutre dans le mur porteur). Il y a risque de pourriture lorsque les poutres sont posées à joint serré dans les engravures murales au point que l’humidité ne peut pas facilement s’échapper. L’engravure dans le mur pour ces poutres devrait être suffisamment grande pour laisser un espace d’au moins 1,5 cm sur les côtés et l’extrémité de la poutre pour la ventilation. (5)

Revêtements de sols

Le plancher est posé sur la lisse basse. (71)

Pour le choix du bois du plancher, la stabilité dimensionnelle et la dureté en fonction de l’utilisation sont plus importantes que la durabilité.

Si on décide d’intégrer un chauffage par le sol au parquet, il faut que le bois soit suffisamment sec au moment de la pose (8 à 10 % pour le parquet mosaïque ou à lames, 7 à 9 % pour le parquet contre-collé) et que la chape ait un taux d’humidité approprié. On conseille de faire tourner le chauffage à l’essai avant de poser le parquet, en augmentant la température de l’eau de 5° C max. par jour jusqu’à 35 °C max. Pour poser le parquet, le sol doit avoir une température de 15 à 18 °C pendant quelques jours. La température de l’eau du chauffage par le sol ne devrait jamais dépasser 55 °C. Les conduites d’eau devraient être espacées de 150 mm (300 mm maximum). Quoi qu’il en soit le bois présentera un retrait. De fines fissures de retrait apparaîtront lors de l’utilisation du chauffage et les joints s’ouvriront quelque peu, ce qui n’est pas un problème en soi. (22)

(en annexe une liste de bois convenant pour les revêtements de sols)

Sol de la salle de bains

Le bois massif peut être utilisé comme revêtement de sol dans une salle de bains, mais ce n’est pas conseillé. L’humidité de l’air n’est qu’une petite partie du problème. Il arrive fréquemment que l’eau des éclaboussures puisse pénétrer dans les joints, et créer une humidité permanente sous les éléments du parquet. Pour éviter cela il faut couler une couche épaisse de colle époxy sous les lames, appliquer un vernis en finition et renouveler régulièrement la couche de vernis. Il faut en outre laisser un joint de dilatation au pourtour de la pièce, en empêchant l’eau d’y pénétrer avec un joint de silicone. Tout ceci est très compliqué, ne tolère aucune erreur et laisse au bois le seul rôle de la décoration. (22)

D’après moi il est possible d’utiliser le bois en revêtement de sol pour la salle de bains, mais en acceptant de laisser des joints ouverts et un espace d’aération sous le plancher, comme on le fait pour les terrasses extérieures. Il faudra bien sûr prévoir une évacuation de l’eau, et utiliser un bois durable.

Escalier

Pour un escalier, il faut un bois qui ait : Une résistance élevée à l’usure, une bonne rigidité et une bonne solidité, une faible fissilité, une faible rétractabilité, une bonne aptitude à l’usinage. Liste non limitative de bois convenant pour un escalier : Chêne d’Europe, Erable d’Amérique, Frêne, Guatambu, Hêtre, Pin, Douglas (Oregon Pine), Southern Yellow Pine, Afrormosia, Afzélia, Iroko, Merbeau, Moabi, Red Balau, Panga-panga, Sucupira, Tatajuba, Wengé, … (22)

Les éléments extérieurs

Les éléments saillants

On prévoit des revêtements en cuivre, en zinc, en tôle, ou autre, sur la face supérieure des éléments de construction en bois exposés aux intempéries (pergolas, poutres et charpentes prolongées vers l’extérieur).

Les éléments exposés à la pluie ne présenteront pas de bois de bout vers le haut, seront coupés de biais plutôt qu’horizontalement, auront des profils étudiés pour le rejet de l’eau.

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Ci-dessus : À gauche, un poteau coupé droit sera vite détérioré par l’eau qui y restera stagnante : mauvais. Une coupe biaise est à conseiller, mais il faut en plus prévoir un produit de protection car le bois présente ses fibres de bout à la pluie. Les angles fortement arrondis(3 a 5 mm ) empêchent les blessures et les détériorations mécaniques du bois. À droite, une planche protège le poteau tout en présentant des fibres couchées à l’eau, qui ne pourra que difficilement y pénétrer. C’est la meilleure solution.

La terrasse

La terrasse est l’application qui exige les bois les plus durables (classeI-II), étant donné qu’elle est exposée aux intempéries sans protection et qu’elle reste souvent humide pendant de très longues périodes. Mais la durabilité n’est pas suffisante. Il faut également que le bois soit solide et qu’il ait une résistance suffisante à l’usure. Une espèce légère comme le Western Red Cedar est peu indiquée pour une terrasse où le trafic est intense. Non seulement les distances entre appuis devraient être considérablement réduites, mais la terrasse s’effriterait trop rapidement. Il est raisonnable de considérer qu’à partir de 600 kg/m³, ces problèmes ne se posent plus. La stabilité dimensionnelle est certes importante, mais moins que pour un châssis. On utilise donc en terrasse les bois durables qui ne sont pas assez stables pour être utilisés en menuiserie, et qui sont donc moins chers.

Liste non limitative de bois convenant pour une terrasse : Afrormosia, Afzélia, Azobé, Bangkirai, Bilinga, Ipé, Iroko, Jarrah, Châtaignier, Massaranduba, Merbeau, Moabi, Padouk, Robinier, Tatajuba, Teck de Moulmein (pas de Teck de plantation)…

Le grisaillement ou le noircissement du bois ne peuvent être évités qu’en appliquant une couche de finition pigmentée. Il est toutefois difficile de garder en bon état la couche de finition d’une terrasse, à cause du trafic, des salissures, des déplacement de meubles de jardin… Dans presque tous les cas, il est conseillé de ne pas appliquer de couche de finition et de laisser le bois grisailler. (22)

Les chevrons sur lesquels sont fixées les planches de la terrasse sont eux-mêmes placés sur des blochets (épaisseur 20 mm), en matière imputrescible et non capillaire, ce qui permet l’évacuation des eaux et isole le bois de l’humidité permanente. Hauteur libre sous plancher minimum : 5 cm. En cas de pluie persistante on peut s’attendre à un gonflement de 5 %, donc une planche de 10 cm de largeur peut s’élargir de 5 mm. Pour cette raison les joints laissés entre les planches ont une largeur d’au moins 10 mm. (26 & 55)

L’escalier extérieur

Aux exigences de durabilité, il faut ajouter des exigences de résistance mécanique, de résistance au gel et de stabilité dimensionnelle. Il est en outre souhaitable de rendre les marches non glissantes.

Liste non limitative de bois convenant pour un escalier extérieur : Afrormosia, Châtaignier, Tatajuba, Wengé, Les plus stables : Afzélia, Ipé, Iroko, Acajou d’Amérique, Merbeau, Padouk. (22)

Le toit

La charpente

L'humidité remonte aussi en toiture. Les charpentes restent souvent apparentes, surtout dans les bâtiments anciens, et cela a un effet protecteur pour le bois. La ventilation constante évite la formation de moisissures. Il convient d'être attentif, dans une rénovation par exemple, à ne pas enfermer le bois dans l'isolation.

  • Si les combles servent de grenier, il est plus intelligent d'en isoler le sol, cela évitera en outre de chauffer ce volume non habitable, et réduira la consommation d'énergie.
  • Si on transforme les combles en pièce habitable, prendre soin de placer l'isolation de manière à ce qu'elle n'enferme pas le bois. Ceci peut être réalisé notamment en décalant le tapis d'isolant vers l'intérieur, de manière à laisser circuler l'air derrière lui. Il faudra en outre prévoir une entrée d'air en bas et une sortie d'air en haut.

Un pare-vapeur (ou un freine-vapeur) est requis sur le côté chaud des murs et des plafonds. Mais même lorsqu’un pare-vapeur est utilisé, une certaine quantité d’humidité se présente autour des tuyaux et des autres ouvertures, et parfois même à travers le pare-vapeur lui-même. Si l’humidité s’accumule à l’entretoit ou sous un toit plat, la vapeur peut se condenser à certains endroits et causer des dommages. La meilleure méthode pour enlever cette humidité sous les toits est de ventiler suffisamment.

Il est courant de pratiquer des ouvertures sous le débord d’un toit sur pignon ou en croupe. Le mouvement de l’air par ces ouvertures dépend principalement de la direction et de la vitesse du vent. Des ouvertures supplémentaires près du faîte améliorent le système.

Un évent continu ou une fente grillagée conviennent pour ventiler un toit plat lorsque l’isolant est placé entre les solives de toit au niveau du plafond. Chaque espace entre les solives sera ventilé. Lorsque l’isolant est installé sur le revêtement de toit, l’aire entre les solives ne doit pas être ventilée.

Il faut aussi apporter une attention particulière aux bois de bout, les extrémités de ferme, les évidements et les perforations, car ces parties absorbent plus vite l'humidité par capillarité dans les vaisseaux du bois. Y appliquer une coupe de biais ou les recouvrir d'un bouche-pores. Lorsque la condensation est inévitable, prévoir l'élimination de l'eau. Penser à ventiler les vides sous planchers et sous combles.

Le schéma ci-dessous représente un essai de coupe dans une jonction mur-toit, pour un des deux systèmes. Ces exemples ont été choisis comme les plus adaptés au climat belge :

Poteaux-poutres respirant

L’air ventilant les bardages et la toiture Est représenté par les flèches grises.

V3Dpp.jpg

1 : Bardeaux

2 : Protection de débord de toit

3 : Support de couverture en planches

4 : Solive

5 : Sous-toiture

6 : Chevron

7 : Chevron de rive

8 : Soffite

9 : Aérateur de soffite

10 : Isolation du toit

11 : Bardage

12 : Vide ventilé et tasseaux

13 : Panneau softwood paraffiné

14 : Isolation et ossature du mur

16 : Panneau d’OSB classe III Sterling

18 : Poutre portant les chevrons

19 : Poteau structurel principal

Ossature

V3Dob.jpg
1 : Bardeaux

2 : Protection de débord de toit

3 : Support de couverture en planches

4 : Solive

5 : Sous-toiture

6 : Chevron

7 : Chevron de rive

8 : Soffite

9 : Aérateur de soffite

10 : Isolation du toit

11 : Bardage

12 : Vide ventilé et tasseaux

13 : Panneau de particules et pare-pluie

14 : Isolation et structure portante

15 : Pare-vapeur

16 : Panneau

17 : Sablière

La Couverture

Fabrication traditionnelle des essis (tuiles en bois) dans les Vosges

Il existe de vieux toits en bois, et ils résistent assez bien aux intempéries. Pourtant ils sont les plus exposés. Mais si la toiture est bien pentue, et que les bardeaux sont fendus (pas sciés), assez grossièrement pour ne pas coller les uns aux autres, et donc ne pas produire de capillarité et laisser une certaine aération, le tout sèche assez rapidement après une averse pour ne pas laisser le temps aux champignons de se développer. Au mont Saint Michel on remarque beaucoup de toits en bardeaux de châtaignier.

Une pente de 30° minimum et une bonne ventilation entre les bardeaux et la structure sont les meilleurs garants de la pérennité d’un toit en bois. À la fin de ce texte vous trouverez prochainement une fiche technique expliquant en détails la pose des bardeaux. (source : Van Hoorebeke Panels, Belgique)

Dans les pays où il neige beaucoup, il faut tenir compte de la fonte de la neige du toit. Au-dessus de la maison, chauffée, la neige fond. Mais sur le débord de toiture il gèle et il se forme une digue de glace qui retient l’eau au niveau du début du porte-à-faux. Une bonne isolation de toiture réduit le phénomène, mais on conseille en plus de placer une protection de débord de toit, qui doit se prolonger vers le haut, au moins 30 cm au-delà de la face intérieure de poteaux formant le mur. J’ai placé cette protection sur les coupes des deux pages précédentes mais il semble qu’elle ne soit pas vraiment indispensable en Belgique, compte tenu du peu de gel prolongé que nous connaissons.

Lorsque le toit est composé de bois contenant des matières corrosives (ex : Western Red Cedar), les gouttières, chêneaux, noues, etc. devront être réalisés en acier inoxydable, ou en cuivre dans certains cas, avec 0,8 mm d’épaisseur minimum.

Durabilité

Les bois les plus résistants

Choix des essences

Les bois peuvent être classés selon leur durabilité.

Après avoir conçu la construction dans ses détails et établi les classes de risque, on peut choisir l’essence adaptée à chaque utilisation. Les bois soumis à une humidification intense (meubles de jardin) seront de préférence choisis de classe de durabilité I (très durables), les bois soumis à une humidification occasionnelle (parois verticales non protégées) de classe II, etc.

On trouve des bois naturellement résistants en Europe ou ailleurs. Lorsqu’on parle d’écologie il faut penser à l’économie de produits que l’on réalise en préférant un bois durable, mais aussi au problème de pollution par transport que pose le bois venant de pays lointains. Il existe des bois durables dans la plupart des pays et il n’est donc pas nécessaire de chercher très loin.

Il est important de s’assurer que le bois que l’on achète provient de forêts bien gérées, histoire d’assurer la survie des hommes et des forêts partout dans le monde. Le premier label mondial attestant la bonne gestion des forêts est le FSC. Il fut mis au point après la conférence de Rio 92, pour les aspects sociaux et environnementaux du commerce du bois. Il est possible que se mette prochainement en place un label ISO 14 000 équivalent.

Il existe un label européen, PEFC, qui commence à s’étendre au Canada et à d’autres pays, mais ne traite pas des bois tropicaux.

Les labels placent la Belgique dans les mauvais élèves. Pourquoi donc ? La moitié du patrimoine forestier Belge est divisé en petites propriétés familiales. Or, le prix demandé pour une certification de bonne gestion par le FSC est fixe, quelle que soit l’importance de la propriété. Beaucoup trop cher pour les petits producteurs. En plus, à chaque passage de génération il faut payer des droits de succession, assez lourds. Pour ne pas devoir vendre une partie des terrains, ou emprunter, les héritiers procèdent alors à une coupe massive, d’arbres trop jeunes. Ils plantent aussi des arbres à croissance rapide, pour avoir une chance de profiter eux-mêmes de leur plantation. En effet, si un homme plante des chênes, c’est son arrière-petit-fils qui en profitera. Vous avez dit court terme…

On part généralement du principe que les bois foncés sont plus durables que ceux de teinte claire. Mais c’est une erreur, certains bois clairs sont tout aussi durables. Il arrive également qu’une même espèce présente d’importantes différences de teinte (Dark red Meranti : la teinte varie du rouge-brun foncé au brun rosâtre clair.)Il est utilisable en classe 3 si sa masse volumique est supérieure à 670 kg/m³, ce qui n’a rien à voir avec sa teinte...

Ce chapitre présente surtout des bois européens, avec quelques précisions de teinte ou de particularités :

Le Chêne C'est l’espèce feuillue la plus utilisée dans le Nord de l'Europe. Son dessin et sa couleur caractéristiques sont connues pour les meubles, les poutres du plafond, les escaliers des vieilles demeures. Le chêne pousse en Europe et dans d’autres régions. Par contre, les dénominations « chêne du Brésil » ou « Chêne asiatique » sont utilisées pour des bois n’appartenant pas au genre Quercus et sont donc abusives. La dénomination courante de Chêne est réservée aux genres Quercus Robur, pedunculata, et petraea, qui ont une bonne durabilité (II-III). Le chêne blanc d’Amérique (quercus alba) ressemble fort au chêne d’Europe, mais pousse plus vite. Attention, le chêne rouge d’Amérique (quercus rubra ou borealis) a une durabilité moins élevée (IV). Les chênes ont tendance à se fissurer lors du clouage, et contiennent des tannins qui peuvent, en présence d’humidité, donner une coloration bleu-noir aux endroits en contact avec des matériaux ferreux. (28)jhb :lbn

Le robinier Faux-Acacia C'est le bois le plus durable qui pousse sous notre climat. Il peut être utilisé en classe I ou II sans traitement. Il résiste même aux termites. Hors sol et exposé aux intempéries, il peut résister soixante ans. Malheureusement ses dimensions réduites limitent son utilisation. Il est difficile de s’en procurer en grandes longueurs. Le Robinier est aussi un bois très nerveux (ce qui est la cause des dimensions réduites des pièces) et se fend rapidement s’il est soumis à des contraintes. Mais en petites sections, c’est une bonne alternative aux bois tropicaux.

Les Mélèzes L'un des genres de mélèze, Larix, comprend une dizaine d’espèces, toutes originaires de l’hémisphère Nord. Ces Mélèzes sont moyennement durables (III), et ont un aubier très distinct. La densité des mélèzes de montagne peut atteindre 750 kg/m². Leur rigidité et leur densité forte en font un excellent bois de structure.

Le douglas

Ressemble à du sapin, mais a une durabilité plus élevée. Comme en plus il pousse vite, il est devenu un bois de charpente très utilisé en France.

Période de coupe

La qualité d’un bois, en plus de l’espèce, dépend aussi du climat, du sol, des conditions de pente dans lesquelles il a poussé, la période à laquelle on l’a coupé et la façon dont on l’a séché et débité.

La sagesse populaire dicte des périodes pour couper le bois, liées le plus souvent aux fêtes catholiques, qui étaient les repères temporels les plus faciles dans une société où les gens du peuple ne possédaient pas de calendrier. Le Chêne à Noël, le Bouleau entre les deux Notre-Dame. Parce que pendant ces périodes la sève est descendue dans les racines. Le bois est ainsi naturellement purgé de ce qui le rend nutritif pour les insectes…

Une manière simple de prévoir les dates de coupe des arbres en fonction de la conservation future consiste à se baser sur la lune. Cependant, une distinction doit être faite :

Lorsque la sève risque de favoriser champignons et insectes, il faut couper les arbres hors sève, c’est-à-dire en lune descendante et en saison de repos végétatif de l'espèce, c’est-à-dire en général l'hiver en climat atlantique, en février-mars ou parfois en août-septembre en zone méditerranéenne, etc. Ce cas concerne en général tous les feuillus. Attention de ne pas confondre "lune descendante" qui concerne la baisse de la lune par rapport à l'horizon (position "au-dessous" de l'orbite du soleil") et "lune décroissante" qui concerne la phase de lune allant de la pleine lune à la nouvelle lune.

lorsque la sève protège le bois (cas des résineux), il faut au contraire couper le bois en sève, c’est-à-dire en lune montante et en saison de croissance. Là aussi : ne pas confondre "lune montante" (position "au-dessus" de l'orbite du soleil") et "lune croissante" qui concerne la phase de lune allant de la nouvelle lune à la pleine lune.

Les bois tropicaux ne connaissent pas de saisons. Peut-on les couper n’importe quand ? On y pratique parfois l’annellation, c’est-à-dire qu’on enlève un anneau d’écorce au pied de l’arbre, pour empêcher la sève de monter. L’arbre perd alors ses feuilles. Après cet hiver artificiel, on coupe l’arbre, qui a déjà séché sur pied.

L’annellation se pratiquait aussi chez nous en période hivernale, et on laissait ainsi l’arbre sécher sur pied pendant un ou deux ans. Cette pratique est aujourd’hui interdite pour cause de risque de propagation des maladies… En Scandinavie on pratique aussi l’étêtage.

Les résineux, le hêtre, les bois blancs et à duramen non distinct doivent être abattus avant la fin avril. Éventuellement exploiter les bois riches en amidon (frêne, charme) en mai.

Pourquoi ces théories suscitent-elles si peu d’engouement parmi les professionnels du secteur ? Il s’agit certainement d’un problème social et économique. Si tout le monde demandait du bois coupé à la bonne saison, les bûcherons ne pourraient travailler que quelques mois par an. Que feraient-ils le reste de l’année ? Chômage technique en perspective… La solution traditionnelle était le travail saisonnier. Les « hommes du bois » étaient bûcherons l’hiver, et charpentiers à la belle saison. Ce système avait un avantage supplémentaire : Les chantiers n’étaient entrepris qu’en printemps-été, période où les constructions séchaient plus vite et risquaient moins d’être attaquées par les champignons avant même d’être achevées. Mais dans le contexte socio-économique actuel, le travail saisonnier est trop mal considéré pour que les professionnels acceptent le défi.

Encore quelques particularités historiques :

Le Pin gemmé est un pin maritime dont on a récolté la résine pendant de longues années. Lorsque l’arbre est trop vieux on le coupe et on l’emploie, comme les autres pins, en construction. On a remarqué que les pins gemmés ont une durabilité plus grande que les pins maritimes courants.

On raconte que le bois utilisé pour les constructions importantes, comme les cathédrales, était coupé par lune descendante, quelques jours avant la lune nouvelle, par vent calme de Sud, Sud-Ouest…

Tout le monde s’accorde à dire que le Hêtre est non-durable. Pourtant, Jean-Marie Satgé, scieur de bardeaux de robinier dans la région de Biarritz-Lourdes, a repéré un jour une toiture en bardeaux de Hêtre non traité, vieille de cinquante ans. Selon les critères de durabilité communément admis, c’est parfaitement impossible. Mais si ces bardeaux avaient été coupés au bon moment de l’année, à la bonne lunaison, et tout… ? ?

En Europe, on considère que la rudesse du climat des Alpes confère aux arbres une résistance et une durabilité supérieures. On dit aussi que les chênes destinés aux constructions navales devaient provenir de terrains très humides… Les bois des versants Nord sont plus durables que ceux des versants sud, car ils se développent moins vite et les cernes sont plus serrés.

Séchage

Débiter immédiatement les grumes, écorcer les résineux La dessiccation lente sous écorce est réservée aux bois durs et très durs.

Conservation après le séchage :

  1. si le bois a été séché naturellement : conserver sous hangar sec, éviter le contact avec le sol et le contact des grumes entre elles au moyen de cales, chauler les bouts (plus fragiles)
  2. si le bois a été séché artificiellement : l’emmagasiner dans un local propre à lui conserver son état de dessiccation

On peut stocker le bois quelque temps dans le local où il sera mis en œuvre de façon à ce que son humidité soit en équilibre avec celle du local.

Ça c’est ce qu’on en dit en général.

D’après Yves Hayot, le mieux est de scier les bois juste avant la Noël, pour bénéficier du temps froid et peu venteux pour le séchage. Et si on coupe le bois à Noël alors ? On a un an pour « flotter » le bois, c’est-à-dire le laisser dans l’eau. Cette pratique permet à la sève de sortir du bois. Malheureusement il faut trouver de la place pour faire cela, un fleuve de préférence, car la construction d’une cuve est vraiment très chère… Faute de fleuve, Yves Hayot se contente de scier le bois au moment de la commande car pour le bois de charpente, il n’y a pas besoin de séchage si le bois a été coupé au bon moment.

« Pour construire les stalles des cathédrales, le bois était coupé dès le début du chantier. On le stockait dans l’eau salée, puis on le dégorgeait dans l’eau douce. Le chantier étant très lent, le bois passait une période très longue dans l’eau. Une fois scié et façonné, il ne présente pas une seule fente. ».

On peut difficilement sécher un bois en dessous de 18 % à l’air libre. Pour certaines applications, on conseille le séchage artificiel.

Protection artificielle

Il faut préserver le bois lorsque sa durabilité naturelle est insuffisante pour garantir la longévité d’un ouvrage, et uniquement dans ce cas. Les produits de préservation du bois contiennent des biocides dont il ne faut user, pour d’évidentes raisons de santé, qu’avec mesure.

Si l’architecte a bien fait son travail de prévention physique et de choix approprié des bois, les produits ne devraient pas être nécessaires. En outre, les erreurs commises au niveau de la prévention constructive du bois ne peuvent être réparées, ni par des agents de conservation chimique, ni par d’autres traitements de surface qui ne feraient, au mieux, que retarder l’apparition des dégâts.

Mais il est vrai que l’on traitera souvent la structure portante de la maison, même si le bois utilisé est durable, car on ne sait jamais, rares sont les bois qui peuvent véritablement résister à tous les insectes existants… Et la faible proportion de bois traité est celle qui soutient le toit au-dessus de notre tête.

Certains produits comme les huiles et le bitume sont utilisés depuis toujours pour protéger le bois. D’autres produits naturels ont fait leur apparition plus récemment, et utilisent dans leur composition beaucoup de substances connues depuis longtemps. Beaucoup de produits naturels ou biologiques existent, mais les magasins n’en proposent généralement qu’une marque ou deux, et ceci uniquement pour des raisons de problèmes de stockage.

Traitement thermique

C'est un nouveau procédé, développé par exemple par l'École des Mines, à Wageningen aux Pays-Bas ainsi qu'au Canada, qui reste pour l'instant expérimental ; il est encore beaucoup trop tôt pour connaître les véritables avantages et inconvénients.

Le chauffage devrait améliorer la durabilité et la stabilité dimensionnelle des bois, sans apport de biocides. Par une thermolyse (chauffage à 150-200 °C en milieu aqueux), un séchage conventionnel puis un deuxième passage dans un four, sec cette fois, cette technique fragmente l'hémicellulose en la liant à la lignine, elle-même aussi partiellement modifiée. Ceci provoque l'apparition d'une structure réticulaire et rend ces composantes du bois moins reconnaissables, donc moins accessibles, aux champignons.

L'hémicellulose ne peut plus non plus attirer l'eau présente dans le milieu ambiant, et l'équilibre hygroscopique (EMC) du bois ne dépassera plus les 17 %. On se trouve donc en présence d'une matière qui n'est plus véritablement du bois, qui ne jouera plus de rôle régulateur d'humidité, mais, mis à part la dépense d'énergie pour les fours, cette méthode apparaît à première vue comme plutôt écologique, surtout pour des utilisations a haut risque comme l'extérieur.

Les huiles

L’huile en général est le traitement de surface le plus simple, le meilleur marché et le plus écologique. Elle protège le bois de l’eau en jouant le rôle de bouche-pores. Elle imprègne le bois, est non filmogène, et laisse passer la vapeur d’eau, ce qui permet au bois de sécher s’il a été accidentellement humidifié, mais avec une moindre résistance, en particulier en présence de sollicitations mécaniques. Les retouches sont faciles à réaliser.

L’huile de lin est une protection naturelle utilisée depuis longtemps pour protéger tous les bois, intérieurs comme extérieurs sous abri.

L’huile dure protège le bois de revêtements de sols tout en le laissant respirer, et a une certaine résistance aux sollicitations mécaniques

Les sels

Le sel de bore est une poudre blanche que l’on dilue dans l’eau pour en badigeonner le bois. Il est connu depuis longtemps comme protection intérieure contre les champignons, et répulsif contre les insectes. À l'extérieur il est très vite lavé par la pluie et n'est donc pas utilisé.

D’autres sels sont connus et utilisés pour la préservation industrielle, comme les sels de cuivre, chrome, arsenic, etc., qui sont très dangereux et absolument pas écologiques.

Décret no 2004-1227 du 17 novembre 2004 (République Française) : "Art. 1er. - L’article 13 du décret du 2 octobre 1992 susvisé est complété par un second alinéa ainsi rédigé :

« Il est interdit de mettre sur le marché le bois traité avec des composés de l’arsenic. » Art. 2. - L’article 14 du décret du 2 octobre 1992 susvisé est remplacé par les dispositions suivantes :

« Art. 14. - Par dérogation aux dispositions de l’article 13 ci-dessus, les substances et préparations de protection du bois constituées de solutions de composés inorganiques du type CCA (cuivre-chrome-arsenic) de type C peuvent être mises en œuvre au moyen de procédés utilisant le vide ou la pression pour l’imprégnation du bois dans des installations déclarées ou autorisées au titre de la rubrique 2415 de la nomenclature des installations classées. Les entreprises qui utilisent aux fins ci-dessus décrites des composés de l’arsenic tiennent à la disposition de l’administration, pour être présentés sur toute réquisition de l’autorité compétente, les renseignements relatifs aux quantités de produits utilisés et aux zones d’utilisation. »

Art. 3. - Il est ajouté au décret du 2 octobre 1992 susvisé un article 14 bis ainsi rédigé :

« Art. 14 bis. -

1. Par dérogation aux dispositions de l’article 13 ci-dessus, le bois traité aux solutions CCA dans les conditions décrites à l’article 14 peut être mis sur le marché pour un usage professionnel et industriel lorsque le traitement est mis en œuvre pour préserver l’intégrité structurelle du bois à des fins de sécurité.

2. Le bois ainsi traité est destiné aux usages suivants :

- charpente de bâtiments publics, agricoles, administratifs et industriels ;

- ponts et ouvrages d’art ;

- bois d’œuvre dans les eaux douces et saumâtres ;

- écrans acoustiques ;

- paravalanches ;

- glissières et barrières de sécurité du réseau autoroutier ;

- pieux de clôture servant au parcage des animaux ;

- ouvrages de retenue des terres ;

- poteaux de transmission électrique et de télécommunications ;

- traverses de chemin de fer souterrain.

3. En aucun cas le bois ainsi traité ne peut être utilisé :

- dans les constructions à usage d’habitation ;

- dans toute application comportant un risque de contact répété avec la peau ;

- dans les eaux marines ;

- à des fins agricoles autres que celles liées aux pieux de clôture pour animaux et aux usages de charpente ou autres structures visés au 1 du présent article ;

- dans toute application dans laquelle le bois traité risque d’entrer en contact avec des produits intermédiaires ou finis destinés à l’alimentation humaine ou animale."

Le bitume

L’asphalte naturel est utilisé depuis la nuit des temps comme protection des piquets de clôtures et des bateaux, les utilisations de bois les plus difficiles car les zones situées entre l’air et l’eau sont le terrain privilégié des champignons.

Les peintures

Beaucoup de marques proposent des peintures dites naturelles. Pour pouvoir porter ce titre elles doivent contenir au moins 90 % de produits naturels.

Les lasures sont non filmogènes et laissent le bois respirer. Elles sont plus faciles à retoucher et à rénover que les peintures filmogènes. Les lasures portant les codes C2 ou C3 sont fongicides (sauf la nouvelle gamme des C3) et anti-bleuissement.

Les Topcoats sont semi-filmogènes et sont parfois appelés lasures satinées. Avec le code CTOP, elles ont un effet anti-bleuissement.

Les peintures filmogènes empêchent certes l’eau d’atteindre le bois lorsqu’elles sont en bon état, mais contribuent à créer les conditions de confinement propres au développement des champignons dès qu’elles présentent des imperfections. Les peintures acryliques ne pénètrent pas dans le bois et peuvent former des « cloques » où l’eau s’infiltre. Les peintures à l’huile restent plus longtemps adhérentes.

Les vernis

Le vernis est une couche transparente épaisse, dure et filmogène. Il est utilisé pour la finition des parquets, les rendant insensibles aux taches. Mais le vernis empêche le bois de respirer, le rend inodore et froid. Le feuil s’use et les retouches sont visibles.


Autres

Dans la série « produits chimiques décriés », on peut citer la Créosote, qui, après de longues années de service, a été interdite par la commission européenne, d’une directive adoptée le 26 octobre 2001. Cette directive interdit la vente aux consommateurs, et s’applique aussi au bois traité à la créosote. Un comité scientifique de l’UE a en effet conclu d’une étude récente que la créosote a un potentiel cancérigène plus important qu’on ne le pensait, dépassant les limites permises aux termes de la législation existante, notamment à cause du benzo-a-pyrène (B[a]P). Il est possible de continuer à utiliser la créosote pour des applications industrielles, par exemple pour les traverses de chemin de fer et les poteaux télégraphiques, mais sa composition fera l’objet de restrictions plus sévères.

Bibliographie

  • Dominique Gauzin-Müller, Construire avec le bois, 1999, 283 p. (ISBN 2281191087) 
  • Karl-Heinz Götz – Pieter Hoor – Karl Möhler – Julius Natterer, Construire en bois : choisir concevoir réaliser, Moniteur, 1983 (ISBN 2-281-15081-X).
    Saint-Luc 4699 – 694.1
     
  • Julius Natterer, Thomas Herzog, Michaël Volz, Construire en bois 2, Presses polytechniques et universitaires romandes, 1994, 361 p. (ISBN 2-88074-250-1).
    SLB 008431 – 694.1
     
  • Dominique Gauzin-Müller, Construire avec le bois : Le matériau et ses dérivés – Conception des ouvrages en bois – Réalisations exemplaires- Aspects réglementaires, Le Moniteur, 1999, 311 p. (ISBN 2-281-19108-7).
    SLB 21238- 694.1
     
  • L.O. Anderson, Wood-frame house construction, U.S. Government Printing Office, 1970, 131 p. 
  • SCHL, Ted Kesik, Michael Lio, Construction de maison à ossature de bois - Canada, Société canadienne d’hypothèques et de logement, 1997, 323 p. (ISBN 0-660-95577-6) 
  • CNDB, Séquences Bois : De vêture en structure, le bois, un matériau moderne - 100 réalisations pour témoigner (exposition architecture Paris 1996), Layeur, 1997, 156 p. (ISBN 2-911468-11-2).
    SLB 020312 – 694.1
     
  • Christian Schittich, Single Family Houses : Concepts, Planning, Construction, Détail, 2000, 159 p. (ISBN 3-7643-6328-2) 
  • CTBA, Le guide des essences de bois : 61 essences : les choisir, les reconnaître, les utiliser, Eyrolles, 1997, 126 p. (ISBN 2-212-11821-X).
    (fiches techniques très complètes des essences de bois, tableaux de classement par caractéristiques, infos pratiques et dimensions des sciages.)
     
  • CTBA, Insectes et champignons du bois, CTBA, 1996 (ISBN 2-85684-036-1).
    (informations utiles à la détection et à l’identification, + mesures de lutte préventive et curative)
     
  • CTBA, Guide de la préservation du bois, CTBA, 1998 (ISBN 2-85684-038-8) 
  • Roch Payet, Le séchage des bois sinistrés, novembre 1998.
    bulletin de liaison no 42-43). Journées techniques internationales de la section française de l’ICOMOS, 10 et 11 décembre 1998 : les conditions d’assèchement des bois après un sinistre
     
  • J. Dubbelaar, Hout Vademecum, herziene Druk, Kluwer Techniek, 1994 (ISBN 90-201-2906-6) 
  • Dossier technique Bois, le Moniteur des Travaux Publics et du bâtiment, 1997 
  • H Bertrand, Carnet de route, L’architecture en bois en Région wallonne et alentours, juillet , 110 p. (ISBN 2-9600252-0-2) 
  • Frédéric Saliez, bois et Habitat, Carnet de route, tome 2, Étienne Bertrand, 2000, 160 p. (ISBN 2-9600252-1-0) 
  • Anne-Catherine Berckmans, , Étienne Bertrand, 2001 (ISBN 2-9600252-2-9) 
  • Patricia Butil / Bernadette Lozet, Habiter le bois en Wallonie, Mardaga, 1998, 172 p. (ISBN 2-87009-694-1).
    SLB020727-72.030.2)
     
  • Fersic, Classeur infoBOIS
  • Arbeitgemeinschaft Holz e.V. und Güte, Informationsdienst Holz, Fachverlag Holz, 1992 (ISBN 0466 2114).
    (SLB20957-691.11)
     
  • Friedrich Kur, L’habitat Ecologique, Quels matériaux choisir ?, Terre Vivante, 1999, 191 p. (ISBN 2-904082-72-7) 
  • Jutta Schwarz, L’écologie dans le bâtiment, Guides comparatifs pour le choix de matériaux de construction, Haupt, 1998, 168 p. (ISBN 3-258-05469-X) 
  • Manu Defays, Koen de Mesel, Henry Merlin, Pratique du Bois, 35 espèces et une réponse à toutes vos questions bois, asbl Bois, 145 p. 

Articles

  • Un choix de 40 bois utilisés en menuiserie extérieure, In : Courrier du bois (le), (Belgique, BNDB), mars 1990.
    p. 36-37
     


  • Restauration d’un chef d’œuvre de Franck Lloyd. Wright (moulin) -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 103 (10.1993) p. 16-17

  • Tableau des espèces de bois pour menuiseries extérieures. -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 105 (04.1994) p. 18-19

  • Terrasses en bois : principes de construction -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 105 (04.1994) p. 21-25

  • dossier Parquet -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 107 (10.1994) p. 13-25

  • Le Chêne d’Europe et d’Amérique -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 108 (01.1995) p. 19-26

  • Menuiseries extérieures : Quelles espèces de bois et comment choisir -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 108 (01.1995) p. 28-35 :

  • Question-réponse : Western Red Cedar -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 109 (04.1995) p. 14

  • Bardages en Bois : espèces et pose -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 109 (04.1995) p. 28-35

  • Western Red Cedar -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 110 (07.1995) p. 17-23

  • Merbeau -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 111 (10.1995) p. 19-22

  • Projet : logements sociaux en bois -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 112 (01.1996) p. 4-5

  • Projet : Maison forestière avec toit en bois. -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 114 (07.1996) p. 4-5

  • Teck -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 114 (07.1996) p. 7-8

  • La peinture des menuiseries extérieures en bois. -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 114 (07.1996) p. 22-25

  • Construction à ossature bois -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 116 (03.1997) p. 8-14

  • Châssis de fenêtre en Western red Cedar -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 117 (06.1997) p. 119-125

  • Un parc en robinier au cœur de Bruxelles -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 117 (06.1997) p. 19-21

  • fiche technique : Attaque du bois -

In : Courrier du bois (le) (Belgique, BNDB) no 119 (12.1997) p. 7-10

  • Nouvelle structure belge d’homologation de la protection du bois -

In : Courrier du bois(le) (Belgique, BNDB) no 128, 03.2000, p. 39-40

  • La « Platonisation » du bois -

In : Courrier du bois(le) (Belgique, BNDB) no 128, 03.2000, p. 47-49

  • Pentachlorophénol : une réglementation complexe et évolutive -

In : CTBA Info no 52 (03.1995) p. 30-32

  • Le pin traité en autoclave -

In : CTBA info no 56 1995, p. 9-13

  • Des pressions environnementales sur la préservation du bois. -

In : CTBA Info no 71, p. 38-40

  • IRG 2000 : nouveaux concepts et technologies innovantes en préservation du bois -

In : CTBA Info no 85 (10.2000) p. 26-32

  • Dossier menuiseries extérieures en bois -

In : Menuiserie no 38 (10.1999) p. 17-27

  • Dossier : Menuiseries extérieures en bois- L’intérêt de la protection préventive -

In : Menuiserie no 47 (07.2000) p. 15-19

  • Atteintes du bois : dissiper les malentendus -

In : Renoscripto no 1 (10.1994) p. 27-31

  • Votre maison en ossature ou bois massif ? -

In : Tu bâtis, je rénove no 166 (04.2001) p. 35-48

  • Panneaux bois -

In : Tu bâtis, je rénove no 150 (11.1999), p. 73-81

  • Le bois et la couleur -

In : Séquences Bois no 15, février 1997, p. 12-13

  • Créosote : au poteau -

In : L’écho des BOIS no 44-45, vendredis 2 et 9 novembre 2001, p. 13

Revues

  • Note d’information technique -

Le traitement curatif du bois dans le bâtiment (Belgique, CSTC) no 180, 06.1990

  • Detail -

Construire en bois (München, Institut für internationale Architektur-Dokumentation GmbH) no 1-Janvier-Février 2000 ISSN 0011-9571

  • Séquences Bois -

Bâtiments culturels (Paris, CNDB) no 25- Février 1999

  • Cahiers du CSTB -

no 415 (12.2000) DTU 36.1

  • Je vais construire -

Spécial bois - (Lasne, Media Office SA) no 210, mai 1998

  • Je vais construire -

Le bois dans l’habitation : 9 projets d’architectes (Lasne, Media Office SA) no 231, juin 2000

Circulaires

  • Circulaire du 12 avril 2005 du premier ministre relative aux achats de bois tropicaux écocertifiés. L’objectif est de porter les achats publics de bois certifiés à 50% en 2007 et à 100% en 2010.

Voir aussi

  • Portail de l’architecture et de l’urbanisme Portail de l’architecture et de l’urbanisme
  • Portail du bâtiment et des travaux publics Portail du bâtiment et des travaux publics
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