Campagne en Afrique de l'Est (Première Guerre mondiale)

Campagne en Afrique de l'Est (Première Guerre mondiale)

Campagne d'Afrique de l'Est (Première Guerre mondiale)

Campagne d'Afrique de l'Est (Première Guerre mondiale)
Informations générales
Date du 4 août 1914 au 13 novembre 1918
Lieu Afrique de l'Est
Issue Défaite de l'Empire colonial allemand
Belligérants
Royaume-Uni Royaume-Uni
Union de l'Afrique du sud Afrique du Sud
Portugal Portugal
Belgique Belgique
Flag of Congo Free State.svg EIC
Drapeau: Empire allemand Empire allemand
Drapeau Boer Boer
Commandants
J.C. Smuts et J.L. van Deventer Paul von Lettow-Vorbeck
Forces en présence
300 000 et toujours au moins 150 000 15 000 dont 12 000 africains (askaris)
Pertes
env. 100 000 dont env. 70 000 africains, 20 000 véhicules, 140 000 chevaux et mulets
Première Guerre mondiale
Théâtre africain de la Première Guerre mondiale
Batailles
Front de l’Ouest

FrontièresLiègeAnversYserGrande RetraiteMarne (1914)Course à la mer1re MessinesNeuve ChapelleYpres (1915)Artois (05-1915)Artois (09-1915)LoosHartmannswillerkopfVerdunHulluchSommeCôte 70Arras (1917)VimyChemin des Dames2e MessinesPasschendaeleCambrai (1917)Cambrai (1918)MichaelAmiens (1918)LysAisne (1918)Bois BelleauMarne (1918)Château-ThierryHamelCent-Jours


Front italien
1re Isonzo2e Isonzo3e Isonzo4e Isonzo5e Isonzo6e Isonzo7e Isonzo8e Isonzo9e Isonzo10e IsonzoMont Ortigara11e IsonzoCaporetto (12e Isonzo)PiaveVittorio Veneto


Front de l’Est
StalluponenGumbinnenTannenbergLembergKrasnikLacs de Mazurie (I)PrzemyślVistuleŁódźBolimovLacs de Mazurie (II)Gorlice-TarnówVarsovieLac NarochOffensive BrusilovOffensive Kerensky


Afrique et Méditerranée
LaiSandfonteinTangaDardanellesNaulilaJassinGibeonBukobaSalaitaBeringiaNegomano


Batailles navales
1re HeligolandPenangCoronelFalklandsDogger BankGotlandJuttlandPas-de-CalaisDétroit de Muhu2e HeligolandZeebruges1er Ostende2e Ostende

La Campagne d'Afrique de l'Est évoque une série de batailles et d'actions de guérilla en Afrique de l'Est au cours de la Première Guerre mondiale. Ces combats opposent l'Empire allemand et l'Entente (ici le Royaume-Uni, la Belgique et le Portugal). Les combats débutent d'abord en Afrique orientale allemande puis se propagent au Mozambique, en Rhodésie du Nord, au Kenya, en Ouganda et au Congo belge. Les forces coloniales allemandes, dirigé par le colonel (plus tard major-général) Paul Emil von Lettow-Vorbeck, combattent pendant toute la durée de la Première Guerre mondiale et se rendent uniquement après la fin du conflit.

Sommaire

Introduction

Soldats allemands en Afrique Orientale en 1914.

L'Afrique orientale allemande recouvre un territoire correspondant au futur Tanganyika (partie continentale de la Tanzanie), au Burundi et au Rwanda. C'est un grand territoire à la géographie complexe ; massifs montagneux du grand rift africain, Lac Tanganyika, Lac Victoria. Ce territoire est composé de montagnes bien arrosées et fertiles au nord-ouest, de zones sèches sablonneuses ou rocailleuses au centre, des prairies riches en espèces sauvages dans le nord-est et de vastes zones forestières inhabitées dans le sud-est. La zone côtière est peuplée par les swahilis et des commerçants arabes réalisant du commerce avec Zanzibar, sous contrôle britannique, et avec les côtes des actuels Kenya et Mozambique.

Au début de la guerre, l'administrateur général de la colonie allemande, le gouverneur Heinrich Schnee ordonne qu'aucune action hostile ne soit prise. Au nord, le gouverneur britannique du Kenya déclare que le Kenya « n'a aucun intérêt à la guerre actuelle »[1]. La raison est, en partie, qu'aucune colonie n'a beaucoup de troupes militaires. Cependant le commandant des troupes allemandes stationnées en Afrique orientale allemande, le colonel von Lettow-Vorbeck ignore les ordres de Schnee et prépare son armée au combat. Au début de la guerre, les forces allemandes sont d'environ 200 officiers, 1 700 soldats allemands, et 2 500 askari. La Hochseeflotte dépêche plusieurs navires militaires, dont deux pré-dreadnoughts et un croiseur de bataille.

Les débuts du conflits (1914-1915)

Les combats en Afrique orientale allemande débutent en août 1914. Le 15 août, les troupes allemandes stationnées au Rwanda-Burundi bombardent des villages situés au Congo belge. Le 22 août, un navire de la marine allemande, sur le lac Tanganyika, ouvre le feu sur le port d'Albertville (Kalemie maintenant).

En septembre, les Allemands font des raids au Kenya et en Ouganda. Von Lettow-Vorbeck créé également une petite flotte militaire sur le lac Victoria, causant des dommages mineurs, mais avec un retentissement certain. Les britanniques envoient des navires sur le lac Victoria afin de reprendre le contrôle de ce dernier. Ces navires sont de petits bateaux militaires transportés en pièces détachées par voie ferroviaire. Les britanniques envoient également deux brigades de l'Armée britannique des Indes. Ces troupes tentent d'envahir Tanga le 2 novembre 1914. Cette bataille de Tanga est le premier affrontement majeur en Afrique de l'Est. Le débarquement amphibie réalisé par les britanniques est un désastre. La bataille se conclut par une victoire allemande malgré un rapport de force en leur défaveur. Elle permet aussi aux allemands de capturer un important stock de munitions ennemies laissées sur les plages. Lettow-Vorbeck équipe ainsi son armée pour toute l'année suivante[2].

Expédition belgo-britannique sur le Tanganyika

En 1915, trois navires britanniques, les HMS Mimi, HMS Toutou et HMS Fifi, ainsi que deux navires belges, sous le commandement du commandant Geoffrey Spicer-Simson, attaquent le Hedwig von Wissmann dans le but de s'assurer le contrôle du Lac Tanganyika, zone stratégique pour lancer la conquête de la partie occidentale du territoire allemand. Mais le Graf von Götzen prend le dessus dès son arrivée et coule les navires belges et le HMS Fifi. Les HMS Mimi et HMS Toutou sont endommagés. Par la suite ils seront coulés par le Hedwig von Wissmann, le Herman Moltke, et l'Imperla.

L'arrivée du général Smuts, 1916

Le général Horace Smith-Dorrien se voit confier le commandement de la lutte contre les allemands, cependant une pneumonie contractée pendant le voyage vers l'Afrique du Sud l'empêche de prendre ce commandement. En 1916, le Général Jan Smuts, est chargé de vaincre Lettow-Vorbeck. Smuts a une grande armée, quelque 13 000 Sud-Africains y compris des Boers, des Britanniques, et des Rhodésiens ainsi que 7 000 soldats indiens et africains. Il y a aussi, mais pas sous son commandement direct, des troupes belges et d'importantes (mais peu efficaces) troupes portugaise stationnées au Mozambique. Un Carrier Corps, composé de porteurs africains et placé sous le commandement de Smuts, transportent les fournitures pour l'armée à l'intérieur des terres par la route et par le train. En dépit de toutes ces troupes venant de pays différents, il s'agit essentiellement d'une opération de l'Afrique du Sud, Empire britannique sous le commandement de Smuts. Au cours de l'année précédente, les troupes allemandes de Lettow-Vorbeck ont également augmentées, Lettow-Vorbeck disposant de 3 500 Allemands et 12 000 Askaris.

L'armée de Smuts attaquent à partir de plusieurs zones. La principale attaque vient du nord du Kenya, tandis que d'importantes forces du Congo belge avancent depuis l'ouest sur deux colonnes, au nord du lac Victoria et dans la vallée du Rift. D'autres troupes avancent vers le Lac Nyasa (lac Malawi) en provenance du sud-est. Toutes ces forces ne parviennent pas à rattraper Lettow-Vorbeck et elles souffrent de maladies locales au cours de leur progression. Une unité (la 9e d'infanterie sud-africaine) partie avec un effectif de 1135 hommes en février perd 116 hommes en octobre, sans perte au combat[3]. Cependant, devant la supériorité des troupes britanniques, les troupes allemandes se retirent le plus souvent. En septembre 1916, les chemins de fer allemands de Dar es Salaam (sur la côte de l'océan Indien), à Ujiji (dans l'ouest, au bord du lac Tanganyika) sont entièrement sous contrôle britannique. Les troupes belges dirigées par le Général Tombeur capturent Tabora, le centre administratif de la partie centrale de l'Afrique orientale allemande.

Les troupes allemandes de Lettow-Vorbeck étant alors confinées dans la partie sud de l'Afrique orientale allemande, Smuts commence à retirer ses troupes Sud-africaines, Rhodésiennes et Indiennes, en les remplaçant progressivement par des soldats africains. Au début de 1917 plus de la moitié de l'armée britannique se compose de soldats africains, et à la fin de la guerre il n'y aura quasiment plus que des soldats africains. Smuts quitte la zone en janvier 1917 pour rejoindre à Londres le Cabinet de guerre impérial.

Participation des troupes belges du Congo

La participation des troupes belges basées au Congo est importante. La logistique a elle-seule mobilise 26 000 porteurs, sans compter les troupes.

L'armée coloniale du Congo belge (Force publique), lance une campagne le 18 avril 1916 sous le commandement du Général Tombeur, le colonel Molitor et le colonel Olsen. Ils capturent Kigali le 6 mai. Les forces allemandes au Burundi se battent bien, mais cèdent face à la supériorité numérique de la Force Publique. Le 6 juin 1916, ils prennent Usumbura, à cette date ils occupent complètement le Rwanda et le Burundi.

La Force publique entame alors une campagne pour capturer Tabora. Ces troupes marchent sur le lac Tanganyika en trois colonnes et prennent Biharamuro, Mwanza, Karema, Kigoma et Ujiji. Après plusieurs jours de violents combats, ils prennent aussi Tabora. Craignant des velléités belges sur les colonies allemandes, Smuts envoie rapidement des forces au Congo, et occupent le Rwanda et le Burundi. Mais les Britanniques sont obligés de faire de nouveau appel aux troupes belges du Congo en 1917. Par la suite ils combattront ensemble.

Les dernières années, 1917-1918

Troupes indiennes.

Malgré des efforts continus pour capturer ou détruire l'armée de Lettow-Vorbeck, les Britanniques échouent à mettre fin à la résistance allemande. Le Général Hoskins prend la relève du commandement, puis un autre Sud-Africain, le général van Deventer, se voit confier le commandement. Deventer lance une offensive en juillet 1917. Les troupes allemandes de Lettow-Voorbeck sont divisées en trois groupes, deux d'entre eux réussissent à s'échapper de cette offensive, mais le troisième, quelques 5 000 hommes sous Tafel, est obligé de se rendre.

L'armée allemande réussit à mettre en retraite les forces britanniques. Par exemple, les Allemands battent les Britanniques lors d'une bataille près de Mahiwa en octobre 1917. Ils perdent 100 hommes et les Britanniques en perdent 1 600.

Néanmoins, les troupes britanniques se rapprochant des Allemands, Lettow-Vorbeck décide, le 23 novembre 1917, de se replier vers le sud, au Mozambique portugais. Ainsi, il espère gagner des recrues et des fournitures en capturant les garnisons portugaises (Voir bataille de Negomano). Il reste au Mozambique pendant les neuf mois qui suivent, évitant des pertes de troupe mais incapable de gagner beaucoup de forces. Ensuite en août 1918, les troupes allemandes partent en Rhodésie du Nord.

Le 13 novembre, deux jours après la signature de l'armistice en Europe, l'armée allemande prend et brûle la ville de Kasama (située dans le nord de l'actuelle Zambie), évacué par les Britanniques. Le lendemain, près de la rivière Chambeshi, Lettow-Vorbeck reçoit un télégramme annonçant la signature de l'armistice et convenant d'un cessez-le-feu (à cet endroit se trouve aujourd'hui le Von Lettow-Vorbeck Memorial). Il rejoint Abercorn, où il rend les armes le 23 novembre 1918 avec une armée invaincue[4].

Bilan du conflit

Dans cette lutte, la maladie a tué ou rendu inapte 30 hommes pour chaque homme tué au combat (dans le camp britannique). [5]

Comme l'écrit Cyril Falls[6] :

  • « The achievement of Lettow-Vorbeck deserves undying fame. He was cut off from home. He could entertain no hope of a decisive victory. His aim was purely to keep the British on the stretch as much as possible for as long as possible and to make them expend the largest possible resources in men, in shipping, and in supplies. By this yardstick he was successful. »
  • « La réalisation de Lettow-Vorbeck mérite une gloire éternelle. Il était loin de son pays. Il ne pouvait espérer de victoire décisive. Son but était simplement de garder les Britanniques le plus possible pour aussi longtemps que possible et de les faire dépenser le plus grand nombre possible de ressources en hommes, en matière d'expédition, et en fournitures. À cette aune, il a réussi. »

Annexes

Sources et bibliographie

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « East African Campaign (World War I) ».
  • (en) S. Bourquin, « Heia Safari! », 1986, The South African Military History Society, Military History Journal - Vol 7 No 1 June 1986 SA (ISSN 0026-4016). Consulté le 4 mai 2009
  • André-Bernard Ergo. Congo belge. La colonie assassinée. Chapitre 2. L'Harmattan. 2009

Références

  1. Keegan, "World War I", page 210
  2. (Keegan, "World War I", page 211)
  3. Cyril Falls, The Great War, pg. 253)
  4. The Northern Rhodesia Journal online, Vol IV No 5 (1961) pp440-442. “The Evacuation of Kasama in 1918”. Consulté le 7 mars 2007.
  5. John Keegan, World War I, page 300
  6. Cyril Falls , The Great War pg. 254

Voir aussi

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