Buvable

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Eau potable

Jusqu'au XIXe siècle, c'est généralement aux fontaines et puits qu'il fallait aller chercher l'eau, plus ou moins potable
L'eau potable ou potabilisée est délivrée au robinet... ici équipé d'un « mousseur » économisant l'eau

Une eau est dite potable quand elle satisfait à un certain nombre de caractéristiques la rendant propre à la consommation humaine.

Les standards de référence dans ce domaine diffèrent selon les époques et les pays (et selon l'autorité en charge de cette définition dans certains pays[1]). Le concept de « potabilité » varie à travers le monde, fruit d'un contexte historique et culturel local. Il détermine la question de l'accès à l'eau, puisque une eau de bonne qualité est essentielle au développement économique et humain.

Par exemple, les paramètres pouvant être réglementés sont :

Sommaire

Non potabilité de l'eau

L'eau est vecteur de nombreux parasites, bactéries ou virus. Il faut prendre des précautions avant de consommer de l'eau dans la nature. Une eau en apparence limpide et pure peut cacher des micro-organismes ou des polluants, la prudence reste de mise.

Voici quelques-unes des contaminations possibles et leurs conséquences :

Origine des eaux potables

Eaux de source, eaux minérales

Les eaux dites « de source » sont des eaux naturellement propres à la consommation humaine ; on parle alors d'eau potable. Les seuls traitements qu’il est permis de leur appliquer sont l’aération, la décantation et la filtration. Les eaux naturellement gazeuses, qui contiennent du dioxyde de carbone dissous, peuvent également être regazéifiées avant d’être embouteillées.

Les eaux minérales naturelles, elles, sont des eaux "non potables" dans le sens ou elles possèdent des propriétés particulières : elles ont des teneurs en minéraux et en oligo-éléments qui peuvent leur donner des vertus thérapeutiques. Comme les eaux de source, elles ne peuvent être traitées. Une eau ne peut être qualifiée en France de minérale que si elle a été reconnue comme bénéfique pour la santé par l’Académie nationale de médecine et le Ministère de la Santé. En ce sens, c'est un alicament. Elle est d'origine profonde et de composition physico-chimique constante dans le temps, et satisfait à des exigences microbiologiques plus strictes que les autres eaux déstinées à la consommation humaine (à l'émergence).

Certaines eaux très fortement minéralisées dépassent les critères de minéralisation de l'eau potable. En ce sens, on peut les considérer comme non potables. Par contre, il est faux de dire que toutes les eaux minérales sont non potables.

Eaux brutes

De la qualité des eaux brutes (ressource en eau avant tout traitement de potabilisation) va dépendre :

  • l'autorisation de prélever cette eau pour la rendre potable ;
  • la filière de potabilisation appropriée.

En application du droit communautaire, les eaux superficielles destinées à la production alimentaire doivent répondre à des exigences de qualité très précises et fixés par des organismes spécialisés.

Le système de classification actuel s'articule autour de deux éléments :

  • les paramètres de qualité auxquels doivent en tout état de cause répondre les eaux brutes ;
  • le procédé-type de traitement utilisé pour la potabilisation. Les eaux brutes sont classées en trois catégories, selon l'intensité du procédé :
    1. A1 : Qualité bonne, traitement physique simple et désinfection
    2. A2 : Qualité moyenne, traitement normal physique, chimique et désinfection
    3. A3 : Qualité médiocre, traitement physique, chimique poussé, affinage et désinfection.

Controle de l'eau du robinet

Eau distribuée

Une directive européenne a été adoptée fin 1998 pour remplacer la directive du 15 juillet 1980 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine. Son contenu a été transposé en droit français par le décret 2001-1220 (décret n° 2001-1220 du 20 décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine, à l'exclusion des eaux minérales naturelles. Ce texte est désormais intégré dans le Code de la santé publique (article L 1321).

Sont soumises aux contraintes des eaux destinées à la consommation humaine (« l'eau du robinet ») :

  • toutes les eaux destinées à la boisson, à la cuisson, à la préparation d'aliments ou à d'autres usages domestiques ;
  • toutes les eaux utilisées dans les entreprises alimentaires pour la fabrication, la transformation, la conservation ou la commercialisation de produits ou de substances, destinées à la consommation humaine, y compris la glace alimentaire d'origine hydrique.

Toutes ces eaux doivent remplir trois conditions :

  • elles ne doivent pas contenir un nombre ou une concentration de micro-organismes, de parasites ou de toutes autres substances constituant un danger potentiel pour la santé des personnes ;
  • elles doivent être conformes aux limites de qualité (valeurs obligatoires). Ainsi, depuis le 25 décembre 2003, la valeur limite de 50 µg/L de plomb dans les eaux de distribution est passée à 25 µg/L. Elle sera abaissée à 10 µg/L à Noël 2013.
  • elles doivent satisfaire à des références de qualité (valeurs indicatives d'une bonne qualité mais dont le non respect ponctuel n'engendre pas de risque pour la santé).

Contrôle sanitaire de l’eau

La qualité de l'eau potable est soumise à deux types de contrôles, que son distributeur soit public ou privé :

  • un contrôle officiel, ponctuel, qui relève de la compétence des pouvoirs publics (DDASS). Il s'agit là du contrôle réglementaire fondamental ; en France il porte sur l'ensemble du système de distribution : points de captage, stations de traitement, réservoirs et réseaux de distribution ainsi que les centres aquatique (piscines...), les campings et les restaurants. Les échantillons d'eau prélevés aux différents points de contrôle sont analysés par des laboratoires agréés par le ministère chargé de la Santé. La nature et la fréquence de ces analyses sont fixées par le ministère de la santé. Elles dépendent notamment de la taille de la collectivité desservie : plus celle-ci est grande, plus les contrôles sont fréquents. Suivant le nombreux de château d'eau ou station d'approvisionnement d'eau potable.Cela influence sur la nature et la fréquence des analyses.
  • une autosurveillance permanente par les exploitants de leurs services de distribution (régies municipales ou sociétés déléguées). Bien que peu de municipalités le pratiquent en dehors des prélèvements obligatoires, qui incombent financièrement aux communes.

L'arrêté d'autorisation délivré par le ministère de la santé détermine les points où les prélèvements aux fins d’analyse doivent être pratiqués :

  • au niveau de la ressource (dans le cours d'eau ou la nappe souterraine) ;
  • au niveau de la production, c'est-à-dire après traitement et avant l'envoi de l'eau dans le réseau de distribution ;
  • dans le réseau de distribution directement chez les particuliers. Il s'agit là d'une innovation importante du décret 2001-1220 : pour les eaux fournies par un réseau de distribution, les limites et références de qualité doivent être respectées au point où les eaux sortent des robinets. Avec certaines restrictions pour pouvoir prélever chez un particulier telle que le fait que le réseau n'ai pas raccordé à un adoucisseur d'eau (altération chimique), que les particuliers ne ce soient pas absentés durant les quinze derniers jours (pour l'eau stagnante dans le réseau qui peut être positif au niveau bactériologique), que l' alimentation soit bien seule de la commune et non un puits personnel(altération chimique et bactériologique).

En cas de pollution

Que se passe-t-il quand l’eau ne respecte plus les exigences de qualité ? Le distributeur, public ou privé, a une obligation d'alerte dès qu'il constate le non-respect des exigences de qualité. Il doit :

  • informer immédiatement le maire et le préfet ;
  • effectuer une enquête afin de déterminer la cause de la non-conformité ;
  • communiquer immédiatement au maire et au préfet les constatations et les conclusions de l'enquête.

En cas de dépassement des limites de qualité, il doit également prendre des mesures correctives pour rétablir la qualité de l'eau, « que le non-respect soit ou non imputable à l'installation privée de distribution ».

si les normes de consommation sont au-dessus des limites de qualité et ceci de manière significative, alors, une interdiction de consommation de l'eau est émise par le biais de la DDASS en collaboration avec les municipalités ou les sociétés responsable du réseau. Et ceci, jusqu'au rétablissement des paramètres dans les limites des normes de consommation.

Procédés de traitement

Procédés physiques et physico-chimiques

Procédés chimiques

L'oxydation, par le chlore ou l'ozone, agit sur les métaux (fer, manganèse), sur les matières organiques et détruit ou inactive les germes vivants, les virus et les bactéries. Les procédés de substitution d'ions par échange d'ions sur des résines spécifiques sont utilisés pour la dénitratation et l'adoucissement de l'eau.

Procédés biologiques

Des cultures bactériennes appropriées mises en contact avec l'eau à traiter éliminent certains éléments indésirables.

Procédés membranaires

Boues

Les divers traitements produisent des boues. Ces boues sont à différencier de celles dites d'épuration (boues d'eau usées, issues des processus d'assainissement). Dans la plupart des cas, elles sont déshydratées, puis mises en décharge, épandues ou envoyées vers la station d’épuration.

Prix de l’eau

Selon une étude de NUS Consulting (en janvier 2006), le prix moyen global par m3 d’eau relevé en Europe s'établit à 3,02 € par m3. Outre la France, l'étude portait sur les pays suivants : Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède. Selon une étude de NUS Consulting (en juillet 2006[2]) il serait de l'ordre de 1,5 US$ par m3 hors TVA.

La France est, avec 2,77 € par m3 (soit 0,0027 € par litre), dans la fourchette basse parmi les dix, après la Suède, l'Espagne et l'Italie. Les prix moyens varient entre 0,79 € le m3 en Italie et 5,12 € le m3 au Danemark. Ce sont les pays du nord de l'Europe qui sont les plus chers à l'exception de la Suède.

Le prix de l'eau correspond à l'ensemble des opérations qui concernent : la production de l'eau potable, la distribution et, dans la plupart des cas, la dépollution des eaux usées.

En 2 000, 42 % environ du prix de l’eau était lié à la distribution d’eau potable ;

31 % environ concerne la collecte et le traitement des eaux usées ;

27 % environ correspond à des redevances et à des taxes, dont la TVA.

Les redevances sont destinées à des organismes publics (comme les agences de l’eau) dont la mission est de protéger les ressources naturelles en eau et de financer des équipements pour l'alimentation en eau potable ou la protection du milieu naturel.

Économies d'eau potable

Il y a une façon de réduire réellement la consommation d'eau potable. La première est le passage aux toilettes à litière biomaîtrisée, qui permet de réduire la consommation d'eau d'un ménage de 25 à 30% tout en préservant l'environnement. La seconde consisterait à recueillir l'eau de pluie dans des récupérateurs d'eau, en béton (afin de la minéraliser) et de grand volume (environ 20m3 pour une maison de 100m2) puis de filtrer celle-ci afin de l'utiliser en tant qu'eau potable.

Besoins humains

Distribution d'eau potable

L'Homme a un besoin moyen au niveau mondial de 20 à 50 litres d'eau par jour (alimentation, hygiène, etc.). Un enfant dans un pays développé consomme 30 à 50 fois plus d'eau que dans un pays en voie de développement.

Plus d'un milliard de personnes restent exclues d'un approvisionnement en eau (essentiellement en Asie et en Afrique) alors que 2,6 milliards n'ont pas de service d'assainissement[3].

En 2006, 22 000 personnes meurent chaque jour en raison d'une consommation d'eau insalubre [3].

Article détaillé : Accès à l'eau potable.

En France

Le 12 mai 2009, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) - suite à la LEMA (Loi sur l’eau et les milieux aquatiques) et au Grenelle de l'Environnement - a en 2009 rendu un avis sur les politiques en matière d’eau potable, estimant que le prix de l’eau, sa transparence et celle des services publics restent des problèmes d'actualité, de même que les pollutions diffuses, résidus médicamenteux, perturbateurs endocriniens, dérivés d'usages domestiques (...) jugés (...) très préoccupantes  » pour la préservation de la qualité de l'eau. Le conseil insiste sur la « nécessité de généraliser la création de commissions consultatives des services publics locaux (CCSPL) dans toutes les collectivités gestionnaires de services d'eau ». Il souhaite également que « les missions de la Commission nationale du débat public (CNDP) soient élargies à la gestion des usages comme de la ressource et que le débat public soit organisé à partir de cette instance, avec le concours et l'appui de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema) et du Comité national de l'eau. Pour obtenir une réversibilité effective des modes de gestion, le Conseil recommande que les assemblées délibérantes procèdent, au regard des indicateurs, à chaque renouvellement de mandat, à un examen des contrats de délégation de service public ou de fonctionnement des régies ». Le conseil aborde aussi l'utilisation domestique de l'eau pluviale (le conseil recommande « d'évaluer le rapport coût/efficacité du crédit d'impôt finançant les installations de récupération et de veiller à assurer la contribution des utilisateurs au financement du réseau collectif où ils rejettent l'eau après usage » mais recommande aussi la récupération et utilisation des eaux pluviales dans le cadre des grands projets publics). Le eaux usées devraient aussi être mieux valorisées et réutilisées là où l'eau est rare (outre-mer..), mais dans le respect de normes à affiner, et en aidant les collectivités qui en ont besoin. Il faudrait aussi favoriser « l'extension du réseau des retenues collinaires en milieu rural, à condition de les inscrire dans le cadre de véritables projets de gestion concertée des territoires ». le Conseil soutient aussi la mise en œuvre des propositions du rapport préparatoire du second plan national santé-environnement (PNSE2) dont et de soutenir l'assainissement non-collectif (Spanc[4]) notamment en zone rurale et en outre-mer. Les SPANCs devraient être aidés aux mêmes taux que l'assainissement collectif[5].

Notes et références

  1. Par exemple, aux USA, la FDA, l'EPA ou les États n'ont pas les mêmes critères ou recommandations pour l'eau potable, et ceux des eaux du robinet ou embouteillées
  2. (en) [pdf] NUS Inc. 2005-2006 International Water Report & Cost Survey, july 2006.
  3. a  et b [pdf] Dossier de presse de l'association Solidarités, page 2, informations issues du PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 2006.
  4. Selon le Code Général des Collectivités Territoriales (articles L 224-8 et 9), les communautés de communes ou les communes qui ne réalisent pas de dispositif collectif d’assainissement (« tout à l’égout ») doivent mettre en place un Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC) au plus tard pour le 1 janvier 2006.
  5. Brève d'information / Localtis publié le 12 mai 2009 et intitulée « Le CESE plaide pour plus de transparence en faveur des usagers »

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • David Aubin et Frédéric Varone, « La gestion de l'eau en Belgique. Analyse historique des régimes institutionnels (1804-2001) », Courrier hebdomadaire du CRISP, n° 1731-1732 2001/26-27, p. 5 à 75. [lire en ligne] [pdf]
  • Michèle Dagenais et Claire Poitras, « Une ressource abondante et inépuisable ? Urbanisation et gestion de l’eau dans le Montréal métropolitain aux XIXe et XXe siècles », Histoire urbaine, n° 18 2007/1, p. 97 à 123. [lire en ligne]
  • Pierre-Alain Roche, « L’eau, enjeu vital pour l’Afrique », Afrique contemporaine, n° 205 2003/1, p. 39 à 75. [lire en ligne] [pdf]
  • Zongxia Cai, « Les ressources en eau et leur gestion en Chine », Géocarrefour, Vol. 79/1, 2004, p. 35-40. [lire en ligne]
  • Jean-Luc Martin-Lagardette, L'Eau potable et l'assainissement, Johanet, 2004.
  • Liliane Franck, Eau à tous les étages : l'aventure de l'eau à domicile à travers l'histoire de la Compagnie Générale des Eaux, L. Franck, 1999.
  • Olivia Aubriot, « Baisse des nappes d’eau souterraine en Inde du Sud : forte demande sociale et absence de gestion de la ressource », Géocarrefour, Vol. 81 2006/1, p. 83 à 90. [lire en ligne] [pdf]

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