Brillevast

Brillevast

49° 37′ 42″ N 1° 24′ 47″ W / 49.6283333333, -1.41305555556

Brillevast
Administration
Pays France
Région Basse-Normandie
Département Manche
Arrondissement Cherbourg-Octeville
Canton Saint-Pierre-Église
Code commune 50086
Code postal 50330
Maire
Mandat en cours
Marcel Orange
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de Saint-Pierre-Église
Démographie
Population 288 hab. (2008[1])
Densité 32 hab./km²
Gentilé Brillevastais
Géographie
Coordonnées 49° 37′ 42″ Nord
       1° 24′ 47″ Ouest
/ 49.6283333333, -1.41305555556
Altitudes mini. 37 m — maxi. 132 m
Superficie 9,07 km2

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Brillevast est une commune française située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie.

Ses habitants sont appelés les Brillevastais et les Brillevastaises. A l'instar du nom de la commune, le "s" situé entre le "a" et le "t" ne se prononce pas.

Sommaire

Géographie

Située dans la vallée de la Saire, la commune de Brillevast a un relief accidenté et un sous-sol composé de roches dont les dominantes sont des arkoses, phyllades et grauwackes.

Le climat est tempéré, les écarts de température sont assez faibles. Les hivers y sont doux et les étés sans canicule et même assez frais.

Toponymie

Comme beaucoup de communes avoisinantes, Brillevast faisait partie de la forêt de Brix. L'élément vast (du latin médiéval vastus qui a donné en français dévasté) désigne une terre issue du défrichage de terres incultes, de même que pour les communes avoisinantes comme Le Vast, Martinvast, Tollevast, Sottevast, Vasteville, Hardinvast, et les lieux-dits, Pépinvast Chiffrevast, ainsi que le bois de Barnavast. La version francienne gast est présente dans le sud de la Manche (Saint-Denis-le-Gast) et au sud-ouest du Calvados (Le Gast). Dans le nord du département, vast est une forme qui obéit à un traitement régional, employé isolément dans Le Vast, mais surtout en composition avec des noms de type roman (Martinvast), scandinave (Sottevast, Tollevast) ou germanique (Pépinvast). La densité des noms en vast autour de Valognes est remarquable, ils y jalonnent apparemment la progression d´une conquête du sol. Ce regroupement de ces noms en vast dans le nord Cotentin est l´exemple d´une mode locale favorisée par l´isolement géographique de la presqu'île du Cotentin. L'élément brille renvoie à la méthode de défrichement, par le feu, issu soit du vieux français bresiller, « brûler », encore utilisé en patois normand, avec une contraction de Bresillevast en Brillevast peut-être due à l´attraction du verbe briller[2], soit du germanique brassa, « braisse », signifiant brûlé[3].

Ces attestations dans l'histoire sont : Bresillewast 1100-1150, cart. Mbg, folio 148; Brisillevast, pouillé, v. 1280 ; Bresillevast 1337, A.N. J222 ; Brisillevast 1425, A.N. P1913/2, 24581.

Histoire

À la Planque du Couret, on a découvert beaucoup de tuiles romaines. À Dalbec, on remarque encore quelques traces d´une route pavée très ancienne, qui devait conduire des moulins de Barnavast à Fermanville. Un four à tuiles gallo-romain, découvert récemment, daterait du Ier siècle et était implanté dans une villa romaine.

Bérolvast faisait partie des terres données à Judith de Bretagne par le duc de Normandie Richard le Bon. En épousant la princesse Judith en l´an 1008, il lui assure le lendemain de son mariage la propriété d´un grand nombre de domaines pour le prix de l'embrassement conjugal, legitima conjunctione expleta[4].

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1790 1793 Philippe Thiennette (1735-1793) - Laboureur
1793 1795 Jean François Le Grand - Cultivateur
1795 1800 Rémy Houllegatte - (agent municipal) Meunier
1800 1808 Germain Valognes - Cultivateur
1808 1809 Casimir Le Gardeur de Croisilles - Capitaine d'infanterie
1809 1813 Michel Cossin - Laboureur
1813 1820 Hyacinthe Le Gardeur de Croisilles - -
1820 1832 Jean Valognes - -
1832 1835 Jean-Charles Lallemand - -
1835  ? François Levaché - -
1865 1879 Daboville-Lavallée - -
1879 1880 Mangon - -
1880 1888 Daboville-Lachesnaie - -
1888 1900 Louis Jean Daboville-Lechevallier - -
1900 1945 Jean Etienne Daboville-Desprès - Agriculteur (Maire durant 45 ans)
1945 1977 Jean Mangon - Agriculteur (gendre de J. E. Daboville-Desprès)
1977 1995 Jean Daboville - Agriculteur (fils de J.E. Daboville-Desprès)
1995 en cours Marcel Orange - Maraîcher
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

En 1722, la commune compte 122 feux. En 1765, elle en compte 111[5] (soit entre 500 et 600 habitants si l'on applique un coefficient de 5 habitants par feu). En 1793, sa population est de 671 habitants. En 1831, elle est de 873 habitants et de 664 habitants en 1851. Dix ans plus tard, en 1861, elle compte 576 personnes. Cette population diminue, en 1872 on compte 563 habitants et 521 en 1886[6].

Années 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
Population 671 582 759 823 873 775 737 701 664
Années 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
Population 652 576 551 563 547 502 521 503 470
Années 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
Population 407 418 415 348 323 323 304 295 259
Années 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 -
Population 267 262 257 265 308 299 276 288 -
Notes, sources, ... Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes.
Source : INSEE[7] EHESS[8]

Lieux et monuments

Église Saint-Martin

Église de Brillevast
Église de Brillevast durant sa restauration en 2004

L´église de Brillevast est placé sous le vocable de saint Martin, évêque de Tours. Son second patron est saint Sébastien. Cédée au XIIe siècle à l´abbaye de Montebourg, elle présente un assemblage de constructions disparates de tous les styles et de toutes les époques.

Trois fenêtres ogivales du XIIIe siècle éclairent le chœur au midi. La chapelle de la sainte Vierge communique avec le chœur par deux arcades supportées par des piliers très bas. À la suite se trouve la chapelle Saint-Sébastien, qui fut autrefois dans la paroisse l´objet d´une dévotion particulière contre les maladies contagieuses. Du côté opposé existe l´ancienne chapelle des cloches, autrefois dédiée à saint Roch et saint Adrien. La tour de forme carrée est surmontée d´un toit à deux eaux fort élevé. La construction du clocher remonte à 1639. C´est un clocher en bâtière typique du Cotentin. Chaque pan de bâtière qui le coiffe mesure 7 sur 15 mètres, entièrement en moellons, il comporte ni charpente ni renfort extérieur. Classé monument historique en 1977, il a été restauré en 1980 et 1982 pour une somme de plus de 50 000 euros.

Le plus ancien registre de Brillevast date du 1er janvier 1572, il donne comme curé de la paroisse messire Richard Jourdain. Il eut pour successeur en 1583 Gaston Jourdain, dont le décès arriva le 11e jour de novembre. Son corps fut mis et déposé en l´église dudit lieu, en l´an de grâce 1594. De 1613 à 1665 les documents font défauts. Avant 1632, Jacques Lefèvre de Grainthéville occupait la cure de Brillevast. C´est sous son administration que Maître Meaux Gréard, sieur de Champaigne, originaire de Saint-Pierre-Église et demeurant à Brillevast depuis plus de 35 ans, fit construire à ses frais et dépens la tour de l´église. Il fit élever sous les cloches une chapelle en l´honneur de Dieu et des saints Roch et Adrien avec droits de séance et sépulture et de patronage. L´acte fut passé le 17 novembre 1639 à Brillevast, devant Gilles Vastel, tabellion du Val de Saire[9]. Les restes de Meaux Gréard, reposent sous la chapelle, hélas la dalle a été recouverte par un exhaussement du sol lors de travaux. Par le mariage de Jacquelline Gréard, fille et héritière de Meaux Gréard avec Marc Le Gardeur, sieur de Croisilles, les droits de présentation et de sépulture de la chapelle Saint-Roch furent maintenus dans la famille de Croisilles jusqu'à la Révolution. À la base de ce clocher, on trouve des fenêtres ogivales à meneaux, partiellement bouchées, garnies d´abat-son en pierre bleue. Pour assurer solidité et sécurité, un solide contrefort y a été ajouté et du ciment liquide a été injecté dans la muraille au niveau du sol. La voûte repose sur des colonnes avec chapiteaux, elle est soutenue à l´extérieur par de puissants contreforts. Le maître-autel est en marbre blanc, son bas-relief représente le Christ avec deux disciples d´Emmaüs. De plus, l´autel est encadré à gauche par la statue de saint Martin, à droite par celle de saint Jean-Baptiste. La verrière de style ogival à l´arrière, représente trois épisodes de la vie de saint Martin. Saint Martin coupant son manteau, saint Martin célébrant la messe et saint Martin mourant. ← Une très belle madone au sourire est placée dans le chœur. Vers 1950 ont été sculptés les chapiteaux et clefs de voute. Au transept à droite est située la chaire en pierre calcaire, puis en retrait sous une arcade ogivale en granit est située la chapelle sous le clocher dont nous avons déjà parlé. À gauche est située la chapelle St.Sébastien avec un autel en pierre calcaire sur lequel est posée la statue du Saint. À l´arrière est située la verrière de St.Sébastien en trois panneaux. Le premier panneau représentant le supplice de Sébastien par l´empereur Dioclétien. Sur le deuxième, Sébastien est recueilli et soigné, il guérira. Le troisième panneau représente Sébastien guéri, placé devant le passage de Dioclétien, qui le reconnaissant et le croyant mort devient fou de rage et le condamne sur le champ à être fouetté à mort. Dans la chapelle Saint-Sébastien, il existe deux tableaux, l'un est très abimé, mais l'autre représente le Bienheurux Thomas Hélye en l´église de Biville. La nef est séparée du chœur par une grande arcade. Nous y trouvons les statues de la Vierge à l'Enfant, saint Joseph, sainte Jeanne d'Arc, saint Michel, sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et enfin dans le fond sur le côté, un tableau représente la charité de saint Martin, de l´autre côté un tableau représente sainte Madeleine pénitente. Enfin, les fonts baptismaux sont en pierre calcaire et le couvercle est en bois avec au-dessus le baptême de Jésus par saint Jean-Baptiste.

En 1656 vivait encore le curé Jacques Lefèvre, après lui vint René Lelouey, sieur de Tillans. De concert avec son frère Jean Baptiste Lelouey, sieur des Marests, il fonda la chapelle Saint-Sébastien. En juillet 1706, la cure de Brillevast fut donnée à messire Charles Bernard Lemignot, fils de Julien, avocat, sieur de Jametot. Il resta six mois en fonction dans sa paroisse natale[10], il résigna son bénéfice-cure au profit de Jacques Fouquet. Son nom figurait sur l´ancienne cloche, dont l´inscription était ainsi conçue : « J´ai été nommée Charlotte par Charles Jallot, chevalier, comte de Beaumont, Herqueville, Rantot, seigneur et patron de Brillevast et de Boutron, à cause de noble dame Marie-Suzanne de Hennot, son épouse, qui ont tous deux contribué à me faire refondre en 1703. M.Jacques Fouquet, curé de Brillevast. Jonchon me fecit ». La sacristie fut construite en 1766. Le curé sacrifia à la mode du temps et préféra les retables bariolés et enluminés aux autels en pierre à la romaine. La belle fenêtre du XVe siècle de style ogival flamboyant fut masquée par une toile insignifiante.

En juin 1791 fut élu curé constitutionnel Jean Baptiste Daboville, il était déjà prêtre de la paroisse. Un sieur Renouf lui servait de vicaire. Le curé constitutionnel ne put jouir longtemps de son pouvoir usurpé. Les églises furent fermées et mises au pillage. Les patriotes firent main basse sur les trésors des fabriques. Deux cloches, pesant ensemble 671 livres, furent cassées le 2 octobre 1793, et portées le lendemain au Directoire de Cherbourg. On en fit autant des objets du culte : croix, candélabres, ornements, dais, bannières, linge, etc., qui furent livrés les 15 et 21 février 1794. De pieux fidèles réussirent à soustraire l'argenterie aux profanations et à la rapacité des voleurs assermentés et commissionnés par les conventionnels.

La paix revint enfin. Au rétablissement du culte et en vertu du concordat, M. Daboville reprit ses fonctions de curé de Brillevast. C'est lui qui fit peindre par Caillard, le tableau du maître-autel. En 1832, Louis-Jean-Baptiste Hamel, fut appelé à la cure de Brillevast, sur la demande des habitants. En 1836, il baptisa la cloche actuelle, qui fut nommée : Rose-Adelaïde-Marie Justine-Caroline-Mathilde-Esther par Mademoiselle Justine-Fanny Le Gardeur de Croisilles, assistée de M. Auguste-Hyacinthe Le Gardeur de Croisailles, son oncle. M. Hamel, curé de Brillevast. Faite par Maîtres Tétrel et Viel Ozenne frères, fonderie à Villedieu Manche. Y figurent une croix et une Vierge[11]. Il est dit que cette cloche tinte juste. Pour terminer, disons que le profil que nous donne aujourd'hui l'église de Brillevast est dû aux travaux effectués en 1903, lui donnant sans doute avec une petite exagération l'allure d'une « forteresse militaire » et la faisant ressembler à l'église de la commune de Clitourps.

Le presbytère

Le presbytère fut construit en 1784, sous l'abbé Lamy qui n´avait que 44 ans lorsqu'il mourut le 17 mai 1835. Son frère Auguste Lamy, remit en honneur l´instruction à Brillevast. Il établit une école dans le presbytère et reçut des pensionnaires. Les meilleures familles du pays y envoyaient leurs enfants pour commencer leurs classes.

Le presbytère devait être abattu par la commune autour de 1990, lorsque le maître verrier de Cosqueville décida de le racheter pour le restaurer. Cet homme s'y connaissant en art religieux, y découvre sur la façade arrière des fenêtres à guillotine comme celles fabriquées par les artisans anglais, de même qu'une charpente permettant la réalisation d´une toiture à la Mansart, du Mansart qui était architecte sous Louis XIII au XVIIe siècle[12].

Le « pas au diable »

Le chemin entre les deux écoles mène au « Bas de la Lande » où se situe à droite du chemin, environ un kilomètre après les écoles, le « Pas au Diable », grosse pierre possédant une forte empreinte d´un pas attribué au diable.

Personnalités liées à la commune

Les seigneuries.

La plus ancienne famille seigneuriale que nous connaissions à Brillevast est celle des Lhermite, qui portait de gueules aux trois croixargent deux et une. Dans la recherche de 1463, Montfaut contesta leur noblesse. Guillaume Lhermite, de Brillevast, n'ayant pu prouver sa qualité de noble fut assis à la taille pour cette année, jusqu'à la vérification de ses titres. Ce Guillaume Lhermite, qualifié d´écuyer seigneur de Boutron et de Brillevast, dans la généalogie des Le Berceur (Archives de Fontenay), épousa Robine Lemarchand, fille de Richard (1466-1474), seigneur de Raffovile et de Perette de la Luthumière. Guillaume Lhermite laissa plusieurs enfants : Guillaume II, l´aîné, seigneur de Brillevast, Barville et Boutron, vivait en 1530, ainsi que ses frères Nicolas, Jacques, et Aubin qui était avocat.

Avant 1572, Richard Lhermite, fils de Guilaume II possédait le fief de Brillevast. Il épousa Catherine du Homméel. Ce sont eux qui firent construire le château de Boutron. L´écusson sculpté sur la cheminée, parti de gueules aux trois croix d´argent, et d´argent au sautoirazur, qui sont les armes des deux époux, en est la preuve. Ce château résidence des anciens seigneurs de Brillevast, a été déplorablement mutilé. Les transformations et remaniements maladroits qu'il a subis, en ont altéré le caractère. Il reste cependant quelques vestiges intéressants dans la grande salle. Sur la cheminée, on voit encore une fresque représentant saint Hubert. Les grandes poutres sont ornées de sentences. Celle du milieu porte le monogramme du Christ avec un cœur en dessus. Les enfants de Richard Lhermite et Catherine du Homméel sont : Gyonne Lhermite, dame de Boutron, en son vivant femme du noble homme Isambart de Vierville, sieur du Vast, décédé le 23 novembre 1613 et inhumé le surlendemain dans l´église de Brillevast, ainsi que Jeanne Lhermite, qui à la mort de son père devint son unique héritière. C´est elle qui, par mariage, fit passer la seigneurie de Brillevast dans la famille des de Hennot.


Les de Hennot

Ollivier de Hennot, son mari capitaine de la noblesse, était fils de Jean de Hennot, seigneur de Cosqueville et Théville, et de Jacqueline du Parc, dame de Chemiray, en Anjou. Le 13 novembre 1591, il partagea la succession paternelle avec Guillaume de Hennot, son frère. Il choisit la terre et seigneurie de Cosqueville. Théville resta à Guillaume. Chemiray en Anjou, lui échut du chef de sa mère auquel s'ajouta Beauficel. Il avait cessé de vivre avant 1617, laissant de Jeanne Lhermite, Jean l´aîné qui suit et le cadet, qui était chevalier de Malte. Jeanne se remaria à un sieur du Parc, dont elle eut deux fils : Robert et Guyon. Elle mourut en 1636.

La succession d´Ollivier se trouva fort obérée. Les créanciers poursuivirent Jean de Hennot, son fils. Les fiefs, terres et sieurie de Cosqueville furent vendus par décret au siège de Valognes et adjugés à Nicolas Castel seigneur de Saint Pierre Église, le 17 juillet 1617, au prix de 29 500 livres (minutes de Hervieu, notaire à Saint Pierre Église, 1653, p. 6) . Jean de Hennot obtint la main de Jacqqueline Davy, fille de Bernard, seigneur de Cretteville, Aubervile et Fresville et de sa femme Catherine Thomas. Il mourut le 8 décembre 1676, sa femme le 4 novembre 1682. Leurs corps furent inhumés dans le chœur de l´église. De leur mariage naquirent un fils et deux filles : Charles de Hennot ; Jacqueline de Hennot, mariée à Guillaume de Hottot, seigneur et patron de Saint Clair ; Catherine de Hennot, qui s´allia le 17 février 1667, dans l´église de Brillevast avec Guillaume Picot ou Picod, escuyer seigneur de Russy, Sainte Honorine, Granval et Sorthosville. Ce Picot est de la même famille que Gilles Picot sieur de Gouberville, auteur du célèbre journal.

Charles de Hennot épousa Anne Lefèvre, fille de sieur Haupitois, Beaulieu et Lieusaint. Il vendit la terre de Chemiray à M. de Sourches de Bouchet, grand prévost de l´Hôtel. Son fils aîné Jean Jacques Hervé de Hennot embrassa l´état ecclésiastique, fut ordonné sous-diacre et devint conseiller clerc au Parlement de Rouen. Il mourut à Valognes, le 23 août 1702 et fut enterré le lendemain, dans le chœur de l´église de Brillevast. Il portait les titres de seigneur et patron de Brillevast et Boutron.

Le frère de Jean Jacques Hervé de Hennot, Michel Adrien, baptisé à Brillevast, le 4 octobre 1681, lui succéda. Il était capitaine de cavalerie, mais la mort l'enleva à 22 ans, en 1704. La succession des deux frères, revint à leur sœur Marie Suzanne de Hennot, mariée à Charles Jallot, chevalier, comte de Beaumont, Herqueville et Rantot. C'est ainsi qu'elle devint dame et patronne de Brillevast et Boutron. Elle ne laissa pas de postérité. Ses biens retournèrent à son cousin germain Charles Picot, seigneur de Sainte Honorine, fils de Guillaume et de Catherine de Hennot, sœur de Charles.

Les seigneurs de Boutron et de Brillevast changent de résidence

À partir de cette époque, les seigneurs de Brillevast et de Boutron, cessèrent de résider au château de Boutron, qui fut abandonné aux dégradations des fermiers. Les propriétaires demeurèrent à Sainte-Honorine en Bessin. Charles Picot s´était marié en 1692, à Anne Le Breton dont il eut un fils, en 1700 : Guillaume Picot, escuyer, sieur de Brillevast, Sainte Honorine, Boutron et Granval. Le 19 février 1737, il épousa au couvent de Carentan, Marie Anne de Reviers, fille unique de feu Jacques, sieur de Vernon et de feu Marie Françoise de Maloysel de Chef du Pont. La demoiselle avait 17 ans et son mari 37 (Société académique de Cherbourg. 1875, de Pontaumont, p. 94). Leur mariage fut stérile et la succession de Guillaume retourna à son oncle M. Jean Guillaume Picot de Russy, personnat de Saint Clair, au diocèse de Bayeux, seigneur et patron de Sainte Honorine, Boutron, Sorteval, Granval et Brillevast, seigneur et curé d´Alleaume, titulaire et recteur de la chapelle de Notre-Dame de la Victoire, directeur de l'hôpital de l´Hôtel Dieu de Valognes. Il mourut à Alleaume le 17 février 1741 et fut inhumé le lendemain, dans le sanctuaire du côté de l'épitre (ND de la Victoire, par M.Adam, p. 110).

De la famille Picot, la seigneurie de Brillevast passa aux Pierrepont. Le registre de catholicité mentionne en 1783 le nom de Jean Baptiste Laffaiteur, receveur de M. le comte de Pierrepont, seigneur de Brillevast.

Quand arriva la Révolution, Jean Jacques Gabriel ci-devant marquis de Pierrepont, demeurant à Sainte Honorine de Perte, près Bayeux, propriétaire à Brillevast de 3 500 livres de rentes, dut partir en exil. La Nation confisqua ses biens et les vendit au profit de la République.


Les Le Gardeur de Croisilles

Parmi les familles nobles ayant résidé à Brillevast, figure avec honneur les Le Gardeur de Croisilles, anoblie par charte du mois de mai 1510, enregistrée à la chambre des comptes, le 2 août 1511, et à la cour des aides, le 16 avril 1556, moyennant 100 écus. Les armes sont de gueules au lion d´argent, tenant de sa patte gauche une croix recroisetée d´or, la branche inférieure allongée, pommelée et au pied fiché. La devise porte : Crux Crucis Custodis Custos. La croix garde Le Gardeur de Croisilles[13].

Meaux Gréard, sieur de la Champagne, qui fit construire la tour de l´église de Brillevast en 1639, laissa une fille, Jacqueline Gréard, qui épousa Marc Antoine Le Gardeur, seigneur et patron de Croisilles. Leur fils Marc Antoine, deuxième du nom, fut marié le 26 mars 1697 à Roberte Le Louey, fille de Jean Baptiste, écuyer, sieur des Marets, et de Catherine de Gourmont. De leur union sortit Jean Baptiste Le Gardeur, né le 21 février 1700, époux de Gabrielle Henriette Simon, fille de Guillaume, écuyer, sieur de Berthauville, qui lui donna entre autres enfants, Marc Antoine Athanase Le gardeur, baptisé le 27 avril 1749, ancien mousquetaire noir de la Garde du Roi. Il s'allia à Rose Bonne Jacquelineee Françoise Davy de Bois Roger, demeurant à Gatteville, dont il eut :

Justine Bonne Thérèse Le Gardeur de Croisilles,née à Gatteville, décédée à Brillevast le 30 septembre 1803, âgée de 26 ans.

Auguste Charles Marc Le Gardeur de Croisilles, mort au berceau en 1778.

Marc Antoine Charles Le Gardeur de Croisilles, né à Gatteville le 26 septembre 1779, mort à Brillevast le 15 août 1857. Il épousa Adèle Mesnil dont il eut deux filles. La première, Rose Mathilde Le Gardeur de Croisilles, née à Brillevast, s'est mariée le 2 juillet 1850 à Adolphe Charles Morin. De ce mariage est née Aline Morin, épouse de M. Andrieu, lieutenant de vaisseau. La deuxième fille, Esther Adèle Arthemise Le Gardeur de Croisilles, a été la femme d'Edme Hyppolite Jolivet de Riencourt, dont quatre enfants sont nés : Alfred de Riencourt, décédé sous lieutenant ; Marie Isoline de Riencourt, mariée à Me Alphonse Drouet, avoué à Cherbourg ; Edme Gaston de Riencourt, mort peu de temps après sa naissance ; Mathilde de Riencourt, épouse du général Jean Alphonse Lecomte (1850-1919) et mère du général Jean Lecomte (1903-1997), ancien commandant des forces françaises en Allemagne, qui après une belle carrière militaire est revenu passer sa retraite dans sa propriété du Mouchel. Les deux généraux, père et fils, reposent dans le cimetière de Brillevast.

Léonor Victor Félix Le Gardeur de Croisilles, capitaine de la Légion de la Manche, mort à 36 ans, le 18 avril 1819.

Auguste Hyacinthe Le Gardeur de Croisilles, né à Brillevast le 5 décembre 1784, marié à Marie Luzeau de la Morinière. Il mourut à Valognes, laissant deux enfants : Auguste, décédé dans cette ville sans postérité, et Marie Caroline Victoire, religieuse, morte au service des pauvres à l'Hôtel Dieu de Bayeux.

Pierre Hyppolite Le Gardeur de Croisilles, décédé le 15 octobre 1851, âgé de 65 ans.

Hyacinthe Athanase Le Gardeur de Croisilles, maire de Brillevast, décédé le 4 février 1875, marié à Adelaïde Virginie Gasselin, décédée le 8 juin 1857, d´où est issue Justine Fanny Le Gardeur de Croisilles, épouse de M. de Maisoncelles, comte de Richemont, inhumée à Brillevast, le 3 novembre 1892, sans postérité.


Personne d'autre ne semble s´être illustré dans cette paisible commune depuis 1893. Toutefois, la mort d'un nommé Legendre, une nuit d'après guerre et retrouvé dans la nature, semble indiquer que le mot paisible doit être employé avec prudence. Indiquons tout de même que, durant ces presque 120 années, deux personnes ont marqué leur passage dans la commune. Ces deux personnes, similaires et contrastées, exerçaient dans la commune des fonctions qui leur assignaient une place privilégiée. Ils étaient, en comparaison des autres habitants, des Messieurs, ils avaient les Mains blanches, ils n´appartenaient pas à la même société. Aussi différents l'un de l'autre que pouvaient l'être ces deux hommes, un instituteur et un curé. Ils avaient toutefois en commun d´être des fils de paysans et d´être tous les deux très forts en gueule. Ceci leur valut de paraître un jour comme de bien désagréables personnes parmi la population. La première personne est Alphonse Auvray, le légendaire père Auvray. Instituteur avant et après la guerre. Ancien de celle de 14-18 où il avait perdu une jambe. La deuxième est Désiré Lebreton, curé de Teuthéville Bocage. Il venait tous les deux jours à Brillevast, paroisse qui n´avait plus de curé[14].

Voir aussi

Notes et références

  1. Populations légales 2008 de la commune : Brillevast sur le site de l'Insee
  2. François de Beaurepaire, Les Noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard Éditeur, 1986.
  3. Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie. René Lepelley. Éditions Charles Corlet, 1996.
  4. Les « Olim » de l'arrondissement de Cherbourg par Émile de Pontaumont.
  5. Louis Drouet-Recherches Historiques sur les vingt communes du canton de Saint-Pierre-Église- Cherbourg. Imprimerie St.Joseph 1893.
  6. Source : Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale - Brillevast », École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Consulté le 29 décembre 2009
  7. INSEE : Population depuis le recensement de 1962
  8. http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/fiche.php?select_resultat=5946
  9. Minutes de M. Fleury p.68,
  10. Olim de l´arrondissement de Cherbourg, de Pontaumont, p.63
  11. D´après Louis Drouet, Le Canton de Saint Pierre Eglise, Imprimerie St-Joseph, Cherbourg, 1893 ; 1977, éd. Heimdal, Bayeux, 1977.
  12. Trésors du Cotentin : Architecture et Art religieux, textes de Maurice Lecœur, Éditions Isoète, Cherbourg, 2005
  13. Recherche de Chamillard, page 623
  14. Lucien Lepoittevin, Mémoire de guerres-(1692-1993), Éditions Isoete, Cherbourg, 1994.

Lien externe



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