Camille Pissaro

Camille Pissaro

Camille Pissarro

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Autoportrait, 1873

Jacob Abraham Camille Pissarro, né à Saint-Thomas (Îles Vierges) 10 juillet 1830 et mort à Paris le 13 novembre 1903, est un peintre impressionniste puis néo-impressionniste français, père de Lucien Pissarro.

Connu comme l'un des « pères de l'impressionnisme », il a peint la vie rurale française, en particulier des paysages et des scènes représentant des paysans travaillant dans les champs, mais il est célèbre aussi pour ses scènes de Montmartre. À Paris, il eut entre autres pour élèves Paul Cézanne, Paul Gauguin, Jean Peské, Henri-Martin Lamotte...

Sommaire

Sa vie, son œuvre

Camille Pissarro est né le 10 juillet 1830 dans l'île Saint Thomas aux Antilles, alors possession danoise, où ses parents possédaient une entreprise florissante de quincaillerie dans le port de Charlotte-Amélie, ce qui lui confère la nationalité danoise qu'il gardera toute sa vie. Son père Frédéric, d'origine portugaise mais né à Bordeaux, est de nationalité française[1]. En 1842, à douze ans, il part étudier en France à Passy, à la pension Savary, puis retourne en 1847 dans son île natale où il restera cinq ans à travailler dans le commerce familial. En 1852, il part pour Caracas, au Vénézuela, avec un ami, Fritz Melbye, un artiste danois et qui marquera profondément son destin. Il y reste jusqu'en 1854 à peindre et dessiner, puis rentre à Saint-Thomas pendant un an dans l'entreprise familiale. Mi-septembre 1855, année de l'Exposition universelle, il débarque à Paris pour y étudier. Il ne retournera jamais aux Amériques.

Camille Pissaro et sa femme Julie Vellay à Pontoise en 1877

À Paris, il est confronté à la complexité du monde artistique avec ses salons, ses expositions, ses académies, ses choix et ses contradictions. Il y rencontre Corot, avec qui il étudie, découvre Delacroix, Courbet, Ingres, Daubigny. Il travaille alors dans l'atelier d'Anton Melbye et peint sur le motif à Montmorency. Entre 1859 et 1861, il fréquente diverses académies et rencontre Ludovic Piette, Claude Monet, puis s'installe dans un pied à terre rue des Trois Frêres à Montmartre, maison qui appartient a la famille Millard-Renard, il a de nombreux élèves dont Paul Cézanne et Armand Guillaumin et le fils de la maison, Ernest Millard de Bois Durand . En 1863, Cézanne et Zola visitent son atelier à La Varenne et, en 1865, il séjourne à La Roche-Guyon. Pissarro vit à Pontoise de 1866 à 1869 de manière épisodique. Sa situation financière est difficile. Il peint des enseignes pour faire vivre sa famille. En 1869, il vit à Louveciennes et doit fuir et abandonner son atelier devant l'avance des troupes prussiennes. Il se réfugie à Montfoucault chez Piette et part pour Londres où il retrouve Daubigny et Monet et fait la connaissance du marchand Paul Durand-Ruel. De retour à Louveciennes, il découvre que son atelier a été pillé et qu'il ne lui reste plus qu'une quarantaine de toiles sur près de mille cinq cents. Il s'installe à Pontoise en 1872 et y reste jusqu'en 1882. En 1879, Gauguin, qui lui a acheté des toiles, vient travailler avec lui à Pontoise. Il collabore avec Degas dans le domaine de la gravure et pendant l'été 1881, Cézanne, Gauguin, Guillaumin, sont à Pontoise à ses côtés. Il participe à toutes les expositions impressionnistes et devient peu à peu un patriarche du mouvement, mais dans une grande fraîcheur d’esprit et avec un constant renouvellement.

En décembre 1882, il s'installe à Osny dans les faubourgs de Pontoise, ne pouvant plus trouver à louer une maison qui lui convienne pour un prix raisonnable. En 1889, il peut enfin s'acheter une maison à Éragny-sur-Epte, où il passe ses dernières années, jusqu'à son décès à Paris en novembre 1903.

Autoportrait, 1898

« Oui, écrit-il à Durand-Ruel le 9 avril 1889, nous sommes décidés pour Éragny-sur-Epte ; la maison est superbe et pas chère : mille francs, avec jardin et prés. C'est à deux heures de Paris, j'ai trouvé le pays autrement beau que Compiègne ; cependant il pleuvait encore ce jour-là à verse, mais voilà le printemps qui commence, les prairies sont vertes, les silhouettes fines, mais Gisors est superbe, nous n'avions rien vu. Me voilà à peu près déménagé, tant soit peu emménagé ; je n'ai pu me retenir de la tentation de peindre, tellement les motifs, tout autour de mon jardin, sont beaux[2]. »

Il y peint de nombreuses toiles, dont plusieurs sur le thème des pommiers en fleurs (la propriété s'appelle La Pommeraie), du noyer (malheureusement tombé lors de la tempête de 1999), de son jardin potager, de la vue de son atelier, spécialement construit au milieu de son jardin. Il y invite les plus grands peintres de l'époque, parmi lesquels Claude Monet, le parrain de son dernier fils, Cézanne, Van Gogh, Gauguin. En 1885, il rencontre Georges Seurat, avec qui il se lie d'amitié [3] et s'enthousiasme pour sa technique du pointillisme, qu'il applique à son tour,-avec moins de méticulosité peut-être que Georges Seurat- avant de retrouver une liberté d'expression plus proche de son tempérament lyrique et généreux.

Famille

Plusieurs descendants de Camille Pissarro ont choisi de suivre l'exemple de leur aïeul et de devenir peintres à leur tour. Ses enfants Lucien Pissarro (1863-1944), Georges Henri Pissarro (dit Manzana, 1871-1961), Félix Pissarro (1874-1897), Ludovic Rodo Pissarro (1878-1952) et Paul-Émile Pissarro (dit Paulémile, 1884-1972). Puis Orovida Camille Pissarro (1893-1968), fille de Lucien, Hugues Claude Pissarro (né en 1935) et Yvon Pissarro (1937), tous deux fils de Paul-Émile, et Lélia Pissarro (née en 1963), fille de Hugues Claude. Entre Ludovic-Rodo et Paul-Emile est née Jeanne Pissarro (1881-1948), mère des peintres Henri Bonin-Pissarro dit BOPI (1918-2003) et Claude Bonin-Pissarro né en 1921, père de Frédéric Bonin-Pissarro né en 1964 et peintre également.

Julie Vellay est fille d'un viticulteur bourguignon. Gouvernante chez les parents de Camille, elle entre en ménage avec lui en 1860 et lui servira d'abord de modèle. Ils se marieront lors d'une cérémonie civile à Croydon en Angleterre en 1871, alors que Julie portait leur quatrième enfant. Le couple a eu en tout huit enfants.

Galerie

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Œuvres

Pontoise dans l'œuvre de Pissarro
  • Paysage aux Pâtis, 1867, collection particulière.
  • Vue de l'Hermitage, Côte de Jallais, Pontoise, v. 1867, Zurich Fondation Rau pour le Tiers monde.
  • L'Hermitage à Pontoise, 1867, Cologne, Wallraf-Richards-Museum.
  • Les Jardins de l'Hermitage, Pontoise, v. 1867, Prague, Narodni Galeri.
  • Les Coteaux de l'Hermitage, Pontoise, v. 1867, New-York, Solomon R.Guggenheim Museum.
  • La Côte du Jallais, Pontoise, 1867, New-York, Metropolitan Museum of Art.
  • L'Inondation, Saint-Ouen-l'Aumône, 1873, collection particulière.
  • Le Tribunal de Pontoise, 1873, Bâle, collection Rau.
  • Rue de la Citadelle, Pontoise, 1873, collection particulière.
  • L'Hermitage, Pontoise, effet de neige, 1874, Havard University, Cambridge, Fogg Art Museum.
  • Le Sentier de la ravine, vu de l'Hermitage, 1875-1877, collection particulière.
  • Le Petit Pont, Pontoise, 1875, Mannheim, Kunsthalle.
  • Route de Saint-Antoine à l'Hermitage, Pontoise, 1875, Bâle, Kunstmuseum.
  • Le Pré des Mathurins à l'Hermitage, Pontoise, 1875-1877, Moscou, Musée Pouchkine.
  • Un carrefour à l'Hermitage, Pontoise, 1876, Musée Malraux, Le Havre.
  • La Côte des Bœufs, 1877, Londres, National Gallery.
  • Paysage sous-bois à l'Hermitage, 1879, eau-forte et aquatinte, Paris, Bibliothèque nationale.
  • La Garenne à Pontoise, effet de neige, 1879, Art Institute of Chicago.
  • La Crête du Chou, Pontoise, 1879, Wildenstein & Co, New-York.
  • La Sente du Chou, Pontoise, 1878, Douai, Musée de la Chartreuse.
  • Le Marché aux pommes de terre, boulevard des Fossés à Pontoise, 1882, gouache, collection particulière.
  • Inondation à Pontoise, 1882, collection particulière.
  • Quai du Pothuis, bords de l'Oise, 1882, Musée Malraux, Le Havre.
  • Marché à la volaille, Pontoise, 1882, détrempe et pastel, Collection particulière, États-Unis
  • Le Marché aux cochons, foire Saint-Martin,Pontoise, 1886, plume et encre, Paris, Musée du Louvre, Cabinet des dessins.
  • Le Marché de Pontoise, 1886, plume et encre, New-York, Metropolitan Museum of Art.
  • Le Marché aux grains à Pontoise, 1893, Collection particulière.
  • Le Marché de Pontoise, 1895, Nelson-Atkins Museum of Art, Kansas City.
  • Pommier sous le soleil, Pré sous le soleil, Musée Faure, Aix-les-Bains
Autres lieux

Notes et références

  1. Pissaro descend d'une famille originaire de Bragance au Portugal, près de la frontière espagnole. Ses ancêtres sont des marranes, c'est-à-dire des juifs sépharades contraints de se convertir au catholicisme. Cette double appartenance religieuse encore présente chez son père le conduira à se déclarer athée (il épousera civilement sa femme catholique) et même libre penseur. Après avoir eu des idées conservatrices, il deviendra dans les années 1880 un fervent adepte de l'anarchisme libertaire prôné par Pierre-Joseph Proudhon.
  2. Correspondance de Camille Pissarro, éd. du Valhermeil, 1986, tome 2, p. 297.
  3. Georges Seurat insistera auprès de sa propre mère pour qu'elle commande une toile à Camille Pissaro, lui apportant ainsi quelques revenus bienvenus.

Sources

  • Joachim Pissaro, Camille Pissaro, Hermé, Paris.
  • Claire Durand-Ruel Snollaerts et Joachim Pissarro, Catalogue Critique des Peintures, Skira, Wildenstein Institute.

Expositions récentes

  • Entre Ciel et Terre. Camille Pissarro et les peintres de la vallée de l'Oise, Musée Tavet-Delacour, 2003
  • Pissarro, the First Impressionist, Art Gallery, Melbourne, Australie, 2006

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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