Cathedrale Saint-Etienne de Bourges

Cathedrale Saint-Etienne de Bourges

Cathédrale Saint-Étienne de Bourges

Cathédrale Saint-Étienne de Bourges
Vue générale de l'édifice
Vue générale de l'édifice

Latitude
Longitude
47° 04′ 56″ Nord
       2° 23′ 57″ Est
/ 47.08222, 2.39917
 
Pays France France
Région Centre
Département Cher
Ville Bourges
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Rattaché à Evêché de Bourges (siège)
Début de la construction 1195
Fin des travaux 1230 (gros œuvre)
Style(s) dominant(s) Gothique
Classé(e) Monument historique (1862)
Patrimoine mondial (1992)

La Cathédrale Saint-Étienne de Bourges, construite entre la fin du XIIe et la fin du XIIIe est le siège du diocèse de Bourges (départements du Cher et de l'Indre).

C'est un des joyaux de l'art gothique en France.

Son plan unique, son tympan, ses sculptures et ses vitraux sont particulièrement remarquables. Admirable par ses proportions et l'unité de sa conception, elle témoigne, par-delà sa beauté architecturale, de la puissance du christianisme dans la France médiévale. Son style précurseur fait que cette cathédrale reste un exemple exceptionnel dans l’architecture gothique. Longtemps ignorée, elle se distingue de toutes les autres cathédrales et n’a rien à envier à des cathédrales plus prestigieuses (Reims, Chartres ou de Notre-Dame de Paris).

La cathédrale Saint-Étienne de Bourges a été consacrée le 13 mai 1324. Comme toutes les églises construites avant la séparation de l'Église et de l'État, elle appartient maintenant à l'État français. Elle a été classée monument historique dès 1862 ; elle se situe dans le centre historique de Bourges, zone protégée depuis 1965.

La cathédrale a été inscrite en décembre 1992 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans son rapport d'évaluation pour décider de l'éventuelle inscription du monument en tant que bien culturel sur la liste, la commission de l'UNESCO relève que « la cathédrale de Bourges revêt une très grande importance dans le développement de l'architecture gothique et de par le fait qu'elle constitue un symbole de la puissance de la religion chrétienne dans la France du Moyen Âge. Cependant ses qualités fondamentales restent sa beauté frappante, résultant d'une gestion magistrale d'un espace aux proportions harmonieuses et d'une décoration de la plus haute qualité ».

Sommaire

Historique

La cathédrale de nuit.

En 1195, Henri de Sully, archevêque de Bourges, frère de Eudes de Sully, évêque de Paris fait une donation au chapitre de la cathédrale de Bourges.

Cette donation sera le point de départ de la construction d'une nouvelle cathédrale à Bourges, destinée à remplacer la cathédrale romane, jugée trop petite, datant des XIe et XIIe siècles, dont nous ne connaissons pas grand-chose. On sait seulement qu'il y a eu sur le site un centre de culte chrétien depuis le IIIe siècle, à l'époque où la ville romaine d'Avaricum abritait la première communauté chrétienne de Gaule. Quatre édifices se succédèrent sur le lieu de l'actuelle cathédrale : des cryptes monumentales furent érigées par saint Ursin au IIIe siècle, saint Palais, archevêque au IVe siècle, et Raoul de Turenne, archevêque au IXe siècle. Gozlin, archevêque de sang royal — il était le frère de Robert II le Pieux —, fut le constructeur de la première cathédrale romane, au début du XIe siècle.

Bourges, ville royale depuis 1100, était située à l’époque à la limite sud du domaine royal, à quelques lieues de l’Aquitaine, possession anglaise. L’archevêque de Bourges avait d'ailleurs le titre de « Primat d’Aquitaine » et son autorité, souvent contestée, s’étendait jusqu’à Bordeaux.

Cette nouvelle cathédrale est le premier édifice gothique construit au sud de la Loire, et elle apparaissait d’une grande importance aussi bien pour le prestige du roi de France, que pour celui de l’archevêque. Figure de proue du domaine capétien face au midi de la France, la cathédrale Saint-Étienne de Bourges se devait d'être unique dans sa conception. Il fut donc décidé de réaliser un édifice de grande envergure, comparable à Notre-Dame de Paris, et d'innover.

Pour ce faire, il fallait construire au-delà du vieux mur d’enceinte gallo-romain sur lequel s’était appuyé le chœur roman et déborder dans les fossés. La différence de niveau nécessitait la construction d’un soubassement qui anticipe exactement le plan du chevet. C’est l'église basse que l’on appelle à tort la crypte.

La construction fut entreprise dès 1195, et en 1214 près de la moitié du bâtiment — à un peu plus du chœur actuel — était achevée.

Le plan de la nouvelle cathédrale est simple, mais harmonieux. Il s'agit d'une forme de basilique avec des chapelles qui entourent la nef. Ce qui rendra le nouvel édifice remarquable, ce sont la perspective des murs latéraux et l'unité de l'espace intérieur. Au départ, l'archevêque Henri de Sully semble s'être inspiré du plan de Notre-Dame de Paris. Mais, il meurt en 1199. Son successeur l'archevêque Guillaume de Dangeon, ancien abbé cistercien, prend une part importante dans le développement du chantier et dans la définition du programme iconographique. Le décès de Guillaume en 1209, bientôt suivi de sa canonisation, entraîne un afflux de dons de la part des fidèles et des pèlerins.

Après une interruption d’une dizaine d’années, la deuxième campagne de construction — gros œuvre de la nef et de la façade occidentale — commence en 1225 et se poursuivra jusqu’en 1230. À cette date, le gros œuvre est terminé.

Ensuite, les travaux de la façade ont été effectués au ralenti. En 1313, il fallut étayer la tour sud, dans laquelle étaient apparues des fissures, en implantant un énorme « pilier butant ». Il n'a jamais été possible, en raison de cette fragilité, d'y implanter des cloches, d'où son nom de « tour sourde ». D’autres travaux de consolidation de la façade furent entrepris, et la tour nord était encore inachevée lors de la consécration de la cathédrale le 13 mai 1324.

Les architectes qui ont succédé au premier Maître de Bourges — dont on ignore le nom — ont su préserver la cohérence et la simplicité apparente du programme, l'absence de transept contribuant à l'effet d'unité de l'espace.

Lorsqu’on voulut achever la tour nord, à la fin du XVe siècle, celle-ci s’écroula, en 1506, et fut reconstruite en harmonie avec la façade gothique bien qu'elle comporte certains éléments décoratifs Renaissance. On l'a appelée la « tour du beurre », parce qu’elle fut en partie financée par les sommes versées par les fidèles et qui leur valurent d'être dispensés de jeûne pendant le carême, tout comme à la cathédrale de Rouen.

Lors des guerres de religion, en 1562, Bourges ayant été prise par les protestants, les sculptures de la cathédrale furent gravement endommagées.

Dimensions principales

  • longueur : 120 m.
  • largeur totale : 41 m.
  • largeur de la nef centrale dans le chœur : 14,96 m.
  • largeur de la façade occidentale y compris le pilier butant : 73,45 m.
  • hauteur sous voûte du vaisseau central : 37,15 m. (Notre-Dame de Paris : 33 m.)
  • hauteur sous voûte du collatéral intérieur : 21,30 m.
  • hauteur sous voûte du collatéral extérieur : 9 m.
  • hauteur du faîte du toit de la nef : 47,60 m.
  • superficie : 5 900 m² (Notre-Dame de Paris : 5 500 m²).

L'extérieur

Plan de la Cathédrale
Intérieur de la Cathédrale de Bourges

La face occidentale est la plus large des édifices gothiques de France (plus de 40 m), avec cinq portails, tous à double porte, correspondants exactement aux cinq nefs, dont les sculptures sont particulièrement magnifiques. Le portail central offre au regard la magnifique scène du jugement dernier.

D'un point de vue architectural, Bourges a eu une influence sur d'autres cathédrales européennes : La cathédrale Notre-Dame de Paris (construite antérieurement, mais dont la voûte de la nef sera réalisée après le succès d'une innovation technique de Bourges : l'arc-boutant), Le Mans, Coutances et Tolède.

Les façades extérieures sont ornées de nombreux bas-reliefs. Sur l'un deux, on peut remarquer un détail troublant étant donné le contexte: l'un des sculpteurs a immortalisé son postérieur ![1].

L'intérieur

La cathédrale de Bourges surprend tant par son absence de transept que par son double bas-côté. Cette particularité offre une perspective longitudinale continue que la coupure traditionnelle d'un transept rompt ailleurs. La coupe transversale offre un profil pyramidal. Cette disposition originale découvre un volume intérieur unifié.

Les vitraux de la cathédrale de Bourges sont pour une part du XIIIe siècle ; au XVIe siècle, on ajouta de nouveaux vitraux, réalisés par l'artiste berruyer Jean Lecuyer.

Photos

Bibliographie

  • Amédée Boinet, « La Cathédrale de Bourges », Petites Monographies des Grands Edifices de la France, Henri Laurens Éditeur, Paris - vers 1920.
  • Robert Branner, « La Cathédrale de Bourges et sa place dans l'architecture gothique », Éditions Tardy, Bourges - 1962
  • Laurence Brugger, « Bourges, la cathédrale », éditions Zodiaque
  • Catherine Brisac, « Les vitraux de la cathédrale de Bourges », Nouvelles éditions latines
  • Jean-Yves Ribault, « Un chef d'œuvre gothique : la cathédrale de Bourges», Anthèse éditions

Liens externes

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Notes et références

  1. [1].

Lien interne

Voir Projet Catholicisme

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47°4′56″N 2°23′57″E / 47.08222, 2.39917

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