Camille Laurens (écrivain)

Camille Laurens (écrivain)
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Camille Laurens
Nom de naissance Laurence Ruel
Activités Écrivain
Naissance 6 novembre 1957
Dijon, Drapeau de France France
Langue d'écriture français
Genres Roman
Autofiction
Distinctions Prix Femina 2000 et Prix Renaudot des lycéens 2000 pour Dans ces bras-là
Prix Bourgogne de littérature 2008 pour Tissé par mille

Camille Laurens, de son vrai nom Laurence Ruel[1],[2],[3],[4], née le 6 novembre 1957 à Dijon (Côte-d'Or), est une écrivaine française. Elle est une des vice-présidentes de la Maison des écrivains et de la littérature[5] et fait partie du jury du Prix Femina.

Sommaire

Biographie

Agrégée de lettres modernes, Camille Laurens a enseigné à Rouen en Normandie puis à partir de 1984 au Maroc, où elle a passé douze ans.

Elle fait son entrée en littérature en 1991 avec Index, publié chez P.O.L., roman qui ouvre une tétralogie dont les autres parties, qui peuvent se lire séparément, sont : Romance (1992), Les Travaux d'Hercule (1994) et L'Avenir (1998).

Entre le troisième et le quatrième volet, survient le drame personnel qu'elle a vécu en 1994 : la perte d'un enfant. Cette douleur sera à l'origine de Philippe (1995). Elle reviendra sur ce décès dans Cet absent-là.

Alors que Camille Laurens avait commencé son travail littéraire par la fiction, ce choc existentiel et l'écriture inhérente à son traitement littéraire l'ont conduite à un travail d'écriture dans lequel elle renonce, pour une part, à la fiction au sens classique, pour s'approcher de l'autofiction. Après 1996 elle entame donc une forme de travail introspectif sur le sujet humain, son rapport à lui-même et ses désirs. C'est ainsi qu'elle publie successivement : Quelques-uns, Dans ces bras-là, L'Amour, roman et Ni toi ni moi. Camille Laurens poursuit un travail littéraire qui se veut avant tout textuel, s'interessant à « la matière vivante des textes ». C'est le cas dans Le grain des mots (2004) et Tissé par mille (2008), dans lesquels l'auteure tente de déchiffrer la part cachée des mots, ce qui se trame sous leurs sens.

En 2000, avec Dans ces bras-là, elle obtient le prix Femina et le prix Renaudot des lycéens.

En 2003, suite à la publication de L'Amour, roman, son mari l'assigne en justice pour atteinte à la privée[6]. Il est débouté : « Camille Laurens n'a pas porté atteinte à la vie privée de son mari », a déclaré la vice-présidente du tribunal de grande instance de Paris le vendredi 4 avril 2003, mettant en avant que « l'œuvre conservait un caractère fictif »[7].

De 2005 à 2006, Camille Laurens anime une chronique diffusée sur France Culture[8].

En 2006, Camille Laurens est promue officier dans l'ordre des Arts et des Lettres.

Elle participe, de manière aléatoire, à de nombreuses revues telles La Licorne, Théodore Balmoral, Quai Voltaire, La Revue littéraire, La Faute à Rousseau ou encore Les Moments littéraires[9].

Elle a prêté sa voix pour un documentaire autobiographique réalisé par Paul Otchakovsky-Laurens : Sablé-sur-Sarthe, sorti en 2009.

En juin 2011, Léo Scheer publie, dans la collection « Écrivains d'aujourd'hui », Camille Laurens, premier ouvrage entièrement consacré à l'auteur, constitué d'un long entretien, de notes de lectures et d'articles, ainsi que de textes inédits[10].

Œuvre exigeante tant dans son traitement du sujet que par la rapidité et la scansion de son style (mélange de gravité et d'humour) il lui est cependant parfois reproché une certaine forme de conformisme littéraire à l'époque, notamment celle de l'autofiction.

Elle est traduite dans une trentaine de langues.[11]

En septembre 2007, lors de la publication de Tom est mort de Marie Darrieussecq (elle aussi auteure de la maison P.O.L.) Camille Laurens, à travers un texte publié dans La Revue littéraire « Marie Darrieussecq ou le syndrome du coucou », accuse cette dernière de « plagiat psychique[12] ». Elle fait référence à Philippe qui raconte la mort de son bébé dont Marie Darrieussecq se serait plus qu'inspiré pour rédiger son roman. Camille Laurens lui reproche en outre d'avoir rédigé un « livre sur le deuil » et non un « livre de deuil », singeant ainsi une expérience qu'elle n'a pas personnellement éprouvée.Marie Darrieussecq estime que cette polémique est un « ignoble concours de douleurs, et que, quel qu'en soit le sujet, un roman n'a pas à se légitimer d'une expérience vécue ». Elle est soutenue par leur éditeur commun POL, qui a choisi de ne plus publier Camille Laurens[13]. Elle a répondu en affirmant qu'elle ne souhaitait plus de toute façon être publiée par POL[14].

Camille Laurens est revenue, en partie, sur cette polémique dans Romance nerveuse (Gallimard, 2010), sur un mode autofictif. Elle souligne par ailleurs la sur-médiatisation et la déformation de ses propos qui ont accompagné cette polémique[15].

Prix

Œuvres

Romans et récits

Recueils

  • Le Grain des mots, P.O.L, 2003.
  • Lettres à un adolescent. Les plus beaux messages des grands auteurs à leurs enfants, Bayard, 2009.

Beau-livre

  • Les fiancées du diable, enquête sur les femmes terrifiantes, éditions du Toucan, 2011

Textes

  • 1996 : « A quoi bon ? Bon à quoi ? », La Licorne, Université de Poitiers.
  • 1997 : « Le sel de la littérature », La Licorne, Université de Poitiers.
  • 1997 : « Le livre auquel je pense... », Théodore Balmoral, printemps/été.
  • 2000 : « La ponctuation », La Licorne, Université de Poitiers.
  • 2004 : « L'amour, cinéma », La Revue littéraire, n° 8, novembre.
  • 2005 : « Jour de foire », La Revue littéraire, n° 19, octobre.
  • 2005 : « Abandon-née », Naissances, collectif, L'Iconoclaste.
  • 2006 : « Le pouce », Les Cinq doigts de la main, théâtre, collectif, Actes Sud.
  • 2007 : « Marie Darrieussecq ou le syndrome du coucou », La Revue littéraire, n° 32, automne.
  • 2010 : « Duras, "que cette inconnue entre et gêne" », Le Magazine littéraire, n° 493, janvier.
  • 2011 : Préface à Nuit et jour de Virginia Woolf.

Participations

  • 1998 : Mourir avant de n'être ?, collectif, sous la direction de René Frydman et Muriel Flis-Trève, Odile Jacob.
  • 1999 : (d'après photo) de Sandrine Jousseaume, Méréal.
  • 1999 : Une bibliothèque d'écrivains, collectif, éditions du Rocher.
  • 2002 : Les Femmes et l'amour de Jérôme Clément, Stock.
  • 2002 : Bests Regards, éditions du Regard.
  • 2006 : Lettres à Marguerite Duras, collectif, sous la direction de Danielle Laurin, Québec, éditions Varia.
  • 2007 : Genèse et autofiction, sous le direction de Jean-Louis Jeannelle et Catherine Viollet, Academia-Bruylant.
  • 2008 : Familles, explosion ou évolution ?, sous la direction de Joyce Aïn, Érès.
  • 2010 : Petit pan de mur jaune. 22 écrivains du côté du Louvre, collectif, Skira.
  • 2010 : Autofiction(s), actes du colloque de Cerisy 2008, sous la direction de Claude Burgelin et Isabelle Grell, Presses universitaires de Lyon.

Adaptations

  • 2001 : Dans ces bras-là, mis en scène par Odile Roire sous le titre Seule avec lui, Théâtre du Chaudron
  • 2006 : L'amour, roman, mis en scène par Carole Drouelle sous le titre L'amour, théâtre (La Grange Dîmière, Fresnes)
  • 2006 : Dans ces bras-là mis en scène par Gérald Chevrolet sous le titre Au nom du père, du fils et de de l'amant (Théâtre du Caveau, Genève)

Collaborations artistiques

  • 2000 : écriture d'un texte sur une chorégraphie de Luis Ayat, Festival « Corps et graphie », Chai du Terral (Saint-Jean-de-Védas).
  • 2000 : écriture d'un texte, « Attente / Temps », pour l'exposition « Le temps vite », Centre Pompidou.
  • 2002 : écriture d'une chanson, Comateen I sur l'album Paradize du groupe Indochine.
  • 2008 : écriture d'un texte, « Le bout de la langue » pour le spectacle théâtral Corpus Eroticus, mis en scène par Virginie Deville, Maison des Métallos.
  • 2008 - 2010 : lectures-concerts avec Philippe Mion. Enregistrement d'un CD en duo, Tissé par mille, Gallimard[17]
  • 2010 : collaboration avec la compagnie Vendaval et la chorégraphe Carmela Acuyo pour le spectacle La mer dans un verre.

Études sur l'œuvre de Camille Laurens

  • Collectif, Camille Laurens, Léo Scheer, 2011.
  • Tania Feix-Hupé, « Camille Laurens : émergences de l'intime », L'Intimité, Presses universitaire Blaise Pascal, 2005[18].
  • Arnaud Genon, « Ce que dit l’autofiction : les écrivains et leurs fractures », sur Camille Laurens, Hervé Guibert et Serge Doubrovsky, Raison publique, n° 14 « L’art de l’intime », 2011.

Notes et références

  1. Ou Laurence Ruel-Mezière, du nom de son mari dont elle est séparée.
  2. Labyrinthe / écrivains
  3. Laurence Ruel-Mézières, dite Camille Laurens, Larousse, consulté le 21 novembre 2011.
  4. « Mme Laurence RUEL-MEZIERES dite Camille LAURENS » sur Nominations dans l'ordre des Arts et Lettres de janvier 2006, Culture.gouv.fr, janvier 2006.
  5. Fiche de l'auteur sur le site de la Maison des écrivains et de la littérature.
  6. Histoire d'ex : « ce livre est une revanche », Le Nouvel Observateur, 7 octobre 2011.
  7. Non lieu pour Camille Laurens, La Libre, 16 avril 2003.
  8. Bio de l'auteure
  9. Fiche de l'auteur sur le site de la Maison des écrivains et de la littérature
  10. Camille Laurens sur LéoScheer.com.
  11. Fiches des romans de l'auteur sur http://www.pol-editeur.com/
  12. « À partir de là, j'ai lu Tom est mort dans un vertige de douleur, le sentiment d'une usurpation d'identité, la nausée d'assister par moment à une sorte de plagiat psychique », La Revue littéraire, n°32, septembre 2007, le texte en ligne
  13. « "Tom est mort", la polémique », cahier livre du Monde daté du vendredi 24 août 2007, n°19465, page 2.
  14. Camille Laurens, « On ne fabrique pas un suspense avec la mort d'un enfant », cahier livre du Monde daté du vendredi 7 septembre 2007, n°19477, page 2.
  15. Camille Laurens : Critique ou spectacle ?, Université Panthéon-Assas, 3 mai 2011.
  16. Arnaud Genon, « Le roman vrai de Camille Laurens », Parutions.com, 28 octobre 2011.
  17. Fiche de l'auteur sur le site de la Maison des écrivains et de la littérature.
  18. (fr) Tania Feix-Hupé, « Camille Laurens : émergences de l'intime », L'Intimité, Presses universitaire Blaise Pascal, 2005

Liens externes


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