Campagne d'Italie (1859)

Campagne d'Italie (1859)
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Campagne d'Italie (1859)
Napoléon III à la bataille de Solférino..jpg
Napoléon III à la bataille de Solférino par Jean-Louis-Ernest Meissonier. Huile sur toile, 1863
Informations générales
Date 26 avril 1859 12 juillet 1859
Lieu Royaume lombard-vénitien
Issue Victoire franco-sardes, Traité de Zurich. L'annexion de la Lombardie au Royaume de Sardaigne. Annexion de la Savoie et de Nice à la France.
Belligérants
Drapeau français Empire français
Flag of the Kingdom of Sardinia.svg royaume de Sardaigne
Drapeau: Empire d'Autriche Empire d’Autriche
Commandants
Napoléon III
Victor-Emmanuel II
François-Joseph Ier
Campagne d'Italie (1859)
Batailles
Montebello — Varèse — San Fermo — Palestro — Turbigo — Magenta — Melegnano — Solferino — San Martino  — Treponti 


La campagne d'Italie de 1859, aussi appelée guerre d'Italie de 1859 correspondant à la deuxième guerre d'indépendance italienne voit s’affronter l’armée franco-piémontaise à celle de l’empire d'Autriche. Sa conclusion permet la réunion de la Lombardie au royaume de Sardaigne et pose la base de la constitution du royaume d’Italie.

Sommaire

Le contexte

Camillo Benso comte di Cavour, premier ministre du royaume de Sardaigne depuis 1852 se rapproche de la France et l’Angleterre afin d’obtenir une place parmi les puissances européennes les plus progressistes. Dans cette perspective, en 1855, il envoie un corps de bersaglieri en Crimée au côté de la France, de la Grande-Bretagne et de la Turquie ce qui lui permet de s’asseoir à la table des négociations du congrès de Paris en 1856 et de nouer des premiers contacts avec Napoléon III.

C’est ainsi qu’en juillet 1858, à Plombières, Cavour et l'Empereur signent un traité secret (les accords de Plombières) par lequel la France s’engage à intervenir au côté du royaume de Sardaigne dans le cas d’une attaque autrichienne. Contrepartie de cette aide, en cas d’annexion au Piémont de la Lombardie, la Venetie et certains domaines de Venise sur la côte orientale de l'Adriatique et Bologne, la Savoie et Nice seront cédés à la France.

Au début de l’année 1859, le gouvernement piémontais adopte un comportement provocateur envers l’empire autrichien. Giuseppe Mazzini et Giuseppe Garibaldi sont rentrés en Italie: on confie, à ce dernier, l’organisation d’un corps de volontaires, les chasseurs des Alpes (Cacciatori delle Alpi), sans mettre de limite dans l’enrôlement des exilés provenant du royaume lombard-vénitien sous domination autrichienne. Ces derniers informés des accords de Plombières, décident de mener la première action avec l’intention de reconduire l’opération qui avait réussi au maréchal Joseph Radetzky contre Charles-Albert de Sardaigne, à Novare en 1849. Le 26 avril, l’Autriche déclare la guerre au royaume de Sardaigne: la France engagée par une alliance défensive et sans opposition politique interne, décide d’honorer le traité.

l'Italie au cours du Risorgimento

L'invasion autrichienne du Piémont

Le 29 avril l’armée autrichienne de Ferencz Gyulai franchit le Tessin le fleuve qui sépare le Piémont de la Lombardie[1] , à proximité de Pavie et envahit le territoire piémontais, le 30, elle occupe Novare, Mortara et plus au nord, Gozzano, le 2 mai Vercelli, le 7 Biella. L’armée piémontaise ne s’oppose pas à l’opération, se trouvant au sud entre Alexandrie, Valenza et Casale. Les Autrichiens arrivent à 50 km de Turin.

Un ordre exprès de Vienne, suggère à Gyulai que « le meilleur théâtre d’opérations est le Mincio », là où les Autrichiens avaient, onze ans plus tôt, battu l’armée piémontaise et sauvé leurs possessions en Italie. Gyulai fait demi-tour et se retire au-delà du Sesia puis vers la Lombardie. En faisant ainsi, les Autrichiens renoncent à battre séparément les Piémontais et les Français, et permettent la jonction des deux armées.

La libération de la Lombardie

Napoléon III, part le 10 mai de Paris, débarque le 12 à Gênes et rejoint le 14 le camp d’Alexandrie pour prendre sur-le-champ le commandement de l’armée franco-piémontaise. Le 20 mai 1859, Gyulai envoie une forte troupe en reconnaissance au sud de Pavie. Elle est arrêtée à Montebello (20-21 mai) par les Français du général Élie Frédéric Forey, et par la cavalerie sarde du colonel Morelli di Popolo.

Le 22 mai, les chasseurs des Alpes passent en Lombardie par le lac Majeur à Sesto Calende, avec l’objectif de soutenir l’offensive principale sur le front, côté Pré-Alpes. Le 26 mai, ils défendent Varèse d’une attaque des forces autrichiennes supérieures en nombre menée par le général Karl von Urban. Le 27 mai, ils battent les Autrichiens à la bataille de San Fermo et occupent Côme, alors, la principale ville de la région.

Les Français et les Piémontais débarquent et occupent les îles de Lussino (Losinj) et de Cherso (Cres).

Le 30 et le 31 mai, les Piémontais d’Enrico Cialdini et de Giacomo Durando remportent une victoire à la bataille de Palestro au cours de celle-ci, une contre-attaque est confiée au troisième régiment des zouaves du colonel de Chabron, auquel prend part le roi Victor-Emmanuel II de Savoie qui reçoit le grade de caporal de zouaves.

Parallèlement les Français franchissent, le 2 juin, le Tessin en battant les Autrichiens à la bataille de Turbigo. Gyulai a concentré ses forces à proximité de la ville de Magenta où il est assailli par les Français le 4 juin et qui remportent une victoire (bataille de Magenta). La victoire est principalement à attribuer à Patrice de Mac-Mahon et à Auguste Regnaud de Saint-Jean d'Angély, qui sont nommés sur le champ de bataille maréchaux de France. Emmanuel Félix de Wimpffen et le général Manfredo Fanti ont un rôle de premier plan au sein de la seule unité sarde engagée.

Le 5 juin, l'armée autrichienne vaincue évacue Milan. Le 7 juin Mac-Mahon, précédé par les troupes algériennes pénètre dans la ville pour préparer l’entrée triomphale de Napoléon III et de Victor-Emmanuel. Ils pénètrent par l’arche de la Paix et la place d’armes (aujourd’hui parc Sempione), où est déployée la garde impériale et sous les acclamations de la population. Le 8 juin les chasseurs de Alpes sont à Bergame, le 13 juin à Brescia évacuées par les Autrichiens.

Le 9 juin le conseil communal de Milan vote par un plébiscite l’annexion de la Lombardie au royaume de Victor-Emmanuel II.

Bataille de Magenta, tableau d'Adolphe Yvon

L'avancée vers les forteresses du Quadrilatère

Les quatre forteresses du quadrilatère

Entre-temps les Autrichiens se regroupent au-delà de l’Adda, étape pour les forteresses du quadrilatère. La route passe par Melegnano une citadelle fortifiée. Le soir du 6 juin, une arrière-garde autrichienne de 8 000 hommes prend possession du lieu ainsi que deux escadrons de dragons et de hussards. Le soir du 8 juin, la ville est prise par les Français après une bataille sanglante, 1 000 tués parmi les assaillants et 1 200 parmi les défenseurs (bataille de Melegnano). Le gros de l’armée autrichienne poursuit sa marche et est rejoint à Vérone par l’empereur François-Joseph Ier d'Autriche qui a relevé Gyulai de son commandement.

Les Franco-Piémontais reprennent leur marche le 12 juin, le 13 ils passent l'Adda, le 14 ils rejoignent Bergame et Brescia, le 16 il passent l'Oglio, le 21 ils sont au-delà de Chiese. Ils arrivent finalement là où l’état major autrichien désirait les rencontrer au début du conflit.

Solferino et San Martino

La Garde Impériale de l'Armée Française campée à Travagliato, Juin 17, 1859

Le 24 juin les Franco-Piémontais gagnent une grande bataille (partagée en Bataille de Solferino et bataille de San Martino), débutée par une importante attaque autrichienne. Au terme des combats, les Autrichiens sont rejetés au-delà du Mincio, mais ils ont la possibilité de s’appuyer sur leurs grandes forteresses et de recevoir des renforts des différentes parties de leur vaste empire. Napoléon III décide de négocier une paix et prend contact avec François-Joseph.

Le 8 juillet, un accord est passé pour la suspension des hostilités. Le 11 juillet les deux empereurs se rencontrent à Villafranca di Verona. Le 12 juillet, l’armistice de Villafranca est signé.

La paix de Zurich

La traité de Zurich est négociée et signée les 10 et 11 novembre 1859 : les Autrichiens cèdent la Lombardie à la France qui la rétrocède à la Savoie et l’Autriche conserve la Vénétie et les forteresses de Mantoue et Peschiera. Les souverains de Modène, Parme et Toscane auraient dû réintégrer leurs États. Tous les États italiens, la Vénétie, encore autrichienne incluse, auraient dû s’unir dans une confédération italienne présidée par le pape.

L'annexion des duchés

Déçu de l'arrêt porté à l'unification de l'Italie par une paix qu'il juge trop rapide, Cavour quitte le gouvernement, mais revient en 1860, en tant que président du conseil.

Le traité ne répond pas aux objectifs des protagonistes en ce sens que la confédération italienne ne présente aucun avantage pour la cause nationale italienne et même garantit la poursuite d'un rôle autrichien dans la péninsule ce qui ne convient pas aux Français.

La population de l'Émilie et de l'Italie centrale envisageait de se rebeller dans l'hypothèse du retour de leurs souverains et Cavour sait convaincre les chancelleries européennes des risques de conspiration mazzinienne.

Les gains du Piémont s'avèrent inférieurs à ceux prévus lors des accords de Plombières, ainsi le Piémont n'est plus tenu de céder Nice et la Savoie. Mais Napoléon III a besoin de ces compensations territoriales pour justifier la guerre qui vient d'avoir lieu auprès de sa propre opinion publique.

Dans les mois qui suivent, le Piémont annexe la Lombardie mais aussi Parme, Modène, l'Émilie, la Romagne et la Toscane, manquent la Marche et l’Ombrie, qui est entre-temps repris par les troupes du pape (massacre de Pérouse). Ce n'est qu'à la suite de ces évènements que le Piémont accepte de signer le traité de Turin, le 24 mars 1860, qui donne la Savoie et Nice (sauf Tende, que la France obtiendra seulement en 1947, suite au traité de paix qui met fin à la Seconde Guerre mondiale).

L'annexion du royaume des Deux-Siciles

Dans le royaume des Deux-Siciles, le jeune François II qui a succédé à son père Ferdinand II, mort prématurément, devient une proie facile pour les conseillers intéressés à la cause de l’unité italienne et il ne mesure pas la gravité de la situation. Il met ses espoirs dans une politique de modération qui permet aux carbonari de s’infiltrer au sein même de l’armée et ce qui a pour effet d’encourager les ennemis et de décourager les plus fidèles sujets.

Au début d’avril 1860 les révoltes de Messine et Palerme constituent les prémices d’une intervention dans le sud. Des débarquements ont déjà été tentés en 1844 par les frères Bandiera et en 1857 par Carlo Pisacane.

Le commencement de l'expédition à Quarto.
Article détaillé : Expédition des Mille.

Le 6 mai 1860, mille patriotes venus de toutes les régions d'Italie commandés par Giuseppe Garibaldi s'embarquent à Gênes pour prendre possession du royaume des Deux-Siciles et débarquent à Marsala en Sicile.

S'ensuit une succession de batailles remportées par les garibaldiens qui débarquent en Calabre.

Le roi François II abandonne sa capitale Naples et Garibaldi fait son entrée le 7 septembre.

L'épopée des mille se termine par la rencontre entre Garibaldi et Victor-Emmanuel II qui dissout les troupes garibaldienne le 26 octobre.

Le dernier obstacle dépassé avec le bombardement de Capua, les troupes piémontaises prennent position face à la forteresse de Gaeta où François II, sans l'aide des puissances européennes, résiste.

Seule la France s’applique à défendre la forteresse, en fait Napoléon III espère convaincre François II d'une reddition après une résistance symbolique. Après que la France, convaincue par Cavour, a éloigné ses bateaux, Cialdini complète le siège avec l’intervention de Persano aux commandes de la flotte.

Dans les derniers jours du siège, pendant les négociations pour la reddition (intervenue le 14 février 1861) il n’y a aucune interruption des bombardements de la forteresse, il en est de même à Messine (reddition le 12 mars) et Civitella del Tronto (le 20 mars, trois jours après la proclamation du royaume d’Italie) aggravée par la menace d’exécution de masse des « rebelles ». Dans ce dernier cas, les menaces furent mises à exécution avec l’exécution des officiers et gradés considérés comme des « brigands ».

Conséquence de la proclamation du royaume d’Italie

Avec ces opérations se termine la première phase de l’unité italienne ; seules Rome, possession du pape, et la Vénétie, aux mains des Autrichiens, restent séparées du royaume de Sardaigne.

Cavour, conscient des problèmes administratifs qui sont nés de l’annexion des nouvelles provinces, crée entre le 10 et le 26 mai 1859 la Commission Giulini, dans le but d’élaborer un projet de loi qui entrerait en vigueur en Lombardie immédiatement après la fin de la guerre. Cavour veut que le gouvernement, avec l’annexion des nouveaux territoires au Piémont de Victor-Emmanuel, maintienne séparées les organisations administratives des deux régions, laissant subsister en Lombardie une partie des institutions autrichiennes. Les travaux de la commission Giulini ont été publiés par Gianfranco Miglio.

Le 18 février 1861, Victor-Emmanuel II réunit à Turin les députés de tous les États qui reconnaissent son autorité. Le 17 mars, il prend le titre de Roi d'Italie par grâce de Dieu et volonté de la nation, maintenant le numéro qu’il avait en sa qualité de roi du royaume de Sardaigne. L'Italie est gouverné sur la base de la Constitution libérale adoptée par le royaume de Sardaigne en 1848 (Statut albertin). Une armée italienne est créée.

Notes

  1. Max Gallo : Garibaldi Fayard page 227

Voir aussi

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Localisation des lieux des batailles

Sources


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