Bostra

Bostra

Bosra

Ancienne ville de Bosra 1
Patrimoine mondial de l’UNESCO
Voie romaine à Bosra

Voie romaine à Bosra

Latitude
Longitude
32° 31′ 05″ Nord
       36° 28′ 54″ Est
/ 32.51806, 36.48167
Pays Syrie Syrie
Type culturel
Critères (i)(iii)(vi)
No  identification (ID) 22
Région 2 Asie/Océanie
Année d’inscription 1980 (4e session)

1 Descriptif officiel (UNESCO)
2 Classification UNESCO

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Documentation du modèle

Bosra (quelquefois Bostra, en arabe بصرى) est une ville du sud de la Syrie, capitale de la région du Hauran. Située dans une région très fertile, au débouché des caravanes venant d’Arabie, Bosra connut la prospérité et joua un important rôle commercial, comptant jusqu’à 50 000 habitants.

Jadis capitale de la province romaine d'Arabie et importante étape sur l'ancienne route caravanière de La Mecque, Bosra conserve, enserrées dans ses épaisses murailles, un magnifique théâtre romain du IIe siècle, des ruines paléochrétiennes et plusieurs mosquées.

La ville actuelle s'est développée de manière précaire et désordonnée sur les vestiges de la cité ancienne qui était à peu près dépeuplée il y a un siècle. Elle n'a donc en commun avec celle-ci que le nom et les pierres de construction. Mais le fantôme de la grande cité antique plane au-dessus des maisons basses, très fermées sur elles-mêmes : on y voit des mosquées et des minarets, des portes, des vestiges de vieilles maisons et d'églises. Dans les passages étroits et sinueux, des colonnes antiques se dressent dans les endroits les plus inattendus. Au sud de la ville se dresse l'énorme citadelle arabe, élevée en carapace autour du théâtre romain.

Bosra est inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO.

Sommaire

Histoire

Habitations modernes et niveaux antiques le long de l'axe principal

Située à 141 km de Damas, au cœur de la région fertile du Hauran, sur un plateau basaltique, Bosra entre dans l’histoire à l’époque hellénistique. Ses roches noires, employées dans la construction depuis des siècles, confèrent à la région entière beaucoup d'originalité. De plus, la dureté du basalte a permis aux monuments de résister à l'usure.

La ville est mentionnée pour la première fois dans des archives égyptiennes en 1350 av. J.-C. sous le nom de Busrana, mais ne se développe réellement qu'à partir du IIe siècle av. J.-C. lorsqu'elle devient la capitale régionale de la Nabatène, titre qui lui sera accordé officiellement au Ier siècle ap. J.-C. sous Rabbel II. Sous les rois Arétas III et Arétas IV, elle tombe sous la coupe des Nabatéens.

En 106, elle devient la capitale de la province romaine d’Arabie créée par Trajan après l’annexion de la Nabatène. Étant sur le principal axe de communication, la Via Nova Trajana, elle bénéficie de cette position et de l’installation de 5000 légionnaires : Bosra devint assez rapidement la garnison définitive de la legio III Cyrenaica. Agrandie et embellie d'édifices publics organisés autour d'un cardo et d'un decumanus, elle est rebaptisée Nova Trajana Bostra par Trajan, entre 98 et 117. Au cours du même siècle, on y construit le grand théâtre de 17 000 places, un des plus vastes de l’Orient romain, demeuré presque intact jusqu'à nos jours.

Dès le début du IIIe siècle, le christianisme, en pleine expansion, va changer le paysage urbain : de nombreuses églises sont bâties, ainsi qu'une cathédrale dédiée aux saints Serge, Bacchus et Léonce.

Pour la tradition musulmane, c’est à Bosra que le moine chrétien nestorien Bahira reconnut Mahomet, alors âgé de dix ans, qui accompagnait son oncle "Abou Talib", comme étant le prophète attendu et annoncé par Jésus lui-même. Après la conquête musulmane de Bosra en 632, la région devient le champ de batailles des Musulmans et des Byzantins qui se disputent le contrôle de la Syrie. Trente-six mosquées, dont la mosquée El Omari, sont construites et de nombreux Chrétiens se convertissent. Les Seldjoukides, gouvernant la ville à partir de la fin du XIe siècle apr. J.-C., y rétablirent la prospérité et la protégèrent des Croisés.

Fortifié par Nour Ed Din, les Ayyoubides feront du théâtre romain une véritable citadelle qui sera conquise par les Mongols. Baybars la restaure en 1261. Cette ville demeura pour une longue période un passage obligatoire des pèlerins. il existe jusqu'à nos jours une grande famille, appartenant à la tribu "al-Moquedad", qui porte le nom "al-hudjadj" (les pèlerins), qui recevait et offrait hospitalité aux pèlerins de la maison sacrée de la Mecque ; il est même dit qu'à partir de Bosra, on désigna un émir d'al-hadj, qui appartenait à cette famille.

Puis Bosra décline au point de n'être plus qu'un simple village jusquà nos jours. Des fouilles ont été menées, principalement au théâtre, apportant le développement du tourisme. Les habitants de la veille ville sont peu à peu relogés dans de nouveaux quartiers.

Vestiges antiques

Théâtre romain

Théâtre de Bosra : vue générale

Après la prise de la ville en 106 après J.-C., les Romains n'ont certainement pas hésité longtemps avant d'entreprendre la construction du théâtre romain. On suppose qu'il a été achevé sous Trajan (mort en 117).

Les Romains étaient des colonisateurs vigoureux, mais ils avaient un instinct très subtil en matière de propagande : une construction de ce genre est toujours bien accueillie par une ville dynamique. La Pax Romana se maintient pendant presque 500 ans. En 395, l'Empire romain, qui est alors presque christianisé, est divisé en deux parties, l'empire d'Occident qui s'effrite en 80 années, et l'empire d'Orient, l'empire byzantin, qui survit plus de mille ans. La Syrie échoit à l'empire byzantin et reste sous sa domination environ deux siècles et demi, période riche, tant au point de vue culturel qu'au point de vue religieux. Mais les voisins deviennent de plus en plus puissants et Bosra tombe aux mains des Arabes en 635; ils viennent de l'est et du sud. Le théâtre subit alors une métamorphose étrange.

Les nouveaux maîtres trouvent certainement l'édifice en parfait état, mais l'art dramatique n'avait manifestement pas leur intérêt. Sans grande dépense, ils transforment l'édifice en une solide forteresse qui doit protéger cet important centre de commerce et son réseau routier. Le temps passe et la grande menace approche: les croisés. Un théâtre transformé ne suffit pas à se protéger de leurs redoutables machines de guerre, et aux environs de 1250, le théâtre est de toutes parts entouré de constructions militaires. Il restera caché pendant les 700 années suivantes.

Il est extrêmement rare qu'une transformation radicale de ce genre ait tellement bien préservé l'œuvre originale.

L'ensemble Bosra a dû représenter un problème épineux pour ceux à qui échut la responsabilité des riches trésors de l'Antiquité au moment où la Syrie acquiert sa souveraineté. On avait pu constater que le théâtre représentait, parmi les œuvres architecturales romaines, un édifice de première valeur qui, en outre, était remarquablement bien conservé à l'intérieur de la forteresse elle-même. Mais il fallait pour le dégager, éliminer un bloc de constructions qui représentait lui-même une valeur tant au point de vue architectonique que culturel.

La solution apportée à ce problème est raisonnable et hardie : on a totalement dégagé l'intérieur du théâtre et conservé les ouvrages de fortification.

Autres vestiges


Notes et références


Voir aussi

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Bibliographie

Liens externes

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