Carignan (Ardennes)

Carignan (Ardennes)
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49° 38′ 00″ N 5° 10′ 07″ E / 49.6333, 5.1686

Carignan
Administration
Pays France
Région Champagne-Ardenne
Département Ardennes
Arrondissement Sedan
Canton Carignan (chef-lieu)
Code commune 08090
Code postal 08110
Maire
Mandat en cours
Denis Lourdelet
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes des Trois Cantons
Démographie
Population 3 259 hab. (1999)
Densité 233 hab./km²
Géographie
Coordonnées 49° 38′ 00″ Nord
       5° 10′ 07″ Est
/ 49.6333, 5.1686
Altitudes mini. 161 m — maxi. 293 m
Superficie 14,01 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Carignan est une commune française, située dans le département des Ardennes et la région Champagne-Ardenne.

La commune se situe à quelques kilomètres de la frontière belge. Les habitants de Carignan sont appelés les Yvoisiens; en effet, jusqu'en 1662, cette ville était connue sous le nom d’Yvois, aussi orthographié Yvoy, Yvoi, Ivoy, Ivois, Ivoix. Pendant la Révolution, la municipalité avait repris le toponyme Ivoy.

Sommaire

Géographie

Le sud de la commune est traversé par la Chiers, un affluent de la Meuse. Le point culminant de la commune se situe au Mont-Tilleul (293 m).

Histoire

Antiquité

Le site de Carignan est occupé au moins depuis l'époque romaine. Carignan était connue des Romains sous le nom d'Epoisso Vicus et elle fut le chef-lieu du Pagus Eponensis/Evodiensis. C'était aussi une étape sur la voie romaine de Reims à Trèves et figure comme telle dans L'Itinéraire d'Antonin. Le nom Eposio ou Epoisso, d'origine celtique (Epo=cheval), permet d'envisager une occupation humaine antérieure à la période romaine; toutefois, aucun vestige de cette époque n'a été découvert sur le territoire de la commune alors que, pendant la reconstruction d'après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux vestiges architecturaux gallo-romains ont été mis au jour parmi lesquels une sculpture de Mercure tenant Bacchus et deux grands chapiteaux corinthiens. S'y ajoute la vaste villa de Maugré fouillée de 1976 à 1986.

Moyen Âge

Au VIe siècle, dans son Histoire des Francs, Grégoire de Tours raconte sa rencontre avec saint Walfroy à Yvois (Eposium Castrum). La ville a possédé un atelier monétaire mérovingien qui a produit des triens. Un comté d'Yvois, certainement héritier direct du pagus gallo-romain, est mentionné au Xe siècle. En août 1023, Yvois accueillit solennellement le roi Robert II le Pieux et l'empereur Henri II du Saint-Empire.
Au XIe siècle, Yvois fait partie du comté de Chiny, qui est probablement la continuation du comté d'Yvois. Elle en est la ville la plus importante. Les comtes y ont séjourné souvent et elle fut, jusqu'au XIIIème siècle, la véritable capitale du comté. Les comtes ont fait frapper la majeure partie de leurs monnaies à Yvois et une manufacture de draps y fut fondée en 1304. En 1340, la ville et sa prévôté furent vendues à Jean l'Aveugle, comte de Luxembourg. Devenu duché, le Luxembourg s'est agrandi de ce qui restait du comté de Chiny (1364) avant d'appartenir aux ducs de Bourgogne.

Époque moderne

Yvois fit ensuite partie intégrante des Pays-Bas espagnols et fut l'une des plus importantes places fortes du sud-Luxembourg. La France s'en empara en 1542 et en  1552 (le 23 juin, après un siège de six jours). Mais elle fit retour à l'Espagne en 1559 (traité du Cateau-Cambrésis). Ses fortifications furent alors démantelées puis reconstruites, sans doute au début du XVIIème siècle. Au cours de la guerre de Trente Ans, après avoir été assiégée deux fois (1637 et 1639) par les troupes françaises du maréchal de Châtillon, la ville fut rasée sur ordre de Richelieu et le site resta longtemps quasi-abandonné.

Yvois fut annexée par la France en 1659 (article XXXVIII du traité des Pyrénées). En 1662, le territoire d'Yvois, correspondant approximativement à l'actuel canton de Carignan, fut érigé en duché de Carignan par Louis XIV au profit d'Eugène-Maurice de Savoie, comte de Soissons, prince de Carignan en Piémont et la ville perdit son nom pour devenir Carignan. A la veille de la Révolution de 1789, le duché comptait environ 9000 habitants.
La famille de Savoie a conservé le duché jusqu'en 1751, date à laquelle il fut vendu à Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre. Sa fille reçut le duché en dot lorsqu'elle épousa Philippe d'Orléans dit Philippe-Égalité (1747-1793) qui en fut le dernier possesseur.

XIXe siècle

Grâce à ses industries, la ville s'est développée au cours du XIXe siècle. On y trouvait un moulin, un laminoir, d'autres usines métallurgiques, une briqueterie et une filature. La ligne de chemin de fer de Sedan à Montmédy fut ouverte en 1861. Napoléon III a fait un bref séjour à Carignan le 30 août 1870 avant de gagner Sedan.

Époque contemporaine

Pendant la Première Guerre mondiale, Carignan subit l'occupation allemande pendant quatre années. Le Dr Gairal, qui fut maire de la commune, décéda en déportation. Lors de la Deuxième Guerre mondiale, la population quitta la ville devant l'avancée des forces allemandes et se retrouva dans l'ouest du pays. Les évacués purent regagner la ville après l'armistice. En mai et juin 1940, Carignan fut détruite à près de 90 %, essentiellement par l'artillerie française au cours de la percée de Sedan car les Allemands s'y étaient installés. Des combats très durs ont eu lieu dans la partie est du canton de Carignan et le petit ouvrage de la Ferté, dernier de la tête de pont de Montmédy, a été pris par les Allemands dans la nuit du 18 au 19 mai 1940.

Les maires de Carignan

Maires de Carignan
Période Identité Étiquette Qualité
1830 1870 Hablot   Notaire
1884 1898 Jean Visseaux    
 ? (était maire en 1914) 1916 Gairal   Docteur. Déporté en Allemagne, décédé au camp de Celle (Hanovre) le 15 mars 1917
1916 1920 Jules Ernest Charles Visseaux   Chevalier de la Légion d'honneur
1928 1931 Raimon   Grainetier
1928 1931 Nivoix    
1931 1937 Melcion   Pharmacien. † 21 décembre 1937 à Nice
1937 jusqu'à l'Armistice de 1940 Georges Rennesson[1], relevé de ses fonctions par le Régime de Vichy SFIO Menuisier
 ?  ? Bouquet[1], désigné par l'occupant allemand    
 ? 1944 Jean Colle[1], nommé par le préfet († assassiné le 21 août 1944)    
1944 1971 Georges Rennesson[1] SFIO puis PS Menuisier
1971 1977 Edmond Pierron PS Directeur d'école honoraire
1977 1995 Michel Rambourg PS Professeur de CES
1995 2001 Manuel Tejedo-Cruz PS  
2001 2006 Jean Henry   Premier adjoint, maire par intérim
2006 2008 Ahmed Ramdani   Second adjoint, maire par intérim
mars 2008 janvier 2010 Denis Lourdelet[2] (DVD, sans étiquette)  
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : Ehess[3] et INSEE[4])

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 373 1 313 1 394 1 468 1 382 1 673 1 792 1 812 1 839
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    2 051 2 089 2 113 2 098 2 149 2 123 2 224
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
2 164 2 134 2 216 1 987 2 257 2 338 2 472 1 712 2 720
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006    
3 403 3 674 3 724 3 646 3 359 3 259 3 188    

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Héraldique

Armes de Carignan

Les armes de Carignan se blasonnent ainsi :

d’azur à la fasce d’or chargé d’un cœur du champ[5]. Ce blason ne date que de 1824 et a été attribué par Louis XVIII; De 1341 à 1659, la ville s'est servie du blason accordé en 1341 par Jean l'Aveugle: Ecu à quatre parties (écartelé): Aux I et IV, d'argent au lion armé et lampassé de gueules à queue fourchue; aux II et III, burelé d'argent et d'azur à dix pièces, au lion armé et lampassé de gueules à queue simple;

Lieux et monuments

Parmi les monuments de la ville de Carignan peuvent être évoqués :

  • la collégiale Notre-Dame, édifiée au Moyen Âge. Église presque entièrement reconstruite à partir de 1945, suite à sa destruction durant la guerre. Dans le chœur, clé de voûte aux armes de la famille de Savoie. Le bas-côté nord avec ses chapelles latérales et son portail muré de style Renaissance en est la partie la plus ancienne. Elle abrite une Vierge à L'Enfant polychrome du XIVe siècle, endommagée pendant la Révolution française, ainsi que plusieurs tableaux et statues plus récents (XVIIe - XVIIIe siècle) dont un grand tableau représentant l'Assomption et une crucifixion de style janséniste. D'autres tableaux sont au musée de Charleville et attendent leur restauration.
  • les vestiges des fortifications (XVIe - XVIIe siècle) dont l'escalier et le corps de garde de la porte de Bourgogne; huit bastions (sur dix) subsistent encore, en plus ou moins bon état et trois d'entre eux ont conservé d'exceptionnelles casemates à étages du XVIe siècle, édifiées sous Charles-Quint.
  • la chapelle Saint-Pierre du hameau de Wé qui relevait du prieuré des Jésuites de Muno (Belgique). Reconstruite au XVIIIe siècle. Beaux retables baroques en bois avec chronogrammes.

Personnalités

Jumelages

Drapeau de l'Allemagne Weinsberg (Allemagne)

Notes et références

Bibliographie

  • Delahaut Charles Joseph, Annales civiles et religieuses d'Yvois Carignan et de Mouzon, Paris, T. Desoer, 1822.
  • Gaber Stéphane, Histoire de Carignan et du pays d'Yvois, Charleville Mézières, Éd. de la société d'études ardennaises, 1976. Préface de René Taveneaux.
  • Gaber Stéphane, Les Fortifications de Carignan, Carignan, Cercle historique et artistique yvoisien, 1991.
  • Gaber Stéphane, Vingt siècles d'histoire au pays d'Yvois-Carignan, Carignan, Cercle Historique et Artistique Yvoisien, 2009.
  • Huart Désiré, Les Patois de l'est-sedanais: en particulier des cantons de Mouzon-Carignan et quelques villages limitrophes de la Meuse et de Belgique Charleville-Mézières, Ardenn'offset, 1988.

Liens externes


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