C.I.A

C.I.A

Central Intelligence Agency

Page d'aide sur les redirections « CIA » redirige ici. Pour les autres significations, voir CIA (homonymie).
Central Intelligence Agency
Sceau de la CIA
Sceau de la CIA
Agence précédente Central Intelligence Group
Budget annuel Classifié[1],[2]
Ministre responsable John Michael McConnell Successeur : Dennis Blair, Director of National Intelligence
Directeurs General Michael Hayden USAF Successeur : Leon Panetta, Directeur]
 
Stephen Kappes, Deputy Director
 
Scott White, Associate Deputy Director

La Central Intelligence Agency ou CIA (« Agence centrale de renseignement »), fondée en 1947 par le National Security Act, est l'une des agences de renseignement les plus connues des États-Unis. Elle est chargée de l'acquisition du renseignement (notamment par l'espionnage) et de la plupart des opérations clandestines effectuées hors de ce pays. Elle a le statut juridique d'agence indépendante du gouvernement des États-Unis.

Sommaire

Présentation

Drapeau de la CIA
Emblème figurant sur le premier bâtiment de la CIA à Washington DC

Le quartier général de la CIA est actuellement et depuis 1961 sur le site de Langley, dans la ville de McLean en Virginie, aux États-Unis, à environ 40 km de Washington. Auparavant elle occupait des bâtiments délabrés connus sous le nom de Foggy Bottom, situés au 2430 E Street à Washington DC. Elle a le droit de garder secrètes la plupart de ses caractéristiques : nombre d'employés, organigramme[3], budget, etc. On estime qu'elle emploierait environ 16 000 personnes rien qu'à son quartier général de Langley, et environ 23 500 au total dans le monde entier. Ses budgets successifs ne sont généralement pas connus. Actuellement il serait de 3 à 5 milliards de dollars selon les estimations. Le chiffre de 28 milliards est souvent cité car révélé en 1987 mais il s'agit du budget de toute l'Intelligence Community, dont la part de la CIA à l'époque n'était que d'un milliard.

Organisation

La CIA s'organise en quatre directions principales :

  • la National Clandestine Service remplaçant depuis 2005 la direction des opérations, qui est responsable de la collecte du renseignement et de la conduite d'opérations clandestines. Cette direction est également responsable du recrutement, de la formation et du suivi des agents de renseignements en poste à l’étranger.
  • la direction du renseignement, qui constitue la branche analyse de la CIA et qui est responsable de l’exploitation et de la diffusion du renseignement.
  • la direction scientifique et technologique, qui a pour mission de concevoir de nouvelles technologies pour l’aide à la recherche du renseignement.
  • la direction de l’administration qui est responsable de tout le soutien administratif de la CIA.

Sur le terrain, le chef de station de la CIA est le plus haut responsable qui est chargé de diriger les activités de la CIA dans une capitale donnée.

Centres d'entraînement et de planification

  • Le quartier-général du service, bâti à Langley, en Virginie
  • Le Centre de Contre-terrorisme, inauguré en 2005 et se trouve à Tyson's Center, en Virginie
  • Camp Peary, près de Williamsburg, en Virginie, surnommée "la Ferme" de la CIA.

Rôles

La CIA est chargée de fournir et d'analyser des informations sur les gouvernements, les entreprises et les individus de tous les pays du monde pour le compte du gouvernement américain. Elle est également chargée des opérations clandestines mais celles-ci, bien que souvent citées, ne représentent qu'environ 3 % des dépenses de l'agence.

Législation

Actuellement la CIA est sérieusement réglementée et surveillée par les pouvoirs exécutifs et législatifs américains, bien que ce n'ait pas été toujours le cas par le passé.

De la création de la CIA au milieu des années 1970, aucun contrôle parlementaire n'a été établi sur « l'agence » (ni sur les autres services de renseignements américains)[4]. En 1975, deux commissions d'enquête parlementaires, dites commissions Church et Pike, auront droit d'enquêter sur les activités passées des services de renseignement.

Depuis 1975, le Congrès maintient deux commissions chargées de superviser les activités des services de renseignement américains, l'une, le SSCI (Senate Select Committee on Intelligence)[5] dépendant du Sénat, l'autre, le HPSCI (House Permanent Select Committee on Intelligence), constituée par des membres de la chambre des représentants. Depuis cette époque, l'exécutif américain a établi un certain nombre de lois restreignant notamment les possibilités de mener des opérations clandestines, notamment par des Executive Orders émis par les présidents Gerald Ford (Executive Order 11 905), Jimmy Carter (E.O. 12 036) et Ronald Reagan (E.O. 12 333). La CIA n'a actuellement pas le droit de mener des actions sur le territoire des États-Unis, de mener des opérations clandestines sans en informer préalablement les commissions parlementaires, et, sauf ordre spécial du président des États-Unis, de mener ou contribuer à un assassinat.

Histoire

Origine

L'agence est la descendante de l'OSS, dissous en octobre 1945 ; William Donovan, son créateur, propose alors à Harry Truman la création d'une nouvelle agence directement sous l'autorité du président. En dépit de l'opposition des militaires, du Département d'État et du FBI, le président met en place le Central Intelligence Group en janvier 1946. En 1947, il est transformé en CIA. La NSA sera créée peu de temps après en 1952.

En 1949, la CIA obtient l'autorisation d'utiliser des procédures fiscales et administratives confidentielles et devient exemptée des limitations habituelles dans l'utilisation du budget fédéral. Elle obtient aussi l'autorisation de dissimuler son organisation, ses fonctions, sa hiérarchie, ses salariés et la taille de son personnel.

Création

La CIA a été créée suite au début de la Guerre froide, ce qui explique qu'à l'origine toute l'action de l'agence (aussi bien le renseignement que les opérations clandestines) est initialement dirigée contre l'Union soviétique et le bloc communiste, considérés comme le principal adversaire des États-Unis. La CIA est donc le principal élément de la politique de l'endiguement du communisme édictée par Harry Truman agissant au-delà du rideau de fer. Les actions de la CIA au départ concernent surtout l'Europe, considérée comme le futur champ de bataille de la Troisième Guerre mondiale. La CIA s'aide notamment (comme plusieurs services secrets) d'anciens nazis comme le général Reinhard Gehlen, y compris des criminels de guerre qui échappent ainsi aux poursuites judiciaires ; des réseaux d’exfiltration nazis sont formés pour les faire fuir (les services anglais, français et soviétiques ont fait de même, mais n'ont jamais révélé leurs secrets contrairement à la CIA[6]). Les actions de la CIA reprennent souvent les tactiques de l'OSS pendant la Seconde Guerre mondiale, comme la propagande et des liens avec des groupes de résistants. La guerre avec l'URSS semblant inévitable, la CIA s'intéresse plus aux opérations qu'aux renseignements. Ses actions contre le communisme sont de plusieurs types :

  • les infiltrations d'agents pour animer des maquis anticommunistes dans les pays est-européens. Parmi les groupes soutenus figurent la résistance albanaise à Enver Hoxha qui fut décimée lors d'une tentative de renversement du pouvoir en avril-mai 1950 (sur 500 Albanais envoyés, environ 300 furent tués et une vingtaine faits prisonniers et exécutés par la suite[7]), l'armée insurrectionnelle ukrainienne et des groupes werwolf allemands (avec lesquels l'organisation de Reinhard Gehlen sert de lien). Ces opérations échoueront généralement pour deux raisons : au moins une taupe des services soviétiques, Kim Philby, était informée de ces opérations, dont les renseignements permirent souvent aux militaires communistes de neutraliser ces agents dès leur arrivée et la mauvaise évaluation de la situation dans ces pays privait généralement les maquis du soutien attendu de la part des populations locales. Ces maquis seront généralement anéantis à la fin des années 1940 ou au début des années 1950.
  • la constitution (en collaboration avec l'OTAN) de cellules stay-behind (littéralement : « laissés derrière »), c'est-à-dire de réseaux de résistance en Europe de l'Ouest, devant être activées en cas d'occupation soviétique. La plupart des pays de l'Ouest en auront une ; l'existence de ces réseaux sera rendue publique dans les années 1970. Le plus célèbre est le Gladio italien (en liaison avec la loge maçonnique P2), révélé dans les années 1980, qui regroupait des personnes proches de l'extrême droite italienne. En 1952, l'United States Army ajoute une nouvelle composante indépendante de la CIA en créant les Special Forces, ou « bérets verts », force spéciale destinée à agir dans les lignes ennemies et à encadrer des maquis qui se formeraient en temps de guerre.
  • la propagande anticommuniste vers les pays est-européens, notamment par les stations de radio Radio Liberty, lancée en 1948, et Radio Free Europe à partir de 1950, et dans une moindre mesure par l’US Information Agency (USIA), créée en 1953.
  • la lutte contre les partis communistes ouest-européens, notamment en France (financement du syndicat non communiste Force ouvrière[8]) et en Italie : 75 millions de dollars américains furent utilisés pour le financement de la Démocratie chrétienne, pour la propagande et l'aide logistique avant les élections d'avril 1948, qui donnèrent aux chrétiens-démocrates 48,5 % des voix et rendirent le Parti communiste italien, financé par le Parti communiste soviétique, minoritaire.
  • la constitution de réseaux de renseignement dans les territoires communistes, initialement pour connaître les plans militaires soviétiques d'une invasion de l'Europe. Les Américains sont là aussi largement aidés par les Allemands avec la collaboration de la Gehlen Org, réseau de renseignements du général Reinhard Gehlen qui deviendra plus tard le Service fédéral de renseignement.

Espionnage et coups d'État

Après les premières années de la Guerre froide, les États-Unis et l'Union soviétique comprennent que du fait de la dissuasion nucléaire la guerre a peu de chance d'éclater. Dès lors les affrontements changent et s'étendent partout dans le monde. De son coté, la CIA a compris que le bloc soviétique est bien trop solide pour espérer le voir s'effondrer par ses opérations clandestines comme la tentative du coup d'état en Albanie. La CIA commence à opérer hors d'Europe, en Asie-Pacifique notamment à partir de la guerre de Corée, mais ses actions en Corée du Nord sont généralement décevantes, ce qui motive la création par l'US Army des Special Forces en 1952. Parallèlement, dans le bloc soviétique, les opérations paramilitaires sont abandonnées et la collecte du renseignement s'intensifie et se diversifie : renseignements militaires, politiques, scientifiques… C'est ainsi que (pour ne citer que les cas les plus célèbres) au milieu des années 1950 des agents de la CIA creusèrent un tunnel à partir de Berlin-Ouest pour atteindre des câbles souterrains de communications militaires soviétiques sous Berlin-Est et les mettre sur écoute, et qu'est développé l'avion espion U-2 suivi du célébre trisonique SR-71 dont la dernière mission pour la CIA intervint en juin 1968. Mais en URSS, bon nombre de tentatives de renseignement, en particulier des défections, sont bloquées par James Jesus Angleton, le chef du contre-espionnage de la CIA qui est persuadé de l'infiltration de ses services par le KGB. Bien que la priorité de la CIA, dès sa création en 1947, soit le Bloc communiste, durant plusieurs années, l'Agence ne put y envoyer ses officiers sous couverture diplomatique, se heurtant aux objections du Département d'État américain.

Il faudra attendre 1953 pour que le premier officier de la CIA arrive en poste a Moscou. Ce sera Edward Ellis Smith, qui devait normalement traiter Piotr Popov, un officier du GRU recruté en Autriche. Mauvais départ : Smith sera compromis par le KGB, en lui jetant dans les bras une séduisante femme de chambre, et il sera rappelé d'urgence en 1956.

Les États-Unis et l'URSS vont rapidement se lancer dans une nouvelle rivalité : installer des gouvernements alliés dans un maximum de pays. C'est là que la CIA va mener la plupart de ses actions dans les décennies suivantes, en renversant des pouvoirs considérés comme hostiles.

Également pour contrer l'influence communiste, la CIA parvient à se procurer une copie du rapport secret de Nikita Khrouchtchev dénonçant les crimes de Staline au XXe congrès du PCUS, qui est publiée dans le New York Times le 16 mars 1956 (le discours de Khrouchtchev a eu lieu le 25 février).

Mais la CIA va échouer sur ses tentatives de renversement de Castro à Cuba, notamment avec le retentissant échec du débarquement de la Baie des Cochons le 16 avril 1961, puis plusieurs tentatives d'assassinat du dirigeant cubain (voir opération Mongoose). À la suite de ces échecs, Allen Dulles, son DDCI Charles Cabell et le DD-P Richard Bissell sont contraints, par le président John Fitzgerald Kennedy, de démissionner. Celui-ci cherche à reprendre le contrôle de la CIA, devenue un « État dans l'État » en nommant des dirigeants qui lui sont fidèles. Kennedy sera assassiné à Dallas le 22 novembre 1963, et certains partisans de la théorie du complot soupçonnent l'implication d'agents et/ou ex-agents de la CIA dans ce meurtre (voir les pages assassinat de John F. Kennedy et théories dans l'assassinat de Kennedy).

Face à la difficulté d'infiltrer des agents dans les régimes communistes qui sont généralement des états policiers et les limites des reconnaissances aériennes, le renseignement d'origine électromagnétique sera très utilisé par l'Agence en collaboration avec les autres services comme la National Security Agency.

Selon l'Ordre exécutif 12 036[9] émis par le président Jimmy Carter en 1978, seule la CIA était autorisée à accomplir des opérations clandestines mais face à la réalité du terrain, les forces armées furent associés ou entreprennent de tels opérations à nouveau dés le début des années 1980 notamment à travers de l'unité Seaspray.

Rôle sur le territoire des États-Unis

Depuis au minimum les années 1960, la CIA dispose de stations également sur le territoire des États-Unis. De telles stations ont été détectées entres autres à New York, Washington, Seattle, Dallas, Chicago. Elles sont chargées de recruter des étrangers qui sont sur le territoire national. Par exemple, un cas fut rendu public vers 1983-1984 concernant un Afghan recruté sur le territoire américain. Revenu en Afghanistan, il a été retourné par les services secrets afghans et soviétiques. L'opération a abouti à l'expulsion de son officier traitant, Richard Vandiver.

En 1958, le FBI et la CIA ont initié le programme COURTHSHIP, visant à coordonner les opérations de recrutement et de traitement de Soviétiques sur le territoire américain. On peut aussi citer le travail de Aldrich Ames, qui traitait deux informateurs soviétiques de la CIA a New York (Sergey Fedorenko et Arkadi Shevtchenko) puis qui tentait de recruter des soviétiques aux États-Unis [10].

Milton Bearden, un des participants à l'opération Cyclone, a écrit qu'il dirigea l'antenne de la CIA au Texas [11].

Leurs couvertures sont soit commerciales, soit a New York, sous couvert de l'ONU, diplomatiques.

L'après-Guerre froide

Nouvelles missions

Mikhaïl Gorbatchev avait déclaré peu après la chute de l'URSS : « J'ai fait la pire chose qui pouvait arriver aux États-Unis : je leur ai enlevé leur meilleur ennemi ». Cette remarque s'applique particulièrement à la CIA, dont la structure avait été créée pour lutter contre le communisme et l'URSS. À partir de la fin des années 1980 et de la direction de Robert Gates, la CIA cherche à s'adapter à la nouvelle situation mondiale et aux nouveaux problèmes qui menacent les États-Unis telle la guerre économique. Toutefois elle a eu tendance à adopter un comportement bureaucratique et à manquer d'efficacité. La CIA a ainsi été très critiquée aux États-Unis pour son absence de prévision du 11 septembre 2001. Depuis, l'Islam fondamentaliste est le nouvel ennemi prioritaire de la CIA[12] dans le cadre de la guerre contre le terrorisme.

Centres de détention clandestins

Le journal The Washington Post révèle l'existence d'un réseau mondial de centres de détention clandestins (black sites) géré par la CIA[13]. Le quotidien précise que de telles prisons se trouveraient entre autres en Afghanistan et dans des pays d'Europe de l'Est ; ces centres de détention ont été situés à l'étranger en raison de leur caractère illégal, les détenus étant des « détenus fantômes » victimes de disparition forcée.

La CIA a été en charge de centres de détention dans plusieurs pays européens, en Roumanie, au Kosovo, en Macédoine, en Bulgarie et en Ukraine[14], dont l'existence a été confirmée par le rapporteur du Conseil de l'Europe Dick Marty.

Le président George W. Bush a reconnu le 6 septembre 2006 pour la première fois l'existence de prisons secrètes de la CIA hors du territoire américain, dans lequel il reconnaît implicitement l'usage de la torture : « La source d'information la plus importante sur les endroits où les terroristes se cachent et sur ce qu'ils préparent sont les terroristes eux-mêmes. ».

Le président Barack Obama, arrivé au pouvoir en janvier 2009,a annoncé la fermeture du centre de détention de Guantanamo d'ici un an, et que les États-Unis respecteront désormais la convention de Genève dans leur lutte contre le terrorisme[15]. En avril 2009, le nouveau directeur de la CIA Leon Panetta a rompu les contrats avec les psychologues de la CIA Mitchell, Jensen et associés, qui avaient adapté des techniques du SERE aux interrogatoires musclés de la CIA, utilisant en particulier le waterboarding, considéré comme technique de torture [16] par Panetta [17] et Eric Holder, ministre de la Justice de l'administration Obama [18].

Préoccupations majeures en 2009

Avec l'arrivée de l'administration Obama, Michael Hayden, directeur sortant, a écrit une liste de préoccupations par ordre d'importance pour la CIA en 2009 [19] :

  1. Al-Qaida et ses franchises reste le danger numéro un pour les États-Unis.
  2. La deuxième menace est constituée par la situation crée suite a la guerre contre le trafic de drogue au Mexique.
  3. Le programme d'armes de destruction massive en Iran.
  4. les approches de plus en plus divergentes entre l'Europe et les États-Unis concernant la « guerre contre le terrorisme ».
  5. L'instabilité provoquée par le faible prix du pétrole sur des États producteurs comme le Venezuela et l'Iran.
  6. La situation au Pakistan, qualifié de « pays ami », qui est confronté à des difficultés internes très importantes.
  7. L'Afghanistan et la traque de Ben Laden.
  8. La Corée du Nord et son arsenal nucléaire.
  9. La République populaire de Chine et sa réaction face à la Crise économique de 2008-2009.
  10. Le Proche-Orient qui reste une zone de tension extrêmement importante.

Le 11 juillet 2009, lors d'audiences devant des comités du Congrès des États-Unis, Leon Panetta, directeur en poste de la CIA, a accusé Dick Cheney d'avoir ordonné directement aux responsables de la CIA de cacher au Congrès des informations sur un programme antiterroriste pendant huit ans[20],[21],[22].

Opérations à l'étranger

Actions politiques

La CIA a régulièrement influencé de façon décisive l'histoire politique des États jugés stratégiques pour les intérêts des États-Unis. Elle a créé ou soutenu de nombreux mouvements insurrectionnels, qu'ils soient armés (particulièrement en Amérique latine, dans le monde arabe ou en Asie) ou non armés (Solidarność, en Pologne).

Parmi les opérations connues :

Actions culturelles

  • Le Congrès pour la liberté de la culture fut un organe culturel financé secrètement par la CIA basé à Paris. La CIA a exercé dans les années 1950 et 1960 en Europe une influence culturelle occulte par l'intermédiaire de ce Congrès. Elle a financé et soutenu secrètement des revues culturelles comme Preuves en France, Monat en Allemagne où écrivait Heinrich Böll, Encounter au Royaume-Uni et des personnalités comme Heinrich Böll, Raymond Aron, ou l'écrivain italien Ignazio Silone, et soutenu l'art abstrait et informel. Des personnalités comme Alberto Moravia et Pablo Neruda furent visés par des campagnes de calomnie orchestrées par la CIA par l'intermédiaire d'intellectuels comme René Tavernier. La CIA a cherché à réduire l'influence du marxisme parmi les intellectuels et les journalistes européens. Le scandale éclate en 1967 : le financement de la CIA devient public bien que la grande presse soit discrète sur le sujet. La revue Monat est ensuite vendue au journal Die Zeit.

Directeurs

DCI

Le DCI (Director of Central Intelligence) dirige la CIA et toute l'Intelligence Community.

A partir de cette date, conformément à l'Intelligence Reform and Terrorism Prevention Act de 2004, le poste de DCI est remplacé par ceux de DCIA (Director of the Central Intelligence Agency, directeur de la CIA seule) et de Director of National Intelligence (DNI, directeur de l'Intelligence Community seule).

DCIA

General Michael Hayden, Director Central Intelligence Agency (DCIA)

DDCI

Le DDCI (Deputy Director of Central Intelligence) est le sous-directeur du DCI. Le premier, Kingman Douglass, avait été nommé par le DCI. En avril 1953, le congrès a amendé le National Security Act pour permettre au président des États-Unis de nommer lui-même le DDCI. L'amendement stipule que le DCI et le DDCI ne peuvent être simultanément des officiers militaires.

  • mars 1946 - juillet 1946 : Kingman Douglass ;
  • janvier 1947 - mars 1949 : Edwin Kennedy Wright ;
  • octobre 1950 - août 1951 : William Harding Jackson ;
  • août 1951 - février 1953 : Allen Dulles ;
  • 23 avril 1953 - 31 janvier 1962 : Lieutenant General (USAF) Charles Pearre Cabell ;
  • avril 1962 - avril 1965 : Marshall Sylvester Carter ;
  • avril 1965 - juin 1966 : Richard McGarrah Helms ;
  • octobre 1966 - février 1969 : Rufus Lackland Taylor ;
  • mai 1969 - décembre 1971 : Robert Everton Cushman, Jr. ;
  • mai 1972 - juillet 1976 : Vernon Anthony Walters ;
  • juillet 1976 - août 1977 : Enno Henry Knoche ;
  • février 1978 - février 1981 : Frank Charles Carlucci III ;
  • février 1981 - juin 1982 : Bobby Ray Inman ;
  • juin 1982 - mars 1986 : John Norman McMahon ;
  • avril 1986 - mars 1989 : Robert Michael Gates ;
  • mars 1989 - mars 1992 : Richard James Kerr ;
  • avril 1992 - juillet 1995 : William Oliver Studeman ;
  • juillet 1995 - juillet 1997 : George John Tenet ;
  • octobre 1997 - juin 2000 : John Alexander Gordon ;
  • octobre 2000 - novembre 2004 : John Edward McLaughlin ;

DDCIA

Le DDCIA (Deputy Director of the Central Intelligence Agency) a pour mission d'assister le DCIA et de le remplacer en cas d'indisponibilité ou par intérim.

  • à partir de ? : Vice Admiral Albert M. Calland III

DD-P et DD-O

DD-P signifie Deputy Director for Plans. Cette appellation a été changée en mars 1973 en DD-O (Deputy Director for Operations), lorsque le Deputy Directorate of Plans devint le Directorate of Operations.

  • 1951 : Allen Dulles ;
  • 1951 - 1952 : Kilbourne Johnstone ;
  • 1952 - 1958 : Frank G. Wiz Wisner ;
  • 1958 - 1962 : Richard M. Bissell ;
  • 1962 - 1965 : Richard Helms ;
  • 1965 - 1967 : Desmond Fitzgerald ;
  • 1967 - 1973 : Thomas H. Karamessines ;
  • 1973 : William Colby ;
  • 1973 - 1976 : William Nelson ;
  • 1976 - 1977 : William Wells ;
  • 1977 - 1981 : John N. McMahon ;
  • 1981 : Max C. Hugel ;
  • 1981 - 1984 : John H. Stein ;
  • 1984 - 1987 : Clair E. George ;
  • 1987 - 1991 : Richard F. Stolz ;
  • 1991 - 1995 : Thomas A. Twetten ;
  • 1995 - ? : David Cohen ;
  • 1997 -1999 : Jack Downing

Effectifs, recrutement et formation

Entrée du nouveau siège (1991) de la CIA

Forte d'environ 23 500 employés, la CIA dispose d'un budget annuel estimé à 3,1 milliards de dollars.

Après avoir subi une forte baisse des effectifs concernant les agents « sur le terrain » depuis la fin de la guerre froide au profit du renseignement électronique et de la sous-traitance par d'autres services américaines (la NSA notamment) et alliés, les événements du 11 septembre 2001 ont fait prendre conscience des lacunes des services de renseignement américains, qui s'efforcent depuis de les combler.

En 2003, la plus importante promotion de nouveaux agents de la CIA depuis 50 ans est arrivée. Elle est composée à 70 % de civils n'ayant jamais travaillé pour le gouvernement et d'un tiers de femmes, 12 % des recrutés sont issus de minorités ethniques et presque tous pratiquent avec aisance une langue étrangère.

Formés durant un an au centre d'entraînement de la CIA à Camp Peary près de Williamsburg [25] baptisé « La Ferme », ces recrues ont intégré le siège de Langley avec un salaire de départ de 45 000 à 60 000 dollars. Il existe un autre centre de formation aux actions clandestines situé à Harvey Point près d'Elisabeth City[réf. nécessaire]. Ces personnes ont été choisies parmi les 300 000 CV que l'agence a reçus entre 2001 et 2002, un quart provenant de l'étranger, le plus souvent de citoyens européens. Seuls les citoyens américains peuvent postuler à la CIA.

« La Ferme »

Le site de Camp Peary (38 km²) se trouve près de Williamsburg, en Virginie (à l'est des États-Unis). Il s'agit d'un terrain aménagé par les forces spéciales de l'United States Navy, plus connu pour abriter le site des entraînements de la CIA. En 1972, la « gazette de Virginie » a prétendu que la CIA y formait des tueurs, envoyés ensuite à l'étranger pour éliminer les cibles gênantes.

CIA World Factbook

Le CIA World Factbook est une source documentaire sur les pays du monde éditée par la CIA, libre de droits.

Anecdotes

  • L'association des cartographes américains honora en 1974 et 1980 le travail de la CIA dans la cartographie. En effet, au temps de l'URSS, il n'existait pas de plan soviétique fiable de Moscou et les positions des villes sur les cartes officielles étaient parfois à des dizaines de kilomètres de leurs emplacements réels et les services de renseignements américains durent reconstituer pièce par pièce des plans utilisables sur la capitale russe.
  • Le Webby Awards 2005 couronnant les sites les plus marquants du réseau des réseaux, en jugeant de leurs qualités commerciales, artistiques, revendicatives, informatives, etc..., a récompensé dans la catégorie « Employment » le site « Career » (carrière) de la CIA.

Voir aussi

Bibliographie

  • Comment sera le monde en 2020 ?, rapport de la CIA présenté par Adler Alexandre, Hel Guedj Johan-Frédérik, Editions Robert Laffont, 2005. (ISBN 2221105303)
  • Philip Agee Journal d'un agent secret Dix ans dans la CIA, Seuil 1976. (ISBN 2020043203)
  • Robert Baer, La Chute de la CIA, Les Mémoires d'un guerrier de l'ombre sur les fronts de l'islamisme, JC Lattès, 2002.
  • Milt Bearden, CIA-KGB : le dernier combat, Albin Michel, 2004. (ISBN 2-226-13803-X)
  • William Blum, Les guerres scélérates : les interventions de l'armée américaine et de la CIA depuis 1945, Parangon, 2004. (ISBN 284190116)
  • Frédéric Charpier, La CIA en France. 60 ans d'ingérence dans les affaires françaises, Seuil, 2008, 365 pages, (ISBN 9782286040284)
  • Noam Chomsky, Edward Hermann, La fabrique de l'opinion publique, Édition du serpent à plume, 2003.
  • John K. Cooley, CIA et Jihad, 1950-2001 : Contre l'URSS, une désastreuse alliance, Autrement, 2002.
  • Franck Daninos, CIA : Une histoire politique (1947-2007) Tallandier, 2007, (ISBN 9782847344004)
  • Catherine Durandin, CIA : Cinq années de colère, Paris, Armand Colin, 176 pages, 2007, (ISBN 9782200347093)
  • Catherine Durandin, La CIA en guerre: Allende, Gorbatchev, Ben Laden, Saddam Hussein, Grancher, 2003. (ISBN 2733908146)
  • Kolb Larry J., Overworld - Confessions d'un espion malgré lui, Albin Michel, 2005.
  • Joël Kotek, La jeune garde, Editions du Seuil, 1998.
  • Frédéric Lert, Les ailes de la CIA, Histoire & Collection, 1998. (ISBN 2-908182-65-3 )
  • Robert Littell, La Compagnie, le grand roman de la CIA, Buchet-Chastel, 912 pages, 2003. (ISBN 2283019192)
  • Jean-Marc Pillas, Nos agents à La Havane, Albin Michel, 1995.
  • Raphaël Ramos, De l'OSS à la CIA : la centralisation du renseignement américain au lendemain de la Seconde Guerre mondiale à travers l'expérience du Central Intelligence Group, Publications de l'Université Paul-Valéry Montpellier III, 2006? (ISBN 2-84269-715-4)
  • James Risen, État de guerre, l'histoire secrète de la CIA et de l'administration Bush, Albin Michel, 2006. (ISBN 2226170936)
  • Frances Stonor Saunders, Qui mène la danse ? La CIA et la guerre froide culturelle, Denoël, 2003, 506 p.
  • Gordon Thomas, Les armes secrètes de la CIA, Tortures, Manipulation et armes chimiques, Nouveau Monde, 2006. (ISBN 284736174x)
  • Bob Woodward, C.I.A. Guerres secrètes 1981-1987, Stock, 1987. (ISBN 2234020867)
  • Mark Zepezauer, Les sales coups de la CIA, L'esprit Frappeur, 144 pages, 2002. (ISBN 2-84405-187-1)

Documentaires

Notes et références

  1. CIA Budget: An Unnecessary Secret, 28 juillet 1997. Consulté le 15 avril 2007
  2. Cloak Over the CIA Budget, 1999-11-29. Consulté le 2008-07-04
  3. (en) Organigramme d'ensemble sur le site web de la CIA
  4. (fr) La loi sur la délégation parlementaire au renseignement en France n'a été adopté que le 25 septembre 2007
  5. (en)Site du Senate Select Committee on Intelligence
  6. Quand l'Amérique recrutait des officiers SS, Le Nouvel Observateur n°1966, semaine du 11 au 17 juillet 2002
  7. E. H. Cookridge, La vérité sur Philby, l'agent double du siècle (trad. M. Matignon de The third man: the truth about « Kim » Philby, double agent, Arthur Baker Ltd.), Fayard, coll. « La guerre secrète », Paris, 1968[réf. incomplète]
  8. Jacques Baud, L'encyclopédie du renseignement et des services secrets, éditions Lavauzelle, 1997 (réed. 1998) (ISBN 2-07025-0406-X)
  9. (en) Texte de l'Executive Order 12 036
  10. (en) The Cold War's Last Spy, U.S. News, Brian Duffy, 26 février 1995
  11. The Black Tulip: A Novel of War in Afghanistan, 1998, (ISBN 0-375-76083-0)
  12. Durandin, Catherine, La CIA en guerre, éditions Grancher, 2003
  13. (en) « CIA Holds Terror Suspects in Secret Prisons », The Washington Post, 2 novembre 2005
  14. « Enlèvements, torture et séquestration - Un rapport accablant pour la CIA », Le Devoir, 27 avril 2006
  15. « Barack Obama décrète la fermeture du centre de détention de Guantanamo d'ici un an », Le Monde, 22 janvier 2009.
  16. Walter Pincus, CIA Fired Firms Aiding Questioning. One Helped to Introduce Waterboarding, Washington Post, 15 juin 2009
  17. Greg Miller, Panetta: Waterboarding is torture, Los Angeles Times, 5 février 2009
  18. L'administration Obama bannit le simulacre de noyade, L'Express, 2 mars 2009
  19. (fr) NOTES D'ACTUALITÉ N°160 ETATS-UNIS : LE TESTAMENT DE L'EX-DIRECTEUR DE LA CIA, 7 février 2009
  20. (en) Scott Shane, « Cheney Is Linked to Concealment of C.I.A. Project », dans The New York Times, 11 juillet 2009 [texte intégral (page consultée le 13 juillet 2009)] 
  21. (en) Pam Benson, « Senator: Cheney and alleged secret CIA program 'a problem' », dans CNN.com, 12 juillet 2009 [texte intégral (page consultée le 13 juillet 2009)] 
  22. (en) Leonard Doyle, « Dick Cheney 'ordered CIA to hide counter-terrorism plan' », dans The Daily Telegraph, 12 juillet 2009 [texte intégral (page consultée le 13 juillet 2009)] 
  23. (en)CIA Operations in China—Another CIA Domestic Op, Ralph McGehee, avril 1996
  24. Le Monde : La justice italienne poursuit des agents de la CIA pour l'enlèvement d'un imam égyptien à Milan
  25. (en) Camp Peary par Sourcewatch

Voir aussi

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