Brantôme (écrivain)

Brantôme (écrivain)
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Brantôme.
Pierre de Bourdeille, dit Brantôme
(1535-1614)

Pierre de Bourdeille, dit Brantôme, abbé de Brantôme, né le 14 avril 1535[réf. nécessaire] à Bourdeilles, en Périgord, et mort le 15 juillet 1614, dans son château de Richemont à Saint-Crépin-de-Richemont, abbé commendataire et seigneur de Brantôme, était un écrivain français, surtout connu pour ses écrits « légers » relatant sa vie de courtisan et de soldat.

Pierre de Bourdeille est un personnage à plusieurs facettes. En effet, abbé laïc (ou séculier) de Brantôme, il s'illustre aussi bien par les armes que par la plume de l'écrivain. Il a beaucoup écrit sur les grands personnages de son temps et des générations immédiatement précédentes. Même s'il n'est pas considéré comme un historien, il est un chroniqueur du XVIe siècle, donnant une vision mordante et vive de son temps.

Sommaire

Biographie

Troisième fils d'Anne de Vivonne et du baron François de Bourdeille, militaire ayant participé aux campagnes d'Italie aux côtés de Bayard (1494-1516), Pierre de Bourdeille passe son enfance à la cour de Marguerite d'Angoulême. Sa grand-mère, Louise de Daillon du Lude, seconde épouse du Sénéchal du Poitou, officiait à la cour de la sœur de François Ier en qualité de dame d'honneur. La mère de Pierre, Anne de Vivone, et sa « tante de Dampierre », Jeanne de Vivone, figurent parmi les « devisantes » de l’Heptaméron.

À la mort de Marguerite d'Angoulême, en 1549, il partira à Paris poursuivre ses études. Il les terminera à Poitiers en 1555. En 1556, Pierre de Bourdeille reçut du roi Henri II la commende de l'abbaye de Brantôme en compensation de la mort héroïque de son frère ainé le capitaine de Bourdeille. Son autre frère, André, la géra jusqu'à ce qu'il puisse le faire lui-même. Il en prit possession le 15 juillet 1558. Il devint ainsi abbé et seigneur de Brantôme. Son titre d'abbé lui vient donc de là, mais Pierre de Bourdeille n'a jamais été religieux lui-même.

En 1558, il fit son premier voyage en Italie. Il rentra ensuite en France où il ne resta que peu de temps. Il se lia au clan des fervents catholiques, les Guise, au grand prieur François de Lorraine et à sa nièce Marie Stuart, reine d'Écosse, mariée avec l'éphémère roi de France François II (1559-1560). En 1561, il assista au sacre de Charles IX. Il fit partie de la jeune garde fidèle et admirative qui accompagna en Écosse la jeune veuve Marie Stuart, qui voulait prendre possession de son royaume. Il nous a laissé un livre émouvant de ce voyage et sur cette reine malheureuse.

En 1562, Pierre de Bourdeille rejoignit l'armée royale et participa aux combats des guerres civiles de la première guerre de religion entre les Catholiques (avec qui il est) et les Protestants, et notamment à la bataille de Dreux.

En 1567, il s'attacha à la cour et reçut une pension en qualité de gentilhomme de la Chambre du roi sous Charles IX, qui l'appréciait.

En 1569, les réformés vinrent par deux fois au monastère de Brantôme, qui leur ouvrit ses portes. Les troupes de Coligny y firent halte la première fois, plutôt en amis qu'en conquérants. Bourdeille s'y trouvait, alors que la seconde fois, quelques mois plus tard, il était absent. Les réformés n'en respectèrent pas moins l'abbaye qui était alors riche et prospère, et comptait plus de quarante religieux.

Épris d'aventure, Pierre de Bourdeille passera trois mois et demi à Malte avec les chevaliers de Saint-Jean. Il est tellement fasciné par leur vie, qu'un moment il souhaite entrer dans la chevalerie. Il participe aux deuxième et troisième guerres de religion entre catholiques et protestants, et est présent aux batailles de Meaux et de Saint-Denis.

Il mettra fin à sa carrière militaire en 1574. Par la suite, ses voyages se limiteront à suivre la cour, où il semble avoir été passionné par les intrigues amoureuses, les duels, les rivalités et les assassinats.

En 1582, Bourdeille rompit avec Henri III, car malgré la promesse royale, il fut délaissé au profit du gendre de son frère André pour occuper la charge de sénéchal de Périgord.

En 1584, à l'âge de 44 ans environ, il perdit son maître François d'Alençon, duc d'Anjou, héritier éventuel de la couronne de France. Il allait trahir son roi, quoi qu'il en eût dit, et passer au service de l'Espagne[réf. souhaitée] quand une vilaine chute de cheval le contraignit à l'immobilité deux années dans sa propriété. Ainsi il se retira « perclus et estropié » de la cour et « songea à ses amours et aventures de guerre, pour autant se contenter ». Il dicta ses mémoires aux frères Matheaud et rassembla des poèmes pétrarquisants.

Ainsi pendant les trente dernières années de sa vie, Bourdeille se retira dans ses terres, partagea son temps entre sa maison de Bourdeilles, l'abbaye de Brantôme, le château de la Tour-Blanche et sa dernière demeure de Richemont. Il se consacra alors à l'écriture et expia ainsi une vie passablement agitée, vagabonde et amoureuse. Il écrivit, comme en se jouant, les Mémoires qui l'ont immortalisé. Ces mémoires souvent légers, plaisent surtout par leur style sans artifices.

Catalogué comme écrivain « léger » pour son recueil Les vies des dames galantes, il est l'auteur de chroniques, de récits de voyages, de récits de guerre ou encore de biographies. Un trait commun à ses écrits est son amour des femmes et notamment de celles qu'il a bien connues : La reine Margot ou Catherine de Médicis, par exemple. Il appréciait la cour de Catherine de Médicis avec toutes les femmes qui la composaient. Il se fera l'historiographe de ces dames de la Renaissance.

Il meurt le 15 juillet 1614 dans son château de Richemont, où il fut enterré dans la chapelle.

Ses écrits ont été publiés de manière posthume. Ils n'ont été édités qu'en 1655 pour la première fois, et dans une édition imparfaite et incorrecte. Il faut attendre le XVIIIe siècle pour que sa réputation se fasse.

Brantôme

Citations

« Toute belle femme s'estant une fois essayée au jeu d'amour ne le désapprend jamais ». (« Les vies des dames galantes »).
« Si tous les cocus et leurs femmes qui les font se tenoyent tous par la main et qu'il s'en pust faire un cerne, je croy qu'il seroit assez bastant pour entourer et circuire la moitié de la terre ». (« Les vies des dames galantes »).

Sonnet

Ah! Je voudrois estre Roy de la France,
Non pour avoir tant de villes à moy,
Ny pour donner à un peuple la Loy,
Ou estonner chacun de ma presence;
Non pour briser vertement une lance,
Ni pour braver sur tous en un tournoy,
Pour dire apres:- Ah Dieu! que nostre Roy
Est bon gendarme et meilleur qu'on ne pense!
Ny pour avoir aussi tant de veneurs,
Ny tant de chiens, de chevaux, de piqueurs,
Ny pour tirer honnneur de la Noblesse,
D'un Duc, d'un Comte, ou d'un Prince du sang,
Ou pour marcher le premier en mon rang,
Mais pour jouïr bien-tost de ma Maîstresse.
(Pierre de Bourdeille, abbé de Brantôme,
« Recueil d'aulcunes Rymes de mes Jeunes Amours »).

Œuvres de Pierre de Bourdeille

Buste de Pierre de Bourdeille, fontaine Médicis à Brantôme
  • Vie des hommes illustres et grands capitaines français
  • Vie des grands capitaines étrangers
  • Vie des dames illustres
  • Vie des dames galantes
  • Anecdotes touchant les duels
  • Rodomontades et jurements des Espagnols.

Chronologie des différentes éditions de l'œuvre

Tous les écrits de Brantôme n'ont été publiés que longtemps après sa mort :

Éditions séparées d'une partie de l'œuvre

  • Discours sur les colonels de l'infanterie de France, éd. critique par Étienne Vaucheret, Paris, Éditions J. Vrin, 1973
  • Discours sur les duels, Éditions Sulliver, 2000

Bibliographie

  • Ludovic Lalanne, Lexique des œuvres de Brantôme, 1880. Réédition : Slatkine Reprints, 1970. 236 p.
  • Ludovic Lalanne, Brantôme, sa vie, ses écrits, 1896. Réédition : Slatkine Reprints, 1971. 390 p.
  • Anne-Marie Cocula-Vaillières, Brantôme. Amour et gloire au temps des Valois, Paris, Albin Michel, 1986. 477 p.
  • Madeleine Lazard, Pierre de Bourdeille, seigneur de Brantôme, Paris, Fayard, 1995. 412 p.
  • Marie-Joëlle Louison-Lassablière, « Brantôme et les danses de cour », Paris, Cour de France.fr, 1er septembre 2008.
  • Étienne Vaucheret, Brantôme mémorialiste et conteur, Paris, Honoré Champion, collection « Bibliothèque littéraire de la Renaissance » (Série 4), n° 81, 2010. 384 p.

Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Brantôme (écrivain) de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужен реферат?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Brantome (Dordogne) — Brantôme (Dordogne) Pour les articles homonymes, voir Brantôme. Brantôme Abbaye Saint Pierre …   Wikipédia en Français

  • Brantôme (Dordogne) — Pour les articles homonymes, voir Brantôme. 45° 21′ 54″ N 0° 38′ 59″ E …   Wikipédia en Français

  • BRANTÔME — (1537? 1614) L’enfance de Pierre de Bourdeille, seigneur de Brantôme, s’était passée à la cour de Navarre; puis, après d’assez bonnes études à Paris et à Poitiers, nommé tout jeune encore abbé commendataire de Brantôme par Henri II, sa vie… …   Encyclopédie Universelle

  • Brantome — Brantôme Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Brantôme est une commune française du département de la Dordogne. Brantôme est un cheval de course, gagnant du Prix de l Arc de Triomphe en 1934 …   Wikipédia en Français

  • Pierre de Bourdeille, seigneur de Brantôme — Brantôme (écrivain) Pierre de Bourdeille, dit Brantôme (v. 1540 1614) Pierre de Bourdeille, dit Brantôme, abbé de Brantôme, né vers 1540 à Bourdeilles, en Périgord, et mort le 15 juillet 1614, dans son château de Richemont à Saint Crépin de… …   Wikipédia en Français

  • Pierre de Brantome — Brantôme (écrivain) Pierre de Bourdeille, dit Brantôme (v. 1540 1614) Pierre de Bourdeille, dit Brantôme, abbé de Brantôme, né vers 1540 à Bourdeilles, en Périgord, et mort le 15 juillet 1614, dans son château de Richemont à Saint Crépin de… …   Wikipédia en Français

  • Pierre de Brantôme — Brantôme (écrivain) Pierre de Bourdeille, dit Brantôme (v. 1540 1614) Pierre de Bourdeille, dit Brantôme, abbé de Brantôme, né vers 1540 à Bourdeilles, en Périgord, et mort le 15 juillet 1614, dans son château de Richemont à Saint Crépin de… …   Wikipédia en Français

  • Pierre de brantôme — Brantôme (écrivain) Pierre de Bourdeille, dit Brantôme (v. 1540 1614) Pierre de Bourdeille, dit Brantôme, abbé de Brantôme, né vers 1540 à Bourdeilles, en Périgord, et mort le 15 juillet 1614, dans son château de Richemont à Saint Crépin de… …   Wikipédia en Français

  • Brantôme — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Patronyme Brantôme est un nom de famille notamment porté par : Pierre de Bourdeille, dit Brantôme (v. 1540 1614) est un écrivain français Toponyme… …   Wikipédia en Français

  • Écrivain français — Liste d écrivains de langue française par ordre chronologique Cet article est une liste référençant des écrivains de langue française. D autres articles peuvent être identifiés dans la catégorie correspondante Liste d écrivains de langue… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”