Chapelle Brancacci

43°46′3.80″N 11°14′36.87″E / 43.7677222, 11.243575

Vue des fresques de la chapelle Brancacci.

La chapelle Brancacci se situe à l'extrémité du transept droit de l'église Santa Maria del Carmine de Florence (quartier de l'Oltrarno). Elle a été fondée, en 1386, par le riche drapier Piero di Piuvichese Brancacci, pour honorer le saint dont il portait le prénom.

En 1424, son neveu Felice di Michele Brancacci^[1] commanda à Masolino da Panicale la décoration de la chapelle.

Révélation des peintres

Masolino débuta son travail en 1424 mais rejoignit Budapest pendant trois ans, où il fut peintre à la cour. À son retour en 1427, il collabora avec son ami Masaccio au cycle des peintures. Nouvel arrêt en 1428. Tous deux partirent à Rome pour une commande du pape mais Masaccio y mourut mystérieusement.

En 1434, Felice Brancacci fut banni de Florence. Un panneau du XIII^e siècle, la Madonna del Popolo, fut déplacé à l'intérieur de la chapelle Brancacci. On n'hésita pas à détruire une des fresques qui se situait en dessous de la fenêtre pour pouvoir l'installer à sa place. La chapelle qui était dédiée à saint Pierre, le fut désormais à la Madonna del Popolo.

Filippino Lippi finit le cycle entre 1480 et 1485.

Le lieu reste célèbre grâce aux innovations du jeune Masaccio qui n'hésita pas à représenter la laideur sur le visage d'Ève chassée du Paradis en compagnie d'Adam (le tableau, censuré ensuite par ajout de branches d'oliviers cachant la nudité d'Adam et celle d'Ève fut restauré entre 1984 et 1988 et retrouva son allure originelle), remarquable surtout par le brio de son clair-obscur et par l'application des lois de la perspective découvertes par Brunelleschi.

La chapelle aux XVII^e et XVIII^e siècles

Dans les années 1670, l'engouement pour la sculpture fit adjoindre une balustrade de marbre et un nouvel autel pour accueillir la Madonna del Popolo qui avait été installée en 1454. Entre 1746 et 1748, les Quatre Évangélistes des voûtes peintes par Masolino, furent remplacées par une fresque de Vincenzo Meucci (Madonna che dà lo scapolare a san Simone Stock). D'autres fresques de Carlo Sacconi sur les tympans occultèrent celles de Masolino (Appel des saints Pierre et Paul, et Pierre marchant sur les eaux). Les dernières du Reniement de saint Pierre et Nourrissez mes brebis ne sont plus connues que par leurs sinopie.

En 1771, la chapelle échappa à l'incendie qui détruisit l'église, n'endommageant que les bois des cadres dorés séparant les fresques, mais enfumant les peintures.

Les fresques de Masolini, Masaccio et Filippino Lippi

Adam et Ève chassés du Paradis
avant et après sa restauration

Les fresques concernent la vie de saint Pierre et celle du péché originel. Elles furent restaurées entre 1984 et 1988 sous la direction conjointe de Umberto Baldini et d'Ornella Casazza et grâce au mécénat de la firme Olivetti pour un budget des plus importants de cette période.

Le Péché Originel

Fresque supérieure

• I - (à gauche) Tentation d'Adam, Masolino
• II - (à droite) Adam et Ève chassés du Paradis, Masaccio

Épisodes de la Vie de saint Pierre

Fresques supérieures

• V - Paiement du Tribut, Masaccio
  Cet épisode s’inspire de l'évangile selon saint Matthieu (Mt 17, 24-27). Alors qu‘ils se trouvent dans la cité de Capharnaüm, le Christ et les apôtres sont abordés par un collecteur d’impôt. Il leur réclame le paiement de l’impôt du temple. Le Christ s'adresse alors à Pierre : « va à la mer, jette l'hameçon, tire le premier poisson qui montera; puis, lui ouvrant la bouche, tu y trouveras un statère; prends-le et donne-le-leur pour moi et pour toi. » À droite, Masaccio a représenté Pierre payant le tribut au collecteur d'impôt.
• IX - Prédication de saint Pierre, Masolino
• X - Le Baptême des néophytes, Masaccio
• VI - Saint Pierre guérissant un infirme - Saint Pierre ressuscitant Tabitha, Masolino et Masaccio (pour les arrières-plans)

Filippino Lippi, autoportrait

Fresques inférieures

• XIII - Saint Pierre en prison reçoit la visite de saint Paul, Filippino Lippi
• XV - Saint Pierre ressuscitant le neveu de l'Empereur, Masolino et Filippino Lippi
• XI - Saint Pierre en chaire, Saint Pierre guérissant les malades en les couvrant de son ombre et Saint Pierre et saint Jean faisant l'aumône, Masaccio
• XVI - Crucifiement de saint Pierre - Saint Pierre et saint-Jean discutant avec Simon le Magicien devant le proconsul,
  Filippino Lippi (dans cette fresque le peintre s'est représenté comme un des personnages, en autoportrait)
• XIV - Ange délivrant saint Pierre, Filippino Lippi (ce dernier tableau a attendu 1838 pour qu'on reconnaisse la main de Lippi)

Schéma des fresques (cotes en cm et titres anglais )

	Paroi gauche		Centre		Paroi droite
			Centre occupé
II - Ma	V - Masaccio	IX - Mo	par une	X - Ma	VI - Ma + Masolino	I - Mo
			Vierge à l'Enfant
XIII - L	XV - Masaccio	XII - Ma		XI - Ma	XVI - Filippino Lippi	XIV - L

Détails

Mur gauche

II. Cacciata dei Progenitori, Masaccio, V. Il Tributo, Masaccio

XIII. San Pietro visitato in carcere da San Paolo, Filippino Lippi, XV. La resurrezione del figlio di Teofilo e San Pietro in cattedra, Masaccio

Mur central

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IX. Predicazione di san Pietro, Masolino
X. Il battesimo dei neofiti, Masaccio

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XII. La distribuzione dei beni e la morte di Anania e Saffira, Mas. XI. San Pietro che risana con l'ombra, Masaccio

Mur droit

VI. La guarigione dello zoppo e la resurrezione di Tabita, Masolino et Masaccio - I. Peccato originale, Masolino

XVI. La crocifissione di Pietro et La disputa con Simon Mago
XIV. San Pietro liberato dal carcere - égal. de Filippino Lippi

Bibliographie

• The Brancacci Chapel, U. Baldini, O.Casazza, Harry N. Abrams (1992)
• Die Brancacci-Kapelle, Fresken von Masaccio, Masolino, Filippino Lippi in Florenz, U. Baldini, O. Casazza, Metamorphosis Verlag (1994)
• La Cappella Brancacci, conservazione e restauro nei documenti della grafica antica de O. Casazza et F. C. Panini (1989)
• La photographie et l'(auto)biographie, anthologie constituée et lecture accompagnée par Sylvie Jopeck-Gallimard Education-La bibliothèque n°132 (2004)
• Les peintres et l'autoportrait, texte de Pascal Bonafoux-Skira (1984)

Notes et références

1. ↑ Né en 1382, Felice di Michele Brancacci occupa plusieurs charges officielles au sein de la République florentine. Il fut chargé d'une mission d'ambassadeur auprès du Sultan d'Égypte en 1422. Il épousa en mai 1431 Maddalena di Palla Strozzi, la fille de Palla Strozzi. Il fut banni de Florence avec d'autres opposants à Cosme de Médicis en 1434 et mourut en exil à Sienne.