Camargue (cheval)

Camargue (cheval)
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Camargue.
Camargue
ChevaldeCamargue.jpg
Cheval de Camargue en liberté dans les marais de sa région d'origine

Espèce Cheval (Equus caballus)
Région d’origine
Région Camargue, Drapeau de France France
Région d'élevage Principalement la Camargue.
Caractéristiques
Morphologie Cheval de selle
Registre d'élevage Standard français de la race
Taille 1,35 m à 1,50 m[1]
Poids 300 à 400 kg[1]
Robe Toujours grise[1]
Tête Lourde, carrée et expressive[2]
Pieds Solides et larges[1]
Caractère Robuste et sobre[1]
Autre
Utilisation Travail du bétail, fêtes votives et tourisme équestre[1]

Le Camargue est une race de petit cheval de selle rustique de couleur grise, originaire de la région de Camargue, au sud de la France dans le delta du Rhône, qui couvre une partie des départements du Gard et des Bouches-du-Rhône. Il vit traditionnellement en liberté dans ses marais d'origine et sa généalogie reste mystérieuse, bien qu'il soit généralement considéré comme l'une des plus anciennes races de chevaux au monde.

Mentionné durant l'Antiquité, le Camargue fut occasionnellement monture de bât et de guerre jusqu'au XIIe siècle, et de tous temps utilisé comme un animal utilitaire et de travail par les habitants de la Camargue qui lui faisaient dépiquer le grain, tirer des attelages ou le montaient, entre autres, pour travailler avec le bétail avant de le relâcher en semi-liberté. Les haras nationaux instaurèrent dès leur création de nombreux programmes d'élevage visant à augmenter sa taille par des croisements pour en faire une monture de guerre, programmes qui furent tous des échecs. Le cheval Camargue est désormais une race de selle reconnue par les haras nationaux français, et surtout l'un des symboles forts de sa région d'origine, avec le taureau noir et le flamant rose.

Il est toujours traditionnellement élevé dans des manades en semi-liberté et demeure la monture exclusive des gardians de la région qui l'utilisent pour le travail du bétail et de nombreuses fêtes folkloriques. Le cheval Camargue bénéficie également d'une grande notoriété grâce à l'équitation camarguaise et à sa forte image de tradition et de liberté née de sa présence dans les arts et la littérature, notamment dans l'histoire de Crin-Blanc.

Sommaire

Terminologie

« Camargue »[3] est le nom officiel de la race selon les haras nationaux[1], tiré de la région d'origine de ce cheval. Dans les ouvrages qui le mentionnent, il est indifféremment nommé « camarguais », « cheval Camargue » et « cheval de Camargue ». Un vocabulaire spécifique s'est développé dans la région, historiquement en provençal, pour désigner le cheval et son élevage :

Caractéristique Dénomination
Étalon de race camarguaise Grignon[4] ou grignoun[5]
« Cheval » en camarguais (Lou) chivau[6]
Cheval ou jument sauvage Rosso[5]
Poulain d'un an Court[6]
Cheval ou taureau de deux ans Doublen[6]
Cheval ou taureau de trois ans Ternen[6]
Cheval ou taureau de quatre ans Quatren[6]
Élevage de chevaux Cavalot[5]
Tentatives d'un cheval pour jeter son cavalier à terre Desbrander[6]
Marquage des poulains au fer rouge Ferrade[6]
Cavalier surveillant les troupeaux Gardian, gardianou pour le jeune apprenti, baïle gardian pour le chef ou le contremaître[6]
Troupeau de taureaux et/ou de chevaux camarguais Manade[6]

Histoire du cheval Camargue

L'histoire du cheval Camargue est très longue et son origine, en particulier, sujette à bien des débats, « pleine d'obscurité puisque le préjugé contre le cheval primitif y fait toujours rencontrer, au commencement, le cheval oriental[7] ». La race paraît avoir eu, au cours de l'histoire et avant le regain d'intérêt pour le côté sauvage de la région de Camargue, peu de renommée, mais une certaine utilité pratique locale car son élevage est presque toujours resté limité au milieu « hors duquel le cheval Camargue s'éloigne plus ou moins de sa propre nature » et sa production essentiellement tournée vers les besoins des habitants de la région[4]. La race camarguaise n'a pas eu de grande importance économique avant le XXe siècle et les nombreuses tentatives de croisement pour « améliorer » sa taille et la rendre ainsi plus apte à la guerre se soldèrent par des échecs.

Eugène Gayot, vétérinaire de la circonscription d'Arles, dit en 1861 que « par exception seulement, le cheval Camargue est sorti de sa sphère, de sa spécialité d'emploi. Il naît, vit et meurt dans son île ; là s'accomplit toute sa destinée[4]. »

Carte de la Camargue, région d'origine de la race.

Origines

Le cheval Camargue vit en liberté dans les marais du delta du Rhône depuis des temps immémoriaux.

Le Camargue fait incontestablement partie des races les plus anciennes du monde[1],[8], mais s'il est aujourd'hui reconnu comme antérieur à l'ère chrétienne[9], la question de son origine demeure pour savoir quelle fut l'influence des chevaux arabes, berbères, asiatiques ou celtes sur la race. Le mélange de plusieurs thèses pourrait être la réponse au mystère de son origine car les animaux à l'état sauvage ont pu se mélanger et se rencontrer au fil du temps, la sélection naturelle se chargeant de créer une race bien définie, adaptée aux régions hostiles du delta du Rhône et de ses environs. La rudesse de la vie dans cette région sur de nombreuses générations a probablement fait que seuls les plus forts et les plus résistants de ces animaux ont survécu, afin de donner naissance à une descendance capable de perpétuer la race[10].

Mythes et légendes

De nombreux récits folkloriques font du cheval camarguais un animal « né de l'écume de la mer ». Jean Claude Girard, conservateur des musées du Gard, rapporte ainsi la légende d'un homme qui était poursuivi par un taureau noir sur la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer et n'eut pas d'autre choix que de se jeter à la mer. Alors que les flots l'emportaient, il fut sauvé par un étalon qui sortit de l'écume et lui dit : « Je ne serai jamais ton esclave, mais ton ami ». L'homme apprivoisa l'étalon durant trois jours et celui-ci devint à la fois son meilleur ami et le fondateur des chevaux camarguais[11]. Il existe des variantes similaires à cette légende[12].

Origine préhistorique

Le cheval de Przewalski, dont descendrait le cheval de Camargue.

L'unique témoignage préhistorique d'un ancêtre possible du cheval Camargue, mais aussi le plus ancien, est la découverte en 1875 par le professeur Nicolas d'un squelette de cheval sur la rive droite du Rhône, à deux kilomètres en amont d'Arles. Il était entouré de silex en forme de couteaux, qui ont permis sa datation à l'âge de la pierre taillée[13],[14].

Certains auteurs font du cheval camarguais un descendant du cheval de Przewalski[1] et quelques auteurs généralistes modernes notent sa ressemblance avec les peintures de la grotte de Lascaux[15] ainsi que ses caractéristiques de cheval primitif[16],[10]. Gérard Gadiot, ancien secrétaire de la confrérie des gardians, a vu le cheval Camargue comme le descendant direct des chevaux du quaternaire tels que représentés dans les grottes préhistoriques. Le cheval aurait peuplé la Gaule primitive et, lorsque les hommes s'établirent un peu partout, se serait replié dans des régions plus inhospitalières[17]. Selon Charles Naudot, dit « Lou Camarguen »[17], le cheval aurait suivi la mer dans sa régression vers le delta du Rhône[10].

Indigène de la Camargue

Une autre théorie fait du camarguais une race indigène à l'« île de Camargue », d'où elle serait sortie pour se répandre dans les Bouches-du-Rhône, le Gard, l'Hérault, le Var, jusqu'aux portes de Nice. Il n'y aurait pas eu d'influence arabe ou berbère notable sur la race, et la physionomie orientale tout comme les qualités du cheval de Camargue seraient dues aux influences naturelles du climat, du sol et aux propriétés alimentaires des plantes : elles ne seraient donc pas acquises, mais innées, et se perpétueraient de manière constante[4]. Une étude zootechnique d'Eugène Gayot, en 1861, notait que « la race Camargue se distingue, au physique, par je ne sais quel air étranger, sinon oriental, du moins tartare, cosaque, celui, au surplus, qu'on remarque chez tous les animaux de l'espèce chevaline vivant à l'état sauvage, ce qui prouve que le même traitement, le même régime, les mêmes habitudes, doivent produire, à peu de chose près, les mêmes formes, les mêmes qualités et les mêmes défauts chez le cheval, bien qu'il vive dans des contrées éloignées les unes des autres, et sous des latitudes différentes. Cette observation, vraie à tous égards, appartient à tous les hippologues et se trouve souvent reproduite dans leurs travaux[4] ». Deux ans plus tard, en 1863, Pierre Joignaux notait aussi que le cheval de Camargue a un « air sauvage » et que ses conditions d'habitat produisent sa physionomie particulière[7].

Descendant du cheval de Solutré
Article connexe : Cheval de Solutré.

Le cheval de Solutré est connu par des ossements retrouvés près de Mâcon, datés d'il y a 20 000 ans. En 1874, le professeur Toussait effectua une étude sur ces ossements et rédigea un Traité sur le cheval dans la station préhistorique de Solutré. Il mentionna de nettes similitudes avec le cheval camarguais. Le squelette de cheval découvert en 1875 près d’Arles fut vu comme « de forme solutréenne », et montré au muséum de Lyon. Par la suite, des études scientifiques sur les ossements reconstitués firent du cheval Camargue un descendant direct du cheval du quaternaire[13], et bon nombre d'ouvrages de vulgarisations reprennent encore cette théorie[16],[8],[10],[9], pourtant scientifiquement obsolète[13]. La fiche des haras nationaux affirme que le cheval vivait il y a 20 000 ans dans le bassin de la Saône, et aurait longé la vallée du Rhône pour s'installer dans les étendues de Camargue il y a 10 000 ans, suivant le retrait de la mer qui envahissait le Mâconnais et le transformait en un pays marécageux identique à celui de l'actuel delta du Rhône[1].

Origine celte

Régine Pernoud dit dans un essai sur les Gaulois que la structure des troupeaux de chevaux camarguais est différente de celle de toutes les autres races françaises, et que ces derniers seraient donc les descendants directs des chevaux celtiques renommés pour la selle et le combat, et qui étaient les piliers de la cavalerie gauloise[18].

Origine germanique ou asiatique

Le cheval mongol ressemble physiquement au camarguais.

L'origine asiatique serait la plus fréquemment évoquée, et se base sur la ressemblance morphologique entre les chevaux asiatiques, comme le cheval mongol, appelé le « coursier des steppes », et le cheval Camargue. Plusieurs auteurs défendent cette thèse, et s'appuient entre autres sur les points communs entre les rudes steppes et les paluns, et sur la mention des Phéniciens, qui auraient importé des chevaux mongols depuis les côtes de Syrie pour les introduire sur leurs différents comptoirs méditerranéens[12],[17].

Le marquis Folco de Baroncelli-Javon (1869-1943), éleveur et manadier camarguais, voyait aussi dans ses chevaux une ascendance mongole issue des montures abandonnées par les hordes qui envahirent la Gaule vers l'an 450[19].

Cette théorie fut vue comme un mythe et remise en cause par les historiens, selon lesquels des croisements ont pu se produire, mais le cheval mongol ne pourrait pas être l'ancêtre exclusif de la race camarguaise[20].

La race fut aussi vue comme d’origine germanique[17], car les Germains ont envahi l'Empire romain[21]. Sans preuve historique, la thèse de l'origine asiatique s'appuie sur une particularité morphologique du cheval Camargue, la présence d’une sixième vertèbre lombaire qui le rapproche du Tarpan et du cheval de Prjevalski[21].

Origine africaine et arabe

Le cheval berbère présente des similitudes morphologiques avec le camarguais, et des croisements entre les deux races sont bien attestés.

En 1807, l'académie des sciences de Marseille fait de l'introduction de chevaux arabes ou numides par Flavius Flaccus aux environs d'Arles, vers l'an 626 av. J.C., la souche fondatrice de la race camarguaise[22]. Il s'agit d'un récit invérifiable, transmis par les érudits locaux[21]. Le cheval a selon eux une forte ressemblance avec les chevaux de la cavalerie numide que les romains affrontèrent durant les deux guerres de Carthage avant de les utiliser, après la conquête de l'Afrique du Nord. La première importation de chevaux orientaux ou africains aurait été fortifiée puis accrue lors de l'établissement de la colonie de Julia[4]. Jules César aurait ensuite créé deux haras, l'un à Arles et l'autre à Rhodanisia, pour effectuer des croisements entre les chevaux numides et ceux des Marais-Pontins[21]. Les croisements auraient été renouvelés à deux reprises pendant le séjour des sarrasins en Provence, vers 730, et ensuite à l'époque plus récente des croisades[4]. Les premiers haras sont censés avoir été fondés par les colonies romaines, mais les académiciens remarquent que le cheval Camargue ne présente pas le type des chevaux asiatiques et thessaliens, « les seuls qui, à cette époque, devaient être naturalisés sur les côtes de l'Ionie », mais plutôt celui des chevaux berbères et arabes[22].

« Cette race [le Camargue] a cependant une analogie marquée avec celle d'Arabie et de Barbarie. Le cheval Barbe est celui avec lequel le Camargue a le plus de rapport. La tête du cheval de Camargue se rapproche plus de la conformation de celle du cheval Barbe, que de la tête des chevaux français. Comme lui, il a la tête presque carrée (...), et cette espèce d'encolure droite que nous avons déjà désignée sous le nom d'encolure de cerf (...) Comme le cheval arabe, le Camargue a les hanches longues, les jarrets droits, les canons fins, la robe blanche ou grise... Sa sobriété, la facilité avec laquelle il affronte l'intempérie des saisons, sa vélocité, son ardeur à la poursuite, son infatigable activité, sont de nouveaux traits de ressemblance avec le cheval arabe (...) Les Sarrasins, ou Maures d'Afrique, ont été, pendant longtemps, les maîtres de la Gaule narbonnaise (...) et ce n'est qu'en 769 que les Maures furent entièrement chassés de ces provinces. L'on peut conjecturer, avec quelque vraisemblance, que les Sarrasin auront formé, dans l'isle de la Camargue et dans les marais d'Aigues-Mortes, de Narbonne, de Lunel, de St Laurent et de Montpellier, des dépôts de chevaux pour la remonte de leurs troupes ; et ces chevaux seront ainsi devenus la souche primitive de ceux qu'on voit encore de nos jours dans ces mêmes lieux, et qui présentent tous les caractères d'une origine commune. En effet, les provinces occupées par les Sarrasins n'offrent nulle part d'aussi belles prairies naturelles, que dans les marais, et les sites de cette espèce sont toujours recherchés avec empressement par les Arabes, qui n'ont jamais connu la culture des prairies artificielles, et qui ne récoltent jamais de foin. À l'appui de ces preuves, l'on peut remarquer que les Sarrasins n'ont cessé de faire, dans la Provence et particulièrement dans la Camargue, des irruptions et des séjours plus ou moins longs. Ils y ont laissé des traces encore existantes de leur passage »

— Académie des sciences, lettres et beaux-arts de Marseille, 1807[22]

Cette théorie de l'origine exclusivement africaine ou arabe de la race fut reprise plusieurs fois au cours du XIXe siècle[23],[24], parfois assortie d'une théorie selon laquelle les espèces animales qui passent d'un pays à l'autre se transforment[25],[26],[27], puis remise en cause en 1900[28]. En 1890, le vétérinaire Pader, qui exerçait dans un régiment de hussards, mettait en exergue les ressemblances du Camargue avec les chevaux orientaux, et l’influence des chevaux arabes amenés par les sarrasins dans le Midi au Moyen Âge[17]. À notre époque, les travaux des historiens, des ethnologues et des chercheurs sont repris dans des ouvrages généralistes, qui mentionnent que si des croisements fréquents se sont bien produits entre la race Camargue et les chevaux africains[16],[8],[10], et notamment pendant l'époque romaine et celle des invasions maures[15], la présence de ces animaux dans les marais de la Camargue est antérieure à l'arrivée des sarrasins[20]. De plus, l'apparition de cette théorie coïncide avec une idée de l'époque selon laquelle « le cheval le plus parfait était l'arabe »[29]. Une étude d'ethnologie parle même de « mythe numide »[12].

De l'Antiquité au XIIe siècle

Des chevaux sauvages sont mentionnés en Camargue au moins depuis l'époque des Phéniciens.

Si le cheval camarguais est autochtone, l'époque de sa domestication est mal connue, celle-ci pourrait ne pas avoir été effectuée spontanément sur place, mais empruntée à d'autres civilisations[14].

Les marins phéniciens qui colonisèrent le delta du Rhône mentionnent[1] qu'ils trouvèrent « ce cheval pâturant les maigres joncs qui croissent au bord des étangs »[19]. Une légende attribue la création des premiers haras de la Camargue aux Phocéens, les fondateurs de Marseille[22].

Jules César rapporte qu'il fut lui-même séduit par la qualité des chevaux gaulois[1], bien qu'ils étaient « petits et laids »[30], mais il est difficile de savoir s'il s'agissait des chevaux camarguais en l'absence de précisions géographiques. Certains passages des textes d'Horace et d'Apulée mentionnent également, pour l'un des chevaux blancs en Afrique[31] et pour le second des chevaux gaulois[14], mais ne permettent pas d'en identifier la provenance exacte avec certitude[22].

En 339, un certain Bassus aurait possédé à Arles d'importants haras car sa correspondance avec le préfet de Rome, Symmaque, évoquerait des chevaux dans le delta du Rhône[14]. Le cheval Camargue serait mentionné à nouveau vers 350 dans des chroniques romaines, et certains consuls de Gaule en feraient une descriptions assez précise, pour l'avoir rencontré sur les bords du fleuve en remontant de la mer vers Arles. Un peu plus tard, des légions romaines l'auraient utilisé comme cheval de bât dans un premier temps, puis comme cheval de guerre[19], cette utilisation a pu perdurer avant l'époque où les « grands destriers » devinrent indispensables, au XIIe siècle[4], mais ces récits ne sont que colportés par les auteurs camarguais eux-mêmes, oralement ou dans leurs ouvrages.

Du XIIe au XVIIe siècle

Les témoignages mentionnant le cheval Camargue sont rares à cette époque car ce cheval était associé aux gens de la terre, et les érudits préféraient écrire pour les ecclésiastiques. La connaissance du cheval s'est, de ce fait, surtout transmise oralement, et donc beaucoup perdue[14].

C'est autour d'Arles que la race s'est le plus développée[1]. Dès le XIIe siècle, le petit cheval de Camargue fut réquisitionné[17] car les habitants d'Arles vendirent 300 animaux à Raimond Bérenger, le comte de Provence, afin qu'il puisse remonter sa cavalerie pour guerroyer dans le Midi[19]. Au XIIIe siècle, le travail des gardians dans le pays d'Arles est évoqué[14] et on suppose qu'au XVe siècle, les nobles arlésiens étaient des cavaliers qui s'occupaient du bétail avec leurs chevaux[32]. La confrérie des gardians fut fondée officiellement en 1512[33].

Quiquéran de Beaujeu, évêque de Sénez, écrivit un livre intitulé Les Fleurs de la Camargue en 1551[14], il y décrit une ferrade et dit que les métayers faisaient castrer leurs poulains de bonne heure, et qu'ils ne gardaient que les plus belles juments pour fouler les grains. Il assure qu'à cette époque, on comptait dans l'île « seulement 4 000 juments portières et 16 000 bœufs », et évoque déjà les qualités des chevaux[4],[34].

« Il s’en trouve parmi les nôtres, lesquels avec toute leur mauvaise mine, sont pourtant légers, si prompts et ont tant de fougue et de courage et sont de si longue haleine qu’à force de travailler, ils font quasi périr, ceux qui les montent !... C’est une erreur populaire d’estimer nos chevaux de moindre valeur... peu sujets à maladies, ils se soignent avec moins de perte et de frais »

— Quiquéran de Beaujeu, Les Fleurs de la Camargue[17]

En 1571, Lantelme de Romieu parle également des gardian et du marquage des animaux[14].

Le roi Louis XIII aurait conduit les premiers essais afin de faire du camarguais une monture de guerre, dans « l'île de la Camargue » et ses environs. Il introduisit de grands étalons dits « améliorateurs » dans les marais, ils étaient surtout destinés à donner naissance à des poulains de plus grande taille. Il s'agissait de chevaux issus d'élevages de Normandie et du Limousin mais, inadaptés à la vie sauvage dans la région marécageuse et à son climat, ils y dépérirent[19].

Cheval Camargue aux Saintes-Maries-de-la-Mer.

En 1660, le duc de Newcastle rapporte une arnaque populaire chez les éleveurs du Midi qui achetaient des chevaux barbes âgés de deux, trois et quatre ans aux foires de Frontignan, Arles, Marseille et Saint-Gilles-du-Gard où on les débarquait, et les mélangeaient ensuite avec les poulains de leur propre haras. Ils vendaient ensuite indistinctement tous les jeunes poulains comme des chevaux nés en Afrique, « tant la ressemblance physique et morale était frappante entre eux »[4].

En 1665, Colbert, qui était alors surintendant, acheta des étalons d'origine africaine pour « améliorer » la race camarguaise afin qu'elle serve à la remonte de la cavalerie française. Cet essai ne se révéla pas concluant et ne donna, encore une fois, aucun résultat durable[34].

En 1690, la selle gardiane, indissociable du cheval camarguais, est mentionnée pour la première fois[14].

À la fin du XVIIe siècle, sous Louis XIV[4], une petite troupe de calvinistes[23] (les camisards protestants des Cévennes[1]) dirigée par Jean Laporte[17] emprunta 200 chevaux de Camargue parmi les plus beaux pour monter sa cavalerie. Grâce à la résistance, l'agilité et la robustesse des montures, cette petite cavalerie aurait résisté longtemps dans les Cévennes[19].

Du XVIIIe siècle à 1850

Petit groupe de chevaux camarguais.

Utilisation locales du cheval camargue

Le cheval de Camargue fut longtemps une race très locale, à tel point qu'une loi sous l'Ancien Régime interdisait de faire sortir des chevaux du territoire d'Arles sous quelque prétexte que ce soit, et sous les peines les plus graves. Les Arlésiens qui possédaient des propriétés hors des limites du territoire et qui voulaient y conduire leurs chevaux étaient obligés de prêter serment entre les mains des consuls, que non seulement ils ramèneraient dans le territoire d'Arles le nombre de chevaux qu'ils en laissaient sortir, mais aussi qu'ils ne les emploieraient qu'au foulage de leurs propres grains. S'ils étaient pris à avoir prêté leurs chevaux pour fouler des grains étrangers, ils étaient condamnés à une amende de 50 sols[22].

Les chevaux étaient alors décrits comme plus aptes à être montés que toute autre utilisation. Un petit nombre d'animaux était employé au trait ou au bât, à porter des fardeaux. Les chevaux réformés, soit à cause de leur vieillesse, soit à cause d'un défaut d'activité, étaient destinés au labour, lorsque la terre est souple et maniable. Les paysans achetaient les chevaux réformés à bas prix dans les foires, et les employaient à transporter leurs outils et leurs vivres dans les campagnes où ils passaient des semaines entières sans retourner dans leurs maisons, avant de ramener chez eux leur cheval chargé de bois de chauffage. Ils le montaient quelquefois, lorsque la charge n'était pas trop forte. Le petit nombre des habitations en Camargue, l'éloignement des villages et des hameaux et la nature du sol, impraticable pour les charrettes, rendaient le cheval indispensable[22].

Dépiquage
Article connexe : Battage (agriculture).

Aux XVIIIe et XIXe siècles, outre pour le travail en manade, la race Camargue, et surtout les juments, était utilisée pour le dépiquage du grain par ses propriétaires[7],[23]. Il s'agit d'une activité d'origine très ancienne puisque les statuts municipaux d'Arles, rédigés aux XIIe et XIIIe siècles, fixaient déjà le salaire pour le louage des chevaux à la vingtième partie du blé ou des grains qu'ils ont foulés. Les chevaux étaient nourris en grande partie de grains pour pouvoir résister à la fatigue[22], et pouvaient marcher sur 80 kilomètres par jour pendant six semaines ou deux mois[23]. Vers 1800, les camarguais fournissaient les « rodo de rosso », ou « roues de chevaux[35] » et ce labeur pénible était réputé à l'époque « produire des conformations défectueuses par effet de fatigue excessive de tant de générations de chevaux[36] » :

« Dès que le jour commence, vers trois ou quatre heures du matin, les chevaux montent sur les gerbes posées verticalement l'une à côté de l'autre, et là, marchant comme dans le plus grand bourbier possible, ils suivent péniblement les primadiers (les meneurs de chevaux dépiqueurs) enfoncés dans la paille, ne sortant que la tête et le dos : cela dure jusqu'à neuf heures. Ils descendent alors pour aller boire. Une demi-heure après, ils remontent, et trottent circulairement jusqu'à deux heures, moment où on les renvoie encore à l'abreuvoir. Ils reprennent le travail à trois heures jusqu'à six ou sept, et ne cessent de tourner au grand trot sur les pailles, jusqu'à ce qu'elles soient brisées de la longueur de 3 à 6 pouces. On peut supputer que dans cette marche pénible, les chevaux font de 16 à 18 lieues par jour, quelquefois plus, sans qu'on leur donne une pincée de fourrage, réduits qu'ils sont à manger à la dérobée quelques brins de paille et quelques-uns des épis qu'ils ont sous les pieds. Ce travail se renouvelle assez ordinairement tous les jours pendant un mois et plus. On a souvent essayé d'y soumettre des chevaux étrangers ; ceux-ci n'ont jamais résisté au même degré que les camargues »

— M. Truchet cité par Eugène Gayot, La connaissance générale du cheval: études de zootechnie pratique[37]

.

Dès 1806, une courte notice publiée par M. Poitevin signalait l'extinction des chevaux camarguais comme un fait inévitable et prochain : « Une circonstance nouvelle fait présager qu'avant peu il n'existera plus de chevaux camargues : car le cylindre propre à fouler les grains, étant une fois introduit, les rendra inutiles, puisqu'ils ne servent qu'à cet usage, et que, le motif qui les a fait perpétuer cessant, on en laissera éteindre la race[38]. »

En 1847, un certain M. Lacroix pensait que la grande quantité de chevaux issus des manades ne devaient pas trouver, dans les travaux du dépiquage, un emploi suffisant, et que certains camarguais furent exportés. Un cheval dépiqueur camarguais coûtait alors de 20 à 23 anciens francs par an à son propriétaire, mais il lui faisait gagner dans le même temps de 60 à 80 francs[37].

État des manades de 1800 à 1850

Lorsqu'ils n'étaient pas utilisés pour le dépiquage ou le travail du bétail, les chevaux camarguais étaient laissés en liberté.

Au début du XIXe siècle, plusieurs gardians de manades tenaient pour leur propre compte un petit troupeau de 20 à 50 chevaux pour l'entretien desquels ils louaient des portions d'herbages dans des pâturages communs. Chaque propriétaire entretenait un plus ou moins grand nombre de chevaux, selon l'étendue des terrains et des marécages qu'il possédait. Les fermiers qui entretenaient des manades plus nombreuses que leur terrain ne le permettait les envoyaient dans des pâturages communaux, où ils payaient environ 6 francs par bête pour tout l'hivernage, et allaient les chercher lorsqu'ils avaient besoin de s'en servir. 3 511 chevaux étaient alors recensés dans la région. Certaines juments camarguaises auraient été saillies par des ânes pour donner naissance à des mulets utilisés pour divers travaux agricoles[22].

En 1847, M. Lacroix donnait le chiffre de 1 900 chevaux de Camargue dans la région, et 1 000 bœufs tandis que le sous-préfet du département d'Arles estimait à trois ou quatre mille têtes la population chevaline de « l'île de la Camargue »[4].

Élevage et dressage

L'éducation des chevaux de Camargue n'était pas une priorité, et la reproduction de la race laissée aux hasards de la nature. Les propriétaires étaient accusés par l'administration des haras nationaux de « multiplier le nombre des produits sans s'inquiéter de la qualité ». Tous les étalons de la race Camargue portaient alors le nom local de grignons. Les poulains sevrés étaient abandonnés avec d'autres juments, et quelques propriétaires laissaient leurs poulains saillir des juments avant l'âge de deux ans. Des juments allaitantes étaient aussi parfois saillies. Il n'était pas d'usage de castrer les poulains mais l'opération s'effectuait quelquefois avant l'âge de deux ans. Le plus grand nombre des chevaux camarguais n'était destiné qu'au foulage des grains, et pas dressé. Ceux qui étaient choisis pour l'équitation ou la vente étaient séparés du troupeau à l'âge de trois ans, nourris par l'homme, exercés quelque temps, et vendus aux foires des environs[22]. Les chevaux camarguais étaient alors réputés fort dociles et pleins de feu, mais en même temps difficiles a dompter[23].

Maladies et soins

Les chevaux de la Camargue avaient alors la réputation d'être très résistants à la gourme, une affection commune chez les chevaux de tous les pays. On présumait qu'ils étaient préservés de cette maladie par leur manière de vivre, mais ils étaient sujets aux maladies « vermineuses » en raison d'un manque de soin. Les maladies des chevaux et les épizooties étaient néanmoins plus rares dans le territoire d'Arles que dans la plupart des autres régions de France. Les fermiers n'y prêtaient guère d'attention, et laissaient le plus souvent leur animal dans la nature pour qu'il guérisse seul. Bien des chevaux périrent sans doute faute de soins[22]. Selon un rapport en 1839, chaque année, entre le début de l'hiver et la fin du printemps, le vingtième des chevaux camarguais mourait de faim ou des suites d'intempéries[39].

Tentatives de croisements pour la cavalerie militaire

Le cheval de Camargue a résisté à toutes les tentatives de croisements « améliorateurs ».

Les administrateurs des haras avaient remarqué « la sobriété, la légèreté et la vitesse des chevaux de Camargue, leur aptitude à traverser de grands espaces de terrains fangeux, ou entièrement inondés, la facilité avec laquelle ils supportent la mauvaise nourriture, la rigueur des saisons, la froideur des nuits et le défaut d'abri », et souhaitaient ardemment le rendre propre à la guerre « où il serait susceptible d'un service extraordinaire », ainsi qu'à la chasse et à la course[22]. Le cheval camarguais avait alors la réputation de pouvoir « faire 100 kilomètres tout d'une haleine dès le premier jour où l'on cherche à monter dessus »[23].

Des étalons de sang oriental et des pur sang anglais furent mis à disposition des éleveurs camarguais, et l'administration des haras estimait « les produits de ceux-là toujours supérieurs à ceux de l'étalon indigène appelé grignon ». Ils avaient proposé aux fermiers de la Camargue de réformer leurs grignons, et de les remplacer gratuitement par des chevaux barbes : ils refusèrent tous[22]. Ils tentèrent des infusions de sang notamment arabe, anglo-arabe, pur-sang et postier, sans résultats[10]. L'échec des croisements s'explique en grande partie par le fait que les poulains du grignon résistaient mieux à l'hiver et à la vie sauvage que ceux d'un cheval habitué à recevoir des soins constants et une nourriture abondante[38]. Un zootechnicien s'opposa aux croisements et préconisa l'amélioration des races de chevaux en utilisant « les ressources de la localité », en 1867[40].

Tentatives du XVIIIe siècle

En 1729, les premiers dépôts d'étalons furent établis et en 1737 et 1738 on comptait au dépôt du territoire d'Arles trente-deux étalons royaux approuvés dont vingt-quatre de race Camargue, un andalou, trois espagnols, un danois, deux barbes et un arabe. Ces étalons servaient à la reproduction avec les juments recensées dans le delta et ses environs mais la tentative n'eut aucun résultat et les fonds manquèrent[22]. C'est sous Louis XV que les manades du Delta prirent une grande extension[41]. En 1753, le marquis de Voyer d'Argenson, inspecteur général des haras de France, chargea un ancien capitaine de cavalerie de diriger des essais sur la race Camargue et en 1755[23], trois étalons barbes furent choisis avec une jument limousine, une normande et quelques juments camarguaises. Le petit troupeau fut entretenu pendant trois ans mais les fonds manquèrent à nouveau et l'établissement fut abandonné[22]. L'historien Huzard ajoute que « ce haras a fourni des chevaux assez distingués par leurs formes et par leur beauté pour être placés dans l'écurie du roi »[4],[23] toutefois, cette information est à nuancer puisque l'historien Bourgelat, qui écrivait en 1768 soit treize ans après la fondation de ce haras, ne mentionne pas la race Camargue. Cet oubli serait inexplicable si les résultats de ce haras étaient aussi notables[4].

Révolution française et réquisitions
Charge du quatrième régiment de hussards à la bataille de Friedland, 14 juin 1807. Tous les chevaux de France aptes à la guerre furent réquisitionnés cette même année.
Les propriétaires de chevaux de Camargue cachaient ou se débarrassaient de leurs plus beaux animaux pour ne pas les voir réquisitionnés par les armées.

La Révolution française bouleversa bien des choses mais le nombre de chevaux en Camargue ne semble pas avoir fortement diminué[22]. Le tableau des étalons officiels de l'ancienne administration des haras ne mentionne pas le nombre de reproducteurs lors de la suppression de ceux-ci, en 1790. Cela s'explique peut-être par le fait que tous les animaux « appartenaient au roi » et vivaient complètement libres à l'état semi-sauvage[4]. En 1793 et 1794, les autorités réquisitionnèrent tous les chevaux disponibles sur le territoire français, dont les meilleurs étalons de la race camarguaise. En 1806, des croisements furent à nouveau souhaités pour faire du camarguais un cheval de guerre, et Napoléon Ier fit réorganiser les haras de Provence en y introduisant des étalons « améliorateurs » de provenances diverses[22]. Le sang de base utilisé pour la reproduction était alors de race Camargue. En 1807, les armées de Napoléon firent réquisitionner le plus grand nombre possible de chevaux dans la région[1].

Toutes les réquisitions auraient eu pour conséquence une « dégénérescence » de la race car l'intérêt des propriétaires et des fermiers était de se défaire à tout prix des chevaux et des juments de valeur pour les remplacer par des animaux défectueux, qu'ils ne craignaient pas de voir réquisitionnés. De plus, des inondations en 1789 et 1791 occasionnèrent des épizooties et des maladies qui altérèrent la vigueur d'un grand nombre de juments. Une autre cause invoquée est la destruction des pâturages, diminués par les défrichements et desséchés par les défauts d'ombrage depuis l'abattage des bois[22]. La race camarguaise a, quoi qu'il en soit, perdu certains sujets parmi ses plus beaux au fil des réquisitions successives[17].

La « manade modèle »

En 1837, sous Louis-Philippe, une « manade modèle » fut créée par l'administration des haras[23], pour laquelle on sélectionna les plus beaux spécimens de la race camarguaise. Elle fut confiée à cette même administration qui désirait améliorer la race et en plus de fournir « des étalons utiles à une bonne reproduction », elle entretenait un petit troupeau de juments en lui donnant l'abri d'une cabane en roseau durant les intempéries et un supplément de nourriture composé de roseau et de paille, pendant les quatre mois d'hiver. Les poulains étaient traités de la même manière, mais on ajoutait à leur ration un litre ou un litre et demi d'avoine par jour. Cette variation dans le régime alimentaire aurait donné des «  améliorations physiques » chez les poulains qui acquirent « une plus-value relativement considérable ». Ces chevaux étaient, selon l'administration des haras, admirés et recherchés « avec d'autant plus d'empressement qu'ils étaient façonnés au travail, car ils partageaient avec les mères toutes les exigences de l'exploitation d'une ferme ». La réussite de la manade modèle aurait été entière, reconnue et constatée, mais aucun éleveur camarguais ne suivit « les efforts » pour faire de même, et l'essai n'eut pas de suite. L'administration des haras assure qu'« en adoptant la méthode facile et si peu coûteuse de la manade modèle, on élevait sans grands sacrifices le cheval Camargue à la hauteur des exigences de la cavalerie légère, on le transformait en produit utile, et l'on sauvait sa race d'une ruine assurée et prochaine. Rien n'a pu stimuler l'action privée : rien, pas même la certitude du bénéfice. Il a bien fallu prendre un parti et supprimer le petit établissement formé en Camargue[38]. » La but de la manade modèle était donc une fois de plus de faire du Camargue un cheval de guerre.

1850-1900

Gravure d'un poney landais (à gauche) et d'un cheval camarguais (à droite) dans une encyclopédie zootechnique de 1861.

Au milieu du XIXe, les différentes races chevalines françaises avaient été tant modifiées par croisements (en particulier avec le pur-sang anglais) pour les exigences de la guerre ou de l'agriculture que « la race Camargue et la lorraine étaient les derniers représentants de l'espèce légère d'autrefois  »[4] et en 1861, le cheval de Camargue était décrit comme tel :

« Quant au cheval indigène, au Camargue pur, comme on le nomme dans le pays, il est petit, sa taille varie peu et il mesure de l,32 m à l,34 m ; il a toujours la robe gris blanc. Quoique grosse et parfois busquée, sa tête est généralement carrée et bien attachée ; les oreilles sont courtes et écartées ; l'œil est vif, à fleur de tête ; l'encolure droite, grêle, parfois renversée ; l'épaule est droite et courte, mais le garrot ne manque pas d'élévation ; le dos est saillant ; le rein est large, mais long et mal attaché ; la croupe est courte, avalée, souvent tranchante comme chez le mulet ; les cuisses sont maigres ; les jarrets sont étroits et clos, mais épais et forts ; les extrémités sont sèches, mais trop minces ; l'articulation du genou est faible et le tendon est failli ; les pâturons sont courts ; le pied est très sur et de bonne nature, mais large et quelquefois un peu plat. Le cheval Camargue est agile, sobre, vif, courageux, capable de résister aux longues abstinences comme aux intempéries »

— Eugène Nicolas Gayot, La connaissance générale du cheval: études de zootechnie pratique[38].

D'autres auteurs mentionnent «  ce cheval à la peau rude, au poil long pendant huit mois de l'année, et à la crinière épaisse »[42]. À la même époque, Eugène Gayot estimait que la disparition du dépiquage, l'assèchement des marais de Camargue et la récolte des céréales qui faisaient disparaître le roseau, principale source alimentaire des chevaux, allait provoquer l'extinction de ceux-ci[38]. Les manades camarguaises, moins nombreuses et moins multipliées qu'autrefois, étaient composées de 20 à 100 chevaux, juments et poulains de tous les âges. Chacune d'elles avait son propre gardian qui la surveillait à cheval, et dont l'habileté était déjà louée :

Le marquis de Baroncelli-Javon, ici en tenue de gardian et monté sur son cheval camarguais, observe son troupeau dans sa manade aux Saintes-Maries-de-la-Mer, au début des années 1900.

« Les gardians ne manquent pas d'un certain art, de ce qu'on peut appeler la science pratique du cheval. Nés et élevés au milieu des troupeaux, ils en connaissent les mœurs, et montrent une dextérité toute particulière quand il s'agit d'approcher et de saisir un sujet désigné dans la troupe indomptée. Ils exercent sur lui une sorte de magnétisme qui attire et maîtrise les plus rebelles. Et pratiquent une équitation instinctive pleine de puissance et d'audace, dont le mérite et la solidité ressortent dans les courses ardentes, échevelées de la ferrade. Il est étrange qu'on n'ait pas songé à utiliser, au profit d'un dressage intelligent, l'habileté et le savoir des gardians. Ils sont doux, patients, expérimentés, remplis de tact, et viennent aisément à bout des plus farouches. On est étonné de la facilité avec laquelle ils s'en approchent, de la précision avec laquelle ils lancent au cou la corde, sans jamais faire une fausse manœuvre ni se tromper. C'est bien le cheval à prendre qui est pris. Celui-ci, inquiet comme s'il était en péril, se précipite et fuit. Le gardien se laisse d'abord entraîner, puis il gagne du terrain en forçant le fuyard à ralentir la rapidité de sa course, inspire confiance, se rapproche insensiblement, arrive jusqu'à la tête et domine bientôt l'animal, qu'il ramène en le caressant du regard, de la main et de la voix, après avoir disposé la corde en manière de caveçon sur le nez. C'est maintenant un esclave presque docile. On peut l'examiner à loisir, à la condition pourtant de ne tourner ni trop près ni trop brusquement autour de lui. Le cheval Camargue ne reçoit aucune éducation. Toutefois, quand on s'en occupe, il montre bien plus d'indépendance que d'indocilité ; il a plus d'intelligence encore que de sauvagerie. Avec la douceur, on lui fait vite comprendre ce qu'on veut de lui ; la brutalité, au contraire, le révolte et l'exaspère. On en a la preuve toutes les fois qu'on essaye de le faire passer brutalement de la vie libre à la vie domestique. Il ne se soumet pas sans résistance au régime des coups de bâton qu'on lui inflige souvent pour lui faire accepter, sans préliminaire, ou des traits ou la selle »

— Eugène Nicolas Gayot, La connaissance générale du cheval: études de zootechnie pratique[37].

Article détaillé : Gardian.

Malgré les peurs d'extinction, le cheval camarguais continua à vivre et se perpétuer dans sa région. Il était parfois attelé à des jardinières campagnardes[43] et en 1865, il figurait comme bon porteur pendant la percée du canal de Suez[1].

Du XXe siècle à nos jours

Gardian en tenue d'hiver et son cheval Camargue à la manade des frères Desfonds, début du XXe siècle.
Gardians en tenue traditionnelle montant des chevaux Camargue près des arènes de Méjane, en 2007.

Au début du XXe siècle, plusieurs travaux d'aménagement de la région camarguaise, comme le dessalement des « sanssouires », l'irrigation avec les eaux du Rhône et la plantation de vigne avaient porté préjudice à l'élevage du cheval[44]. À la même époque, Folco de Baroncelli-Javon, suivant les traces de Frédéric Mistral, agissait pour la sauvegarde des valeurs camarguaise à travers, entre autres, la création de la Nacioun gardiano le 16 septembre 1909[45] (ou « Nation gardiane »), qui se donna pour objectif de défendre et de maintenir les traditions de la région, dont l'élevage du cheval fait partie.

En 1932, François J. Aubert, commandeur du Mérite agricole, disait dans son livre La Race chevaline Camargue que l'« On a voulu dénaturer cette race par des alliances nombreuses et la noyer en quelque sorte dans le sang d'autres races. Elle a survécu à ces tentatives parce que, seule elle pouvait prospérer dans les conditions particulièrement pénibles où elle vit, et rendre les services que ceux qui la connaissent vraiment savent obtenir d'elle. (...) Il importe donc de conserver la race dans toute sa qualité si l'on veut lui garder toute sa valeur[46]. »

Vers 1950, la race faillit disparaitre[15], victime comme beaucoup d'autres du développement de la motorisation.

Développement touristique en Camargue

Après 1953, le grand succès du film Crin-Blanc, entièrement filmé en Camargue, puis l'image de tradition et de liberté qui devint peu à peu indissociable de la région, provoquèrent un intérêt soudain pour le tourisme, dont le développement fut à la fois surprenant et sans précédent « car aucune région au monde, fut-ce l'eldorado ou Waterloo, n'a connu un engouement aussi total ». La Camargue est pourtant une région sur laquelle personne n'aurait misé pour le tourisme car « infestée de moustiques, couverte de boue, et tenue par une population autochtone au naturel sauvage », qui plus est venteuse et isolée, elle resta longtemps peu sûre médicalement[47]. Malgré un certain rejet des habitants pour tout ce qui touche au tourisme, les domaines de Camargue réorientèrent peu à peu leurs activités « vers le loisir de classe »[48]. Le petit cheval de Camargue devint alors un animal à l'intérêt économique évident[48], et c'est ce qui assura sa sauvegarde[15]. Des centres de « promenades à cheval » destinés aux touristes, sur des chevaux camarguais et dans les réserves de la région comme près de l'étang de Vaccarès, se multiplièrent, souvent dans des conditions de sécurité, d'hygiène et de respect animal insuffisantes[49],[47]. Le tourisme a néanmoins fortement relancé l'élevage des chevaux, qui sont devenus « l'outil de travail indispensable » à toutes les activités de randonnée équestre[48]. Les conditions d'exploitation des chevaux randonneurs de Camargue durant les années 1970 et 1980 furent dénoncées par des organismes ou des journalistes et, entre autres, par Cheval Magazine. Au fil des années, l'état des chevaux s'arrangea et au milieu des années 1990, « on ne trouvait plus guère de ces animaux maigres et harcelés par des mouches, attachés sommairement au bord des routes, au soleil, sans eau ni nourriture, à attendre le touriste en mal de promenade[50] ».

Le 17 mars 1978, un arrêté porta agrément au parc naturel régional de Camargue pour participer à la sélection du cheval : « La Camargue est, sans contredit, un des cantons de l’Europe où l’on peut élever les meilleurs et les plus parfaits chevaux, si l’on veut s’en donner le soin[17] ».

En 1995, une étude du tourisme de masse en Camargue notait que la région recevait désormais annuellement un million de visiteurs, et notait que la tradition gardiane était parfois galvaudée, et la communication sur la région proche de la propagande. Les trois raisons qui attirent désormais les touristes dans la région sont la plage, la culture gardiane et l'observation de la nature. Selon C. Martin dans son ouvrage, L'Île de Camargue, « les manadiers sont passés de la ferrade-travail à la ferrade-spectacle ». Les manades de chevaux à but touristique se seraient ainsi multipliées. Les manadiers ont réglementé l'activité par la création d'un certificat d'aptitude à la direction de manades et une réorganisation des promenades équestres. Certains mas seraient devenus « de véritables usines à touristes »[51].

Association des éleveurs de chevaux de race Camargue

Une manade comporte au moins 4 juments, sur une surface de plus de 20 hectares.

En 1964, l’Association des éleveurs de chevaux de race Camargue (AECRC) fut créée par quelques éleveurs soucieux de préserver la race et le type de leurs chevaux, ainsi que leur milieu d'élevage spécifique[52]. Leur première action fut de définir les caractéristiques de la race et de délimiter l’aire géographique d’élevage du Camargue, qui devint plus tard le berceau de la race, c'est-à-dire le delta du Rhône et les régions avoisinantes[52].

En 1966, l'association fut officiellement admise par l'Union nationale interprofessionnelle du cheval (UNIC). En 1967 elle recensa les élevages et définit une « manade »[52]. C'est cette même année que l’association recensa les produits des élevages et décrivit une manade comme un élevage extensif en liberté et en plein air, avec au moins quatre juments reproductrices et un pâturage d'au moins 20 hectares d’un seul tenant. Seuls les chevaux nés et élevés en manade furent admis à porter le nom de « Camargue »[52]. Les haras nationaux reconnurent la race en 1968 mais le studbook de la race camargue ne fut créé que beaucoup plus tard. La date de la reconnaissance officielle est celle du 1er étalon marqué au fer de l’élevage, le 17 mars 1978, par arrêté ministériel. Depuis 1974, l’association est aussi soutenue par le parc naturel régional de Camargue[52].

L’arrêté ministériel du 23 avril 2003 a officialisé l'ouverture de l'association à tous les éleveurs français, quels que soient le lieu d’implantation de l’élevage et le nombre de juments reproductrices[52]. L’AECRC intervient désormais dans la sélection et l’amélioration génétique des animaux[52]. Avec la commission nationale d’approbation des Haras nationaux, elle participe à la sélection des reproducteurs[52].

En mars 2005, l'association comptait 153 membres répartis dans trois collèges distincts, selon qu’il s’agit d’élevages en manade, hors manade ou hors berceau. Elle organise, en outre, des tests d’aptitude des étalons au tri des taureaux, des concours de chevaux de selle, de loisir, de pouliches et de poulinières, et la participation aux différents salons équestres et au salon international de l’agriculture[52].

Standard de race

Cheval de Camargue, au modèle.

Le cheval de Camargue doit répondre à un standard morphologique et de robe pour pouvoir être inscrit et admis au sein du livre de la race (studbook) depuis l'ouverture de celui-ci, en 1978. Depuis le 10 octobre 2002, le Camargue est classé parmi les « chevaux de sang » et le studbook du cheval Camargue fait partie du livre généalogique des races françaises de chevaux de selle[52]. Bien que sa taille dépasse très rarement 1,45m[8] et de ce fait, le fasse classer comme poney par la FEI, le Camargue est bien considéré comme un petit cheval et non comme un poney, du moins en France[8]. Il atteint sa maturité assez tard, à l'âge de 5 ou 7 ans, mais sa longévité est exceptionnelle[15], de 25 ans environ[10]. C'est d'ailleurs un cheval camarguais qui détient le record de longévité en France : L'Ours, propriété de Marius Coulomb, à La Roque-d'Anthéron dans les Bouches-du-Rhône, est mort le 6 avril 1993 à l'âge de 47 ans[53].

Ce cheval possède des allures propres, un pas relevé avec de longues foulées, un trot vif et très rassemblé, et un galop très rapide[15].

Morphologie

Article connexe : Morphologie (cheval).

Le cheval de Camargue doit « présenter toutes les caractéristiques d‘un bon cheval de selle »[1],[2]. Sa silhouette rappelle fortement celle des chevaux primitifs, avec une influence du cheval barbe[15].

Taille

De 1,35 à 1,50 m au garrot[1],[2].

Poids

Généralement de 300 à 400 kg[1],[2] en fonction du sexe et de la taille.

Tête
Ce cheval Camargue d'Aimargues montre bien la tête typique de la race, avec des oreilles courtes, écartées, et à la base large.

Elle rappelle celle des chevaux préhistoriques[15], avec un petit « air oriental »[15], souvent lourde, carrée et expressive, avec un regard vif et des yeux à fleur de tête en raison d'arcades sourcilières peu saillantes. Chanfrein rectiligne avec une partie nasale souvent effacée, un front plat et des ganaches bien marquées. Les oreilles sont petites, courtes, écartée et avec une base large[1],[2], le toupet est abondant[15].

Encolure

De longueur moyenne, avec une base bien dirigée et bien attachée, harmonieuse et bien sortie. La crinière est souvent double, et toujours abondante[1],[2].

Corps

La poitrine est profonde et large, avec un thorax ample et des flancs assez développés. L'épaule, bien orientée, est puissante et musclée. Le garrot doit être marqué mais sans exagération. Le dos, moyennement long, doit être bien soutenu, avec un rein plutôt court, rectiligne et large, une croupe remplie et légèrement inclinée, une cuisse musclée et bien descendue, une queue fournie et attachée bas[1],[2].

Membres

Le cheval Camargue possède des membres longs et bien proportionnés, fort et résistants, avec des articulations sèches, un genou et des jarrets larges. Son pied est particulièrement dur et résistant, ce qui fait qu'il a rarement besoin d'être ferré[15], bien jointé, il est solide et portant, avec une surface développée, grande et large, adaptée à ses marais d'origine[1],[2].

Robe

Article connexe : Robe grise du cheval.
Groupe de chevaux Camargue.
Les poulains camarguais naissent avec une robe de couleur sombre et s'éclaircissent avec l'âge.

L'une des caractéristique principales de la race est sa couleur de robe grise, qui est obligatoire pour l'inscription au studbook, tout cheval d'une autre couleur est en effet automatiquement radié du registre d'élevage[2]. Le cheval camarguais adulte est très fréquemment perçu à tort comme blanc par les non-initiés, mais il a, en réalité, la particularité de naître poulain avec une robe foncée, généralement baie ou rouanne, et de s'éclaircir avec l'âge sous l'effet d'un gène dit « du grisonnement », qui empêche peu à peu la migration des pigments dans le pelage. C'est ainsi que, vers l'âge de 5 à 6 ans[54], le cheval de Camargue présente généralement une robe d'apparence complètement blanche, parfois légèrement truitée ou mouchetée[1]. La véritable robe blanche est caractérisée par une peau rose, et n'existe pas chez le camarguais, qui doit obligatoirement être gris[2]. Le cheval Camargue est souvent victime de mélanomes cutanés, comme la plupart des chevaux gris[55].

La robe grise est une particularité unique parmi les chevaux primitifs, les autres chevaux sauvages étant généralement de couleur isabelle, baie-brune, « rousse » ou « fauve »[31].

Statut d'élevage

En France, les haras nationaux réglementent la race camarguaise et ce règlement créé en collaboration avec l'association de la race fait force de loi en ce qui concerne l'admission des étalons reproducteurs et l'inscription des poulains au sein du studbook. Tous les ans, les étalons camarguais sont présentés à un concours, devant un jury d'initiés, afin d'être agréés ou non à la monte et répertoriés par l'association. Les juments vivant à l'état sauvage ne concourent pas, mais sont visitées directement sur la zone d'élevage afin de les inscrire au livret de reconnaissance. Les poulains, qui doivent être repérés sous les mères, sont marqués. Ils sont identifiés au moment du sevrage et marqués au fer chaud, appliqué sur leur cuisse. La marque est distincte pour chaque élevage et chacun a ses propres initiales, son écusson et son motif stylisé. De plus, les mâles reçoivent une marque sur l'encolure et les femelles une sur la cuisse, avec une lettre figurant l’année de naissance, et un numéro personnel pour désigner le produit à l’intérieur de son élevage[2],[54].

Le studbook du camarguais comprend la liste des étalons et des juments approuvés pour produire dans la race, la liste des poulains inscrits dès la naissance au studbook de la race, le répertoire des animaux inscrits à titre initial et une liste des naisseurs de chevaux camarguais. Seuls les animaux inscrits dans ce studbook sont admis à porter l'appellation de « Camargue » (y compris hors manade ou hors berceau) et les inscriptions se font au titre de l'ascendance, c'est-à-dire à titre initial[2].

Depuis 2003, trois appellations existent pour différencier les animaux :

Ce cheval a été pris en photo dans la région de Rambouillet, il s'agit donc probablement d'un Camargue hors berceau.
Camargue 
« Désigne les chevaux inscrits au studbook du cheval Camargue, nés et identifiés dans le berceau de la race, appartenant à une manade et ayant reçu la marque à feu avant le sevrage[2]. »
Camargue hors manade 
« Désigne les animaux inscrits au studbook du cheval Camargue, nés et identifiés dans le berceau de race mais n’appartenant pas à une manade[2]. »
Camargue hors berceau 
« Désigne les animaux inscrits au studbook du cheval Camargue, et nés hors du berceau de race[2]. »

La race Camargue est désormais protégée[15]. Les chevaux élevés dans le berceau de race ont une identité culturelle forte, proche d'une appellation d'origine contrôlée, et parfois aux dépens des chevaux issus d'autres régions[56].

Lieux d'élevage actuels

Les principaux lieux d'élevage actuels se trouvent en région camarguaise, dans un triangle entre Montpellier à l'ouest, Tarascon au nord et Fos-sur-Mer à l'est, en passant par Salon-de-Provence, ce qui englobe « l'Ile de Camargue », les basses terres du Gard et de l'Hérault, et une partie de la Crau. La végétation des marais est pauvre et ne permet pas de maintenir un gros effectif[1].

La quasi-totalité des chevaux reconnus de race camarguaise naissent en France, le Languedoc-Roussillon étant la principal région d'élevage avec 230 naissances en 2007, puis la Provence avec 213 naissances, sachant que la Camargue est partagée entre ces deux régions administratives. Le cheval camarguais est rare en dehors de son berceau d'origine, toujours en 2007, 21 naissances ont été enregistrées en Bourgogne, 19 en Rhône-Alpes et 13 en Auvergne, la race étant quasiment absente des autres régions françaises comme des autres pays[57]. Toutefois, son élevage hors berceau tendrait à se développer, y compris à l'étranger où il est apprécié, et notamment en Allemagne[8].

Effectifs de la race

En France, les effectifs de la race sont assez stables ces dernières années. Il y eut 515 nouvelles immatriculations enregistrées en 2004 pour 467 en 2003, ce qui représente 2 % du total de tous les chevaux de sang français. 112 étalons de race camargue étaient en activité en 2004, pour 118 en 2003, et 234 éleveurs de ce cheval étaient recensés en 2004 pour 243 en 2003, le terme d'éleveur s'appliquant à toute personne possédant au moins une jument mise à la reproduction[1].

Année 1980 1982 1985 1988 1990 1994 1995 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Nombre de naissances[1],[57] 209 223 235 239 301 427 447 469 449 441 467 554 515 528 548  ?  ?

Mode de vie et avenir de la race

Le cheval Camargue, parfois surnommé le « cheval blanc de la mer »[15], est dit « fait de mistral, de sel et de courage »[58] et considéré comme un « mythe vivant, celui des derniers chevaux sauvages »[59] ainsi qu'un animal symbole de l'identité camarguaise[9], avec le flamant rose et le taureau noir.

Mode de vie et d'élevage

Articles connexes : Cheval sauvage et Éthologie équine.
Élevé en manade, le cheval côtoie fréquemment des bovins et vit en plein air toute l'année.

Le cheval de Camargue est toujours maintenu par ses éleveurs en élevage extensif de plein air traditionnel, souvent avec des bovins. La plupart d'entre eux vivent ainsi en totale liberté toute l'année, et ne sont rassemblés qu'une fois par an pour l'inspection, le marquage, la castration, ou tout autre type de soin[16]. Les chevaux font face à un climat difficile, caractérisé par l'humidité constante, la présence de hordes d'insectes, et une certaine rigueur en hiver, accentuée par des vents violents[54]. L'élevage en liberté est le seul autorisé pour la race camarguaise dans son berceau d'origine[2]. Une nourriture pauvre suffit à l'animal pour demeurer en excellente santé, et l'herbe de pâture lui permet de se nourrir toute l'année[2], contrairement à de nombreux chevaux de sang qui demandent du grain. Le camarguais résiste aux longues abstinences, aux intempéries, et aux grandes étapes de randonnée[2], il est aussi le seul cheval capable de brouter sous l'eau[10], en tirant des plantes aquatiques des eaux saumâtres[15]. Son instinct est « infaillible » et son pied, large et sûr, est adapté à son mode de vie dans les marais, en milieu subaquatique[1]. Comme les bovins, il forme parfois des relations symbiotiques avec des oiseaux, tel que les aigrettes[60] ou le héron garde-bœufs.

Article connexe : Manade.
Approche éthologique d'un cheval Camargue.

Le mode de vie du Camargue en liberté, typique du cheval sauvage, a fait l'objet d'études éthologiques concernant l'organisation des troupeaux, les rapports entre animaux dominants et dominés[61], et la façon dont les jeunes juments refusent de se faire saillir par les étalons de leur groupe natal, quittant celui-ci vers l'âge de deux ans pour céder aux avances d'un étalon étranger, ce qui contribue à réduire la consanguinité des poulains[62].

Les poulains naissent habituellement au printemps sans intervention humaine, la jument s'isole alors pour s'abriter dans les roseaux ou un tamaris et mettre bas. Elle reste quelques jours à l'écart de sa manade avant de la regagner, quand son poulain est capable de la suivre sans problème. C'est aussi au printemps que les grignons (étalons) saillissent les juments. À l'automne, les poulains de l'année commencent à affirmer leur indépendance vis-à-vis de leurs mères. Ils sont alors capturés par les manadiers qui les séparent des juments et leur appliquent la marque de leur élevage au fer rouge. Durant l'hiver qui suit, les poulains sont maintenus en contact étroit avec les hommes afin de se familiariser à leur présence. Cela fait, ils sont relâchés en liberté avec les doublen (poulains de deux ans) et ternen (trois ans). Ils restent ainsi deux ans en liberté et atteignent l'âge d'être monté, donc débourré pour l'équitation, généralement par un gardian expérimenté. Le cheval dressé est maintenu en semi-liberté, un cavalier venant le chercher s'il en a besoin pour travailler, avant de le relâcher dès qu'il n'a plus besoin de le monter[63].

Les éleveurs cherchent à préserver les qualités de rusticité chez leurs chevaux, raison pour laquelle ils ont privilégié un élevage entièrement naturel. La monte des étalons dans le berceau de la race s'effectue toujours en liberté et sans intervention humaine[2], de plus, les poulains nés à l'aide de techniques artificielles (comme l'insémination artificielle, le transfert d'embryon ou le clonage) ne sont pas inscriptibles au studbook du cheval de Camargue[2].

Le cheval Camargue comme outil de gestion des zones marécageuses

Ce cheval de Camargue forme ici une relation symbiotique avec un héron garde-boeufs qui se nourrit des insectes attirés par le cheval.

Ce cheval est considéré comme un acteur de l'écosystème camarguais et un agent de sa conservation[64], qui permet la gestion et l'entretien des zones humides[65]. Son habitat a néanmoins beaucoup évolué car le delta du Rhône est désormais drainé et n'offre plus la même protection qu'auparavant[15]. Le camarguais est de plus en plus utilisé pour l'entretien écologique des zones marécageuses, ainsi, des chevaux camarguais ont débroussaillé le parc régional de Brotonne[66], dans les basses vallées de la Seine, et en 1988, quelques chevaux camarguais étaient introduits à Trébeurden, dans les Côtes d’Armor, pour le même type de gestion écologique[67].

Inondations et scandales

Si le cheval camarguais est résistant aux conditions climatiques extrêmes, les inondations, très fréquentes dans cette région marécageuse, mettent souvent les manades en péril, et des dizaines de chevaux et de taureaux peuvent alors mourir pendant la montée des eaux[68]. Ainsi, au Mas de Rom dans les années 1990, l'ensemble des chevaux a vécu un sauvetage héroïque, tandis que l'élevage de Simon Casas a entièrement péri[69].

Quelques scandales ont aussi agité la région, comme en 1998 où un manadier peu scrupuleux avait laissé de nombreux chevaux à l'abandon sur un terrain trop étroit pour qu'ils puissent se nourrir. Des associations de protection animale ont découvert une dizaine d'animaux survivants parmi des cadavres dont certains en état de décomposition avancée près de points d'eau[70]. Un groupe de quarante chevaux camarguais stationnés dans le Berry a fait l'objet d'une importante médiatisation fin mai 2010 quand, suite à la faillite de leur propriétaire, ils ont été vendus aux enchères. Cette mise en lumière a permis à tout le troupeau d'échapper à la boucherie[71].

Utilisations

Article connexe : Équitation camarguaise.
Cheval camarguais équipé d'une selle de randonnée McLellan comportant des étriers de type Camargue.

Le cheval de Camargue est calme au repos, mais son apparence « désassemblée et somnolente » cache un grand potentiel au travail[72]. Il possède des qualités de sobriété et sous la selle, il fait preuve de vivacité, d'agilité, de robustesse et d'endurance[2]. Il existe un type équitation spécifique au cheval de Camargue et dérivée du travail effectué par les gardians, l'équitation camarguaise, avec des examens associés, les « galops d'équitation camarguaise ». Lors de certaines démonstrations, ce cheval est monté en amazone[72]

Les origines rustiques du camarguais en font surtout une monture appréciée pour l’équitation de loisir et le tourisme équestre[1],[73]. Récemment, certains centres d'équitation de plein air (UCPA) ont constitué une partie de leur cavalerie avec des camarguais : leur petite taille et leur caractère docile rassurent les cavaliers débutants lors des premières sorties à l'extérieur. Il reste néanmoins peu utilisé dans les centres équestres malgré ses prédispositions à l'apprentissage des cavaliers débutants[72].

Sa vivacité le rend efficace dans les jeux équestres[15].

Le camarguais est également assez populaire à l'attelage, et présente des prédispositions pour l'équithérapie[72]. Son utilisation en spectacle équestre et pour le cirque est notable[16],[8], Denis Marquès a ainsi présenté une manade camarguaise en liberté sur plusieurs grands spectacles comme à Nîmes en 2009[74].

Ce cheval peut d'après ses amateurs s'essayer à toutes les disciplines d'équitation, comme le dressage, le concours complet d'équitation et le saut d’obstacles[54], mais probablement pas à haut niveau, car il a le défaut d'avoir des actions courtes[72].

Cheval de travail des gardians

Article connexe : Gardian.

Le Camargue est avant tout une monture de travail du bétail utilisée par les gardians pour surveiller et trier les troupeaux de bovins[72]. De ce fait, il possède naturellement le « sens du bétail »[15], une caractéristique qu'il partage entre autres avec les chevaux de race espagnole, portugaise, et les Quarter Horse. Ce travail exige des animaux de la maniabilité et une très grande vivacité[72] afin de trier les animaux destinés à la course camarguaise et d'éviter les blessures, toujours possibles. L'utilisation des chevaux camarguais par les gardians a donné naissance à un mythe identitaire, celui du « centaure des marécages ». Le cheval Camargue est indissociable du gardian et du manadier dans toutes leurs activités. Des liens d'amour et de fidélité sont mis en avant entre le gardian et sa monture, ce dernier élève son cheval, le nomme et le soigne[75].

Cheval de tourisme équestre

L'étang de Vaccarès est un lieu de randonnée touristique important.
Article connexe : Tourisme équestre.

L'accroissement du tourisme en Camargue a donné un regain d'intérêt économique indéniable pour le « petit cheval du pays »[16],[10] et assure désormais sa sauvegarde[15]. La randonnée équestre a en principe l'avantage d'offrir un point de vue plus élevé sur la nature, et le cheval de camoufler l'odeur humaine, ce qui facilite l'observation des animaux sauvages qui, habituellement, ne fuient pas le cheval. Le cheval camarguais possède toutes les qualités requises pour cette activité[15] puisque ses origines le rendent capable de marcher durant des heures avec une nourriture pauvre, même sous les intempéries[72], qu'il est capable de porter un homme adulte malgré sa petite taille[16] et qu'il est très économique d'entretien pour ses propriétaires[76].

La Camargue est considérée comme un site d'importance européenne[77] et d'importance nationale majeure pour les oiseaux locaux, les migrateurs et particulièrement les hivernants puisqu'il s'agissait de 2000 à 2005 du premier site français en nombre d'hivernants accueillis chaque année (122 000 oiseaux, devant le bassin d'Arcachon qui en accueille 105 000). La Camargue est aussi connue pour accueillir des flamands roses[78]

Autour d'Arles, de nombreux centres de tourisme équestre proposent désormais des promenades (1 à 3h de cheval) et des randonnées (sur une demi-journée mais rarement plus[79]) dans les marais et les réserves naturelles comme le parc naturel régional de Camargue (qui recensait 28 centres équestres en 2005, dont 26 aux Saintes-Maries-de-la-Mer[79]). Le nombre de pistes cavalières dans le parc est considéré comme insuffisant et les structures d'accueil comme trop peu nombreuses, les habitants s'opposant au développement touristique[79]. 90 % des centres équestres des Saintes-Maries-de-la-Mer font partie d'une association qui a permis de mettre fin aux abus concernant la maltraitance des chevaux et le manque d'expérience des accompagnateurs. Une charte a été mise en place en 2005[79] mais tous les centres équestres n'ont pas une bonne réputation, des arnaques et autres « pièges à touristes » étant fréquemment cités[80]. La promotion de la randonnée équestre en Camargue s'appuie énormément sur le cliché du gardian au galop dans l'eau[79]. Beaucoup d'organismes de tourisme équestre ne stationnent pas toute l'année dans la région, mais seulement durant la période estivale.

Il a parfois été suggéré de croiser les chevaux camarguais avec des ibériques ou des barbes, afin d'augmenter leur taille et de les rendre propre à porter de grands cavaliers en randonnée[76]

Fêtes et traditions folkloriques en Camargue

Article connexe : Course camarguaise.

Le cheval de Camargue est aujourd'hui un symbole folklorique et traditionnel du sud-est de la France et l'un des acteurs principaux, avec le taureau, de nombreuses fêtes dans sa région d'origine, en Provence et dans le Languedoc[10]. Il participe à des jeux équestres, déambulant dans les rues des villages pendant les fêtes, monté par son gardian, et encadrant les taureaux lâchés dans les rues par exemple avant les courses camarguaises locales (où le taureau n'est pas mis à mort). Les arènes de Nîmes et d'Arles mettent en scène des fêtes dont le taureau et le cheval sont les acteurs principaux. La fête des gardians et les défilés de mai, ou les bouviers pascales des Saintes-Maries-de-la-Mer sont de grandes fêtes qui mettent le cheval à l'honneur, où le gardian camarguais escorte les vachettes jusqu'à l'arène. Le cheval camarguais participe aussi au pèlerinage des gitans en mai, à la fête du cheval en juin et en juillet, au grand festival des Saintes Maries en octobre, et au festival d'Abrivados en novembre[10].

Cliquez sur une vignette pour l’agrandir

Le cheval Camargue dans la culture

La renommée du cheval camarguais s'appuie sur son côté « sauvage et libre ».

De très nombreuses références à la culture équestre de Camargue, et par conséquent à ses chevaux, se retrouvent dans la culture populaire, aussi bien dans la littérature, le cinéma et à la télévision. Le cheval Camargue sauvage est devenu le mythe vivant d’une nature rude et sauvage, colporté par la publicité touristique, mais également par la photographie qui a contribué à répandre l’image des « cavales blanches traversant, crinières au vent, les espaces désolés, les plaines marécageuses ou broutant les ajoncs » ou jaillissant des eaux, telles qu'on peut les retrouver sur les cartes postales pour les touristes. Cette image est surtout entretenue par le roman et le film de Crin-Blanc ainsi que les photographies du manadier Aubanel, petit-fils du marquis de Baroncelli[12].

Le cheval Camargue dans la littérature

Poésie

En 1859, Le fameux poème provençal Mireille de Frédéric Mistral parle des chevaux camarguais aux Saintes-Maries-de-la-Mer[10], mais aussi de la rudesse du pays :

Poème original en provençal :

Qu'aquelo meno souvagino,
Soun elemen es la marino :
D'ou càrri de Netune escapado segur,
Es encaro tencho d'escumo;

Frederi Mistral : Mirèio Cant IV

Traduction française[19] :

Car à cette race sauvage,
son élément, c'est la mer :
Du char de Neptune échappée sans doute,
Elle est encore teinte d'écume;

Frédéric Mistral : Mireille Chant IV

Dans le poème Horses of the Camargue de Roy Campbell, il compare la course d'une harde de chevaux blancs et le bruit de leurs sabots au son des vagues de la mer[16].

Romans

Le film de Crin-Blanc, qui met en scène des chevaux blancs qui galopent crinière au vent, sauvages et libres, entre le ciel et l'eau, est destiné aux enfants, et un livre illustré des photos du film est sorti peu après[81], il fut adapté ensuite en roman pour les enfants par René Guillot[82]. En 1975, Caprice, cheval de Camargue, également un livre pour enfants, fait appel au même type d'imagerie[83]. A cheval en Camargue est un roman pour adolescent publié en 1985, qui met en scène une jeune cavalière de 15 ans[84].

Il existe aussi des œuvres de fiction littéraires adultes mentionnant le cheval de Camargue[85].

Le cheval Camargue au cinéma

De nombreux films ont été tournés en Camargue, et mettent en scène ses chevaux.

De nombreux films ont pour toile de fond la Camargue, et par conséquent ses chevaux[86]. Parmi ceux-ci, deux ont un scénario centré sur un animal qui a donné son nom au film : Crin-Blanc et Heureux qui comme Ulysse. Le songe des chevaux sauvages, film court de Denys Colomb de Daunant sorti en 1960, montre aussi ces animaux.

Crin-Blanc

Article détaillé : Crin-Blanc.

Une grande partie de la renommée de la race Camargue à travers le monde est due au film Crin-Blanc[10] d'Albert Lamorisse et Denys Colomb de Daunant, tourné en 1952 en basse Camargue, notamment au mas de Cacharel[86], et sorti en 1953. Il est récompensé de nombreux prix dont le prix Jean-Vigo. Il met en scène un jeune garçon nommé Folco et un étalon camarguais réputé indomptable, nommé Crin-Blanc. Ce film en noir et blanc comporte de nombreuses scènes où des chevaux camarguais galopent dans l'eau[87].

Encensé par les critiques, il est considéré en 2007 par Terrence Rafferty de The New York Times comme l'un des plus beaux films pour enfants de tous les temps :

« Crin-Blanc est parmi les films pour enfants les plus célèbres et les plus récompensés à travers le monde (...) le ton du film est tel qu'on reste béat d'admiration devant les merveilles qui se déroulent sous nos yeux (...) Vous sentez, comme dans certains autres films, la peur de la nature toute-puissante... et Lamorisse était réellement un remarquable artiste, l'un des plus grands poètes du cinéma et un explorateur intrépide de l'outback fascinant et effrayant de l'imagination[88] »

Des critiques ont également pointé l'image fausse de la Camargue véhiculée par ce film, ainsi, dans The Washington Post, le critique Philip Kennicott dit cyniquement qu'il aime la mise en scène, et qu'« il y a des raisons tout à fait louables de garder [ce film] en circulation. Visuellement, c'est une pièce maîtresse ». Toutefois, Kennicott note que ce film prend place dans un monde de mensonges, et écrit : « Un jeune garçon et son cheval sont pris en chasse par des gardians adultes – pendant qu'un narrateur laisse planer la vague promesse d'un monde meilleur à venir. La belle imagerie [de ce film] est déployée comme support moral - une promesse de récompense pour des bonnes actions - à peine plus sophistiquée que celle du lapin de Pâques ou du Père Noël. Ah, la longue tradition d'endoctrinement des enfants par les adultes dans une vision du monde qui ne les conduira qu'à la déception amère, à moins que les jeunes refusent de grandir[89] ».

Crin-Blanc a forgé l'image de liberté du cheval camarguais et cet animal, devenu un « héros de la culture universelle », a offert à sa race une reconnaissance internationale à travers la scène finale quasi-mythique du film, où il préfère se jeter dans la mer avec Folco plutôt que d'être à nouveau capturé par les hommes[12].

Heureux qui comme Ulysse

Article détaillé : Heureux qui comme Ulysse (film).

Heureux qui comme Ulysse est le dernier film avec Fernandel en temps qu'acteur. Entièrement tourné dans la région camarguaise, il met en scène Antonin, un vieux garçon de ferme, qui s'occupe d'un vieux cheval camarguais nommé Ulysse depuis vingt-cinq ans. Refusant d'envoyer cet animal qui est pour lui un ami à une mort certaine dans les arènes, Antonin décide d'emmener Ulysse dans les grands espaces de Camargue pour lui rendre la liberté. La chanson du film est chantée par Georges Brassens[90]. Heureux qui comme Ulysse fut un échec financier lors de sa sortie en 1970, mais il a reçu de très bonnes critiques, ainsi, Jacques Siclier dit dans Télérama que : « Dans l'odyssée de l'homme et du cheval à travers le Luberon, les Alpilles, la Crau et la Camargue, ce sont la vie et la liberté du cheval qui doivent être préservées. Henri Colpi a réalisé cela avec délicatesse, tendresse et humour. On est touché par la vérité des personnages et des paysages, par l'amitié d'Antonin avec l'animal. Une oeuvre chaleureuse qui exalte l'humanisme et la nature[90] ».

Télévision

En 2001, une publicité pour Ricoré a mis en scène une jeune cavalière galopant dans l'eau sur des chevaux camarguais, pour exprimer « la tonicité et la légèreté du produit »[91].

Philatélie

En 1998, une série de timbres français éditée par la Poste, « Nature de France » a célébré quatre races de chevaux : le Camargue, le Trotteur français, le Pottok et l’Ardennais[92].

Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v, w, x, y, z, aa, ab et ac [PDF]Fiche des Haras Nationaux sur la race Camargue, document officiel des Haras nationaux français
  2. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t et u [PDF]Règlement du stud-book de la race Camargue, approuvé le 18 août 2004 pour le Ministre et par délégation des haras nationaux
  3. Le mot peut s'écrire avec une majuscule ou avec une minuscule.
  4. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o et p Moll et Gayot 1861, p. 440-444
  5. a, b et c Le vade mecum du voyageur en Camargue sur http://www.ffcc.info/, Fédération française de course camarguaise. Consulté le 25 octobre 2009
  6. a, b, c, d, e, f, g, h et i Pierre Macaire, Saint-Gilles, Aigues-Mortes, Le Grau-du-Roi et la Camargue : Au cours du Vidourle, le plein des sens, 2003, 68 p. (ISBN 9788790493738) [lire en ligne], p. 56-57 
  7. a, b et c Pierre Joigneaux, Le livre de la ferme et des maisons de campagne, vol. 1, V. Masson et fils, 1863 [lire en ligne], p. 515-516 
  8. a, b, c, d, e, f et g Laetitia Bataille, Les poneys: Races et élevage, France Agricole Editions, 2006, 351 p. (ISBN 9782855571409) [lire en ligne], p. 144 
  9. a, b et c Florence Signoret, Nils Solari, Liliane Counord, Gérard Bernar, Le Petit Futé Provence, Petit Futé, 2008, 636 p. (ISBN 9782746921177) [lire en ligne], p. 308 
  10. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l et m Isabelle Bernard, Myriam Corn, Pierre Miriski et Françoise Racic, Les races de chevaux et de poneys, Éditions Artemis, 2006, 127 p. (ISBN 9782844163387) [lire en ligne (page consultée le 18 juillet 2009)], p. 34-35 
  11. Girard 1987
  12. a, b, c, d et e Bonnet 1999, p. 57
  13. a, b et c Bonnet 1999, p. 59
  14. a, b, c, d, e, f, g, h et i [PDF]Guy Châtel, « La selle gardiane et le harnachement camarguais » sur http://www.parc-camargue.fr, Parc naturel régional de Camargue. Consulté le 31 octobre 2009
  15. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r et s Elwyn Hartley Edwards, Les chevaux, Éditions de Borée, 2006, 272 p. (ISBN 9782844944498), p. 120-121 
  16. a, b, c, d, e, f, g et h Judith Draper, Kit Houghton, Le grand guide du cheval: Les races, les aptitudes, les soins, Éditions de Borée, 2006, 256 p. (ISBN 9782844944207) [lire en ligne], p. 40-41 
  17. a, b, c, d, e, f, g, h, i et j Isabel, Michel Naval, « Le cheval camargue. » sur http://www.ffcc.info/, Fédération Française de Course Camarguaise, octobre 2002. Consulté le 30 octobre 2009
  18. Régine Pernoud, Les Gaulois, Paris, Éditions du Seuil, 196, p. 117 
  19. a, b, c, d, e, f et g Choggoweb, « A travers le temps » sur Les Saintes Maries de la Mer. Consulté le 22 octobre 2009
  20. a et b Christian Amalvi, Dominique Biloghi, Odon Abbal, Charles-Olivier Carbonell, Une passion de l'histoire: histoire(s), mémoire(s) et Europe : hommage à Olivier Carbon : Regards sur l'histoire, Privat, 2002, 387 p. (ISBN 9782708958029), p. 73-75 
  21. a, b, c et d Bonnet 1999, p. 58
  22. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q et r Académie des sciences, lettres et beaux-arts de Marseille 1807
  23. a, b, c, d, e, f, g, h et i F. Joseph Cardini, Dictionnaire d'hippiatrique et d'équitation: ouvrage où se trouvent réunies toutes les connaissances hippiques, vol. 2, Bouchard-Huzard, 1848, 2e éd. [lire en ligne], p. 342 
  24. Payen (Anselme, M.), Antoine Richard (sous le nom de Richard du Cantal), Précis d'agriculture théorique et pratique: a l'usage des écoles d'agriculture, des propriétaires et des fermiers, vol. 2, Hachette, 1851 [lire en ligne], p. 63 
  25. La revue des deux mondes, 1861 [lire en ligne], p. 955 
  26. Pierre Trémaux, Origine et transformations de l'homme et des autres êtres: 1. pte. indiquant la transformation des êtres organisés, la formation des espèces, les conditions qui produisent les types, l'instinct et les facultés intellectuelles, la base des sciences naturelles, historiques, politiques, etc, L. Hachette et cie, 1865, 490 p. [lire en ligne], p. 116 
  27. Pierre Trémaux, Principe universel du mouvement & de la vie, A. Quenet, 1898, 5e éd., 320 p. [lire en ligne], p. 277 
  28. Viticulture-arboriculture, vol. 13, Revue de viticulture, 1900 [lire en ligne], p. 282 
  29. Daniel Faucher, L'Homme et le Rhône, vol. 35 de Géographie humaine, Gallimard, 1968, 43 p. [lire en ligne], p. 151 
  30. Jules César, Commentaires sur la guerre des Gaules
  31. a et b Annales des sciences naturelles, Masson, 1838 [lire en ligne], p. 179 
  32. Louis Stouff, Arles au moyen-age, La thune, 2000, 256 p. (ISBN 9782913847033), p. 188 
  33. Bonnet 1999, p. 61
  34. a et b L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, Volume 21, s.n., 1971 [lire en ligne], p. 1051 
  35. Mireille Fouque, Université de Nice. Centre d'études de romanistique et de latinité tardive, Étude de La Bête du Vaccarès de Joseph d'Arbaud, vol. 19 de Publications de la Faculté des lettres et sciences humaines de Nice, les Belles lettres, 1980, 205 p. 
  36. Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe, Le Mans, Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe, The Society, 1881 [lire en ligne], p. 540 
  37. a, b et c Louis Moll et Eugène Nicolas Gayot, La connaissance générale du cheval: études de zootechnie pratique, avec un atlas de 160 pages et de 103 figures, Didot, 1861, 722 p. [lire en ligne], p. 450-454 
  38. a, b, c, d et e Louis Moll et Eugène Nicolas Gayot, La connaissance générale du cheval: études de zootechnie pratique, avec un atlas de 160 pages et de 103 figures, Didot, 1861, 722 p. [lire en ligne], p. 445-449 
  39. Firmin-Didot frères, Panorama pittoresque de la France : les principales villes, les ports de mer, les établissements d'eaux minérales et les chateaux pittoresques, les édifices, monuments, sites remarquables, etc., vol. 2, Aux bureaux de la Cie, 1839 [lire en ligne], p. 39 
  40. André Sandson, Applications de la zootechnie, 1826-1902, Librairie Agricole de la maison rustique,, 1867 [lire en ligne], p. 131-134 
  41. La Revue scientifique, vol. 64, Revue scientifique, 1899 [lire en ligne], p. 112-113 
  42. Bulletin de géographie d'Aix-Marseille, Volumes 9-10, vol. 9-1, Secrétariat de la Société de géographie, 1885 [lire en ligne], p. 324-326 
  43. du Lac 1999
  44. Paul Diffloth, Zootechnie: Zootechnie général; production et alimentation du bétail. Zootechnie spéciale; cheval, âne, mulet : Encyclopédie agricole, J.-B. Ballière et fils, 1904, 504 p. [lire en ligne], p. 313-314 
  45. L'association est déclarée au journal officiel le 16 septembre 1909 sous son nouveau nom. C'est donc le 16 septembre 1909 que naît officiellement la Nacioun Gardiano consultable ici
  46. François J. Aubert, La race chevaline camargue, Larguier, 1932, 42 p. [lire en ligne] 
  47. a et b Christian Plume, L'avant-dernier des Camarguais, Éditions de Borée, 2004 (ISBN 9782915521047) 
  48. a, b et c A. Berger, Charles Sauvage, France. Délégation générale à la recherche scientifique et technique, Recherches sur les communautés halophiles de Camargue: essai pluridisciplinaire, vol. 2 de Terre et la vie. Supplément, Sociéte nationale de protection de la nature et d'acclimatation de France, 1979, 283 p. [lire en ligne] 
  49. Institut Pasteur, Journal de microbiologie, vol. 114, Paris, Masson, 1968, p. 533 
  50. Erreur dans la syntaxe du modèle Article«  », dans [magazine] 
  51. Tourisme de masse vers une diversification sur http://environnement.ecoles.free.fr, 1995. Consulté le 24 octobre 2009
  52. a, b, c, d, e, f, g, h, i et j A.E.C.R.C. sur Association des Éleveurs de Chevaux de Race Camargue. Consulté le 18 octobre 2009
  53. Nytmare6699, « Records en tout genre » sur A Horseman. Consulté le 27 octobre 2009
  54. a, b, c et d Mode de vie et utilisations du cheval camargue sur http://www.terre-equestre.com/, Associations des éleveurs de chevaux de race Camargue. Consulté le 20 octobre 2009
  55. Christine Fauré, Étude épidémiologique du mélanome cutané du cheval de race Camargue, s.n., 1999, 103 p. [lire en ligne] 
  56. Bonnet 1999, p. 62-63
  57. a et b [PDF]Annuaire des immatriculations 2007, document officiel des haras nationaux français
  58. Julie Deutsch, « Le Camargue », Cheval Magazine, novembre 2004. Consulté le 24 octobre 2009
  59. Alain Jacquesson, Alexis Rivier, Bibliothèques et documents numériques: concepts, composantes, techniques et enjeux : Collection Bibliothèques, paris, Éditions du Cercle de la librairie, 1999, 377 p. (ISBN 9782765407164) 
  60. Julie Deutsch, Le comportement du cheval : Les Équiguides, Éditions Artemis, 2007, 127 p. (ISBN 9782844166401) [lire en ligne], p. 16 
  61. Françoise Gauthier, Étude de l'organisation sociale d'un groupe de chevaux camarguais: analyse des relations agostiniques au sein d'un groupe hiérarchique stable, Étude à l'Université d'Aix-Marseille II, 1977 
  62. Anne-Marie Monard, Causes et conséquences du départ des jeunes femelles de leur groupe natal, s.n., 1992 [lire en ligne] 
  63. La manade en Camargue sur http://www.aecrc.com/, Association des Éleveurs de Chevaux de Race Camargue. Consulté le 31 octobre 2009
  64. Tambute 2001
  65. Baillet Dupin 1999
  66. École des hautes études en sciences sociales, Centre national de la recherche scientifique (France), École pratique des hautes études (France). Section des sciences économiques et sociales, Études rurales, Numéros 129-132, Mouton, 1994 [lire en ligne], p. 55 
  67. François-Xavier Béchard, « Quand les chevaux protègent l'environnement », janvier 2002. Consulté le 24 octobre 2009
  68. Inondations : situation catastrophique dans les manades, Cheval Magazine. Consulté le 24 octobre 2009
  69. Les sabots dans l'eau, Cheval Magazine. Consulté le 24 octobre 2009
  70. Cheval magazine, février 1998, 1998. Consulté le 24 octobre 2009
  71. Evénement - Les chevaux camarguais hors de danger sur http://www.30millionsdamis.fr/, mai 2010. Consulté le 1er juin 2010
  72. a, b, c, d, e, f, g et h Laetitia Bataille, Races équines de France, 2008, 286 p. (ISBN 9782855571546) [lire en ligne], p. 51 
  73. Institut du cheval, Maladies des chevaux : Manuel pratique, France Agricole Éditions, 1994, 279 p. (ISBN 9782855570105) [lire en ligne], p. 13 
  74. Pentecôte équestre à Nîmes, Cheval Magazine. Consulté le 24 octobre 2009
  75. Bonnet 1999, p. 61-62
  76. a et b Laetitia Bataille, Races équines de France, 2008, 286 p. (ISBN 9782855571546) [lire en ligne], p. 52 
  77. [PDF]Parc de Camargue, prédiagnostic Natura 2000
  78. [PDF]Fiche des indicateurs Oiseaux hivernants pour 2000-2005
  79. a, b, c, d et e [PDF]Tourisme dans le parc naturel régional de Camargue, document officiel du http://www.parc-camargue.fr/ Parc naturel régional de Camargue]
  80. Gilbert Dufourcq, Le Petit Futé Arles: Alpilles - Camargue, Petit Futé, 2008 (ISBN 9782746921368) 
  81. Albert Lamorisse, Crin-Blanc, Hachette, Dépôt légal : N° 2228 - 2e trimestre 1954
  82. René Guillot, Crin-Blanc, Hachette Jeunesse, ré-édition 2001 (ISBN 2013218974)
  83. Yves Brayer, Micheline Sandrel, Caprice, cheval de Camargue, Fernand Nathan, 1975, 26 p. 
  84. Neil Hitchen, Shirley McLaughlin, A cheval en Camargue, Spruyt, Van Mantgem & De Does, 1985, 16 p. (ISBN 9789023818779) 
  85. Comme Les camarguais, roman de Christian Plume, Plon, 1965, 222 p., et L'avant-dernier des Camarguais, du même auteur, Éditions de Borée, 2004, (ISBN 9782915521047)
  86. a et b Le Cinéma en Provence sur http://plume-noire.com/. Consulté le 27 octobre 2009
  87. Crin-Blanc sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
  88. (en)Terrence Refferty. The New York Times, Two Short Fables That Revel in Freedom, 11 novembre 2007
  89. (en)Philip Hunnicott. The Washington Post, Red Balloon and White Mane: Childhood Colored by Adult Cynicism, 23 novembre 2007; Page C01
  90. a et b Heureux qui comme Ulysse sur Fernandel Online. Consulté le 21 octobre 2009
  91. Cheval de pub, Cheval magaziner, janvier 2001. Consulté le 24 octobre 2009
  92. Thilay, « Le cheval ardennais et le corbillard » sur http://www.thilay08.com/. Consulté le 12 mai 2010

Annexes

Bibliographie

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article : Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article

  • Sylvie Baillet Dupin, L'animal comme outil de gestion et d'entretien des milieux humides: le bovin Highland, le cheval de Camargue et le poney Pottok à la réserve naturelle du marais de Lavours, s.n., 1999, 158 p. [lire en ligne] 

Ouvrages anciens

  • Académie des sciences, lettres et beaux-arts de Marseille, Mémoires, vol. 5-6, 1807 [lire en ligne] Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Louis Moll et Eugène Nicolas Gayot, La connaissance générale du cheval: études de zootechnie pratique, avec un atlas de 160 pages et de 103 figures, Didot, 1861, 722 p. [lire en ligne] 

Ouvrages consacrés au cheval Camargue

  • Georges Mathieu, Le cheval camargue: son élevage, son amélioration, 1929 [lire en ligne] 
  • René Baranger, Cavaliers de Camargue : Les plus beaux livres de Camargue, R. Baranger, 1958, 123 p. [lire en ligne] 
  • Alphonse Arnaud, L’Âme de la Camargue ..., la Lambrusque, 1968, 184 p. 
  • Christian Berriot, Le cheval de Camargue : Thèse de l'école nationale vétérinaire de Lyon, Imprimerie Bosc, 1969, 120 p. [lire en ligne] 
  • René Baranger, Mon ami, le cheval Camargue : Les plus beaux livres de Camargue, R. Baranger, 1979, 93 p. [lire en ligne] 
  • Jean-Claude Girard, Le Cheval Camargue, Nîmes, Camariguo, 1987, 103 p. (ISBN 9782904725159) 
  • Eric Cardinale, Élevage du taureau et du cheval en Camargue, s.n., 1994, 146 p. 
  • Dr. G. Drouet, Le cheval Camargue: autrefois, aujourd'hui : histoire d'une race, C. Lacour, 1998, 101 p. (ISBN 9782844060921) 
  • Marc du Lac, Le cheval camargue, Actes Sud, 1999, 111 p. (ISBN 9782742721764) [lire en ligne] 
  • Johanna Tambute, Le cheval camargue, acteur de l'écosystème camarguais et agent de sa conservation, s.n., 2001, 102 p. [lire en ligne] 

Études universitaires

  • Jocelyne Bonnet, « Camargue, le cheval d'une région et ses mythes », dans Le cheval en Eurasie: pratiques quotidiennes et déploiements mythologiques, vol. 8 de Eurasie, Paris, L'Harmattan, 1999, 47-63 p. (ISBN 9782738478450) [présentation en ligne] 

ouvrages consacrés à la région camarguaise

  • Bernard Picon, L'Espace et le temps en Camargue: essai d'écologie sociale, Actes Sud, 1978, 264 p. (ISBN 274277341X) [lire en ligne] 
  • Guy Châtel, La Selle gardiane et le harnachement camarguais : Étude, Nîmes, Camariguo, 1988 
  • C. Naudot, Camargue et guardians : Stud-Book du Camargue 1978-1983, t. 1, Parc Naturel Régional de Camargue, 1989, 209 p. 
  • D. Jolivet, La Camargue au cœur, gardians et manadiers de taureaux à la veille du IIIème millénaire, Montpellier, imp. Dehan, 1991, 159 p. 
  • Pierre Macaire, Saint-Gilles, Aigues-Mortes, Le Grau-du-Roi et la Camargue : Au cours du Vidourle, le plein des sens, 2003, 68 p. (ISBN 9788790493738) [lire en ligne], p. 56-57 

Articles connexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes

Cet article est reconnu comme « article de qualité » depuis sa version du 1er décembre 2009 (comparer avec la version actuelle).
Pour toute information complémentaire, consulter sa page de discussion et le vote l’ayant promu.

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Camargue (cheval) de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем сделать НИР

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Camargue (Cheval) — Pour les articles homonymes, voir Camargue. Camargue …   Wikipédia en Français

  • Cheval camargue — Camargue (cheval) Pour les articles homonymes, voir Camargue. Camargue …   Wikipédia en Français

  • Cheval de Camargue — Camargue (cheval) Pour les articles homonymes, voir Camargue. Camargue …   Wikipédia en Français

  • Camargue (race equine) — Camargue (cheval) Pour les articles homonymes, voir Camargue. Camargue …   Wikipédia en Français

  • Camargue (race équine) — Camargue (cheval) Pour les articles homonymes, voir Camargue. Camargue …   Wikipédia en Français

  • Cheval Blanc — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Le terme cheval blanc peut désigner : La couleur de robe blanche chez le cheval. Le cheval blanc, un animal légendaire au centre d un grand nombre de …   Wikipédia en Français

  • Cheval — Pour les articles homonymes, voir Cheval (homonymie). Cheval …   Wikipédia en Français

  • Cheval (Registre Français) — Registre d élevage (cheval) Article principal : Registre d élevage. Le registres d élevage servent à recenser, comptabiliser et gérer les populations d équidés domestiques présentes en France. Ces registres et ces stud books sont tenus et… …   Wikipédia en Français

  • Cheval de Selle (Registre) — Registre d élevage (cheval) Article principal : Registre d élevage. Le registres d élevage servent à recenser, comptabiliser et gérer les populations d équidés domestiques présentes en France. Ces registres et ces stud books sont tenus et… …   Wikipédia en Français

  • Cheval sauvage — Cheval de camargue sauvage Cheval sauvage en Écosse …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”