Cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan

Cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan
Page d'aide sur l'homonymie Cette cathédrale n’est pas la seule cathédrale Saint-Jean-Baptiste.
Cathédrale de
Perpignan
Perpinyà
Image illustrative de l'article Cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan
Présentation
Nom local Seu Sant Joan
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Rattaché à Diocèse de Perpignan-Elne
Début de la construction XIVe siècle
Fin des travaux XVIe siècle, remaniée aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle
Style(s) dominant(s) Gothique
Protection Monument historique (1906)
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Languedoc-Roussillon
Département Pyrénées-Orientales
Ville Perpignan
Coordonnées 42° 42′ 02″ N 2° 53′ 49″ E / 42.700556, 2.89694442° 42′ 02″ Nord
       2° 53′ 49″ Est
/ 42.700556, 2.896944
  

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Cathédrale de PerpignanPerpinyà
Partie supérieure de la façade occidentale

La cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan est une cathédrale catholique romaine du XIVe siècle de style gothique situé dans la ville de Perpignan en France.

Sommaire

Historique

La cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan est un édifice construit entre 1324 et 1509. À partir de 1602, elle supplante Elne en tant que siège du diocèse, anciennement diocèse d'Elne, et désormais diocèse de Perpignan-Elne.

Elle succède à un autre édifice dédié à saint Jean-Baptiste, l'église Saint-Jean-le-Vieux, construite aux XIIe et XIIIe siècles (consacré en 1246), qui subsiste à son flanc nord. Cette église, siège de la paroisse primitive de Perpignan créée en 1025, devint le siège d'une communauté de chanoines augustins en 1102.

Dès 1230, la chapellenie majeure de cette communauté fut unie au siège épiscopal d'Elne. En 1324, alors que Perpignan était la capitale du royaume de Majorque, le roi Sanche lança le chantier du nouvel édifice qui, s'il n'était pas la cathédrale en titre du diocèse, n'avait pas moins l'ambition de le devenir.

Pour remplacer le cimetière situé au sud de Saint-Jean-le-Vieux, dont l'espace devait être occupé par la nouvelle construction, on avait commencé dès 1298 par construire un vaste cloître-cimetière situé plus au sud, au détriment d'un espace déjà urbanisé.

La nouvelle église devait comporter trois nefs, un court transept et un chevet simple à trois absides, les bas-côtés étant flanqués de chapelles. Le chantier lancé en 1324 ne connut une activité soutenue que durant moins de vingt ans, l'absidiole sud du chevet étant la seule partie atteignant une certaine hauteur de construction, grâce aux libéralités de la sœur du roi, Sancia de Majorque, reine de Naples.

Dès 1344 en effet, ce fut la fin du petit royaume, et quatre ans plus tard, les ravages de la peste noire mirent un coup d'arrêt à l'entreprise. Pendant plus de soixante ans, le chantier n'avança que très peu ou pas du tout. C'est sous l'épiscopat de Jérôme d'Ocon, au début du XVe siècle que la construction reprend, semble-t-il, sous l'impulsion de Galceran Albert, administrateur du diocèse. Le maître d'œuvre de l'édifice est alors le majorquin Guillem Sagrera, cité comme tel en 1416 et qui continuera ses fonctions malgré son retour à Majorque en 1422.

En 1436, Galceran Albert, parvenu à l'épiscopat, change, sans doute selon le projet de Sagrera, le plan de l'édifice projeté : la construction est réduite à une seule nef, de grandes largeur (18 m) et hauteur (26 m), flanquée de chapelles entre contreforts qui remplacent les bas-côtés initialement prévus. Ce choix traduit le désir d'une édification plus facile et moins coûteuse, en même temps qu'un choix esthétique en faveur de la nef unique qui s'est imposée depuis la fin du XIIIe siècle comme la formule-type des grandes églises dans le domaine méridional.

La construction suit à partir de ce moment un rythme régulier, progressant d'ouest en est : c'est au cours la première occupation française du Roussillon, entre 1490 et 1493, que le sanctuaire est voûté. La première messe est célébrée en 1504, alors que l'édifice est solennellement consacré le 16 mai 1509, cent quatre-vingt cinq ans après la pose de sa première pierre.

Description

Vue du chevet depuis le Campo Santos

La cathédrale actuelle est du plus pur style gothique méridional : large nef unique (80 mètres de longueur, 18 de large, 26 de hauteur) de sept travées s'ouvrant sur un transept et une vaste abside à sept pans.

La façade occidentale ne semble pas avoir été achevée. Lors des restaurations aux XIXe et XXe siècles, la fenêtre gothique de la façade fut rétablie, des photographies anciennes montrant la façade percée d'une grande baie rectangulaire. Le porche, ainsi que l'actuelle tour de l'horloge, furent établis au XVIIIe siècle.

Le mobilier de la cathédrale est riche. Parmi les nombreuses pièces, il est à mentionner le retable du maître-autel (XVIe au XIXe siècle, il eut une histoire mouvementée), l'orgue (dont l'origine remonte à 1504 : les panneaux peints et sa décoration remontent à cette date), les vitraux néo-gothiques (deuxième moitié du XIXe siècle), et bien sûr le splendide Dévot Christ du XIVe siècle (exposé dans la chapelle du même nom, attenante à la cathédrale et dont l'origine remonte au XVIe siècle).

Vue de la Nef centrale

Le Campo Santo

Bas-relief funéraire de Bernat Miafre (représente le Jugement Dernier)

Attenant au côté sud de l'édifice, le Campo Santo (ou cloître Saint-Jean) était le cloître funéraire de la cathédrale. Il est d'ailleurs la plus ancienne construction de ce type subsistant en France. Sa construction débuta selon toute vraisemblance au tout début du XIVe siècle (voire fin XIIIe), et s'étala durant toute la première moitié du XIVe.

Après la Révolution, des constructions parasites vinrent se greffer sur l'édifice, qui fut alors sévèrement endommagé. Il faudra attendre 1984 pour que la décision soit prise par le conseil général des Pyrénées-Orientales de dégager l'emprise du cloître. La restauration s'acheva en 1991.

Il ne reste donc plus aujourd'hui que les enfilades des enfeus, dont une bonne partie a été rétablie lors des restaurations. Quelques éléments de sculptures (pierres funéraires, bas reliefs) sont intégrés dans les parois de ceux-ci. Les galeries en claires-voies qui entouraient le cloître ont disparu au cours du XIXe siècle, et lors du déblaiement du site de nombreux éléments (colonnes, chapiteaux) les constituant ont été déblayés et transportés au Couvent des Minimes de Perpignan pour les entreposer. On pourrait envisager un rétablissement partiel de ces galeries pour donner une idée de ce qu'avait pu être le monument avant son démantèlement, comme ce qui a été fait pour le cloître de l’abbaye de Cuxa, dont environ la moitié a pu être rétablie.

Saint-Jean-le-Vieux

Historique

Christ du portail méridional

L'origine de l'église semble remonter au Xe siècle (voire au IXe siècle), lorsque les comtes du Roussillon entreprirent la construction de leur résidence sur ce site (palais dont il ne reste malheureusement presque plus rien aujourd'hui, si ce n'est semble-t-il quelques éléments difficile d'accès). Des fouilles entreprises lors des restaurations de 1985 en ont révélé l'existence sous la nef centrale.

Cet édifice est reconstruit et agrandi au début du XIe siècle (il est consacré en 1025 par l'évêque d'Elne).

Environ un siècle plus tard, en 1102, un chapitre de chanoine est établi à Saint Jean, qui fait alors l'objet de travaux d'agrandissement : le chevet à trois absides et le transept sont alors, selon tout vraisemblance, construit à cette période.

Au début du XIIIe siècle l'église est de nouveau trop exiguë, et deux collatéraux viennent flanquer la nef de part et d'autre.

Enfin, avec la prospérité engendrée par le trop éphémère royaume de Majorque, on décide au XIVe siècle l'établissement d'un édifice beaucoup plus vaste : c'est alors que commença, en 1324, la construction de l'église actuelle, qui devint cathédrale en 1601.

Au XVIIIe siècle, le chevet roman de l'église fut amputé de son absidiole gauche et de la majeure partie de l'abside centrale, et à la toute fin du XIXe siècle une usine électrique est installée dans l'église qui va alors être sérieusement détériorée. Sa restauration fut entreprise à partir des années 1970 avec le démantèlement de l'usine et les fouilles dans les années 1980.

Description

L'édifice se compose aujourd'hui d'une nef dotée de collatéraux de 4 travées, terminée par un transept et un chevet dont seule l'absidiole droite subsiste à ce jour (l'abside majeure ne subsiste que très partiellement et l'absidiole gauche a été totalement détruite au XVIIIe siècle).

Le portail méridional de l'édifice mérite d'être mentionné : en marbre blanc, il est daté du XIIIe siècle. Sa composition est très originale, avec une division de la partie inférieure du tympan en deux arcs plus petits et séparés par une clef pendante sculptée d'un splendide Christ, dont l'attitude est saisissante. Le portail est attribué (notamment pour le Christ) au sculpteur Raymond de Bia, auteur signataire de reliefs funéraires ornant le cloître d'Elne.

Aujourd'hui l'édifice n'est pas visitable, si ce n'est le croisillon gauche, Notre Dame dels Correchs (Notre-Dame des Ravins), à partir de la cathédrale gothique. Ce croisillon supporte le clocher roman, dont seule la partie inférieure est médiévale : il a été surmonté de trois étages en brique au début du XVIIIe siècle.

Les cloches

Brian Schwager au clavier du carillon Bollée (1878) de la Cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan

La cathédrale de Perpignan est dotée d'un carillon de 46 cloches fondues en 1878 par la fonderie Amédée Bollée du Mans[1]. Le carillon est installé dans le clocher de l'église Saint-Jean-le-Vieux, mitoyen de la cathédrale. En 1996, le carillon, propriété de l’Etat, a été restauré par l’entreprise France carillons d’Hérépian. Depuis, les carillonneurs, nommés par ordonnances épiscopales, sont chargés de mettre en valeur cet instrument, tant sur le plan cultuel que culturel.

Ce carillon constitue le deuxième ensemble campanaire de la région Languedoc-Roussillon après celui de l'église Saint-Vincent de Carcassonne. Couvrant quatre octaves, le carillon est doté d'un clavier de type "coup de poing" permettant de jouer des airs traditionnels profanes ou religieux. Outre lors des grandes fêtes religieuses (Pâques, Noël, Ascension, Pentecôte, Assomption et Toussaint), le carillon est régulièrement utilisé notamment le samedi après-midi. Parmi ces 46 cloches, quatre cloches peuvent sonner en volée (lancer-franc) et sont utilisées pour les offices religieux. Le bourdon pèse 1,63 tonne, mesure 137,7 cm de diamètre et donne la note ré3. Le carillon de Perpignan est classé Monument historique en 1990[2].

La cathédrale est également doté d'un petit carillon pour l'horloge situé dans un campanile en fer forgé au sommet de la tour du beffroi, sur la droite de la façade principale. Les cloches sont sonnées par tintements. Le bourdon mesure 202 cm de diamètres et pèse près de 5 tonnes, fondu en 1418 c'est une des plus anciennes et des plus grosses cloche de la région.

Pillage

Le 12 octobre 2007, quelques objets liturgiques ont été volés au cours de la nuit[3]. Heureusement, la majorité des pièces ne remontaient qu’au XIXe siècle et n’avaient pas de réelle valeur artistique ou historique.

Notes et références

  1. Chants des cloches, voix de la terre, Les Presses du Languedoc (page 241 à 246)
  2. le carillon de Perpignan sur le site de la mairie
  3. Article du Figaro sur le vol

Annexes

Bibliographie

  • Durliat, Marcel, Roussillon Roman, Zodiaque, 1986. ISBN : 2-7369-0027-8.
  • Mallet, Géraldine, Églises romanes oubliées du Roussillon, Les Presses du Languedoc, 2003. ISBN : 2-85998-244-2.
  • Études roussillonnaises, t.19 : L'ensemble cathédral Saint Jean Baptiste de Perpignan (actes du colloque, 20 mai 2000), 2002.

Articles connexes

Liens externes

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